lundi 10 octobre 2016

extrait d'un manuscrit laissé inachevé au printemps de 2014 - que je compte reprendre


Chapitre 9


tournée européenne

en écriture


Journal du Président

A bord de l’Euro-Star spécial, aube du  samedi 26 

Tout de même un petit déjeuner. J’aime cette campagne française, plat et venteuse, elle ressemble à ces ciels dont je m’aperçois qu’ils ont toujours en plein midi encore la couleur grise et douce, confidentielle des très petits matins Elle fait le trajet avec moi. Je n’ai emmené aucun ministre : dans notre nouvelle formation gouvernementale, chacun a énormément à faire, mais j’ai demandé à Pascal Canfin de me rejoindre à Maastricht. Jean-Louis Bianco et Laurent Fabius auront chacun la reviviscence d’une partie brillante de ce qu’ils apportèrent à François Mitterrand : son discours au Bundestag pour le stationnement des euromissiles, Bianco demain dans le train de Prusse-Orientale, et le mal-être du Premier ministre quand Jaruzelski est invité improviste sans que le Président l’ait consulté, Fabius à Varsovie.

Avec Cameron, tout. La dissuasion nucléaire, l’Europe puissance militaire, ce ne peut-être que nous deux parce que seuls nous pouvons accueillir l’Allemagne actuelle, à la condition qu’il n’y ait plus de passé ni un autre futur, rien que la construction ensemble. Concorde à reprendre, la Cité vecteur de l’euro. Le « paquet » comme on dit à Bruxelles, et aussi au sens de nos guerres coloniales : tout différent.

L’avouerai-je un jour ? Le cœur me bat. Décisions sentimentales nécessaires alors que j’en ai toujours été incapable, même de choisir entre la carte et le menu. Séduire une trentaine d’homologues dont rares sont les plus âgés que moi, et qui presque tous ont davantage d’expérience gouvernementale que mioi. A ceci près que si la carrière de chacun, souvent très accompagnée familialement ou d’un chef de file à la forte assise nationale, a connu parfois la surprise, aucun n’a vécu ce que je vis et fais vivre à la France depuis huit jours. Normal, banal, j’ai l’atout de surprendre maintenant, et je compte bien lancer les dés tous ces jours-ci, encore davantage. Je ne peux m’arrêter et le tournant que je fais prendre à la France, qu’attendaient manifestement les Français, exige le corollaire européen. Il me semble, sans le connaître vraiment que David Cameron comprend cette solidarité mécanique entre ces deux novations politiques. Il y a également les nouveaux, chez les Baltes, en Italie. Ressources intimes que je ne savais pas ? ou inspiration m’étant donnée par l’Histoire, par le peuple, par Michelet et de Gaulle. Vais-je devenir croyant ? moi qui suis… par jachère spirituelle.



26/…/201… à 07:15

Le président de la République française donne-t-il la priorité à l’Angleterre ?

Londres – Le président a été accueilli par le Premier ministre à Saint-Pancrace. Ils prennent maintenant le break-fast 10 Downing street. Les deux premières dames sont, de leur côté, aussitôt parties pour les Chequers.


26/…/201… à 10:12
M. Hollande a quitté Downing street pour Maastricht : Albion n’est plus perfide

Londres – Rien n’a filtré de l’entretien franco-britannique – petit-déjeuner de travail. M. Cameron a seulement indiqué que des sujets et dossiers qui n’avaient plus été ouverts avec précision et ambition depuis les conversations MacMillan-de Gaulle, ont été examinés.

Le Premier ministre britannique qui maintient son projet de referendum sur l’appartenance de son pays à l’Union européenne, assure que dans le contexte totalement nouveau qu’a créé la démarche du président français, la réponse du peuple anglais ne fait plus de doute. Il y a quelque chose au menu, cuisine variée, service à la place, le self c’est fini : le Premier ministre évoque ainsi « le chèque britannique » devenu coutumier depuis le sommet de Fontainebleau en 1984, mais ne répond pas à la question de savoir en échange de quoi il y renonce..

26/…/201… à 10:20
Décisif entretien franco-britannique sur l’Europe

Paris – L’Elysée confirme. Pas de communiqué commun, encore moins de conférence de presse ensemble. MM. Cameron et Hollande vont-ils adopter le ton nouveau donné par le président français aux rencontres entre « grands de ce monde » et faudra-t-il attendre la publication des documents diplomatiques des plus anciennes diplomaties du monde pour savoir ce qu’il s’est dit.

On fait remarquer que c’est le Premier ministre britannique qui a donné la mesure de l’événement. La Grande-Bretagne aura beaucoup à apporter au prochain Conseil européen. Celui-ci reste prévu pour se tenir le mardi 29. Mais, insolite rupture avec la tradition de pause hebdomadaire outre-Manche : M. Cameron réunit en conseil son cabinet cet après-midi. Question de confiance ?


 Journal du Président

En vol de Londres à Maastricht,  samedi 26 

Elle m’a accompagné pour cette première étape – le train de notre gare du Nord à Saint-Pancrace de l’autre côté du Channel. Invité par Madame Cameron, elle restera à Londres pour ne me rejoindre que le soir du lundi à l’Elysée. A vue humaine, le dernier soir, là ensemble. Nous avons pu beaucoup nous dire l’un à l’autre. Ce que nous vivons depuis le vendredi 18 : Chaplin, son film et moi… est probablement la première semaine de sincérité et d’une sorte de soulagement. Même lors de notre première rencontre, elle m’avait paru moins belle que Ségolène, mais cette distance qu’elle sait avoir, ce quant-à-soi lui donnaient une part de mystère rare, un peu démodé qui m’avaient attiré. Très photo studio Harcourt en noir et blanc. Elle m’a dit avoir compris deux choses, la première que dans ce virage ou ce tête-à-queue, elle n’en décide pas, j’ai besoin d’être seul. Parce que je suis responsable de l’ensemble de cette opération qu’elle qualifie de la dernière chance, c’est sommaire pour du journalisme, c’est vrai pour notre pays. Et puis parce que j’ai ou avais une vie double, sans elle. Elle a tapé juste. Je me suis expliqué, dit le charme simple, reposant, d’une actrice ni nulle ni notoire, un métier qui ne la comble pas. Point commun entre elle et celle-ci, je ne les comble pas, elles ne se projettent pas même dans une vie, l’actuelle prolongée et améliorée ou dans une tout autre, où elles seraient comblées. Je crois que j’ai décidé. Monachisme à l’Elysée pour cette phase décisive de ma vie et pour le pays, sans être bégueule. Associer certainement Ségolène à la suite, sans singer cependant les Clinton. M’aurait-elle voulu, vraiment à ses côtés, si elle avait gagné en 2007 ? je sentais que non et l’ait donc apparemment quittée, sinon trahie. Nous sommes tellement opposés politiquement, elle juge et apprécie les personnes, elle a le sens de al foule, si c’est le peuple. Oui, elle est comblée quand elle a tout l’espace pour faire de la politique. Elle est douée, je ne l’ai pas protégée ni aidée et je n’ai pas non plus recruté pour elle. Je vais cependant lui demander de le faire pour moi. La carte qu’elle m’a écrite avant-hier et que je garde sur moi comme un talisman, m’a donné la sensation de notre précarité humaine et de notre devoir de faire vite et bien pour davantage que nous. Julie restera certaainement libre pour notre futur s’il n’est plus présidentiel. Ce ne sera pas Anne Pingeot, mais il n’y aura plus de première dame si jamais il y en eut chez nous. Valérie et une autre presse. Nous ne nous en sommes rien dit dans le train. C’est elle qui peut me surprendre et très peu populaire tant qu’elle est en place, je crois bien qu’elle va rendre aux Français, à nos médias un service d’importance. Nous faire quitter à tous la planète people : elle en a le métier, on lui fera confiance par égard aussi pour moi. Ce changement signalera la sincérité de tous les autres, que j’énumère et projette depuis huit jours.




Jeudi 20 Mars 2014 - 15 heurs 08 à 20 heuress 05


28/…/201… à 20:06
Huitième entretien vespéral du président de la République. « Comment çà va finir, ton histoire ? »

C’est du salon d’honneur de l’aéroport Charles-de-Gaulle, une grande carte de l’Europe en fond de tableau, qu’entouré par les membres du gouvernement, le président de la République dès son arrivée d’Athènes et de Rome, a répondu aux questions sur son voyage de trois jours. Ceux des ministres qui ont des enfants de moins de dix ans avaient été priés d’en être accompagnés. C’est à eux que le président a choisi de donner ses impressions. Une petite fille l’a fait conclure : alors, nous sommes tous des patriotes européens ? oui, parce que les guerres nous les avons vécus ensemble et que nos rencontres depuis deux mille ans et plus, ce sont des amours, des morts, de la fuerté ensemble.

Interrogé par le ministre des Relations extérieures, le président Hollande a dit avoir été davantage marqué par ses moments aux extrêmités de l’Union : la Baltique à Talinn, les Gréonimos au bord du Tage, que par les grandes capitales dont il est familier, la nôtre comprise. Il dit aussi que Presbourg lui avait paru la plus centrale en géographie, en histoire et même pour les problématiques de maintenant : les migrations de personnes et de savoir-faire.

Un des garçonnets, bilingue franco-danois, lui a demandé en quelle langue il parlait avec ses pairs. Réponse : le plus passionnant de ces trois jours a été pour moi d’écouter en les regardant attentivement, chacun de mes compagnons de train me dire l’essentiel de sa pensée et de son pays, son évaluation de nos propositions dans sa langu à lui, à elle. Le son de ses mots (couleurs et musique, rythme et pauses), sa physionomie selon les mots m’apprenaient de chacun bien plus que le verbatim de l’interprète. C’est quoi un verbatim ? Peu satisfait de la traduction : c’est du mot àmot intégralement restité, l’enfant a conclu : décidément, vous ne parlez pas le nouveau français. Le président a alors raconté un moment où il n’était pas encore à la tête du pays, déjà dans un train, un groupe de rap, leur étonnant vocabulaire mais le structure grammaticale de notre langue parfaitement rspectée. La manière propre à chaque peuple de penser, c’est sa grammaire. Alors à tous, comment pensons-nous ? M. Hollande : tu as raison, c’est la question de maintenant, notre grammaire sera nos institutions, notre élection du président de l’Europe. – Alors,tu veux être président d’encore plus ou d’autre chose ? M. Hollande a souri. Le garçon ne lui a pas laissé le dernier mot : écoute. Une phrase en français, sa restitution en danois. Rien n’était pareil, cela voulait seulement dire la même chose : continue, monsieur le président, çà commence à nous intéresser, et comment çà va finir ton histoire ?  


Journal du Président

De retour ici, à l’Elysée, soir du lundi 28… 201...

Cette sorte de sauvetage juste au moment où tout pouvait nous tuer, je suis certain qu’Angela et moi nous l’avons opéré d’abord pour la paix européenne sinon du monde. Ce qu’il se passe en Ukraine inquiète à bon droit Poutine. La chance a voulu que trois jours auparavant nous ayons pu entrer en confiance mutuelle, et qu’apprenant notre passage sur ses terres, il ait cru pouvoir déballer. Un grand donnant-donnant en une demi-heure. Je crois que nous avons tous les trois, battu un record d’efficacité en rencontre dite diplomatique. Nous n pouvions le faire que chez lui, mais en lui faisant comprendre que l’un de nous commence à invoquer des droits historiques ou des populations installées, nous irons tous vers l’inconnu. Il le comprend, il accompagnait Gorbatchev l’été de 1991 et il sait mieux que nous que certes chacun de ces petits Etats a une forte minorité russe en son sein mais que celle-ci est d’esprit démocratique et que les vingt ans d’indépendance, déjà, lui ont plu. Il a surtout vu qu’au moins sur la carte la Crimée qu’il veut est de mêmes dimensions que son oblast, que si un pont est possible entre lui et les arrières de Sébastopol, il ne pourra pas en faire entre Kaliningrad et Saint-Pétersbourg. De visage peu mobile, l’œil glacial, il est bien plus lisible quand on travaille et que c’est sérieux, comme ce le fut, que dans des circonstances festives qui ne lui vont jamais : silhouette et mine.

La difficulté dans toute conversation avec la Russie, comme avec les Etats-Unis ou la Chine n’est qu’accessoirement celle de l’accord préalable entre nous, les Européens. Elle est principalement d’identifier les menaces dont chacun se croit l’objet potentiel. Tant que l’on n’y arrive pas, les solidarités ne peuvent se convenir. Il m’a semblé qu’on pouvait contourner cet obstacle à la manière dont notre

Je viens de parcourir les dépêches d’agence sur ma tournée. J’ai préféré ne pas en avoir connaissance à mesure de ce que je faisais, vivais surtout. J’ai préféré m’imprégner de ces rencontres successives, et aussi des paysages. L’idée du train et d’y tenir la plupart des entretiens avec mes homologues, qui m’est venue de mon épistolier continuant de me « marquer » à chaque instant de jeu, d’évaluer l’écho ou le ressort de mes propos et actes, et de fournir PRL, s’est avérée d’une application bien plus aisée que je ne croyais. Elle a surpris puis enchanté, elle a surtout permis que ma « tournée » devienne physiquement possible en si peu de temps, et ce mode de déplacement aurtorise aussi beaucoup d’improvisations. La presse a eu du mal à suivre et j’ai laissé mes compagnons de voyage rendre compte de nos échanges à leur retour respectif chez eux.


26/…/201… à 16:23
Déjeuner à Maastricht : vers la loi fondamentale européenne

Bruxelles – Tandis que le président de la République française est à quelques minutes d’atterrir à Grenade, M. Rompoy, président du Conseil européen a donné la substance du déjeuner de Maastricht.
Les institutions européennes permettent de gérer mais pas d’exister. Ni pour les Européens vis-à-vis d’eux-mêmes tant les scènes nationales priment celles de l’Union, ni pour ceux qui ont affaire avec nous. Réécrire un nouveau traité est évidemment nécessaire mais le temps est compté. Les populations se détachent d’une machine qui leur semble hostile et qu’ils ne voient pas fonctionner. Nous avons été d’avis de ne proposer subtantiellement qu’un changement au traité d Lisbonne : le mode de désignation du président du Conseil européen. Ce sera, en titre, le président de l’Union qui nous permettra à l’usage d’éprouver s’il faut pour le conseil des ministres, législateur originel de l’Union, un président en propre faisant symétrie avec le président de la Commission. Le président de l’Union sera élu au suffrage direct de tous les citoyens et pourra leur proposer de décider ou de ratifier par referendum des politiques, dans les matières prévues par le traité. Décidé en principe par le prochain Conseil européen, un traité en trois ou quatre articles définirait la fonction et le mode désignation, ainsi que cette prérogative référendair. Il pourrait donc avec le Parlement à élire prochainement se consacrer d’abord à la rédaction de l’ensemble d’une loi fondamentale européenne. Nous avons choisi ce terme pour ménager les souverainistes ne voulant pas d’une Constitution europénne et pour faire que le texte puisse, à l’avenir, se réviser selon ses institutions propres et non selon le seul vouloir des gouvernements.
Les questions économiques, financières et monétaires ont été à peine abordées...


26/…/201… à 19:15
Nuit dans les jardins d’Espagne : identités régionales européennes et paternités universelles, accord Hollande-Rajoy

Grenade – Le président du gouvernement espagnol a été enthousiaste pour évoquer ses deux heures d’entretiens avec le président de la République française.

Il semble que la reconstruction européenne peut contribuer aux réformes territoriales en France et satisfaire les revendications quasi-indépendantistes des provinces d’Espagne quand elles sont à la périphérie maritime du pays.

26/…/201… à 23:10
Le Tage affluent du monde : le roi du Maroc s’invite à la table du Premier ministre portugais

Lisbonne – C’est aux Geronimos et dans ses décors manuelins que le président Hollande a dîné avec le Premier ministre portugais, auquel s’était joint, M. , le Premier ministre de Malte. Au dessert, prévu ? imprévu ? les Necessidades gardent le mystère de cette soirée mais on y fait remarquer que l’un des mythes fondateurs du Portugal, le « sébastianisme », a pour théâtre les conquêtes marocaines du plus ancien pays d’Europe à avoir fixé ses frontières européennes et à s’être trouvé une vocation outre-mer.

27/…/201… à 01:25
Tour d’Europe du président de la République (suite)

L’Elysée confirme que le président de la République est bien arrivé à Berlin, venant de Lisbonne. Le chef de l’Etat passe la nuit à l’ambassade, Pariserplatz et doit retrouver Mme Angela Merkel de très bonne heure pour le train spécial les emmenant à Tallinn.

27/…/201… à 11:05
Etape suprise du train franco-allemand dans l’oblast de Kaliningrad, à l’invitation de M. Poutine – communiqué commun

Korolev – Le président de la Fédération de Russie a voulu passer une demi-heure dans le train franco-allemand. Ce qui a suffi pour que les trois pays s’entendent sur la relation euro-russe, et le publient
Citation – la chancelière de la République fédérale d’Allemagne, le président de la République française et le président de la Fédération de Russie se sont rencontrés en gare de Korolev. Il a été entendu que les frontières héritées de la « grande guerre patriotique » russe et confirmées par le traité de paix signé par les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Unin soviétiques, sont intangibles de même que celles des anciennes Républiques fédérées soviétiques. Les conditions de la sécurité russe recevront leur libellé et leur application dans un prochain traité d’entente et de sécurité mutuelles, gagé sur une déclaration européenne de péremption de l’Alliance atlantique. Les installations – dites bouclier antimissile– aux limites orientales de l’Union seront mises à la disposition de la Fédération de Russie en tant que de besoin pour la sécurisation de ses propres frontières face à des voisinages autres que l’européen. Des positions communes ont été explorées pour contenir les tendances à la prolifération nucléaire. Enfin, la densité et la diversité des échanges commerciaux entre la Fédération de Russie et l’Union européenne impliquent une solidarité économique et monétaire à organiser  – fin de citation

27/…/201… à 14:30
Les chefs de gouvernement baltes et scandinaves en train affrêté par la France et l’Allemagne, vers Varsovie.

Tallinn – Arrivés dans la capitale estonienne, les dirigeants allemand et français ont déjeuné en ville, les desserts seront servis dans le train vers Kaunas


27/…/201… à 14:30
Tour d’Europe du président de la République française : la chancelière allemande cède la place à son homologue autrichien
Cracovie – L

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