La communication du président de la République n’est pas principalement celle d’une personne physique faisant centre pour les cérémonies ou les instances nationales, ou référence pour une action des pouvoirs publics. Elle n’est ni une liturgie ni un programme impératif.
Elle n’est pas non plus une justification unilatérale d’un comportement ou d’une politique, en groupe ou en personne.
Elle est un dialogue car elle exprime le sentiment du peuple, son discernement tels que selon les circonstances qui sont toujours un commencement et non un aboutissement, le président de la République les perçoit. La communication est un dialogue même si le Président est seul en scène – il n’est pas formellement efficace ni légitime que le dialogue soit mimé par la présence d’un tiers, le ou les journalistes de métier, entre le seul élu de la nation entière et celle-ci. En effet, tandis que le Président cherche non à se faire comprendre, mais à être compris, le peuple – en la posture des téléspectateurs et auditeurs (mais l’idéal reste et doit redevenir le discours en plein air autant que le tête-à-tête avec le tout venant et sans ordre du jour dans l’intimité du bureau présidentiel – lui, vérifie s’il ests compris par celui qu’il a élu. Il vérifie que le mandat est bien interprété, qu’il est rempli.
La communication du Président, parce qu’elle est présidentielle, est exceptionnelle : elle est rare, elle crée des étapes, elle est un outil pour le peuple, elle n’est pas l’instrument d’un pouvoir s’imposant à des retardés de l’intelligence, de la volonté, du civisme. Elle se passe de mise en scène puisque ce qui importe ce sont les protagonistes : le Président et le peuple. Le dialogue est d’une nature spécial parce que son objet est le maintien et la fécondité, pour chacun, de la vie collective et nationale. Sa sanction n’est pas le sondage d’approbation ou de défiance, ce n’est pas une épreuve individuelle mais fortement étalonnée pour mesurer une capacité à convaincre, elle est le jugement adulte de chacun qui considère ou pas que la personne physique du Président, vue et entendue pour ce qu’elle a à dire et à demander, est bien adéquate à sa fonction.
Le contenu de la communication est secondaire – heureusement, car toute explication a postériori, toute projection ou paradisiaque ou chiffrer censée démentir un présent catastrophique ou indéchiffrable, pis encore : subi, serait un mensonge. Le but à rechercher est de correspondre avec l’attente du peuple. Un peuple et son élu – un élu et ses mandants à tous niveaux, celui du président de la République est le plus collectif et général qui soit – s’ils se comprennent mutuellement, sont aptes à triompher de tout : des ambiances toujours mouvantes surtout si font défaut les orientations par mensonge ou par lacune, des défis s’ils sont pratiques, financiers, techniques.
La communication est un concours d’imagination pour la réalisation du bien commun.
Dialogue et objet de la communication présidentielle sont en eux-mêmes des thèmes obligés. Aux Français, il convient de rappeler qui ils sont tandis que ceux-ci ne se font pas faute – manifestations, sondages et toutes formes de retour populaire vers les représentants et vers le premier d’entre ceux-ci – de rappeler ce que doit être le président de la République. Ni providence, ni substitut à toute autorité et à toute justice, il veille et il constitue en permanence le dernier recours. En ce sens, selon les erreurs, selon les circonstances, selon les attentes qui l’élisent ou le rejettent quotidiennement dans l’esprit de chacun, le Président peut varier, doit varier. Il ne mobilise le peuple, il n’oriente le gouvernement, il ne propose aux organes de la délibération, du contrôle et de la législation que s’il incarne la conscience nationale. Conscience qu’a un pays de lui-même devant chacun des siens, devant l’histoire, devant une grande partie des autres peuples s’il a été longtemps placé en vue ou en situation de responsabilité.
Formuler les tâches communes, c’est transformer les enjeux et les contraintes les plus immédiates, en mission collective et mettre un peuple à l’ouvrage, à l’organisation de lui-même. Tout le contraire d’une prédication ou d’un enseignement, d’un magistère.
La solitude est porteuse quand elle fait écouter un silence, celui de ceux qui attendent, qui savent concrètement leurs besoins et ont pratiquement des solutions à communiquer. Pas par métier, mais par expérience vécue quotidiennement. Attente qu’un recours s’exerce, ramenant le pays, ses dirigeants en tous domaines au plus simple. Les expertises, les cooptations, les études et rapports ne sont que monologues : ils n’ont donc pas prise sur la réalité, ils convainquent encore moins ceux qui sont les véritables acteurs, chacun des Français. C’est en les représentant vraiment, en manifestant constamment qu’il les comprend dans leurs contingences et nécessités individuelles qu’il incarne la nation devant le gouvernement, devant le parlement, devant la justice, devant nos partenaires et qu’il peut répondre à l’époque et à l’histoire. Le prestige est un résultat. Il donne alors le souffle./.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire