Mercredi 30 Mars 2011
Prier… la prière n’a pas de mots ni de paroles, mais l’écoute en a, parce qu’elle en reçoit. La prière s’en fait l’écho. [1] Je ne suis pas venu abolir mais accomplir (différence de nature, me semble-t-il, entre les Evangiles : révélation et action, et le Coran : révélation ou insistance sur l’unicité de Dieu). Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un accent ne disparaîtra de la loi jusqu’à ce que tout se réalise. Péremption seulement à l’issue de l’accomplissement, observance jusqu’à ce moment à venir : garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu, ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour. Les préceptes reçus par le peuple, extradé d’Egypte et prenant possession de la Terre promise, sont précisément le code de conduite de cette première forme tout humaine et temporelle de l’accomplissement des engagements divins. Commandements et terre promise de l’Ancien Testament, paraboles du Nouveau et de ma vie personnelle jusqu’au grand débouché. Marche au désert et décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession du pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Figure et symbolique du pays, d’une entrée en possession. Leçon de transmission de la foi. Recommandation d’une observation intime. Sérénité d’une foi reçue (et fierté, qu’ajourd’hui il n’est pas nécessaire de proclamer mais qu’il serait inconvenant de cacher : simple effet de cette sérénité) : quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ?
matin
Sarkozy incapable de traiter spécialement le Japon, il faut le crochet en Chine et la présidence personnelle d’un comité-colloque sur les monnaies, avec discours au pupitre sur fond de publicité de l’instance en question. Juppé hier anticipait avec intelligence l’éventualité du soutien militaire à la rébellion libyenne qu’a envisagé explicitement Obama, hier soir.
Le communiqué pas connu encore complètement, des autorités religieuses ; j’apprends que leur conférence a son institution. C’est fort bien. Un gouvernement sage aurait d’abord consulté cette instance avant d’inventer le débat sur la laïcité pour réparer le fiasco du débat sur l’identité nationale.
J’en conclus que – plus encore que selon les sondages, confirmant l’élimination de Sarkozy au premier tour – le système actuel est f… et que la seule issue, pour lui, est qu’il prépare par une transition consensuelle, le passage de main. Je le courielle donc à l’Elysée et à Matignon… mon feuilleton, qui n’a aucun impact parce que je ne suis personne. (Beau titre mais de quel essai ?).
----- Original Message ----- From: Bertrand Fessard de Foucault To: Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République Cc: Jean-François COPE ; Franck Robine - Matignon Sent: Wednesday, March 30, 2011 11:29 AM Subject:
seule issue
Non pour garder le pouvoir ou s'y cramponner, mais pour gagner l'estime de tous en en préparant la dévolution,
scenario à la Johnson au printemps de 1968.
Le président régnant s'engage à ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle, mais ne l'ancipant pas pour autant par sa démission, il forme un gouvernement d'union nationale d'urgence, selon l'entente des partis représentés au Parlement (seul point à débattre : admettre ou pas à la discussion et à la répartition des portefeuilles, les partis non représentés, donc le FN ?).
Ce gouvernement fait l'audit du pays, engage les remèdes d'urgence de la manière la plus consensuelle et informée. Il peut - idéalement - préparer le quinquennat suivant en réinstituant le Plan et en débattant-rédigeant avec les "partenaires sociaux" le plan qui sera impérativement la table d'orientation du prochain président de la République et de ses gouvernements, quels qu'ils soient.
En prenant cette initiative, Nicolas Sarkozy pourra partir la tête haute et le pays - débattant tranquillement sur la meilleure succession ou reprise possibles - aura gagné un an d'une gestion enfin apaisante, éclairée et consensuelle.
Se fier à quelque changement miraculeux d'ambiance en continuant comme depuis quatre ans est politiquement suicidaire pour le président en place - ce qui est secondaire - mais, dans une époque où tout va si vite et de façon si décisive, désastreux pour un pays déjà très meurtri, dubitatif et perdant un an, gaspillant ses forces en parlottes dans chacun des partis sur la meilleure candidature possible, le premier tour dévoyant l'élection puisqu'il sera seul décisif, l'adversaire de Marine Le Pen au deuxième tour étant élu par prétérition.
après-midi
Libye, il n’y apas de troupes rebelles, en tout cas pas d’éléments de l’armée régulière qui soient oassés à la rébellion et puissent encadrer les bonnes volontés. Témoignage à Brega, qui semble stratégique pour le pétrole au moins : pas de bombardement ni de présence aérienne des « alliés » depuis quarante-huit heures, ancée des kadhafistes, débandades des jeunes.
Sarkozy en Chine, continue de se faire botter le c… avec le raffinement stupide de notre époque, qui est de n’avoir plus d’entretiens approfondis et sans commentaire public avec les gens que l’on rencontre, que tout se passe en communiqués de chaque côté et en conférence de presse dite commune, où tout est traité de la politique intérieure de l’un et des prétentions de l’autre, chacun ne parlant qu’à son opinion. Ce ne sont plus vraiment des immersions à l’étranger et dans le point de vue de l’antagoniste – avec la Chine, il est de taille et je ne vois plus personne qui vraiment tienne tête et surtout donne une analyse de ce qu’est ce pays, de ce qu’il veut et de la manière de l’atteler à un système de négociations et de démocratie mondiales.
France… l’avantage de ce quinquennat calamiteux, honteux, mais rattrapable selon la manière dont il sera désavoué par les électeurs puis par les successeurs, quels qu’ils soient, est qu’il a mis en évidence deux insuportables cristallisations de la pire permissivité de nos institutions : la sacralisation d’un seul homme, tenant tous les leviers, les nominations et renvois, le vote au Parlement, les médias, et d’autre part le blocage pour cinq ans de toute opposition au simple discours. Un pays à notre époque et dans de telles difficultés avec lui-même, son histoire, sa nature, sa composition mentale et ethnique contemporaine faisant ressurgir d’ailleurs des clivages et des facteurs de division millénaires, ne peut être figé dans un jeu de rôles automatisé pour cinq ans. Solution… certainement dans une évolution des esprits pour ce qui est professionnels de la politique et de la gestion en tous ordres, certainement une forte pression du grand nombre et aussi de ces grands corps de l’Etat, qui ne sont pas ces corps intermédiaires de l’Ancien Régime mais bien les instruments du bien commun, suppléant au besoin au sens du bien commun si ce sens est perdu par les dirigeants. Les élections sont artificielles en pays de vieille démocratie nominale comme le nôtre, et ne tranchent rien au contraire dans les pays à qui nous avons recommandé d’importer nos formes.
Syrie, le comble du cynisme. Assad junior, au pouvoir par hérédité, fait une analyse ahurrissante de la contestation ; les opposants sont manipulés par l’étranger, guettant depuis longtemps ce moment et le trouvant dans les mouvements et révoltes des autres pays arabes. Lui-même depuis onze ans qu’il a succédé à son père est le premier réformiste de Syrie, il va continuer mais à son rythme, sans engagement de calendrier ni de contenu. L’état d’urgnce en vigueur depuis 1963, c‘est-à-dire depuis la dissolution de la République arabe unie de Nasser, n’est pas levé. C’est donc le bain de sang et selon que l’armée basculera ou pas comme en Egypte et en Tunisie, Assad partira ou restera. Lui et Kadhafi me paraissent « partis » pour rester.
France… il n’y a plus au pouvoir quelqu’un comme le Général capable de résumer la situation d’un mot ou d’une boutade, ni dans l’opposition quelqu’un comme Mitterrand capable du trait qui se fiche au bon endroit et y demeure : bref, que les canards sauvages deviendraient les enfants du bon Dieu … ou la caricature du petit télégraphiste au sommet européen de Venise… On désespère sur le fond et l’en s’emm… pour la forme.
[1] - Deutéronome IV 1 à 9 passim ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Matthieu V 17 à 19
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