lundi 11 mai 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 11 mai 2009


Lundi 11 Mai 2009

Prier… [1] voyant qu’il avait la foi pour être sauvé, Paul accomplit ce qui fut sans doute « son » premier miracle, exactement selon la manière de son Maître. C’est selon notre foi que nous-mêmes, appelés sans doute par autrui, et Dieu l’est par excellence, accomplissons ce dont nous avons besoin pour être sauvé. Va : ta foi t’a sauvé. La réponse des foules est la même que pour le Christ que ses contemporains voulaient faire roi. Ils prenaient Barnabé pour Zeus et Paul pour Hermès, puisque c’était lui le porte-parole. Les deux disciples (que le texte appellent indifféremment apôtres) réussirent, mais non sans peine, à détourner la foule, de leur offrir un sacrifice. Ceux des disciples qui furent dans l’intimité de la vie publique de leur Maître posent la question janséniste mais sereinement puisqu’ils se savent privilégiés. Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? Il est très rare que Jésus ne réponde pas, mais aussi rare qu’Il réponde selon la question. Nous sommes renvoyés à notre liberté, c’est-à-dire à notre fidélité et à la réalité qui sauve tout et garantit tout : notre habitation par l’Esprit-Saint, autant dire par la divinité, la Trinité. Les païens de Lystres et de Derbé n’avaient donc pas tort, dans leur religiosité, d’encenser Paul et Barnabé : habités, manifestement, qu’ils leur apparaissaient. Cette rumination de la parole divine, des enseignements et des témoignages reçus, de la méditation que je fais de ma vie jusqu’à présent est donnée : l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Justesse psychologique et justification très opérationnelle de l’étendue et de la véracité des bases scripturaires de notre foi, autant que du mécanisme nous faisant nous-mêmes nous construire spirituellement. Que tous ceux, toutes celles que j’aime ou qui me rencontrent soient ainsi bénis et entrent dans un tel mouvement de vie. Que les miens et le monde entier soient enveloppés de cette âme de l’univers, l’Esprit Saint, chacun, chacune : mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Ainsi soit-il !

matin

Changement d’ambiance pour Benoit XVI attendu à Tel-Aviv en fin de matinée… La moitié de l’armée israëlienne mobilisée : 80.000 hommes, on en connaîtrait les effectifs à cette occasion. Espace aérien fermé. Papamobile jugée peu fiable. Extrême-droite recommandant les klaxons quand il parlera. Opinion en gros chauffée médiatiquement contre un pape ayant « réintégré » un prélat négationniste et qui passe pour pro-Palestinien. Jusqu’à présent, Benoît XVI n’a pas innové : un Etat palestinien indépendant, Israël en sécurité. Et d’assurer que pour lui et l’Eglise l’antisémitisme est répugnant et intolérable. Soit, et je l’ai dit en Octobre 1996 à la Sorbonne devant le VIème congrès juif humainiste et laïque, certains continuent de rêver du massacre à refaire ou à parachever. Mais si Israël se conduisait autrement en tant qu’Etat, et si une partie de la diaspora, au moins chez ceux qui se sont entendre et ne servent pas leurs coreligionnaires ni les amis de tout juif, français ou non, il y aurait certainement moins de réflexes antisémites.L’antisémitisme a toujours été un simplisme mais il s’alimente depuis 1967 par le simplisme de l’Etat hébreu.

Joli coup… un éditorial du Télégramme de Brest, offusqué au nom de toute la Bretagne de ce que le président de la République a fait savoir qu’il ne pourrait être au Stade de France pour la finale Guingamp-Rennes (on se souvent aussi du : je me f… des Bretons… qu’il aurait proféré il y a quelques mois), fait revenir l’Elysée sur le programme arrêté. Discrètement, on y a fait savoir que finalement… et donc Nicolas Sarkozy a remis la coupe, mais comme pour un précédent match, sa présence n’a été annoncée dans le stade que tardivement : le déplaisir des sifflets, les joies de la popularité.

Coup du ministère de l’Intérieur et de celui dont Eric Besson a maintenant la charge qu’il accomplit avec le zèle du néophyte (ou du libéré ?), la CIMADE, unique association reconnue pour traiter des camps de rétention – une des hontes de la France d’aujourd’hui – se voit mise en concurrence avec cinq autres associations surgies ad hoc, non pour réconforter les sans-papiers mais pour empêcher l’association fondatrice d’avoir toute sa crédibilité. Surtout, le dispositif répartit des compétences territoriales en sorte qu’une évaluation globale de la politique répressive devient impossible. En théorie. On aura désormais en tout cas une guerre de communiqués : les indépendants et les nervis.

Xavier Darcos prévient que ceux qui bloquent les universités n’auront pas leurs diplômes ! Il n’est pas ministre des Universités, et tout étudiant se présentant à l’examen et satisfaisant aux épreuves ne peut être refusé. France, terre de liberté… Une cinquantaine d’unités de formation et de recherche correspondant à vingt universités restent en grève ou ne fonctionnent pas. Toulon a été évacué ce matin, mais les étudiants maintiennent la grève. Manifestation commune avec les personnels hospitaliers jeudi.

Diagnostic sur la crise. Partout, la reprise a sa date avant la fin de cette année, partout on continue de licencier (Dassault avec 2.000 ouvriers en chômage technique et des fermetures aux Etats-Unis). La Tribune assure que les banques sont en voie de guérison, les Echos publient le contraire au moins pour les Etats-Unis, aucun des deux quotidiens « économiques » ne soulignent que pour les entreprises et les particuliers le crédit est bien plus difficile encore qu’avant « la crise », c’est-à-dire que l’on soigne le système qui nous a mis à bas, mais on ne se préoccupe toujours pas des usagers.

Grippe, la vérité ? Trois cent nouveaux cas aux Etats-Unis chaque jour. En France, on est maintenant à quinze…

[1] - Actes des Apôtres XIV 5 à 18 ; psaume CXV ; évangile selon saint Jean XIV 21 à 26

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