mardi 12 mai 2009

Inquiétude & Certitudes - mardi 12 mai 2009


Mardi 12 Mai 2009

Prier… [1] Jésus accumule les dons et aussi les moyens de preuve. La prédiction pour être cru rétrospectivement, amour, paix et discernement d’une manière dépassant l’ordinaire. C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Mais Jésus ne la définit pas autrement que par la perspective de son départ, de sa réunion au Père et de la nature de sa relation avec Celui-ci : il faut que le monde sache que j’aime mon Père. On est tellement dans le mystère et aussi dans le mystérieux qu’indiquent les mots plus qu’ils ne le résolvent ou le cernent, qu’on ne peut que prier, contempler, déposer termes et concepts et attendre la lumière. Seule affirmation claire, mais en forme de conseil de vie : ne soyez donc pas bouleversés et effrayés. Parce qu’ils vivent mieux et plus que nous ce mystère du Christ, les disciples sont effectivement dans un état fou, dirait-on aujourd’hui, les événements se précipitent, l’histoire humaine est trop dense, trahison, arrestation, et entendre : je m’en vais et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Importance (je ne sais si la traduction en rend compte et si elle est fidèle d’esprit ou de lettre ?), importance des mots de liaison. Car. Jésus va toujours de cause en conséquence, il est très logique mais les raccourcis sont nombreux qui supposent une véritable communion mentale, spirituelle avec lui. Pressentiment que tout se comprend uniquement dans le mouvement d‘amour. Péripéties du premier apostolat dont le détail nous est raconté. Paul increvable. Fondations, assemblées, pérégrinations, récits en regard de l’icône de la dernière Cène. Le prince du monde va venir. Certes, il n’y a rien en moi qui puisse lui donner prise… Jésus le lutteur, les disciples les vendangeurs. Comment le Christ fonde son Eglise, comment les Apôtres organisent la suite… tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations païenens la porte de la foi.


après-midi

L’Assemblée nationale vote en seconde lecture, avec des réintroductions qui ne figuraient plus après débat en première lecture. La loi HADOPI. La triple peine pour les pirates : pénale, administrative et financière. Le Conseil constitutionnel va être saisi. La Cour européenne des droits de l’homme qui a déjà obtenu que le principe du contradictoire soit enfin respecté en Conseil d’Etat entre la lecture des conclusions du commissaire du gouvernement (devenu rapporteur public) et le rendu du délibéré, pourrait sanctionner le fait même de la triple peine.

Le Sénat est sommé de voter la loi hospitalière.

Les étudiants ne désarment pas et les soutiens du gouvernement, à force de devoir expliquer, font mieux voir les choses. Les piètres augmentations de crédit ne seront ni de fonctionnement ni de création de postes, mais des crédits d’impôts aux entreprises censées se substituer à l’Etat et concourir à l’introduction d’un modèle inconnu en France. Avec toujours l’erreur tragique de rapprocher l’enseignement – pas tant de l’entreprise – mais de l’offre d’emploi instantanée, donc en décalage chronologique fréquent.

Mon condisciple chez les Jésuites – Saint-Louis de Gonzague, rue Franklin, à Paris, avec un an de décalage – puis à Sciences-Po. et à l’E.N.A., préside la commission de déontologie qui a eu à connaître ou à méconnaître la nomination à la tpête de l’ensemble Banques Populaires-Caisses d’épargne, de François Pérol, passant de Bercy et de l’Elysée, via Rothschild, où il n’avait jamais cessé de s’occuper de Natixis (d’où le déficit de cette construction bancaire aberrante, qui a plombé les Caisses d’épargne), et qui va maintenant opiner sur à peu près la même chose, quelqu’un de chez Lagarde à Bercy allant à France-Télécom. On avait eu l’inverse : Thierry Breton en venant et rétrospectivement accusé de complaisance sinon de concussion dans des gestions et conseils d’adminstration de Rhodia.

La tragédie grecque donne au pouvoir le seul argument de la force : Antigone et Créon. Ces temps-ci, à entendre la langue de bois sinon de conviction du gouvernement, des soutiens du président de la République, de celui-ci et de tout l’U.M.P., la sensation est que l’argument est encore plus vif : c’est l’affirmation qui faisaient les frontispice du fascisme italien pendant XXI ans. Il duce ha siempre ragione. Et il est vrai que ceux qui sont « aux affaires » ont toujours une dialectique supérieure – celle du dossier qu’ils composent et dont ils ont toutes les clés de chacune des composantes – à celle des opposants qui tôt ou tard sont acculés à n’avoir plus comme réplique que les droits de l’homme. Et l’honneur. Ces réflexions me venaient en couriellant à mon ami : Olivier Fouquet, qui m’adresse l’article élogieux et la caricature amusante que lui consacrent Les Echos, il a toujours été au pouvoir d’une manière ou d’une autre, et nous nous aimons bien. Tant qu’en France, on pourra encore se parler comme nous nous parlons, les faux-semblants certes ne manqueront pas, mais il y aura encore place pour l’humour.

Jérôme Coupat, censé saboteur du réseau ferré de France, subit le quatrième refus de mise en liberté. La taule, à la Santé (belle appellation) depuis le 15 Novembre.

Mauritanie. Le putschiste va vers son plébiscite prévu pour le 6 Juin. Rumeur d’une reconnaissance par la France de ce processus, non plus discrète ou occulte, donc encore embarrassée, mais quasi-officielle, tandis que se multiplient les efforts de médiation, tendant tous à arrêter le compte-à-rebours pour qu’au moins les Mauritaniens retrouvent le temps et la liberté de se parler. Les légalistes occupent l’Assemblée nationale et ont ouvert hier la première session ordinaire du Parlement. Publication de l’impératif d’une sortie de crise : 1° L’arrêt immédiat de l’agenda unilatéral ; 2° La libération inconditionnelle des détenus politiques ; 3° L’ouverture d’un dialogue national sérieux, responsable et inclusif, susceptible d’aboutir à une solution consensuelle acceptable par l’ensemble des protagonistes de la crise. Humour et réalisme sont de leur côté. A Nicolas Sarkozy soutenant en conférence de presse à Niamey qu’aucun parlementaire ni aucun manifestant ne s’était déclaré pour le président élu le 25 Mars 2007, et que lui, en revanche, avait eu la délicatesse de téléphoner au président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, j’avais couriellé que ces trois affirmations sont infondées. Depuis – dans notre pays de libertés – ma messagerie a été agressée et le fichier « envoyé » titré Mauritanie volé. Coincidence ?

soir

Les gens en armes. Les putschistes mauritaniens et guinéens, ceux qui tirent autour d’eux, la Norvège hier, l’Allemagne et les Etats-Unis, il y a peu. Canarder ?

Le remaniement ministériel un jour ou l’autre. Deux questions en une, qui veut devenir à ce point domestique ? Quelle personnalité politique, si elle a de la personnalité acceptera de travailler avec Nicolas Sarkozy : un génie supérieur ne revendiquant pas la moindre apparence, pas le moindre éclat médiatique qui ferait quasi-souterrainement un travail de secrétaire général du gouvernement – celui-ci haut fonctionnaire n’a par principe pas d’ambition politique – un travail aussi de président du groupe parlementaire majoritaire pour faire en sorte qu’aucun vote ne soit hostile au gouvernement pour l’essentiel. Qui fera cela, de la dentelle, du martyre, dont la moindre épreuve doit être d’écouter les monologues, même en tête-à-tête, du président régnant. A l’inverse, comment Nicolas Sarkozy en conseil pourrait-il respirer comme depuis deux ans s’il avait, y siégeant désormais, des ministres du gabarit d’Hubert Védrine et de Jack Lang, qui savent les dossiers, faire fonctionner une équipe et surtout ameuter les médias pour la claque et leur gloire à eux. Le président les amenuiserait-il facilement ? et quel serait alors son bénéfice politique sinon la satisfaction de l’ego : eux aussi, je les ai eus ? J’en reste à la prévision de quelques remplacements et d’une médiocrité individuelle obligée. Même si on ne l’a pas, mimer de l’avoir.

Le cas Jack Lang, les talents certes mais passer de Blois à Boulogne sans dette de reconnaissance envers la machine d’u parti ? parcours encore plus provocateur que celui de Ségolène Royal vis-à-vis de l’appareil.

[1] - Actes des Apôtres XIV 19 à 28 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31

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