mardi 11 octobre 2016

élection américaine : le Parti républicain défie son candidat Donald Trump - Le Monde.fr



Le « Grand Old Party » essaie désormais de sauver sa majorité à la Chambre des représentants et au Sénat et se désolidarise de son candidat.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 10.10.2016 à 20h47 • Mis à jour le 11.10.2016 à 10h32 

Le leader républicain a indiqué que désormais Donald Trump ne pourra plus compter sur le soutien du parti et que lui ne soutiendra ni Trump, ni sa campagne dans la période cruciale du dernier mois précédant l’élection.
Il souffle comme un vent de panique au sein du Parti républicain, le Grand Old Party (GOP). Après un week-end tumultueux commencé par une vidéo de 2005 dans laquelle Donald Trump tient des propos obscènes et couronné par un débat jugé par la presse américaine comme « le plus affreux de l’histoire politique » des Etats-Unis, Paul Ryan, le chef de file de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, prend ses distances avec le candidat républicain à l’élection présidentielle.
Le leader républicain a dit que désormais Donald Trump ne pourrait plus compter sur le soutien du parti et que lui ne soutiendrait ni M. Trump ni sa campagne dans la période cruciale du dernier mois précédant l’élection.
Ce à quoi Donald Trump a immédiatement répondu sur Twitter que Paul Ryan « devrait passer plus de temps à équilibrer le budget, les emplois et l’immigration illégale, et ne pas perdre son temps à combattre un candidat républicain ».

Conférence téléphonique d’urgence

A ceux qui se demandaient si Donald Trump avait réussi à enrayer la progression de Hillary Clinton, Paul Ryan a apporté un élément de réponse. Il a convoqué une conférence téléphonique d’urgence avec des élus du parti pour leur donner de nouvelles directives : il s’agit désormais de sauver ce qui peut encore l’être, à savoir la majorité dont bénéficie le GOP à la Chambre des représentants et au Sénat.
Le chef des républicains n’est pas allé jusqu’à dire qu’il considérait la présidentielle comme perdue, mais le mot d’ordre est désormais de ne pas offrir un « chèque en blanc » à Hillary Clinton si elle succède à Barack Obama à la Maison Blanche. « Tout ce que vous avez à faire, c’est de faire de votre mieux dans votre circonscription » a lancé aux élus Paul Ryan. Au cours du seul mois d’octobre, M. Ryan fera campagne dans dix-sept Etats et quarante-deux villes.
Un sondage NBC/WSJ mené après la diffusion de l’enregistrement de Donald Trump en 2005 révèle que Hillary Clinton devance désormais son concurrent de 11 points dans une configuration à quatre candidats (Hillary Clinton à 46 %, Donald Trump à 35 %, Gary Johnson à 9 %, Jill Stein à 2 %) et de 14 % dans le face-à-face avec M. Trump (Mme Clinton 52 %, le candidat républicain à 38 %).
JUST IN: Hillary Clinton leads Donald Trump by 11 points in new NBC/WSJ poll, conducted after lewd tape release… https://t.co/diyzjFGfGN
— NBCNews (@NBC News)

Décalage entre la direction du Parti et sa base

Vendredi, M. Ryan avait déjà condamné les propos vulgaires du candidat républicain à la Maison Blanche sur les femmes, se disant « écœuré » par les propos tenus par M. Trump en 2005. Près de la moitié des 332 sénateurs, représentants et gouverneurs républicains actuellement en place ont condamné les propos tenus par l’homme d’affaires dans cet enregistrement. Environ un dixième de ces élus (selon un calcul de Reuters) ont appelé à son retrait de l’élection présidentielle. Pour The National Review, les propos de Paul Ryan sur M. Trump ouvrent la porte à d’autres défections au sein du GOP.
Mais lors d’un meeting samedi dans le Wisconsin, M. Ryan, qui avait demandé à M. Trump de ne pas venir après la diffusion de la vidéo, a été chahuté par les partisans de M. Trump. « Vous feriez mieux de soutenir Trump !, ont-ils crié. Vous lui avez tourné le dos. Honte à vous ! »
Semblant craindre des représailles du candidat, le responsable républicain a toutefois nuancé ses propos en précisant qu’il ne revenait pas sur son « endorsement », en français son engagement personnel en faveur du candidat.
Le Parti républicain est condamné à endurer le supplice avec Donald Trump jusqu’au 8 novembre : il serait très difficile de remplacer le candidat intronisé lors de la convention de Cleveland, que ce soit par Mike Pence, son colistier actuel, ou par quelqu’un d’autre.
Vos réactions (17) Réagir
David de Lyon 11/10/2016 - 10h22
Les avatars de ces élections US me semblent symptomatiques du déclin généralisé des processus de représentation à travers le monde. L'aspiration des peuples à confier leur destin à des élus honorables est détournée par des aventuriers de tout poil qui cherchent avant tout à satisfaire un ego démesuré ou à échapper à la justice. La fonction présidentielle qu'on devrait aborder avec crainte et respect est devenue un objectif tragiquement matériel pour lequel on se bat comme des chiffonniers!
 
Beati pauperes spiritu 11/10/2016 - 10h10
Et, en France, quand est-ce que "Les Républicains" lâcheront Nicolas Trump?
 
JosieLaRelou 11/10/2016 - 11h00
Notre Trump va se faire rétamer aux primaires, on ne peut même pas compter sur lui pour faire gagner la gauche. Comme quoi il désespère non seulement son camp mais aussi ses adversaires... Rappelons tout de même qu'il y a peu Bismuth prédisait une victoire de Trump, le candidat du peuple selon lui et qui "dit les choses". Et qu'il misait sur cette victoire qui serait un signe qui allait bien sûr entrainer la sienne. Grand visionnaire, entre vague forte et blast, ça se termine en eau de boudin...
 
chandernagor 11/10/2016 - 11h04
Ce serait une idée très bienvenue...
 
Zorrrrrro 11/10/2016 - 09h46
Oh my god...
 
Sales gosses 11/10/2016 - 09h44
Après la cata du Brexit, la cata du Trump-in, ou comment les riches à l'abri jouent des peurs du peuple, puis regardent leur joujou cassé et se barrent en laissant le peuple qui a cru en eux ramasser les morceaux
 
Pierre 11/10/2016 - 12h13
Le peuple pourrait faire preuve d'un peu de réflexion aussi; c'est bien gentil de dire que Trump est un candidat hors normes (pour ne pas être insultant) mais il ne faut quand même pas oublier que quelques millions de personnes le soutiennent. Et en France il se passe la même chose. Il est bien gentil le peuple mais il faudrait peut être qu'il prenne ses responsabilités...
 
Frankenstein Party 11/10/2016 - 09h05
Du Tea Party à Trump, les Républicains payent des années de postures sans nuances, souvent racistes et foncièrement inégalitaires. De mensonges éhontés en propositions régressives, les caciques du parti ont largement contribué à fabriquer la "créature" dangereuse qui a rompu les amarres avec le sens commun. Aujourd'hui, les Frankenstein de la politique américaine, apprentis sorciers aussi creux que beaux parleurs, sont terrifiés devant leur création. Il est hélas bien trop tard.
 
Dumont Pierre 11/10/2016 - 09h32
finalement,ils sont assez français ces américains !
 
JEAN LOUIS ALUNNO 11/10/2016 - 13h55
Vous parlez de l'ex-UMP actuellement LR ?
 

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