Vendredi 18 Mars 2011
Prier…[1] la relation fraternelle, le lien de sang ou de société et ce que nous en faisons ou assumons. Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu… Lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et viens ensuite présenter ton offrande. Tranquille conseil avec des extensions judiciaires, Jésus dans nos mœurs. Et sur nous, le regard de Dieu… est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice et se pervertit, et meurt dans cet état, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. Le Christ appelant notre attention sur la totalité de nos comportements, de notre vie : la clé de notre proximité à lui est dans notre conduite pratique, la rémission toujours possible, la cohérence et la sincérité comme un absolu et dans ces dispositions, le bénéfice constant et jamais mérité, jamais de droit, mais toujours de nature, le bénéfice du pardon divin : oui, près du Seigneur, est l’amour, près de lui abonde le rachat.
matin
Sécurité, démographie, pétrole, évidence que les deux rives de la Méditerranée sont solidaires. Aucun élément n’est dissociable dans la relation. Le racisme ou le refus d’imaginer els solutions pour accueillir et intégrer les immigrants est la négation pure et simple de tout dessein ou partenariat stratégique avec le sud. Guéant hier soir annulait par prétérition Juppé au Conseil de sécurité. La force d’une diplomatie, c’est sa cohérence, sa non-contradiction, et évidemment elle s’évalue en résultats, soit pratiques, soit plus encore en ce qu’elle contribue à donner une image belle et forte d’un pays aux autres. Je suis de plus en plus enclin à étendre cela à la politique intérieure : le bon gouvernement n’est pas à juger selon des résultats de gestion, toujours à reprendre à mesure des circonstances, des usures et des engouements, des progrès de mentalité et de technologie, il est à juger dans l’image qu’il donne de la France aux Français, dans la confiance qu’il donne aux Français d’eux-mêmes et de leur capacité à répondre de l’époque qui leur est contemporaine.
Quelqu’un qui ne bêtifie ni ne béatifie, un homme de foi est d’abord un homme : « Nous sommes terrorisés », confie l’évêque japonais de Sendai, dans une interview à Radio Vatican . ROME, Jeudi 17 mars 2011 (ZENIT.org) - « C'est très dur, nous traversons de très grandes difficultés », a confié à Radio Vatican Mgr Martin Tetsuo Hiraga, évêque de Sendai, le diocèse le plus touché par le séisme et le tsunami qui a dévasté le nord est du Japon, le 11 mars dernier. « Dans les lieux touchés par le tsunami, la situation est vraiment terrible », a-t-il expliqué. « Les églises, les paroisses sur la côte, touchées par le tsunami, sont très éloignées de Sendai », si bien que « nous qui vivons à Sendai, nous n'avons pas encore réussi à joindre ces églises, parce que nous ne pouvons pas utiliser les lignes téléphoniques ». Mais « la situation n'est pas meilleure pour nous qui vivons à Sendai », a-t-il ajouté. « Nous sommes terrorisés, je dirais simplement cela ». « Nous sommes perdus : comment faire face à cette situation, comment dépasser cette tragédie ? », s'est interrogé Mgr Tetsuo Hiraga. « J'espère que les gens de ma paroisse, que tous les Japonais seront capables d'affronter cette situation et de se relever de cette tragédie effroyable ».
fin de matinée
Tout gâcher par de la gloriole et la revendication des initiatives ?
début d’après-midi
La grande partie commence. Khadafi annonce un cessez-le-feu. Qu’est-ce que cela veut dire, les choses ne seront abouties qu’avec son départ. Ou la partition, qui correspondrait d’ailleurs à l’histoire, même récente. Pour la première fois, l’Union européenne – poussées par la France et la Grande-Bretagne plus clairvoyantes qu’en Juillet-Octobre 1956 – contribueraient à un changement positif de régime dans le monde arabe. L’opinion libyenne, à entendre un Libyen réfugié en Tunisie et faisant d’habitude la navette entre les deux pays, est craintive : elle veut la fin de Khadafi mais elle redoute un scenario irakien : a-t-elle tort ? oui, car qui occuperait la Libye ? Silence paradoxal (ou prudent) de l’Italie. Souvenir peu agréable de Rommel pour l’Allemagne. Un ensemble de peuples aussi chargés d’histoire que les Européens aura toujours tendance à conduire au rétroviseur.
Le plus positif, s’il est possible, se mesure aussitôt en Côte d’Ivoire : Gbagbo a compris que son tour peut venir, le voici lui aussi appeler au dialogue, avec les « rebelles » certes, mais au dialogue : trente morts hier, à son initiative.
Leçon enfin : les institutions établies par le traité de Lisbonne ont été invisibles et inopérantes, ce sont les Etats-membres qui on tout opéré, et l’on a eu le jeu des mécanismes de Maastricht, l’abstention constructive, notaamment de l’Allemagne, permettant à la France et à la Grande-Bretagne d’agir. Ce défaut d’institutions communes reste cependant une lacune, mais celles-ci n’ont d’intérêt pour notre ensemble que si elles sont dotées de pouvoirs propres, donc en prise directe sur les citoyens et l’opinion dans l’Union. Reste aussi le problème – ultime mais pas théorique – d’une démocratie entre plusieurs peuples, comme d’ailleurs à l’intérieur d’un peuple : la solution, le bien commun ne sont pas toujours perçus par une majorité, vg. les acclamations de l’accord avec Hitler à Munich, la moue désespérée de Daladier, dont l’avion de retour survole la foule au Bourget, quels c… ! Lui avait compris, mais que pouvait-il ?
fin de journée
Sarkozy a encore de la ressource parce qu’il est cynique et parce qu’il a le sens des situations. C’est ce qui, dès Janvier 2005, dans une ambiance que n’avaient pas encore rendu déllètère pour Chirac le non au referendum de Mai et son accident cérébro-vasculaire de Septembre, lui permit de tout anticiper en caricaturant l’hôte de l’Elysée, plus occupé à durer qu’à gouverner. Il va utiliser à fond l’affaire de Libye – comme VGE tenta d’impressionner les hésitants à la veille du second tour de 1981 en évoquant sa décision, hors de tout mandat international, d’intervenir àKolwezi. Il s’est séparé de ses fidèles les plus notoires, chaque fois que ceux-ci l’ont tant soit peu gêné : Devedjian pour son fils, Hortefeux et Estrosi pour des propos que tient maintenant Guéant. Celui-ci sera débarqué s’il faut lâcher du lest encore pour 2012. Et le « génie » du prince régnant, c’est de métamorphoser ceux qui l’approchent : qui eût pensé – parmi ses collègues préfets – que Claude Guéant tiendrait les propos de Jean-Marie et de Marine Le Pen, textuellement ?
[1] - Ezéchiel XVIII 21 à 28 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Matthieu V 20 à 26
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