mardi 29 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 29 mars 2011

Mardi 29 Mars 2011


Prier [1]… la parabole de la miséricorde. Elle est provoquée par Pierre, le futur renégat et chef de l’Eglise à naître. Le Royaume des cieux est comparable à un roi…pas à un lieu, mais à une personne. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. Prière d’Azarias, dans la fournaise, un martyr, un homme qui a tout donné, sacrifié, implore cependant le pardon pour lui et pour son peuple, portant en fait tout son peuple : ne nous retire pas ta miséricorde pour l’amour d’Abraham ton ami, d’Isaac ton serviteur, d’Israël ton élu… accueille-nous cependant avec notre âme brisée et notre esprit humilié… Assurance de conversion intime ? Et maintenant, de tout notre cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous recherchons ton visage. Ne nous laisse pas dans le déshonneur, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Prier… (Jean Paul II, homme de prière). La prière des apôtres – la prière est consciente d’elle-même, je sais quand je prie, et ces lignes, ces minutes ne sont jamais qu’une des entrées possibles, qu’un des seuils, Dieu nous prend pour Le prier n’importe où n’importe quand – la prière des apôtres : Seigneur, apprend-nous à prier… Seigneur, augmente en nous la foi… montre-nous le Père et cela nous suffit.

début de journée

Rumeur, selon France-Infos. Martine Aubry ne se présenterait pas à la primaire socialiste si DSK y va. Je courielle aussitôt à la Première.

Subject: par pitié pour les Français

Chère Première, ne vous effacez pas devant DSK. La droite se cherche un substitut, explicite ou pas : elle l'a en DSK, comme elle l'avait en Rocard. Un programme de gauche est d'abord

1° la restauration de la démocratie

1° ex aequo l'abolition de tout ce qui a été légiféré et réglementé (dans la pagaille et par contrainte) depuis Juin 2007

ensuite et tout naturellement

2° les grands acquis du modèle français (tripartisme, reprise de la solidarité nationale, donc retraites etc. réforme fiscale, plan, décentralisation et aménagement du territoire)

3° une audacieuse proposition européenne, aux opinions nationales par-dessus les dirigeants.

Supplication citoyenne.

Débat d’éditorialistes comme chaque matin, sur cette chaîne de radio. Tréard à tous les créneaux médiatiques depuis quinze jours à croire qu’il est seul au Figaro, tout en n’y mettant pas les pieds… Et en face, le faisant fonction de journaliste de gauche. Diagnostic… jamais une majorité n’a été aussi en désordre et divisée. Sarkozy, tout simplement, pas l’homme qu’il fallait là et quand il le fallait, l’homme qui devait rassembler les Français et répondre de la nécessaire reconstruction. Et comble, il n’a pas même su conserver la maîtrise de sa majorité, il a divisé son parti et n’en a plus le contrôle.

Très frappé hier soir par les positions du Vatican appelant à la paix et au dialogue en Libye (du Benoît XV tout pur… pendant la Grande Guerre) puisque c’est ainsi maintenir Kadhafi au pouvoir. Positions saluées et relayées par l’épiscopat local dont les ouailles ne doivent – peu nombreuses – se composer seulement que d’expatriés religieux ou humanitaires pour ce qui est de la Libye, et correspondant à ce que je reçois, je l’avais questionné, de mon neveu par alliance qui est natif du Tchad, le sud chrétien.


midi Le député-maire de Maisons-Laffite…


A/S UMP : cessez le feu et débattons!


Est-ce que la machine à perdre s’est remise en route de manière totalement imbécile ? C’est à le croire…Où est le problème de débattre de la laïcité ? La laïcité est au cœur du pacte républicain. Si certains se sentent affectés par ce débat, c’est à eux et à eux seuls de mettre leur comportement en adéquation avec le principe de laïcité.En conséquence, il n’y a pas lieu de faire de procès d’intention sur des stigmatisations éventuelles, mais c’est bien à nous tous de réaffirmer et de faire respecter en les appliquant les principes qui nous permettent de vivre ensemble au delà des croyances de chacun. Libre à ceux qui ne veulent pas débattre de s’abstenir. Ils laisseront passer le train de l’histoire car ce débat est stratégique pour préserver et promouvoir notre vouloir vivre ensemble !

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Sent: Tuesday, March 29, 2011 12:42 PM

Subject: Re: Communiqué UMP : cessez le feu et débattons!

C'est les délais du dénouement qu'il faut abréger. Sarkozy n'a pas été lk'homme qu'il fallait, il a divisé le pays, détruit le peu de structures qu'il avait encore en 2007, il ne sait même pas garder le contrôle de son parti. Ne parlons pas d'une majorité, il y a simplement une majorité parlementaire qui n'est plus représentative de l'opinion du pays.

L'U.M.P. a la chance insigne d'un candidat de rechange, qui est des siens, et qui n'est pas "compromis" avec le sarkozysme : Alain Juppé.

Poussez Sarkozy à la démission faisant anticiper l'élection présidentielle, ou au moins à la décision de ne pas se représenter. Poussez Fillon à presser Sarkozy dans ce sens.

S'il doit y avoir débat, c'est seulement pour le candidat de rechange : Juppé incarnant le changement ou, si l'on veut une continuité : le Premier ministre en place.

Le "tous unis derrière" et "il y a encore loin du scrutin, d'ici là, tout peut... etc..." est de la méthode Coué. Vous le savez et depuis dimanche soir - ce qui est tardif - tout le monde le sait dans l'U.M.P.

Quant au centre, dans le parti présidentiel, il a vocation à la sécession : VGE en 1966, Bayrou en 2002, Borloo en 2012.

Et le Parti socialiste se dirige vers une candidature plaisant à la droite : DSK. Vos électeurs ont donc l'alternative : un nouveau candidat UMP et l'absence d'une gauche de conviction. Ce n'est pas si mal... Bien amicalement.

Qu'en disent vos électeurs ?

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Sent: Tuesday, March 29, 2011 2:04 PM

Subject: Re: Communiqué UMP : cessez le feu et débattons!


Je n'ai, au vrai, répondu qu'à la première ligne de votre communiqué.

Pour la suite de votre texte,

1° personne ne met en question la laïcité, sinon un excès de présence requise de l'Eglise, y compris dans les villages, pour les monuments aux morts et autres, et des voyages au Vatican pour ce qui n'est pas d'Etat mais de pure révérence (béatifications, diverses). Ce fut un débat au temps des concordats et de la fondation d'une République qui malgré le ralliement recommandé par Léon XIII, paraissait devoir rester combattue, notamment en éducation des enfants, par les catholiques et la hiérarchie. Ce n'est plus le cas.

2° qu'est-ce qu'un débat s'il s'agit avant tout soit d'avoir les spectateurs avec soi, soit de contraindre l'autre à reconnaître qu'il a tort ? un débat a pour but d'éclairer une question, s'il est besoin, et de parvenir à un consensus dans les acceptions, et le cas échéant pour l'application et toutes suites à donner.

Ce qui suppose aussi que le meneur de jeu soit faiseur de sérénité. Ce ne peut plus être l'actuel - au moins depuis le discours de Grenoble.

Reportez-vous à l'un des rares bons discours de Chirac, celui relatif aux émeutes dans nos banlieues en Novembre 2005.


soir

Les ondes sont accaparées – pour le peu que nous ayons pris la radio en famille…notre fille tient aussi à son temps d’antenne chansons et autres, nostalgie, surtout – par les dissensions, mises au point, etc… dans l’U.M.P. Hier soir, Sarkozy aurait dû convoquer Fillon et Copé ensemble pour qu’ils fassent semblant de ne plus rivaliser. – Tandis que quarante pays se réunissent : « alliés », à Londres, à propos de la Libye, que Fukushima échappent à tout contrôle. – A la Chirac en Septembre 2011, Sarkozy est le premier à aller au Japon, ce sera après-demain. Je suis, au contraire, saisi par un livre glâné en vide-grenier : « la biographie autorisée » d’Adenauer [2], composée avec son accord et selon enquêtes auprès des témoins de sa carrière et aussi de son enfance puis de sa vie privée. C’est fascinant : quelques révélations pour qui admire le personnage depuis toujours, en tout cas depuis de Gaulle, et 1961-1962 : le traitement des Nazis pour le compromettre, en 1934-1936, comme s’ils avaient pressenti que ce serait leur successeur ; une conversation avec Churchill en 1951, qui le croit Prussien et qui ressasse que la France est plus faible que l’Allemagne, ce à quoi n’adhère pas le Chancelier ; une des conditions qu’aurait mises PMF à son soutien de la CED, lors de la réunion à Bruxelles : un droit de retrait en cas de réunification allemande. Il y a surtout cette familiarité avec un chrétien, un homme de conscience de soi mais de devoir, de rigueur, de discrétion. On admire la personne encore plus que la politique, c’est cela qui redresse, fait l’empathie. Livre tonique, faisant sortir de la médiocrité où nous nous enfoonçons de plus en plus en France. D’ailleurs qui écrit un bon livre politique, chez nous, en ce moment : Chevènement semble avoir commis quelque chose de bien, mais sans succès de librairie. Il y a eu Hessel. Je lirai Dupont-Aignan, mais la probabilité est que l’écrit soit chez lui moins bon que la chaleur et la sincérité du tête-à-tête. Plan de deux notes que je rédige d’ici la fin de la semaine : voir clair et le communiquer. Relartions internationales, situation de notre pays vis-à-vis de lui-même, bien plus que des autres, ou même des événéments à l’étranger.

International et étranger : Retour au multiple, mais sens encore incertain de l’Histoire I – Ceux qui savent se révolter II – Ceux qui dirigent III – L’échec des cycles de négociations IV – Les abcès de fixation Point commun, les droits de l’homme Les aplications géographique V – La disparité des traitements VI – Gouvernance ou démocratie mondiales ?

Intérieur du pays : Observations et suggestions sur la situation française I – Dénominateur et résultat communs de ravages divers II – Les partis ont le choix mais pas le pays III – Mouvement social et pouvoir politique IV – La réforme morale V – La nécessaire mûe du système européen Il n’y a plus d’entreprise, mais un système VI – nuit

Ce que je reçois d’un ami familier de l’Afrique :


qui se passe dans les pays arabes est bien difficile à analyser. Que des chefs d’Etat ou de gouvernements se soient émus de la situation en Lybie, on les comprend lorsqu’on sait comment le guide suprême réprima des mouvements à Benghazi, il y a plusieurs années mais la raison d’Etat prend vite le dessus…

Observez deux pays du Moyen-Orient : le premier a moins d’un million d’habitants, n’est pas (ou plus ?) un pays pétrolier mais est connu pour sa compétence financière puisqu’il a été par exemple pionnier en matière de finance islamique. La majorité des habitants du BAHREIN sont chiites mais le souverain est sunnite. Pour éteindre la rébellion, l’armée saoudienne et la police des Emirats ont été appelées à la rescousse et la réaction américaine pour ne pas dire internationale a été timide puisqu’on a appelé le pouvoir à la ‘retenue’. La Syrie, elle, est d’une autre dimension (22 millions d’habitants). Sous l’étiquette baathiste, une famille alaouite, les ASSAD, règne en toute impunité sur ce pays. BACHAR, le fils de HAFEZ, a bien essayé une timide libéralisation mais son entourage l’a rapidement ramené à une vision plus pragmatique d’un pouvoir que l’on dit cruel et corrompu.

Dans les deux cas, les enjeux géostratégiques dépassent – et de loin – un ras-le-bol d’une grande partie de la population qui, en Syrie, vit sous un régime policier et d’exception depuis 1963 puisque depuis cette date l’état d’urgence a privé les citoyens de toute protection ‘constitutionnelle’. Deux enjeux se cumulent : l’existence d’ISRAËL et surtout l’ombre de l’IRAN qu’on soupçonne de manipuler les opposants chiites de BAHREIN et qui ne laissera pas partir facilement ses alliés chiites de SYRIE sous la dénomination alaouite.

En LYBIE, on est dans un autre cas de figure : on ne peut évacuer l’enjeu pétrolier mais on a surtout un dictateur paranoïaque dont le pouvoir de nuisance reste toujours très important d’autant qu’il s’appuie sur un matelas plus que confortable de dollars US : plus de 100 milliards, dit-on. Observez la prudence de la plupart des chefs d’Etat africains. Ils sont nombreux soit à avoir émargé sur la liste civile du roi des rois soit à avoir souffert d’un financement libyen de leurs opposants, de mouvements terroristes ou de quelques rébellions…

Et d’un autre, proche à beaucoup d’égards de la Tunisie :


il devient de plus en plus évident que la campagne Libyenne est une opération grotesque téléguidée par les néoconservateurs américains et les Israéliens pour s’approprier le pétrole et pour créer une zone tampon de sécurité supplémentaire. Obama qui n'était pas chaud a envoyé le petit soldat. Au plan militaire, la situation est déjà dans l’impasse. On s’achemine vers la création en Cyrénaïque d’un Putland et en Tripolitaine d’une Somalie.

La partition des Etats arabes est une doctrine israélienne qui n’a pas d’écho. La révolution arabe aurait plutôt tendance à évoluer vers l’unité et le panarabisme. Un peuple, une terre, une langue, les islamistes ajoute une religion et soutiennent cette aspiration. La stratégie de BHL/Sarkosy suppose d’utilisation de supplétifs arabes (Egyptiens, Tunisiens) pour aller libérer la Libye. Ils sont à contre sens des réalités.

Je suis inquiet pour la Tunisie car ces bruits de bottes aux frontières n’augurent pas d’un avenir serein. J’étais ce soir à la réception de l’Ambassade de Tunisie pour la fête nationale. Il n’y a pas encore d’ambassadeur nommé par Tunis mais mon ami Chammari a été accrédité auprès de l’UNESCO. C’est un militant des droits de l’homme dont la silhouette porte encore la trace des coups. L’homme est usé par des décennies de combats. Il s’est esquissé après deux heures de douloureuses singeries. Il n’était plus là lorsque Mitterrand le ministre de nationalité tunisienne est arrivé. Je suis parti en pensant je ne sais pourquoi au Chili d’Allende.


minuit vingt

Admirable, les six « religions » pratiquées en France communiquent par leurs hiérarchies respectives tombées d’accord leur hostilité au débat sur la laïcité, et Christine Boutin, souvent ridiculisée, est ce soir excellente, en mettant les points sur les i : très heureuse du communiqué commun, triste qu’il ait fallu en arriver là. – Nous allons avoir une année horrible d’abaissement pas tant de la politique que de notre pays.

A Londres, Alain Juppé évoque une aide militaire de la France aux « rebelles » libyens. J’apprends que le Qatar se charge de la commercialisation et de toute la gestion de ce que contrôle en pétrole le Conseil national de transition à Benghazi.

[2] - Konrad ADENAUER – Souvenirs, témoignages et documents recueillis par Paul WEYMAR (Plon . Mars 1956 . 338 pages)


[1] - Daniel III 25 à 43 ; psaume XXV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à 35

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