Prier…[1] Quand l’homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l’équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu’il lui a pris. Présentation simpliste pour une affirmation, tellement forte et évidente pour Celui qui la profère, qu’elle n’est pas raisonnée : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. C’est pour moi qui lis, et – nu, fait de la vie, des circonstances et de la situation où mes aimées et moi nous trouvons – tente de prier et d’offrir ce rien que j’ai, c’est pour moi un appel simplissime à la foi totale, l’équipement de combat qui lui donnait confiance, à ce possédant, cependant sur ses gardes, c’est la foi, et la foi produit la confiance. La fidélité est morte, on n’en parle plus, constate en revanche le prophète. Une foi nourrie d’écoute et que la fidélité manifeste : vous ne m’avez pas écouté, vous n’avez pas prêté l’oreille, vous avez raidi votre cou.
Libye, la bonne nouvelle hier soir et l’analyse, les témoignages ce matin. Le ministre des Affaires étrangères se rend à Londres pour se désolidariser de Kahdafi, mais y a-t-il un front en Libye. Alors qu’on disait les « rebelles » sur le point d’atteindre Syrte avant-hier et ayant pris possession du port pétrolier de Ras Lanouf et d’une ville importante Brega, aujourd’hui, c’est la description de jeunes gens inexpérimentés et sans armes, venus des manifestations estudiantines de Benghazi : au mieux, des mitrailleuses sur camionnettes ! Or, depuis plus de quarante-huit heures, il n’y a plus d’aviation alliée dans le ciel, et – comble et scandale – le passage d’une intervention concertée entre quelques puissances ayant la logistique voulue, en gros la France d’abord en flèche, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, à un « commandement O.T.A.N. » dont la première décision – aberrante – est de communiquer qu’il n’y aura pas d’armement des rebelles… Les Etats-Unis se retirent des bombardements, consentant à peine à maintenir leur logistique en mer. *
Analyse d’un Pascal Lepotremain qui semble encore plus de bon sens que d’information. On ne peut l’emporter sur Kadhafi et le contraindre à partir qu’en étant au sol. L’asphyxie financière est une illusion, alors qu’il a un trésor de quatre à cinq milliards de dollars en or, et qu’il a ses circuits d’approvisionnements en rames par le Tchad (Idriss Deby a carrément indiqué que courir sus à Kadhafi c’était « déstabiliser » la région, on ne peut être plus cynique tandis que personne ne commente l’indépendance en principe acquise par le Darfour et le Sud-Soudan). Au sol, certainement pas des troupes conventionnelles européennes, mais les forces spéciales britanniques y seraient : combien ? et la France ? Armer les rebelles, il le faut évidemment, mais déjà des filières par l’Egypte pour le Hezbollah et Al-Qaïda. Autrement dit, donner de l’armement doit se faire avec discernement pour que les intégristes – dans une opposition tr-ès hétérogène – ne soient pas surarmés. Discernement difficile à opérer. On y est donc pour des mois, sauf à laisser tomber. Mon propre pronostic est qu’l y aura les deux. Kadhafi a eu deux-trois jours de réelle faiblesse, y compris personnelle, c’est fini et il gagnera la bataille d’usure et plus encore celle de la propagande dans les pays arabes. – Accessoirement, la France ne sait pas ni à l’exportation la plus classique, ni en diplomatie depuis des décennies, ce qu’est le suivi, il n’y en a pas eu après l’Irak, et il n’y en a pas davantage avec Sarkozy, en rajoutant dès qu’il y a eu le scandale des complaisances d’Alliot-Marie et de Fillon, sinon les siennes au Maroc.
Côte d’Ivoire, les jeux sont faits, mais l’on va voir si Ouattara est grand (je n’en suis pas sûr, quoique je n’ai aucun portrait fiable de lui – simplement, le chef de ses troupes porte le même patronyme que lui… ce qui ne me plaît pas beaucoup). L’ambassade pour la France en ce moment est la plus importante qui soit, il faudrait quelqu’un de premier plan. J’écoute en nboucle un Jean-Marc Simon, moins bon qu’un journaliste débutant pour ce qui est des faits. Quant à la voix, elle fait perruque poudrée.
Politique française… Le Monde interroge : la droite peut-elle se passer de Sarkozy ? la question m’inspire. Tout le travail est de ramener l’échiquier vers un véritable équilibre droite/gauche permettant des alternatives (ce qui ne signifie pas forcément alternance). Depuis une dizaine d’années tout tire à droite : l’U.M.P. actuelle est à l’extrême droite, et le P.S . est au mieux (pour une gauche) au centre gauche. Il faut une droite modérée qui serait en fait centriste, et une gauche de programme et de doctrine, donc tout faire riper vers la gauche. Le Front national, sur l’échiquier actuel, est socialement et en propositions implicites d’un programme que peuvent lui croire ses électeurs quoi qu’il soit incapable de le formuler, bien plus à gauche que l’U.M.P. et que beaucoup d’éléments du P.S.
[1] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23
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