Jeudi 7 Mai 2009
Prier…[1] si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez en pratique. La réalité à connaître, elle est humaine et divine, ce qui revient au même, de hiérarchie que devant Dieu, chacun pour l’autre est envoyé de Dieu, et suprêmement le Christ, seule dynamique, l’accueil, le consentement, l’ouverture de tout nous-mêmes. Recevoir celui que j’envoie, c’est me recevoir moi-même ; et me recevoir, c’est recevoir celui qui m’envoie. Avec l’énigme qui – ainsi que le dolorisme – semble avoir fondé tant de spiritualités et gâché d’angoisse et de perfectionnisme tant de vies : je sais quels sont ceux que j’ai choisis. A contrario, la trahison de Judas, prophétisée par l’Ancien Testament…Celui qui partageait mon pain a voulu me faire tomber. Choisi pour ne pas être un traître ? mais c’est précisément la fidélité qui prête à la trahison. La fidélité mutuelle. Pendant quarante ans, il les a nourris au désert… Mon amour et ma fidélité sont avec lui. La prédication de Paul est informée sur l’ensemble de la tradition évangélique qu’elle reprend, ainsi les paroles du Baptiste précédant la consécration du baptême du Christ.
La vérité enfin sur la grippe porcine. Dix cas avérés chez nous. Un Eric Laroche, qui serait le numéro deux à l’Organisation mondiale de la santé, dit tout simplement que ce virus est inconnu « sur terre », qu’aucun organisme humain n’a été préparé à lui résister, que nous n’en savons rien et que l’on ne commence que maintenant à construire des hypothèses (il ne dit pas : les antidotes). De la science fiction ? une attaque, toujours possible, d’ailleurs ou surtout de la destinée, mariage de celle-ci avec la vie et, depuis quelques millions d’années, avec l’espèce humaine. Roselyne Bachelot trouve là sa mesure, microscopique, s’agitant à apprendre un vocabulaire et à lire des notes pour les cameras. Tandis que – dans d’autres exercices que je pratique – je comprends l’extraordinaire casse de tout le médico-social, la souffrance de tous les intervenants et les chances, ne tenant pas du tout à la ministre ni à l’Etat, d’une sorte de résurrection-rebond parce qu’associations et professionnels cherchent à pallier les dégâts d’une « marchandisation » de tout ce qui ne devrait jamais l’être. La ministre est à contre-emploi, totalement.
Le style c’est l’homme. Nicolas Sarkozy et l’efficacité de sa manière. L’homme d’action n’est que de discours et d’admonestations du moins à ce qui en est perçu, et finalement communiqué sans que ce soit organisé : effet de la répétition du même jeu de scène, quel que soit le sujet. Deux psychopathes internés en hôpital psychiatrique, se sont faits tranquillement la belle, hier, à Nice. Réputés dangereux, agression à main armée, braquage. A Grenoble, il y a peu le président de la République s’étranglait de scandale et de fureur et ordonnait une sécurisation générale du secteur hospitalier : c’est fait, une porte laissée ouverte avec assez d’évidence pour que les deux personnages, devant la télévision pour un match de foot, la poussent, puis tranquillement dans la cour, mettent une chaise sur une table de ping-pong, le mur est escaladé dans une ambiance récréative. Plus sérieusement, l’écho au discours de Nîmes sur une volonté européenne et sur le souci présidentiel des ouailles agricoles. L’accord agro-alimentaire Europe Etats-Unis est tel avec la progressivité des quotas d’importation de viande haut de gamme américaine que la profession française est atterrée (57.000 tonnes de filet par an, alors que nous sommes exportateurs) et en regard le maintien du 100% de taxation sur le roquefort et les foies gras : nous n’y gagnons qu’au seul sursis américain à taxer à 300%. C’est parfaitement ajusté.
La liste de ce qui n’est pas de la compétence présidentielle est vite arrêtée : peut-il même y en avoir une ? Nicolas Sarkozy arbitre, cet après-midi, la composition des listes de l’UMP pour les européennes. Il est annoncé que dans le courant de juin, il décidera la suite à donner sur encore plus de discrimination positive, selon le rapport du nouveau Commissaire aux inégalités et discriminations. Je commence de me figurer la réponse à cette question qui m’est venue depuis la limitation à deux des mandats présidentiels : qu’est-ce qui, maintenant, fait courir Nicolas Sarkozy ? D’aucuns disent l’argent. Mais il y a d’autres moyens, plus sûrs et plus directement dédiés pour en « faire », que d’être président de la République française. Je crois tout simplement que son but n’est qu’au présent : être là où il est. Et que son plaisir – c’était son désir – est tout simplement de réduire tout ce qu’il est possible de gens, d’institutions, de personnes, d’habitudes, de travers honorables ou pas, à sa merci. D’être tout simplement celui qui en tout décide. Ce n’est même pas le pouvoir ni l’orgueil de fonder. C’est de minute à minute la dépose d’un plateau devant lui, ou du parapheur, ou de la machine à discourir : c’est moi qui décide. Peu importe par quelle voie psychique, notre homme est arrivé à cette manie, dont les conséquences deviennent émollientes, les organismes sur lesquels elle est appliquée, sont si fourbus, que la réactivité diminue, la plasticité aussi. Plus rien, bientôt, ne pourra « mordre » sur nous. Encore une exceptionnalité du règne : quand le Premier ministre vante le président de la République et fait son éloge – salle Pleyel, peu avant la réunion de Pinault-Printemps-Redoute et les jets d’œufs qui ont agrémenté celle-ci – et quand le numéro deux du gouvernement, Jean-Louis Borloo, se fend d’une rubrique dans Le Figaro pour le même dire. Tandis que le général de Gaulle était opéré de la prostate – Avril 1964 – le Premier ministre, Georges Pompidou, débattit à l’Assemblée nationale avec François Mitterrand, pour assurer notamment qu’il attachait une grande importance à sa propre signature.
Commencé de lire Catherine Nay : Un pouvoir nommé désir (je suppose que l’écho donné à Marlon Brando et au tramway, est voulu…). A deux fins. Livre écrit par une journaliste de grand renom, sinon d’influence quotidienne. Livre antérieur à l’entrée à l’Elysée. Que sait-on alors de l’impétrant ? comment l’interprète-t-on ? Les premières pages justifient le temps que donne celle qui débuta par sa liaison avec Albin Chalandon, bonne source d’information et bon tremplin, déjà la place Vendôme comme point de départ… Nicolas Sarkozy un athlète de la politique comme certes, il y en a, mais parti du plus bas de l’échelle, la militance et les affiches à coller. La place de l’amour de sa vie, telle que c’est sa vulnérabilité. Quand se compose le livre, ce sont les allers-retours de Cécilia. C’est écrit « people », je relève les quelques phrases attribuables directement à Nicolas Sarkozy et quelques clés d’interprétation ne demandant aucune enquête ni talent tant elles sont évidentes mais peu fines. Le défilé-manifestation pour de Gaulle le jeudi 30 Mai est daté du 29, une page est illisble, une parenthèse ne se refermant pas et un paragraphe peut-être oublié à la composition. Madame Sarkozy, mère, dont il n’est pas expliqué pourquoi elle ne s’est pas remariée ni pourquoi elle a gardé son nom d’épouse alors que la porte claquée fut son fait, est petitement interrogée, les deux frères, Guillaume et François, aussi. J’attends encore la qualité mais n’en suis qu’à la page 46.
Cesare Battisti, selon la justice brésilienne, ne doit pas être extradé. Même chance finalement que Marina Petrella. Bien malgré nos autorités actuelles, la parole donnée il y a vingt-cinq ans par François Mitterrand est donc tenue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire