Le 24/10/2016 à 09:49, Bertrand Fessard de Foucault a
écrit au secrétaire général de l’Elysée :
les choristes, l'émotion, la saynète politique
Voici deux réactions - parmi d'autres - au message de cette nuit (les choristes... l'émotion... le vent du coeur) que j'ai relayé vers vous. Par prochain courriel, je vous donnerai une analyse du climat actuel : la grande peur de juillet 1789
Voeux et pensées.
D'un de mes neveux, lui-même et sa femme dans de grands groupes industriels et financiers, dont General Electric : la quarantaine.
Y en a t il qui ne saurait reconnaitre ce cri du coeur?
Comme tu l ecrivais récemment, la politique est en train de faire beaucoup de mal à notre pays (mai aussi ailleurs... les Etats Unis, l'Angleterre avec le Brexit, l incapacité de gouverner en Espagne...
Il y a clairement un malaise, que seule peut-être, probablement, malheureusement, une grave crise pourra faire taire. Et s'il faut payer le prix lourd pour permettre à de vrais hommes d'Etat et leader d'émerger (CdG,CdM,FM en France), les scènettes que nous voyons se dérouler sous nos yeux en ce moment ne sont qu'une piètre introduction aux malaises á venir, encore plus profond....
Le renouvellement de la classe politique (quelle horrible expression!) n'y fera rien, si le seul argument est de proposer une alternative de sens commun et d'une gouvernance fébrile.
Bref, les primaires sont le meilleures film du moment, derrière Bridget Jones qui a le mérite de nous faire rire après des semaines de travail très dures.
Et la politique n est pas prête de retrouver ses lettres de noblesse, car elle n'est pour beaucoup qu'un moyen de faire carrière.
D'un camarade d'enfance et d'adolescence chez les Jésuites à Saint-Louis de Gonzague, l'un des plus brillants d e notre promotion, aujourd'hui très actif dans des coopérations de terrain entre le Maghreb, le Maroc surtout et nous. Sa femme, peintre.
Sur
Arte, « the constant gardener »« n’était pas mal non plus. Et
dans la même problématique, ma lettre à Manuel Valls
Monsieur
le Premier ministre
Il
nous reste quelques jours pour bloquer cette folie des traités de
libre-échange. Il faut replacer ces traités dans leur contexte :
-
Ils sont d’abord idéologiques, correspondent aux années Thatcher et Reagan,
avant la prise de conscience du réchauffement et à l’époque du libéralisme
triomphant.
-
Les études très documentées de Paul Bairoch montrent que le libre-échange a
très peu existé dans l’histoire, et qu’il a été essentiellement un outil au
service de la puissance industrielle britannique au XIXe siècle. Il n’est en
aucune manière une vérité économique, mais il relève de la croyance.
-
Les 3 traités sont conçus essentiellement au service des multinationales et
surtout de leurs actionnaires. On vous fait miroiter par exemple l’ouverture
des marchés publics au Canada ou aux États-Unis, mais vous savez bien que pas
un ouvrier européen n’ira travailler là-bas en tant qu’expatrié. Si ces marchés
sont ouverts, les salariés et les emplois seront américains, et les dividendes
iront aux actionnaires des entreprises multinationales, actionnaires
majoritairement américains, même pour les entreprises du CAC 40. En revanche,
s’il y a une catastrophe industrielle (un barrage, un pont, un TGV
défaillants), vous pouvez être sûrs que l’on fera appel à l’État européen de
l’entreprise qui aura effectué les travaux aux USA.
-
La législation américaine permettra aux états américains de ne pas respecter
le traité concernant l’ouverture des marchés publics. Elle permet de contester
toute mesure qui serait contraire aux intérêts de l’État en question.
-
Je ne comprends pas tous les arguments concernant la protection des consommateurs,
des producteurs. Si l’on veut protéger les appellations d’origine contrôlée,
cela n’oblige pas à baisser la garde sur tous les domaines comme le prévoient
ces traités.
-
Le secret des négociations et des clauses, et l’engagement incroyable de la
commission européenne, dont nous savons qu’elle a été dirigée par Monsieur
Barroso, actuellement chez Goldman Sachs, et qu’elle est dirigée par Monsieur
Junker, responsable pendant 18 ans de l’évasion fiscale organisée au Luxembourg
jettent une très grande suspicion sur ces traités, négociés à Bruxelles sous le
regard et l’influence constante des lobbys.
-
La compétence des cabinets ultra puissants d’avocats américains permettra
aux multinationales d’imposer leurs vues à toutes les entreprises plus petites,
et bien sûr aux états ou aux régions. L’exemple de BNP montre que les
États-Unis n’ont aucun scrupule lorsque leurs intérêts sont en jeu.
L’incroyable naïveté des négociateurs européens met en danger notre forme de
civilisation. Quand je dis naïveté, c’est parce que je ne veux pas être
méchant.
-
Je ne reprends pas tous les arguments présentés par les opposants à ces 3
traités. J’ai beaucoup d’admiration pour le premier ministre wallon qui est le
seul à avoir eu le courage de s’opposer aux Américains et à leur cheval de
Troie canadien. Si, comme vous le dites, vous êtes de gauche, vous ne pouvez
pas admettre un traité qui, moyennant quelques concessions mineures, permet aux
entreprises américaines de fouler aux pieds toutes nos législations.
-
Certains pensent que la culture sera épargnée. Mais derrière le mot culture,
les concepts sont très différents. Une bonne partie de ce que nous appelons
culture (les films, les séries, la musique, les livres…) s’appelle
« Entertainment » aux US et il s’agit de produits commerciaux qui
envahiront encore plus que maintenant nos marchés. La défense des quotas de
diffusion sera impossible lorsque les cabinets d’avocats s’en seront mêlés.
Je
vous demande, comme citoyen européen, responsable et concerné par l’avenir de
mes enfants et petits-enfants, ne pas accepter ces traités et de mettre fin
à ces négociations coûteuses, effectués aux frais des contribuables
(voyages, hôtels de luxe, innombrables heures de fonctionnaires payés,…). Si
l’on veut négocier des accords commerciaux, il faut le faire produit par
produit, et refuser tout accord global dans lequel les Européens seront roulés
dans la farine par les négociateurs US qui n’ont que 2 objectifs : réduire le
déficit commercial américain vis-à-vis de l’Europe et augmenter la
profitabilité de leurs multinationales et de leur agriculture, au mépris des
engagements environnementaux, sociaux, éthiques.
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