Le 10/10/2016 à 11:43, Bertrand
Fessard de Foucault a écrit au secrétaire général de l’Elysée :
simplement
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
Poutine ne peut maintenir sa dictature qui va vers les vingt ans de durée qu'en jouant sur le nationalisme russe et sur la nostalgie de la puissance et du territoire soviétiques. Il a observé pendant dix ans, laissé filer les guerres d'Afghanistan et d'Irak, l'intervention en Libye, puis avec quelques mois de camouflage et enfin la résolution, il s'est envoyé le plus clair de la Géorgie et s'est fait la Crimée. Maintenant, les Baltes avec de fortes minorités russes (à chacun ses Sudètes, à chacun l'humiliation subie une ou deux décennies auparavant, à chacun son "Occident" irrésolu et peureux, divisé ou courant après des leurres, les sanctions pour l'Ethiopie naguère, le Brexit maintenant). Le moment est bien choisi, une élection présidentielle américaine aléatoire, un fou astructuré et une lente ou fragile, tandis que France et Allemagne entrent en période électorale indécise, qu'enfin la faillite de la Deustche Bank et la probable reprise aussière du pétrole compliquent les perspectives monétaires et macro-économiques.
Dès ma prise de fonctions au Kazakhstan j'ai télégraphié le casus belli de l'oblast de Kaliningrad.
On y est maintenant. Ma fiction jointe, pp. 169 et suivante, encore inédite et datant de 2014, consistait à avertir Poutine que la Crimée valait cet oblast et inversement, et que cet oblast peut se boucler aisément par voie de terre.
Un avertissement à nos opinions - dramatiquement distraites par le défi des migrants et par celui du terrorisme, dont aucun des deux n'excède les capacités d'une Europe, unie, résolue, incarnée, démocratique - serait partout la réinvention d'un service militaire garçons et filles, obligatoire. Civisme, esprit de défense, préparation militaire. La seconde partie ou le troisième tiers de ce service armé serait dédié aux coopérations africaines et aux travaux d'utilité générale en Europe avec échange de contingents de jeunes pour vraiment reprendre l'esprit européen à sa base :l'amitié entre jeunes (il n'y a pour le moment que l'Eglise catholique et Jean Paul II qui sachent faire...).
Industrie de l'armement, en commun : les bateaux, les porte-avions, de la balistique européenne.
Evidence : le Brexit n'est qu'un révélateur, la copie européenne est mauvaise, parce qu'intergouvernementale depuis l'échec de la Constitution VGE-Dehaene, parce qu'elle ne privilégie ni les peuples ni les intérêts strictement européens (cf. la négociation transatlantique de plus en plus camouflée). Il ne peut y avoir de construction sans la Grande-Bretagne surtout militaire, aussi clairement qu'il ne peut y avoir d'esprit et de citoyenneté européenne sans la démocratie, sans élection directe du président de l'Union par tous les ressortissants européens.
Encore n'avons-nous sur les bras que la Russie. Imaginons la minorité chinoise à Paris. Nos compatriotes musulmans ne traitent qu'avec notre gouvernement et avec nos élus, dont ils sont d'ailleurs partie ou électeurs. Mais les Chinois ? entre Pékin et Paris, si il y avait incidents ou émeutes... que choisiront-ils ? déjà, ils sont à fond pour la thèse de Pékin sur le Tibet. Là aussi le nationalisme, mais un nationalisme chez nous et communautaire. Ils sont les seuls - à ma connaissance - de ce genre. Pékin que nous flattons, sur les investissements de qui nous comptons, sur le tourisme sur nous attendons... peut être un intervenant chez nous.
Je conclus - le service militaire d'urgence. Comprendre intimement les Anglais et maintenant les Allemands aussi. Et évidemment, comprendre les Français : les pédagogues, ce ne sont pluss les gouvernants, ce sont les citoyens, les gouvernés.
Juppé évidemment n'est pas à la hauteur et surtout n'est pas adéquat. Sa proposition, relayée par le Point et ses sondages : " une cure de thatchérisme "... Son attitude à Malakoff sur le service militaire à réinstituer, et sa réponse aux propositions d'une soi-disant jeunesse qui le porte : mon équipe de campagne vous répondra... Je précise qu'ayant été le premier ambassadeur qu'il ait reçu à sa nomination par Balladur au Quai d'Orsay en Avril 1993, j'ai constaté qu'il n'avait pas la moindre idée - alors - sur les questions stratégiques et nucléaires, qui ont été mon lot immédiat en prenant fonction au Kazakhstan. Les séances de travail, c'était le budget...
Accessoirement, l'ensemble de cette conjoncture doit maintenir le Président en réflexion et en propositions, bien plus que sécuritaires au sens du risque terroriste. De la stratégie, du secours moral à Merkel. de la hauteur (enfin). L'idée de réformer la 'machine à faire des lois' est mal venue.
Rarement un mandat a autant passé en force des textes inopinés, aux rédactions occultes, aux inspirations peut-être étrangères. La loi travail, le "redécoupage" des régions , ou la fermeture du Val-de-Grâce, je les ai personnellement ressentis comme le fait du "prince". Il faudra vraiment changer de comportement pour le prochain mandat. L'expression devenue courante dans les médias : l'exécutif, n'est pas constitutionnelle. Le Président de la République assure par son arbitrage le fonctionnement des pouvoirs publics, il est le chef de l'Etat, il est le garant des traités, il n'est pas l'un de ces pouvoirs, il absorbe ni ne dirige personnellement le gouvernement.
Voeux chaleureux de bonnes journée et semaine qui s'ouvre.
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