sans doute est-ce très subjectif, mais il me semble que le paysage est très ductile : le paysage intérieur. Les poses (Mélenchon reprenant la façon théâtre en rond ou de poche inaugurée par Macron à Strasbourg) et les sondages de plus en plus divergents de ce que les "télés-spectateurs" ressentent : vg. le premier débat de primaire à droite n'a nullement été Juppé/Sarkozy mais dans deux genres très dissemblables Fillon/Poisson, font prévoir d'intenses rebattages de cartes.
En cherchant - dans les médias et les sondages - à ancrer une explication simpliste du Front national "syphonnant" les voix communistes, c'est certainement mépriser la maturité d'un électorat laborieux et vivant une analyse dialectique des développements économiques et sociaux : une lecture plus affichée par le gouvernement remettrait le Président en position d'origine dans un électorat de base à gauche. Sarkozy n'a plus rien à dire. Juppé - sa méconnaissance du sujet en déclarant incompatible une armée professionnelle et le ré-établissement d'un service militaire et civique obligatoire, ou son mépris de ceux qui pourtant le soutiennent "les jeunes avec Juppé", quand à Malakoff il répond seulement à leurs voeux et propositions que par l'indication d'une remise des papiers à son équipe de campagne - Juppé peut être aisément portraituré : méprisant et daté (la remarque caricaturale et péjorative quand un jeune semble ne pas réaliser ce qu'est un guéridon), mais aussi un Thatcher français, donc plus ravageur et avec encore moins de résultats à escompter que ce qui a été vécu depuis 2002-2005, et même 2012 (...)
Un gouvernement face au feu, crible : ceux-celles (Rossignol) qui avec courage défendent le si peu défendable (cette inopportune publication : textes et mode de confection, des longs dires du Président au duo du Monde) et les rares valeurs éprouvées, soit Cazeneuve, Le Drian, Touraine, Sapin (celui-ci depuis plus de vingt ans, Pierre Bérégovoy et la dernière année de pouvoir à gauche avec François Mitterrand). Reformer l'esprit d'équipe : Royal "joue" trop solo et impulsion, c'est bon pour Notre-Dame des Landes, ce fut très mauvais pour l'éco-taxe ou la tarification et les investissements pour les autoroutes.
Quant au paysage à l'extérieur, il peut devenir plus ductile. Le face à face avec la Russie sur le flanc fragile de l'Europe : Alep, évoque celui vécu en Octobre 1962 pour Cuba, le flanc méridional fragile des Etats-Unis. Cela se dénoua 1° par la résolution sans faille de John et Robert Kennedy, 2° par un troc, les fusées positionnées en Turquie abandonnées en même temps que les Soviétiques à Cuba.
L'autre précédent est le blocus de Berlin par Staline en 1947-1948 et le pont aérien qui en triompha. -- Je suis convaincu que des sauts de parachutistes français, anglais, américains venant au soutien des résistants d'Alep feraient observer par Poutine une pause. A quoi sert l'O.T.A.N., ses nouvelles définitions et extensions thématiques si l'on ne peut parler sérieusement de cela ? Il faudrait regarder qui a la maîtrise du ciel en Méditerranée orientale. Ces parachutistes forceraient l'établissement d'un couloir humanitaire, en auraient mission et alibi et armeraient les résistants en moyens anti-aériens, cela et leur présence au sol commencerait de dissuader les bombardements sur Alep. Il faudrait très peu pratiquement mais qui démontre absolument qu'Européens et Américains changent de registre. La diplomatie n'ayant pas d'effet, l'évocation du militaire et son commencement. Je connais mal et le terrain et l'état des concertations militaires "occidentales" à propos de la Syrie. Je vous dis simplement que pour Alep comme pour une autre perception de la stature du Président, du militaire, au besoin initié par nous seuls si nos alliés continuent de ne pas ciller, serait enfin une visibilité toute nouvelle. En revanche, Poutine qui a mis dix ans, à agir, sait réfléchir.
Bonne fin de soirée, si vous me lisez maintenant. Sinon, voeux de bonne journée et de nouvelle semaine.
N B Lisez vraiment l'entretien avec Cécile Chambraud, de Mgr. Georges Pontier, et faites écrire au Président une lettre assez étendue accusant réception et lecture attentives du livre paru avant-hier du collège des évêques de France. Et laissez à l'épiscopat faire l'indiscrétion sur cette lecture et cette lettre sans que vous en preniez l'initiative. La lettre aux magistrats mercredi soir était insuffisante, surtout dans ses formules de "politesse". L'expression chaleureuse est aujourd'hui nécessaire.
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