pour un retour de la France à elle-même
et à sa contribution aux relations internationales
rédigées en style télégraphique et non développées,
ces propositions peuvent être rédigées complètement sur demande
et – éventuellement – augmentées selon un ou plusieurs thèmes
ou sur suggestion d’un thème non traité
introduction : l’ambition du changement
. le monde en manque de France
1870-1871 & 1940-1944 conséquences défaite d’un pays
2007-2010 conséquences d’une personnalité excessive, sans égards et inculte
(improvisations sans cohérence et faire valoir exclusivement personnel – communication sans charisme, contenu discontinu, mensonges en présentation et sur le fond)
. la réapparition de la France suppose
1° image forte en rupture avec « sarkozysme » à l’extérieur et à l’intérieur
image correspondant à traditionnelle estime de l’étranger et gommant défauts généralement reconnus par l’étranger
image choc (le spectaculaire de la rupture, mais surtout la ténacité pour approfondir)
rupture par le comportement à la tête de la France et par la réinvention d’une certaine « tenue » dans les rencontres « au sommet »
2° moyens rendus à ensemble outil présence française en diplomatie proprement dite et en rayonnement culturel, économique et financier
comportement différent : fin arrogance et légèreté, esprit supériorité sur supposés plus faibles ou moins fins et complexe infériorité en certains domaines ou suivant partenaires
3° indépendance vis-à-vis lobbies et entreprises : indépendance des personnes et de la réflexion (actuellement dominée par conseillers occultes et intérêts Areva, Total, Suez ou autres)
4° reconstitution réseaux mondiaux d’influence (banques, grandes entreprises, culture et médias) et renationalisation mentale des dirigeants des grands groupes économiques et financiers français – inventaire du patrimoine français et de la matière à protéger ou à projeter
*
* *
I – La rupture
novation ne sera qu’apparente – par rapport à sarkozysme – car elle correspondra à l’actualisation et renouveau d’expression de l’apport traditionnel de la France à l’époque contemporaine
elle n’a pas à être dite publiquement, elle doit se démontrer par quelques initiatives fortes et par un comportement personnel des principaux exécutants du mandat présidentiel et législatif donné à la gauche par les Français
1°)
appel à l’indépendance européenne vis-à-vis des Etats-Unis et à la constitution d’une puissance à tous égards indépendante – faisant sortir les relations internationales de la succession depuis 1945 de l’exclusivité américano-soviétique jusqu’en 1991 et maintenant de l’exlusivité sino-américaine
comment ?
en politique
- nouveau retrait de la France de l’O.T.A.N. selon les motifs de 1958-1966 et selon de nouveaux motifs, l’expérience de ces deux ans, notamment à propos de la pratique en Afghanistan
- action pour un réexamen au sein de l’Union européenne de la défense européenne indépendante (relectures et modification des traités existants, rédaction d’un traité nouveau pour la matière militaire)
- action pour une redéfinition des objets de l’Alliance atlantique, probable dissolution de celle-ci, mise au point de conventions pour remplir les mandats communs que donneraient les Nations Unies
en économie
- éviter la tendance à une parité fixe euro-dollar qui produirait une gestion américaine de la monnaie transatlantique de fait
- enrayer et inverser la référence américaine pour le fonctionnement des bourses européenens
2°)
relance européenne par les institutions
. la juxtaposition des institutions et des projets européens d’une part, et des fonctionnements et projets nationaux d’autre part aboutit à ce que n’apparaissent ni « le troisième grand » sur la « scène internationale » tant souhaité dans les années 1950, ni la « troisième voie » entre communisme et capitalisme tant évoquée dans les années 1960 et peut-être 1970, ni un « modèle » mentionné fréquemment depuis vingt ans
. l’engouement et l’espérance européenne sont en net recul
. il n’y a pas de patriotisme européen
. la participation populaire à l’entreprise européenne n’existe pas, il n’y a de patriotisme européen (non contradiction avec les patriotismes nationaux et augmentant au contraire chacun de ceux-ci de touss les autres)
. la démocratie d’avenir est à l’échelle européenne (fin de la défausse des gouvernements nationaux sur les institutions et surtout la Commission européenne, alors que c’est le conseil des ministres, donc les Etats membres qui sont encore législateurs)
- novation
. élection du président de l’Union européenne au suffrage universel direct de tous les citoyens européens en circonscription unique
. dotation de ce président du pouvoir de convoquer de sa propre initiative le referendum en circonscription unique de l’Union sur toutes matières déjà prévues par les traités ou à la demande du Parlement ou du Conseil des ministres sur tous sujets adoptés par eux
ces deux changements – spectaculaires et révolutionnaires – créeront en peu de temps la dynamique d’une indépendance européenne et d’un modèle économique et social européen, tous deux soutenus démocratiquement par l’ensemble de l’opinion – au besoin par-dessus les gouvernements nationaux
- bon sens
face à la crise de croissance économique, des projets européens transnationaux et d’envergure supérieure aux plans nationaux
face aux enjeux monétaires, la réarticulation de la Banque centrale européenne et des autres institutions européennes pour obtenir une politique économique et pas seulement la gestion d’une monnaie
- favoriser la connaissance et l’estime mutuelles entre pays et ressortissants européens
- programmes militaires, montée en puissance du corps européen, européanisation de nos points d’appui militaires dans le reste du monde
3°)
une tout autre relation avec l’Afrique d’expression française, plus intime, moins opaque, pas vénale ni véreuse
. un « nettoyage » et des mises en examen de tous les porteurs de réseaux et de fonds frauduleux, introduits au cœur de l’Etat depuis Mai 2007 mais dont les pratiques ont vingt ans : quelques anciens ministres de la Coopération, un avocat
. préciser et pratiquer la doctrine de La Baule (Juin 1990) : nos concours en argent et surtout en influence dans l’Union européenne et dans l’Union africaine conditionnée par le respect local des droits de l’homme et d’une démocratie sincère et vérifiée
. donner en partage à nos partenaires de l’Union européenne « notre » champ africain
. gémellarité à encourager en institutions et en procédures entre l’Union européenne et l’Union africaine
. renforcement de l’unité d’action entre l’Organisation internationale de la francophonie et l’Union africaine
. contribuer à abolir le libéralisme et le mondialisme actés par le traité de Cotonou et les accords économiques régionaux subséquents, et rénover les systèmes de préférences commerciales asymétriques ainsi que les fonds de soutien ayant prévalu dans les successifs traités de Lomé
. affectation particulière de nos capacités humaines de coopération telles que les rétablira chez nous un service national universel (garçons et filles)
*
* *
II – L’imagination
pour sortir de conflits actuellement mal « gérés » et dans lesquels la France et l’Europe n’apportent rien ni de particulier ni de décisif
et nous consacrer à l’urgence de créer ou promouvoir d’autres champs d’action, cf. III
cellules d’imagination existent auprès des décideurs gouvernementaux et pas assez paarlementaires ; elles sont nombreuses, composées souvent valablement mais pas assez ouvertes au hasard et à l’inconnu, et déontologiquement disparates, sans une orientation nationale précise, cf. traitement évanescent de « l’intelligence économique » depuis le concept en 1995 – à doubler par celui d’ « intelligence stratégique »
1°)
la question israëlo-palestinienne
Langue de bois, cynisme ou irréalisme ? il n’y a plus de « processus de paix » ni d’Oslo depuis l’assassinat de Rabin, bientôt quinze ans. La coexistence de deux Etats, dont l’un serait très exigu, en discontinuité territoriale, désarmé et subordonné, sinon enclavé économiquement, commercialement n’est pas moins belligène que l’actuel provisoire. La souveraineté internationale d’une petite partie des populations palestiniennes fera pleuvoir sur le Conseil de sécurité les demandes de condamner Israël. Cet Etat, juif et sioniste, est la cause principale sinon unique de tous les conflits et de toutes les instabilités au Proche-Orient du Caire à Téhéran.
Solution, il est vrai sans aucun support diplomatique actuellement et pénible à vivre pour les Juifs à courte vue : un seul Etat, mais multi-ethnique, multi-confessionnel où les garanties et les problèmes ne sont plus d’Etat, et même (idéalement) de communautés, ils sont la protection des droits de l’homme, des libertés publiques, de la sécurité individuelle. Le statut de Jérusalem, les recours des personnes pour leur protection appellent des imaginations et des rédactions particulières. Pour le moment, Israël en situation de force peut créer cet Etat dans les frontières du mandat britannique en avantageant relativement les Juifs. Viendra un moment où ce sera « la valise ou le cercueil ». Analyse d’Habbache peut-être, mais vérité et solution. Prophétisme de la France si elle le laisse entendre, courage du gouvernement de la gauche s’émancipant des habitudes communautaristes qui ont désormais pénétré, aussi, notre diplomatie.
2°)
l’Iran, la prolifération et les disciplines nucléaires
La chronologie de l’accession à l’arme nucléaire légitiment-elles les premiers arrivés et diaboliseraient les suivants ? Israël, monopole de l’arme nucléaire dans une région ? Au nom de quoi, des pays et des Etats seraient de second ordre et à souveraineté limitée, dont les approvisionnements en combustible de quelque nature qu’ils soient et dont la sécurité militaire dépendraient d’engagements d’autres Etats ?
Selon ce qu’a signé et doit respecter l’Iran au titre du TNP (que n’a pas signé Israël), il y a admettre le nucléaire militaire aussi bien que civil. Mais traité en égal et en adulte – qu’il est – l’Iran doit se conformer aux normes internationales de la démocratie et des droits de l’homme. Pas d’Etat-cage.
3°)
Afghanistan, Sahel, terrorisme et guerres générant pire encore
. transformer nos implications et engagements actuels par deux capillarités : infiltrations des mouvements terroristes et présence dans les populations visées par le recrutement intégriste ou terroriste – cela suppose des relations intimes et avouables avec les gouvernements thématiquement ou territorialement concernés, et que ces gouvernements soient respectables (Algérie… Mauritanie…)
. distinguer terroriste au sens du crime, de la piraterie et du grand banditisme, des combats nationalistes : la France avec l’occupation allemande et la guerre d’Algérie, sait d’expérience que le terroriste de maintenant sera le vainqueur de demain par ses actions de résistance et de libération, que le banni des temps obscurs sera le souverain
. les occupations ou prises en main directe d’un pays produisent le contraire du souhaitable et notamment d’avoir à soutenir des pouvoirs non élus, non démocratiques et corrompus (vg. Afghanistan, Mauritanie)
Ce sujet appelle en fait un travail pour que les valeurs définies par les conventions européennes et universelles – souvent d’inspiration et de rédaction françaises – et par les nôtres, soient partagées par les Etats et par les organisations internationales, surtout quand celles-ci sont régionales et mentalement éloignées de nous. Cela suppose bien entendu que la France les pratiquent chez elle et exemplairement.
*
* *
III – Un monde nouveau
au préalable, la France doit être chez elle et vis-à-vis de ses ressortissants comme de ses hôtes, à quelque titre que ce soit, exemplaire des valeurs et disciplines d’Etat qu’elle veut promouvoir
1°)
la solidarité
. prévention des conflits, des catastrophes naturelles et cure ou réparations diverses sont organisés à l’échelon national, européen et mondial ; reste que l’on est chaque fois surpris, chaque fois tributaire du retentissement dans l’opinion publique pour un traitement vie amnésique
. il y a la crise économique et financière mondiale, dont les causes et remèdes sont connus mais ne donnent lieu à aucune médication fondamentale ; un ordre nouveau entre pays riches est à trouver. Cet ordre ou cette nouvelle donne (Pierre Mendès France) nous centreront sur le rôle restauré et rénové des Etats commandant aux banques centrales, étatisant le temps de la cure les banques conventionnelles, éradiquant toutes les institutions gouvernant actuellement crédit public et investissement (interdiction de la spéculation comme ressource première des banques, chasse aux agences de notation et à la corruption des mandarins, références boursières en Europe uniquement américaines). Solidarité des économies et des monnaies contre la spéculation, la notation, souveraineté du politique (donc de la démocratie) sur l’économie et la finance
. il y a le dénuement des pays moins riches. Il tient à la corruption des décideurs dont les pays riches ont l’initiative. Il tient aux règles du commerce international : le libéralisme ne profite pas à la quasi-totalité des populations du tiers monde et les dumpings sociaux ruinent une partie des populations des pays soi-disant riches. Retour à un certain protectionnisme et à des préférences asymétriques zone par zone, chacune homogène socialement et donc économiquement et fiscalement, en gros par continent ou sous-continent. Un total libre-échange n’est envisageable que dans plusieurs générations et entre économies de même niveau de technologie et de consommation
. la circulation et le droit des personnes ne peuvent être contestés alors que la circulation des capitaux, des entreprises et des biens est dogmatique. Un portectionnisme de zone et des préférences justifieront des restrictions et contrôles d’acès, mais – si ces règles sont outre-passées par des personnes au risque de leur vie ou manifestant un établissement paisible dans un pays théoriquement interdit – l’humanité doit l’emporter et elle doit être enseignée aux ressortissants de souche nationale
2°)
la démocratie
la démocratie signifie aussi bien l’égalité des droits et devoirs, que la participation à la décision – cause la plus pacifiante et la plus remédiante
. organiser la représentation et la délibération pour les questions universelles des peuples, constitués ou non en Etats (l’Assemblée générale des Nations Unies ne rassemble que des représentants d’Etats et n’est démocratique que par rapport aux Etats privilégiés par la Charte)
. le respect des petits par les grands : Etats, personnes, cultures et langues
. la justice internationale : pénale, économique, financière (les deux dernières à inventer)
. nécessaires exemplarités de la France et de l’Union européenne
3°)
l’humanité
. la citoyenneté européenne d’accès direct sans nationalité d’un Etat membre de l’Union : vg. organisation des Roms, communauté sans territoire – sort des personnes par conviction ou nécessité qui se détachent de leur Etat de nationalité
. prisons, procédures pénales : humanité plus que justice
. abolition universelle de la peine de mort (Chine, Etats-Unis)
. protection animale, parabole contraignante pour le respect du droit international et de l’environnement
*
* *
conclusion : l’outil diplomatique (les hommes et l’organisation)
. le budget
coût des voyages-éclair et sans charisme du président actuel + coût de son avion personnel + coût de la guerre d’Afghanistan et de notre engagement au Sahel = dégagement de ressources pour notre rayonnement et notre outil diplomatique er culturel
. égards pour les hommes et femmes formant l’outil : le Quai cumule les défauts du vase clos et de pénétrations incongrues (en ambassadeurs peu expérimentés de l’étranger, en ministres incapables par coefficient personnel de s’imposer aux services et à la corporation)
. formation et promotion : agents de rayonnement et de charisme personnels
liberté pour l’ambassadeur en instance d’affectation de constituer son équipe, y compris celle des chefs de service correspondants des autres ministères (notamment défense et économie-finances-commerce)
accès personnel de l’ambassadeur au ministre, audience présidentielle avant de rejoindre l’affectation
prestation initiale puis périodique de l’ambassadeur en commissions parlementaires
mise à contribution, pour la mémoire de notre action pays par pays, des ambassadeurs précédents
. articulation à imaginer avant qu’elle nous soit imposée, de notre outil avec le service extérieur européen
*
* *
Si la France, en personnels politiques et gouvernementaux, et en autorités morales, éthiques, artistiques ne dégage pas des élites évidentes, elle continuera – avec de moins en moins de vérité – à vivre sur l’acquis des siècles précédents, en terme d’image et bientôt de souvenir ou de muséologie.
La France peut être admirable et révolutionnaire. Elle doit aimer et comprendre les autres, pour être entendue.
Bertrand Fessard de Foucault,
ancien conseiller économique et commercial, ancien ambassadeur
5 . 8 Octobre 2010
et à sa contribution aux relations internationales
rédigées en style télégraphique et non développées,
ces propositions peuvent être rédigées complètement sur demande
et – éventuellement – augmentées selon un ou plusieurs thèmes
ou sur suggestion d’un thème non traité
introduction : l’ambition du changement
. le monde en manque de France
1870-1871 & 1940-1944 conséquences défaite d’un pays
2007-2010 conséquences d’une personnalité excessive, sans égards et inculte
(improvisations sans cohérence et faire valoir exclusivement personnel – communication sans charisme, contenu discontinu, mensonges en présentation et sur le fond)
. la réapparition de la France suppose
1° image forte en rupture avec « sarkozysme » à l’extérieur et à l’intérieur
image correspondant à traditionnelle estime de l’étranger et gommant défauts généralement reconnus par l’étranger
image choc (le spectaculaire de la rupture, mais surtout la ténacité pour approfondir)
rupture par le comportement à la tête de la France et par la réinvention d’une certaine « tenue » dans les rencontres « au sommet »
2° moyens rendus à ensemble outil présence française en diplomatie proprement dite et en rayonnement culturel, économique et financier
comportement différent : fin arrogance et légèreté, esprit supériorité sur supposés plus faibles ou moins fins et complexe infériorité en certains domaines ou suivant partenaires
3° indépendance vis-à-vis lobbies et entreprises : indépendance des personnes et de la réflexion (actuellement dominée par conseillers occultes et intérêts Areva, Total, Suez ou autres)
4° reconstitution réseaux mondiaux d’influence (banques, grandes entreprises, culture et médias) et renationalisation mentale des dirigeants des grands groupes économiques et financiers français – inventaire du patrimoine français et de la matière à protéger ou à projeter
*
* *
I – La rupture
novation ne sera qu’apparente – par rapport à sarkozysme – car elle correspondra à l’actualisation et renouveau d’expression de l’apport traditionnel de la France à l’époque contemporaine
elle n’a pas à être dite publiquement, elle doit se démontrer par quelques initiatives fortes et par un comportement personnel des principaux exécutants du mandat présidentiel et législatif donné à la gauche par les Français
1°)
appel à l’indépendance européenne vis-à-vis des Etats-Unis et à la constitution d’une puissance à tous égards indépendante – faisant sortir les relations internationales de la succession depuis 1945 de l’exclusivité américano-soviétique jusqu’en 1991 et maintenant de l’exlusivité sino-américaine
comment ?
en politique
- nouveau retrait de la France de l’O.T.A.N. selon les motifs de 1958-1966 et selon de nouveaux motifs, l’expérience de ces deux ans, notamment à propos de la pratique en Afghanistan
- action pour un réexamen au sein de l’Union européenne de la défense européenne indépendante (relectures et modification des traités existants, rédaction d’un traité nouveau pour la matière militaire)
- action pour une redéfinition des objets de l’Alliance atlantique, probable dissolution de celle-ci, mise au point de conventions pour remplir les mandats communs que donneraient les Nations Unies
en économie
- éviter la tendance à une parité fixe euro-dollar qui produirait une gestion américaine de la monnaie transatlantique de fait
- enrayer et inverser la référence américaine pour le fonctionnement des bourses européenens
2°)
relance européenne par les institutions
. la juxtaposition des institutions et des projets européens d’une part, et des fonctionnements et projets nationaux d’autre part aboutit à ce que n’apparaissent ni « le troisième grand » sur la « scène internationale » tant souhaité dans les années 1950, ni la « troisième voie » entre communisme et capitalisme tant évoquée dans les années 1960 et peut-être 1970, ni un « modèle » mentionné fréquemment depuis vingt ans
. l’engouement et l’espérance européenne sont en net recul
. il n’y a pas de patriotisme européen
. la participation populaire à l’entreprise européenne n’existe pas, il n’y a de patriotisme européen (non contradiction avec les patriotismes nationaux et augmentant au contraire chacun de ceux-ci de touss les autres)
. la démocratie d’avenir est à l’échelle européenne (fin de la défausse des gouvernements nationaux sur les institutions et surtout la Commission européenne, alors que c’est le conseil des ministres, donc les Etats membres qui sont encore législateurs)
- novation
. élection du président de l’Union européenne au suffrage universel direct de tous les citoyens européens en circonscription unique
. dotation de ce président du pouvoir de convoquer de sa propre initiative le referendum en circonscription unique de l’Union sur toutes matières déjà prévues par les traités ou à la demande du Parlement ou du Conseil des ministres sur tous sujets adoptés par eux
ces deux changements – spectaculaires et révolutionnaires – créeront en peu de temps la dynamique d’une indépendance européenne et d’un modèle économique et social européen, tous deux soutenus démocratiquement par l’ensemble de l’opinion – au besoin par-dessus les gouvernements nationaux
- bon sens
face à la crise de croissance économique, des projets européens transnationaux et d’envergure supérieure aux plans nationaux
face aux enjeux monétaires, la réarticulation de la Banque centrale européenne et des autres institutions européennes pour obtenir une politique économique et pas seulement la gestion d’une monnaie
- favoriser la connaissance et l’estime mutuelles entre pays et ressortissants européens
- programmes militaires, montée en puissance du corps européen, européanisation de nos points d’appui militaires dans le reste du monde
3°)
une tout autre relation avec l’Afrique d’expression française, plus intime, moins opaque, pas vénale ni véreuse
. un « nettoyage » et des mises en examen de tous les porteurs de réseaux et de fonds frauduleux, introduits au cœur de l’Etat depuis Mai 2007 mais dont les pratiques ont vingt ans : quelques anciens ministres de la Coopération, un avocat
. préciser et pratiquer la doctrine de La Baule (Juin 1990) : nos concours en argent et surtout en influence dans l’Union européenne et dans l’Union africaine conditionnée par le respect local des droits de l’homme et d’une démocratie sincère et vérifiée
. donner en partage à nos partenaires de l’Union européenne « notre » champ africain
. gémellarité à encourager en institutions et en procédures entre l’Union européenne et l’Union africaine
. renforcement de l’unité d’action entre l’Organisation internationale de la francophonie et l’Union africaine
. contribuer à abolir le libéralisme et le mondialisme actés par le traité de Cotonou et les accords économiques régionaux subséquents, et rénover les systèmes de préférences commerciales asymétriques ainsi que les fonds de soutien ayant prévalu dans les successifs traités de Lomé
. affectation particulière de nos capacités humaines de coopération telles que les rétablira chez nous un service national universel (garçons et filles)
*
* *
II – L’imagination
pour sortir de conflits actuellement mal « gérés » et dans lesquels la France et l’Europe n’apportent rien ni de particulier ni de décisif
et nous consacrer à l’urgence de créer ou promouvoir d’autres champs d’action, cf. III
cellules d’imagination existent auprès des décideurs gouvernementaux et pas assez paarlementaires ; elles sont nombreuses, composées souvent valablement mais pas assez ouvertes au hasard et à l’inconnu, et déontologiquement disparates, sans une orientation nationale précise, cf. traitement évanescent de « l’intelligence économique » depuis le concept en 1995 – à doubler par celui d’ « intelligence stratégique »
1°)
la question israëlo-palestinienne
Langue de bois, cynisme ou irréalisme ? il n’y a plus de « processus de paix » ni d’Oslo depuis l’assassinat de Rabin, bientôt quinze ans. La coexistence de deux Etats, dont l’un serait très exigu, en discontinuité territoriale, désarmé et subordonné, sinon enclavé économiquement, commercialement n’est pas moins belligène que l’actuel provisoire. La souveraineté internationale d’une petite partie des populations palestiniennes fera pleuvoir sur le Conseil de sécurité les demandes de condamner Israël. Cet Etat, juif et sioniste, est la cause principale sinon unique de tous les conflits et de toutes les instabilités au Proche-Orient du Caire à Téhéran.
Solution, il est vrai sans aucun support diplomatique actuellement et pénible à vivre pour les Juifs à courte vue : un seul Etat, mais multi-ethnique, multi-confessionnel où les garanties et les problèmes ne sont plus d’Etat, et même (idéalement) de communautés, ils sont la protection des droits de l’homme, des libertés publiques, de la sécurité individuelle. Le statut de Jérusalem, les recours des personnes pour leur protection appellent des imaginations et des rédactions particulières. Pour le moment, Israël en situation de force peut créer cet Etat dans les frontières du mandat britannique en avantageant relativement les Juifs. Viendra un moment où ce sera « la valise ou le cercueil ». Analyse d’Habbache peut-être, mais vérité et solution. Prophétisme de la France si elle le laisse entendre, courage du gouvernement de la gauche s’émancipant des habitudes communautaristes qui ont désormais pénétré, aussi, notre diplomatie.
2°)
l’Iran, la prolifération et les disciplines nucléaires
La chronologie de l’accession à l’arme nucléaire légitiment-elles les premiers arrivés et diaboliseraient les suivants ? Israël, monopole de l’arme nucléaire dans une région ? Au nom de quoi, des pays et des Etats seraient de second ordre et à souveraineté limitée, dont les approvisionnements en combustible de quelque nature qu’ils soient et dont la sécurité militaire dépendraient d’engagements d’autres Etats ?
Selon ce qu’a signé et doit respecter l’Iran au titre du TNP (que n’a pas signé Israël), il y a admettre le nucléaire militaire aussi bien que civil. Mais traité en égal et en adulte – qu’il est – l’Iran doit se conformer aux normes internationales de la démocratie et des droits de l’homme. Pas d’Etat-cage.
3°)
Afghanistan, Sahel, terrorisme et guerres générant pire encore
. transformer nos implications et engagements actuels par deux capillarités : infiltrations des mouvements terroristes et présence dans les populations visées par le recrutement intégriste ou terroriste – cela suppose des relations intimes et avouables avec les gouvernements thématiquement ou territorialement concernés, et que ces gouvernements soient respectables (Algérie… Mauritanie…)
. distinguer terroriste au sens du crime, de la piraterie et du grand banditisme, des combats nationalistes : la France avec l’occupation allemande et la guerre d’Algérie, sait d’expérience que le terroriste de maintenant sera le vainqueur de demain par ses actions de résistance et de libération, que le banni des temps obscurs sera le souverain
. les occupations ou prises en main directe d’un pays produisent le contraire du souhaitable et notamment d’avoir à soutenir des pouvoirs non élus, non démocratiques et corrompus (vg. Afghanistan, Mauritanie)
Ce sujet appelle en fait un travail pour que les valeurs définies par les conventions européennes et universelles – souvent d’inspiration et de rédaction françaises – et par les nôtres, soient partagées par les Etats et par les organisations internationales, surtout quand celles-ci sont régionales et mentalement éloignées de nous. Cela suppose bien entendu que la France les pratiquent chez elle et exemplairement.
*
* *
III – Un monde nouveau
au préalable, la France doit être chez elle et vis-à-vis de ses ressortissants comme de ses hôtes, à quelque titre que ce soit, exemplaire des valeurs et disciplines d’Etat qu’elle veut promouvoir
1°)
la solidarité
. prévention des conflits, des catastrophes naturelles et cure ou réparations diverses sont organisés à l’échelon national, européen et mondial ; reste que l’on est chaque fois surpris, chaque fois tributaire du retentissement dans l’opinion publique pour un traitement vie amnésique
. il y a la crise économique et financière mondiale, dont les causes et remèdes sont connus mais ne donnent lieu à aucune médication fondamentale ; un ordre nouveau entre pays riches est à trouver. Cet ordre ou cette nouvelle donne (Pierre Mendès France) nous centreront sur le rôle restauré et rénové des Etats commandant aux banques centrales, étatisant le temps de la cure les banques conventionnelles, éradiquant toutes les institutions gouvernant actuellement crédit public et investissement (interdiction de la spéculation comme ressource première des banques, chasse aux agences de notation et à la corruption des mandarins, références boursières en Europe uniquement américaines). Solidarité des économies et des monnaies contre la spéculation, la notation, souveraineté du politique (donc de la démocratie) sur l’économie et la finance
. il y a le dénuement des pays moins riches. Il tient à la corruption des décideurs dont les pays riches ont l’initiative. Il tient aux règles du commerce international : le libéralisme ne profite pas à la quasi-totalité des populations du tiers monde et les dumpings sociaux ruinent une partie des populations des pays soi-disant riches. Retour à un certain protectionnisme et à des préférences asymétriques zone par zone, chacune homogène socialement et donc économiquement et fiscalement, en gros par continent ou sous-continent. Un total libre-échange n’est envisageable que dans plusieurs générations et entre économies de même niveau de technologie et de consommation
. la circulation et le droit des personnes ne peuvent être contestés alors que la circulation des capitaux, des entreprises et des biens est dogmatique. Un portectionnisme de zone et des préférences justifieront des restrictions et contrôles d’acès, mais – si ces règles sont outre-passées par des personnes au risque de leur vie ou manifestant un établissement paisible dans un pays théoriquement interdit – l’humanité doit l’emporter et elle doit être enseignée aux ressortissants de souche nationale
2°)
la démocratie
la démocratie signifie aussi bien l’égalité des droits et devoirs, que la participation à la décision – cause la plus pacifiante et la plus remédiante
. organiser la représentation et la délibération pour les questions universelles des peuples, constitués ou non en Etats (l’Assemblée générale des Nations Unies ne rassemble que des représentants d’Etats et n’est démocratique que par rapport aux Etats privilégiés par la Charte)
. le respect des petits par les grands : Etats, personnes, cultures et langues
. la justice internationale : pénale, économique, financière (les deux dernières à inventer)
. nécessaires exemplarités de la France et de l’Union européenne
3°)
l’humanité
. la citoyenneté européenne d’accès direct sans nationalité d’un Etat membre de l’Union : vg. organisation des Roms, communauté sans territoire – sort des personnes par conviction ou nécessité qui se détachent de leur Etat de nationalité
. prisons, procédures pénales : humanité plus que justice
. abolition universelle de la peine de mort (Chine, Etats-Unis)
. protection animale, parabole contraignante pour le respect du droit international et de l’environnement
*
* *
conclusion : l’outil diplomatique (les hommes et l’organisation)
. le budget
coût des voyages-éclair et sans charisme du président actuel + coût de son avion personnel + coût de la guerre d’Afghanistan et de notre engagement au Sahel = dégagement de ressources pour notre rayonnement et notre outil diplomatique er culturel
. égards pour les hommes et femmes formant l’outil : le Quai cumule les défauts du vase clos et de pénétrations incongrues (en ambassadeurs peu expérimentés de l’étranger, en ministres incapables par coefficient personnel de s’imposer aux services et à la corporation)
. formation et promotion : agents de rayonnement et de charisme personnels
liberté pour l’ambassadeur en instance d’affectation de constituer son équipe, y compris celle des chefs de service correspondants des autres ministères (notamment défense et économie-finances-commerce)
accès personnel de l’ambassadeur au ministre, audience présidentielle avant de rejoindre l’affectation
prestation initiale puis périodique de l’ambassadeur en commissions parlementaires
mise à contribution, pour la mémoire de notre action pays par pays, des ambassadeurs précédents
. articulation à imaginer avant qu’elle nous soit imposée, de notre outil avec le service extérieur européen
*
* *
Si la France, en personnels politiques et gouvernementaux, et en autorités morales, éthiques, artistiques ne dégage pas des élites évidentes, elle continuera – avec de moins en moins de vérité – à vivre sur l’acquis des siècles précédents, en terme d’image et bientôt de souvenir ou de muséologie.
La France peut être admirable et révolutionnaire. Elle doit aimer et comprendre les autres, pour être entendue.
Bertrand Fessard de Foucault,
ancien conseiller économique et commercial, ancien ambassadeur
5 . 8 Octobre 2010
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