jeudi 13 octobre 2016

Manuel Valls et Justin Trudeau plaident à l’unisson pour le traité de libre-échange Canada-UE --- Le Monde.fr . AFP



Le CETA est l’enjeu principal de la première visite officielle du premier ministre au Canada.

Le Monde.fr avec AFP | 13.10.2016 à 20h28 • Mis à jour le 14.10.2016 à 12h22 | Par Anne Pélouas (Ottawa (Canada), correspondance) 

Ils semblent s’entendre comme deux larrons en foire, se donnent du Justin par ci, du Manuel par là, en pleine conférence de presse à Ottawa, dans le grand « foyer » de la Chambre des communes. Jeudi 13 octobre, pour le début de sa première visite officielle au Canada – avant de poursuivre jusqu’à vendredi à Montréal et Québec –, le ton est donné : pas de zone d’ombre entre la France et le Canada, non plus qu’entre le premier ministre français et son homologue Justin Trudeau, à la tête du gouvernement fédéral depuis tout juste un an. Entre les deux hommes, le courant passe très bien, apparemment. Ils se sourient, s’écoutent, se renvoient gentiment la balle mais surtout abondent dans le même sens sur des sujets comme le libre-échange, la lutte au terrorisme ou les questions climatiques.
Malgré leur bonne différence d’âge – l’un a 54 ans et l’autre dix ans de moins – et de taille, Manuel Valls et Justin Trudeau ont l’air de deux gamins efflanqués sortis d’une cour d’école. S’ils sont sérieux comme des papes à l’extérieur du Parlement pour les traditionnels honneurs militaires au petit matin, avec fanfare et coups de canon, la suite est plus joyeuse. Avec Justin Trudeau à ses côtés, Manuel Valls signe les livres d’or du Sénat et de la Chambre des communes, y inscrivant ces mots : « Merci de la chaleur de votre accueil et vive notre amitié » dans l’un, « Le Canada et la France, deux grandes démocraties qui partagent les mêmes valeurs », dans l’autre.
De l’entretien privé que M. Valls aura ensuite avec M. Trudeau, on apprendra qu’ils sont sur la même longueur d’ondes sur les sujets de l’heure. A un mois de l’anniversaire de la tragédie du Bataclan, le premier évoque le terrorisme qui a durement frappé la France, en soulignant que les deux pays sont « déterminés à renforcer la coopération antiterroriste et à réfléchir ensemble aux moyens de prévenir la radicalisation ».

« Esprit d’ouverture »

Le Canada ne peut que se réjouir aussi du formidable coup de pouce qu’a donné Manuel Valls à l’Accord économique et commercial global (CETA), conclu entre le Canada et l’Union européenne. Il doit être officiellement signé à Bruxelles le 27 octobre mais continue à susciter des réserves dans certains pays européens. Ottawa fait des pieds et des mains pour que cet accord de libre-échange soit enfin mis en œuvre en 2017. M. Valls l’appuie sans équivoque : « C’est un bon accord, exemplaire, qui n’a rien à voir avec celui dans lequel s’embourbe l’Union européenne avec les Etats-Unis et qu’il faut mettre en œuvre rapidement. » Et d’ajouter que « l’un est équilibré, gagnant-gagnant, mutuellement bénéfique aux deux parties » ; l’autre est « déséquilibré », autant dire voué selon lui à l’échec.
M. Valls en profite pour saluer « l’esprit d’ouverture » du Canada qui a fait beaucoup d’efforts par exemple pour ouvrir tous ses marchés publics à la concurrence européenne et accepter le principe d’une cour de justice publique qui préservera la souveraineté des Etats en cas de différends commerciaux. Il serait dommage, insiste-il, que cet accord qui offre un énorme potentiel d’accroissement des échanges canado-européens reste « pris dans le tourbillon de la contestation entourant le TAFTA ».
Un baume que ces paroles pour le premier ministre canadien qui rappelle pour sa part que le CETA est « un accord ambitieux avec un pays progressiste », qui jette les bases d’une nouvelle approche de libre-échange et dont la mise en œuvre, ou l’échec éventuel, aura valeur de test sur la capacité d’ouverture de l’Europe, voire sur son « utilité ». La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a aussi offert l’occasion à M. Valls de dire à M. Trudeau que « la France veut désormais être le partenaire européen de référence pour le Canada ».
Dans ce jeu de ping-pong amical, M. Trudeau a encore salué le « leadership exemplaire » dont la France a fait preuve en matière de lutte aux changements climatiques, tandis que M. Valls applaudissait la signature de l’Accord de Paris par Ottawa et la récente annonce de M. Trudeau d’introduire une taxe carbone nationale en 2018.
Sur la scène internationale, « le Canada est de retour », est l’une des phrases préférées de Justin Trudeau que Manuel Valls aime à répéter. « Nous avons besoin de vous au Moyen-Orient, en Afrique, aux Nations Unies », a-t-il dit à son vis-à-vis, tout en appelant à un renforcement de la coopération franco-canadienne à l’échelle de la planète, notamment dans les pays francophones du Sahel et la lutte contre Boko Haram.
  • Anne Pélouas (Ottawa (Canada), correspondance)
    Journaliste au Monde

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Rémi il y a 3 semaines
Et quelles sont ces raisons svp ?
 
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cassandra il y a 3 semaines
hypocrisie de hollande qui fait semblant de rejeter le tafta (qui est encore dans les limbes) comme il a fait semblant de rejeter la finance, mais qui accepte des deux mains le ceta qui lui est pret a etre signé. preuve que le libre échange (des biens, pas de personnes, voir les aventures de Bové)) et le libéralisme économique sont au fondement de leur politique, sans égard pour la démocratie et l'environnement
 
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Frederic Morteau il y a 3 semaines
Le CETA est identique au TAFTA/TTIP. Il doit être rejeté pour les mêmes raisons. Le double langage du gouvernement français actuel est incompréhensible.
 
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PHILIPPE VALLET il y a 2 semaines
Sans être identique, il a fondamentalement les mêmes risques et doit être rejeté pour les mêmes raisons.

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