Mardi 26 Mai 2009
Prier… la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu. Et Jean ajoute : et de connaître celui que tu as envoyé. Echo de la Genèse et définition rétrospective, tardive mais conclusive de l’erreur, dramatique, au sens qu’elle engendra tout, et combien nous la répétons nous-mêmes dans nos vies, l’erreur de vouloir la connaissance, mais une connaissance autre que celle de Dieu, une connaissance de la vie pour elle-même et sans référence, un discernement du bien et du mal (on dirait aujourd’hui des valeurs dont le ressassement – commencé sous JOSPIN en 1997 de part et d’autre de la frontière droite/gauche –coincide avec une absence totale de définitions, de contenus et de chemins pour aller à quelque chose, à quelque état, à quelque perfectionnement par ces définitions et ces contenus…). De connaissance que Dieu et qu’en Lui, ce qui n’est nullement du fixisme, mais au contraire la totalité de nos capacités lancée à la conquête de l’univers, suivant le commandement de la Genèse. Commandement qui avait précédé l’initiative du péché. La vie éternelle, pas de question à se poser sur ce qu’elle est et sur notre accès personnelle et avec toute la création : elle est connaissance. L’éternité de Dieu, parce qu’Il se connaît fondamentalement, sans doute (questionnement théologique) parce qu’il est Trinité. Donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde. La gloire, état et identité, conséquence de la vie éternelle. En vie éternelle, nous sommes en gloire. Cf. la Transfiguration au Mont Thabor. Début de notre participation à la vie divine, à l’éternité : j’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. La création, don mutuel, et la connaissance du simple nom de Dieu (le buisson ardent où Dieu donne son nom…) est déjà une introduction à la connaissance et donc à la vie éternelle. Ils sont à toi… je viens vers toi… Langage à deux degrés, le Verbe incarné par qui tout a été fait, mais aussi le crucifié du lendemain de ces paroles. Début des Apôtres sur le chemin de cette connaissance : ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé. Jean expose la totalité – en termes humains – du mystère, mais il s’y prend d’une manière qu’il faut qualifier de divine avec guillemets : non, pas un exposé de son propre fonds, une synthèse de sa compréhension, non pas un discours comme ceux rapportés par saint Matthieu ou mis dans la bouche du maître. C’est une prière. Jésus récapitule et répète le lien à son Père. La référence est le Père et non lui-même, mais c’est par lui que nous passons à sa suite vers la vie éternelle. Paul, à sa mesure, c’est-à-dire à la nôtre, fait les mêmes adieux et le même bilan : vous ne reverrez plus mon visage…on ne peut pas me reprocher de vous avoir menés à votre perte. Une vie chrétienne, au moment de sa fin, qu’avons-nous fait de nous-mêmes, nous sommes-nous laissés aller à notre perte ? qui le sait, qui peut le dire ? [1]
matin
Commentaire – effrayant – sur l’inauguration de la base à Abu Dhabi, visiblement au sein d’un énorme dispositif américain pour le Golfe, couvrir les monarchies pétrolières, viser Irak, Afghanistan, Pakistan et Iran : les troupes d’élite qui y seraient affectées seraient "spécialisées au combat dans le désert".
midi
De pire en pire. « L’Iran à portée de Rafale », jeu de mots. J’ai couriellé à François Bayrou et à Ségolène Royal. – Floppée dit-on de patrons et entrepreneurs, négociation pour 60 exameplaires du Rafale. J’ai vu arriver l’échelon commercial précurseur quand j’étais à la tête de nos services d’expansion au Brésil (l’ambassade), convaincus de placer l’avion parce qu’il est le meilleur, on était en 1985. Depuis, nous n’en avons pas vendu un seul en dehors de nous ! Notre retour dans l’OTAN nous en fera-t-il vendre aux Américains ?
soir
Cela s’appelle « camp de la paix » (depuis la guerre du Kosovo, la pudeur : les bombardiers parachutaient les trousses de secourisme dès les exposifs balancés), et c’est destiné à « nous impliquer davantage pour la stabilisation de cette région du monde ». Autant je puis croire aux forces d’interposition ou « de la paix » selon un mandat des Nations Unies, contrôlé et très limité dans le temps, car comment tenir à bout de bras des gens qui ne veulent pas s’entendre ou qui ne savent pas s’organiser même quand on les aide à éradiquer les facteurs d’empêchement – autant je refuse ce genre d’ « implication » qui se fait suivant une vision manikchéenne. Il y a des bons que l’on aide inconditionnemment – et des méchants, les terroristes, qui n’ont droit à aucune considération et qu’il faut détruire. La France, jusqu’à présent, dans les conflits difficiles – mais il y a la jurisprudence attristante de la Côte d’Ivoire, et toute l’affaire du Rwanda, pas vraiment claire (mon enregistrement video. de Mitterrand à la dernière conférence des ambassades, à laquelle lui et moi ayons participé, la dernière puisqu’il avait quitté l’Elysée à la suivante, et moi j’étais vidé deux mois après celle-là) – la France jusqu’à présent ne prenait partie que diplomatiquement mais sans rompre avec personne et pour tenter de faire se parler entre eux les gens, et donc trouver la solution. Nous allons donc prendre parti dans l’ensemble du Moyen-Orient, et en fait nous mettre à la remorque d’Israël, au moment où les Etats-Unis voudraient au contraire être moins suivistes.
Une première sous la Cinquième République, un remaniement ministériel étalé sur dix-huit mois et toujours retardé. Les changements ne se font pas à raison du changement total de conjoncture : la crise économique et sociale nationale et mondiale, la chute de popularité du président régnant, mais selon les places disponibles pour ceux qui seront é « remerciés » : les élections européennes et les élections régionales. Comme aux Oscars ou aux Césars, les « nominés » : Jack Lang, Claude Allègre et dernier arrivant le directeur de Sciences-Po. Paris, Didier Decoings, « inventeur » intelligent d’un système faisant entrer à l’I.E.P. presque sur titre et en discrimination positive des « banlieusards » et des « beurs », mais il n’irait pas à l’Enseignement supérieur, il serait à l’Education nationale, sauf peut-être à remettre les universités avec le primaire ?
Bercy : Christine Lagarde satisfaite, la consommation des ménages remonte de presque un demi-point. Donc, les conditions de la reprise, tandis que quatre ou cinq entreprises annoncent des licenciements ou fermetures : les pneus Good-Year, EDA l’alimentaire, Altis les composants électroniques, et un quatrième que j’oublie, chaque fois c’est une ville sinistrée quand on perd de 300 à 800 emplois. Aux Etats-Unis, on est presque dans le même discours : l’économie, dit Obama, très satisfait de ses subventions à l’automobile, n’est « plus en chute libre ». La confiance des consommateurs augmente.
[1] - Actes des Apôtres XX 17 à 27 ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Jean XVII 1 à 11
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