dimanche 13 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 13 mars 2011


Dimanche 13 Mars 2011

Prier … au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprt, Dieu de tous. Eloah, Elohim, Allah, Jésus pour l’histoire humaine. [1] Le pain du diable, belle expression de ce Père de l’Eglise. Jésus tenté, comme Eve et Adam, l’incarnation au possible pour retrouver la proposition de divinité et la création à la ressemblance, le dessein et la situation originels. Il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit…alors le démon l’emmena… le démon l’emmène encore… alors le démon le quitte. Même auteur mais mouvementation et diversité apparente des tentations, de la tentation. Satan propose du terre-à-terre. Jeu caché, si tu es le Fils de Dieu, il est sidérant que depuis dux mille ans, tant ait été écrit et glosé sur la conscience ou pas que le Christ avait de sa divinité, ou que l’on se soit tant interrogé sur cette identité de Jésus. La question du « diable » postule cette divinité, puisqu’elle n’est posée que pour prendre prise. A la troisième fois, Jésus biaise, il n’a jamais voulu – humainement, même à son procès – répondre à la question de sa divinité : à nous de voir, entendre, prier, accepter, adorer. La réponse vaut autant pour Lui-même que pour Satan : c’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras. Jésus ne répond que par l’Ecriture, elle est une unique prophétie, continue, prophétie de Lui-même, par tous et par Lui. Enseignement choisi cependant : vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieutu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu, mise à l’épreuve que sont notre incrédulité et surtout notre désespérance… c’est lui seul que tu adoreras. Quarante jours au désert décapent : de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. Placé en exergue : le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure.

matin

2002-2012, le Front national probablement au second tour. La situation de 2002, c’est-à-dire une élection sans débat mais qui sanctionne le sortant, Lionel Jospin assurément intègre mais indécis et timide pour les grandes décisions systématiquement reportées à la suite de sa très probable élection présidentielle, Nicolas Sarkozy éliminé par les idées-mêmes qu’il avait cru avantageux pour lui et son camp de cultiver en les prenant aux extrêmes, ce sera l’explication des siens, alors qu’en réalité c’étaient bien ses idées de nouveau venu, d’autodidacte et de parvenu. J’ai jugé en 2002 qu’il n’y avait pas le moindre risque que Jean-Marie Le Pen entre à l’Elysée, il n’a d’ailleurs pas gagné une voix d’un tour à l’autre et a été incapable d’exploiter sa position électorale, son rang de classement surtout, il n’y avait donc aucun barrage à édifier, je n’ai pas voté Jacques Chirac mais blanc. Je fera de même en 2012, ne votant pas Strauss-Kahn si ce doit être lui.

La contagion libyenne : le Yémen et la Côte d’Ivoire. C’est-à-dire la force et le sang répandu.

A ma surprise totale, Khadafi qui semblait Hitler émergeant une dernière fois de son bunker dans Berlin en ruines quand on le vit, flou et silhouette lointaine, au haut d’un immeuble haranguer de vagues troupes de militants à Tripoli, il y a dix-douze jours, a eu la ressource de rameuter des soutiens puis des troupes puis finalement, terreur ou sursaut de loyalisme et de fanatisme ? la moitié de la Libye contre l’autre, avec chars, avions et bateaux. Brega serait tombée, alors qu’il y a huit jours les opposants semblaient contrôler les trois quarts du pays et apporter le combat final dans la capitale, Brega, la raffinerie principale du producteur libyen, et le fournisseur d’électricité à Benghazi. Sans un secours militaire immédiat, l’opposition sera réduite et son gouvernement de transition balayée, avec les purges sanglantes que cela signifie, et une exportation dee l’ancien système vers l’est égyptien et vers l’ouest tunisien où les régimes de l’avenir se cherchent encore. Les Etats-Unis prétendaient n’exclure aucune option, il y a dix jours, ils n’interviennent toujours pas, l’Union européenne ne partage pas l’analyse ni surtout les propositions de moyens des Anglais et des Français. La Ligue arabe est sans force, elle prie les Nations Unies, de… A la riposte militaire, Khadafi ajoute la propagande : il laisse entendre qu’il a participé au financement de la campagne présidentielle de Sarkozy : on va revenir à Woerth… on va reconstituer la séquence des infirmières bulgares et du premier voyage politique (le dernier aussi) de Cécilia cornaquée par Guéant là-bas puis en Bulgarie, et l’on découvrira que la visite d’Octobre 2007 était pré-payée au printemps de l’élection…

L’exemple … la Tunisie faisait école de renversement des dictateurs, la Libye incite au Yémen à tenir. Balles réelles à Aden, Saleh qui semblait fléchir il y a une semaine et accepter de partir à terme échu, se maintient inconditionnellement. Et surtout la Côte d’Ivoire quoique les vases soient moins communicants… Les partisans de Ouattara conquièrent des villages et des pays vers l’ouest tandis qu’hier Gbabgo prenait le contrôle du quartier d’Abidjan votant pour son adversaire. Et le 8, fête de la femme, il y aurait eu des morts.

soir

Les portraits-photos de Juppé et de Strauss-Kahn, assortissant des dépêches de l’A.F.P. : un Jupé adouci, une réunion en Hongrie, portant lunettes, mais très vieilli. Le portefeuille accepté non comme tremplin mais comme ultime jouissance du pouvoir, avant une retraite complète ? Quant à Strauss-Kahn, la silhouette courte et lourde est une contre-élégance, après un homme trop petit et mal proportionné à la présidence de la République, une sorte de balourd disgrâcieux, mais le visage ne rachète rien, toujours ce syndrome si répandu d’un œil – le gauche, pour D.S.K. – plus petit, presque fermé que l’autre.

Japon, on ne voit pas clair, sinon que la pénurie d’électricité est probable : une centrale électro-nucléaire sur cinq (11 sur les 58 du parc national) est à l’arrêt. A la télévision, en boucle, un moment de discours à la Diète, est-ce le Premier ministre ? jeune, visage dur, et totalitaire mais énergique, instrumental.

Les dépêches AFP sur la Libye, retournement complet de situation, il fallait donner l’assaut il y a huit jours à Tripoli, c’est aujourd’hui fini, mais qui a requinqué le dictateur ? qui lui a fourni armes et bagages ? l’Arabie saoudite ? recevant elle l’appel à la solidarité contre Oussama ? Probable, et Israël aussi qui riposte en colonisant à tour de bras parce qu’on lui a assassiné quatre des siens, sans doute en infraction précisément à propos de ces logements. Ces extrêmes, ces ennemis intimes qui se prêtent main forte, car en commun, le plus fort : subsister… l’effondrement ne sera que plus vertigineux, mais quel inconnu alors car la démocratie qui surgira ne nous sera pas familière. La nôtre d’ailleurs est tellement à rendre sincère.

Couriellé à Jacques Myard ma manière de rececoir son admonestation à quelques évêques, inquiets du débat sur la laïcité. Comme Benoît XVI absolvant NS en Septembre dernier – mais sans se faire entendre de l’épiscopat français. – Boubakeur a reçu hier Copé, celui-ci le fait savoir : rassurer…

----- Original Message -----
From:
Jacques Myard
To:
Jacques Myard
Sent: Friday, March 11, 2011 12:32 PM
Subject:
Communiqué : Débattre sur la laïcité, une nécessité !

COMMUNIQUE DE PRESSE de Jacques MYARD
Député UMP
Président du Cercle Nation et République

A/S Débattre sur la laïcité : une nécessité !
La laïcité est au cœur du pacte républicain et du vouloir vivre ensemble. En conséquence, débattre sur la laïcité, c’est réaffirmer le pacte républicain, et lutter pied à pied contre toutes les intolérances et les exclusions, dès lors que chacun en respecte les règles et surtout l’esprit !
Aussi est-il regrettable que certaines personnalités religieuses s’expriment contre ce débat, car la laïcité est justement la garantie de la liberté de conscience et la garantie de la liberté religieuse.
Refuser de débattre de la laïcité, c’est acter l’effacement de la République face aux communautarismes de tous bords qui veulent imposer leurs conceptions religieuses dans la société civile et publique.
Ceux qui se disent menacés par un débat sur la laïcité jouent un double jeu dangereux.
Jacques MYARD rappelle qu’il co-préside le groupe d’études sur la laïcité à l’Assemblée nationale avec ses collègues Jean-Pierre BRARD (GDR), Georges BATAILLE (SRC) et Nicolas PERRUCHOT (NC).


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Jacques Myard
Sent: Sunday, March 13, 2011 10:32 PM
Subject: Re:
Communiqué : Débattre sur la laïcité, une nécessité !
Pièce jointe : Lettre à M. Nicolas Sarkozy, président de la République a.s. chrétiens au Proche-Orient & populations migrantes dans l’Union européenne . en date du 8 Mars 2011

Cher Député-Maire,

il me semble que vous menez là un mauvais combat, peut-être sur ordre, qui ne rend certainement pas service à la majorité parlementaire et qui ne rend pas service non plus au pays. Un combat qui me paraît surtout donquichottesque car la laïcité n'a pas d'ennemi en France, elle fait consensus pour tous les responsables religieux ou autorités morales. Critiquer ces dernières, et notamment ceux des évêques qui déplorent que les politiques gaspillent du temps et de l'énergie à ce genre de débat au lieu d'imaginer des solutions rapides pour nos problèmes de vie concrète qui sont le chômage, l'inflation des prix alimentaires et de l'énergie, en fait une paupérisation s'accélérant et frappant de plus en plus de nos compatriotes - me paraît une mauvaise réplique. Au contraire, leurs rappels au bon sens et à ce qui unifie le pays, est utile et vous donne d'ailleurs la manière de ne pas rééditer le fiasco du débat sur l'identité nationale : comment d'ailleurs, Simone Veil, étant qui elle est, a-t-elle pu cautionner une telle appellation pour un portefeuille ministériel en présidant le comité de soutien du candidat Nicolas Sarkozy ?

Vos expressions sont malheureuses.

Personne ne se sent menacé par un tel débat, il est tout simplement inutile. Je suis catholique pratiquant et je ne me connais de menace dans ma foi et dans ma pratique religieuse que moi-même, ce qui ne regarde personne que celles et ceux dont j'ai responsabilité familiale ou par rencontre. Mais c'est par bon sens, par humanisme et par conviction de ce qu'est fondamentalement la France - vis-à-vis d'elle-même et dans l'intelligence et le coeur de tant de gens dans le monde d'hier, d'aujourd'hui et de demain - que je m'élève, comme beaucoup de chrétiens, contre la stigmatisation des étrangers, des sans-papiers, des gens du voyage. J'ai été scandalisé par le discours de Grenoble, j'ai soutenu la Commissaire européenne compétente. Comment peut-on aller au Puy-en-Velay après avoir prononcé un tel discours ? j'ai été très heureux des déclarations des évêques de Vannes, de Belfort et de l'archevêque de Toulouse, cet été. Je n'ai pas lu les déclarations que vous critiquez et serai heureux de les recevoir de vous, d'avance j'en suis fier. Je note d'ailleurs qu'il n'y a pas que des prélats catholiques s'inquiétant de la politisation d'une notion consensuelle : Rama Yade ancienne ministre, et maintenant le "conseiller à la diversité" de l'Elysée. Et cette inquiétude est aussitôt sanctionnée par le renvoi : liberté de débat dans la majorité dont vous voulez continuer de faire partie ? A supposer que vous vouliez donner un gage mais à qui ? en échange de cette grande et belle liberté de ton que j'apprécie de vous sur d'autres sujets.

Laïcité, donc... mais alors pourquoi aller si souvent au Vatican ? je parle de l'actuel président de la République ? et abuser de la courtoisie du Souverain Pontife dont j'aurai aimé qu'il n'honore pas l'Elysée de son auguste présence pendant sa visite pastorale en France puisqu'aussi bien une autre autorité religieuse n'y avait pas été reçu : le Dalaï-Lama, et qu'il ne revienne pas à l'automne sur son premier mouvement réprobateur à apprendre le discours de Grenoble. Le général de Gaulle - modèle s'il en est d'un président chrétien mais respectueux de la laïcité, loi de l'Etat - ne communiait jamais en public, mais ne manquait pas une messe dominicale à l'étranger, même en pays communiste, se rendant alors dans la paroisse française locale, presque toujours Saint-Louis-des-Français depuis les dotations de Louis XV. C'est également pendant ses mandats que la messe fut dite en privé pour Madame de Gaulle et lui, par un de ses parents de sang. Et puis la simple rigueur morale. Quelles convictions personnelles a l'actuel président, deux fois divorcé et qui ne pratique pas ? Nicolas Sarkozy est mal placé aussi bien pour n'être pas suspect d'instrumentalisation électorale de ses visites à Rome ou dans des hauts-lieux chrétiens en France, que pour la morale familiale. Cette couverture de Match : enfin une famille d'aujourd'hui à l'Elysée, le président s'installant, l'épouse de l'époque aussi et quatre ou cinq enfants, de l'un ou de l'autre, pas un seul du même lit... tous ces ministres hommes ou femmes, en compagnie ou concubinage, non mariés... exemple pour la société française et sa cohésion. Il est vrai qu'il n'y a pas qu'à l'Elysée ni au gouvernement, et que les importants de l'opposition sont aussi en vie affective évanescente.

Laïcité... mais en Alsace et en Moselle, nous avons toujours le concordat et donc une fonction publique des religions.

Le pacte républicain ? on a commencé de ressasser les "valeurs républicaines" depuis la dissolution de 1997 et la montée électorale du Front national plus seulement aux élections présidentielles, mais désormais locales : les régionales de 1998, le Front faisant "repasser" Charles Millon. Que sont-elles ces valeurs, qu'on ne définit pas, ni à droite ni à gauche ? sinon des "valeurs humanistes" de générosité, de respect mutuel, d'état de droit et de respect des droits de l'homme. Les valeurs de tout homme droit, juste, conscient. Pas très original. Il n'y a pas de pacte fondant la République. Il y a eu une évolution électorale à partir de 1871 et un régime innommé dont le nom tout trouvé : la chose publique, est synonime ou peut l'être de bien commun. S'il y a un pacte républicain, c'est tout simplement l'amour des Français de toutes provinces et de toutes origines ethniques pour l'acquis historique et pour la merveilleuse qualité de notre territoire, pour notre équilibre national, notre maturité collective : c'est un pacte français tout simplement, traduisant à chaque génération une adhésion à la France de toujours, les droits de l'homme, les libertés publiques et individuelles, le sens de l'universel, une culture accueillante et structurante. Or, précisément le mandat initié en 2007 défigure cette France et bien des Français, dont moi, en sont réduits jusqu'en 2012 à distinguer la France de ses dirigeants actuels, de leurs thématiques qu'ils croient de bons rapports électoraux (alors que c'est le strict contraire qui se confirme).

Vous lisant, je constate un fort point d'accord : le refus des communautarismes. Mais ceux-ci me semblent de plus en plus produits par le système dans lequel nous vivons. Une excessive courtisanerie envers le CRIF : depuis une vingtaine d'années, et surtout depuis le discours de 1995 de Jacques Chirac, à l'encontre de toute la tradition française depuis 1945, maintenue par chacun des successeurs de droite ou de gauche du général de Gaulle, faisant porter la responsabilité de la shoah et du statut des juifs à la France en tant que telle, quelques Français juifs, ceux qui se veulent en vue, ont initié un groupe de pression sur le discours public et sur la politique extérieure de la France, ce n'est à l'avantage ni des Français de tradition juive ni d'Israël qui gagne à être appelée à la modération et à l'imagination de l'avenir par les principales diaspora juives dans le monde, la français et l'américaine. Et c'est évidemment un empêchement à penser librement les questions de Méditerranée et de Proche-Orient. Raymond Barre en a eu peut-être sa vie abrégée tant a été forte la cabale. A l'inverse, on communautarise de force nos compatriotes originaires du Maghreb et on les fédère selon des critères contestables en arabes et en musulmans, ce qu'ils ne sont pas forcément, alors qu'ils se sentent Français. Idem pour les originaires d'Afrique. Tous ont versé du sang pour la France de toujours et la décolonisation - en fait - était une prise de nous-mêmes au mot par nos sujets nous mettant au défit de pratiquer nos valeurs à leur bénéfice, à eux aussi. Germaine Tillion et Gisèle Halimi, notamment, l'ont admirabalement dit, Ferhat Abbas aussi, Senghor sublimement, Moktar Ould Daddah politiquement.

Le débat sur la laïcité ne va pas éradiquer cette tendance trop encouragée par les pouvoirs publics ces temps-ci, pour monter en épingle l'une, pour stigmatiser d'autres. Et je ne compte pas ces communautés de fait que sont nos quartiers déshérités. ou des couches d'âge. Chercher l'exemplarité mais selon quels modèles visibles ? et faire aboutir - c'est le risque sinon le but du débat annoncé - à la répression parce qu'à défaut de modèles et d'exemples vécus et à montrer, il y aurait au moins des peines exemplaires, c'est se tromper en psychologie élémentaire et sur la manière dont "fonctionnent" ceux que ce débat veut mettre au pas ou puinir d'exister. La laïcité a été votée et finalement acceptée dans une France qui se ressaisissait de son désastre et s'était réarmée moralement, qui sortait de l'affaire Dreyfus, saisissante antithèse de ce que nous vivons aujourd'hui avec la shoah dans les médias presque tous les soirs. Elle s'est fondée en même temps qu'une des versions contemporaines de notre nationalité étendue aux ressortissants de notre Outre-Mer, dans les tranchées de 14-18 et par la dernière grande victoire proprement française. Nous ne pouvons continuer en tant que nation qu'avec un grand projet pour nous-mêmes et pour le monde : le couplet de l'adaptation et du modèle étranger imposé par des dirigeants qui n'ont pas les soucis ni les drames quotidiens de ceux à qui ils reprochent leur archaïsme, n'est pas mobilisateur. Parce qu'il n'est pas nous. Un président qui ne peut parler en plein air depuis presque le début de son mandat, qui n'a plus jamais bénéficié d'une majorité de confiance dans les sondages dès le neuvième mois de l'exercice de ses fonctions, ne peut entraîner ni symboliser. Quand rien ne cristallise plus, faute de saint Louis sous son chêne à Vincennes ou de la haute stature morale d'un de Gaulle, les Français s'éparpillent et se dispersent, et leurs dirigeants font de la croissance externe pour les entreprises et de la boîte à idées pour les politiques soumis aux communicants.

Ce qui est donc à souhaiter, mais qui n'est pas du tout d'initiative de l'Etat - lequel au contraire s'en trouvera interpellé, sinon même censuré, du moins tel qu'il est orienté ces dernières années - c'est que l'ensemble des pratiquants en France de quelque religion ou grande morale que ce soit s'unisse et donne à leurs responsables nominaux toute latitude pour imposer à notre société, à notre vie publique, à notre existence collective un sens, aujourd'hui se perdant, des grandes valeurs fondant, sécurisant et structurant l'homme, sa famille et sa vision des choses et du monde. Le pays est sans repère, sans autorité morale - nos commentateurs, philosophes, littérateurs ne véhiculent plus rien - l'argent est un absolu avec ses chemins que sont la cooptation, l'exploitation héréditaire de la notoriété, le recel d'abus de fonction (les grandes entreprises sont aux mains de hauts-fonctionnaires défriqués et devenus chantres du privé). Pour lui donner des repères, pour soutenir ce retour à de grandes initiatives, de grandes influences dont les générations précédentes bénéficiaires ou qu'elles surent faire émerger, il faut des personnalités de grande tenue : je n'en vois presqu'aucune par les régnants de la politique, de l'entreprise, de la finance, de la culture et d'abord de l'Etat. Nous refondant sur notre essentiel, nous trouverons facilement les modalités pratiques pour résoudre quantité de questions et sans en camoufler ce que celels-ci recouvrent.

La laïcité n'est pas une question ni un débat ; elle est une réponse, très valable et libertaire. Elle peut être comprise - et aimée - comme une foi dans l'homme, ni athée ni intégriste mais cherchant librement, sans discrimination à se bien conduire et à se dévouer pour le pays. J'ai eu le bonheur d'accompagner quelques-uns de ce type, d'anciens ministres du général de Gaulle ou de grands serviteurs de notre Etat. La nécessité est là, retrouver des exemples parmi ceux qui nous dirigent. Force est de constater que ce sont les contestataires dans votre majorité ou ces prélats dans l'Eglise de France qui - actuellement - passent le flambeau. Qui fait salle comble en ce moment ? Stéphane Hessel et Lonsdale. Ce ne seront pas Coppé et les préposés de l'UMP au colloque d'Avril prochain, appelé à attendre un énième discours fondateur.

N'apostrophez pas, cher député-maire, en tout cas pas au nom de cette urgence et de cette nécessité pour colleurs d'affiche. En revanche, si vous pouviez vous joindre à mon appel au président de la République pour que notre pays saisisse le Conseil de sécurité et le fasse débattre puis décider de la situation des chrétiens au Proche-Orient, ce serait bien. La laïcité, si elle est le vecteur généreux de la tolérance, s'appliquerait bien à la protection de coreligionnaires qui ne sont pas du tout inquiétés traditionnellement en terre dite d'Islam, pas davantage que la fille aînée de l'Eglise ne saurait s'émouvoir qu'il y ait chez elle des mosquées : ne fit-elle pas flotter son drapeau et appliquer le Code civil autour des mosquées dans son empire d'il n'y a pas longtemps ?

Il n'y a - en ce moment - que votre parti qui cherche à imposer ses façons de voir : ni l'opposition, ni les pratiquants des grandes religions monothéistes ou des morales, venues ou non d'ailleurs, n'en font autant. Le danger vient de nos dirigeants, pas de certains de nos compatriotes ni de nos hôtes étrangers.

Chaleureusement à vous lire ou entendre.

[1] - Genèse II 7 à 9 & III 1 à 7 ; psaume LI ; Paul aux Romains V 12 à 19 ; évangile selon Matthieu IV 1 à 11

Aucun commentaire: