Mardi 5 Mai 2009
Prier… c’était l’hiver, Jésus allait et venait dans le Temple. La banalité, l’humanité du divin Fils, le Verbe incarné. Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ? Ambiance, le harcèlement, avec cette erreur – la plus profonde, qui est d’esprit, car le péché, après tout, n’est que comportement, faiblesse, aveuglement pitoyables – cette erreur qui est de penser qu’une certitude vient de nous-mêmes et non d’une foi reçue et acceptée. Je crois même que cette vérité spirituelle a de la solidité philosphique et psychologique, nulle évidence ne vient de nous ou n’est bâtie par nous. Elle nous est donnée, elle nous vient, nous en prenons conscience et l’organisons, en tirons des conséquences. Le fondement n’est jamais de nous, mais c’est notre liberté qui accueille et refuse, bâtit dans la fidélité ou disperse selon X facteurs. Le mystère humain est celui de la liberté (ou de l’amour, ce qui revient à peu près au même, quoique l’amour explique la liberté et surtout la rend efficace et en fait notre unité intime, notre identité à terme). Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas. Comme souvent, ma méditation – celle qui m’est donnée – a ressenti le texte avant de le lire : il était bien question de la foi, le mouvement du texte y allait, y emportait. Puis le Christ se dégage et décline son identité : personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes un. Silence… en toi, toutes nos sources. Et ce qui en coule, la prédication des apôtres, le cycle de Paul qui commence avec la prédication de celui-ci, rejoint par Barnabé à Antioche, le monde va changer. Et maintenant, change-t-il ? en est-il changé ? par nous ? par moi ? A son arrivée, voyant les effets de la grâce de Dieu, il fut dans la joie. Il les exhortait tous à rester d’un cœur ferme attachés au Seigneur ; c’était un homme de valeur, rempli d’Esprit Saint et de foi. Une foule considérable adhéra au Seigneur. Par lui ? par nous ? par moi ? non, les effets de la grâce de Dieu. La prière est appel humain, réceptivité humaine autant que don de Dieu, résultat divin, mariage, incarnation, résurrection, vie éternelle. Quotidiennement. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. [1]
Les deux modes de la propagande que nous subissons depuis deux ans, tout juste. Apparemment pas de centre de mise au point, pas de chef, et pourtant quelle cohérence et quelle unicité de méthode.
Quand il s’agit de personnes ou du Parti socialiste, c’est la commisération. Rachida Dati, directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy, excellait dans le genre. Ne jamais traiter du programme du candidat ou de celui de l’UMP, mais toujours de son regret – désintéressé mais éclairé – que celle de l’adversaire socialiste – malheureusement divisé contre lui-même, sinon combien elle serait heureuse qu’il l’emporte – soit si mauvais, lacunaire ou décevant. Ségolène Royal donc à la Martinique ou s’excusant à Dakar ou à Madrid pour les lourdises du président régnant est une aliénée. François Bayrou un homme qui se coule à gauche.
Quand il s’agit de thèmes en fait traités et de la manière la plus négative, c’est tout bonnement le contraire qui esrt chanté. Ainsi, Eric Woerth convoque six cent contrîleurs fiscaux – et à la manière de ses collègues successfs du ministère de l’Immigration et de l’Intégration, fixe des quotas : les dossiers de recouvrement pour fraude devront augmenter en nombre de 10% l’an prochain, naturellement sans croissance des effectifs. Même dogmatique d’ailleurs pour les gardiens de prison, censément reçus aujourd’hui et repartis « déçus » : on leur a simplement promis ce qui avait été promis en Février. La fraude fiscale poursuivie représenterait 4 milliards par an, celle potentielle de 30 à 40 milliards. En ces temps de crise, s’étrangle le ministre devant le scandale qu’il constate, il faut que chacun paye. Deux résultats en une phrase. D’une part, la justice fiscale recherchée fait oublier l’injustice native : 15 milliards par an de bouclier fiscal protégeant un cheptel structurellement fraudeur ou adonné aux paradis fiscaux. D’autre part, le rendement passe par une meilleure connaissance des ressources donc par le croisement des fichiers fiscaux et sociaux. Ce contre quoi depuis vingt ans la Commission Informatique & Libertés lutte et s’insurge.
L’Europe, le président de la République – lui aussi – s’étrangle d’indignation. Il est à Nîmes, il y avait déjà délivré son message aux gens de la culture, car chacun sait que la culture est une spécialisation, une profession, un métier, une carte à obtenir ou montrer. Une Europe incarnée et qui décide, donc l’incontournable traité de Lisbonne qui change tout. J’ai enseigné six ans les confections de ces traités européennes, semaine après semaine les travaux de la Convention, puis le rapetassage de la Constitution en un nouveau traité. L’évidence est que la complexité demeure et qu’il n’y a pas de dynamique européenne puisque le pouvoir des Etats – notamment dans la confection des traités – demeure entier. Preuve, l’absence de plan européen face à la crise, que des additions de vouloirs ou de moyens nationaux très disparates. Face aux Etats-Unis, à leur gouvernement fédéral et à l’unicité de la politique américaine, l’Europe est aussi divisée qu’avant-guerre. L’incarnation et la décision passent par une élection d’un président européen au suffrage direct et universel dans l’ensemble de l’Union prise comme une circonscription électorale unique, un président pouvant convoquer le referendum sur les matières du traité. Nicolas Sarkozy oublie que le prochain Parlement se déclarera, proprio motu, constituant avec l’argument d’évidence qu’en cinq ans les Etats-membres et leurs gouvrenements n’ont su mettre en vigueur ni le projet de Constitution, ni sa duplication partielle en forme de traité.
L’Europe de l’énergie ? par une institution ad hoc ? c’est se tromper sur le mode de contractation des approvisionnements et celui de la fixation des prix du gaz. C’est en parfaite contradiction avec le marché unique et concurrentiel, dérégulé et privatisé mis en place précisément dans son étape finale ces mois-ci. Nicolas Sarkozy – le sait-il ? et ce n’est guère relevé – n’est cependant pas en contradiction avec ses propos d’avant « la crise » quand il refuse la concurrence. De fait, il a parfaitement compris les vues et envies de Gérard Mestrallet : le monopole, et il a observé que le capitalisme contemporain, ce n’est nullement la concurrence laquelle fait baisser les prix et améliorer le service, c’est la concentration et la mise en demeure des consommateurs. Le plat unique, composé à prix fixé par la direction, ou rien.
Proposer à la Turquie en rechange du refus qu’elle adhère à l’Union – depuis 1963 nous avons promis le contraire et l’Allemagne le veut toujours – une zone de sécurité etc… c’est faire oublier notre commune appartenance à l’OTAN (depuis un mois et demi) et le cas fait par la nouvelle administration des bases aériennes turques. En quoi Obama rattrape les erreurs de Bush junior à qui manquèrent ces bases pour sa campagne irakienne.
Décisif, la mise en examen de trois chefs d’Etat africains pour leurs achats délictueux de biens immeubles ou d’investissement en France. M° William Bouton que je connais depuis des affaires de sans-papiers, est ici le chevalier blanc. Il s’attend naturellement à ce que le parquet s’oppose aux poursuites du président Bongo, par exemple, mais compte sur la Cour d’appel de Paris.
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