Vendredi 9 Janvier 2009
sans "prendre les nouvelles"
notre histoire, notre géographie : la beauté de notre pays
la norme : la famille recomposée, souffrance handicapante des générations à venir et déstructuration de notre société
Prier… [1] on parlait de plus en plus de lui. De grandes foules accouraient pour l’entendre et pour se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se retirait, dans les endroits déserts, et il priait. Prière et désert, Jésus maître de Lui-même, un succès et une notoriété qui ne l’entament pas, signe s’il en est que pour Lui, sa mission est toute tracée, qu’Il en sait les tenants et aboutissants, et que cela ne L’épuise ni ne Le définit. Il est au-dessus mais Il l’accomplit parfaitement, souverainement. Je le veux, sois purifié. La foi, le témoignage sont de notre ressort. Il y a dialogue des destins, Jésus change les nôtres, mais à Lui nous n’ajoutons rien, nous ne Lui donnons que l’occasion de nous guérir. Celui qui n’a pas le Fils de Dieu ne possède pas la vie. je vous ai écrit tout cela pour vous faire savoir que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu…Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. Dialectique johannique, témoignage des faits, témoignage de l’Esprit qui nous rendent nous-mêmes témoins et croyants, les deux allant de pair, et nous faisant entrer en possession de la vie éternelle. Dans ma vie, le lien entre cela et les yeux qui se ferment pour la mort, les deuils, les anniversaires, le vieillissement, les ensevelissements dans la terre et dans l’usure de nos mémoires. La vie : pourtant ? ou interrogation ? La mort nous concentre, que nous en soyons témoins ou quand ce sera la nôtre.
Une journée sans « prendre les nouvelles » - donné la veille le mot d’ordre des syndicats de la magistrature, boycotter la rentrée de la Cour d’appel de Paris. Colère fondée mais qui n’est pas expliquée au grand public. Même problème de communication que l’opposition socialiste. Face à qui décide, comment s’établir ? une travail factuel encore plus précis que le décideur de façon à démonter ses arguments, non par de longs raisonnements, mais par la faille, celle qui emporte tout. Cela et le rapport de force : la rue, la grève, le vote parlementaire. Rendre une idée, une analyse dominantes et inverser le discours des évidences.
Le col des Aravis depuis le val d’Arly, les Glières, Malraux, une France réelle et héroïque, belle. La géographie et l’histoire du pays. L’actualité dissoute par le véritable paysage national avec ses racines et ses événements européens, un humanisme tranquille et admiratif. Le château de Menthon. Les lumières, les poudroiements de neige en suspension aux seuils des sapinières, la réverbation du ciel sur les falaises de roches noires, le lac qui déploie une brume presque imperceptible mais vibrante.
La troisième de mes sœurs que nous venons visiter… propos de famille, confidences de nos vies à certaines époques, affinités entre belles-soeurs, cadeaux nombreux préparés pour notre fille. Elle dit que son expérience et son entourage d’une société de province – Annecy – le travail des femmes d’une part est nécessaire pour le niveau de vie familial : la masse salariale en pouvoir d’achat d’an guère changé depuis un siècle, mais pour un niveau de vie équivalant à celui de nos parents ou de nos grands-parents il faut deux salaires et des crédits, notamment immobiliers, quand auparavant un seul et une capacité d’épargne sur ces seules ressources d’un individu par foyer suffisaient. Immense tromperie, donc. D’autre part, ce travail émancipe les femmes, elles ont leurs ressources, elles ne sont pas tenues financièrement à la stabilité conjugale. Elle estime qu’une femme sur deux si elle a la possibilité financière de quitter son mari, de changer d’homme ou d’air, le fait volontiers. La famille « recomposée » va donc devenir la norme. – Dimanche, aux agrès devant la plage de Damgan (Bretagne du sud), notre fille de quatre ans et un mois rencontre deux pré-adolescentes sur le pont de singes où elles ont établi, malgré le froid, leur hamac. J’entre en conversation. Chacune assez jolie, cousines, toutes deux de père divorcé, l’une a mis plusieurs années à être reconnue, puis le géniteur est mort, leur mère respective en est à son deuxième ou troisième compagnon depuis la séparation initiale. Au moins, y a-t-il vos grands-parents ? elles y sont pour la fin de semaine. Non, eux-mêmes sont divorcés et remis chacun en couple. Les deux jeunes filles disent chacune, en termes différents, douloureux, leur peine et leur manque, journal intime que tient assidûment l’une qui a des problèmes scolaires, elle est en sixième, l’autre écrit de temps à autre. Je leur dis mes certitudes d’expérience et l’optimisme de notre mariage tardif.
[1] - 1ère lettre de Jean V 5 à 13 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Luc V 12 à 16
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