dimanche 14 novembre 2010

Inquiétude & Certitudes - dimanche 14 novembre 2010


Dimanche 14 Novembre 2010

Prier….
[1] à cause de mon Nom, béatitudes et explications de ce que nous souffrons, mais la réalité quotidienne et spirituelle n’est pas que nous souffrions du fait de notre foi ou que nous soyons persécutés à cause de Dieu et du Christ (de ce point de vue, les terroristes intégristes de l’Islam, avec ou sans guillemets pour « terroristes » sont bel et bien visés pour leur identité religieuse, ils sont pour autrui et pour ceux qui cherchent à les détruire par légitime défense ou pas, exactement ce qu’ils sont et veulent être à leurs propres yeux) : nous ne sommes martyrs que de nous-mêmes et que des constructions de couple, d’état de vie et de société que nous manquons, précisément par défaut de lien à Dieu. Alors, pour qui ? cette prédiction et cette leçon ? On portera la main sur vous et on vous persécutera … on vous jettera en priso, on vous fera comparaître… à cause de mon Nom. … Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille, vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais si nous ne sommes martyrs que de nous-mêmes ? alors pour qui, aussi, ces promesses ? Vous n’avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction… pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. Je hasarde une clé… le combat spirituel pour m’approcher de Dieu, y consentir pleinement dans mon existence concrète… il a ses protagonistes et ses adversaires, spirituels, en moi, autour de moi et j’en serai défendu et arraché ? Le texte de Paul est sur la valeur du travail et l’équité, le devoir du travail vis-à-vis d’autrui, de la société, de toute communauté à laquelle on appartient, à commencer par le couple et les tâches à vivre et remplir ensemble. Pour vous qui craignez mon Nom, le soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Je suis encore, quoiqu’au seuil de la vieillesse, au temps de toute jeunesse spirituelle, aux tout débuts, ceux de l’Ancien Testament. Le martyr, le « configuré » au Christ, c’est la maturité et l’éclosion du Nouveau Testament dans une vie d’homme et c’est, alors bien vite, la belle conclusion d’une mort apaisante, le Golgotha nous étant épargnés pour la plupart d’entre nous. L’Ecriture parce qu’elle est limpide, n’est pas immédiatement facile, elle ne s’ouvre que du dedans. Je n’y suis pas encore.

fin d’après-midi

« Non-événement » ? le remaniement ministériel, annoncé depuis le mois de Juin – je ne me souviens plus en quels termes – enfin en cours… L’événement est qu’il ait tant tardé. Sarkozy a montré un côté de son caractère : l’indécision qui est fille de l’obstination, tout simplement parce que la volonté par elle-même n’est rien si elle ne se fonde pas sur la raison, sur la sensibilité, sur la passion. Sarkozy ne raisonne pas. Le second côté, c’est cette sorte de disparition quand le temps est difficile. La reconduction de François Fillon à Matignon change les rapports de force : le président impopulaire compte sur lui et reconnaît qu’il a besoin de lui pour tenir la majorité jusqu’à l’élection. Alain Juppé revient au gouvernement comme ministre de la Défense, il montre son goût pour l’illusion du pouvoir, sa flexibilité doctrinale puisque les axes de Sarkozy ne sont ceux ni de Chirac dernière période ni les siens quand il était aux Affaires étrangères ou Premier ministre, c’est probablement son dernier moment ministériel dans sa vie publique ; il accepte une subordination au moins d’apparence vis-à-vis de Fillon et vis-à-vis de Sarkozy ; il l’accepte pour redevenir ministre alors qu’il y a quelques semaines il posait des conditions et que tout l’été il avait marqué sa différence à propos des Roms et disserté sur une politique de l’emploi. Hortefeux reste en place, Besson passe à l’Industrie. On disait Claude Guéant à la Défense, il reste à l’Elysée. Deux points marquent un début d’abdication de Sarkozy : Jean-Louis Borloo déclare reprendre sa liberté d’expression, n’ayant pas eu une promotion, à défaut de Matignon (retour aux Finances ? où il avait si peu fait l’affaire pendant le mois séparant l’élection présidentielle du renouvellement de l’Assemblée nationale). Jean-François Copé est à la tête du parti, position qui avait permis la candidature et la victoire électorales du prince actuel, tandis que Xavier Bertrand revient aux Affaires sociales. Le bon résumé est donné par le député-maire de Bourges, présenté comme proche de Borloo, un Le Pelletier qui avait été ministre de Balladur, et dont je n’avais jamais entendu parler à cette époque : c’est un retour logique aux institutions de la Cinquième République. Tout donne à penser que le gouvernement va compter, mais au regard des problèmes économiques et sociaux et surtout de l’anesthésie provoquée par l’échec de toutes les tentatives et manifestations contre la réforme des retraites, c’est très secondaire. On va vers un contraste entre un pays ne s’exprimant plus et attendant les urnesface à un président qui, prévisiblement, se fera valoir un maximum « sur la scène internationale » pour en réalité reconquérir l’opinion publique, stratégie qui n’a jamais opéré en temps de paix chez nous. – Plus que jamais une logique de professionnels : la chefferie du parti dominant est traitée en portefeuille ministériel… les procédures internes au parti, une élection au « suffrage universel » ne sont pas même mentionnées, Juppé garde sa mairie de Bordeaux, il est vrai que Chaban avait fait de même. Frédéric Lefebvre, dont personne ne voulait comme secrétaire d’Etat, finit par l’être pour un portefeuille toujours considéré comme une facilité de dosage politique. Mon cher Jobert en avait l’expérience.

soir

La télévision… Michel Mercier, place Vendôme. Frédéric Lefebvre enfin ministre… mais à moitié, secrétaire d’Etat au Commerce extérieur. Une « villepiniste » à la Ville ou à la Solidarité, Juppé confirmé à la Défense, Alliot-Marie aux Affaires Etrangères. Bokel quitte le gouvernement. Woerth ne fait plus partie de l’équipe. – Disparition du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, nouvel élément d’abdication ? équipe resserrée, trente-et-un ministres et secrétaires d’Etat. Et Sarkozy a eu peur de se séparer non seulement de François Fillon, son rival, donc son adversaire déjà dans la majorité parlementaire et dans l’opinion, mais surtout de Claude Guéant, pour l’intimité du travail quotidien et l’ensemble de l’exercice de la fonction telle qu’il l’a pratiquée depuis trois ans et demi. Il ne peut pas être seul. Ce qui, rétrospectivement, montre que de Gaulle avait pris tous les risques d’une novation et aussi de changer ses habitudes, à ceci près que le travail avec Couve de Murville lui avait toujours plu.

C’est bien l’abdication, et la probabilité que Sarkozy ne se représentera pas.


nuit

Alliot-Marie aux Affaires étrangères, une carrière à la Troisième République, tous les portefeuilles excepté les Finances. Elle sera certainement bien acceptée tant par les agents qu’à l’étranger. Nomination signifiant, très certainement, que notre diplomatie dans les dix-huit derniers mois de ce mandat va être essentiellement sécuritaire, tandis que les négociations internationales, a priori le G 20 seulement, seront du seul ressort de Sarkozy. La gestion courante à François Fillon, la diplomatie courante à MAM, les portefeuilles économiques inchangés de titulaires, mais la campagne électorale, comment ? car Jean-François Copé ne la mènera pour le président sortant que s’il a promesse de succession à l’Elysée et dans l’entretemps, de Matignon. Le jeu de Sarkozy s’est énormément compliqué ce soir, et de son seul fait.

[1] - Malachie III 19.20 ; psaume XCVIII ; 2ème lettre de Paul aux Thessaloniciens III 7 à 12 ; évangile selon saint Luc XXI 5 à 19

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