jeudi 29 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 29 janvier 2009


Jeudi 29 Janvier 2009

Passé au cimetière… l’emplacement prolongeant le mien reste vide, je ne sais pourquoi ni depuis quand. Tranquillité et absence de tout. Je me suis demandé à quoi je croyais, ce qui, je ne le réalise qu’en l’écrivant, n’est pas la bonne question. La vraie, l’efficace, c’est à qui je crois ? ou ne crois pas ? Ou alors j’affirme qu’il n’y a personne. Ma réponse à ma question : autisme ? était une sorte de néant apaisé. En repartant, la pensée précise de ma mère m’est venue, je crois à sa présence, je crois à notre éternité, je crois donc à la résurrection, à la vie, et donc à… me voici, mon Dieu, pour ce moment quotidien plus précis. Dans ma totale misère au sens concret du terme, dans celle des miens, dans le paysage cynique et désespéré de notre pays qui n’a plus de bergers ni de gouvernants, au sens vrai et beau de ces termes, je viens à Toi. A Vous. Les textes d’hier, l’explication des paraboles : Quand il resta seul, ses compagnons, ainsi que les Douze, l’interrogeaient sur les paraboles. Les Douze, par vocation, par appel, institués pour fonder et encadrer l’Eglise, certes ! soit ! c’est décisif. Mais autour du Christ enseignant et restant ensuite dans son intimité, comme un premier cercle : ses compagnons, nous, les lambda… voici le peuple de ceux qui te cherchent. [1] Comment sont-ils gratifiés ? rien n’est caché sinon pour être manifesté, rien n’a été gardé secret sinon pour venir au grand jour … celui qui a recevra encore, mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. Notre véritable avoir, notre identité fondamentale, c’est de chercher. Voici Jacob qui recherche ta face. Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle celui qui a promis. Ainsi soit-il ! ainsi soyons-nous… et déjà l’absentéisme à la « messe », l’auteur de la lettre aux Hébreux le relève : ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude, mais encourageons-nous…

matin

Ma postière (rappel du titre du Monde : la poste s’interroge sur ses bureaux ruraux…) : « il rigole bien, là-haut ». Titre du Monde : « le pouvoir politique redoute un grand mouvement social ». On n’ose plus évoquer le gouvernement, puisqu’il n’y en a pas vraiment depuis vingt mois. France-Infos. fait grève tout en rappelant le mot d’ordre des manifestations : emploi, pouvoir d’achat, service public. Il est clair que ces trois thèmes ne sont pas ceux de Nicolas Sarkozy. Suppressions d’emploi dans toutes les administrations, numéros de prestidigitation pour exposer depuis Novembre 2007 que la baisse des prix par accroissement de la concurrence en grandes surfaces diminuera la dépense des ménages, fermeture à tour de bras des casernes, des tribunaux, des bureaux de poste et projet de fusion des conseils généraux de départements avec les conseils régionaux.

De même qu’il n’y a pas d’analyse par le pouvoir actuel des causes et des conséquences de la crise, et qu’il ne s’agit donc que de renflouer sans changer aucune donne ni aucune tête, ni a fortiori aucune pensée (on ne change pas une équipe qui perd !), de même il n’y a pas d’analyse par l’ensemble des Français des responsabilités de ce pouvoir dans la crise. La France a été démantelée, endettée, désarmée systématiquement par une volonté politique dite « libérale », soit mal informée, soit cynique. Elle est bien moins à même que d’autres grands pays à se sauver et à contribuer au sauvetage universel ; elle n’a pas même un apport d’idées vraiment indépendantes et prospectives. Son dirigeant unique ne produit que du spectacle, l’Express que je lisais hier et datant de l’automne, le rabaissait au niveau du sketche… L’analyse ne sera efficace, côté manifestants, que lorsqu’elle conclura à la prise d’assaut du château. Et au renversement de ce pouvoir.

Politiquement, il est imprenable, tant que d’autres paramètres – le mouvement social, précisément – n’interviennent pas. De 1974 à 1995, la droite parlementaire avait toujours eu deux rivaux au premier tour, une primaire, pour elle bien plus dangereuse que pour la gauche. Faute de compétiteur de cette sorte, l’élection de 2002 fit apparaître l’extrême-droite pour le deuxième tour. L’équation de 2007 fut aussitôt écrite : empêcher tout compétiteur et toute primaire (donc détruire Dominique de Villepin : Clearstream et C.P.E.), avoir les voix de Le Pen (donc le karcher dans les banlieues). Les livres qui, sur le moment, passent pour complaisants, sont terribles de confidences et de révélations quand la suite leur donne rétrospectivement la perspective que ne leur voyaient sans doute pas leurs auteurs : Yasmina Reza, L’aube le soir ou la nuit [2]. « Je vous dis une chose. Si on n’avait pas l’Identité nationale, on serait derrière Ségolène. On est sur le premier tour mes amis. Si je suis à 30%, c’est qu’on a les électeurs de Le Pen. Si les électeurs de Le Pen me quittent, on plonge ». L’énigme du mandat en cours, ces électeurs sont-ils fidélisés par un président qui n’a pas d’ascendance française à deux générations ? et qui a plusieurs grands-parents juifs ? qui place au gouvernement Rachida Dati, Rama Yade, Fadela Amara ? pour ne prendre que des thèmes d’apparence frontiste ? Quant au compétiteur dans le camp même de Nicolas Sarkozy, il n’y en aura pas. La soumission ne produit que des égaux (‘et aussi de la haine pour soi-même et pour celui qu’on s’oblige à révérer).


soir

A F P : un million et demi à deux millions de manifestants. Du même ordre donc qu’en Novembre-Décembre 1995, mais sans le moindre effet, puisque « ce n’est pas le chaos ». Nicolas Sarkozy double ou décuple la mise d’Alain Juppé – il ne le dira évidemment, et au contraire va ré-assurer qu’il apprécie de « travailler avec les syndicats ». Pour commencer à établir un rapport de forces, il lui faut la grève générale illimitée et dix millions de personnes dans la rue. Mai 68 fut sans haine… et de Gaulle n’a manqué d’être renversé que par les « siens » : « Il n’y a plus de général de Gaulle. Maintenant, c’est moi qu’il faut suivre » [3].

Nouvelle du jour : 500.000 euros de bijoux volés « au domicile de l’ex-épouse » du président de la République, mais laquelle ? la première ou celle de l’automne 2007 ? Cécilia est présentée par l’A.F.P., elle aussi comme ancienne mannequin. Jean, quant à lui, sera rejugé le 5 Mars pour délit de fuite.

Claude Mauriac, Un autre de Gaulle [4]. J’y lis – du Général, les 4 et 5 Août 1948… « C’est Vichy qui recommence : le pays trahi par ses élites . . . Si je n’étais pas là, la France serait déjà entièrement dans les mains de l’Amérique, n’en doutez pas ! ». On termine à peine le blocus soviétique de Berlin, pas un an auparavant les communistes quittant le gouvernement de Paul Ramadier, ont tenté la grève insurrectionnelle, et de Gaulle ne dit pas que le pays pourrait tomber aux mains des communistes, mais bien des Américains.

Le Monde, mardi 27 « Le pouvoir politique redoute un grand mouvement social » - mercredi 28 « La France devient-elle une zone de tempêtes ? » - jeudi 29 « Journée de colère et de désarroi des salariés ». Et si quelqu’un parlait pour les retraités qui seront bientôt aussi nombreux que les « actifs » : déferlante de leurs votes pour le pouvoir d’achat et le niveau de vie. Deux scenarii. La violence dans la rue. Des élections faisant apparaître de nouveaux clivages : le Mouvement poujade de 1956 est-il possible avec notre actuel mode de scrutin. Des électeurs « thématisés » faute d’être politisés ?

[1] - lettre aux Hébreux X 19 à 25 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Marc IV 21 à 25

[2] - (Flammarion . Août 2007 . 190 pages) – p. 130 . in fine, elle marque sa « reconnaissance à Nicolas Sarkozy pour la liberté qu’il m’a offerte, à Cécilia Sarkozy qui a approuvé ce projet »

[3] - Jean Mauriac . L’après de Gaulle (Fayard . Novembre 2006 . 540 pages) p. 384

[4] - (Hachette . 15 Décembre 1970 . 408 pages) – p. 324

Inquiétude & Certitudes - jeudi 29 janvier 2009

Inquiétude & Certiutudes - mercredi 28 janvier 2009

mardi 27 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - mardi 27 janvier 2009




Mardi 27 Janvier 2009


Rarement comme maintenant, j’ai ressenti que je suis au commencement. Travailler, prier, espérer, aimer, travailler… [1] vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais… je n’ai pas caché ta fidélité, ton salut, j’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée. La prière de Marie est une action de grâce, le compte-rendu d’une expérience reliée à celle de ses ascendants, une invitation à l’univers et aux générations à venir à rendre la même action de grâce. Le psalmiste prend Dieu à témoin, il ne cache pas ce qu’il éprouve et ce qu’il a expérimenté, la « propagation de la foi », le témoignage ne sont pas autre. Les miraculés dans le Nouveau Testament, ce qu’il a fait pour moi. Ta mère et tes frères sont là dehors qui te cherchent… Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. Avec soin, l’évangéliste et Jésus omettent le père. Puisqu’il y a le Père. Un père qui a d’ailleurs – une des intuitions décisives et tellement novatrices au moins dans l’expression et amenant à bien des pistes encore implicites – de Thérèse (docteur de l’Eglise, comme l’autre, celle d’Avila) : Dieu a cœur de mère autant que de père, masculin-féminin se résolvent complètement en Lui. Nous sommes créés et nous nous accomplissions ici bas par différence avec Dieu : mort, masculin, féminin mais le retour à Lui nous rend à l’éternité et à cette résolution des différences et des complémentarités. Alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c’est bien de moi que parle l’Ecriture. Frères et sœurs du Christ, selon que nous faisons la volonté du Père (laquelle est fondamentalement de croire en son Fils), et le Christ, totalement dédié à la volonté de ce même Père. C’est par cette volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés. En faisant cette volonté, en consentant au plan de notre rédemption, alors que nous n’avions pas consenti à notre état paradisiaque initial, nous donnons à Dieu ce qui d’une certaine manière lui manque depuis notre péché original : l’offrande de notre liberté. Histoire et parcours de chacun. Jamais plus libre qu’en Dieu-même. Il sest penché vers moi dans ma bouche, il a mis un chant nouveau. Leçon à l’accent si moderne : l’ancienne alliance ne présente que l’ébauche du bonheur à venir, et non pas l’image exacte des réalités.

matin

Enfin… Barack Obama a téléphoné à Nicolas Sarkozy. C’était hier dans l’après-midi, « la première fois depuis son investiture. Les deux hommes », etc…

Débat sur France-Infos. Challenges – Valeurs actuelles. Accord des deux éditorialistes : la journée du jeudi 29 est une manifestation contre la tempête, elle n’a pas l’objet de celle à laquelle on la compare par avance, les manifestations contre le C P E qui aboutirent au retrait du texte de Domiunique de Villepin. Rétrospectivement, on sait que Nicolas Sarzkozy, juste revenu place Beauvau travaillait en sous-main de toutes parts pour que les contestations et manbifestations soient les plus larges et acharnées possibles. Rétrospecvtivement aussi, la ressemblance du Premier ministre avec le président de la République de l’époque, est frappante : l’un ne se retire pas le soir d’un referendum le désavouant, l’autre persévère alors qu’il a perdu la main dans l’opinion comme dans son parti. L’analyse générale est donc que ni le débat de censure cet après-midi ni la grève et les cortèges de jeudi n’auront le moindre impact. Personne ne conclut que la situation salubre serait que ces deux tentatives de l’opinion de se faire entendre du pouvoir, aient quelque chance d’un aboutissement au moins partiel. Comment ne pas comprendre qu’aujourd’hui aucune politique – fût-elle géniale et adéquate (ce qui est loin d’être le cas des bout-à-bout de quelques chiffres et de quelques annonces, auxquels procède « le gouvernement », en réalité Nicolas Sarkozy depuis le discours de Toulon) – ne sera efficace si elle n’est comprise, acceptée, consentie, ce qui suppose une conscience répandue que le débat est ouvert, que les remèdes sont recherchés par écoûte et non par autorité, ce qui veut dire que le problème français aujourd’hui est plus encore la manière de gouverner que le fond – déjà très à côté – des politiques gouvernementales, en fait des politiques présidentielles.

L’Allemagne et les Etats-Unis ont des chances de mieux traverser l’épreuve, pas tant parce que ces deux pays (ces deux peuples) ont des ressources à tous égards supérieures aux nôtres (ni industrie, ni matières premières et débat sur notre identité nationale de plus en plus profond, et de moins en moins bien mené et perçu), mais parce qu’ils se gouvernent par débat. Débats au Congrès où aucun des deux partis, fût-il celui de la maison blanche ne peut grand-chose sans l’autre. Débat au sein de la « grande coalition » puisque les élections fédérales arrivent.

Je lis un "vieil" Express en salle d’attente de mon hôpital…

Laurent Greilsamer me donne la citation de Jacques Fauvet (l'essai – très travaillé par le rédacteur en chef du Monde, participant pendant trois ans en heures supplémentaires à des enseignements et à des colloques scientifiques, en simple auditeur, sur notre pays qui ne se savait pas à la veille de 1958 – a paru en 1957 aux éditions Fayard sous le titre : La France déchirée) « C'est en 1965 que les générations d'après-guerre commenceront d'apporter leur contribution positive, mais aussi d'exercer une poussée qui peut produire de graves ruptures. Un million de plus de jeunes gens de quinze à vingt ans ; cela comptera dans une nation qui a tant de mal à combattre la sclérose par des moyens ordinaires. Et c'est en 1968 que, cessant de diminuer, l'accroissement naturel de la population achèvera de lui redonner son dynamisme. Le conservatisme sera vaincu par le soulèvement de la jeunesse. »

Tempête… communication gouvernementale. La déclaration de catastrophe naturelle se fait par arrêté, et non par décret, la décision est à paraître cet après-midi et non dans quinze jours. En revanche, plus on avance vers l’avenir d’année en année dans le XXIème siècle, plus les infrastructures – parce qu’elles ne sont pas renouvelées, parce qu’au contraire de grands pays, nous n’enfouissons toujours pas la distribution d’énergie et les télécommunications – sont vulnérables et longues à réparer. – Que serait-ce si la tempête avait duré plus longtemps, ou si nous avions à gérer l’exode de 40….



[1] - lettre aux Hébreux X 1 à 10 ; psaume XL ; évangile selon saint Marc III 31 à 35

dimanche 25 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 26 janvier 2009


Lundi 26 Janvier 2009


Prier…
[1] Parmi ses disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze. Beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Il s’agit de l’universalité des humains, appelés à la foi, à la participation au Royaume. Mais les moissonneurs, les ouvriers, les « propagandistes », leur nombre souhaitable est illimité, les ouvriers sont peu nombreux, la moisson est abondante. Le regret du Christ, encore soixante-douze, chiffre respectable et qui sans doute a une signification symbolique, pas seulement comme multiple de douze, ou plutôt, parce que c’est un multiple. L’aboutissement, nous n’avons pas à le savoir, qui sera dans le Royaume, et ce qu’est ce Royaume … une proximité à Dieu et à nous-mêmes, aux uns aux autres. Toutes les questions que peuvent poser nos termes et nos vocabulaires, nos modes terrestes n’auront aucune application, dépassées… en revanche, ce qui nous incombe, ce qui est notre vie, c’est le travail de la moisson. On ne sera jamais assez nombreux, tant la moisson est abondante. Conseils de disponibilité de l’envoi initial aux conditions de vie, de route, d’accueil, et le message c’est la proximité du Royaume. Non du tout, la catastrophe anncée par tant de sectes et aussi de gens à la foi littérale aujourd’hui, comme si notre époque était pire et définitivement perdue comme aucune autre avant elle… ce qui est évidemment faux, chaque génération sa bêtise, ses aberrations, son matérialisme, ses ivresses et Dieu épargne Ninive et il s’en fallut de peu que Sodome et Gomorrhe soient sauvées. Paix à cette maison… là, guérissez les malades… et faisons ce qui nous est habituel, des institutions, des fondations, ce que détaille Paul à son fils adoptif. Affirmation qu’on peut être apôtre – et quel apôtre que ce Paul, hors des Douze, n’ayant pas rencontré le Christ du vivant terrestre de Celui-ci – sans autre critère d’élection que l’expérience du Ressuscité et un envoi. Le message n'est pas non plus une annonce directe du Christ, ce n'est pas encore la Bonne nouvelle en elle-même, et le discours d'envoi, l'ordre même de mission ont comme préalable une prière au maître de la moisson. Missionnaires et missionnés sont appelés à la même relation à Dieu.

matin

Toujours pas le sondage mensuel BVA-Orange-L’Express – le dernier publié remonte au 25 Novembre. Début de l’effet « crise & stature internationale du président en exercice de l’Union européenne ». Pourquoi ?

Entretien rituel d’un des commentateurs de bourse, à France-Infos. avec un gestionnaire de portefeuille. La situation et les cours au point où ils en sont ne peuvent que s’améliorer à terme de dix-huit mois. Reproches à la Commission de Bruxelles d’ « ajouter du pessimisme au pessimisme » et de noircir le tableau avec des prévisions de « décroissance ».

Termonde… personne ne comprend, l’assassin – considéré comme déséquilibré – garde le silence. Personne n’a d’explication et n’en aura sans doute. J’ai une piste, elle n’est pas propre à ce drame, elle est l’expérience que chacun de nous peut rencontrer, « avoir » de la souffrance d’autrui. Deux cette heure-ci. Un homme qui sans me connaîtrre vient me demander aide pour placer sa chienne, que ne supporte plus sa femme qui a elle-même un chien, les deux bêtes ne s’entendant pas reproduisent le conflit latent entre époux. Ceux-ci ont deux fils, l’un marié et père de famille, non loin qui les ignore, l’autre plus de trente ans, trisomique. Détresse qui a principe n’inspirera aucun massacre… seulement le suicide, peut-être. Un autre, talent exceptionnel d’analyse d’objets stratégiques, la culture voulue certes mais le don de structurer ; je le lis de temps à autre par courriel. Il est sans emploi, le revenu minimum risque même de lui être ôté, il a manqué cet été un concours universitaire parce qu’il était en plein chagrin d’amour, dépression qui s’en est suivie. On ricane des chagrins, on hausse les épaules aux dépressions, tout cela paraît narcissique, peu viril, irresponsable. Totale méconnaissance de la réalité des conditions humaines de vie. L’agnosticisme est généralement source de tolérance, de culture, d’intelligence et n’exclut pas la curiosité de Dieu, en tout cas certainement pas le tropisme pour l’absolu et la perfection. Les maladies de l’âme au contraire sont carnivores. Les suicides en prison, les massacres en série : l’irruption du possédé de désespoir dans la vie d’autrui, le meurtre machinal mais en transe acharnée. Or, il y a de plus en plus de désespérés et de gens sans-soin, ce qui est pire que sans-abri. Ils sont venus à moi, tout simplement parce que – je crois – je sais « ce que c’est ».

Tempête. On ne parle que d’urgence, de mobilisation. L’appel à l’aide internationale n’est pas passé en boucle, l’Italie maintenant exposée. Il est question de quinze jours pour que soit pris le décret sur la catastrophe naturelle, préalable à toute procédure d’indemnisation. Il n’est pas question de date, pas même pour la fin de cette semaine, en matière de communication ferroviaire. Pas commentée, quoique tant annoncée, la visite du Président de la République, sur le terrain, posture affectionnée et dont la concurrence Jacques Chirac/Lionel Jospin en 1999 est un bon précédent (elle n’avait d’égale que la course aux communiqués de condoléances ou de félicitations quand les personnalités alors en question sont notoires). Autrement dit, il n’y aura pas mieux qu’en 1999, alors même que c’est très circonscrit et que les dégâts ne dépassent pas quelques centaines de millions : des années pour se faire indemniser médiocrement. Seul exemple, maintenant ancien : le barrage de Fréjus… catastrophes naturelles, soit ! dérèglement climatique cuasé par l’homme, peut-être ! thème de politique et intitulé de portefeuille, par conséquent amusement de la galerie au même degré que par la pose « people », évidemment ! la vérité est le défaut d’investissements dans une France longtemps en tête du monde pour l’électricité, le chemin de fer, le réseau routier.


[1] - Paul à Tite I 1 à 5 ; psaumeCXVI ; évangile selon saint Luc X 1 à 9

Inquiétude & Certitudes - dimanche 25 janvier 2009

lundi 19 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 19 janvier 2009


Lundi 19 Janvier 2009

Prier… ce que nous faisons de notre vie ? de la vie ? ce que la vie fait de nous ? emportés par la nacelle du temps qui nous abîme et nous décompose ? ou bien dans le vent des circonstances, selon le souffle de l’Esprit quand nous y sommes attentifs, la sculpture de notre création ? Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens ? La question est au Christ et non ces disciples dénoncés comme scandaleux. Ils pourraient répondre eux-mêmes mais cela n’intéresse personne. Ils sont les disciples de leur maître, leur comportement est le fait de Celui-ci, non le leur. Jésus les défend : ce sont des gens comblés… par Lui… A vin nouveau, outres neuves. Le chrétien inaugure une vie nouvelle, d’autres comportements, il est jeune. Mais un temps viendra où l’Epoux leur sera enlevé ; ce jour-là, ils jeûneront. La prescription, le retour aux anciennes prescriptions ? ou est-ce un deuil et une attente dominés par la nouveauté, déjà expérimentée mais pas encore actuelle ou plus tout à fait actuelle. Il est devenue pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. La prescription, le conseil, l’habitude ne sont pas des commandements rituels, mais l’attache d’une personne. Une personne humaine au parcours analogue au nôtre. Jusqu’à la mort, jusqu’au plus profond de nos angoisses et faiblesses. Modèle d’obéissance – mystère aujourd’hui que l’obéissance, rente de situation pour ceux qui l’exigent d’autrui ? mesquinerie ou intrusion dans la vie d’autrui, d’un peuple entier parfois s’il n’y a ni discernement ni échelle de valeurs mais pétition de supériorité physique ou mentale ? ou conseil amoureux de celui qui nous précède et nous invite à continuer de le suivre. Pendant les jours de sa vie mortelle, il a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication… Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéisannce par les souffrances de sa passion… L’obéissance, imitation du Christ. Qu’est celle-ci, sinon l’accomplissement d’une vocation et la relation à son Père. Nous tous, notre rédemption et notre salut, le renouveau de la création en filigrane de cette vocation et de cette relation. L’obéissance n’est plus le discernement d’un autre sur nous, mais notre discernement de Dieu. Ce n’est pas subir, c’est être. Pas ce qu’il y a à faire, mais ce qu’il y a à être. Vin nouveau. [1]

Il y eut des époques où la créativité était celle de certains gouvernants – pour le pire, les guerres mondiales au XXème siècle, ou le meilleur, les organisations internationales, le plan Schuman – qui, en bienfaits pour l’humanité, égalaient les Pasteur, les Fleming et autres Montanié. Il y a la nôtre, ces temps-ci : people et jeux de scène, les « sommets » qui naguère étaient signe d’un changement essentiel : Kennedy et Khrouchtchev à Vienne en 1961, Le Duc Tho et Kissinger en 1973, Sadate et Rabin en 1979, sont des anniversaires. Le cinquantenaire de l’Alliance atlantique organisé par le préfet du Bas-Rhin, deux mille cinq cent journalistes pour cinquante chefs d’Etat d’âge et le non-événement. L’événement, ce fut l’an dernier : l’avalisation du bouclier anti-missile par les vassaux y compris la France qui y a trouvé matière à annoncer son retour dans l’O.T.A.N. et qui a changé le langage de la Russie, puisque désormais elle se sent de nouveau menacée, et quotidiennement défiée depuis son ancien territoire.

Il est pied-noir, quatrième génération. Quarante ans de services à La Poste, commencés quand celle-ci n’avait pas de majuscule à son nom. Une décennie télégraphiste, à vélo, avec la petite sacoche au flanc droit, du côté de la rue Gazan, un message pour Georges Brassens, qui lui ouvre, un chat sur l’épaule, et va chercher cinq francs. Les faire-part de décès à l’heure du journal télévisé, celui de Léon Zitrone, sans les décolletés qui font maintenant la couverture de Paris-Match. Il quitte le métier, retraité, fêtant l’événement en payant le Lido. aux copains, plumes et champagne. Dialogues entre lui et mon beau-frère, postier comme lui : Barack Obama, les cadeaux avec l’argent du contribuable, Nicolas Sarkozy les mains partout pour dire c’est moi, que va-t-il faire à Gaza, prendre le fusil, c’est plutôt le fusil qui le porterait, alors qu’il y a les chômeurs chez nous et les sans-abri. Au travail, l’ambiance totalement changée. Eintzheim déserté pour Baden-Baden, les procès faits à la ville de Strasbourg ou par elle, débats sur les compagnies aériennes low-coast, l’incapacité de prévoir le jumelage des deux pistes à temps : depuis Dupleix et Montcalm, l’art français de manquer les chances. L’Air Force One pourra atterrir à Eintzheim, mais pas en décoller, navette désormais pour Francfort, l’armée de l’air ne serait plus ni à Colmar ni à Strasbourg. Les restructurations – dans l’entreprise ou dans l’organisation de notre Etat façon actuelle – signifient la mort par suppression toute simple.

Hier après-midi, nous traversons la Suisse, enneigée sauf entre Martigny et Montreux. Pensée des trains du Reich faisant la navette, les Juifs vers le nord, les troupes vers le sud, l’or volé en cave encore aujourd’hui probablement. Un peuple qui a ses périodes de réserve militaire, les routes avec des dispositifs en herse anti-chars, le général Guisant. L’occasion – historiquement manquée – de l’accueillir dans l’Union européenne en même temps que l’Islande. La Russie prête à l’Islande que ne soutiennent que les Scandinaves, la géographie plus forte que l’imagination.

Sens de l’image et de la communication : « la France présidente » : Ségolène Royal à Washington pour l’inauguration du nouveau président américain. Elle était à Santiago du Chili pour l’inauguration de la première femme président de cette République éprouvée.


[1] - lettre aux Hébreux V 1 à 10 ; psaume CX ; évangile selon saint Marc II 18 à 22

Inquiétude & Certitudes - lundi 19 janvier 2009

dimanche 18 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 18 janvier 2009




Dimanche 18 Janvier 2009


Prier… remise de cette année, remise de mon passé, de toues mes amitiés et retrouvailles, de nos bonheurs en trinité familiale, de nos angoisses et astreintes pour les jours et semaines à venir… [1] la scène de Samuel, enfant, au lit, appelé avec insistance. Parlez Seigneur ! était le titre de mon premier et charmant catéchisme, précis, simple, environnant, et nous étions sûrs que Dieu parlerait, nous attendions. Je n’ai su que plus tard qu’Il me parlait constamment et que les mises en route ou les états de vie sont autres, le discernement de ce qu’il y a à faire et à vivre pas du tout ce que je m’imaginais, mais qu’en revanche la grâce et la présence de Dieu, son cours constant sont infiniment ce que je pouvais souhaiter et ai souhaité, et dont j’ai encore besoin. Presque banalement. Existence. Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et aucune de sess paroles ne demeura sans effet. Autre version des premières vocations de disciples. Jean-Baptiste fait aller ses disciples à Jésus : dialogue dans cette version. Celui-ci se retrouna, vit qu’ils le suivaient, et leur dit ‘’Que cherchez-vous ?’’. Ils lui répondirent ‘’Maître, où demeures-tu ?’’. Il leur dit ‘’Venez et vous verrez’’. Ils l’accompagnèrent, ils virent où il demeurait et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. Le célébrant d’hier soir, dans le beau village mégevan, église comble, fait remarquer que la précision de l’heure est la signature du disciple « bien-aimé » de Jésus, celui des deux disciples qui n’est pas nommé, c’est lui. Parfait dialogue, les nouveaux venus ne cherchent pas quelqu’un mais quelque chose : Dieu semble un bien, et Jésus accepte la démarche. Et les futurs disciples la formulent en termes de lieu, de demeurance ensemble, de communion, déjà de participation, d’intuition de la divinisation, d’une entrée dans la condition-même du Seigneur. Pierre est chronologiquement très postérieur, lui le rocher sur lequel sera fondé l’édifice temporel et le corps mystique. Une rencontre simple et assez logique est devenue une leçon de théologie et une expérience spirituelle. Ma vie a souvent été ainsi. A chacune de mes modestes descentes quand notre fille n’est pas avec moi, se formulait tous ces jours-ci cette prière, qui devient cardinale en moi, demander de connaître, ce qui est sans doute la prière de demande de l’amour de chacun des saints. Mais saints nous le sommes tous dans l’attraction de Dieu par Jésus, inncarné. ‘’ Voici l’Agneau de Dieu’’. Les deux disciples entendirent cette parole et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna… comme aujourd’hui, c’est simple, mais il y aura la croix et le tombeau… en union avec tous, ceux qu’il nous est donné d’aimer ou de rencontrer, et ceux que nous méconnaissons ou ignorons par force à travers les siècles et les différences de civilisation qui nous distancient, ou le plus souvent et quotidienneent nos sensibilités et maladresses d’expression. Nous ne sommes pas encore ressuscités, mais nous suivons plus ou moins : Que cherchez-vous ? C’est indicible, totalisant et précis, mais c’est indicible même à nous-mêmes. Silence, memento. des vivants et des morts.

Balbutiements européens. L’aide à l’automobile, selon des structures industrielles et de marché si différentes dans chacun des Etats-membres, appelle forcément une conjonction européenne, faute de quoi la concurrence et tout le système sont faussés et aucune des blessures si profondes qu’occasion « la crise » ne sera guérie. Et raison supplémentaire pour une définition européenne de cette politique automobile : les renflouements directs aux Etats-Unis de l’industrie nationale, qui contreviennent carrément à la coincurrence mondiale, ou au moins entre pays et marchés indistrialisés. Si l’Unionse met sur pied à propos de l’autombile, ce peut être une date plus encore politique qu’économique – de même importance que l’organisation du marché commun de l’acier et du charbon. Wait and see.

Cécité européenne. L’Espagne, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne au rendez-vous de Charm-el-Cheikh « au sommet ». C’est renflouer Moubarak et sa tentative dynastique, s’aveugler sur la solidité d’un régime qui n’existe plus et va accoucher pour le malheur de chacun de nos partenaires méditerranéens d’un islamisme qu’Al-Azhar et tout le passé de Méhemet-Ali à Gamal Abdel Nasser faisaient supposer impossible. C’est aussi refuser de réfléchir sur les données nouvelles du problème isarëlo-palestinien : la sécession entre Ramallah et Gaza, l’impoossible éradication du Hamas ety du Hezbollah, l’irréconciliabilité de la peur des Israëliens et de la haine revancharde des Palestiniens. Depuis un mois, je suis convaincu que la solution à terme est la coexistence, puis la conciliation des deux peuples à l’intérieur d’un unique Etat. Au contraire, l’existence de deux entités, l’une pleinement étatique, l’autre dominée économiquement et militairement, fera persister le conflit jusqu’à effondrement d’Israël incapable de massacrer assez de Palestiniens et assez de leurs chefs pour leur faire oublier identité et espérance. – Péripétie que ce retrait annoncé par Ehoud Olmert et cette venue en cortège des gouvernants européens à Jérusalem : reconnaissance d’ailleurs du fait accompli de la capitale de l’Etat hébreu, alors que depuis 1948 c’est internationalement refusé.


[1] - 1er Samuel III 3 à 19 passim ; psaume XL ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens ; évangile selon saint Jean I 35 à 42

samedi 17 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - samedi 17 janvier 2009


Samedi 17 Janvier 2009



Prier…accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon cœur ; qu’ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur. [1] Dîner d’hier soir où je demande à nos hôtes s’ils disent le Benedicite, réponse négative mais sensation que je ferais plaisir et honorerais si je le récite, et je ne l’ai pas fait… amis talentueux et remplis d’espérance dont tous les vorps de métier, tous les services publics abusent, les partenaires enfin, nous en sommes partis le cœur serré, la bonne idée, le talent, mais la notoriété quasi infaisable, tout le système marchant de fait contre, les élus locaux à côté de la plaque et sans chercher à y entrer, ou silencieux (ceux qui sont importants (ancien ministre ou président de l’Assemblée). Tout le poids de l’Evangile alors comme la main fraternelle sur une épaule : Même les scribes du parti des pharisiens le suivaient aussi, et, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains, ils disaient ‘’Il mange avec les publicains et les pécheurs !’’ . La grande peur des bien-pensants (Bernanos), tous ceux qui de haut et placés, à vie, jusques dans des retraites avec bénévolat valant promotion dans la Légion d’honneur et commission de proposition ou de contrôle aux grans échelons nationaux, de préférence d’anciens banquiers et industriels, sont installés dans la bonne conscience. Je lis notre consolation et m’y blottis avec mes scandales et la misère de tous, tandis que notre fille écoûte-regarde en DVD de Kitty le conte de la petite vendeuse d’allumettes, que les nantis laisseront mourir de froid, introduction indirecte auprès de sa grand-mère aimée. Réponse cinglante du Christ, entrant dans la logique de ses adversaires : Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. Pas guérir, ni secourir là où ils sont, mais les en sortir, les appeler. Recette de notre Abbé Pierre : puisque tu veux te suicider, donne-nous ce dont tu ne veux plus, ta vie, elle nous sera utile. Ce monde affreux de Gaza à la Shoah, de Guantanamo à nos camps de rétention et aux 49.000 expulsions dont se gargarise le nouveau ministre du Travail et des « Affaires sociales », est jugé : elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants.. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. A lire l’Evangile, il saute aux yeux que le pauvre, le pécheur sont les lucides par excellence, et donc les premiers sauvés, je ne dis pas les seuls. Les riches seront sauvés ultimement, sub specie aeternitatis, par les pauvres, parce qu’il y aura eu ces pauvres et ces exclus, leur vrai péché, celui du monde, dont Jean nous recommande tant de ne pas l’épouser ni l’aimer. Malheureusement, je sais bien que je suis encore riche, et que j’aime encore le monde. Quel chemin pour être pauvre et pécheur, même si les circonstances y aident par leur harcèlement et les vices de nos systèmes. Humbles et pauvres, le rite du Lavabo à chaque messe. Pour une Eglise servante et pauvre, Yves-Marie Congar… Prier par le Christ : le grand-prêtre que nous avons n’est pas incapable, lui, de partager nos faiblesses ; en toutes choses, il a connu l’épreuve comme nous, et il n’a pas péché.

L’Europe est capable « d’agacement » (sa Commission) et d’aller à la confrontation avec la Russie. Pour des questions gazières. Pas pour les séparatismes en Géorgie. Elle est incapable de quoi que ce soit face aux Etats-Unis qu’il s’agisse d’économie, de monnaie, de droits de l’homme (Guantanamo, sauf la première déclaration publique d’Angela Merkel arrivant au pouvoir, qui n’a pas récidivé et qui n’a soulevé aucun écho chez ses homologues dans l’Union), de stratégie (sauf de Gaulle mais ce fut si passager : 1958-1969 – en 1949, à la signature du Pacte Atlantique, il observe en conférence de presse que la France a pu vivre sans, pendant deux mille ans, et que si l’Alliance doit être une sujétion…).


[1] - lettre aux Hébreux IV 12 à 16 ; psaume XIX ; évangile selon saint Marc II 13 à 17

jeudi 15 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 15 janvier 2009

Jeudi 15 Janvier 2009


Prier… [1] Jésus à notre portée, le paralytique descendu par le toit, saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils faisaient… Chacun est exaucé, les porteurs sont accueillis, le malade est guéri, les objecteurs sont rencontrés sur leur terrain et ont leur réponse. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant ‘’Nous n’avons jamais rien vu de pareil’’. Combien ce sera différent devant Pilate, Anne et Caïphe, et pourtant Jésus parlera et raisonnera de la même manière, il guérira l’oreille du soldat blessé par Pierre. Cette lutte contre l’incroyance jusqu’au sang et qui – du vivant terrestre du Christ comme du nôtre à présent – reste si souvent du domaine de la spéculation, est présentée par l’apôtre comme le suspense du septième jour de la création. Entrer dans le repos de Dieu achevant son œuvre : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! Toujours l’enjeu, la destinée et la promesse de notre divinisation. Cependant la parole qu’ils ont entendue ne leur servit à rien, parce qu’ils l’ont entendue sans la recevoir en eux avec foi.




Discours de Vesoul, ce que le Président de la République exige des banques. Si ce n’était que démagogie, le pouvoir n’en serait pas amoindri, mais c’est la confirmation de l’aveu – initialement fait à l’université d’été du Medef en Août 2007 – que Nicolas Sarkozy n’a pas la culture de son sujet et surtout que vingt mois d’exercice de ses fonctions n’ont pas fait son apprentissage. C’est d’ailleurs le lot aussi des ministres chargés du domaine économique. Les hésitations sur le taux de rémunération du livret A le montrent, depuis qu’a été prise la décision politique d’en retirer le monopole à La Poste et à l’Ecureuil – cadeau concret aux banques s’il en est, alors que les propos sur le bonus des dirigeants ou sur le maintien du crédit aux entreprises ou aux particuliers ne sont pas entendus.

Il n’y a pas dans le propos présidentiel qui tient lieu de l’ensemble des mises en perspectives gouvernementales de réflexion sur l’économie et sur les prérogatives de l’Etat en la matière. Il n’y a pas d’observation sur la chaîne de causalités entre la production, la rémunération des différents facteurs de celles-ci, la place à donner juridiquement et politiquement à ces facteurs dans la direction stratégique des entreprises, la distinction à opérer entre les divers modes de financement de l’investissement et surtout l’évidence que la consommation domine tout aujourd’hui. Les deux éléments d’une relance tant nationale qu’européenne et mondiale ne sont donc pas vus par le Président de la République : la relance par la hausse du pouvoir d’achat (salaires et retraites) et la protection de cette relance vis-à-vis d’importations qui tueraient la rentabilité des investissements consentis par nos entreprises au vu de ce rebond de la capacité à consommer. Importations qui n’ont pas de succès par leur qualité mais par leur bas pris et parce qu’elles tendent au monopole en ayant éliminé les producteurs nationaux ou européens. Nicolas Sarkozy prépare le G 20 de Londres, prévu en Avril prochain, comme il a suscité celui de Washington en Novembre dernier – mais sans travailler le fond : des protectionnismes régionaux, des disciplines mondiales pour éradiquer les « dumpings » fiscaux et sociaux, en échange de quoi de nouvelles régles commerciales entre grandes zones homogènes économiquement et socialement, et des aides des uns aux autres seraient établies.

Manque de culture, manque d’apprentissage et donc défaut d’imagination devant une crise qui a ses causes lointaines – sans doute liées aux déficits américains que causait principalement la guerre du Vietnam et qu’ont tenté de pallier les décisions unilatérales prise en 1971 d’abandonner le système de Bretton Woods et la référence du dollar à l’or. Or l’imagination n’est pas fille de la volonté, elle l’est de l’observation et de la liberté. Nicolas Sarkozy en prétendant sans cesse nous émanciper des tabous, détruit nos structures sans les connaître – il y faudrait un autre parcours professionnel et un autre atavisme héréditaire. On ne choisit pas sa date d’entrée dans la communauté nationale quand on y est né mais, ayant conscience d’un certain manque de mémoire historique, on commence par respecter l’existant, le faire fonctionner . Les réformes ne sont plus alors des bouleversements institutionnels, mais une écoûte des besoins réels. L’a priori du changement pour le changement le cède à une analyse sans révérence du malheur des gens et des accaparements par certains. Paradoxalement, depuis vingt mois, tout ce qui peut protéger les gens est démantelé, tout ce qui constitue des repères parfois ancestraux est bousculé, et en revanche ce qui exploite ou paralyse le pays n’est pas attaqué, notamment nos institutions bancaires : ce ne sont pas les personnes en place qu’il faut attaquer, c’est leur stratégie, c’est le mode de recrutement des dirigeants, ce sont les modes de pensée véhiculés dans les entreprises internationales ou plutôt supranationales et dans les conseils d’administration, creuset de la cooptation qui nous fait périr et lieux de la corruption financière et idéologique du pouvoir politique, qu’il faut changer. C’est l’idéologie dominante que n’a ébranlée dans aucun esprit installé ni chez aucun nanti la première phase de « la crise », phase d’apparition ne donnant lieu à aucun repentir et à aucune imagination alternative.

Le discours de Vesoul est un bouche-trou.

Mettant pour la troisième année consécutive, notre fille de quatre ans et un mois sur les planches, au pied de pistes célèbres, je suis rencontré par des photographes de profession. L’un depuis trois jours, devient de plus en plus intéressant. Un Turc d’Anatolie qui m’ouvre deux registres et de fil en aiguille, m’apprend.
La dialectique du Premier ministre Erdogan et la place des Etats-Unis dans le système politique et stratégique de la Turquie ces années-ci. Je ne me souviens plus de la date de son arrivée au pouvoir et donc si la résistance du Parlement d’Ankara à un stationnement, dans les bases de l’O.T.A.N., des troupes américaiens d’assaut vers l’Irak, date de son époque, déjà, ou de celle de Bullet Eçevit ? mais pour mon homme, enturbanné et tout de noir habillé, les appareils à téléobjectifs sur le ventre, la barbe à l’italienne, l’œil flibustier, l’actuel Premier ministre est un franc-maçon, lié aux Américains et docile à des intérêts juifs américains. Ceux-ci auraient investi dans la Stamboul culturel et spéculé sur des terrains concernés par les barrages du centre de l’Anatolie. Sa fille et sa femme, études aux Etats-Unis. Islamiste par opportunisme, corrompant avec les deniers publics pour s’assurer l’ensemble du pouvoir local. Il est en réalité un soutien d’Israël.

L’islamisme ou l’intégrisme… racines historiques d’un dévoiement total ces années-ci. Le Prophète a comme premiers convertis ou adeptes, sa femme et son gendre Ali. Extrême prédilection de Mahomet pour Ali qu’il présente comme au seuil du paradis, et devant qui l’on s’incline avant d’y pénétrer. Ali, homme de guerre qui fit tous les succès militaires du Prophète, le défendit, prenant une fois sa place dans son lit pour lui éviter l’assassinat, et homme de science tout autant. A la mort du Prophète, ce n’est pas lui qui est élu khalife mais Abou Bekr, il ne sera que le quatrième, assassiné comme ses deux fils par la descendance d’un rival personnel et constant du Prophète, Mervan ( ?), son fils Yazid. Les deux fils d’Ali assassinés. Hassan par sa propre femme contre paiement, et Hussein dans un combat à un contre mille autour de Bagdad. Pour mon enseignant, les choses sont claires, importance initiale des femmes dans le véritable Islam, vérité de la succession d’Ali que recueillent spirituellement les Alevi (dont il est – centre-sud-est de l’Anatolie), et Mustapha Kemal venant d’Albanie a été à l’école Bektachi. Comme Méhémet-Ali, fondateur d’une magnifique Egypte moderne, avec laquelle celle de Moubarak ressemble à une barque à la dérive. L’Islam personnel et donc tolérant. Mahomet lui-même se dit arabe et non arabe. Dialectique subtile – et probablement décisive pour le proche avenir – entre l’arabité et l’Islam. De même que le centre de gravité – démographique et culturel – n’est plus en Europe, de même pour l’Islam vis-à-vis de la péninsule arabique. Les Saoudiens, les princes pétroliers, corrompus, sa propre expérience sur la Côte d’Azur, la débauche et l’alcool, portes fermées. J’ai opiné que l’Islam ottoman était particulièrement cultivé et tolérant, donc successeur très légitime en la personne des sultans des grands kahlifats abbassides et ommeyades, et qu’il n’a donc pas de successeur. Mon ami conclut que les atrocités actuelles au nom de l’Islam et l’intolérance des intégrismes ont leurs racines chez les adversaires du Prophète lui-même et que ce que ce dernier a subi, est exactement ce qui est subi par tant, à commencer par la situation des femmes, aujourd’hui dans le monde arabe. Selon lui dévoyé.

Pour moi, l’Islam tel que je l’approche en Mauritanie est lumineux, austère et sobre, capable de tendresse et surtout pudique. Les dictatures, surtout celle qui s’installe en ce moment, s’appuient sur les dévoiements, l’ostentatoire et l’obscurantisme, fabriquent du dévoiement. A creuser… Quant à la Turquie, comme je l’ai enseigné à mes étudiants de Paris VIII pendant six ans, nous lui avons promis l’adhésion à terme depuis les traités d’association de 1963 et leurs suites et avenants. Elle nous met en situation d’observation et même de force dans les conflits israëlo-arabes. Son intégration européenne est la meilleure manière pour nous d’y faire progresser les droits de l’homme, l’ordre constitutionnel, et en fait d’y faire continuer le kémalisme. Détail qui a son importance, vêcu pendant mon affectation à Athènes (sous Andreas Papandréou, de 1982 à 1984) : la Turquie est francophile de toujours (François Ier et Souleiman, le lycée Galatasaraï de Constantinople, les échelles du Levant, toute notre position au Proche-Orient grâce aux sultans) tandis que la Grèce est tournée depuis sa naissance moderne vers l’Allemagne.

« Grilles de lecture ». Tous éléments factuels et de personnages historiques à vérifier.


[1] - lettre aux Hébreux IV 1 à 11 ; psaume LXXVII ; évangile selon saint Marc II 1 à 12

mercredi 14 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 14 janvier 2009

Mercredi 14 Janvier 2009

Prier…[1] des aveux et propos d’amitié, des aveux d’intense souffrance et des témoignages d’incompréhension et de fausse lucidité entre amis qui devraient communier ou au moins s’entr’aider, déchirements, inutilité de la souffrance quand elle est donnée, provoquée et entretenue par des humains à d’autres humains. Ce que je reçois en confidences par courriel, ce que ma femme me commente du Ravensbrück de la lumineuse Germaine Tillion (lumière de l’intelligence et de la bonté, quand elles sont réunies). Ainsi par sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le démon. … Ayant souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa passion, il peut porter secours à ceux qui subissent l’épreuve. Mort infinie du rédempteur et vie quotidienne du Christ, guérissant avec simplicité, sollicité de toutes parts, bougeant, priant, s’arrêtant, parcourant. Sagement humain, divinement présent. Nous tous, au contraire, bien ambigus et pressés : tout le monde te cherche. Aujourd’hui ? Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face.

Gaza… réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies. Pour la guerre de Corée, le veto soviétique en Conseil de sécurité avait été tourné par le vote de la « résolution Acheson ». Pourquoi ne le ferait-on pas aujourd’hui : contourner le veto américain ? puisqu’avant même la prise de fonctions de Barack Obama les indices se mutliplient qu’en politique extérieure, en stratégie mondiale antiterroriste sous prétexte de réduire l’intégrisme musulman et Al Qaïda, les Etats-Unis ne changeront ni d’analyses ni d’obsession après le 20 Janvier… Nicolas Sarkozy communique que les choses vont aller « dans le bon sens » (expression de cette décennie pour signifier que l’on approuve une décision ou un processus). Il est aussitôt démenti par Bachar Al Assad qu’il a pourtant visité récemment : Gaza va mettre la région à feu et à sang, l’extrêmisme y trouve son aliment.

Cacophonie européenne : c’est Nicolas Sarkozy, sans aucune fonction européenne ni aucun mandat, qui commente à l’avance le futr G 20 de Londres. Triangle singulier où Français et Britanniques se succèdent chez les Allemands. A quoi bon s’acharner à la ratification du traité de Lisbonne – l’analogie avec la révision constitutionnelle française de Juillet dernier est frappante – le texte nouveau et le système institutionnel acquis de l’Union européenne sont sans cesse trahis depuis sept mois. Tandis qu’il est à prévoir – personne n’en parle encore – que le soixantième anniversaire de l’Alliance atlantique donnera lieu à des protestations européennes d’allégeance et à la réintégration française de l’O T A N sans le moindre progrès de la défense commune européenne, cela au mépris des conditionnalités qu’avait émises Nicolas Sarkozy pour se justifier, et sans égards pour les élections au Parlement européen. Que de "progrès" dans le recul europén en esprit et en pratique.

[1] - lettre aux Hébreux II 14 à 18 ; psaume CV ; évangile selon saint Marc I 29 à 39

mardi 13 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - mardi 13 janvier 2009

Mardi 13 Janvier 2009

Prier… [1] commentaire paulinien d’un psaume présentant le Christ à partir de l’homme : tu as mis sous ses pieds toutes choses … il n’a pas honte de les appeler ses frères. Difficulté que présente pour moi depuis que je l’ai lu, il y a maintenant longtemps, ce verset : il était normal qu’il mène à sa perfection, par la souffrance, celui qui est à l’origine du salut de tous. Le Christ, Fils de Dieu et Dieu lui-même, est évidemment parfait, même dans sa dimension d’homme, et cela de sa conception à sa mort. La résurrection manifestant cette perfection que n’a certes pas produit la mort et qui est au contraire plus évidente puisque la mort ne peut l’entamer. Cette sentence justifiant les dolorismes est également malsaine, à la fois parce qu’elle ferait rechercher la souffrance comme moyen de perfection (et pour moi la recherche de tout bien au lieu d’une recherche pure et simple de Dieu, en tant que tel et parce qu’il est Dieu, est une déviation, et une forme subtile du paganisme) et parce que ce serait de l’échangisme, quelque chose en échange de la souffrance, des « mérites » par nous-mêmes. Je ne crois en vie spirituelle que dans l’élan de notre amour et dans le don de Dieu en tout, y compris pour que jaillisse de nous cet élan. Mais à la limite, les mots-mêmes de l’Ecriture, parce qu’ils sont humains, si inspirés qu’ils soient, ne sont que des chemins vers une réalité que nous ne pouvons atteindre tels que nous sommes et où nous en sommes. Le texte a pour finalité de nous montrer que le salut vient du Christ, qu’il produit notre fraternité avec Lui devant Dieu, son Père. Poésie du psaume dont est tiré l’argument de l’épître : tout ce qui va son chemin dans les eaux. Tranquillité du Sauveur, enseignant sans contradiction pour une fois et guérissant un possédé tant pour celui-ci que pour empêcher « l’esprit mauvais » qui le tient, de l’identifier : Es-tu venu pour nous perdre ? je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. Lutte mystérieuse en quoi consiste notre salut. Bataille de Dieu avec qui, avec quoi ? mais bataille. Nous le vivons en nous.

Le Premier ministre : quinze mesures pour réformer le premis de conduire. Depuis un prêche aux entreprises en Novembre pour les assurer que « les milliards aux banques » seraient contrôlés en sorte que ce soit un concours, à peine indirect, à la trésorerie des entreprises et au maintien des lignes de crédit – ce qui ne s’est pas vérifié. Le ministre de la Relance, ce devait être le Premier ministre, ce ne l’a pas été. Le remaniement ministériel, c’est le secrétaire général de l’Elysée qui l’annonce, le commente et le dément depuis plus d’un mois. C’est lamentable.

S N C F, gare Saint-Lazare fermée, agression des employés, grève tournante sur les T E R à Nice, hausse des tarifs, colère de Nicolas Sarkozy (la colère dans les systèmes à chef unique, les hystéries du déséquilibre – exemples des années 1930 avec lesquels il est censément malséant de faire des rapprochements simplement parce qu’il y a eu guerre mondiale et camps de concentration à l’époque, et que notre système n’engendre, sans terreur, qu’une servilité qui n’est belligène que socialement). Pour moi – affaires de caténaires, passages à niveaux toujours pas traités – les choses sont simplissimes. L’entreprise modèle, le pays dont les voies ferrées et les machines étaient les premières du monde depuis les années 1900, n’investissent plus ; la clé est là. Il est honteux que la Société nationale ait versé – à grand renfort de publicité – des dividendes à son actionnaire : début de la mithridatisation pour privatiser : une entreprise comme les autres dont la privatisation ne changerait que les propriétaires, rien de plus… C’est lamentable.


[1] - lettre aux Hébreux II 5 à 12 ; psaume VIII ; évangile selon saint Marc I 21 à 28



lundi 12 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 12 janvier 2009




Lundi 12 Janvier 2009


Prier…[1] quatre appels, les disciples deux par deux, des frères, deux couples. Simon et André sans âge et travaillant pour eux-mêmes, Jacques (nommé avant Jean) et Jean aidant leur père. Une entreprise en plan, une autre qui peut survivre. Tout cela se passe « en marche », en marchant, sans dialogue : il vit… Jésus vit… L’auteur de l’épître aux Hébreux précise la forme de ce dialogue dont rien ne nous est rapporté : souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères sous des frmes fragmentaires et variées, mais dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils… Le dialogue est un appel, et un appel à suivre, ce qui est un départ. Vocation d’Abraham : un dépaysement intense ; vocation des disciples, changement d’état. Un appel par le Christ.

Encore un discours fondateur, et un commissaire ou un haut-commissaire de plus, préposé à « l’angoisse des jeunes ». On avait ri du secrétariat d’Etat à la condition féminine sous Valéry Giscard d’Estaing, du ministère du temps libre aux débuts de François Mitterrand, aujourd’hui… l’énoncé de chacune des questions traitées – impérieusement et sans jamais une concertation préalable, sans considération d’une compétence ministérielle existante – n’est pas forcément faux. Mais est-ce l’affaire du président de la République et où est le cadre d’ensemble, ni perspectives, ni planification, pas d’aménagement du territoire, pas de veille du patrimoine national à tous égards. En fait, c’est l’extension des compétences de Martin Hirsch. Réponse, les organisations lycéennes appellent à manifester. L’incompréhension mutuelle est certaine, mais n’inquiète personne. Voici plus de treize ans qu’aucun mouvement social n’a mis en péril le gouvernement, sauf les cortèges anti-CPE plombant Dominique de Villepin en même temps que l’ « affaire Clearstream ».

Quelque chose – que je n’identifie pas – est le véritable adversaire et futur vainqueur que se reconnaît Nicolas Sarkozy. Les parlementaires dans leur ensemble ? que le parti majoritaire regimbe vraiment (il ne l’a guère fait que pour le repos dominical) et nos institutions retrouvent leur équilibre. Ce ne sera pas. Le Premier ministre démissionnaire et disant tout – comme Jacques Chirac tuant dès l’été de 1976, à son retour à Matignon de son audience de démission chez Valéry Giscard d’Estaing ? c’est peu probable, quoique personne ne sache encore le dialogue entre les deux hommes, au moins hebdomadaire et que le député de la Sarthe, mis en selle par Joël Le Theule, gaulliste certain, a de la plume : page 134 de La France peut supporter la vérité [2], exécutant Jacques Chirac. Dernier chapitre du factum : Rupture. La rue ? pour le moment, elle est encore moins bruyante et peuplée que dans le second mandat de l’élu de 1995 défait en 1997. Le scrutin de 2012, car les « européennes » du printemps prochain n’auront aucune incidence sur la vie politique française, sauf s’il en sort un Parlement européen, révolutionnaire, qui s’érige en Constituante face aux Etats et à leurs gouvernants : peu probable. Alors, je ne sais pas, mais pour s’entourer toujours de cautions : l’Abbé Pierre via Martin Hirsch, Edouard Balladur, Simone Veil… pour imiter le coucou en pillant le nid des autres : Blum censé approuver post mortem le yacht dans les eaux de Malte après le Fouquet’s, Guy Môquet imposé aux lycéens. Georges pompidou dès que de Gaulle fût mort, se sût le plus autorisé à invoquer celui-ci. François Mitterrand par une habile cohabitation s’appuya sur la « majorité silencieuse ». Nicolas Sarkozy, s’exposant continuellement en apparence, parlant à faire bientôt la pige aux recueils des œuvres complètes de Lénine, si l’on s’avisait d’éditer le recueil de ses discours quasi-quotidiens, s’abrite en réalité. De quoi ? la moïra grecque ?

Les Français divisés sur la crise de Gaza. Depuis de Gaulle, il n’y a plus eu – d’inspiration française – une analyse des grands conflits mondiaux, à commencer par celui qui divise Juifs et Arabes depuis 1948. Actes anti-sémites : Toulouse, Bobigny. Sages déclarations du grand rabbin Bernheim, comme l’ont été celles de Benoît XVI peu relayées par l’épiscopat français. Pour Nicolas Sarkozy, une page d’agenda, un argument de plus sur la manière selon lui d’exercer les fonctions principales dans un Etat, leçon permanente qu’il a entrepris de donner à ses pairs dans le monde depuis sa présidence de l’Union européenne, à ses pairs sauf quand ils sont grands et forts (et ne le prennent pas au très sérieux : Hu Jin Tao, Poutine et maintenant Obama). Photo. hallucinante de Bertrand Langlois de l’AFP BOBIGNY (AFP) - 12/01/09 07:08 . Un cocktail Molotov lancé contre une synagogue en banlieue parisienne – on croirait une scène du Golem. Maisons faisant décors de cinéma, rabbin au micro fantômatique, seul point lumineux de la scène sinistre et figée.

Tandis que l’on projette sur les écrans européens le début d’une saga : Che Guevara avant 1958, Hugo Chavez devient un porte-drapeau en Palestine.

Vœux des représentants religieux au président de la République, accueils successifs sur le perron, enjambées de la jeunesse, main passée dans le dos par l’obséquieux : à « gerber », car quel chef de l’Etat a été en France (avec peut-être Louis-Philippe) plus incroyant, agnostique et cynique que Nicolas Sarkozy ? et ourquoi ce silence sur des sujets essentiels pour la dignité humaine : les discriminations surtout si elles sont « positives », les quota à l’immigration, les tests ADN et les fichages divers (plus d’un million de signalement ADN déjà enregistrés), les camps de rétention, le surpeuplement de nos prisons et, pour ce qui est du récipiendaire des vœux, l’exemple désastreux donné à tous des décompositions familiales. Je continue de regretter, profondément, que Benoît XVI ait accepté de recevoir le président français à un mois ou deux de son second divorce et de mettre les pieds à l’Elysée dont l’entrée avait été refusée au Dalaï Lama.

[1] - lettre aux Hébreux I 1 à 6 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Marc I 14 à 20

[2] - Albin Michel . Octobre 2006 . 263 pages

dimanche 11 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 11 janvier 2009


Dimanche 11 Janvier 2009

Prier… [1] les paroles définitives, là est la source vêcue de la religiosité de l’homme, son retour à notre époque, note-t-on de toutes parts dans l’ensemble euro-américain (Europe occidentale-Canada-Etats.Unis). Nos besoins, le chritianisme ne répond pas par des ersätze mais par leur étanchement promis à terme, avec accomptes intimement reçus : vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent et sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez-moi donc : mangez de bonnes choses, régalez-vous de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Ecoutez et vous vivrez. Comparaisons très concrètes, fréquentes dans notre Ecriture (la rechercher dans le Coran et dans le bouddhisme), celles du repas, de la nourriture, pas du tout des bien-être abstraits dont la psychologie moderne est friande. Repas et noces, abondance et gratuité. Mais c’est du concret que l’on va non à l’abstrait mais au spirituel, l’âme irriguée par l’esprit. Richesse des deux affirmations désisives, de ces exhortations qui sont autant d’éléments d’identification d’un Tout-Puissant accessible pourtant : cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu’il est proche… mais un Dieu tout autre que l’idée que nous nous faisons de Lui ou de ses volontés ou inspirations… car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins. … Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, mes pensées, au-dessus de vos pensées. Comment franchir la distance, comment communier, s’entretenir, voir ? étreindre ? Le Christ, désigné par le Baptiste, authentifié mystérieusement mais nettement, selon l’évangile : du ciel, une voix se fit entendre : ‘’ c’est toi, mon Fils bien-aimé ; en toi, j’ai mis tout mon amour ‘’. D’une certaine manière, c’est de père à fils, la salutation de l’ange à Marie. Alleluia. Conclusion du disciple que Jésus aimait : ce qui nous a fait vaincre le monde, c’est notre foi. … Le témoignage de Dieu, c’est celui qu’Il rend à son Fils. La vision de la colombe, évoquant l’Esprit, quand Jésus sortait de l’eau, venant d’être baptisé par son cousin, est la vision du Christ lui-même, tandis que la voix se fait entendre de tous. L’Eglise primitive, l’enseignement de Pierre attachent de l’importance à cette séquence. Dieu fait homme, en la personne du Fils, mais la relation constamment affirmée du Fils au Père et du Père au Père, la prière de Jésus, fréquemment observée par les disciples, les interventions du Père, soudaine : mise en scène, le ciel, l’Esprit, la Trinité, le cosmos, l’incarnation, fresque immense et intimiste que nos soifs et faims, la nécessité de notre rédemption et de nos conversions, nous font voir.

Nous lisons – ma femme lit et me commente, tandis que je suis à mon écritoire ou à descendre la piste d’initiation de ski avec notre fille de quatre ans un mois – le Ravensbrück de Germaine Tillion [2]. Il n’y a guère que le court récit de Geneviève Antonioz-de Gaulle qui tienne face à ce livre. En regard, l’autobiographie de Simone Veil, pour la période concentrationnaire, alors même que Denise Jacob, résistante et déportée, dédicataire du livre de Germaine Tillion, n’est évoquée que pour dire sèchement l’absence de relations entre les deux sœurs. La comparaison pour ce qui fait aujourd’hui une autorité morale, est tristement éloquente. Germaine Tillion fut l’un des trois orateurs au meeting du premier tour de la campagne présidentielle de Décembre 1965, meeting pour de Gaulle.

Mouvement… invention française 2009, qui n’est pas laide maois qui ne fait pas l’unanimité, je la teste en l’évoquant dans ces rencontres de rues, de commerces, de file d’attente. Le boycott des réunions où le président régnant prend la parole, les magistrats dans leurs enceintes, les professeurs en Bretagne. Le refus de la Légion d’honneur quand elle est donnée sans consultation de l’impétrant : deux journalistes la semaine dernière, Figaro et Observateur, la fille de Maurice Audin maintenant refusent la Légion d’honneur – dont le règlement est changé pour que Simone Veil en fasse partie à un grade aussitôt convenable…

Je lis avec retard le discours présidentiel aux parlementaires – décidément Nicolas Sarkozy n’ose pas user de la prérogative nouvelle que lui donne la révision constitutionnelle de Juillet dernier. « Ma conception d’une démocratie saine et exemplaire », comment ne pas rapprocher cet adjectif : "saine", de celui si courant dans les dictatures du XXème siècle, communiste, nazie, fasciste, l’hygiène étant naturellement défini sans discussion par le pouvoir établi. L’opposition est bonne pour l’asile psychiatrique. Application immédiate : un Parlement fort sans doute mais au droit d’amendement limité. Quant à l’allusion transparente au prédécesseur, Jacques Chirac, « roi fainéant », elle décide de toute la mentalité du président régnant, sans structure familiale personnelle, sans père véritable et respecté, sans exemple ni mentor politiques – pas la moindre idée du général de Gaulle, discussion que rapporte Libre avec Edouard Balladur en cours de la campagne présidentielle de 1995, manière pour le prétendant de trente ans d’exercer la fonction présidentielle enfin acquise telle que Jacques Chirac n’exerça aucune emprise intellectuelle sur l’ambitieux maire de Neuilly, et se fit gratuitement un ennemi de François Fillon – Nicolas Sarkozy n’existe que sur scène. L’y voir in vitro est inoubliable. L’Express raconte que le second mari d’Angela Merkel, l’actuel, lui a offert une compilation de Louis de Funès pour qu’elle comprenne son partenaire obligé. Les réunions au sommet de cet automne ont fait apparaître – pour le président français – la comparaison avec un « lapin cocaïnomane ».

Tout cela occupe – comme la chronique de Rachida Dati tant intime que politique (félicitations présidentielle en conseil des ministres pour l’heureuse naissance, mais rôle rapté par Nicolas Sarkozy pour annoncer le changement de statut ou de mode du juge d’instruction, dans la si courte période où la garde des Sceaux était alitée) – mais fait oublier le fond à traiter.

Diplomatie : Paris, c’est-à-dire l’Elysée « se félicite » de la prise en considération au Proche-Orient du plan franco-égyptien. On se félicite d’être lu, alors que le seul point à considérer est tout bêtement le résultat souhaité : les combats s’arrêtent-ils, c’est-à-dire le processus par Israël d’éradication du Hamas à Gaza ? et cela perpétré – dans la paralysie du Conseil de sécurité, voulue par les Etats-Unis – vers quoi va-t-on cette année et dans une génération ?


[1] - Isaïe LV 1 à 11 ; cantique Isaïe XII 2 à 6 ; 1ère lettre de Jean V 1 à 9 ; évangile selon saint Marc I 7 à 11

[2] - Points Histoire au Seuil . Février 1997 . 517 pages


samedi 10 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - samedi 10 janvier 2009

Samedi 10 Janvier 2009

Gaza, le racisme, les blessures inguérissable
Le pouvoir prétend organiser l'opposition
Mauritanie - comme si de rien n'était
Prier… [1]. Un homme ne peut rien s’attribuer sauf ce qu’il a reçu du Ciel. Jean Baptiste paye
d’exemple, leçon très actuelle de démocratie, de tâches et de missions de chacun ne tenant pas à celles qui les exerce, ni aux disputes ou adulations des disciples. Quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entyend la voiox de l’époux, et il en est tout joyeux. Le bonheur par autrui, le bonheur d’autrui qui fait le nôtre, et non l’inverse. Expérience courante. Le message du Baptiste est plus profond, quoique partant de cette vérité d’âme et l’établissant. Lui, il faut qu’il grandisse, et moi, que je diminue. Le parfait collaborateur. C’est ma joie et j’en suis comblé. … Le fils de Dieu est venu nous donner l’intelligence pour nous faire connaître Celui qui est vrai. L’autre expérience, celle mystique où nous maintient l’évangéliste : ce qui nous donne l’assurance devant Dieu, c’est qu’il nous écoute quand nous faisons une demande conforme à sa volonté, c’est-à-dire selon notre vocation, notre identité. Prenez garde de ne pas vous mettre au service du mensonge.

La statistique raciste : quelques quatre-vingt morts par jour à Gaza côté palestinien, soit un total approchant les neuf cents et pas trois du côté israëlien. Une de mes convictions aux multiples applications est que le plus fort – qu’il s’agisse du matériel, de la finance, du système institutionnel, du spirituel-même et de l’intellectuel – doit avoir grandeur d’âme et comportement dissymétrique. Sans doute les roquettes du Hamas, mais pour quoi ? depuis plusieurs générations, la quatrième sans doute, quelle inscription dans la mémoire atavique, collective et dans les mémoires familiales ! la blessure de l’expulsion, des bouclages, des « bavures » sur les écoles, les hôpitaux, les morts dans chaque famille à chaque génération. Je ne crois pas que ce soit réparable, Bernard Ulmann, dont nous lisons la passionnante biographie de sa mère, épousant en secondes noces Fernand de Brinon, dit sa honte d’être juif, non selon l’acception des années trente, mais quand il doit à l’évidence de comparer les expulsions et rétentions vers la Jordanie que pratique Israël, sans comprendre que le monde entier finit par faire l’analogie avec la shoah… Quand on a la force, on peut pardonner et être libéral. Le talion diminue une société, un pays, un homme, une femme.

Nicolas Sarkozy a voulu un statut de l’opposition – statut octroyé et ne donnant évidemment aucun espace ou aucune construction pour un rapport de forces : il s’agit de dépouiller l’autre, l’adversaire du second tour de 2007 et de 2012, du peu qu’il a encore ou qu’il reconquerrait. Dans le fatras de la réforme de Juillet 2008, la chose n’a aucune force et la prétention à limiter le droit d’amendement par une prochaine loi organique, dit bien qu’il ne s’agissait que d’un leurre. Xavier Bertrand, au Travail puis à la tête de l’U.M.P. mérite la confiance du président régnant : il en a la tournure d’esprit, c’est-à-dire le cynisme. Il entend, quand il aura par nomination – et non débat électif, celui qui fait l’honneur du Parti socialiste même si cela engendre désordre et manœuvres – changer la manière d’être en politique, et la manière qu’ont les partis poltiiques de se comporter. Les partis politiques, et non le sien seulement et pour commencer. Prétention à régir les autres. Soi-même toujours hors jeu et hors contrôle. Application immédiate, le débat peu ragoûtant à l’U..M.P. pour la tête de liste contre la gauche en Ile-de-France. Qui rappelle les manœuvres pas tant contre Bertrand Delanoë que contre Françoise de Panafieu. Et puis la merveille – illustrant ce que sont les carrières politiques aujourd’hui, sans l’excuse que donnaient aux ambitieux ou aux apparatchiks les institutions (non écrites) des Troisième et Quatrième Républiques – la promotion d’Eric Besson dans la co-direction du part présidentiel. Il n’y a pas deux ans à pareille époque, il était l’économiste du Parti socialiste, donc une des « têtes pensantes » de la gauche.

Mauritanie… la lecture, selon les dépêches officielles, des « états-généraux de la démocratie » est une immersion mentale dans ce qu’est le ressort de la dictature. Heureusement pour mes frères et compatriotes d’adoption, le désert, la pauvreté et l’atavisme des soumissions apparentes depuis l’administration française, soit la bonne centaine d’années, font que ces dictatures successives de militaires de peu de culture internationale et économique n’ont pas prise sur les esprits. L’exercice – qui semble avoir été un déballage à certains moments, et une adulation dans beaucoup d’autres – ne peut dissimuler la contestation sytémique des légalistes, le soin avec lequel nommer le président légitime : Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a été interdit par une ambiance fabriquée (le ressassement des thèmes initiaux du 6 Août dernier), et la défection du R F D [2], le principal parti dans le pays en implantation et en longévité, que continue de présider Ahmed Ould Daddah, frère du fondateur de la Mauritanie moderne. Celui-ci, aussi, est interdit d’évocation – ce qui rend de peu de prix l’inauguration d’une avenue à son nom, à l’occasion de laquelle d’ailleurs l’homme fort n’a pas discouru : le nom lui aurait arraché sans doute la langue. Comme d’ailleurs celui du colonel Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, exilé à Doha depuis le 3 Août 2005 et qu’ont servit tous les membres de la junte. Le texte donnant les actes et compte-rendus de ces dix jours d’interventions successives plus que de débats faisant mûrir les sujets, les solutions, n’est pas encore accessible pour le grand public. Un discours-bilan du Premier ministre des pustchistes dit les deux résultats principaux : la junte n’est pas tenue à un respect littéral de ce qui a été débattu et conclu par ces centaines de participants, aucune date n’est avancée pour l’élection présidentielle, aucune manière de contourner les dispositions de la Constitution pour la tenue de ce scrutin. Le discours officiel – fermée cette parenthèse – n’a pas changé : rupture avec le cours présenté du pouvoir précédent, celui de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, avec la gabegie depuis cinquante ans. Ce qui maintient l’amalgame des dictatures militaires depuis 1978 avec la période fondatrice incarnée par Moktar Ould Daddah. Enumération de bienfaits, protestation de chacun de ceux qui sont, en nom collectif, ou individuellement reçus par le président de la junte, que celui-ci est débordant d’attention pour leurs problèmes…
Etats-Unis … Barack Obama qui a beaucoup parlé depuis son élection, une conférence de presse hebdomadaire, plus des communiqués, promet trois millions d’emplois selon le plan de relance déjà sur le bureau du Congrès. Le jugement est suspendu : d’excellentes nominations, gens d’expérience, de renom, de tous les bords de la politique mais le maintien du secrétaire à la Défense de Bush junior, des options en Irak et en Afghanistan pas différentes du prédécesseur, un silence prudent sur la crise de Gaza. En France, c’est la tolérance au « sarkozysme » qui m’afflige, bien plus que la manière et le personnage du président régnant qu’une ambiance plus démocratique permettrait de – peut-être – cadrer un peu et donc utiliser, instrumentalement, pour le bien commun. En Amérique ou pour l’Amérique, c’est cette attente d’une partie du monde (en gros ce groupe de pays et de nations que nous formons en Europe occidentale et en Amérique du nord depuis 1945) : un sauveur nous est né. Le messianisme n’est ni réflexif ni participatif. J’ai pour conviction – aussi – que la démocratie est le remède à la crise économique et financière.

Belgique… nous retrouvons dans l’ascenseur de notre propriété à temps partagé des relations belges de l’an dernier. A ma question sur le nouveau Premier ministre, lui – répond qu’il fait partie des Belges inciviques. Il estime aussi qu’il y a davantage de « ratachistes » que je ne le ense et qu’on le dit en France. Je ne lui cache pas que – pour moi – l’apport de la Wallonie rééquilibrerait avantageusement la France vers le nord.


[1] - 1ère lettre de Jean V 14 à 21 ; psaume CXLIX ;évangile selon saint Jean III 22 à 30

[2] - Conformément à une décision de son Bureau Exécutif, partant de ses positions de principe et de sa conviction que seul un dialogue national concerté et sérieux peut assurer une sortie convenable de la crise actuelle que connaît le pays, et malgré qu’il n’ait pas été associé par les organisateurs à leur préparation, le Rassemblement des Forces Démocratiques a désigné un important groupe parmi ses meilleurs cadres pour le représenter aux Etats Généraux de la Démocratie décidés par le Haut Conseil d’Etat.

A cette occasion, le RFD a présenté par écrit et verbalement, à titre de contribution, un certain nombre de propositions et de remarques dont nous citons notamment :

1. La crise actuelle est essentiellement une crise politique dont le règlement ne peut être assuré valablement sans une rupture totale avec toutes les méthodes négatives du passé qui avaient caractérisé la gestion de la chose publique, en particulier les méthodes d’accession et d’exercice du pouvoir, qui ont conduit le pays à la situation actuelle ;
2. L’introduction de toute modification à la Constitution dans les circonstances présentes, où d’importantes formations politiques sont absentes, est contraire à la recherche du consensus nécessaire en la matière, d’autant plus que la loi fondamentale proscrit une telle modification dans ces circonstances ;
3. La concertation entreprise doit déboucher sur des solutions consensuelles de sortie de crise pouvant recueillir le soutien de nos frères et amis ainsi que l’assentiment des partenaires au développement de la Mauritanie, dans le souci de renforcer les fondements de l’Etat, de réaliser la paix civile et la cohésion sociale ;
4. L’organisation d’élections présidentielles ou de toutes autres consultations électorales ne peut être envisagée comme un moyen de légitimer formellement un pouvoir quelconque, mais plutôt comme une occasion de permettre au Peuple d’exercer librement son droit de choisir ceux à qui il veut confier la gestion de ses affaires, en dehors de toute pression ou de toute utilisation partisane des moyens, des ressources et de l’autorité de l’Etat au profit d’un candidat ;
5. L’armée mauritanienne doit être une armée républicaine forte, bien équipée et bien formée pour pouvoir accomplir la noble mission qui est la sienne surtout dans la conjoncture d’insécurité qui prévaut.
Malgré les engagements pris et réitérés à l’occasion de rencontres répétées au plus haut niveau avec les responsables de l’organisation de ces Etats Généraux, nous avons été surpris de constater que :

a) au lieu de réserver quatre ateliers sur sept aux débats entre les acteurs politiques, comme cela avait été convenu, tous les ateliers ont été, au contraire, largement ouverts aux laudateurs connus, ayant toujours applaudis les différents régimes, qui se sont succédés détournant, par là même, la concertation de l’objet réel qu’en attendait le peuple ;
b) une véritable campagne électorale avec la bénédiction des autorités officielles et une large couverture des médias publics a été lancée, avant et durant ces Etats Généraux, avec renfort de publicité, par des notables et des soi-disant politiciens qui ont appelé les citoyens à voter pour l’actuel Chef de l’Etat justifiant leur soutien « par la demande de l’Etat et par respect pour l’autorité » en annonçant publiquement leur intention de « frauder en sa faveur » ;
c) les rapports lus à l’issue de ces assises ne reflétaient pas les opinions et avis exprimés par les participants. A titre d’exemple, les conclusions de l’atelier numéro 1 ont été travesties en ce qui concerne, notamment, l’inopportunité de modifier la Constitution avancée par la majorité des intervenants à cet atelier ;
d) le maintien délibéré de ces Etats Généraux dans une atmosphère de confusion, contraire à ce qu’en attendaient les mauritaniens, a engendré le fait que cette rencontre ne pouvait plus constituer l’occasion souhaitée d’une sortie de crise acceptable, surtout à un moment où le pays est face à des défis majeurs.

Il résulte de cette situation que le RFD :

1- ne se considère pas lié par une quelconque conclusion de ces Etats Généraux qui soit contraire aux fondements et principes de la démocratie, aux intérêts supérieurs de la Mauritanie, ou qui ne garantisse pas au pays la préservation de la paix civile et de la cohésion sociale ;
2- rappelle qu’une sortie de crise digne de ce nom passe nécessairement par l’organisation d’une concertation nationale, sérieuse et responsable, entre l’ensemble des acteurs politiques nationaux ;
3- renouvelle son appel pressant à toutes les forces vives de la nation afin qu’elles conjuguent tous leurs efforts pour éviter à la Mauritanie les dérapages préjudiciables et la ramener à une vie constitutionnelle normale, de nature à lui permettre de s’engager, sans plus de retard, sur la voie de la construction véritable dont elle a tant besoin.

vendredi 9 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 9 janvier 2009


Vendredi 9 Janvier 2009

sans "prendre les nouvelles"

notre histoire, notre géographie : la beauté de notre pays

la norme : la famille recomposée, souffrance handicapante des générations à venir et déstructuration de notre société



Prier… [1] on parlait de plus en plus de lui. De grandes foules accouraient pour l’entendre et pour se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se retirait, dans les endroits déserts, et il priait. Prière et désert, Jésus maître de Lui-même, un succès et une notoriété qui ne l’entament pas, signe s’il en est que pour Lui, sa mission est toute tracée, qu’Il en sait les tenants et aboutissants, et que cela ne L’épuise ni ne Le définit. Il est au-dessus mais Il l’accomplit parfaitement, souverainement. Je le veux, sois purifié. La foi, le témoignage sont de notre ressort. Il y a dialogue des destins, Jésus change les nôtres, mais à Lui nous n’ajoutons rien, nous ne Lui donnons que l’occasion de nous guérir. Celui qui n’a pas le Fils de Dieu ne possède pas la vie. je vous ai écrit tout cela pour vous faire savoir que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu…Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. Dialectique johannique, témoignage des faits, témoignage de l’Esprit qui nous rendent nous-mêmes témoins et croyants, les deux allant de pair, et nous faisant entrer en possession de la vie éternelle. Dans ma vie, le lien entre cela et les yeux qui se ferment pour la mort, les deuils, les anniversaires, le vieillissement, les ensevelissements dans la terre et dans l’usure de nos mémoires. La vie : pourtant ? ou interrogation ? La mort nous concentre, que nous en soyons témoins ou quand ce sera la nôtre.

Une journée sans « prendre les nouvelles » - donné la veille le mot d’ordre des syndicats de la magistrature, boycotter la rentrée de la Cour d’appel de Paris. Colère fondée mais qui n’est pas expliquée au grand public. Même problème de communication que l’opposition socialiste. Face à qui décide, comment s’établir ? une travail factuel encore plus précis que le décideur de façon à démonter ses arguments, non par de longs raisonnements, mais par la faille, celle qui emporte tout. Cela et le rapport de force : la rue, la grève, le vote parlementaire. Rendre une idée, une analyse dominantes et inverser le discours des évidences.

Le col des Aravis depuis le val d’Arly, les Glières, Malraux, une France réelle et héroïque, belle. La géographie et l’histoire du pays. L’actualité dissoute par le véritable paysage national avec ses racines et ses événements européens, un humanisme tranquille et admiratif. Le château de Menthon. Les lumières, les poudroiements de neige en suspension aux seuils des sapinières, la réverbation du ciel sur les falaises de roches noires, le lac qui déploie une brume presque imperceptible mais vibrante.

La troisième de mes sœurs que nous venons visiter… propos de famille, confidences de nos vies à certaines époques, affinités entre belles-soeurs, cadeaux nombreux préparés pour notre fille. Elle dit que son expérience et son entourage d’une société de province – Annecy – le travail des femmes d’une part est nécessaire pour le niveau de vie familial : la masse salariale en pouvoir d’achat d’an guère changé depuis un siècle, mais pour un niveau de vie équivalant à celui de nos parents ou de nos grands-parents il faut deux salaires et des crédits, notamment immobiliers, quand auparavant un seul et une capacité d’épargne sur ces seules ressources d’un individu par foyer suffisaient. Immense tromperie, donc. D’autre part, ce travail émancipe les femmes, elles ont leurs ressources, elles ne sont pas tenues financièrement à la stabilité conjugale. Elle estime qu’une femme sur deux si elle a la possibilité financière de quitter son mari, de changer d’homme ou d’air, le fait volontiers. La famille « recomposée » va donc devenir la norme. – Dimanche, aux agrès devant la plage de Damgan (Bretagne du sud), notre fille de quatre ans et un mois rencontre deux pré-adolescentes sur le pont de singes où elles ont établi, malgré le froid, leur hamac. J’entre en conversation. Chacune assez jolie, cousines, toutes deux de père divorcé, l’une a mis plusieurs années à être reconnue, puis le géniteur est mort, leur mère respective en est à son deuxième ou troisième compagnon depuis la séparation initiale. Au moins, y a-t-il vos grands-parents ? elles y sont pour la fin de semaine. Non, eux-mêmes sont divorcés et remis chacun en couple. Les deux jeunes filles disent chacune, en termes différents, douloureux, leur peine et leur manque, journal intime que tient assidûment l’une qui a des problèmes scolaires, elle est en sixième, l’autre écrit de temps à autre. Je leur dis mes certitudes d’expérience et l’optimisme de notre mariage tardif.


[1] - 1ère lettre de Jean V 5 à 13 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Luc V 12 à 16

jeudi 8 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 8 janvier 2009

Jeudi 8 Janvier 2009

Prier… [1] Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Pourquoi ? il est connu, c’est son village, sa synagogue d’enfance et d‘adolescence : il vint à Nazareth, où il avait grandi, une trentaine d’année de vie de famille et de profession à la suite de son père. Le texte ? impressionnant ? ou bien une sorte d’intuition collective ? ou lui-même que l’assistance découvre ? Lorsque Jésus, avec la puissance de l’esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues et tout le monde faisait son éloge. En fait, on attend de voir… Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre d’Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction, il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libre, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération… ’ Et voici que Jésus ne commente pas : Il se présente. Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Toute la vie de foi, maintenant, et depuis les quelques années où Dieu vêcut parmi nous, a cette démarche. L’Ecriture s’accomplit. La vie quotidienne en est changée, le rapport que chacun confusément cherche avec l’univers, la divinité s’établit : ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Donc, une délivrance vis-à-vis de chacune de nos astreintes et d’abord de nous-mêmes. Etre né de Dieu ? croire en Jésus Christ. Combien nous en sommes loin, fatras d’objections, multitude des chemins religieux, inorganisation de nos journées, de nos nuits, de nos vies… pauvreté, anxiété, dispersion. Notre rapport aux autres, critère et moyen de tout, Dieu n’est pas inaccessible, il est dans notre relation à autrui. Tous lui rendaient témoignage ; et ils s’étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche.

Les photos de l’AFP – François Fillon regardant de son banc, assis, Patrrick Devedjian PARIS (AFP) - 06/01/09 18:05, ministre de la relance, ou encore à la tête de l’U.M.P. ? avancer le chiffre de 428 milliards pour le plan de relance… et approuver l’évolution du statut du juge d’instruction. – Nicolas Sarkozy quittant un palais damascène PARIS (AFP) - 04/01/09 09:30 la démarche et le regard d’un drogué, jubilant. La confidence assassine de la Maréchale en juillet 1940 : si vous saviez comme il est heureux !

Un bon point – du moins dans l’intention – la conversation aujourd’hui de Nicolas Sarkozy avec Angela Merkel sur le Proche-Orient. Mais quel désordre et quelle discontinuité dans ce qui réclame uune réflexion profonde et secrète. Trop de conférences de presse, plus longues et plus détaillées que les entretiens dont elles rendent compte trop à chaud. – Dans le traitement européen des débuts de la crise mondiale, financière, économique et en fait totale, le bon point – et selon moi, l’unique – avait été pour Nicolas Sarkozy de faire participer Gordon Brown à l’ « eurogroupe ».

La relance… les Etats-Unis savent fonctionner consensuellement et même dans un interrègne, avec l’usdage habile de la possibilité qu’aura le prochain président de désavouer ce qu’il aura en partie inspiré en début de la période de transition : l’immobilier et l’automobile. Nous ? avant-hier, l’assurance présidentielle depuis le Proche-Orient que le plan de relance produit ses effets pour l’automobile et aujourd’hui l’annonce d’ « états-généraux » de l’automobile à tenir le 20 prochain. Trésorerie ou marché ? Barack Obama opte pour la relance par la demande solvable : 500 milliards d’allègement fiscaux et mille dollars de subventions diverses pour chaque ménage modeste

Je voudrais – avec ma femme – avoir une émission sur la banque du point de vue de l’usager personne physique ou petit entrepreneur. L’interdit bancaire génère un pactole pour les banques, même si le compte est créditeur et si le fautif ou le persécuté n’est débiteur que sur un seul compte : chaque chèque donne lieu à un prélèvement pour « service bancaire », le bénéficiaire du chèque qui le représentant se le verra payé est lui aussi redevable de frais qu’il répercute sur le défaillant. Telle banque forçant un entrepreneur à donner des gages immobiliers, dès la signature, coupe les lignes de crédit. Tel « directeur des engagements » qui convoitait l’appartement d’une vieille dame dont le fils rame pour maintenir la petite usine de famille, se l’octroie à la vente aux enchères. Sur le plan économique, la baisse des taux ne profite qu’aux banques : le crédit est plus resserré que jamais pour les petits, les banques se rétribuent non plus sur les prêts (les taux les en découragent) mais sur les frais et services, dexactemenbt comme ces gestionnaires de portefeuille se faisant rétribuer au mouvement, même si le client y perd. Un entrepreneur devenu en milieu de vie marchand de glace ambulant, devant la banque qui l’a ruiné et a pris tous ses biens hypothéqués. Un autre, inventant et fabriquant avec cinq ans d’avane, des écrans plats, ayant obtenu les agréments américains pour accéder à Silcone Valley en sous-traitance, meurt, comme entrepreneur, faute d’une reconduction de ligne de crédit et les recommandations personnelles au plus haut niveau d’une banque spécialisée à l’exportation, ou auprès de l’ANVAR, et vit dans une cabane en bordure de la forêt de Fontainebleau, nous l’avons connu dans sa fortune et sa déconfiture sans son aveu.

Notre « démocratie irréprochable »… il est question de limiter le droit d’amendement des parlementaires sous prétexte d’obstruction. L’excellente réflexion [2]de Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffite tandis que Jen-François Copé prépare un « clip » sur le PS empêchant les débats de progresser. Socialistes et communistes, très avisés d’avoir quitté le Sénat mardi en début de séance sur l’audiovisuel au motif que la loi, pas encore votée et pour cause, même si la première lecture a été positive à l’Assemblée nationale, est entrée en vigueur déjà : cf. les grèves à France-Télévision…

Mauritanie… paroxysme de la pantalonnade : six jours d’états-généraux, X ateliers avec une chalandise de 3 à 500 personnes dont les deux tiers d’intervenants. Clôture par une série d’audiences « accordées par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, président du Haut Conseil d’Etat, chef de l’Etat » à quantité de groupements, des Mauritaniens de l’étranger, aux autorités religieuses, aux parlementaires de la « majorité », aux représentants de la « Mauritanie profonde », aux unions de femmes, chacun à qui mieux mieux vantant l’attention qui est portée par l’impétrant à leurs problèmes. Une anathologie de l’achat des suffrages, avec la perle que des « notables » assurent qu’ils vont frauder pour assurer le succès de cette candidature présidentielle « pour services rendus à la Nation ». Putsch modèle dans un pays qui depuis trente et un ans, sauf quinze mois, vit sous l’autorité militaire… L’événement est ailleurs : Ahmed Ould Daddah qui accepté autant que possible le dialogue avec la junte, motive la rupture enfin. L’autre « opposant historique » qu’est le président de l’Assemblée nationale reprend une tournée des chefs d’Etat africains. Ceux-ci l’accueillent en général bien. Ce qui laisse augurer que la tentative annoncée du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi de participer au prochain « sommet » de l’Union africaine – en tant que Président de la République Islamique de Mauritanie, légitimement élu et internationalement reconnu en Mars-Avril 2007 – sera favorablement acueillie.

[1] - 1ère lettre de saint Jean IV19 à V 4 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Luc IV 14 à 22


[2] - Paris, le 08 janvier 2009
a/s Limitation du droit de défense d'amendements: inacceptable !Jacques Myard désapprouve fermement l'adoption de l'article 13 du projet de loi organique par la Commission des lois, qui en instituant un temps global de discussion d'un projet de loi, aboutit de facto à supprimer la possibilité pour un député de défendre son amendement dès lors que le temps global est épuisé.Cette disposition risque fort d'être censurée par le Conseil Constitutionnel au regard de l'actuel article 44 de la Constitution qui inscrit l'exercice du droit d'amendement « dans le cadre déterminé par une loi organique », ce qui signifie que, si l'exercice du droit d'amendement est encadré, il ne peut pas, pour autant, impliquer que l'amendement ne peut être défendu. Or ce sera le cas avec cet article 13 du projet de loi.Cette difficulté n'est en rien édulcorée avec l'amendement portant sur sur le temps global additionnel adoptée par la Commission des lois.S'il est nécessaire de cesser d'utiliser le droit d'amendement comme un moyen dilatoire des débats, il est totalement injustifié de porter atteinte au droit d'amendement des membres des assemblées, fondement même du débat et de la démocratie parlementaires.La solution est à rechercher dans un accord politique entre les groupes politiques afin qu'ils engagent leurs membres à renoncer aux pratiques d'obstruction par le dépôt massif d'amendements.