lundi 30 novembre 2009
dimanche 29 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - dimanche 29 novembre 2009
Dimanche 29 Novembre 2009
Prier… [1] apprendre la vie à chaque éveil-réveil, éveil à quoi ? à quelqu’un, toujours et sipossible pas seulement à soi-même. Grâce de s’éveiller à quelqu’un. Se réveiller d’où et réintégrer quoi, ou arriver à quoi ? aux tâches inachevées de la veille, aux projets que l’on s’est donnés pour le lendemain. Funambule. Apprendre soudainement ce qu’il était en train d’arriver, la mort qui entoure et enveloppe le frère aimé, son dernier regard presque apeuré-étonné, signe encore de présence, la tête vaguement hélant la vie de dessous les draps, le visage dévoré de points noirs, le regard… qui n’est pas éteint et qui reconnaît. En ces jours-là, Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité. La mort éclaire tout, splendidement, le mourant nous aide, le frère nous pénètre. J’ai au bout de la langue les mots qu’il me disait et confiait, et m’a donc appris à dire et à m’approprier. Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant. … Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche. Amen !
C’est avec un musulman que j’ai partagé mon émotion cette fin de journée : un ami très cher, mourant que j’allais veiller, moine bénédictin. … je communiquais avec une relation chaleureuse mais que je ne connais que par courriel encore, important journaliste mauritanien et concluais, parce que je débordais : Objet : votre message d'il y a une heure . Je suis troublé car je suis en train de perdre un ami, moine, bénédictin, très simple, pas prêtre, le bout du rang mais un saint. D'autre part, ma lecture de votre saint Coran est de plus en plus active en moi. – Par retour, il me répond : Subject: Re: votre message d'il y a une heure . "perdre", dans quel sens ? s'il est rappelé par son Créateur, alors recevez mes condoléances. – sens qu'il va mourir, mais je sais bien que le français dit bien mal ce passage à Dieu. Comment dites-vous en langue non liturgique ? Merci pour l'expression de vos sentiments. - Subject: Re : votre message d'il y a une heure . On dit qu'il se prépare. Si c'est un moine bénédictin, alors il n'a rien à craindre de sa prochaine rencontre avec Dieu, une rencontre qu'il a dû préparer sa vie durant. - Subject: vous, et mon ami bénédictin . Vous me faites plaisir et du bien, je vous en parlerai davantage.
En partant vers le monastère, les nouvelles : participation à 52% des Suisses pour un referendum décidant à 57% l’interdiction des minarets sur le territoire de la Confédération, au motif qu’ils expriment la haine et la violence censées sourdre de l’Islam.
Claude Guéant à Kigali pour rétablir les relations diplomatiques avec le Rwanda, rompues par le président Paul Kagamé ne tolérant pas qu »’un juge d’instruction français incrimine plusieurs de ses collaborateurs et en fait lui-même : descente de l’avion présidentiel en 1994, conséquence 800.000 morts par génocide. Rétablissement et déplacement annoncés par l’Elysée. Très probablement, injonction au juge d’instruction. S’il y avait des gens de gouvernement, nous aurions ce soir la démission du ministre des Affaires Etrangères dont c’est la fonction de procéder à ce genre d’arrangement, et celle de la Garde des Sceaux. Au vrai, ces démisions n’ont pas plus de sens que ces emplois de ministre, puisqu’il n’y a que Sarkozy qui décide et fasse quelque chose. Si Claude Guéant tient journal et publie mémoires, ce sera passionnant mais guère qu’une série de confirmations, du cynisme et de l’activisme.
[1] - Jérémie XXXIII 14 à 16 ; psaume XXV ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens III 12 à IV 2 ; évangile selon saint Luc XXI 25 à 36
samedi 28 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - samedi 28 novembre 2009
Samedi 28 Novembre 2009
Prier… j’avais l’esprit angoissé, car les visions que j’avais me bouleversaient. [1] Récit et apocalypse de Daniel, aussi énigmatiques et imagés que nos vies quotidiennes, une évolution souvent de notre monde qui nous paraît terrible au regard de notre impuissance. Cette bête terriblement puissante… des propos délirants… De même que Moïse s’approche du buisson, Daniel ose interroger et réclamer une interprétation : je l’interrogeai sur tout cela, il me répondit et me révéla l’interprétation. Or, Daniel va devoir sa fortune politique et faire sa « carrière » par sa propre science à deviner le sens des songes… je l’interrogeai… à ces questions, il me fut répondu… une royauté éternelle, et tous les empires le serviront et lui obéiront. Mise en regard du Coran, la Bible est d’un concret, d’une précision qui frappent, elle est factuelle. Ses conseils ne sont pas spirituels mais directs, Jésus, précédé par les prophètes, relayés par les apôtres, unicité d’un langage et d’une tournure d’esprit étonnantes alors que le texte fondamental est à tant de voix et a été composé en plusieurs siècles : tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie… Autant que Mahomet, Jésus peuple ses auditeurs des « fins dernières », mais deux différences sont essentielles, la prière est une action au présent et non un critère d’identité et de foi, et la référence est explicite, l’enjeu : paraître debout devant le Fils de l’homme. La création appelée à l’attitude, à la posture la plus mature, la plus responsable, la plus haute et belle devant le Seigneur Dieu fait homme. Et devant Lui… les saints et les humbles de cœur, bénissez le Seigneur ! Ajouterai-je ? vous tous qui pleurez et souffrez, vous tous qui n’avez de refuge qu’aimer, vous qui êtes morts et demeurez en nous de souvenir et de paroles, d’attente de nos revoirs mutuels, vous qui vivez, qui décevez, qui étonnez, vous tous de toutes espèces et de toutes formes de vie, bénissez le Seigneur, si difficile soit le sens de votre mort et de votre vie. Bénissez-le pour Son aide, et Sa présence, pour le jugement prononcé en faveur des saints du Très-Haut et pour la royauté, la domination et la puissance de tous les royaumes de la terre … données au peuple des saints du Très-Haut. … Vous, ses serviteurs, bénissez le Seigneur ! Les esprits et les âmes des justes, bénisez le Seigneur ! Et ensemble de toutes parts et en tous temps, prions. Le temps était arrivé où les saints avaient pris possession de la royauté.
Aubervilliers… Sarkozy en chef de parti. Cumul sans précédent : le Président de la République est le Premier ministre, il est le chef du parti présidentiel, il préside le groupe parlementaire et toutes les instances du parti dominant… texte habituel pour s’en prendre nommément à quelqu’un : Martine Aubry en l’occurrence … j’ai du respect. Et puis, comme mardi dernier : jamais je ne reviendrai à la TVA etc. pour la restauration, voyez où j’en suis, je tiens même les promesses de mes prédécesseurs. Ce soir, la même voix qui me faut maintenant quasi-vomir, le « je » commençant chaque phrase, son seul point d’appui phonique pour un dictateur sans charisme mais qui continue d’impressionner puisque tout dépend de lui, rien n’échappe à son discours et à ses épithètes. Donc campagne nationale pour les régionales, qu’il situe dans deux mois, c’est-à-dire qu’il se trompe de trois… thème, cogner contre le Front national et contre le PS, ce dernier accusé de faire « monter » le Front national pour cette élection comme naguère il l’aurait fait dans les années 1980. Et aussitôt, le cynisme, le meilleur du Front national est servi : jamais, tant que je serai Président de la République, il n’y aura de régularisation générale des sans-papiers. On en est – phase finale ? ou inauguration d’une nouvelle phase, celle d’une présence, et d’un « impérium » sans limite ? – on en est aux « jamais ». « jamais tant que… » puisque fatalement il y aura une fin, mais dans quel état serons-nous, et dans quel Etat vivons-nous ? Thème imposé de cette campagne « nationale » pour les régionales : l’œuvre gigantesque qui s’accomplit depuis deux ans et demi. L’homme des sondages, l’homme qui ne va pas au peuple, qui coffre et vire quand il est sifflé, l’homme qui abomine le referendum, est avide de plébiscite. Les régionales, plébiscite de Sarkozy !
En marge, la grande page du Monde sur les gardes-à-vue. Nous sommes constamment rappelés « à l’ordre » par Bruxelles pour nos finances et par le Conseil de l’Europe, la Cour européenne pour nos prisons, nos mœurs policières. Un quadragénaire, beur, dépressif, mais pas du tout agressif, seplante dans une pharmacie pour être assuré que la commande de son anti-dépresseur est faite. La pharmacie veut s’en débarrasser, appelle la police, le pauvre type est sans doute tabassé à mort dès que les portes du « panier à salade » se referment, des témoins ont vu tanguer le véhicule.
C’est le pays des policiers français autour de Drancy où se parquent les Juifs : nous le revivons, tandis que Sarkozy est applaudi debout dans la commune de Pierre Laval, qui – lui – était autre, et qui fut populaire.
Entre deux portes au Quai d’Orsay, à la manière dont Sarkozy reçoit le Dalaï-Lama en Pologne, une petite demi-heure, Kouchner reçoit le ministre géorgien des Affaires étrangères ; Le bateau que nous venons de vendre à Poutine sera posté en Mer Noire pour menacer directement une Géorgie dépecée. Affaire qui a été propagandé à la gloire du prince il y a un an, la paix dans le Caucase, ce fut lui. La grande entente pour les ventes d’armes avec la Russie, c’est lui, aussi.
J’ai honte… des Français, mes compatriotes, nos élites qui tolèrent et même qui applaudissent.
(1) Daniel VII 15 à 27 ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens III 12 à IV 2 ; toujours le cantique de Daniel III 82 à 87 ; évangile selon saint Luc XXI 34 à 36
vendredi 27 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - vendredi 27 novembre 2009
Vendredi 27 Novembre 2009
Prier…[1] j’arrive à cet autel reçu par Marguerite de Savoie (+ 1464), notre fille a combien de patronnes et saintes protectrices, c’est peu ordinaire, combien nous, ses parents, en avons besoin, aujourd’hui plus encore. Les évangiles, le « génie du christianisme » par rapport au judaïsme ou au sens de Dieu que nous recevons du Coran, est de nous donner accès à Dieu par son Fils, Dieu fait homme. L’histoire de Dieu se raconte parmi nous, son visage a été vu, son visage d’homme. Expérience personnelle de la spirituelle, vie de l’Esprit en nous, certes et décisivement, mais fait historique. Mes paroles ne passeront pas. Assurance personnelle du Christ que jamais avant ni après lui n’ont eu aucun prophète ou envoyé ou chef spirituel. Et quel est le message ? au-delà ou en deçà de tous les appels à la fois et à la conversion, le fait que le royaume de Dieu est proche. Jésus n’est que faits, bien plus encore que parole. Il est LE fait. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. Passage de Daniel dont je voudrais tant l’exégèse et qui ne m’a jamais été donnée, car lire comme un Fils d’homme, n’est pas lire dans l’évangile, le Fils de l’homme. Le genre apocalyptique… la révélation n’est pas tant les catastrophes que le salut à la clé qui est l’avènement définitif de Dieu, c’est-à-dire la création retrouvant son état final et originel. Dans la bataille actuelle sur les responsabilités dans le dérèglement climatique, humaines ou pas humaines, la Bible a la piste de réponse : responsabilité humaine (le péché originel) et possibilité de remédier (l’homme ayant mission de dominer et cultiver la terre, avec hiérarchie et connaissance sur l’ensemble du monde vivant). Cantique de Daniel anticipant celui de François, les oiseaux du ciel, les fauves et troupeaux, baleines et bêtes de la mer, plantes de la terre, sources et fontaines, bénissez le Seigneur !
La composition de la Commission donnée dans l’après-midi par Barroso, qui retrouve la vedette et va sans doute l’exercer effectivement. Les deux innovations de la Constitution de 2004 – version VGE – reprises par le traité de Lisbonne – version Sarkozy – sont d’application tellement ternes : le choix du président du Conseil européen et du ministre des Affaires étrangères, que ces choses sont mortes-nées. Le paradoxe va être la remise en évidence du président de la Commission et probablement, à terme, si Barroso était enfin touché par le génie de la démocratie et de l’appel au peuple avec l’appui du Parlement, supplanter potentiellement la concertation des chefs d’Etat et de gouvernement qui a montré sa limite puisque d’une part il n’y a toujours pas de projets communs mais qu’apparences et paroles, embrassades de famille, et parce que d’autre part les seules institutions qui pouvaient faire émerger l’Europe sont gaspillées aussitôt. On va donc revenir à nos débuts, la Commission et sa prétention – que battit froid la France au temps de Couve de Murville et du Général – mais cette fois les temps sont autres. La Commission et le Parlement ont leur chance. Barroso et le peuple, le Parlement se saisissant de la question constitutionnelle.
Sarkozy en parfait démagogue, constatant sa déconfiture totale dans l’opinion pour sa politique économique et ses différents cynismes et sans-gêne, tâche de se redorer le blason par l’écologie et d’en faire la continuité de son règne – Chirac s’y était essayé par une inscription de la chose dans le « marbre » de la Constitution. Donc, agitation intense et déplacements et invitations tous azimits avant Copenhague pour y paraître en maître d’œuvre. Déjà, il décerne les brevets à la Chine et aux Etats-Unis. Donc, l’équipée de Manaus, les invitations de Paris ; Carla est gratifiée de prendre un repas avec le Premier ministre indien, et notre parvenu figure à côté de la reine d’Angleterre, belle joueuse puisqu’exclue des cérémonies anniversaires du débarquement de 1994, elle le tolère à son sommet du Commonwealth.
Sarkozy est un Chirac en encore plus culotté, avec un souci de paraître que son prédécesseur n’avait pas et avec une prudence pour ne pas s’accrocher au derrière des casseroles que l’autre n’a pas eu non plus. Le mépris de l’opposition, des personnes, de la gauche, et le dogme que toute notoriété s’achète et s’annexe sont également de son seul crû. Mais la racine est la même, le rameutement des voix lepénistes, le populisme. Un Chirac qui réussit. Le thème de la rupture était celui de VGE, Sarkozy le surpasse en personnalisation et annexion de tout. A l’écrire et à le réfléchir, les différences avec ces deux prédécesseurs me deviennent manifestes, il y avait chez chacun de ceux-ci quelque retenue, quelque révérence pour le legs passé, et tout de même soit une certaine culture et des études personnelles, soit un certain usage à force et longueur de temps qui donnait finalement quelque maintien.
Politique… les gens souffrent de celle menée par l’exécutif. On ne dit plus le gouvernement, puisqu’il a été absorbé en image, en compétences, en activisme par le seul président de la République qui en abaisse d’autant l’exercice de sa fonction. On dit donc l’exécutif. C’est nouveau en France depuis 1871. Après l’apparition en fin du règne de Bernadette Chirac, de l’appellation « première dame ». Les gens souffrent et la politique n’est crédible que si elle est remède proposé, cri poussé à la place de tous. Si au contraire – ce qu’elle semble trop, notamment à gauche – elle n’est que heurt des appétits et des carrières, au lieu d’être le concours et l’attelage de tous les talents et de toutes les forces pour sortir le pays du pétrin, elle est évidemment aussi impopulaire et inadéquate que le pouvoir en place. La droite totalement asservie par le prince régnant n’a pas ce problème d’apparence, elle n’est que soutien et discours d’une efficacité dont l’impopularité serait le critère. Pitié pour nous !
[1] - Daniel VII 2 à 14 ; cantique de Daniel III 75 à 81 ; évangile selon saint Luc XXI 29 à 33
jeudi 26 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - jeudi 26 novembre 2009
Jeudi 25 Novembre 2009
Prier… dénouement spectaculaire dans l’histoire de Daniel. Même persévérance que les héros d’Israël de l’époque des Maccabées, mais il est positivement sauvé. Récit édifiant sur une conversion du polythéisme au Dieu d’Israël. L’affection de Darius pour Daniel y est pour beaucoup. Nos sentiments humains et nos conversions spirituelles, Augustin et sa mère, la cousine Bondy de Charles de F. on doit craindre et on doit énérer le Dieu de Daniel, car il est le Dieu vivant, il demeure éternellement, son règne ne sera pas détruit, sa souveraineté n’aura pas de fin. A vérifier dans le Coran, s’il y a cette obsession biblique, pas seulement dans le message du Christ mais déjà dans l’Ancien Testament, la vie en plénitude, le Dieu vivant, bien plus que vérité et lumière, ou toute-puissance : la vie.[1] Il délivre et il sauve, il accomplit des signes et des prodiges, au ciel et sur la terre… Jésus fait écho au constat de Darius, mais pour annoncer au contraire le drame : Jérusalem encerclée par des armées… sa dévasatation est toute proche (la prophétie de la mise à sac par Titus et Vespasien en 70). Cycle cependant annonciateur de celui décisif : quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche. Même signes et mêmes expressions que l’Ancien Testament : il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de ma tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde. Comme l’épisode de la tempête apaisée en donne l’anticipation, un tel tumulte donne le cadre et le contexte de la parousie : on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Jésus n’est pas prophète, ou s’il l’est, il ne l’est que pour s’annoncer Lui-même. Jésus, maître absolu, Jésus Fils du Dieu vivant. Jésus parlait à ses disciples de sa venue, alors même qu’il est, vivant, incarné, au milieu d’eux. Bien au-delà et au-dessus de la rédemption, de la remise en état de la création, il y a l’aboutissement et l’achèvement, inimaginable et tant souhaité.
Rebond de la crise financière mondiale, la déclaration d’insolvabilité de Dubaï, l’Etat laissant tomber l’officine construisant les fameuses îles artificielles, les bourses européennes baissent aussi de près de quatre points. A mon sens, après Lehman Brothers, on aborde la seconde phase, les faillites d’Etat. Tandis que les dirigeants depuis trois mois veulent faire croire à des choix à déjà opérer pour l’après-crise, nous ne faisons qu’entrer dans la crise. En France, le chômage statistiquement recensé selon des systèmes très bidouillés depuis un an, dépasse les quatre millions, les plus touchés, les moins de 25 et les plus de cinquante ans. Comme il faut 42 années pour toucher une retraite pleine, et que l’espérance de travail tombe à vingt-cinq ans, on voit bien sur quelle pente nous sommes, la paupérisation de masse. Pendant ce temps, Estrosi apppelle au courage, pour qu’il soit décidé de doubler, dès son entrée en fonctions à E.D.F., les émoluments de Proglio par rapport à ceux de son prédécesseur. Le cynisme voit les limites de ses paroxysmes sans cesse reculer. En regard, pas 10% de grévistes dans l’enseignement et à La Poste.
Sur ordre de l’Elysée, Accoyer déclare définitivement irrecevable la demande socialiste de commission d’enquête sur les sondages que commande l’Elysée pour un budget mensuel avoué dépassant les 60.000 euros. Quant à la réalité ?
Près de 70 morts de la grippe H1N1, les queues aux centres de vaccination, à Vannes comme ailleurs. L’insistance de Bachelot pour dire qu’une seule dose suffit, indique bien qu’on va vers la pénurie.
[1] - Daniel VI 2 à 28 ; cantique de Daniel III 68 à 74 ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28
mardi 24 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - mercredi 25 novembre 2009
Mercredi 25 Novembre 2009
Prier… tu n’as pas rendu gloire au Dieu qui tient dans sa main ton souffle et toute ta destinée. [1] Deux échos, celui du Coran et de son imprécation constante contre les idolâtres et les polythéistes et le Cantique des créatures de François d’Assise, aussi bien que le psaume terminant l’office de Laudes : vous les astres du ciel, bénissez le Seigneur ! vous toutes pluies et rosées, bébissez le Seigneur ! vous tous, souffles et vents, bénissez le Seigneur ! et vous la fraîcheur et le froid, bénissez le Seigneur ! leçon de prière, tandis que la pluie est, ici et maintenant diluvienne, et qu’hier, visage souvent de mourant, mon ami m’assure que tout est grâce, qu’il est un enfant dans la main de Dieu, qu’il est heureux, pour conclure, d’une voix faible au possible « c’est bien parti, je suis heureux ». Que de miracles j’attends et demande aujourd’hui, tandis que Jésus prédit tribulations et procès à ses disciples : ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. Et comment, en étant confiant et transparent : je vous inspirerai un langage et une sagesse, une manière d’être. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. . L’impasse totale et de là le soleil ? la collection d’échecs, l’impuissance avérée et … ?
Deux prix Nobel décernés par erreur, la politique n’est pas le fort des jurys de ce prix : celui de la paix pour Al Gore puis pour Barack Obama.
Barack Obama enverra donc des renforts en Afghanistan. Tant d’hésitation – trait de son caractère, sauf pour conquérir le pouvoir – présageait cette décision.
Claude Allègre crève l’écran sur France 2 ce soir, à propos de l’alarmisme écologique et notamment « tacle » le film-réclame d’Al Gore. Deux degrés de plus dans un siècle ? soit, mais les amplitudes diurnes sont de dix ou vingt degrés, qui s’en préoccupe ? l’an dernier, un hiver très froid. Les changements de climat X fois dans les temps géologiques et sensibles même dans les temps historiques, la montée des eaux, elle est de l’ordre de deux millimètres par an. D’ailleurs, la communauté scientifique, cf. étude de la revue de référence américaine, est divisée : 50% assure que le dérèglement climatique n’est pas la faute de l’homme, 25% ne sait pas et seulement 25% incrimine l’homme. La surpopulation, elle se régule : changez le statut de la femme, éduquez-la et donnez-lui un emploi, et les naissances chutent. Certes, deux milliards de plus dans peu d’années, mais stabilisation ensuite (j’ai entendu cette projection d’une stabilisation à 11 milliards, qui semble très fondée). Surtout la politique alternative des écologistes est inculte et inenvisageable : la décroissance, le changement généralisé de comportements. Les problèmes réels sont ailleurs, le manque d’eau : 11.000 enfants meurent chaque jour par manque d’eau, le manque de nourriture auquel il ne peut être remédié que par les OGM : France et Belgique avaient pris de l’avance là-dessus, l’erreur de donner un monopole à Monsanto. Le sommet de Copenhague par démagogie des dirigeants dont aucun ne s’est déplacé au sommet de Stamboul sur l’eau, il y a quelques mois, ni à celui de Rome sur la faim. Les problèmes concrets, immédiats sont là, et pas les deux degrés de plus dans cent ans. L’énergie propre, le nucléaire, la France est en avance.
Au passage, on voit le courage politique de Sarkozy qui ne peut évidemment prendre ce discours à son compte, ce serait mettre à bas les « Grenelle » de l’environnement, son ministre populaire Borloo (quoique l’image d’alcoolique, commence de se répandre) et aller contre l’opinion. Donc, il ne prend pas Claude Allègre, sauf si ce dernier se tait comme prix de son maroquin… Je ne vois pas Sarkozy se faire une idée personnelle par enquête contradictoire et non publique sur ces questions ; à vrai dire, je ne sais rien de sa méthode intellectuelle, et tous ces trente mois ne le montre qu’orienté par l’accaparement de l’attention du public et de la décision qui devrait être collégiale ou déléguée, en tout cas délibérée librement par ceux qui ont à en délibérer.
La démocratie irréprochable, exemplaire, cf. Témoignage, le livre électoral du président élu, cf. la révision constitutionnelle de Juillet 2008 : Proglio, ex-organisateur ? du Fouquet’s au soir de l’élection présidentielle, ou n’était-ce que l’accompagnateur, alors, de Rachida Dati ? cumule sa retraite prise à soixante ans (estimée à 100.000 euros par moi), un siège gardé au conseil de Veolia, dont on peut penser qu’il reste de direction, et la présidence d’E.D.F., maintenant actée en conseil des ministres de ce jour. D’évaluation et d’agrément en commission ad hoc de chacune des deux assemblées du Parlement, il n’est toujours pas parlé. La présidence de la S.N.C.F. avait été pourvue de la même manière, et sans qu’il soit là question de la votation si controversée des changements de statut pour Gaz de France et de la fusion-absorption par Suez, Mestrallet non plus n’est pas passé devant le Parlement pour être agréé au titre de G.D.F.
L’affaire Grégory, les progrès de la police judiciaire, la possibilité d’analyses d’ADN plus poussées encore que les précédentes et dont la possibilité, le concept-même n’existait pas il y a vingt-cinq ans. Dix-neuf fois la couverture de Match, en quatre ans, plus de deux cent cinquante articles. Ce qui me frappe, c’est que l’on a pris conscience – thèse il y a dix ans, de Jacques Julliard à l’EHESS – de ce que Match est un test de l’opinion publique, de ce qui rend dans l’opinion, quand précisément l’hebdomadaire ne l’est plus, ayant perdu son indépendance politique (vidage de son patron à la demande de Sarkozy dont le cocufiage avait été affiché en 2005) puis intellectuelle (donner dans le « people » en couverture constamment et en rubriques). – J’ai été plus pris par l’affaire Dominici ou par le mystère de Bruay-en-Artois.
[1] - Daniel V 1 à 28 passim ; suite cantique Daniel III 62 à 67 ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19
Inquiétude & Certitudes - mardi 24 novembre 2009
Mardi 24 Novembre 2009
… espérer. Prier [1] : une interprétation à usage particulier de l’histoire politique d’un royaume et d’une dynastie, le sens de l’histoire, le discernement rare, celui qu’en a Daniel, le surdoué de sa génération et le favori du prince, lui est donné. Une escathologie dont se sert également le Christ. Nous sommes – dans le dire de l’Ancien Testament comme du Nouveau – devant un champ de ruines. Seul mot du Christ. Ne vous effrayez pas. Il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. Humainement, nous ne savons rien de l’avenir, si peu du présent, et si mal du passé. Ce ne sont pas nos dimensions. Ne marchez pas derrière eux !
Barack Obama : confidence ou mot répandu à propos de l’Afghanistan… finir la tâche. Faire le boulot, surtout ne pas lâcher le mot de guerre. Tout est conceptualisé de nos jours en commerce, en élection et évidemment en stratégie, en termes de guerre, mais le mot, jamais, n’est public. Au contraire, redondance du principe de précaution et du « pour éviter tout risque ». La guerre du Kosovo, banc d’essaio entre autres, de ces logorrhées de guerres humanitaires, le tapis de bombes et les rations alimentaires avec trousse de secourisme, largués par les mêmes avions…. Finir la tâche : c’est exactement la problématique de Bush junior et le mot, tant en Irak qu’en Afghanistan. Le livre électoral d’Obama racontant son voyage là-bas l’année précédant la campagne, le montre totalement acquis à la stratégie de se dégager à terme de l’Irak et de tout focaliser sur l’Afghanistan. D’ailleurs, le maintien du secrétaire à la Défense de Bush junior au même poste dans l’administration démocrate signifie, on ne peut plus clairement, la continuité totale de la politique militaire des Etats-Unis d’un président à l’autre. Le « job » : un emploi en franglais, mais aux Etats-Unis le métier, c’était l’appréciation de la révélation de Bush junior le 11-Septembre : trouvé tapi dans son Etat d’origine à l’annonce des attentats, le président si mal élu trouve sa dimension, he does the job jolly well. Le mimétisme du rôle attendu par les badauds, Jacques Chirac arrive aussitôt et parade sur le même ton, et le vote pour un mandat des Nations Unies d’envahir l’Afghanistan au prétexte que celui-ci – quel que soit son régime, qui n’était pas alors tant en question – refuse de livrer Ben Laden. Quel était au vrai l’intérêt stratégique initial de l’Amérique ? sinon se venger spectaculairement pour ne pas perdre la face après la première atteinte physique subie sur son sol national depuis la Guerre d’Indépendance ? aujourd’hui, la situation stratégique est exactement celle engendrée par la guerre du Vietnam, la précarisation de tout le voisinage, et tôt ou tard un retrait peu glorieux laissant le pays dans un état pire qu’à l’invasion. Différence de taille cependant : l’Afghanistan est devenu la raison d’être de l’Alliance atlantique, donc de la sujétion européenne, et à terme de sa distraction. Encore des décennies de perdues pour la mise sur pied d‘une inédependance stratégique de l’Union européenne.
Sarkozy et sa considération des votes parlementaires. Sur le ton de ses rodomontades données acoudé à la banque d’un bistrot, et prenant à témoin de sa propre logique un public toujours plus imaginaire que celui auquel il s’adresse, le Président intervient vingt-quatre heures après le vote du Sénat sur le rétablissement de la TVA à taux fort dans la restauration. Celle-ci n’a manifestement tenu ni son engagement de créer 40.000 emplois ni son engagement de baisser le prix au client. N’importe, le Président est lui-même législateur et il a ses propres clients.
La rencontre à l’hôpital vannetais d’un SDF ? L’histoire de Jean : 57 ans, pour le moment au chaud et nourri puisqu’en examens divers de radiologie. Au chômage depuis sept ans, après avoir travaillé – mécanicien – chez Citroën pendant onze ans, à la rue depuis trois. Marié vingt-deux ans, une femme qu’il aimait et dont il était aimé, cancer, morte. Son fils a honte de lui et ne l’aide donc pas. Je lui indique les services sociaux du département, il répugne aux logements d’accueil des sans-abris, on y est violent, l’on s’y bat et l’on s’y vole. Il vient de recevoir un gifle d’un quidam à qui il demandait au seuil de l’hôpital une cigarette.
Les réformes, c’est cela, que cela ne puisse plus exister.
[1] - Daniel II 31 à 45 ; suite du cantique de Daniel III 57 à 61 passim ; évangile selon saint Luc XXI 5 à 11
lundi 23 novembre 2009
journal d'il y a quarante ans - dimanche 23 novembre 1969
+ Dimanche 23 Novembre 1969
minuit
Je reprends le bureau demain .
Espérant avoir terminé la frappe de mon manuscrit
à la fin de la semaine .
Mais je ne crois pas que je serai édité
en feuilletant en diagonale ce que j’ai déjà fait .
Cela fait « verbiage »
Malaise .
Je m’attache à G.
Vie très commune .
Cela nous lie .
La rupture sera très douloureuse .
Pb . général de mon mariage .
Il me semble tellement que se marier
c’est se choisir . que j’en suis mot illisible
voulant me limiter au minimum
et m’idéaliser au maximum . dans ce choix
Alors . que je le pressens . sans le vivre .
pour se marier . il faut s’être déjà choisi .
et c’est vraiment l’autre que l’on choisit
_
L’anti de Gaulle . dépasse les 100.000 ex .
Le gouvernement a agité durant toute cette semaine
le mot d’ordre . ordre et travail . autorité et fermeté .
Cela ne peut qu’inciter .
Pb . du C E A . et de La Haye .
Politique-fiction qui vient de paraître et que j’ai acheté
Le retour du Général . Cela a l’air vrai . . .
_
« Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre
les miens . (ou pas fait) . c’est à moi que
vous l’aurez fait. »
_
minuit
Je reprends le bureau demain .
Espérant avoir terminé la frappe de mon manuscrit
à la fin de la semaine .
Mais je ne crois pas que je serai édité
en feuilletant en diagonale ce que j’ai déjà fait .
Cela fait « verbiage »
Malaise .
Je m’attache à G.
Vie très commune .
Cela nous lie .
La rupture sera très douloureuse .
Pb . général de mon mariage .
Il me semble tellement que se marier
c’est se choisir . que j’en suis mot illisible
voulant me limiter au minimum
et m’idéaliser au maximum . dans ce choix
Alors . que je le pressens . sans le vivre .
pour se marier . il faut s’être déjà choisi .
et c’est vraiment l’autre que l’on choisit
_
L’anti de Gaulle . dépasse les 100.000 ex .
Le gouvernement a agité durant toute cette semaine
le mot d’ordre . ordre et travail . autorité et fermeté .
Cela ne peut qu’inciter .
Pb . du C E A . et de La Haye .
Politique-fiction qui vient de paraître et que j’ai acheté
Le retour du Général . Cela a l’air vrai . . .
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« Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre
les miens . (ou pas fait) . c’est à moi que
vous l’aurez fait. »
_
dimanche 22 novembre 2009
samedi 21 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - samedi 21 novembre 2009
Samedi 21 Novembre 2009
Le bien que je reçois, la pérennité d’un sentiment et de quelque chose qui dépasse les mots de désir, d’affinité, d’entente et même d’amour au sens trop habituel, donc limité du terme, bien sollicité et reçu à date fixe avec cette année en supplément le partage d’une extraordinaire rêverie, l’évocation de l’Islande. Le bien que je reçois en étant accueilli, avec une aisance à laquelle je ne m’attendais pas, ni du texte ni de moi, dans le Coran, tandis que mon mentor, toutes choses d’Etat épuisées, part quinze jours ad limina (La Mecque). Le mal enfin, reu hier avec une insistance entêtée et aveugle, d’un autisme et d’une contradiction en profondeur de qui professionnellement et avec conviction viennent cependant les homélies sur le premier commandement de Dieu. Et j’aime, nous aimons cet homme, pourtant. Ces travers qui sont détachables de notre personnalité, et ne sont pas nous, ne sont pas le tout de qui nous aimons. Heureusement. Redondance de l’évangile sur la fratrie et les liens de sang et d’esprit, ceux de sang s’effacent, s’oublient, n’étaient que circonstances, nos naissances de corps, l’éducation puis… Ta mère et tes frère sont là dehors qui cherchent à te parler…Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. Jésus va bien au-delà de mon expérience (notre ? expérience, car je connais des fratries de sang heureuses et unies, mais ce ne sont pas les plus nombreuses). Il n’évoque pas une relation avec Lui-même, mais c’est la relation au Père, à Dieu qui fait la fraternité. Analogie avec celles éprouvées dans une vie, des aventures et d’un travail ensemble, dans les épreuves ? ce que nous vivons humainement ? le Christ, pour ce qui est de nous, fait nos fratries sur sa croix, femme, voici ton fils… fils, voici ta mère… l’essentiel étant la parabole de toute l’Ecriture, Dieu et la création s’épousent sur initiative divine. Que toute créature fasse silence devant le Seigneur, car il se réveille et sort de sa Demeure sainte … et aucun livre ne donne conseil à l’Epoux, ils sont tous pour l’épouse, y compris dans les évangiles de noces, de banquets et d’accompagnement : le roi sera séduit par ta beauté, il est ton Seigneur, prosterne-toi devant lui. … Et Jésus, tendant la main vers ses disciples, dit : ‘Voici ma mère et mes frères’. [1] Mais de l’enseignement à la croix, Jésus donne ce qui lie, l’écoûte de Dieu, la responsabilité d’autrui. Le disciple la prit chez lui… j’habiterai au milieu de toi, déclare le Seigneur.
Affaire Treiber suite. Sa première femme ou son ex-femme se réjouit, le bien l’emporte sur le mal, un affabulateur, un manipulateur de ses amis, mais il faut quand même qu’il se justifie. Elle est manifestement habitée par le goût de la vengeance. Un général ( ?) de gendarmerie, Leclerc de Hontecloque qualifie le « réseau » d’amis qui a aidé à la planque : une bande de voyous et de gens de peu. Voilà un homme d’ordre qui a compris notre époque et sait parler… Nicolas Sarkozy est contagieux, et même battu.
Les haines qui naissent d’un entretien dont ni l’un ni l’autre ne sait à l’avance qu’il décidera pour longtemps. Cécile Duflot à l’Elysée, il y a un mois. Une semaine après, elle expose avec calme et dans des termes simples, pas du tout le métier de politique et de communicant, que le Président de la République lui a menti, sur son sujet : l’écologie, l’environnement. Elle persévère maintenant, organise une réunion à l’Assemblée nationale : Michel Rocard, peu reconnaissant à Sarkozy du bout de rôle pour le « grand emprunt » y participe avec François Bayrou. Dénoncer quinze jours avant « Copenhague » (dira-t-on plus tard « un » Copenhague ?). Duflot déclare qu’il est temps de mettre fin au : c’est pas moi, c’est l’autre. Sarkozy, c’est pas moi, c’est Obama. Obama, c’est pas moi, c’est la Chine. Sarkozy est plus contagieux que la grippe H1N1. ! sic.
Tardivement éveillés, mais tout à fait aujourd’hui, les élus locaux. « Mobilisation » un peu partout. La réforme territoriale, la taxe professionnelle. Il n’y a pas huit jours, Christine Lagarde affirmait, il faut que la taxe professionnelle ait disparu au 1er Janvier, exactement comme Albanel disait qu’à telle date, la publicité devrait avoir disparu des chaînes publiques, le Sénat n’avait pas encore délibéré. Avant-hier, Christine Lagarde dit que chacun a droit au temps et à l’erreur. – La reculade pour la présidence de l’EPAD semble avoir fait sauter un verrou psychologique. – Botte en touche, on ressort et commente une décision rendue ou à rendre de la Cour européenne de justice (la Cour de Luxembourg) : le traitement des eaux usées dans les villes de plus de quinze mille habitants. La loi permet au préfet de faire inscrire d’office la dépense au budget de la commune en faute ce qu’il ne fait généralement pas. Pour les maires, il est plus populaire de construire une salle-des-fêtes que de choisir le site d’une station d’épuration. Voudrait-on dire que les maires sont vulnérables ? dans leurs gestions, et qu’on le leur ferait valoir ?
François Fillon imite… le voici qui court-circuite le ministre compétent et qui opine sur la garde-à-vue et les droits de l’homme à préserver. Il est vrai que la Cour européenne est dessus.
Ma lecture du Coran me donne les exergues des deux livres que j’ai en chantier. Pour la lettre ouverte à Sarkozy sur lui et sur la France : Que ne te trouble pas l’agitation de ceux qui effacent dans le pays : c’est une moindre jouissance mais ensuite leur refuge sera la Géhenne, l’horrible grabat. (III 196-197). . . . Ceux qui aiment l’éphémère s’aliènent le jour grave. (LXXVI 27) Et pour ma compilation de l’année putschiste : Qu’avez-vous ? Comment jugez-vous ? Avez-vous un Ecrit où étudier et trouver que choisir ? Ou bien avez-vous contre nous un contrat, valable au Jour du Relèvement, qui vous garantisse votre pouvoir de juger ? Demande-leur s’ils ont en cela un garant ! Ou bien ont-ils des associés ? Qu’ils produisent leurs associés, s’ils sont sincères. (LXVIII 36 à 41)
[1] - Zacharie II 14 à 17 ; psaume XLV ; évangile selon saint Matthieu XII 46 à 50
vendredi 20 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - vendredi 20 novembre 2009
Vendredi 20 Novembre 2009
Anniversaires hier et aujourd’hui et après-demain. Les rythmes de la mémoire humaine, besoins de célébration ou dons qu’improvisent les souvenirs parce que nous les datons et les accrochons au présent . Entamé hier la lecture du Coran [1], voir, comprendre, communier et sans doute prier d’une autre manière que celles reçues-apprises jusqu’à présent. Coincidence avec la mise en pratique d’une résolution de débroussaillage et entretien de notre paysage immédiat : cela chaque jour aussi. Education de notre fille et consultations qu’organise le système scolaire que nous avons choisi et qui, par chance ? est si heureux. Enfin, dans tous ces commencements et ces structures, ce dont personne ne sait rien tant l’a priori est minuscule au regard des nécessités et des espérances : le choix par quelques personnages à huis clos de qui devrait représenter près de quatre cent millions d’Européens. De ce qui est l’aboutissement d’une série de plus en plus claire d’erreurs et de compromis toujours au plus petit commun dénomateur, peut-il sortir une mutation : j’en doute, sinon que les grandes naissances sont cachés et que l’Histoire fait toujours apparaître aussi bien ce qui manquait que les conséquences de nos erreurs. Quoi balancera quoi ? Arriver à l’autel du matin si chargé et si démuni, impuissant. Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Il y avait donc rendez-vous. Le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres. Succès de Dieu… tandis que les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir. Les chefs pas le peuple. Les événements sont des rencontres du Christ, abordés par les plus quelconques, mais les rencontres sont personnelles, individuelles et elles produisent quelque chose, la foi, le miracle, l’échange de regard, tandis que les chefs ne sont pas individualisés et font un système, un régime, ils ne produisent qu’un seul type de raisonnement et d’attitude (parabole pour aujourd’hui ? en politique, en économie ? langage des sectes ? et parfois des apparences religieuses selon les hiérarchies ?). Jésus entra dans le temple et se mit à expulser les marchands. Dénaturation, avec le temps et avec nos penchants, de nos résolutions et orientations de vie, tandis que les débuts sont souvent des triomphes, notre besoin de sanctifier et célébrer (tournant à la cécité ou à l’adulation ? Le nouvel autel édifié après la victoire de Judas Maccabée… Il y eut une grande joie dans le peuple, et l’humiliation infligée par les païens fut effacée. Rite de l’anniversaire (qui rejoint mes propres éphémérides): l’anniversaire de la consécration de l’autel serait célébré pendant huit jours chaque année à cette date, dans la joie et l’allégresse. Nos conciliations humaines, nos fabrications et le dérangement par Dieu : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. Nos vies, notre monde, nos époques, ma vie, ce jour, ces partages, ces travaux, les amours dont nous avons la responsabilité en nous et pour autrui. [2]. Mon père spirituel – conseil rare et fort, toujours – méditer et lire, soit, mais l’oraison, pointe et don de la prière. Bible, Coran, chant d’action de grâce quand je travaille manuellement et en constate le produit, mais au-delà et en tout cela, prière jusqu’au bouquet, fait en mains d’aveugle qu’est la liturgie, parabole de la vie aboutie ou offerte. Le chemin est immense, magnifique, j’y suis depuis longtemps et avec tant d’autres, mais j’en vois ce matin la largeur, et qu’il continue jusqu’à d’indicibles oraisons dont seule la foi permet que je ne m’en épouvante pas tant je suis faible et peu apareillé, outillé pour la vie, la vie humaine et – me dit-on – la vie divine. La vie divine, la demander et la recevoir, seulement en priant, en attendant, ouvert.
Jean-Pierre Treiber, suite. Retrouvé en centre-ville de… je ne retiens pas la petite ville. Il faisait croire par des lettres inondant les médias qu’il vivait dans les bois, ancien garde forestier, la police n’y aurait pas cru. Pour ma chère femme, la culpabilité n’est pas établie, apprenant l’assassinat des deux jeunes femmes, il aurait dit spontanément : ah ! ils ont ont fait çà. Deux lesbiennes, une tante voulant séparer l’une de l’autre ? Invraisemblable que l’assassin signale sa trace en utilisant, pour de petites sommes la carte bancaire que l’une des victimes lui avait prêtée. Il sait quelque chose, mais n’a pas commis le crime. Côté police, aucune présomption d’innocence, la fuite – comme pour Colonna – est un aveu.
[1] - avis donné aux destinataires de ma méditation quotidienne :
ré-entreprise - après un début l'été de 2006 tout autrement – cette lecture afin de connaître, comprendre un peu mieux et peut-être dialoguer et communier avec des amis musulmans, mes chers Mauritaniens, dans l’urgence d’un œcuménisme que le monde attend de tous les adeptes de Dieu et de la prière… je ne vous l’adresserai, en principe quortidiennement, qu’à votre demande
[2] - 1er livre des Martyrs d’Israël IV 36 à 59 ; cantique 1er livre des Chroniques XXIX 10 12 passim ; évangile selon saint Luc XIX 45 à 48
ré-entreprise - après un début l'été de 2006 tout autrement – cette lecture afin de connaître, comprendre un peu mieux et peut-être dialoguer et communier avec des amis musulmans, mes chers Mauritaniens, dans l’urgence d’un œcuménisme que le monde attend de tous les adeptes de Dieu et de la prière… je ne vous l’adresserai, en principe quortidiennement, qu’à votre demande
[2] - 1er livre des Martyrs d’Israël IV 36 à 59 ; cantique 1er livre des Chroniques XXIX 10 12 passim ; évangile selon saint Luc XIX 45 à 48
jeudi 19 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - jeudi 19 novembre 2009
Jeudi 19 Novembre 2009
La prière nue. [1] Alors beaucoup de ceux qui recherchaient la justice et la loi s’en allèrent vivre au désert. Hier soir, le compte-rendu d’une pièce de Michel Onfray, ce philosophe, cinquante ans environ, qu’affectionne ma femme depuis une semi-lecture, celle qui ensemence : sa tentation monastique, la cabane au fond du jardin selon Démocrite, par horreur du monde contemporain. Je ne pense pas que ce soit l’attitude juste même s’il y a l’exil des congrégations, celui-là forcé, après la loi de 1905 chez nous, même s’il y a eu Londres. Nous devons rester dans le monde, protester et lutter. Ou bien une stratégie de reconquête ? de l’extérieur. A cette vue, Matatthias s’enflamma d’indignation et frémit jusqu’au fond de lui-même : il laissa monter en lui une légitime colère, courut à l’homme, et l’égorgea sur l’autel. Quant à l’envoyé du roi, qui voulait contraindre à offrir le sacrifice, Mattathias le tua à l’instant même, et il renversa l’autel. Il s’enflamma d’ardeur pour la Loi… Je ne sais… sinon la révolte contre la laideur et la bêtise de l’ensemble de ce que je vois, et la conscience de ma propre faiblesse pas du tout pour renverser les idoles, mais simplement subir et supporter les conséquences de mes imprévoyances, de mes insuffisances, la souffrance de celles qui me sont chères, tandis que malades ou déprimés d’autres ont mal bien plus encore que nous. S’il y a un lien, entre la société et nous, c’est que nous ne composons pas celle-ci assez bien, et que celle-ci aggrave nos mal-êtres, nos maladies physiques et morales et qu’au total on va en venir aux aberrations que la mort serait plus digne que l’existence… sans préjudice d’éventuelles protestations, mal informées et mal dirigées contre des projets de législations ou des jurisprudences : nous sommes si mal placés parce que pas assez saints, pas assez complets. Nous ne pouvons guère que dire, auprès du Christ : si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux… parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. Détresse du Christ devant sa ville, devant son époque, devant l’humanité, et, nous, maintenant et à cette heure (conclusion du Je vous salue, Marie…), ne pas manquer de voir, écarquiller les yeux, dilater notre âme car Dieu dans l’obscurité de nos détresses et au fond de mon impasse, arrive, est là : invoque-moi au jour de détresse : je te délivrerai, et tu me rendras grâce. Le désert est autre qu’un repli, il est combat et discernement. Non contre autrui ou le monde, mais vis-à-vis de nous-mêmes, il est chemin, rencontre. Dialogue d’il y a vingt cinq ans, au Mont-Athos, deux de mes jeunes VSN, Macaire d’origine française, le monachisme et son évocation de centaines de milliers de moines passés là depuis deux mille ans et à faire et vivre quoi : lutter contre les passions. On s’aperçoit que la plus grande communication, c’est le silence et la méditation. La communication n’est pas un moteur, elle est une preuve de normalité. … La charité ? L’amour, le désir de sacrifice et d’union, un sens d’amour qui croît pour les gens qu’on ne rencontre jamais. Une sorte d’embrasement croissant de tout l’univers. … Une immolation, un sens de la communauté. Mais le sens de l’Esprit, c’est la prière qui se fait principalement seul dans sa cellule. La prière au sens large : la lecture de l’Ecriture sainte. Principalement, la prière simple. La vie mystique est tellement riche, la prière de Jésus. … L’office liturgique est une science, pour se lier au mouvement du temps, et l‘ouvrir sur une autre dimension, la transfiguration, lui faire porter un reflet de l’éternité. Par exemple, dans le monde, on compte les jours du matin au soir. En liturgie, on les compte du soir au matin. En effet, dans le monde extérieur, on passe de la lumière aux ténèbres alors que dans la liturgie, monde transfiguré, on passe des ténèbres à la lumière. Notes que je retrouve hier soir par « hasard ». 10 Juin 1984… quelques semaines plus tard, une tempête m’enferme dans l’île de Samothrace, inaccessible trois jours au bateau du retour, dans mon sac à dos je n’ai – « hasard – que l’exemplaire de ma grand-mère de l’histoire d’une âme, édition avec cul-de-lampe et « expurgée ». – Voici notre fille qui s’éveillée, monte me dire qu’elle a peur, la porte de la salle-de-bains ouverte, je la redescends à son lit, dans mes bras, et lui ai montré qu’hier sor en l’embrassant comme elle dormait déjà, j’avais fermé cette porte. C’est, à l’heure byzantine, à peine le début de la messe concluant l’office commencé à minuit, à la seule lueur des bougies, pour des chants que le profane en grec de Chrysostome, ne peut comprendre. Je continue de ne me souvenir de ne m’être jamais ennuyé ces nuits-là, ni d’avoir eu quelque mal à retser éveillé. Le jour se levait, ces étés-là, au canon de la messe et au Notre-Père, alors, nous du monde extérieur, nous retrouvions nos repères et la langue de nos chemins, tout avait conflué. Société… et le premier cri de la chouette, deux fois bien tranquilles. – Ce qui n’empêche pas de mourir, et la mort n’empêche pas d’espérer en elle et au-delà d’elle, jusqu’à elle.
fin d’après-midi
« Conclave » à Bruxelles, les Vingt-Sept désignent informellement le président du Conseil européen, improprement appelé président de l’Union européenne, et le ministre des Affaires étrangères. On n’évoque guère que les candidats à la présidence, deux chefs de gouvernement en exercice, le Belge, le Néerlandais, l’ancienne présidente lettone qui fait campagne au Parlement francophone, Gonzales et Blair, ce dernier n’a (heureusement) aucune chance quoique son charisme soit évoqué. A Jean-Claude Juncker, est-ce la propagande personnelle de Sarkozy (j’ai tendance à le croire), on reprocherait qu’il a été mou et de peu d’initiative pendant le premier automne de la crise financière (tandis que Sarkozy, etc… qui a ensuite voulu se perpétuer en prenant sa place à l’ « euro-groupe »).
Ce qui crève les yeux, comme presque toujours, ces années-ci, n’est pas dit. La France n’aura pas cette présidence, alors que près de soixante ans d’histoire de la construction européenne, version actuelle, la désignait. Cette présidence est sans aucun pouvoir propre, elle aura d’autant moins l’exclusivité de la représentation et de l’expression européennes (si l’Europe a un point de vue… vg. dire que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas d’actualité, ce qu’elle ferait mieux de ne pas dire) qu’il y aura un ministre des Affaires étrangères d’une part et que bien entendu les Etats-membres gardent leur expression et leur diplomatie propres. Enfin, le traité de Lisbonne n’est pas encore entré en vigueur. Bien entendu, ce mode de désignation est tout sauf démocratique. Si c’est un personnage mineur qui est désigné – le seul, à mes yeux qui soit convenable est Jean-Claude Juncker – la preuve sera donnée, une fois encore, que l’Europe attend, on ne sait quoi, pour exister.
François Fillon retrouve une compétence : celle de saisir la FIFA pour faire rejouer le France-Irlande d’hier soir (un à un, et la France qualifiée pour le « mondial » en Afrique)
« Conclave » à Bruxelles, les Vingt-Sept désignent informellement le président du Conseil européen, improprement appelé président de l’Union européenne, et le ministre des Affaires étrangères. On n’évoque guère que les candidats à la présidence, deux chefs de gouvernement en exercice, le Belge, le Néerlandais, l’ancienne présidente lettone qui fait campagne au Parlement francophone, Gonzales et Blair, ce dernier n’a (heureusement) aucune chance quoique son charisme soit évoqué. A Jean-Claude Juncker, est-ce la propagande personnelle de Sarkozy (j’ai tendance à le croire), on reprocherait qu’il a été mou et de peu d’initiative pendant le premier automne de la crise financière (tandis que Sarkozy, etc… qui a ensuite voulu se perpétuer en prenant sa place à l’ « euro-groupe »).
Ce qui crève les yeux, comme presque toujours, ces années-ci, n’est pas dit. La France n’aura pas cette présidence, alors que près de soixante ans d’histoire de la construction européenne, version actuelle, la désignait. Cette présidence est sans aucun pouvoir propre, elle aura d’autant moins l’exclusivité de la représentation et de l’expression européennes (si l’Europe a un point de vue… vg. dire que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas d’actualité, ce qu’elle ferait mieux de ne pas dire) qu’il y aura un ministre des Affaires étrangères d’une part et que bien entendu les Etats-membres gardent leur expression et leur diplomatie propres. Enfin, le traité de Lisbonne n’est pas encore entré en vigueur. Bien entendu, ce mode de désignation est tout sauf démocratique. Si c’est un personnage mineur qui est désigné – le seul, à mes yeux qui soit convenable est Jean-Claude Juncker – la preuve sera donnée, une fois encore, que l’Europe attend, on ne sait quoi, pour exister.
François Fillon retrouve une compétence : celle de saisir la FIFA pour faire rejouer le France-Irlande d’hier soir (un à un, et la France qualifiée pour le « mondial » en Afrique)
soir
La relaxe générale dans le procès AZF : trente mort et des milliers de blessés. Huit ans, pas la vérité. Impossible à trouver ? ou impossible à rechercher ? La relaxe au bénéfice du doute manifestement organisée par Total qui en avait tous les moyens puisque le site de l’explosion lui appartient.
Moines martyrs de Tibeïrine : la commission ad hoc pour lever le secret-défense (rien que cela montre les implications militaires ou « assimilables » de la France dans ce qui n’est soi-disant qu’affaire d’intégrisme musulman sur un territoire étranger) d’une manière très large. Donc pas totale… donc la vérité ne sera pas connue, les responsabilités non plus.
Donc, Van Rompuy, actuel Premier ministre belge pour la présidence du Conseil européen, et la britannique Catherine Ashton, actuelle commissaire au commerce. Les choix les plus anonymes et plats a priori. Nous levons haut notre drapeau en obtenant que le secrétaire général adjoint du Conseil Philippe de Boissieu le devienne en titre. Commentaire de Merkel : « j’ai toute confiance qu’ils ne diront pas de bêtise ». Et de Sarkozy : « le président fort que j’ai toujours souhaité ». Consolant : le nouveau « président » est réputé pour son humour (élève des Jésuites et thèse sur Thomas d’Aquin), ne déclare-t-il pas que l’Europe doit jouer « un rôle important ». Plus sérieusement, ces pétitions de rôle – demandés ou concédés – remontent à la période de la Guerre du Golfe et de l’effondrement soviétique. Dans les relations internationales, il peut y avoir des apparences, elles ne comptent pas en résultats : les rôles sont effectifs ou n’existent pas. Ainsi, la Chine joue-t-elle soudainement le premier rôle, sans jamais qu’on l’ai préparé pour elle, elle ne l’a même jamais demandé, rien qu’un siège permanent au Conseil de sécurité, non pour la puissance mais par rapport à elle-même, que Pékin soit reconnu au lieu de Taï-Peh. La Russie effondrée avec l’Union soviétique, s’est retrouvée à la fois en présence internationale et en maîtresse d’un hinterland à peine moindre que celui de Staline. Seule question : s’étant concertées ou pas, l’Allemagne et la France ont choisi de rester en arrière plan de la construction actuelle. Finesse ? incapacité ? L’Angleterre, constante défaiseuse de l’Europe (avec toujours le poste de négociation des relations économiques et commerciales internationale) est en vue : le « ministère » des Affaires étrangères, le suspense de ses élections générales et d’un possible referendum.
Le traité de Lisbonne ne donnant aucun pouvoir à ces deux emplois et aucun signe n’ayant été donné ces derniers temps d’une volonté européenne, il n’y avait rien à espérer, donc pas matière à être déçu. Les Vingt-Sept piétinent dans le néant pour une raison toute simple, leurs dirigeants respectifs n’ont aucune vision, sauf la libido de certains : à ma connaissance, Sarkozy et Berlusconi au moins. Contexte - bras de fer annuel Ukraine-Russie aux dépens de l’Union et aréopage Extrême-Orient Pacifique où Chine et Amérique se font concurrence avec la probabilité que ce soit la Chine qui l’emporte…
Je reçois de Jacques Myard des éléments sur la prolifération nucléaire et autres : rapport à l’Assemblée nationale co-enquêté et rédigé avec Boucheron, déjà à ce genre d’exercice il y a quinze ans, et débats en commission des Affaires étrangères présidé par le fils Poniatowski. Hérédité en République française, autisme des dirigeants européens, laideur des baisers et photographies de famille…
Mais ce qui passionne, c’est le match – à rejouer ou pas – entre la France et l’Irlande.
Commentaires que je partage – même s’il y a du pitre chez chacun. Pour Cohn-Bendit, ces nominations européennes nous font toucher le fond. Pour Bernard Tapie, la plus mauvaise équipe de France pour le plus mauvais mondial avec entraineur et commentateurs à l’avenant.
mercredi 18 novembre 2009
mardi 17 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - mardi 17 novembre 2009
Mardi 17 Novembre 2009
En France, tout se bloque de plus en plus, et dans le monde quelque chose se cherche. Les nuits sont sans lune, je suis accueilli mentalement ce matin par l’image de la montagne, la présence de la montagne, la puissance d’une présence, et l’évidence tonitruante au sens biblique, d’une voix couvrant les éléments, qu’elle est un appel à la foi, un appel à la déplacer, un appel à découvrir notre force, la parabole du Christ comme la trompette non du « jugement dernier » mais de l’éveil à la vie. A la prière, à l’union demandée à Dieu. Il fit un beau raisonnement, bien digne de son âge, du rang que lui donnait sa vieillesse, du respect que lui valaient ses cheveux blancs, de sa conduite irréprochable depuis l’enfance, et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu… je laisse aux jeunes gens le noble exemple d’une belle mort. [1] Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois de plus. Zachée, contemporain du Christ et qui chercha à le voir et chez qui le Messie descendit loger. Eléazar, l’un des scribes les plus éminents c’était un homme très âgé, et de très belle allure. L’Ecriture nous donne les plus splendides modèles, aujourd’hui, de foi et d’élan, riches humainement, droits, et à qui il est donné d’aller au but. Pour ceux qui le conduisaient, ces propos étaient de la folie ; ils passèrent subitement de la bienveillance à l’hostilité. Jésus conclut, le sacrifice de l’un et la conversion de l’autre : le salut est arrivé pour cette maison. Vivacité de la foi et des dialogues avec Dieu : il courut en avant… descends vite… grâce que Zachée obtient pour lui autant que pour les siens. Grâce dont Eléazar est porteur : il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l’ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu. Depuis que je l’ai vu, rajeuni et rayonnant, sa mère venue à son chevet, mon ami moine au visage transformé ne m’indique pas davantage qu’avant, mais m’accompagne et m’habite, ainsi des vivants et des morts dans nos vies, sommeil et latence de tout, sens et ouverture de tout. La logique d’Eléazar, apparemment fondée sur la continuité de sa vie, en réalité sur la foi. Ne pas se regretter. Et moi, je me couche et je dors ; je m’éveille : le Seigneur est mon soutien.
Hier soir... Journée où je n’ai pas avancé, mais où j’ai vêcu, où je réfléchis de plus en plus à la vie : la vie humaine, la Providence, les mystères et les deux principales énigmes, notre volonté de bâtir, de survivre, de construire, et celle de rencontrer autrui.
Aujourd’hui ! toute ma vie a été d’y arriver. Dieu soit béni.
Visite de Fillon au Viet Nam. Là aussi vendre, nucléaire et des avions, Lauvergeon et Dassault. Polémique entre deux Premiers ministres, l’actuel et un ancien, le dernier socialiste à l’avoir été, Lionel Jospin. Imitant Le Figaro, lors de chaque campagne présidentielle, et les parleurs de l’U.M.P., tous d’accord pour plaindre l’adversaire incapable de s’entr’aimer et de traiter ses problèmes internes, François Fillon affirme que Lionel Jospin a été battu en 2002 parce qu’il n’avait pas tenu ses promesses, tandis que le gouvernement actuel a pour maxime constante de tenir les siennes. La suite du syllogisme est à discrétion. Réplique de l’ancien, rectification du nouveau. Ces débats sans contenu comme celui de savoir non pas si Sarkozy a menti en prétendant avoir donné le soir-même de la chute du Mur, le 9 Novembre 1989, des coups de pioche, lui-même, côté ouest, mais pourquoi il souhaite rétrospectivement y avoir été, et aussi – plus substantiellement pour une bonne connaissance du régime – comment il se fait que le Président de la République a un préposé à son blog. personnel sur face-book. Comme pour la présidence de l’EPAD et la démonstration des mérites et des talents de Jean Sarkozy, ne pouvant être privé de droits que tous les autres Français ont de se faire élire, comme lui, et aux mêmes places, plusieurs ministres – dont Bernard Kouchner qui était peu orthodoxe ces derniers temps – assurent qu’il est impérieux de croire sur parole le Président de la République sur ses rôles d’il y a vingtt ans – biographie officielle à retouches cycliques – et que l’attitude contraire est « dérisoire ».
Christine Lagarde « star » de la finance selon un jury du Financial Times : son influence, ses percées thématiques, ses dons de prévisionnistes, sa gestion des comptes français. – Dépêche, ce soir, de l’AFP, définitive : « la reprise est là, les chiffres le disent, mais elle déçoit… »
lundi 16 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - lundi 16 novembre 2009
Lundi 16 Novembre 2009
Prier à perdre haleine pour nous-mêmes, pour notre moine frère de vie et de mort, pour ceux qui partagent explicitement et pour ceux qui reçoivent en silence et ne refusent pas. Un aveugle qui mendiait était asis au bord de la route. Entendant une foule arriver, il demanda ce qu’il y avait. Hier après-midi, en ville, notre fille nous bande les yeux à chacun, successivement : je n’aurais pas fait un pas, je poussais l’air de mes mains tendues et ne rencontrais rien, j’entendais et c’était mon seul repère. Il s’écria : ‘Jésus, fils de David, aie pitié de moi’. Pourtant le Seigneur ne lui avait été présenté que comme Jésus le Nazaréen. [1] Le dialogue est de forme, les évangélistes nous y ont habitués (ou seulement Luc ? à vérifier…). Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je vois – Vois. Ta foi t’a sauvé. Déjà si souvent remarqué, nous sommes co-auteurs de notre gérison, Jésus semble ne seulement constater que l’effet de notre foi (nous ne croyions plus aux effets de notre foi, à notre propre foi…). Je regarde davantage celui que l’aveugle découvre de visu … il s’est arrêté, il a risqué sa réputation, la foule croit en ses « pouvoirs », et si « cela » n’opérait pas. Jésus est au-delà de toute certitude sur lui-même. Figure de la foule, dite : le peuple. L’apostasie au temps des Maccabées : parmi les Israëlites, beaucoup suivirent volontiers la religion du roi, offrirent des sacrifces aux idoles, et profanèrent le sabbat… tous les livres de la Loi qu’ils découvraient, ils les jetaient au feu après les avoir lacérés. Martyre des récalcitrants, cri du psalmiste : j’ai vu les renégats : ils me répugnent, car ils ignorent ta promesse. Mouvements de la foule : ceux qui marchaient en tête l’interpellaient pour le faire taire. Tohu bohu et prière. A l’instant-même, l’homme se mit à voir.
Berlusconi, plus cynique de Sarkozy. Défait de toute immunité juridictionnelle, il est absent à la première comparution qui lui est demandé au prétexte d’un « sommet » se tenant à Rome et auquel aucun autre chef d’Etat ou de gouvernement ne se rend, l’affaire est renvoyée au 18 janvier, date à laquelle sera entrée en vigueur, si sa majorité lui reste fidèle dans les deux Cambres, un projet de loi piur accélérer et rendre plus efficace la justice : ce projet tout simplement permet de clore sans qu’ils se soient tenus près de dix mille procès financiers, dont les siens.
Les réformes de la justice, voulues explicitement par Sarkozy, ne sont pas des tentatives de blanchiement ou de sauvetage personnels. L’actuel Président de la République bénéficie de tous les montages édifiés pour Jacques Chirac, et surtout de ce qu’il a compris des erreurs de ce dernier, il n’y a guère eu qu’une histoire de plus-value frauduleuse et fiscalement suspecte pour un appartement de l’Ouest parisien, classée sans suite dès sa prise de fonctions. En revanche, ces réformes font partie du doctrine : le moins d’indépendance possible pour les magistrats, selon ce qu’Edouard Balladur commente rétrospectivement dans ses entretiens avec François Mitterrand – sans aucune preuve qu’ils aient été tenus verbatim.
Sarkozy, jugé très négativement en bilan et en politique économique, va à la politique étrangère et au grand rôle de faiseur de paix, comme sous ses prédécesseuirs en pareille impasse intérieure. Mais son jeu est proportionnel à ce que nous vivons depuis trente mois. Il croit suppléer Barack Obama en étant plus attentif à Nettanyahou et en allant donner des conseils en savoir-faire à Mahmoud Abbas. Numéro d’équilibriste qu’il croit réussir par la carte syrienne qu’il joue depuis dix-huit mois. Ce rapprochement avec les Palestiniens est le contre-pied de ce qu’il a affiché depuis son avènement vis-à-vis d’Israël, car la question ouverte maintenant n’est plus tellement le gel des colonisations juives en Cisjordanie ni même de quelconques reprises de pourparlers, mais celle d’une proclamation unilatérale de l’indépendance palestinienne, la chose se jouant aux Nations Unies comme l’avait jouée Israël en 1948.
De même qu’avec le patronat, en s’en prenant notamment à tel banquier et pas à tel autre, et en soulevant des questions de personnes, et guère de procédures, quoiqu’il en discourt, Sarkozy se montre imprévisible pour ses amis d’origine, les Juifs dans le monde et en France.
Les chiffres : augmentation du SMIG, dès janvier 2019 au lieu de Juillet. 0,38%, soit 4,50 euros pour un emploi plein par mois. La Bourse pulvérise des records : hausse de 1,35%.
Je lis Challenge, le bilan à mi-mandat… l’art partagé avec le pouvoir : celui de la présentation, l’histoire de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide. L’AFP n’est pas en reste, 49% des Français jugent que DSK ne serait pas un « bon président ».
Les Champs-Elysées pavoisés aux couleurs irakiennes et donc affichant un verset décisif du Coran. But à ne pas commenter pour ce voyage : normaliser les relations avec ce pays et conclure des contrats. Dans le même temps, un livre fait un tabac, un journaliste (pourtant) du Figaro décrit l’ « Amérak », c’est-à-dire cette construction d’un archipel des bases et structures américaines en Irak sans prise sur le réel ni sur le pays, des troupes caquemurées devant les téléviseurs à se nourrir de glaces et de corn-flakes, d’ennui indicble pour de temps à autre une sortie avec pour seule hantise ne pas sauter sur une mine.
Nous-mêmes en Afghanistan, notre expérience des officiers SAS en Algérie, une réunion dite de « choura », des militaires, un général français haranguant des notables afghans sur le développement économique. Deux rockets, trois morts d’enfants, pas de victimes militaires… Témoignages de gendarmes, cent-vingt partant dans dix jours pour Kaboul, instructions des polices locales, huit ans après l’invasion … débat au Sénat sur notre engagement en Afghanistan. Tandis qu’Obama n’en finit pas d’examiner les options, il y en aurait quatre alors que chacun sait qu’il n’y en – à terme – qu’une seule, partir. Les peuples font tôt ou tard leur histoire eux-mêmes, les étrangers sont une aventure ou bien une immigration.
[1] - 1er Martyrs d’Israël I 10 à 64 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XVIII 35 à 43
dimanche 15 novembre 2009
Inquiétude & Certitudes - dimanche 15 novembre 2009
Dimanche 15 Novembre 2009
L’assaut d’hier matin … Eteint tôt avec un grand moment doux au chevet de notre fille, trois histoires que j’invente après que nous ayons lu-regardé ensemble l’album merveilleusement dessiné, comme des bois sculptés au couteau de ce rêve du renard, qui se passe dans les forêts de Hokkaïdo. Je lui ai dit que j’y étais allé, le temple d’Aguro-San, les peut-être mille marches à monter ou à descendre dans la neige, et la cérémonie à laquelle j’assistais. En as-tu rapporté quelque chose ? Elle m’a demandé si j’avais des photos ? réclamé des histoires, j’en inventais une, celle d’un moine guidé par un chien providentiel depuis qu’il était devenu aveugle et ne pouvait plus aller à l’office et le chien apprenant à tous à prier, puis une pour le moine malade, je lui racontais le beau visage émacié, devenu lame de couteau et les vomissements qui le faisaient mourir, il y avait eu sa blague de cacher sa balle parmi les clémentines que j’apporte à mon ami cher, enfin l’histoire d’une petite fille coléreuse qui lance les objets à la tête de ses parents en guise de représailles. Chaque histoire sembla prière et elle conclut, ou avait-elle ouvert le cycle quand je vins m’agenouiller près d’elle pour notre moment devant Dieu : Dieu, est-ce qu’il fait partie de ma famille ?
Cette aube-ci, notre fille éclaire – seule – la nuit des désespoirs et de la folie, et nous indique ce que je n’identifie pas encore mais qui sera la bonne direction. En attendant plus de clarté, il y a ce mot de la Sagesse, retenu il y a quelques matins, la respiration de Dieu, nous sommes, depuis qu’Il nous a créés et à sa ressemblance, à son image (parce que) homme et femme, Sa respiration dans l’univers. [1] Et voici que tout dit la résurrection. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent. Je le vis, ainsi, hier soir, ce matin, nous le vivons. Mais voici aussi que celui que j’évoquais au chevet de mon ami malade hier, mon cher Michel, s’éveille : en ce temps-là (prophétise Daniel) se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui veille sur ton peuple…Mais en ce temps-là viendra le salut de ton peuple, de tous ceux dont le nom se trouvera dans le livre de Dieu. Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront. Je ne m’arrête pas et ne me suis jamais arrêté au départage entre les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. S’il y a solidarité entre le Fils de Dieu, entre le rédempteur universel et nous, à plus forte raison entre tous les hommes de la faute du premier couple humain à Pâques et à la Pentecôte, quels que soient les crimes ou les différences de culture, de race, de religions, de sainteté apparente ou de médiocrité également apparente de nos vies. Garde-moi, Seigneur, mon Dieu, toi mon seul espoir. … Quand le pardon est accordé, on n’offre plus de sacrifice pour les péchés… le Fils de l’homme est proche, à vos portes. Peut-être est-ce parce que je me suis approché, poussé sans m’en rendre compte, jusqu’à ce seuil, que j’ai tant souffert désespoir puis effleurement de la folie ces heures-ci à ressentir ainsi la souffrance de ma chère femme. Apocalypse, Parousie, nos vies le sont constamment, dns l’instant terreur et folie, impasse et gouffre sans remontée possible, mais dans la réalité salut et surrection, explosion de gloire et de joie.
Peillon, suite. Il éructe, Ségolène Royal s’est disqualifiée, elle ne peut être candidate pour 2012. Mélenchon chez Ruquié paraît à ma chère femmle suffisant et prétentieux. A l’appui de mon expérience d’un an de section socialiste à Vannes, le P S est un nid de vipères, tout le texte est de déballer sur les autres, les camarades… d’analyses que sur les rivaux dans le parti, ou à gauche que sur les autres partis. Mais sur le pays, sur le gouvernement de la droite, rien. Notre système des partis ne produit pas d’imagination ni de personnalités, c’est une série de machines dont les ambitieux cherchent à s’emparer. Est-ce mieux à l’étranger, dans les pays comparables ? Depuis Churchill, l’Angleterre n’a sécrété que thatcher, qu’on soit pour ou contre elle. En Allemagne, Erhard a été à contre-emploi et gâché la succession d’Adenauer, qui ne fut reprise que par Kohl, lequel curieusement a eu le destin que voulait et qu’aurait mieux vêcu Willy Brandt. Au Portugal, au contraire – grâce au couvre-feu d’un régime autoritaire – que de personnalités remarquables et qui m’intéressèrent en 1975-1979.
Bill Clinton est en train d’asseoir une réputation d’hésitant. Il ne fait pas mieux que Sarkozy pour les droits de l’homme. Photo de famille des Asiatiques conférant sur la reprise économique, il pose avec le chef de la junte birmane mais assure qu’il lui a parlé de la prix Nobel de la paix… Un des conseillers du (nouveau) Premier ministre japonais résume les travaux : organiser la relance dans la région, aller au libre-échange entre puissances industrialisées, faire que la demande intérieure augmente. On ne peut être davantage à côté du sujet, qui est le dumping fiscal et surtout social. Présentation télévisée d’un Français faisant faire des tricots en Chine. Interrogé sur les salaires qu’il verse, il ne répond pas, sinon que ses employées – des femmes – sont mieux payées qu’il y a trente ans.Interrogée l’une d’elles répond : soixante-dix euros par mois. Esclavage d’un côté, chomage de l’autre, la question des bonus et des parachutes dorés à laquelle s’attache Sarkozy, par pure démagogie, est d’une échelle minable à côté de cet intense déséquilibre économique.
Match au Caire Algérie-Egypte : des voitures incendiées et de l’émeute à Marseille…
[1] - Daniel XII 1 à 3 ; psaume XV ; lettre aux Hébreux X 11 à 18 passim ; évangile selon saint Marc XIII 24 à 32
samedi 14 novembre 2009
vendredi 13 novembre 2009
commencé d'écrire une lettre ouverte au prince régnant
Je n'en suis pas très content. Parvenir à dire avec clarté et sans ennuyer, sans m'ennuyer moi-même non plus.
Voici le premier jet....
[1] - ajourd’hui selon l’AFP
sous votre prédécesseur, selon Le Monde 20 Novembre 2004, p. 8
le Président de la République = 6.954 euros
le Premier Ministre = 20.206 euros
les ministres = 13.471 euros
les secrétaires d’Etat = 12.795 euros
[2] - selon l’A.F.P.
[3] - quoique François Mitterrand, lors de la seconde conversation à laquelle il me convia, rue de Bièvre, le – me confia, il dût le dire aussi à d’autres, qu’ayant refait les comptes électoraux le soir de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, il avait trouvé en compagnie de Georges Marchais quelques 40.000 voix d’avance pour lui. Mais, ajouta-t-il, on ne peut rompre avec tant d’années de gouvernement conservateur en l’emportant de si peu. Il n’y eut donc pas de recours
Voici le premier jet....
Mercredi 11 Novembre 2009, Surzur - Morbihan
Les chiens sur la banquette arrière, une vitre descendue un peu, la voiture garée entre la médiathèque et la mairie, nous avons marché – notre fille sur mes épaules, ma femme demeurée à la maison, six kilomètres du centre-bourg, en pleins prés, un rentrant de mer après les arbres, on y voit la marée changer tout puis laisser tout. Devant la place de la poste qui fut celle, anciennement de la mairie, où fut donc la première car l’inauguration était récente quand une nouvelle, l’actuelle fut entreprise, une petite foule, la centaine de personnes, trois drapeaux, chacun est dressé et les bavardages sont machinaux. Nous nous sommes placés directement derrière les deux files de quatre pompiers, képis, vêtements bleus ajustés aux tailles qui sont bien prises. Marguerite a amené un petit livre qu’elle avait prêté à sa maîtresse en grande section, depuis la visite commentée de la cidrerie locale. J’ai fait partie des parents accompagnants, mon écriteau d’ambiance pour super-marchés, sur le ventre : je ne suis pas le papy, et sur le dos : je suis le papa.
J’ai soixante-six ans et demi. Monument aux morts devant la préfecture de Loir-et-Cher. Depuis, a été érigée une belle statue à la mémoire des martyrs de la déportation. Nous sommes à mon époque en 1966. Au garde-à-vous, élus, préfet, évêque et stagiaire de l’E.N.A. entendent, transmis en direct, le général de Gaulle évoquer la bataille de Verdun… la voix est si connue… ces qualités de chef, Pétain… la clameur à des centaines de kilomètres de là des poilus encore nombreux pour le cinquantenaire de la bataille, dont on ne sait plus si elle était décisive ou symbolique – j’entre dans mon sujet, Monsieur le Président de la République : le symbole fait la décision, incarner un pays le change avec une force qu’aucune contraintre, aucune loi, aucune circonstance ne saurait conférer à quiconque. Se reconnaître en quelqu’un qui – tout autrement que dans notre ancienne monarchie – cristallise la vie, le passé, l’élan du pays, d’un peuple en un moment ou en plusieurs moments de son actualité, ce qui sera plus tard son Histoire. J’ai vêcu de Gaulle, à notre tête, en actualité. Pas de secrets, pas de scandales, pas d’informations particulières, tout se voyait et tout se comprit. Pour la France, et encore beaucoup de Français dans les années 1960, c’était la seconde fois, il y avait eu le 18 Juin 1940 … je dis l’honneur… je dis le bon sens… je dis l’intérêt supérieur de la patrie, et 1944… mais Paris… Paris martyrisé, Paris libéré, libéré par son peuple… dans cette seconde fois, il n’y avait pas encore eu, après la lente journée à remonter vers Montréal, non loin du si large Saint-Laurent, le Chemin du roy, l’indicible – et pas forcément feinte – hésitation : vive le Québec… vive le Québec… libre ! Le r avait été roulé. L’articulation avait été lente, comme au soir du 22 Avril 1961 … un pronunciamento militaire… elle ne le serait pas le 30 Mai 1968 … il faut que partout et tout de suite… Pas une guerre, c’était la fin des guerres, une sorte de vie normale où la France et les Français faisaient bon ménage. Il y avait l’opposition – ce fut nouveau – et la majorité, c’était une trouvaille de publiciste, Bongrand, je crois. Il y avait la gauche grâce à François Mitterrand, concluant son premier passage A armes égales, à la suite de son score inouï à la première élection présidentielle, directement au suffrage universel, inouï, parce qu’avaient voté contre de Gaulle les agriculteurs, pour lesquels le Général averti dûment de tous risques par Couve de Murville exerçait un chantage total à Bruxelles, les chrétiens en grand nombre enveloppés par le maire de Rouen et une Europe utopique, et les haineux depuis, précisément, 1940 : si je n’ai pas su dire que la gauche, c’est…
Le maire s’est avancé, ma fille et son livre : Les fruits du jardin, se plante à son côté, pas musique, un texte d’un ancien combattant en Afrique du nord, les garde-à-vous, la lecture du message d’un secrétaire d’Etat interchangeable, identifiable seulement en cas de profanation de cimetière. Le « pot de l’amitié ». Ma fille reçoit son jus de fruit et me tend le Kir breton, l’un de ceux qui me donnent mon prénom commente les chasses autour de chez nous, selon les règles que j’impose, car les sangliers, ce n’est pas moi qui en ai peuplé la France, il y a une quinzaine d’années, au point qu’ils prolifèrent, et que ma femme et moi nous détestons ces canarsdages, ces tenues de combat, ces matamores d’école maternelle qui tire des laies pleines ou suités, qui laisse même un chevreuil pourrir à l’orée d’une de nos reboisements. Mais j’aime bien ce visage aux yeux clairs, le front carré. L’ostréïculteur qu’il a fallu amputer, en rajoute sur cette maison de quatre mètres sur quatre qui fut démontée pierre à pierre, juste avant que j’achète, ce qui m’a privé d’un permis de réhabiliation splendide, toute l’enfilade de la rivière et des marais jusqu’à Penerf, la tour des Anglais et le large au delà de Quiberon et de Belle-Ile. Le maire et notre jumelage avec un bourg de Haute-Silésie, il ajoute au discours gouvernemental le souvenir du récent voyage là-bas en municipalité. Elu à huit contre un en « papillon », dès la fin forcée de ma carrière diplomatique – j’avais ouvert notre ambassade au Kazakhstan sur l’insistance de Pierre Bérégovoy auprès de François Miterrand, en 1992, mais en 1995 les temps n’étaient plus à ces signataires – j’ai été conseiller municipal ici, puis, candidat à la succession, j’ai été archi-battu, puis trahi, au sein de la petite association que j’avais fondé pour occuper ceux de notre liste qui ne passeraient pas, et les assoccier donc à notre victoire. Les commémorations par de Gaulle, les candidatures à l’Assemblée nationale, à la mairie ici ou naguère dans le Haut-Doubs, ne me sont plus présents, ce n’est que de la chair qui ne vieillit pas, qui fait muscle mais ne me donne aucune libido. Le chef du service qui m’accueillit dans l’administration – celle des Relations Economiques Extérieures aux Finances alors quai Branly où maintenant se visite le musée voulu par votre prédédécesseur immédiat, Monsieur le Président de la République (quel sera le vôtre ? seulement les maquettes du Grand Paris ? Linz et Berlin expliqués en maquettes par Albert Speer jusqu’aux débuts de 1945, autres personnages et autres époques) – Antoine-Jean Hullo, à l’accent inimitable, qui avait choisi la carrière d’attaché commercial dans nos ambassades au lieu de l’inspection des finances, à laquelle, major de sa promotion de l’E.N.A., il pouvait prétendre, me dit assez vite : on me dit que vous êtes très ambitieux, mais si vous l’étiez vous vous y seriez pris autrement. Je n’avais pas trois-quatre ans encore de vie professionnelle.
Marie-Claire qui tenait avec sa mère le Café des voyageurs me hèle quand nous partons, et, de sa voiture, veut m’acheter les photos. que je n’ai pu prendre, ayant oublié de charger mon appareil. Elle n’était que gérante, elle a perdu des points de retraite quand la propriétaire a voulu faire de l’argent, elle aimait ce métier où l’on venait, chacun, lui raconter ses misères.
La petite route au pays perdu, d’un côté des prés vallonnés, une chapelle, sainte Marguerite y a sa statue, la station d’épuration dont notre fille distingue l’ôdeur de celle des épandages, à droite, les avancées de la mer par l’étier de Caden, à très fortes marées. Nous rencontrons à la maison. France Infos. Hervé Morin refuse que le 11-Novembre devienne une journée franco-allemande, festive, pour la paix. Sans doute, la relation entre la France et l’Allemagne est-elle exemplaire, prometteuse aussi d’une intégration européenne, mais à venir, dans trente ans… Le ministre est tonique pour ceux qui, depuis près de soixante ans, espèrent que quelque chose se fasse qui soit grand et adéquat.
Nous avons dépassé sur la droite le remblai avec le petit pré où une chèvre naine, à la chaîne, mais souvent dépaysée o quelques kilomètres de là, pas malheureuse semble-t-il, une petite niche, puis une pâture, des chevaux avec leur couverture de pluie. Présentation-dialogue d’un film A l’origine de Xavier Gianolli – je ne suis pas sûr de comprendre le nom, qui m’est tout à fait inconnu. Je ne vais plus guère au cinéma depuis notre mariage : notre fille que nous ne pouvons laisser seule, et le gardiennage compliqué et triplant le prix de notre escapadae. Célibataire ou adolescent, les ciné-clubs, les salles d’art et d’essai, les cahier du cinémas. On y est, une friche d’autoroute, un escroc fait croire à toute une agglomération que les travaux vont reprendre, fait-divers il y a dix ans. Le réalisateur est allé rencontrer le type en prison, qu’il a ensuite perdu de vue, aujourd’hui introuvable. J’écoute… Cet homme qui ment croit à son mensonge et y fait croire … Une route, cela mène toujours quelque part … Comment une histoire aussi extraordinaire peut arriver en France, aujourd’hui… Se conquérir, l’humain… Voilà ce que j’ai ressenti en lui parlant, quelqu’un de banal et de terne, pas du tout hâbleur. Rencontrer un fait divers aussi extraordinaire, aussi romanesque, quelque chose vibre, quelque chose qui ne demande qu’à se déployer…. A l’origine, ce qui m’intéresse ce sont les rapports humains. Je suis saisi.
Monsieur le Président de la République, vous êtes un fait-divers dans notre histoire, dans la vie nationale, et la France donne au monde et à l’Europe qui demandent autre chose ou rien, fournit un fait divers. Culot, boniment, brèves de comptoir, données avec tutoiement pour le premier rang du parterre, car vous parlez surélevé et d’estrade, un coude sur le plat du pupitre. Mais vous êtes le Président de la République et vous gouvernez personnellement, directement. Vous nous avez habitués à être tous les jours présentés dans les journaux télévisés, pas seulement un avis sur tout, mais vous tranchez de tout, d’absolument tout. Pas de débat dans le pays qui ne soit le vôtre, que vous l’ayez initié – les présentations de maintenant pour ce genre d’exercice sont des propositions, des pistes après que le début de votre mandat vous ait fait écrire, avec parfois le contreseing du Premier ministre, des dizaines de lettres de mission, débats et lettres préjugeant toujours issue et résultat – ou qu’un fait divers, dramatique ou pitoyable mais frappant l’opinion publique, vous donne l’occasion d’une décision. Le prix des cigarettes, la publicité sur les ondes publiques, la suppression de la taxe professionnelle ou de la fonction de juge d’instruction, les multiples amendements du Code pénal et du Code de procédure pénale, la question de confiance sans la forme pour le travail dominical, pour la protection des propriétés intellectuelles sur la « toile », pour le maintien en détention des personnes dangereuses même si leur peine est purgée, pour des mesures fiscales limitant l’imposition des plus gros revenus et fortunes (le « bouclier fiscal »), une ou deux décisions de fond par semaine, à fort impact sur le corps de nos législations, sur les principes les plus ancrés, sur des habitudes jusques là tranquilles et légitimes. Vous traitez de l’avenir de l’industrie, de la viabilité de l’agriculture, vous désignez les coupables, Daniel Bouton ou Dominique de Villepin que l’instance de décision soit un conseil d’administration ou un tribunal correcionnel. Vous vous étranglez d’indignation sur les bonus, vous dictez spontanément l’exposé des motifs et les principales dispositions d’un projet de loi pour répondre en entreetien radio-télévisé à la question d’un journaliste vous priant de faire le bilan d’un conflit social (celui sur les régimes de retraite). Je ne pose ici que des exemples, ils foisonnent depuis trente mois.
Vous cumulez rôles, fonctions, tâches, responsabilités, Président de la République mais assurant la communication gouvernementale à vous seul, la coordination interministérielle et les ajustements réglementaires, en lieux et place du Premier ministre, qualifié de collaborateur. Vous accaparez les annonces qui étaient jusqu’à vous du ressort d’un secrétaire d’Etat ou d’un directeur d’administration centrale. Vous mettez à pied le préfet de Saint-Lô parce que de loin l’on vous a sifflé, le préfet du Var parce que l’assainissement de la résidence du Cap-Nègre en syndicat de voisinage ne s’établit pas assez vite. Vous privez de toutes décorations les militaires parce que par malheur – et, nous l’admettons, pare négligence – un dramatique accident en démonstration d’armes a lieu à Carcassonne. L’histoire de Neuilly est devenue familiale, votre fils en sera député-maire à titre viager et à peine plus tard que conjecturé, il présidera l’un des établissements publics qui a en France le plus fort pouvoir d’entrainement en financements, en emplois discrétionnaires, en prestige en sorte que le contrôle de la machine électorale qu’est l’U.M.P. sera héréditairement acquis. Vous êtes juge et partie. Timidement, des constitutionnalistes firent remarquer au premier automne de votre mandat que le Président de la République ne peut divorcer que par consentement mutuel puisqu’il ne saurait être attrait devant un tribunal s’il faut le départager avec son épouse. Aujourd’hui, vous êtes partie civile dans l’affaire Clearstream et il est soutenu que vous ne pouvez, du fait que vous êtes le Président de la République, avoir moins de droits qu’un autre citoyen, de même on ne saurait contester le droit, à l’égal de tout Français, qu’a votre fils de se faire élire conseiller municipal, conseiller général, chaque fois chef de la majorité locale, puis dès que possible à l’Assemblée nationale, pour être en situation de postuler votre succession présidentielle, sans doute de votre vivant, comme les Capétiens instaurèrent l’hérédité par l’élection de leur progéniture pendant les trois premiers siècles de notre ancienne monarchie, à une place qui n’était originellement que viagère.
Je ne critique pas, je constate la tolérance universelle de cette manière de faire. Elle va de pair avec l’acceptation de votre manière d’être. Une déclaration d’amour en livre de candidature présidentielle, il s’agit de votre seconde épouse – les maîtresses ne sont pas dans ce compte, et la place des femmes dans votre vie avec leur impact dans votre carrière et dans votre gouvernement ne seront à analyser qu’une fois dit pourquoi je vous écris – une mise en valeur de l’héroïne à propos d’un véritable fait d’armes, une libération d’otages, puis un changement d’héroïne littéralement à vue que vous poussez entre vous et le président des Etats-Unis aux commémorations du débarquement de 1944, entre vous et la chancelière allemande sous l’Arc-de-Triomphe pour la commémoration de l’armistice de 1918, chez les parents de qui vous résidez au lieu d’habiter la villégiature présidentielle de Brégançon, organisée dûment pour l’accomplissement de vos fonctions. Vous soufflez au Premier ministre l’agréable pavillon de la Lanterne. Vous entrez chez le pape, un portable à l’oreille et l’écoutez main à la chaussure, jambes croisées – je me souviens à Simonos Petra où l’office quotidien commence à minuit pour faire passer les participants de la nuit du Vendredi Saint à l’aurore de Pâques et donc les amener au chant du Notre Père et à la communion sous les deux espèces, quand point le jour, en sorte qu’à l’heure de Byzance on dort toute la matinée, sans s’en porter plus mal, un moine me fit, fermement, signe que dans une église, on n’a pas les jambes croisées – et vous quittez avant le café la reine d’Angleterre qui vous traitait officiellement à dîner, chez elle, à Windsor. Magnifical, auriez-vous asséné pour marquer votre appréciation du décor et des choses, ignorant que la souveraine est plus francophone (et francophile) que la plupart de nous : les égards et même l’affection dont la famille royale entoura le général de Gaulle, si souvent bléessé au duel avec Churchill. Egards, courtoisie, politesse plus encore que politique – je veux n’y venir que plus loin, car il s’agit avec vous de comprendre que votre manière de faire et d’être ne produit rien et perd même sa puissance de scandale – quand vous n’accordez au Dalaï-Lama qu’une demi-heure, traduction comprise.
Vous imposer dans le commentaire quotidien des gens de métier et des élus, courir après la vignette et l’image, les photographies avec le nouveau président des Etats-Unis en sorte que la couverture des magazines soit un supplément d’affichage électorale à date précise. La vulgarité stupéfiant les témoins – ainsi le prince ne Monaco vous entendant tancer le récent maire de Nice, ancien ministre de l’Outre-Mer et futur ministre de l’Industrie – de vos dialogues avec quelques-uns de vos suiveurs quand vous avez commencé de faire un sillage. Une place constamment revendiquée, et obtenue.
Les bouleversements, souhaités par personne ou presque, de la carte judiciaire, de la carte hospitalière, de la carte militaire, la fusion des administrations fiscales pour l’assiette et le recouvrement, la mise sous la même obédience ministérielle de la gendarmerie et de la police nationale, l’unification des services de renseignements et d’action à l’intérieur et à l’extérieur du territoire et le rattachement de ces services directement à la présidence de la République, sont opérés autoritairement, sans consultations des usagers ou des personnels concernés ou au mieux selon un rapport justifiant la lettre de mission le commandant : le fait du prince appliqué à ce qui structure le pays et son Etat, appliqué aussi à soi-même puisque vos émoluments sont, dès votre entrée en fonctions, très sensiblement augmentés et que, même s’ils restent ainsi dans la moyenne de ceux perçus par vos homologues, leur ajustement [1]choque dans un moment où le chômage s’accroît et où les dirigeants d’entreprises sont stigmatisés pour leurs propres gratifications, il est vrai bien supérieures aux vôtres.
Bref, vous ne donnez pas l’exemple d’une dignité de vie, d’une retenue d’expression et d’une culture de la collégialité, de la consultation, d’une répartition des compétences.
De ce point de vue, vous êtes une exception dans l’histoire de notre pays et dans celle des Etats comparables, en Europe, en Amérique du nord, même au Japon ou en Inde. La « Françafrique » et ses pratiques – dont vous m’avez permis d’être un témoin privilégié à l’occasion du putsch mauritanien : je vous en ai beaucoup entretenu, depuis un an, par des lettres précédant celle-ci – qui ne datent pas de vous, semblent depuis votre élection avoir déteint sur notre mode de gouvernement. Cumul des fonctions, confusion des pouvoirs, propension à l’hérédité, soupçons de corruption dans votre entourage, culture de réseaux mis en place à mesure des étapes d’une prise de contrôle de l’outil électoral de votre prédécesseur en même temps que de votre carrière ministérielle et extension de ceux-ci. Cela se voit – et nous en faisons remontrance, depuis le discours prononcé par François Mitterrand à La Baule devant ses pairs africains – mais au sud du Sahara : pas en Europe où le plus proche des mœurs auxquelles vous nous habituez, Silvio Berlusconi, ne bénéficie pas d’immunité juridictionnelle.
Si je me mets à vous écrire, diplomate retraité depuis que les adversaires de ceux qui l’avaient nommé l’ont emporté, soit plus de quinze ans aujourd’hui, ex-chroniqueur dans de prestigieux quotidiens qui ne lui sont plus ouverts parce que l’époque a changé et qu’il n’est sans doute plus dans le ton ou dans le coup, enseignant d’occasion que l’autonomie des universités aujourd’hui assurée par la loi ne permet pas de maintenir, même pour une soixantaine d’heures par an, vu l’âge qu’il a atteint, mais jeune marié et père de famille, s’éveillant à la nuit encore noire en hiver pour lire les textes de la messe du jour et tenter, par l’internet, de les faire partager, bousillant débroussailleuse et autres outils pour éviter la friche autour de longères bretonnes en bordure de l’océan, compilant les dépêches de l’Agence France Presse sur de Gaulle de son arrivée à Paris en 1944 à sa mort chez lui en 1970, ce qui donne une impression – dépaysante au possible et à tous points de vue, relativement à la vie publique que vous déterminez en ce moment – c’est parce que je veux étudier avec vous pourquoi vous nous gouvernez comme vous le faites, comment il se fait que vous êtes qui vous êtes et en raison de quoi les Français, leurs élites de tous bords, de toutes spécialités, de toutes fonctions, et leur masse statistique, vous supportent. Comment il peut se faire que le commentaire ou déjà l’historiograhie de votre premier mandat présidentiel traite votre action et votre personnage, selon les mêmes méthodes et dans le même ton que l’on rapporte communément ce qu’ont fait et ce qu’étaient vos prédécesseurs ? comment votre exceptionnalité n’inspire-t-elle pas une explication, un commentaire et – faut-il l’écrire – une opposition aussi exceptionnelles ?
La façon dont vous nous traitez, le pays, l’Etat, nos affaires, nos habitudes, nos souhaits n’a pas de précédent chez nous. Et que vous puissiez vous conduire et nous conduire comme vous le faites doit avoir son explication. C’est cette explication que je cherche, crois avoir trouvée, et qu’à l’écrire, je pense pouvoir approfondir ou discuter. Elle tient en deux points.
Le besoin de revanche sur le manque de père – en famille et que vous avez vêcu également en politique, quand vous avez choisi cette voie pour vous affirmer – a développé, pathologiquement ou monstrueusement une créance sur la société où le hasard vous a fait naître et grandir, telle que vous ne devez rien qu’à vous-même, à votre entregent, à votre ténacité, à votre culot. Pour arriver, « la dernière marche », avez-vous murmuré, en temps d’arrêt, à la Réunion, pendant votre campagne présidentielle. Ce qui a donné une évaluation asez juste de votre parcours et de vos capacités par Jean-Pierre Raffarin, qui, au contraire de vous, fut incapable de transformer l’essai et d’exploiter la place qui, imprévisiblement, lui avait été donnée. Parvenu ainsi, vous gouvernez de la même façon, imperméable à tous usages et à toute expérience qui ne sont pas les vôtres. Autiste, mais cela vous a réussi.
Ailleurs ? dans un autre temps ? l’auriez-vous pu ? Je ne le crois pas. Il faut que cette sorte d’escroc – le sympathique héros du film que je n’ai pas encore vu, et qui est à l’origine de cette lettre – ait ses crédules et ses faire-valoirs, il faut qu’il corresponde à une attente, mais ce ne serait que l’intelligence des conditions à réunir pour se faire élire Président de la République. Incarner une espérance pour une majorité de votants et d’abord pour des militants, des propagandistes, des premiers témoins pour vos débuts et pour votre méthode ne suffirait pas à désarmer les adversaires et à imposer la forme d’exercice du pouvoir, une fois intronisé. Le héros du film n’est jamais à l’œuvre, c’est en cela que c’est un escroc. Vous, vous êtes à l’œuvre, parce que nous l’avons voulu – en majorité non contestable – et peut-être parce que nous le voudrions encore – en 2012 – par votre réélection, seule sanction, seule mise en jeu que vous acceptiez puisqu’il n’a pas été question de referendum ni sur le grand sujet européen, ni sur vos projets de révision constitutionnelle et que les dispositions organiques permettant l’initiative populaire du referendum selon cette révision, ne seront pas prises en temps utile pour que nous décidions exemplaire du maintien d’un service public (La Poste), et par extension du service public en général.
Il y a donc un autre élément que vous dans l’exceptionnalité (ou l’aberration) que nous vivons, subissons. Il y a notre soumission, notre impuissance à nous révolter, à vous contester efficacement. D’où vient cette langueur ? d’où vient cette impotence ? comment les oppositions restent-elles classiques en politique, pourquoi n’y a-t-il pas de mouvement social plus de quelques semaines et dans un domaine particulier et pourquoi n’êtes vous mis en question par personne qui dispose d’assez de voix – François Bayrou serait cette personne – et assez de potentiel en voix, en suffrages, en appuis, en coalitions de groupes et de partis – équation que sut poser et résoudre naguère François Mitterrand – mis en question au nom de la démocratie, de la République, de nos valeurs, de nos progrès, de notre image, de la conscience que nous avons, sans le moindre débat, d’être ce que nous sommes à l’arrivée de tant de siècles et au seuil de la nécessaire mise en commun européenne ? Pourquoi n’est-il pas dit que vous êtes amoral et ne nous considérez pas. Sans référence et sans égard. Ni le fond ni la forme.
Certes, on peut argumenter en votre faveur. Je vais le faire. Paradoxalement, vous communiquez tellement et vos suiveurs tiennent un langage tellement calqué sur vous qu’il n’en ressort aucune vue d’ensemble, aucune dialectique, aucune perspective, aucun exposé des motifs répondant de la généralité de vos projets et de vos décisions. Seul fil conducteur, votre manière de faire et d’être. Pas de texte de fond, mais une grande continuité, vous nous détruisez – ce qui peut se réparer après vous – vous nous gaspillez en temps et en énergie – c’est irréparable, d’autant que nous nous portions déjà mal quand vous vous êtes porté candidat, c’est d’ailleurs parce que nous avons conscience de nous porter mal que beaucoup ont voté pour vous.
Nous vous tolérons, nous vous réélirons – sauf si vous avez décanillé avant le terme constitutionnel, ce qui me paraît probable et mais ce dont les circonstances sont imprévisibles et peut-être très dangereuses. Or, nous n’avons plus aucune autorité morale qui – à défaut du Président de la République, puisque c’est vous – nous ramènerait à des repères et nous suggèrerait voies et moyens. Nous n’avons plus de réserves, sauf ce silence des imaginations et de l’éthique qui peut tout promettre mais aussi signifier notre évanescence. Celle-ci – si aucun réveil ne vient contredire le diagnostic pessimiste – vient d’assez loin. Elle explique que personne ne vous résiste, ni parmi les vôtres au nom de quelque valeur dépassant vos dictons, ni chez vos adversaires que nos organisations politiques, économiques et sociales distinguent ou permettent. Syndicats, patronat, églises, personnalités notoires, personne ne s’inscrit en opposition frontale, en dénégation de légitmité pour manquements graves aux droits de l’homme et au bien commun, pour gaspillage de notre patrimoine moral et matériel. Le commerce avec vous est accepté. Moi-même je vous écris souvent. Parce que vous êtes le Président de la République.
Notre tolérance a donc plusieurs causes. La pratique de nos institutions s’est écartée de la norme démocratique, la psychologie de cour vous apporte à volonté des soutiens et des serviteurs, et peu importe que vous et vos suiveurs ne parlent plus avec les Français quotidiens, l’habitude s’est prise de ne pas même imaginer une alternative. Votre façon de faire et d’être ainsi acceptée, vos réformes et vos refus passent étonnamment bien.
Il me semble alors – à l’écrire ainsi – que l’antidote se trouve. A certains moments – celui des élections municipales proche de l’exhibition de votre changement d’épouse ou l’actuel quand se sont cumulés la mise en cause d’un de vos ministres les plus récemment nommés, l’éventualité réputée acquise d’une prise par votre fils d’une position névralgique dans les dispositifs publics et beaucoup de passages en force au Parlement – le remède explosif est à portée d’emploi. C’est votre majorité qui vous renversera pour excès d’imprévisibilité plus encore que pour impopularité, celle-ci est installée depuis Février 2008, huit mois à peine après votre élection. Mais cette impopularité est votre force, parce que le peu de faveur que vous marquent les sondages correspond à ce dont ne disposèrent jamais vos prédécesseurs – à commencer par le général de Gaulle. La minorité des Français admettant qu’ils sont satisfaits de vous, correspond à une intention de vote assurée. L’homme du 18 Juin, gratifié du non à sa proposition référendaire le 27 Avril 1969 par plus de 53% des suffrages exprimés, était, la même semaine, encore populaire à près de 57%. Avec 35% d’indice de satisfaction valant majorité relative au premier tour de l’élection présidentielle, vous l’emportez aisément au second. Vous avez des soutiens convaincus et indéfectibles depuis vos débuts – comme le furent longtemps la plupart des électeurs communistes pour leur parti ou les adeptes de Jean-Marie Le Pen, ce qui assure un premier tour respectable et parfois décisif pour le repoussoir au second tour où leur nombre n’augmentent pas. Qui sont-ils ? Vous payez assez d’études et de sondages [2] pour me dispenser de cette analyse, sauf à souligner leur fidélité tandis qu’au centre ou à gauche les attirances varient et ne sont que peu militantes. Mais ce ne sont pas vos électeurs qui vous permettent de gouverner et de décider (décréter), ce sont vos adversaires, vos critiques, nous tous. Vous en êtes fortement stimulé, la situation est inédite. L’impopularité de François Mitterrand se retrouvait dans les urnes, celle de Jacques Chirac aussi, la diminution du crédit initial de Georges Pompidou – grand en 1969 – ou de Valéry Giscard d’Estaing – faible mais pas contesté en 1974 [3] – se vit en Mars 1973 et en Mars 1978. la vôtre ne s’est pas retrouvée lors des élections européennes, et je doute qu’elle décide des élections régionales prochaines.
I
Notre désarmement démocratique vient d’une mauvaise pratique de nos institutions. Jacques Chirac, votre prédécesseur direct – votre apparent repoussoir, mais l’initiateur que vous avez dépassé en maître – en est le principal responsable. Edouard Balladur vous a conforté dans l’analyse complexe que vous faites du rapport que doit avoir le Président sous la Cinquième République avec le peuple, en tant que corps constitutionnel, bien plus qu’avec les Français, électeurs à gagner l’instant du scrutin. Le peuple, s’il est considéré comme la puissance souveraine qui délègue l’exercice du pouvoir, contraint l’élu à revenir vers lui, à gouverner en dépendance de lui et donc à solliciter fréquemment la confirmation du mandat reçu.
Les chiens sur la banquette arrière, une vitre descendue un peu, la voiture garée entre la médiathèque et la mairie, nous avons marché – notre fille sur mes épaules, ma femme demeurée à la maison, six kilomètres du centre-bourg, en pleins prés, un rentrant de mer après les arbres, on y voit la marée changer tout puis laisser tout. Devant la place de la poste qui fut celle, anciennement de la mairie, où fut donc la première car l’inauguration était récente quand une nouvelle, l’actuelle fut entreprise, une petite foule, la centaine de personnes, trois drapeaux, chacun est dressé et les bavardages sont machinaux. Nous nous sommes placés directement derrière les deux files de quatre pompiers, képis, vêtements bleus ajustés aux tailles qui sont bien prises. Marguerite a amené un petit livre qu’elle avait prêté à sa maîtresse en grande section, depuis la visite commentée de la cidrerie locale. J’ai fait partie des parents accompagnants, mon écriteau d’ambiance pour super-marchés, sur le ventre : je ne suis pas le papy, et sur le dos : je suis le papa.
J’ai soixante-six ans et demi. Monument aux morts devant la préfecture de Loir-et-Cher. Depuis, a été érigée une belle statue à la mémoire des martyrs de la déportation. Nous sommes à mon époque en 1966. Au garde-à-vous, élus, préfet, évêque et stagiaire de l’E.N.A. entendent, transmis en direct, le général de Gaulle évoquer la bataille de Verdun… la voix est si connue… ces qualités de chef, Pétain… la clameur à des centaines de kilomètres de là des poilus encore nombreux pour le cinquantenaire de la bataille, dont on ne sait plus si elle était décisive ou symbolique – j’entre dans mon sujet, Monsieur le Président de la République : le symbole fait la décision, incarner un pays le change avec une force qu’aucune contraintre, aucune loi, aucune circonstance ne saurait conférer à quiconque. Se reconnaître en quelqu’un qui – tout autrement que dans notre ancienne monarchie – cristallise la vie, le passé, l’élan du pays, d’un peuple en un moment ou en plusieurs moments de son actualité, ce qui sera plus tard son Histoire. J’ai vêcu de Gaulle, à notre tête, en actualité. Pas de secrets, pas de scandales, pas d’informations particulières, tout se voyait et tout se comprit. Pour la France, et encore beaucoup de Français dans les années 1960, c’était la seconde fois, il y avait eu le 18 Juin 1940 … je dis l’honneur… je dis le bon sens… je dis l’intérêt supérieur de la patrie, et 1944… mais Paris… Paris martyrisé, Paris libéré, libéré par son peuple… dans cette seconde fois, il n’y avait pas encore eu, après la lente journée à remonter vers Montréal, non loin du si large Saint-Laurent, le Chemin du roy, l’indicible – et pas forcément feinte – hésitation : vive le Québec… vive le Québec… libre ! Le r avait été roulé. L’articulation avait été lente, comme au soir du 22 Avril 1961 … un pronunciamento militaire… elle ne le serait pas le 30 Mai 1968 … il faut que partout et tout de suite… Pas une guerre, c’était la fin des guerres, une sorte de vie normale où la France et les Français faisaient bon ménage. Il y avait l’opposition – ce fut nouveau – et la majorité, c’était une trouvaille de publiciste, Bongrand, je crois. Il y avait la gauche grâce à François Mitterrand, concluant son premier passage A armes égales, à la suite de son score inouï à la première élection présidentielle, directement au suffrage universel, inouï, parce qu’avaient voté contre de Gaulle les agriculteurs, pour lesquels le Général averti dûment de tous risques par Couve de Murville exerçait un chantage total à Bruxelles, les chrétiens en grand nombre enveloppés par le maire de Rouen et une Europe utopique, et les haineux depuis, précisément, 1940 : si je n’ai pas su dire que la gauche, c’est…
Le maire s’est avancé, ma fille et son livre : Les fruits du jardin, se plante à son côté, pas musique, un texte d’un ancien combattant en Afrique du nord, les garde-à-vous, la lecture du message d’un secrétaire d’Etat interchangeable, identifiable seulement en cas de profanation de cimetière. Le « pot de l’amitié ». Ma fille reçoit son jus de fruit et me tend le Kir breton, l’un de ceux qui me donnent mon prénom commente les chasses autour de chez nous, selon les règles que j’impose, car les sangliers, ce n’est pas moi qui en ai peuplé la France, il y a une quinzaine d’années, au point qu’ils prolifèrent, et que ma femme et moi nous détestons ces canarsdages, ces tenues de combat, ces matamores d’école maternelle qui tire des laies pleines ou suités, qui laisse même un chevreuil pourrir à l’orée d’une de nos reboisements. Mais j’aime bien ce visage aux yeux clairs, le front carré. L’ostréïculteur qu’il a fallu amputer, en rajoute sur cette maison de quatre mètres sur quatre qui fut démontée pierre à pierre, juste avant que j’achète, ce qui m’a privé d’un permis de réhabiliation splendide, toute l’enfilade de la rivière et des marais jusqu’à Penerf, la tour des Anglais et le large au delà de Quiberon et de Belle-Ile. Le maire et notre jumelage avec un bourg de Haute-Silésie, il ajoute au discours gouvernemental le souvenir du récent voyage là-bas en municipalité. Elu à huit contre un en « papillon », dès la fin forcée de ma carrière diplomatique – j’avais ouvert notre ambassade au Kazakhstan sur l’insistance de Pierre Bérégovoy auprès de François Miterrand, en 1992, mais en 1995 les temps n’étaient plus à ces signataires – j’ai été conseiller municipal ici, puis, candidat à la succession, j’ai été archi-battu, puis trahi, au sein de la petite association que j’avais fondé pour occuper ceux de notre liste qui ne passeraient pas, et les assoccier donc à notre victoire. Les commémorations par de Gaulle, les candidatures à l’Assemblée nationale, à la mairie ici ou naguère dans le Haut-Doubs, ne me sont plus présents, ce n’est que de la chair qui ne vieillit pas, qui fait muscle mais ne me donne aucune libido. Le chef du service qui m’accueillit dans l’administration – celle des Relations Economiques Extérieures aux Finances alors quai Branly où maintenant se visite le musée voulu par votre prédédécesseur immédiat, Monsieur le Président de la République (quel sera le vôtre ? seulement les maquettes du Grand Paris ? Linz et Berlin expliqués en maquettes par Albert Speer jusqu’aux débuts de 1945, autres personnages et autres époques) – Antoine-Jean Hullo, à l’accent inimitable, qui avait choisi la carrière d’attaché commercial dans nos ambassades au lieu de l’inspection des finances, à laquelle, major de sa promotion de l’E.N.A., il pouvait prétendre, me dit assez vite : on me dit que vous êtes très ambitieux, mais si vous l’étiez vous vous y seriez pris autrement. Je n’avais pas trois-quatre ans encore de vie professionnelle.
Marie-Claire qui tenait avec sa mère le Café des voyageurs me hèle quand nous partons, et, de sa voiture, veut m’acheter les photos. que je n’ai pu prendre, ayant oublié de charger mon appareil. Elle n’était que gérante, elle a perdu des points de retraite quand la propriétaire a voulu faire de l’argent, elle aimait ce métier où l’on venait, chacun, lui raconter ses misères.
La petite route au pays perdu, d’un côté des prés vallonnés, une chapelle, sainte Marguerite y a sa statue, la station d’épuration dont notre fille distingue l’ôdeur de celle des épandages, à droite, les avancées de la mer par l’étier de Caden, à très fortes marées. Nous rencontrons à la maison. France Infos. Hervé Morin refuse que le 11-Novembre devienne une journée franco-allemande, festive, pour la paix. Sans doute, la relation entre la France et l’Allemagne est-elle exemplaire, prometteuse aussi d’une intégration européenne, mais à venir, dans trente ans… Le ministre est tonique pour ceux qui, depuis près de soixante ans, espèrent que quelque chose se fasse qui soit grand et adéquat.
Nous avons dépassé sur la droite le remblai avec le petit pré où une chèvre naine, à la chaîne, mais souvent dépaysée o quelques kilomètres de là, pas malheureuse semble-t-il, une petite niche, puis une pâture, des chevaux avec leur couverture de pluie. Présentation-dialogue d’un film A l’origine de Xavier Gianolli – je ne suis pas sûr de comprendre le nom, qui m’est tout à fait inconnu. Je ne vais plus guère au cinéma depuis notre mariage : notre fille que nous ne pouvons laisser seule, et le gardiennage compliqué et triplant le prix de notre escapadae. Célibataire ou adolescent, les ciné-clubs, les salles d’art et d’essai, les cahier du cinémas. On y est, une friche d’autoroute, un escroc fait croire à toute une agglomération que les travaux vont reprendre, fait-divers il y a dix ans. Le réalisateur est allé rencontrer le type en prison, qu’il a ensuite perdu de vue, aujourd’hui introuvable. J’écoute… Cet homme qui ment croit à son mensonge et y fait croire … Une route, cela mène toujours quelque part … Comment une histoire aussi extraordinaire peut arriver en France, aujourd’hui… Se conquérir, l’humain… Voilà ce que j’ai ressenti en lui parlant, quelqu’un de banal et de terne, pas du tout hâbleur. Rencontrer un fait divers aussi extraordinaire, aussi romanesque, quelque chose vibre, quelque chose qui ne demande qu’à se déployer…. A l’origine, ce qui m’intéresse ce sont les rapports humains. Je suis saisi.
Monsieur le Président de la République, vous êtes un fait-divers dans notre histoire, dans la vie nationale, et la France donne au monde et à l’Europe qui demandent autre chose ou rien, fournit un fait divers. Culot, boniment, brèves de comptoir, données avec tutoiement pour le premier rang du parterre, car vous parlez surélevé et d’estrade, un coude sur le plat du pupitre. Mais vous êtes le Président de la République et vous gouvernez personnellement, directement. Vous nous avez habitués à être tous les jours présentés dans les journaux télévisés, pas seulement un avis sur tout, mais vous tranchez de tout, d’absolument tout. Pas de débat dans le pays qui ne soit le vôtre, que vous l’ayez initié – les présentations de maintenant pour ce genre d’exercice sont des propositions, des pistes après que le début de votre mandat vous ait fait écrire, avec parfois le contreseing du Premier ministre, des dizaines de lettres de mission, débats et lettres préjugeant toujours issue et résultat – ou qu’un fait divers, dramatique ou pitoyable mais frappant l’opinion publique, vous donne l’occasion d’une décision. Le prix des cigarettes, la publicité sur les ondes publiques, la suppression de la taxe professionnelle ou de la fonction de juge d’instruction, les multiples amendements du Code pénal et du Code de procédure pénale, la question de confiance sans la forme pour le travail dominical, pour la protection des propriétés intellectuelles sur la « toile », pour le maintien en détention des personnes dangereuses même si leur peine est purgée, pour des mesures fiscales limitant l’imposition des plus gros revenus et fortunes (le « bouclier fiscal »), une ou deux décisions de fond par semaine, à fort impact sur le corps de nos législations, sur les principes les plus ancrés, sur des habitudes jusques là tranquilles et légitimes. Vous traitez de l’avenir de l’industrie, de la viabilité de l’agriculture, vous désignez les coupables, Daniel Bouton ou Dominique de Villepin que l’instance de décision soit un conseil d’administration ou un tribunal correcionnel. Vous vous étranglez d’indignation sur les bonus, vous dictez spontanément l’exposé des motifs et les principales dispositions d’un projet de loi pour répondre en entreetien radio-télévisé à la question d’un journaliste vous priant de faire le bilan d’un conflit social (celui sur les régimes de retraite). Je ne pose ici que des exemples, ils foisonnent depuis trente mois.
Vous cumulez rôles, fonctions, tâches, responsabilités, Président de la République mais assurant la communication gouvernementale à vous seul, la coordination interministérielle et les ajustements réglementaires, en lieux et place du Premier ministre, qualifié de collaborateur. Vous accaparez les annonces qui étaient jusqu’à vous du ressort d’un secrétaire d’Etat ou d’un directeur d’administration centrale. Vous mettez à pied le préfet de Saint-Lô parce que de loin l’on vous a sifflé, le préfet du Var parce que l’assainissement de la résidence du Cap-Nègre en syndicat de voisinage ne s’établit pas assez vite. Vous privez de toutes décorations les militaires parce que par malheur – et, nous l’admettons, pare négligence – un dramatique accident en démonstration d’armes a lieu à Carcassonne. L’histoire de Neuilly est devenue familiale, votre fils en sera député-maire à titre viager et à peine plus tard que conjecturé, il présidera l’un des établissements publics qui a en France le plus fort pouvoir d’entrainement en financements, en emplois discrétionnaires, en prestige en sorte que le contrôle de la machine électorale qu’est l’U.M.P. sera héréditairement acquis. Vous êtes juge et partie. Timidement, des constitutionnalistes firent remarquer au premier automne de votre mandat que le Président de la République ne peut divorcer que par consentement mutuel puisqu’il ne saurait être attrait devant un tribunal s’il faut le départager avec son épouse. Aujourd’hui, vous êtes partie civile dans l’affaire Clearstream et il est soutenu que vous ne pouvez, du fait que vous êtes le Président de la République, avoir moins de droits qu’un autre citoyen, de même on ne saurait contester le droit, à l’égal de tout Français, qu’a votre fils de se faire élire conseiller municipal, conseiller général, chaque fois chef de la majorité locale, puis dès que possible à l’Assemblée nationale, pour être en situation de postuler votre succession présidentielle, sans doute de votre vivant, comme les Capétiens instaurèrent l’hérédité par l’élection de leur progéniture pendant les trois premiers siècles de notre ancienne monarchie, à une place qui n’était originellement que viagère.
Je ne critique pas, je constate la tolérance universelle de cette manière de faire. Elle va de pair avec l’acceptation de votre manière d’être. Une déclaration d’amour en livre de candidature présidentielle, il s’agit de votre seconde épouse – les maîtresses ne sont pas dans ce compte, et la place des femmes dans votre vie avec leur impact dans votre carrière et dans votre gouvernement ne seront à analyser qu’une fois dit pourquoi je vous écris – une mise en valeur de l’héroïne à propos d’un véritable fait d’armes, une libération d’otages, puis un changement d’héroïne littéralement à vue que vous poussez entre vous et le président des Etats-Unis aux commémorations du débarquement de 1944, entre vous et la chancelière allemande sous l’Arc-de-Triomphe pour la commémoration de l’armistice de 1918, chez les parents de qui vous résidez au lieu d’habiter la villégiature présidentielle de Brégançon, organisée dûment pour l’accomplissement de vos fonctions. Vous soufflez au Premier ministre l’agréable pavillon de la Lanterne. Vous entrez chez le pape, un portable à l’oreille et l’écoutez main à la chaussure, jambes croisées – je me souviens à Simonos Petra où l’office quotidien commence à minuit pour faire passer les participants de la nuit du Vendredi Saint à l’aurore de Pâques et donc les amener au chant du Notre Père et à la communion sous les deux espèces, quand point le jour, en sorte qu’à l’heure de Byzance on dort toute la matinée, sans s’en porter plus mal, un moine me fit, fermement, signe que dans une église, on n’a pas les jambes croisées – et vous quittez avant le café la reine d’Angleterre qui vous traitait officiellement à dîner, chez elle, à Windsor. Magnifical, auriez-vous asséné pour marquer votre appréciation du décor et des choses, ignorant que la souveraine est plus francophone (et francophile) que la plupart de nous : les égards et même l’affection dont la famille royale entoura le général de Gaulle, si souvent bléessé au duel avec Churchill. Egards, courtoisie, politesse plus encore que politique – je veux n’y venir que plus loin, car il s’agit avec vous de comprendre que votre manière de faire et d’être ne produit rien et perd même sa puissance de scandale – quand vous n’accordez au Dalaï-Lama qu’une demi-heure, traduction comprise.
Vous imposer dans le commentaire quotidien des gens de métier et des élus, courir après la vignette et l’image, les photographies avec le nouveau président des Etats-Unis en sorte que la couverture des magazines soit un supplément d’affichage électorale à date précise. La vulgarité stupéfiant les témoins – ainsi le prince ne Monaco vous entendant tancer le récent maire de Nice, ancien ministre de l’Outre-Mer et futur ministre de l’Industrie – de vos dialogues avec quelques-uns de vos suiveurs quand vous avez commencé de faire un sillage. Une place constamment revendiquée, et obtenue.
Les bouleversements, souhaités par personne ou presque, de la carte judiciaire, de la carte hospitalière, de la carte militaire, la fusion des administrations fiscales pour l’assiette et le recouvrement, la mise sous la même obédience ministérielle de la gendarmerie et de la police nationale, l’unification des services de renseignements et d’action à l’intérieur et à l’extérieur du territoire et le rattachement de ces services directement à la présidence de la République, sont opérés autoritairement, sans consultations des usagers ou des personnels concernés ou au mieux selon un rapport justifiant la lettre de mission le commandant : le fait du prince appliqué à ce qui structure le pays et son Etat, appliqué aussi à soi-même puisque vos émoluments sont, dès votre entrée en fonctions, très sensiblement augmentés et que, même s’ils restent ainsi dans la moyenne de ceux perçus par vos homologues, leur ajustement [1]choque dans un moment où le chômage s’accroît et où les dirigeants d’entreprises sont stigmatisés pour leurs propres gratifications, il est vrai bien supérieures aux vôtres.
Bref, vous ne donnez pas l’exemple d’une dignité de vie, d’une retenue d’expression et d’une culture de la collégialité, de la consultation, d’une répartition des compétences.
De ce point de vue, vous êtes une exception dans l’histoire de notre pays et dans celle des Etats comparables, en Europe, en Amérique du nord, même au Japon ou en Inde. La « Françafrique » et ses pratiques – dont vous m’avez permis d’être un témoin privilégié à l’occasion du putsch mauritanien : je vous en ai beaucoup entretenu, depuis un an, par des lettres précédant celle-ci – qui ne datent pas de vous, semblent depuis votre élection avoir déteint sur notre mode de gouvernement. Cumul des fonctions, confusion des pouvoirs, propension à l’hérédité, soupçons de corruption dans votre entourage, culture de réseaux mis en place à mesure des étapes d’une prise de contrôle de l’outil électoral de votre prédécesseur en même temps que de votre carrière ministérielle et extension de ceux-ci. Cela se voit – et nous en faisons remontrance, depuis le discours prononcé par François Mitterrand à La Baule devant ses pairs africains – mais au sud du Sahara : pas en Europe où le plus proche des mœurs auxquelles vous nous habituez, Silvio Berlusconi, ne bénéficie pas d’immunité juridictionnelle.
Si je me mets à vous écrire, diplomate retraité depuis que les adversaires de ceux qui l’avaient nommé l’ont emporté, soit plus de quinze ans aujourd’hui, ex-chroniqueur dans de prestigieux quotidiens qui ne lui sont plus ouverts parce que l’époque a changé et qu’il n’est sans doute plus dans le ton ou dans le coup, enseignant d’occasion que l’autonomie des universités aujourd’hui assurée par la loi ne permet pas de maintenir, même pour une soixantaine d’heures par an, vu l’âge qu’il a atteint, mais jeune marié et père de famille, s’éveillant à la nuit encore noire en hiver pour lire les textes de la messe du jour et tenter, par l’internet, de les faire partager, bousillant débroussailleuse et autres outils pour éviter la friche autour de longères bretonnes en bordure de l’océan, compilant les dépêches de l’Agence France Presse sur de Gaulle de son arrivée à Paris en 1944 à sa mort chez lui en 1970, ce qui donne une impression – dépaysante au possible et à tous points de vue, relativement à la vie publique que vous déterminez en ce moment – c’est parce que je veux étudier avec vous pourquoi vous nous gouvernez comme vous le faites, comment il se fait que vous êtes qui vous êtes et en raison de quoi les Français, leurs élites de tous bords, de toutes spécialités, de toutes fonctions, et leur masse statistique, vous supportent. Comment il peut se faire que le commentaire ou déjà l’historiograhie de votre premier mandat présidentiel traite votre action et votre personnage, selon les mêmes méthodes et dans le même ton que l’on rapporte communément ce qu’ont fait et ce qu’étaient vos prédécesseurs ? comment votre exceptionnalité n’inspire-t-elle pas une explication, un commentaire et – faut-il l’écrire – une opposition aussi exceptionnelles ?
La façon dont vous nous traitez, le pays, l’Etat, nos affaires, nos habitudes, nos souhaits n’a pas de précédent chez nous. Et que vous puissiez vous conduire et nous conduire comme vous le faites doit avoir son explication. C’est cette explication que je cherche, crois avoir trouvée, et qu’à l’écrire, je pense pouvoir approfondir ou discuter. Elle tient en deux points.
Le besoin de revanche sur le manque de père – en famille et que vous avez vêcu également en politique, quand vous avez choisi cette voie pour vous affirmer – a développé, pathologiquement ou monstrueusement une créance sur la société où le hasard vous a fait naître et grandir, telle que vous ne devez rien qu’à vous-même, à votre entregent, à votre ténacité, à votre culot. Pour arriver, « la dernière marche », avez-vous murmuré, en temps d’arrêt, à la Réunion, pendant votre campagne présidentielle. Ce qui a donné une évaluation asez juste de votre parcours et de vos capacités par Jean-Pierre Raffarin, qui, au contraire de vous, fut incapable de transformer l’essai et d’exploiter la place qui, imprévisiblement, lui avait été donnée. Parvenu ainsi, vous gouvernez de la même façon, imperméable à tous usages et à toute expérience qui ne sont pas les vôtres. Autiste, mais cela vous a réussi.
Ailleurs ? dans un autre temps ? l’auriez-vous pu ? Je ne le crois pas. Il faut que cette sorte d’escroc – le sympathique héros du film que je n’ai pas encore vu, et qui est à l’origine de cette lettre – ait ses crédules et ses faire-valoirs, il faut qu’il corresponde à une attente, mais ce ne serait que l’intelligence des conditions à réunir pour se faire élire Président de la République. Incarner une espérance pour une majorité de votants et d’abord pour des militants, des propagandistes, des premiers témoins pour vos débuts et pour votre méthode ne suffirait pas à désarmer les adversaires et à imposer la forme d’exercice du pouvoir, une fois intronisé. Le héros du film n’est jamais à l’œuvre, c’est en cela que c’est un escroc. Vous, vous êtes à l’œuvre, parce que nous l’avons voulu – en majorité non contestable – et peut-être parce que nous le voudrions encore – en 2012 – par votre réélection, seule sanction, seule mise en jeu que vous acceptiez puisqu’il n’a pas été question de referendum ni sur le grand sujet européen, ni sur vos projets de révision constitutionnelle et que les dispositions organiques permettant l’initiative populaire du referendum selon cette révision, ne seront pas prises en temps utile pour que nous décidions exemplaire du maintien d’un service public (La Poste), et par extension du service public en général.
Il y a donc un autre élément que vous dans l’exceptionnalité (ou l’aberration) que nous vivons, subissons. Il y a notre soumission, notre impuissance à nous révolter, à vous contester efficacement. D’où vient cette langueur ? d’où vient cette impotence ? comment les oppositions restent-elles classiques en politique, pourquoi n’y a-t-il pas de mouvement social plus de quelques semaines et dans un domaine particulier et pourquoi n’êtes vous mis en question par personne qui dispose d’assez de voix – François Bayrou serait cette personne – et assez de potentiel en voix, en suffrages, en appuis, en coalitions de groupes et de partis – équation que sut poser et résoudre naguère François Mitterrand – mis en question au nom de la démocratie, de la République, de nos valeurs, de nos progrès, de notre image, de la conscience que nous avons, sans le moindre débat, d’être ce que nous sommes à l’arrivée de tant de siècles et au seuil de la nécessaire mise en commun européenne ? Pourquoi n’est-il pas dit que vous êtes amoral et ne nous considérez pas. Sans référence et sans égard. Ni le fond ni la forme.
Certes, on peut argumenter en votre faveur. Je vais le faire. Paradoxalement, vous communiquez tellement et vos suiveurs tiennent un langage tellement calqué sur vous qu’il n’en ressort aucune vue d’ensemble, aucune dialectique, aucune perspective, aucun exposé des motifs répondant de la généralité de vos projets et de vos décisions. Seul fil conducteur, votre manière de faire et d’être. Pas de texte de fond, mais une grande continuité, vous nous détruisez – ce qui peut se réparer après vous – vous nous gaspillez en temps et en énergie – c’est irréparable, d’autant que nous nous portions déjà mal quand vous vous êtes porté candidat, c’est d’ailleurs parce que nous avons conscience de nous porter mal que beaucoup ont voté pour vous.
Nous vous tolérons, nous vous réélirons – sauf si vous avez décanillé avant le terme constitutionnel, ce qui me paraît probable et mais ce dont les circonstances sont imprévisibles et peut-être très dangereuses. Or, nous n’avons plus aucune autorité morale qui – à défaut du Président de la République, puisque c’est vous – nous ramènerait à des repères et nous suggèrerait voies et moyens. Nous n’avons plus de réserves, sauf ce silence des imaginations et de l’éthique qui peut tout promettre mais aussi signifier notre évanescence. Celle-ci – si aucun réveil ne vient contredire le diagnostic pessimiste – vient d’assez loin. Elle explique que personne ne vous résiste, ni parmi les vôtres au nom de quelque valeur dépassant vos dictons, ni chez vos adversaires que nos organisations politiques, économiques et sociales distinguent ou permettent. Syndicats, patronat, églises, personnalités notoires, personne ne s’inscrit en opposition frontale, en dénégation de légitmité pour manquements graves aux droits de l’homme et au bien commun, pour gaspillage de notre patrimoine moral et matériel. Le commerce avec vous est accepté. Moi-même je vous écris souvent. Parce que vous êtes le Président de la République.
Notre tolérance a donc plusieurs causes. La pratique de nos institutions s’est écartée de la norme démocratique, la psychologie de cour vous apporte à volonté des soutiens et des serviteurs, et peu importe que vous et vos suiveurs ne parlent plus avec les Français quotidiens, l’habitude s’est prise de ne pas même imaginer une alternative. Votre façon de faire et d’être ainsi acceptée, vos réformes et vos refus passent étonnamment bien.
Il me semble alors – à l’écrire ainsi – que l’antidote se trouve. A certains moments – celui des élections municipales proche de l’exhibition de votre changement d’épouse ou l’actuel quand se sont cumulés la mise en cause d’un de vos ministres les plus récemment nommés, l’éventualité réputée acquise d’une prise par votre fils d’une position névralgique dans les dispositifs publics et beaucoup de passages en force au Parlement – le remède explosif est à portée d’emploi. C’est votre majorité qui vous renversera pour excès d’imprévisibilité plus encore que pour impopularité, celle-ci est installée depuis Février 2008, huit mois à peine après votre élection. Mais cette impopularité est votre force, parce que le peu de faveur que vous marquent les sondages correspond à ce dont ne disposèrent jamais vos prédécesseurs – à commencer par le général de Gaulle. La minorité des Français admettant qu’ils sont satisfaits de vous, correspond à une intention de vote assurée. L’homme du 18 Juin, gratifié du non à sa proposition référendaire le 27 Avril 1969 par plus de 53% des suffrages exprimés, était, la même semaine, encore populaire à près de 57%. Avec 35% d’indice de satisfaction valant majorité relative au premier tour de l’élection présidentielle, vous l’emportez aisément au second. Vous avez des soutiens convaincus et indéfectibles depuis vos débuts – comme le furent longtemps la plupart des électeurs communistes pour leur parti ou les adeptes de Jean-Marie Le Pen, ce qui assure un premier tour respectable et parfois décisif pour le repoussoir au second tour où leur nombre n’augmentent pas. Qui sont-ils ? Vous payez assez d’études et de sondages [2] pour me dispenser de cette analyse, sauf à souligner leur fidélité tandis qu’au centre ou à gauche les attirances varient et ne sont que peu militantes. Mais ce ne sont pas vos électeurs qui vous permettent de gouverner et de décider (décréter), ce sont vos adversaires, vos critiques, nous tous. Vous en êtes fortement stimulé, la situation est inédite. L’impopularité de François Mitterrand se retrouvait dans les urnes, celle de Jacques Chirac aussi, la diminution du crédit initial de Georges Pompidou – grand en 1969 – ou de Valéry Giscard d’Estaing – faible mais pas contesté en 1974 [3] – se vit en Mars 1973 et en Mars 1978. la vôtre ne s’est pas retrouvée lors des élections européennes, et je doute qu’elle décide des élections régionales prochaines.
I
Notre désarmement démocratique vient d’une mauvaise pratique de nos institutions. Jacques Chirac, votre prédécesseur direct – votre apparent repoussoir, mais l’initiateur que vous avez dépassé en maître – en est le principal responsable. Edouard Balladur vous a conforté dans l’analyse complexe que vous faites du rapport que doit avoir le Président sous la Cinquième République avec le peuple, en tant que corps constitutionnel, bien plus qu’avec les Français, électeurs à gagner l’instant du scrutin. Le peuple, s’il est considéré comme la puissance souveraine qui délègue l’exercice du pouvoir, contraint l’élu à revenir vers lui, à gouverner en dépendance de lui et donc à solliciter fréquemment la confirmation du mandat reçu.
[1] - ajourd’hui selon l’AFP
sous votre prédécesseur, selon Le Monde 20 Novembre 2004, p. 8
le Président de la République = 6.954 euros
le Premier Ministre = 20.206 euros
les ministres = 13.471 euros
les secrétaires d’Etat = 12.795 euros
[2] - selon l’A.F.P.
[3] - quoique François Mitterrand, lors de la seconde conversation à laquelle il me convia, rue de Bièvre, le – me confia, il dût le dire aussi à d’autres, qu’ayant refait les comptes électoraux le soir de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, il avait trouvé en compagnie de Georges Marchais quelques 40.000 voix d’avance pour lui. Mais, ajouta-t-il, on ne peut rompre avec tant d’années de gouvernement conservateur en l’emportant de si peu. Il n’y eut donc pas de recours
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