samedi 20 novembre 2010

Inquiétude & Certitudes - samedi 20 novembre 2010


Samedi 20 Novembre 2010


Prier…[1] Nos raisonnements sur l’au-delà, nos approches sur ce que nous ne savons nommer, comme d’ailleurs si nous connaissions l’ici-bas ? et nous-mêmes, et ce qu’est notre vie, ses ressorts. Lien entre mariage, fécondité et vie éternelle, comme si mariage et fécondité étaient une annonce de la vie éternelle, une sorte de compensation en attente, un talisman contre le néant et la mort. Ils ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir ; ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. Jésus enseigne, s’appuie sur l’Ancien Testament : Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. Textes et dires complexes. Jésus ne fonde que d’exemple et selon sa propre existence humaine : celle-ci aboutit à la résurrection, la nôtre puisqu’il y eut la sienne. Eternité, mort et résurrection se combinent, sont sans doute le même « phénomène », notre grand parcours. Après ces trois jours et demi, l’Esprit de vie, qui vient de Dieu, est entré en eux, et ils se sont dressés sur leurs pieds. Convergences des écrits, de plusieurs mains, de plusieurs époques, mais une seule réalisation, une seule « preuve », celle qui nous fonde, même si je suis chrétien bien plus par espérance globale et confiance dans ce Christ de l’histoire et de mon âme, que par attente d’une résurrection, étape seconde après la mort pour la vie éternelle. Quotidiennement comme finalement, la suite du Christ, l’accompagnement divin. Adam et Eve n’avaient que la conversation du soir, nous avons l’Esprit saint à tous les instants.

matin

Sommet de l’O.T.A.N. à Lisbonne. Barak Obama n’aura pas su se défausser de Bush ni engendrer un nouveau cours. On ne parle plus de l’Irak quoique sous des appellations diverses, il reste encore moins 50.000 américains, parce qu’il faut éviter à tout prix de faire un bilan de cette intervention et de cette occupation de sept ans. Le bilan eût été bon, c’est-à-dire la sécurité sans la dictature et la démocratie sans faux semblant établies de force, que l’on aurait a priori justifié l’intervention. Or, le bilan est désastreux. Le pays n’a pas de gouvernement et les massacres continuent à base tribale ou sectaire. Quant à l’Afghanistan, c’est devenu un défi et le dernier lieu de sujétion des Européens vis-à-vis de Washington. On va en partir sans avoir rien éradiqué. Les opinions sont hostiles à ces deux opérations, les budgets nationaux sont gaspillés et surtout il y a des morts par obéissance, sans aucune logique défensive. Quant à traquer Ben Laden dans les « zones tribale » entre Pakistan et Afghanistan, il y a beau temps qu’on a vu ce que cela produit : le Pakistan n’est pas sûr « sûr » que les environs de Kaboul. Et Ben Laden s’invite chez nous : les otages de chez Areva…

Liquider l’OTAN au profit d’une convention des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme dans tout l’ensemble de ses expressions, de ses moyens et de ses causes. Avoir des forces d’intervention quand une opération de force – distincte de celles de maintien de la paix – s’avère nécessaire. Traiter autant le terrorisme en termes militaires que financiers et de propagande.

début d’après-midi

Un débat, d’enregistrement et sans doute de première diffsuion assez anciens (Alliot-Marie y participe comme garde des Sceaux). Cela semble se passer au Sénat ? Gérard Larcher paraît équilibré, tolérant et surtout connaître aussi bien le métier de parlementaire que la procédure : sous un autre règne, ce serait un homme de consensus à condition que le travail en commission soit plus honoré et le gouvernement, voix du président régnant, moins obéi, ou moins vite. Alliot-Marie, plus précisément que jamais (je ne l’avais vue que vaniteuse à un colloque sur la défense et ses aspects économiques, à l’Ecole militaire, et sur petit écran, debout au milieu d’un cercle qu’elle haranguait en plein air avec véhémence, à la manière d’un sergent-recruteur, il y a pas mal d’années maintenant), donne la sensation d’une inculture juridique autant que générale dangereuse dans le poste qu’elle a occupée ; elle n’est servile envers le prince régnant que par souci et ambition de carrière (aujourd’hui, elle est parvenue à faire nommer ministre son concubin) mais à l’entendre, il est évident qu’elle n’a pas les mêmes manières de penser. Ce qui ne la rend pas plus intelligente sur le fond. Robert Badinter excelle par sa maîtrise de fond des sujets et par sa longue expérience d’un véritable avocat et d’un grand ministre et parlementaire. Il conclut le débat, malgré l’obstruction d’Elkabbache qui n’en finit pas de se venger de François Mitterrand. Les grands principes (il s’agit du pénal), nous les connaissons tous, et ils sont du cadre européen, la vraie question est leur mise en œuvre. J’abhorre les législations de faits divers et de citer Napoléon au Conseil d’Etat : les lois doivent être lapidaires et rédigées comme le Décalogue. – Comment ne pas abonder dans son sens : la loi manque de maturité, elle perd son prestige, d’autant qu’elle est votée sur ordre et non en conscience. – Alliot-Marie se défend sur la question, déjà, des jurés populaires tandis que Badinter lui objecte Clearstream en correctionnelle avec ce genre de juges ! Elle estime que bien des crimes ne sont vus qu’en correctionnelle et qu’on correctionnalise pour aller plus vite. A quoi Badinter répond qu’elle a le parquet sous ses ordres.
La peine de mort, une énième fois. Elkabbache insinue qu’elle n’aurait abolie que par le remords de Mitterrand ayant consenti à plus de quarante exécutions quand il était garde des Sceaux. Réponse nuancée et humainement vraie de Robert Badinter. Lui seul peut et doit écrire un livre sur Mitterrand du fait de son intimité avec lui, de sa grande expérience du personnage et des raisons qu’il a de l’estimer. Ce livre de fond sur le tempérament et la pensée de Mitterrand n’a pas encore écrit. Sur la peine de mort, il affirme que le futur président de la République changea dès qu’il devint premier secrétaire du PS, donc héritier de Blum et surtout de Jaurès. Le vrai remords de Mitterrand était de n’avoir pas démissionné du gouvernement Mollet en même temps que Mendès France. – Et évidemment Badinter doit écrire un livre sur la question pénale, le droit qui ne touche pas grand monde personnellement – c’est heureux – mais tous au plan des principes comme des cas d’espèce, en ce qu’il est sans doute de toutes les branches du droit, celui qui façonne la société et celui, surtout, qui fait réfléchir tant aux principes qu’à la mise au jour des faits et des motivations.

soir

[1] - Apocalypse dew Jean XI 4 à 12 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Jean XX 27 à 40

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