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Sent: Tuesday, May 14, 2013 8:21 AM
Subject: la communication du Président
Monsieur le Secrétaire général, cher ami,
comme annoncé, un court papier sur la communication du Président. Rien sur le contenu puisque si le Président a décidé d'intervenir, c'est qu'il a quelque chose à dire. Les conseils en remplissage ou pour la forme et le décor peuvent être donnés par d'autres. Je n'y crois pas. Il s'agit de bien plus que de sincérité ou d'argumentation, mais de donner aux Français la certitude qu'une réflexion profonde et libre est engagée sur leur destin et qu'à cette réflexion ils sont eux-mêmes ardemment conviés. Le pays subit depuis des années, peut-être deux décennies, et les gouvernants sont du dehors, pas tellement à raison des mécanismes et des engrenages du fonctionnement de la planète et des instances diverses auxquelles nous avons part, aproppriée ou pas, légitimes ou pas, mais parce qu'ils ne sont préoccupés que de "faire passer" des mesures qu'ils formulent toujours à partir des mêmes fonds et dans les mêmes langages. Le tout sans effet ni sur l'âme populaire devenue indifférente ou recroquevillée, ni sur les faits et événements. En cela, gouvernants et gouvernés sont également passifs.
Il faut bien que les uns ou les autres prennent une initiative. Le feu au château ? l'aveu puis la décision des gouvernants de se changer et de changer de politique.
Ce n'est pas la politique - métier, état de vie, ambition, mode collectif - qu'il faut changer, mais de politique, c'est-à-dire d'orientation et d'outils. Ce ne sera pas dit par le président de la République, mais rien que la crédibilité retrouvée par une personnalité dont on continue de beaucoup attendre puisqu'elle est seule en situation, par fonction, par élection. Cette crédibilité va tenir sur une certitude : une réflexion en profondeur, libre et imaginative, soutenue par la vive conscience qu'a le Président d'être attendu pour enfin changer la donne, mettre en place les structures, risquer le cavaler seul en Europe et dans le monde, nous en avons la taille critique et la possibilité de rayonnement en sorte que l'exemple sera suivi et renversera tout. " La route est tracée, la partie est digne de la France ".
Le papier que je vous confie pour le Président est un simple concours à la conscience qui est la sienne d'avoir à répondre au peuple. C'est son dialogue, sa communion avec les Français qui seuls peuvent avoir raison des circonstances et briser ce qu'ont produit des décennies d'erreurs, de routine mentale, de peur que les gouvernants ont du peuple quand ils se croient les seuls connaisseurs.
En sympathie et avec mes voeux.
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Sent: Wednesday, May 15, 2013 7:52 AM
Subject: communication - suite et demain
Cher ami, je vois sur le site la forme choisie pour la communication de demain, la conférence de presse - j'en suis content, et vous ferai part aussitôt ensuite de mon évaluation (si je puis m'exprimer ainsi). Je vois aussi le contexte bruxellois ainsi que malien, puisque le président intérimaire du Mali sera tant à Bruxelles aujourd'hui quue chez nous vendredi matin. C'est porteur.
Puisse le Président
1° percevoir et dire la nécessité que les institutions de l'Union européenne changent pour correspondre au temps (la projection de forces de l'Union à l'extérieur et donc une différenciation d'avec l'OTAN, avec tout ce qui va avec et que le livre blanc sur la défense aborde peu) et à l'espérance qu'il faut faireressurgir (l'élection du président de l'Union au suffrage universel direct de tous les Européens)
2° dire en exhorde demain après-midi une conception souveraine de la fonction présidentielle, souveraine au sens de l'arbitrage, de la perspective, de l'empathie avec les Français, de leur représentation devant les pouvoirs publics que sont le gouvernement et le Parlement à distinguer - ce qui n'est pas le cas depuis 2007 - de cette fonction. Un recours, une animation d'ensemble national et non la décision quotidienne.
Travaillant à une brève revue des quatre livres blancs sur la défense depuis l'initiative de Michel Debré, trouvé dans les papiers de rené Capitant dont j'ai en partie hérité, un numéro de la Croix (au temps de son grand format) : 10 Août 1954, pleins pouvoirs économiques à PMF, cette citation du jour . L'important n'est pas de qui nous sommes nés, mais pour qui. Claudel. Voilà qui clôt le débat sur l'ouverture du mariage aux personnes de l'autre sexe.
Pensées avec vous et pour le Président.
N B Le Président a-t-il reçu le papier ci-joint, en son temps, précisément à propos du "mariage pour tous" ? attribué à des anciens élèves de l'E.N.A. dont l'anonymat m'a étonné alors que Marly, Surcouf et autres avaient leur raison, il m'est demandé par un ami polytechnicien de le vérifier
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Sent: Thursday, May 16, 2013 7:41 PM
Subject: la conférence
Cher ami, je vous donne d'ici peu le bout à bout de mes impressions presque phrase à phrase de celles du Président. Ce peut être utile.
Mais impression générale
- comme déjà remarqué, le Président est ennuyeux et s'ennuie dans les catalogues et les plaidoyers de son initiative
- il devient bon, attachant et suscite l'empathie, au-delà de l'explicitement dit, au bout de la première heure. C'est au prix d'une durée et d'un certain manque au commencement, qu'il a son vrai souffle. Celui-ci n'est donc pas immédiat. le tournant a été à 18 heures 21, à propos du syndicaliste éconduit et de Dijon. Toute la suite a été bonne, également en contenu
- sur le fond,
la mention insistante du Premier ministre et la phrase qualifiant la relation avec lui ont été très bien
les propos à propos de l'Allemaagne, de l'Italie et de l'Angleterre aussi
J'attends toujours et avais un instant cru que nous y allions quand l'initiative européenne fut annoncée et commença d'être déclinée : la proposition d'élection directe du président de l'Union. Et mon attente d'une relation référendaire avec les Français évidemment n'est pas satsfaite, mais je ne m'"offense" pas du raisonnement à propos de la moralisation de la vie publique.
En somme, le commentaire en politique économique et social est fastidieux, parce que le seul commentaire qui vaille n'est pas un énoncé de mesure mais un climat revenu et porteur. Comme l'on n'y est pas...
A un peu plus tard, ce bout à bout.
Pensées chaleureuses et félicitations pour le Président : souffle mental dans toute la deuxième heure, performande physique des deux heures debout.
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Sent: Friday, May 17, 2013 7:43 AM
Subject: conférence et suite
Cher ami, je continue de dialoguer intérieurement avec vous sur l'exercice d'hier.
Je vous ai donné ex abrupto mon évaluation et aussi le ressenti à mesure de son déroulement.
Dans la forme, qui est sans doute le but d'une telle communication, je crois que ce que je souhaitais est réalisé. Le contact est établi, de bonne foi, entre un homme tout à fait perceptible. Et qui ne peut que confirmer en chacun la confiance accordée et que bien des événements et du flou dans la décision économique et sociale, plus conceptuelle que factuelle, plus d'ambiance et de cadre que d'intervention, avaient pu dissiper et sans doute éroderont de nouveau. Il y a eu acte de présence, assez souveraine pour être à proportion des enjeux et des inquiétudes. Une personnalité de sang-froid, réaliste, ayant un regard et une investigation sereine sur le présent : les partenaires européens, la détresse des gens. Le Président n'est pas un homme de réaction intellectuelle, ni même sans doute d'imagination - nous différons en cela et nous complétons si je puis me permettre, mais chaque Français s'il est civique et responsable du pays en faut autant : marcher en pensée aux côtés du principal élu... Le Président est un homme de durée. En ce sens, sa prise de forme, de rythme, son bien-être dans l'exercice peuvent la parabole, l'anticipation de la courbe du mandat en cours. Il y aura certainement une bonne mi-course à partir de l'automne de 2014...
L'indication des rôles et des partenaires a été parfaite. Les grands Européens, le Premier ministre, l'extraction socialiste et la relation avec la majorité. Une empathie avec ceux qui souffrent.
Sur le fond, je reste patient autant qu'insistant. J'accepte pour le moment la confirmation qu'il n'y aura pas cette démocratie directe à laquelle je crois comme moyen et comme fin - le referendum sur la moralisation de la vie publique, pour nous, et l'élection directe du président de l'Union pour l'ensemble de notre cher Vieux Monde. Je ne désespère pas de la conversion. A l'âge que j'ai atteint grâce à Dieu, et dans la continuité de toutes ms convictions et de tous les sujets que le travaille depuis mes quatorze-quinze ans, je crois tenir la distance avec le Président pour ce qui est de la ténacité. C'est notre forme commune d'espérance.
Reste que le diagnostic sur la nature de la crise financière, politique et morale n'est toujours pas posé, qu'aucun grand remède ni réajustement ne sont encore examinés. Nous n'en sortirons pas si ce n'est pas entrepris. - Une piste cependant que donnent les circonstances (je n'aime pas ce mot de piste qui déguise depuis NS une décision cachée sous forme pateline de proposition au choix de la victime) : la proposition américaine de libre-échange euro-américain, et la question de la journaliste chinoise sur le libre-échange sino-européen. L'évidence est qu'on ne va pas surenchérir en mondialisation. Le Président a balisé les éventuels échanges de vue : soyons compatibles et soyons sincères. Nous ne le sommes pas, et l'Europe depuis 1950 en cette matière aussi symbolique que technique : la circulation et l'échange de biens, a tout inventé et n'a de leçons de libéralisme et d'intelligence économique à recevoir de personne. Nous avons ensemencé le monde, nous avons, bon gré mal gré, décolonisé. Nous avons pris en charge tantôt bien, tantôt mal une partie du monde, celle que nous nous étions illégitimement approprié par la "colonisation" mais nous n'allons pas payer éternellement et sur nos générations actuelles ce qui a été fait puis défait. Le monde peut croître en chacune de ses parties sans que cela soit, comme aujourd'hui, au détriment principal d'une seule. Le Marché commun n'est pas à l'encan. Il peut être moteur d'un nouveau modèle économique et social pour le monde si on le laisse retrouver et ajuster sa personnalité. Au-delà de mesures pratiques - celles que je ressase depuus l'investiture du Président par son parti il y a dix-huit-vingt mois - c'est la responsabilité bien dite hier après-midi des dirigeants actuels de l'Europe. Un cycle commencé avec les propositions Kennedy-Dillon dès 1961 doit se clore, et le monde s'organiser, se réguler économiquement. La circonstance sahélienne, malienne nous donne une autre ouverture : il faut une force internationale permanente à la disposition du Conseil de sécurité. Nous l'avons suggéré dès la conclusion de Dumbarton Oaks (rapport Pierre Cot au général de Gaulle).
J'ai senti en écoutant et voyant le Président, le lisse d'un visage sans fatigue, et les moments de plaisir selon les questions, que nous sommes une France libre mentalement, donc d'avenir.
Pouvez-vous lui dire de ma part - avec confiance - de persévérer.
Evidemment, la rue et pas le twitt.
Avec vous et avec le Président.
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