mercredi 13 mai 2009

journal d'il y a vingt-huit ans - mercredi 13 mai 1981

Munich, Baldusweg, mercredi soir 13 Mai 1981


Après avoir « cultivé » mon jardin abandonné depuis quinze jours, nourri mes chiens, feuilleté deux albums nouveaux de photos d’art (collections et techniques qui me passionnent), je soliloque un instant dans l’état d’indifférence ignatienne au moment d’une retraite d’élection . . .
Je me suis engagé pour Mitterrand ces derniers mois avec trois convictions : la première qu’il était le seul capable de battre Giscard, de ne pas pactiser avec son système, mais qu’il serait quand même battu – j’étais donc totalement désintéressé et le suis resté, puisque si j’ai vu le nouveau Président de la République longuement en tête-à-tête quand il se demandait encore s’il serait candidat, puis plus brièvement quand il n’était pas encore acquis que VGE se représenterait, rien entre nous n’a été convenu et encore moins promis. Ma seconde conviction était et reste que la défaite de VGE est la condition préalable à la restauration de la démocratie, du libre débat : élire Mitterrand, pour moi comme pour beaucoup d’autres, ce n’est pas choisir un programme, mais la condition première de toute politique : une certaine légitimité démocratique – donc un changement de paysage, une libération spirituelle, une fierté retrouvée du débat et de la clarté en France. Ma troisième conviction était que si Mitterrand ne me promettait rien, du moins son septennat me donnait des chances de carrière personnelle, de mise à l’épreuve de mes talents et capacités, d’exercice enfin de ma vocation, des chances nettement supérieures à ce qu’elles étaient ou seraient demeurées sous Giscard, c’est-à-dire supérieures à zéro, ce qui est beaucoup et peu à la fois ; c’est selon.

Je suis donc tranquille et paisible, puisque déjà j’ai la satisfaction que le paysage a changé du tout au tout. Mitterrand a jusqu’à présent été institutionnellement excellent tant dans son message de Château-Chinon avec lequel je suis d’accord mot pour mot, que dans son comportement depuis. Je viens d’écouter Defferre « face au public » à France Inter : en trois quarts d’heure de questions-réponses, je n’ai rien trouvé à redire, même sur l’Alliance atlantique, les choses étant ce qu’elles sont. Et toute personne de bonne foi se donnant la peine d’écouter tranquillement ne peut que se convaincre avec moi que la France a de bonnes chances d’avoir une politique plus belle que toutes celles menées ou esquissées depuis le départ du général de Gaulle.

Mes espérances ? A terme, influer directement sur le destin de la France, donc participer au pouvoir, y être. Quand mentalement, je m’y vois, je pèse mon inexpérience de bien des questions, de bien des rouages. Les idées essentielles, la manière d’être, les convictions, la santé physique et morale, la cohérence je crois les avoir, autant qu’on puisse en juger « à blanc », mais ce sont des qualités globales, d’ordre gouvernemental. Ce n’est évidemment pas ce qui a chance de se présenter pour moi avant longtemps. Même une direction d’un cabinet important : les Finances ou le Quai, me demandera un apprentissage sévère et ascétique : sans doute, suivant Debré, même de Gaulle dut apprendre ses fonctions de Président de la République et pataugea un peu en 1959… En écoutant Quillès hier sur les questions économiques, et Defferre sur l’ensemble de la situation politique et du programme de Mitterrand, j’ai aussi mesuré que je n’étais pas dans la sensibilité de l’équipe qui a gagné, non que je sois en désaccord, au contraire, mais je n’ai pas participé à cette longue marche, à cette maturation qui fait qu’on est imprégné d’une fesque et qu’on a réponse à tout dans un certain contexte, bref je ne peux parler ou penser au nom de Mitterrand ou du PS. Conséquences pratiques : je suis inutile au nouveau Président en termes de personnel administratif rodé ou en termes d’exposé indirect de sa politique. En quoi puis-je lui être utile ? Les voix, les batailles électorales ? L’entre-deux-tours a été pour moi la répétition du Doubs : il y a un personne politique, et l’on n’en fait partie qu’en participant à un mouvement, qu’en en étant l’un des élus : itinéraire dans l’ancienne opposition de gauche des Chevènement, Jopsin, etc…. ou en étant ancien ministre, même de portefeuille ou de longévité minuscule : Hamon, Dechartre, et bien sûr Michel Jobert mon ami. Je ne suis rien de tout cela, donc foin de radios, de télévision, et somme toute d’existence publique, donc de poids direct sur le débat électoral. Mon utilité, si je puis écrire ainsi, est d’ordre universel et spirituel : être auprès de François Mitterrand, un des éléments gardiens et sources de sa légitimlité, un rappel constant et à sa volonté d’une certaine transcendance et grandeur pour son septennat – avec comme avantage marginal, un peu comme dans ma relation avec mon cher Moktar quand il était au pouvoir, que je ne suis pas du clan, de la tribu, et que donc j’ai une pensée autre que celle à laquelle il est habitué ou dont il est entouré. C’est un rôle immense et secret, un dialogue au sommet de la pyramide, que j’ambitionne-là. Tandis que se représente une échéance électorale dans ce Doubs que je connais maintenant et que j’aime au moins dans ses paysages et certaines de ses mentalités, je sais bien que mon talent ne pourra rien là-bas si je n’ai au moins tous les socialistes avec moi, et que mon parcours est davantage type Vème République, un « patron » m’appelant à l’expérience et au pouvoir, d’abord en coulisse, puis en grandeur réelle et responsabilité ouverte : ce furent les chemins de Pompidou, de Debré, de Jobert : je le voudrais pour moi. Je ne puis le demander plus que je ne l’ai fait dans mes lettres personnelles à Mitterrand, et comme indirectement et une dernière fois je le ferai demain en lui faisant une note d’ordre général et en lui posant la question du Doubs. Davantage ne servirait à rien et serait contraire à ma dignité, donc à la rectitude de l’avenir. En famille, ou dans mon entourage administratif, on s’étonnerait presque que je ne sois pas à piétiner rue de Bièvre ou de Solférino ; mais quoi ? Je suis apprécié, souhaité, ou bien toujours inutile, me démener gaminement ne servira de rien. Il faut la grâce. Je me suis fait à l’idée ces derniers mois qu’elle ne viendrait jamais, en tout cas pas sous les formes terrestres longtemps caressées. Mon cher père Lamande, retrouvé par hasard jeudi dernier à l’angle – providence ! – de la rue du Bac, conclut nos retrouvailles ainsi : d’abord retrouver la confiance, retrouver confiance. C’est vrai, il y a en moi une telle désespérance qu’elle ne me fait même plus souffrir ; c’est une sorte de paysage silencieux, presque doux, de gris laiteux, des limbes de l’esprit : je me suis trompé de porte en étant dans ma peau et dans cette époque.

Sur ces trois jours très riches, j’ai fait plusieurs papiers qui bout à bout résument ce que l’on peut en dire :
il n’y a plus de gaullisme politique, comme il n’y a plus de parti républicain vers 1880 puisque la République est définitivement installée. Le gaullisme est partout et nulle part. Il a, en trente ans, refondé la France : il n’a plus ce prolongement. C’est une nouvelle étape. Le parti qui s’en réclame, et encore, tant il est personnalisé : le RPR, aurait pu – si VGE avait été réélu, servir de fondement à une dialectique : vous qui avez été élus sur le nom de de Gaulle, faites donc prévaloir ses vues, mais d’une il y a statistiquement de moins en moins de parlementaires élus de cette époque, et de l’autre, aussi bien le ralliement à VGE dans l’entre-deux-tours comme en 1974 et, cette fois, en complète connaissance de cause, comme la coalition qui est en train de se nouer pour battre le nouveau Président aux élections législatives anticipées, montrent que c’est l’intérêt électoral et les épousailles d’une sociologie de droite, qui gouvernent ce parti. Les monarchistes ne voulaient pas du comte de Chambord en 1873, mais d’un certain ordre social, évidemment conservateur. Nous en sommes là aujourd’hui avec le RPR. Clarification de la situation pour moi : je n’entrerai pas dans un parti qui a pour chemin du pouvoir de battre la gauche par tous les moyens ; j’aurai pu à la rigueur y entrer comme opposition efficace et de l’intérieur à VGE s’il avait été réélu, ou comme entourage de Chirac s’il était venu lui-même à l’Elysée. Aucune de ces hypothèses ne s’est réalisée. Je tâcherai de rester en bons termes personnels avec certains, dont Chirac, ce qui peut même être utile à FM, mais ce’est l’amorce d’un parti conservateur, ce n’est plus le parti héritier des rassemblements gaulliens ;
une nouvelle lecture de nos institutions est proposée aux électeurs de Juin prochain. VGE considérant que les législatives peuvent le ramener à terme au pouvoir, Chirac se mettant carrément dans l’opposition à FM au lieu de ne pas exclure une entente coup par coup avec les socialistes, on ne peut envisager cassure plus nette entre les deux camps et perpétuation plus affichée pour la lutte vers l’Elysée, tant entre VGE et Chirac qu’entre eux eux et FM. La fonction présidentielle ainsi banalisée par un VGE perdant – alors qu’il l’avait exercée avec tant de monarchisme et d’esprit quasi-héréditaire, on irait éventuellement vers une alternance à l’allemande ou à l’anglaise. FM est plus proche du modèle gaullien qui, d’une part, a formé le 10 Mai une majorité que je juge proche de celles soutenant de Gaulle en 44-45 et entre 58 et 62 à propos de l’Algérie. Il ambitionne, et son programme social ET économique postule, un large rassemblement. Suivant les ides de Juin, on sera donc dans le challenge permanent anglo-saxon ou dans la tradition gaullienne, avec la marque mitterrandiste de privilégier le jeu parlementaire sur l’appel au peuple, mais dans l’opinion la résonnance sera la même.
un climat de lutte des classes est né à l’initiative de la droite, qui, bien malgré elle et en toute insconscience, conforte ainsi les communistes dans leur propre dialectique. C’est davantage le fait d’un « bourrage de crânes » que d’intérêts réels ; chacun, même fonctionnaire, même dans une société nationalisée depuis 1945, craint pour sa place, d’autres pensent à leur maison de campagne, voire à leur seconde voiture. Raisonnements de la dernière heure : dans notre milieu, il faut prendre ses responsabilités, nous ne pouvons pas, nous ne pouvons que… On vote le 10 Mai, on raisonne ensuite selon un constant procès d’intention, sur la caricature établie de longue date d’un programme, d’alliances supposées, non sur les faits, sur les dires du candidat, puis du Président élu. Un odieux appétit de meurtre politique, une panique enfantine va donc dominer dans cette malheureuse minorité la campagne législative. Dans les familles, dont la mienne, c’est l’affaire Dreyfus ou l’Algérie française. Les démissions haineuses de Barre et du général de Boissieu participent de cet aveuglement et de cette usurpation de la Vème République.
des comportements sereins, comme la gauche socialiste et communiste, et le nouveau Président en donnent l’exemple national, devraient à droite – à mon sens – être les suivants. VGE doit prendre du recul et puisqu’il aime écrire, qu’il écrive des Mémoires, qu’il entre au Conseil Constitutionnel et donne le branle à une mûe de ce dernier qui, à terme composé de plusieurs anciens Chefs de l’Etat, pourrait devenir un décisif Conseil de la République en cas de coup dur. Chirac devrait être le moyen terme à l’Assemblée Nationale et une sorte de liberté donnée à FM en lui donnant une majorité de rechange sur certains projets, façon de contribuer à la discipline communiste. Barre est qualifié pour être le véritable et quotidien opposant, parce qu’il était longuement le Premier Ministre et qu’il a eu seul – même si celle-ci a échoué, même si elle a été mal présentée et encore plus mal et hypocritement appliquée – seul une politique économique, de type nettement capitaliste, mais assez nationale pour rester légitime (s’il n’y avait les bavures présidentielles et les grands groupes apatrides qu’il avait en héritage obligé). Au plan économique, actuellement, là est l’alternative : la gauche ou Barre. Ni VGE ni Chirac n’ont eu de politique économique autre qu’électorale.


Ma dernière journée parisienne – lundi – a été la rédaction après-midi de papiers pour Le Monde et Le Matin (ce dernier m’ayant publié aujourd’hui, et JF étant destinataire demain de la grande lettre de demande de mise au point franche que je médite depuis huit jours, et pour laquelle j’ai opté sur conseil de Moktar). Dans la matinée, deux entretiens cadrant ce début de septennat.

Chez Moktar Ould Daddah d’abord qui compare les sondages dont j’avais fait état avec les résultats : ils ont concordé, puis qui me conseille – même s’il y a des urgences puisque la procédure d’investitures des candidats aux élections législatives débute immédiatement – le calme et la sérénité, de ne pas mêler les deux choses dans mes correspondances avec Mitterrand : « par tempérament, je ne suis pas pour la précipitation ; peut-être ai-je un respect excessif de la dignité » et donc ne poser la question d’une candiature éventuelle qu’à l’occasion d’une correspondance plus étendue avec FM : les notes que je médite, et en ne traitant pas par ailleurs avec Jospin, de manière à ce qu’éventuellement la consigne viennen de FM lui-même de me soutenir. Me souvenant de Saint Robert et ce qu’il dit du « sionisme » campant autour de FM, j’interroge MoD sur l’impression qu’il, là-dessus, du nouveau Président de la République. Mon ami me répond tranquillement et de sa voix lente me fait un tableau de la question du Proche-Orient parmi les plus brillants et les solides que j’ai jamais entendus, sinon en 1967 – précisément en Mauritanie où la conférence de presse du Général, un 27 Novembre, était retransmise…
[1] « Nous n’avons parlé qu’à bâtons rompus pendant ces deux jours [2], mais nous avons suffisamment effleuré les sujets pour que chacun comprenne le point de vue de l’autre. Ce que je vous dis là – comme tout entre nous – est personnel, je ne l’aurais pas dit et ne le dirais pas en public, mais c’est le fond de mon analyse. Le présent est favorable à israël, à cause de l’appui américain. Israël est une créature de l’Occident, israël est l’émergence américaine au Proche-Orient, c’est une réalité. Israël ne tient que par l’appui américain. Si par impossible les Etats-Unis devaient faire une politique égale pour tout le monde, Israël ne pourrait pas survivre longtemps. Le présent est également favorable à Israël par la faute des dirigeants arabes qui ne tirent pas profit des leçons de l’Histoire et se préoccupent davantage de leurs querelles de clocher. Israël tient donc à cause de l’engagement américain et de la faiblesse arabe, elle-même dûe aux divisions et aux incapacités des dirigeants de transcender leurs querelles. Mais le futur travaille inéluctablement contre Israël. En plus de l’appui américain, Israël a une avance technologique sur les Arabes, car c’est la crème des Européens et des Américains qui s’est installée, là, implantée au cœur du Tiers Monde : c’est un Etat sudéveloppé technologiquement, qui n’a donc pas ce qui caractérise le Tiers Monde, et qui a de surcroît la finance internationale avec lui : l’Europe et l’Amérique. Mais cette avance technologique n’est pas éternelle. Les Arabes n’ont une tare d’inaptitude ; au contraire même, ils y viennent lentement ; ils y viendront nécessairement. Dans le passé, ils ont fait la preuve de leur aptitude à accéder à la science et à ses applications. Et en plus, ils ont pour eux le nombre et des ressources considérables, même si le pétrole tarit un jour, et même si la production de substituts en est trouvée en Europe : c’est quand même une richesse incommensurable pour longtemps, surtout si elle était dépensée et investie d’une autre manière que par ceux qui ne semblent pas capables d’autre chose que de jouissance.

Dès lors qu’ils possèdent et rattrapent l’avance technologique d’Israël, et qu’ils ont le nombre : plus de cent millions, maintenant, et près de deux cent millions à la fin su siècle, les Arabes auront les moyens économiques et financiers les rendant capables de devenir une force, je ne sais pas égale aux deux-super-Grands ou à l’Europe ? mais inéluctablement une force très importante, comme maintenant il y a aussi la Chine, l’Inde et le Japon. Il y aura donc fatalement un jour où, ayant rattrapé le retard et ayant transcendé les factions actuelles, le monde arabe ne pourra pas… Israël ne pourra pas continuer de narguer le monde arabe.

D’autre part, le danger énorme pour l’Occident (Europe et Etats-Unis), c’est la pénétration soviétique dans tout le monde, et notamment là, dont on ne tient pas suffisamment compte dans l’examen de la question. Si les Arabes arrivent à se faire appuyer par la technologie soviétique, ce serait un danger extrêmement grave par rapport aux intérêts de l’Occident, intérêts stratégiques autant qu’économiques.

Ce Proche-Orient d’où est venue la lumière qui éclaire l’humanité, car les trois religions monothéistes viennent de ce Machrek, de cet extrême-couchant, et là aussi furent Babylone et Sumer, c’est l’entre-deux-fleuves, l’Irak actuel, la Perse, l’Inde occidentale, – cette partie du monde d’où est venue la lumière et que Dieua favorisée manifestement même sur le plan des richesses, est devenue un des centres vitaux du monde. Pour tout cela, un Chef d’Etat français, en tant que Français et Européen ne doit pas, ne peut pas ignorer les Arabes, et surtout donner un soutien à outrance à Israël, pas plus qu’il ne devrait soutenir ensuite les Arabes, ce qui l’empêcherait de jouer un rôle actif. Ce rôle, Mitterrand pourrait le jouer à condition qu’il ne laisse pas se confirmer le préjugé défavorable des Arabes contre lui. Il est évidemment d’un avis très différent du mien, je lui en ai parlé, et il me l’a dit : je ne suis pas plus pour la destruction d’Israël que pour la création d’un Etat palestinien. Mais je pense – c’est de nouveau mon éminent ami qui parle – que les positions d’un Chef d’Etat ne peuvent pas être celles d’un chef de l’opposition. En tout cas, vous-même n’intervenez pas là-dessus ni publiquement ni auprès de lui, pour le moment, pour ne pas paraître vouloir jouer l’inspirateur en tout.


Nous tenons aussi conseil pour Le Monde. Je balance entre le silence et ne plus rien envoyer jusqu’à une éventuelle réaction de JF dans quelques mois à laquelle je répondrais en posant des conditions de périodicité et d’explication de refus, première solution – faire comme si de rien n’était, seconde solution. MoD penche pour une troisième solution médiane. Je ne peux prendre l’initiative du silence et de la rupture, et je dois écrire franchement les choses à JF qui aura la balle dans son camp, cela au nom d’une vieille amitié, qu’il ne faut pas renier.

Le déjeuner de Jobert, hier mardi, rue de Bièvre, très commenté sur les radios que je prends, si je le rapporte aux quelques mots échangés le lundi, donc la veille de ce déjeuner avec le Président élu, marque deux choses – le mystère du futur Président qui s’entoure de conseils et de sages, mais de façons assez imprévisible – et le fait que les « bénéficiaires » ne peuvent guère s’attendre ni à des suites ni à être, à l’avance, prvenus. Car, j’en ai la certitude, Jobert a opté pour FM dans des conditions mi-tactiques (dire quelque chose qui ne soit ni pour VGE ni pour JC) mi-bien commun (le changement) mais en tout cas pas par intérêt personnel et pas non plus par passion « mitterrandiste ». J’ai aussi la certitude que ce lundi matin, mon homme ignorait que le lendemain il déjeunerait avec le vainqueur du 10 Mai et que toutes les supputations seraient alors autorisées sur son avenir pendant le septennat qui commence…

[1] - je me trouvais à Zouérate, invité par Doudou Fall, gouverneur délégué, à la réception pour la veille de l’anniversaire de l’Indépendance – stage de l’Ecole Nationale d’Administration que j’effectuais pendant deux mois chez Miferma (la société des Mines de Fer de Mauritanie). C’était pour moi le premier retour dans ce pays où, de Février 1965 à Avril 1966, j’avais effectué mon service comme professeur au Centre de formation administrative à Nouakchott, érigé ensuite en Ecole Nationale d’Administration

[2] - Moktar Ould Daddah, président fondateur de la République Islamique de Mauritanie, a passé la Saint-Sylvestre, avec sa femme Mariem, à Latché, reçus par les Mitterrand

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