lundi 10 octobre 2016

prix Nobel de l'économie - l'immigration est bénéfique pour la croissance . l'exemple américain . Paul Romer - Le Monde





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Lundi 10 octobre 2016
L’actu éco à la mi-journée


La saison 2016 des Nobel se poursuit lundi avec le prix en sciences économiques qui pourrait récompenser des spécialistes de la croissance, comme l’économiste en chef de la Banque mondiale, Paul Romer, ou du marché du travail. # L’immigration bénéfique ? Oui. Des chercheurs ont trouvé peu de preuves que l’immigration aux Etats-Unis affecte de manière significative les niveaux d’emploi des travailleurs autochtones. Ils ont montré qu’elle est bénéfique à la croissance et aux recettes fiscales.

Par Edouard Pflimlin




Le prix Nobel d’économie attribué



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Le prix Nobel d’économie 2015, Angus Deaton (g), reçoit le prix du roi de Suède Carl Gustaf, le 10 décembre 2015. © TT News Agency / Reuters / REUTERS

La saison 2016 des Nobel se poursuit lundi avec le prix en sciences économiques qui pourrait récompenser des spécialistes de la croissance, comme l’économiste en chef de la Banque mondiale, Paul Romer, ou du marché du travail. Dernier-né des Nobel, le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel a été créé en 1968 et décerné pour la première fois l’année suivante. Il doit être annoncé lundi à 11 h 45. Le comité a pris l’habitude de récompenser le plus souvent des duos ou trios d’économistes, mais en 2015 un seul chercheur, l’Américano-Britannique Angus Deaton, avait été distingué, « pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être ». Parmi ses potentiels successeurs figure l’Américain Paul Romer, 60 ans, qui a été rendu célèbre par ses travaux sur la croissance endogène. Le nouvel économiste en chef de la Banque mondiale et favori selon le quotidien suédois Dagens Nyheter, avait d’ailleurs été présenté par son université comme lauréat du prix lors d’une invitation à une conférence de presse prévue ce lundi. Invitation qui, depuis, a été retirée. Ses compatriotes William Baumol, 94 ans, spécialiste du marché du travail, et Jagdish Bhagwati, auteur de recherches sur la théorie des échanges qui font référence, figurent également parmi les noms cités pour le Nobel. Né en Inde en 1934, ce dernier a joué « un rôle capital, quoique subtil, pour empêcher le protectionnisme d’acquérir ses lettres de noblesse » selon l’un de ses anciens élèves, Paul Krugman, primé en 2008.
Sur les 76 lauréats du prix, 55 ont la nationalité américaine. Si, cette année, le comité Nobel décidait de distinguer un chercheur d’une autre nationalité, son choix pourrait se porter sur le Français Olivier Blanchard, 67 ans, spécialiste du marché du travail qui a quitté en 2015 son poste d’économiste en chef du Fonds monétaire international, ou le Suédois Lars E.O. Svensson, 68 ans, pour ses travaux sur la politique monétaire. D’autres sommités américaines sont également citées comme Douglas Diamond, né en 1953, et Philip Dybvig, 61 ans, pour leur travail sur les paniques financières, ou Robert Townsend, né en 1948, pour son analyse du rôle des systèmes financiers dans les économies en développement. Enfin, Michael Woodford, spécialiste du monétarisme, et Robert Barro, 72 ans, qui a travaillé sur les déterminants de la croissance, sont aussi considérés comme des candidats sérieux.
Quant aux femmes, elles sont les grandes absentes du palmarès du prix. Seule une, Elinor Ostrom, a été récompensée, en 2009. La Franco-Américaine Esther Duflo, 43 ans, serait une lauréate idéale, selon l’économiste suédois Micael Dahlén, interrogé par le quotidien Svenska Dagbladet. Le Nobel – un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 8 millions de couronnes (828 000 euros) – sera remis le 10 décembre à Stockholm.
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Les lauréats du prix Nobel d’économie des dix dernières années :
2015 : Angus Deaton (Grande-Bretagne - Etats-Unis), « pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être ».
2014 : Jean Tirole (France), pour son « analyse de la puissance de marché et de la régulation ».
2013 : Eugene Fama, Lars Peter Hansen et Robert Shiller (Etats-Unis), pour leurs travaux sur les marchés financiers.
2012 : Lloyd Shapley et Alvin Roth (Etats-Unis), pour leurs travaux sur la meilleure manière d’accorder offre et demande sur un marché, avec des applications dans le don d’organes et l’éducation.
2011 : Thomas Sargent et Christopher Sims (Etats-Unis), pour des travaux permettant de comprendre comment des événements imprévus ou des politiques programmées influencent les indicateurs macroéconomiques.
2010 : Peter Diamond et Dale Mortensen (Etats-Unis), Christopher Pissarides (Chypre - Grande-Bretagne), un trio qui a amélioré l’analyse des marchés, où l’offre et la demande peinent à se rencontrer, principalement sur le marché du travail.
2009 : Elinor Ostrom et Oliver Williamson (Etats-Unis), pour leurs travaux séparés montrant que l’entreprise et les associations d’usagers sont parfois plus efficaces que le marché.
2008 : Paul Krugman (Etats-Unis), pour ses travaux sur le commerce international.
2007 : Leonid Hurwicz, Eric Maskin et Roger Myerson (Etats-Unis), pour leurs travaux fondés sur les mécanismes d’échanges destinés à améliorer le fonctionnement des marchés.
2006 : Edmund Phelps (Etats-Unis), pour avoir démontré que la priorité donnée à une politique anti-inflationniste avait des effets bénéfiques à long terme sur la croissance.



STX Saint-Nazaire : l’Etat français pourrait devenir actionnaire majoritaire. L’Etat français pourrait devenir actionnaire majoritaire du chantier naval de Saint-Nazaire, que le groupe sud-coréen STX Offshore & Shipbuilding, menacé de liquidation, souhaite vendre, annonce Libération lundi. « Dans l’hypothèse d’une vente groupée, on risque de voir débarquer des Chinois aux poches profondes qui peuvent viser un transfert de techno. Ce n’est pas une option pour le gouvernement français », explique à Libé une source proche du dossier à Bercy. Le chantier naval de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui emploie 2 600 personnes, affiche pour sa part une forme insolente avec 14 paquebots de croisière à construire pour ses deux principaux clients, l’italo-suisse MSC Croisières et l’américain Royal Caribbean, mais sa vente doit contribuer à remettre à flot la filiale du conglomérat STX, qui va de la construction navale au bâtiment.
Modeste croissance française. La croissance de l’économie française devrait bien atteindre 0,3 % au troisième trimestre, confirme la Banque de France dans sa troisième et dernière estimation, fondée sur son enquête mensuelle de conjoncture de septembre publiée lundi. Cette prévision dépasse celle de l’Insee, qui table sur une progression de 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) pour la période. La première estimation de la croissance du troisième trimestre sera publiée le 28 octobre.
L’économie britannique perd de sa vigueur. L’élan de l’économie britannique semble perdre de sa vigueur, selon deux enquêtes publiées lundi montrant à la fois un ralentissement marqué du secteur des services du pays et des conseils d’administration pris par le doute après la décision des électeurs de quitter l’Union européenne. Même si l’activité a mieux résisté que prévu depuis le référendum du 23 juin en faveur du « Brexit » – et ce, essentiellement grâce à la bonne tenue de la consommation des ménages – les deux enquêtes ne manqueront pas de susciter des inquiétudes concernant les perspectives à long terme du pays.
Facebook paie un peu plus d’impôts au Royaume-Uni. Facebook a payé 4,17 millions de livres (4,63 millions d’euros) d’impôts sur les sociétés pour l’année 2015 au Royaume-Uni, a annoncé l’entreprise dimanche après avoir été sévèrement critiquée pour n’avoir payé que 4 327 livres d’impôts en 2014 dans le pays. Ces impôts ne représentent encore que moins de 2 % des 211 millions de livres de rentrées financières que la compagnie américaine a déclarées avoir eu au Royaume-Uni pour l’année 2015, selon leurs documents comptables publiés sur le site Internet du Registre des sociétés britannique (Companies House).
Le cours du yuan à son plus bas niveau depuis six ans. La banque centrale chinoise (PBOC) a abaissé le cours de référence du yuan à un niveau plus vu depuis septembre 2010 face à un dollar revigoré et sur fond de fuites de capitaux qui maintiennent la pression sur la monnaie chinoise. La PBOC a fixé à 6,7008 yuans pour un dollar le cours pivot autour duquel le renminbi, autre nom du yuan, est autorisé à fluctuer face au billet vert, dans une marge de plus ou moins 2 % de part et d’autre. C’est la première fois depuis six ans que ce taux dépasse 6,70 yuans.


Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
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22,2 milliards d’euros
C’est le montant de l’excédent commercial de l’Allemagne en août, selon Destatis. Il a nettement augmenté sur un mois. Alors que le pays est déjà critiqué pour ne pas suffisamment réinvestir l’argent tiré de ses exportations, celles-ci ont rebondi en août de 5,4 % à 102,3 milliards d’euros, a détaillé dans un communiqué l’Office fédéral des statistiques. Les importations ont, elles, augmenté avec moins de dynamisme (+ 3 % à 80,1 milliards d’euros en données corrigées). Berlin a de nouveau été mis sous pression la semaine dernière à Washington pour avoir utilisé ses capitaux disponibles afin d’aider à relancer la croissance économique et davantage participer aux « efforts collectifs ».



Dans la presse étrangère


Comment l’immigration aide l’économie américaine



Des activistes informent des
                                  immigrants à San Ysidro, Californie,
                                  le 13 mai 2015.

Des activistes informent des immigrants à San Ysidro, Californie, le 13 mai 2015. MIKE BLAKE / REUTERS

Contrairement à la croyance populaire, l’immigration a profité à l’économie américaine et a eu peu d’effet sur l’écart salarial général et sur le marché de l’emploi, selon un rapport publié par les Académies nationales des sciences, de l’ingénierie et de la médecine, indique The Christian Science Monitor. Le rapport actualise un document qui détaille les effets budgétaires de 40 millions d’immigrants sur l’économie et le marché du travail américains, à un moment où la question est au cœur du débat politique. « L’immigration élargit l’économie tout en laissant la population autochtone légèrement mieux en moyenne, écrivent les auteurs du rapport, mais les plus grands bénéficiaires de l’immigration sont les immigrants eux-mêmes qui profitent des possibilités non disponibles pour eux dans leur pays d’origine. » Si l’immigration peut réduire les salaires des travailleurs peu qualifiés, les immigrants qualifiés jouent un rôle très positif sur l’innovation et les salaires. En outre, les immigrants de deuxième génération – les personnes nées aux Etats-Unis de parents nés à l’étranger – contribuent à l’économie en tant que contribuables et comme travailleurs. De plus, « les perspectives de croissance économique à long terme aux Etats-Unis seraient considérablement diminuées sans la contribution des immigrants hautement qualifiés », écrivent les chercheurs. Mais alors que l’immigration a bénéficié de la nation dans son ensemble, le rapport note que certaines régions font face à des défis accrus. Au cours des soixante-quinze prochaines années, les chercheurs prédisent que l’impact économique de l’immigration sera généralement positif au niveau fédéral et négatif au niveau de l’Etat et des niveaux locaux, en raison de la pression sur les ressources et les programmes gouvernementaux. Pia Orrenius, économiste principal à la Federal Reserve Bank de Dallas et membre du comité qui a rédigé le rapport, a déclaré au Dallas Morning News que réduire le financement des écoles ou d’autres programmes pour les immigrants serait stupide, car avoir une main-d’œuvre instruite est nécessaire à la croissance économique à long terme.




« Le FMI doit intensifier son analyse et se faire davantage entendre sur des questions cruciales pour la croissance et la stabilité du système économique mondiale : les taux de change, les déséquilibres des balances des comptes courants et les insuffisances dans la demande globale. Cela rendra parfois le FMI impopulaire (…), mais l’institution sera plus efficace sur le long terme »
C’est ce qu’a assuré dans une déclaration écrite le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew. Les Etats-Unis attendent notamment du FMI, dont ils sont les premiers actionnaires, qu’il incite davantage les pays comme l’Allemagne à utiliser leurs excédents pour stimuler la croissance mondiale.



L'éco & moi
Monde du travail. De la responsabilité sociale au revenu de base universel. A quoi sert l’entreprise ? La question sera débattue toute la semaine à l’occasion du World Forum for a Responsable Economy qui fête son dixième anniversaire en France (Lille, Strasbourg, Grenoble, La Rochelle et Paris) du 10 au 14 octobre. Tandis que le Forum brasse habituellement les bilans d’indicateurs et échange les bonnes pratiques expérimentées un peu partout dans le monde en termes de responsabilité sociale et environnementale des entreprises, la révolution numérique a élargi le débat. Lorsque les robots et l’intelligence artificielle se substituent au travail humain, il devient en effet de la responsabilité sociale des entreprises de poser la question des mutations de l’emploi et du mode de rémunération de ses « futurs anciens » collaborateurs : vers un revenu de base universel ?




Etudes & documents

Hôpitaux : les ressources humaines focalisées sur la maîtrise des coûts. La maîtrise des coûts constitue la première préoccupation en matière de ressources humaines (RH) à l’hôpital, davantage que dans les entreprises du secteur privé et au détriment du bien-être au travail, selon une étude dévoilée mercredi par la Fédération hospitalière de France (FHF). Pour ce premier « baromètre FHF-Obéa des enjeux RH », 274 chefs d’établissements, directeurs des ressources humaines (DRH) et directeurs des affaires médicales ont été interrogés en mai, soit environ « un tiers » de la profession, selon le président de la FHF, Frédéric Valletoux. A la question « quels sont les sujets sur lesquels vous vous mobilisez en priorité ? », la maîtrise de la masse salariale est citée par 80 % des sondés, bien davantage que l’optimisation des organisations de travail (48 %), l’absentéisme (39 %), la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT) (35 %), et le dialogue social (32 %). Interrogés sur ce qui les incite « le plus à faire évoluer » leurs pratiques RH, les directeurs ont répondu à 92 % « les contraintes économiques et budgétaires », loin devant, par exemple, les risques liés à la perte de compétences (fuite des praticiens, par exemple) ou aux conflits sociaux. A titre de comparaison, dans le secteur privé, les contraintes économiques et budgétaires sont citées par 56 % des répondants, selon un baromètre précédemment établi par Obéa avec l’Association nationale des DRH.
Administration numérique. En octobre 2016, la loi « Pour une République numérique » sera promulguée et la France prendra la présidence pour un an du Partenariat pour le gouvernement ouvert. Notre pays s’engage ainsi pleinement dans l’administration numérique. Mais comment en exploiter toutes les potentialités ? Au-delà des gains d’efficacité, le numérique nous amène à repenser le rôle de l’action publique. Dans cette nouvelle Note du CAE, Yann Algan, Maya Bacache et Anne Perrot étudient les conditions à réunir pour que les technologies numériques conduisent effectivement à plus d’efficacité, l’Etat ayant un rôle clé à jouer, différent de son rôle traditionnel.



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