----- Original Message -----
From: b.fdef@wanadoo.fr
Sent: Thursday, June 21, 2012 10:23 PM
Subject: la démocratie directe, même au Parlement
Ce qu'il s'est passé cet après-midi au sein du groupe socialiste en formation à l'Assemblée nationale est analogue à ce qu'il se passa dans le groupe U.M.P. alors majoritaire au Sénat, en Septembre 2008.
Ce système consistant à faire choisir le président d'une assemblée seulement par le groupe majoritaire, équivaut à ce que le futur président de l'assemblée parlementaire en question n'est pas élu directement par tous, mais qu'il est l'élu d'une faction, et il ne l'emporte que par l'appui de cette faction. Elle est donc la première intolérance au débat ouvert, transparent et démocratique.
Or cette présidence d'assemblée ne met en jeu que les personnes, nullement le programme présidentiel et le soutien au gouvernement chargé de le mettre en oeuvre. Si l'élection était directe, elle serait personnelle et non partisane. Sans doute l'élu viendrait-il du groupe majoritaire, l'U.M.P. en 2008 pour le Sénat, le P.S. à l'Assemblée nationale le 26 Juin prochain. Non partisane, l'élection donnerait un soutien au président plus oecuménique que son seul parti, on voterait en conscience pour la personne. Les barrières entre partis pour cette présidence qui doit être la plus consensuelle possible et pas seulement issue du fait majoritaire, tomberaient pendant quelques heures. Ainsi Jean-Pierre Raffarin aurait-il certainement eu des voix de gauche en 2008, et Elisabeth Guigou aurait-elle recueilli des suffrages de l'U.M.P. et du centre.
Le fait majoritaire ne doit pas répondre de tout. Notre système, actuellement trop rigide pour rendre compte du pays pendant cinq ans sans autre consultation intermédiaire (sauf si enfin la pratique référendaire est fréquente), ne doit pas tout déterminer dès la première scène du premier acte.
Je crois être utile au Président et je prends le risque de vous lasser tous deux, en vous proposant à mesure ce qui sort des schémas et des opinions toutes faites. Ce peut être rare, ce peut être fréquent. Il se présente de belles occasions de changer les ambiances - je ne les vois pas toutes, évidemment, mais puissè-je vous encourager à les saisir quand vous en apercevez - et par là peut-être d'avoir plus consensuellement raison des circonstances. Le P.S. ne doit pas être analogue à l'U.M.P. dans la pratique parlementaire. Déjà il a su s'en distinguer magistralement par les primaires.
Sans originalité, je forme enfin ce soir le voeu qu'Aulnay-sous-Bois et Air France ne caractérisent pas le quinquennat ab initio comme Vilvorde et Michelin ont pesé sur le quinquennat législatif de Lionel Jospin, puis en ont déterminé la mémoire collective. Ce qui a davantage pesé ensuite pour la crédibilité de la gauche, que le Fouquet's pour la droite puisque ce n'était à tout prendre que l'erreur d'un arriviste s'imposant à presque tous au culot depuis déjà vingt ans.
En confiance.
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