Mercredi 13 Juin 2012
Mais ce matin, je suis heureux et détendu, aimé et à pied d’œuvre. Trille des oiseaux, coucou, ciel dégagé.
Prier… [1] de toi, dépend mon sort. Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite, je suis inébranlable. Les textes du jour, dans la précarité de tout, montre où est la stabilité. Notre propre être peut en bénéficier, les commandements de Dieu en forment la sauvegarde : avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait, un accent ne disparaîtra de la Loi. Cela sur fond d’escathologie. La précarité en théologie tient à notre liberté et à nos écarts, fondamentalement tout est stable, permanent, définitif. Je ne suis pas venu abolir mais accomplir. Dieu à longueur du temps de nos mortalités et de nos successivités, perfectionne sa création, l’embellit, en approfondit tout le virtuel même si les évidences que nous vivons – ainsi le climat, ainsi la pauvreté, ainsi le résultat de tous nos saccages et de nos rodomontades collectives et individuelles – proclament le contraire. C’est nous qui sommes effrayants les uns pour les autres, pas Dieu et ce qu’Il nous offre. Des moments de bonheur et d’une certaine gloire humaine quand la fraternité se palpe, se ressent et s’entend. Hier soir, ce dialogue avec un homme certainement plus jeune que moi mais pas jeune cependant, poil gris et vérité de ton, surtout de regard, la vraie beauté masculine est dans la franchise du visage, du regard, dans labsence de narcissisme, de contentement de soi et d’appel à l’applaudissement des autres. Je sortais de l’ambiance de ce débat, pas très bon pour mon champion et où la droite faisant la salle, jouissait du sien, sans percevoir que tous les arguments qui l’enchantaient seulement parce que cela boxait la gauche et la tentative actuelle de changer quelques cours, étaient en réalité applicables à ce qu’il se serait passé si le cours précédent avait continué. Je n’étais pas l’orateur, mais j’ai été plus que consolé par les deux-trois mots de cet homme disant la vraie sutuation vécue de la plupart des gens dans la circonscription en question. On vote selon ce que l’on vit, sans doute est-ce le réflexe de gauche, et pas selon des discours ou une habileté de présentation : la droite serait-elle réaliste ? Les oppositions d’estrade et de tribune, la vérité des vies. Un autre débat, celui des prêtres de Baal qvec Elie. Là aussi il y a un parterre. La foule répondit : c’est d’accord. De quoi s’agissait-il ? de quoi s’agit-il toujours ? Moi, je suis le seul qui reste des prophètes du Seigneur, tandis que les prophètes de Baal sont quatre cent cinquante. Et c’est le pari du feu par simple invocation des dieux respectifs. Ils crièrent donc plus fort et, selon leur coutume, ils se tailladèrent jusqu’au sang avec des épées et des lances. Dans l’après-midi, ils se livrèrent à des transes prophétiques, jusqu’à l’heure du sacrifice du soir, mais il n’y eut ni voix,ni réponse, ni le moindre signe. … L’eau ruissela autour de l’autel, et la rigole elle-même fut remplie d’eau. A l’heure du sacrifice du soir, Elie le prophète d’avança et dit… réponds-moi, Seigneur, réponds pour que tout ce peuple sache que c’est toi, Seigneur, qui es Dieu, et qui as retourné leur cœur ! Alors le feu du Seigneur tomba. La force de la foi… le Christ l’enseigne par quantités de paraboles, ne guérit que selon la foi qui n’est pas même supplication mais reconnaisance explicite de la vérité divine. Pas les transes de Baal si souvent les nôtres dans les exagérations ou les exercices que je ne pratique pas mais dont j’entends parfois parler : charismatiques, intégristes et autres convertis du pied de la lettre et du « concret » de l’Esprit saint. Soit, tout est possible, mais mon chemin est seulement celui de ce matin, la joie de l’humilité puisqu’au point où j’en suis de ma vie et aimé comme je le suis, je ne peux qu’être convaincu de ma pauvreté et joyeux de n’avoir guère que cette conscience de ma dépendance.
Interrogations de fond… les exercices rituels de nos élections, les médias de plus en plus confus, l’effort des acteurs, de leurs soutiens, la notion de « terrain », celle de « valeurs ». Impact ou pas de ces rencontres d’immeubles, de marchés, de lieux publics, des paroles de hasard. Evidence que les candidats sont émus et touchés quand ils reçoivent quelque bonne parole. Comment ensuite pendant cinq ans demeurer dans cette ouverture de cœur et d’esprit, d’attente et d’écoute, au lieu de « pédagogiser », catéchiser ou obéir au presse-bouton des partis une fois les assemblées parlementaires reconstituées ?
Affaire de la Rochelle et d’une mauvaise manière de s’y prendre rue de Solférino ? Ségolène Royal piégée par une générosité et une attitude initiale, celle du lendemain de sa défaite de 2007, laisser la circonscription « sûre » qui l’élisait dans les Deux-Sèvres depuis une vingtaine d’années à ce que je crois, à celle qui l’avait suppléée et à qui elle avait passé le relais ? et donc arrivant dans une ville et une fédération qui s’était organisée et vivait sans elle ? une personnalité « clivante », l’adjectif de cette campagne. Il apparaît que ma « France présidente » de 2007 était en mauvaise posture locale avant le coup de théâtre d’hier midi, qu’elle et les appareils parisiens, ses soutiens, y compris Martine Aubry et François Hollande ont été imprudents de publier avec tant d’insistance son souhait de présider la prochaine Assemblée nationale. Précédent de Paul Reynaud, candidat du général de Gaulle en Décembre 1958, et « coiffé au poteau » par Jacques Chaban-Delmas, candidat de la « base » parlementaire. 42% seulement, ce ne semble pas rattrapable, ou alors c’est le miracle à Lourdes et une place toute nouvelle de Ségolène Royal dans la vie politique nationale.
L’intervention de Trierweiler, certes interprétée partout comme « une histoire de femmes » qui ne grandit pas l’impétrante – Ségolène Royal avait eu l’intelligence et l’élégance, peut-être aussi l’économie d’elle-même et de ses propres émotions, de ne pas aller à l’Elysée pour l’investiture de son ex. – met maintenant en cause sur le plus mauvais terrain, l’autorité du nouveau président. Dominé ou dépassé par des querelles de femmes, pas maître chez lui. Jean-Marc Ayrault d’un grand calme et d’une vraie clarté depuis qu’il a été nommé à Matignon – il l’était avant comme porte-parole de l’opposition de gauche au Palais-Bourbon – a la bonne attitude, et d’une certaine manière, vient de se poser en mentor de François Hollande… François Fillon, allant soutenir Nadine Moreno, et donc l’option Front national explicite d’une partie de l’U.M.P., ne s’est pas grandi en raillant l’ambiance du couple élyséen et sa défaite par candidats interposé, sa fuite à Paris l’avait déjà montré bien lâche.
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