Mardi 27 Janvier 2009
Rarement comme maintenant, j’ai ressenti que je suis au commencement. Travailler, prier, espérer, aimer, travailler… [1] vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais… je n’ai pas caché ta fidélité, ton salut, j’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée. La prière de Marie est une action de grâce, le compte-rendu d’une expérience reliée à celle de ses ascendants, une invitation à l’univers et aux générations à venir à rendre la même action de grâce. Le psalmiste prend Dieu à témoin, il ne cache pas ce qu’il éprouve et ce qu’il a expérimenté, la « propagation de la foi », le témoignage ne sont pas autre. Les miraculés dans le Nouveau Testament, ce qu’il a fait pour moi. Ta mère et tes frères sont là dehors qui te cherchent… Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. Avec soin, l’évangéliste et Jésus omettent le père. Puisqu’il y a le Père. Un père qui a d’ailleurs – une des intuitions décisives et tellement novatrices au moins dans l’expression et amenant à bien des pistes encore implicites – de Thérèse (docteur de l’Eglise, comme l’autre, celle d’Avila) : Dieu a cœur de mère autant que de père, masculin-féminin se résolvent complètement en Lui. Nous sommes créés et nous nous accomplissions ici bas par différence avec Dieu : mort, masculin, féminin mais le retour à Lui nous rend à l’éternité et à cette résolution des différences et des complémentarités. Alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c’est bien de moi que parle l’Ecriture. Frères et sœurs du Christ, selon que nous faisons la volonté du Père (laquelle est fondamentalement de croire en son Fils), et le Christ, totalement dédié à la volonté de ce même Père. C’est par cette volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés. En faisant cette volonté, en consentant au plan de notre rédemption, alors que nous n’avions pas consenti à notre état paradisiaque initial, nous donnons à Dieu ce qui d’une certaine manière lui manque depuis notre péché original : l’offrande de notre liberté. Histoire et parcours de chacun. Jamais plus libre qu’en Dieu-même. Il sest penché vers moi dans ma bouche, il a mis un chant nouveau. Leçon à l’accent si moderne : l’ancienne alliance ne présente que l’ébauche du bonheur à venir, et non pas l’image exacte des réalités.
matin
Enfin… Barack Obama a téléphoné à Nicolas Sarkozy. C’était hier dans l’après-midi, « la première fois depuis son investiture. Les deux hommes », etc…
Débat sur France-Infos. Challenges – Valeurs actuelles. Accord des deux éditorialistes : la journée du jeudi 29 est une manifestation contre la tempête, elle n’a pas l’objet de celle à laquelle on la compare par avance, les manifestations contre le C P E qui aboutirent au retrait du texte de Domiunique de Villepin. Rétrospectivement, on sait que Nicolas Sarzkozy, juste revenu place Beauvau travaillait en sous-main de toutes parts pour que les contestations et manbifestations soient les plus larges et acharnées possibles. Rétrospecvtivement aussi, la ressemblance du Premier ministre avec le président de la République de l’époque, est frappante : l’un ne se retire pas le soir d’un referendum le désavouant, l’autre persévère alors qu’il a perdu la main dans l’opinion comme dans son parti. L’analyse générale est donc que ni le débat de censure cet après-midi ni la grève et les cortèges de jeudi n’auront le moindre impact. Personne ne conclut que la situation salubre serait que ces deux tentatives de l’opinion de se faire entendre du pouvoir, aient quelque chance d’un aboutissement au moins partiel. Comment ne pas comprendre qu’aujourd’hui aucune politique – fût-elle géniale et adéquate (ce qui est loin d’être le cas des bout-à-bout de quelques chiffres et de quelques annonces, auxquels procède « le gouvernement », en réalité Nicolas Sarkozy depuis le discours de Toulon) – ne sera efficace si elle n’est comprise, acceptée, consentie, ce qui suppose une conscience répandue que le débat est ouvert, que les remèdes sont recherchés par écoûte et non par autorité, ce qui veut dire que le problème français aujourd’hui est plus encore la manière de gouverner que le fond – déjà très à côté – des politiques gouvernementales, en fait des politiques présidentielles.
L’Allemagne et les Etats-Unis ont des chances de mieux traverser l’épreuve, pas tant parce que ces deux pays (ces deux peuples) ont des ressources à tous égards supérieures aux nôtres (ni industrie, ni matières premières et débat sur notre identité nationale de plus en plus profond, et de moins en moins bien mené et perçu), mais parce qu’ils se gouvernent par débat. Débats au Congrès où aucun des deux partis, fût-il celui de la maison blanche ne peut grand-chose sans l’autre. Débat au sein de la « grande coalition » puisque les élections fédérales arrivent.
Je lis un "vieil" Express en salle d’attente de mon hôpital…
Laurent Greilsamer me donne la citation de Jacques Fauvet (l'essai – très travaillé par le rédacteur en chef du Monde, participant pendant trois ans en heures supplémentaires à des enseignements et à des colloques scientifiques, en simple auditeur, sur notre pays qui ne se savait pas à la veille de 1958 – a paru en 1957 aux éditions Fayard sous le titre : La France déchirée) « C'est en 1965 que les générations d'après-guerre commenceront d'apporter leur contribution positive, mais aussi d'exercer une poussée qui peut produire de graves ruptures. Un million de plus de jeunes gens de quinze à vingt ans ; cela comptera dans une nation qui a tant de mal à combattre la sclérose par des moyens ordinaires. Et c'est en 1968 que, cessant de diminuer, l'accroissement naturel de la population achèvera de lui redonner son dynamisme. Le conservatisme sera vaincu par le soulèvement de la jeunesse. »
Tempête… communication gouvernementale. La déclaration de catastrophe naturelle se fait par arrêté, et non par décret, la décision est à paraître cet après-midi et non dans quinze jours. En revanche, plus on avance vers l’avenir d’année en année dans le XXIème siècle, plus les infrastructures – parce qu’elles ne sont pas renouvelées, parce qu’au contraire de grands pays, nous n’enfouissons toujours pas la distribution d’énergie et les télécommunications – sont vulnérables et longues à réparer. – Que serait-ce si la tempête avait duré plus longtemps, ou si nous avions à gérer l’exode de 40….
[1] - lettre aux Hébreux X 1 à 10 ; psaume XL ; évangile selon saint Marc III 31 à 35
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