Le 12/10/2016 à
18:15, adec... a écrit :
Je suis totalement scandalisée par tout ce qui est écrit dans votre message spirituel
et dans Le Monde à propos du refus de Hollande de recevoir Poutine le 19 octobre.
N’est-ce pas ainsi que l’on initie des débuts de guerre ? Pour des raisons proprement
absurdes en accusant ses faits et gestes dans les pays de l’Est, en Turquie et en
Syrie et Irak? Ne faisons nous pas de même? C’est proprement inadmissible.
En Russie ils aiment Poutine parce qu’il leur a redonné la paix, il a remis l’orthodoxie
à l’honneur et leur pays est en train de redevenir un grand pays.
"Pourquoi en Europe n’aimez vous pas Poutine et préférez vous les Américains ? On ne
comprend pas du tout vos pensées aussi négatives envers nous! On es un pays chrétien
et vous , on ne dirait pas, » nous disait un russe à qui nous demandions leur avis.
Oui je suis totalement scandalisée : ne devrions nous pas construire la véritable Europe
avec eux plutôt qu’avec le monde anglo-saxon qui est malgré les apparences très loin
de nous. Vous qui êtes chrétien vous devriez le comprendre et vos pensées devraient
être constructives envers eux. A moins que vous en soyez encore aux guerres de religion ?
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout en chrétien…
Anne de Constantin
Le 12 oct. 2016 à 09:55, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Le 13/10/2016 à
08:14, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Chère Anne, vous ne me lisez
qu'à moitié, ou ne me comprenez qu'à moitié, chère Anne.
Je n'aime pas le concept d'Occident et j'ai longtemps analysé les relations internationales en dialectique de résistance ou de soumission à l'hégémonie américaine, cf. le général de Gaulle. Pour des raisons autant financières que de moindre qualité de ses dirigeants (et nous allons vers le pire ou le médiocre selon Trump ou Hillary), les Etats-Unis ne sont plus une hégémonie mondiale.
J'ai dénoncé depuis le Kazakhstan et même depuis la chute du mur nos erreurs européennes et occidentales vis-à-vis des pays de l'Est et vis-à-vis d'une Russie où Gorbatchev est détesté pour lui avoir fait perdre un statut mondial. le bouclier anti-missile a été une provocation à laquelle la France aurait dû s'opposer. Les privatisations à l'Est ont été une curée. la combinaison de la dictature et des enrichissements personnels datent en Chine et en Russie de ces effondrements et changements d'apparence institutionnelle. Il est certain que le système soviétique virait à une collégialité et allait vers la démocratie si Gorbatechv n'avait été débordé. Il est aujourd'hui en Asie centrale le népotisme et le tribalisme, en Russie une dictature et un enrichissement personnels, en Chine, c'est sans doute pire. Nous pénétrons mal ces systèmes et nos outils d'information et de diplomatie ne sont pas adéquats. Nous sommes mieux connus des autres que nous ne les connaissons, c'est valable - pour la France - avec chacun de nos partenaires, l'Allemagne comprise.
Poutine, pas plus que Staline n'est la Russie : il règne en exacerbant le nationalisme et en faisant croire à un encerclement et à une hostilité du reste du monde vis-à-vis de la Russie. Il est maître de la propagande. Il est vrai que là où il opère des coups de main : Géorgie et Ukraine, les locaux n'étaient pas appétissants pour qui que ce soit, y compris les démocrates, du moins à ce que je comprends. C'est une dictature comme celle de Staline. C'est injurier ou mépriser les Russes (et les Chinois...) que de les croire incapables de démocratie. L'avenir est là partout, à la démocratie, pas à la dictature, pas au nationalisme (nos extrêmes droite et gauche en France). Nous ne sommes d'ailleurs plus que peu en démocratie, nous-mêmes, au moins au plan national.
Il n'y a pas à choisir entre la Russie en continuité territoriale et stratégique avec le reste de l'Europe, et les Etats-Unis. Construire l'Union européenne ne peut se faire qu'en amitié - vraie et équilibrée - avec la Russie, mais celle-ci est trop grosse pour faire partie de l'Union. Et aussi, quel que soit le referendum brexit, avec la Grande-Bretagne, qui elle doit faire partie de la nouvelle Union ou de la nouvelle Communauté. Les institutions européennes sont évidemment à refonder, on a manqué quelque chose en 2005 qui permettait toutes les (bonnes) évolutions : démocratie directe (élection du président de l'Union au suffrage de tous les citoyens européens, ce que je ressasse depuis plus de dix ans...), patriotisme européen, civisme et esprit de défense par l'établissement dans chaque pays d'un service militaire et civique universel, obligatoire, garçons et filles, maniements d'armes, grands travaux, coopération avec les pays dans le besoin, l'Afrique notamment qui a besoin de notre jeunesse pour démontrer à ses propres dictateurs ce qu'est la démocratie dès l'enfance de nos générations).
Nous avons une diplomatie infantile dans la manière dont FH et Ayrault mettent les questions au café du commerce. Je suis en train d'écrire un livre, ce qui fait partie d'un projet plus vaste, que j'espère fondateur et qui me permettra de tout dire librement.
En annexe, vous avez de quoi me lire plus complètement. Vous-même ne choisissez pas et n'analysez pays et situations qu'en perspectives et selon l'idéal qui nous est commun, chère Anne. Aucune hostilité ni aucun ralliement ne sont porteurs de lucidité et de paix. Pas de système, de l'ambition tout humaine.
Je ne sais si vous savez que j'ai failli épouser une très jeune Russe du Kazakhstan, ce qui m'a donné - en sus de mon expérience diplomatique - une notion de la sensibilité et de l'intelligence russes. Cela se passait en 1995-1996.
Voeux de bonne journée.
Je n'aime pas le concept d'Occident et j'ai longtemps analysé les relations internationales en dialectique de résistance ou de soumission à l'hégémonie américaine, cf. le général de Gaulle. Pour des raisons autant financières que de moindre qualité de ses dirigeants (et nous allons vers le pire ou le médiocre selon Trump ou Hillary), les Etats-Unis ne sont plus une hégémonie mondiale.
J'ai dénoncé depuis le Kazakhstan et même depuis la chute du mur nos erreurs européennes et occidentales vis-à-vis des pays de l'Est et vis-à-vis d'une Russie où Gorbatchev est détesté pour lui avoir fait perdre un statut mondial. le bouclier anti-missile a été une provocation à laquelle la France aurait dû s'opposer. Les privatisations à l'Est ont été une curée. la combinaison de la dictature et des enrichissements personnels datent en Chine et en Russie de ces effondrements et changements d'apparence institutionnelle. Il est certain que le système soviétique virait à une collégialité et allait vers la démocratie si Gorbatechv n'avait été débordé. Il est aujourd'hui en Asie centrale le népotisme et le tribalisme, en Russie une dictature et un enrichissement personnels, en Chine, c'est sans doute pire. Nous pénétrons mal ces systèmes et nos outils d'information et de diplomatie ne sont pas adéquats. Nous sommes mieux connus des autres que nous ne les connaissons, c'est valable - pour la France - avec chacun de nos partenaires, l'Allemagne comprise.
Poutine, pas plus que Staline n'est la Russie : il règne en exacerbant le nationalisme et en faisant croire à un encerclement et à une hostilité du reste du monde vis-à-vis de la Russie. Il est maître de la propagande. Il est vrai que là où il opère des coups de main : Géorgie et Ukraine, les locaux n'étaient pas appétissants pour qui que ce soit, y compris les démocrates, du moins à ce que je comprends. C'est une dictature comme celle de Staline. C'est injurier ou mépriser les Russes (et les Chinois...) que de les croire incapables de démocratie. L'avenir est là partout, à la démocratie, pas à la dictature, pas au nationalisme (nos extrêmes droite et gauche en France). Nous ne sommes d'ailleurs plus que peu en démocratie, nous-mêmes, au moins au plan national.
Il n'y a pas à choisir entre la Russie en continuité territoriale et stratégique avec le reste de l'Europe, et les Etats-Unis. Construire l'Union européenne ne peut se faire qu'en amitié - vraie et équilibrée - avec la Russie, mais celle-ci est trop grosse pour faire partie de l'Union. Et aussi, quel que soit le referendum brexit, avec la Grande-Bretagne, qui elle doit faire partie de la nouvelle Union ou de la nouvelle Communauté. Les institutions européennes sont évidemment à refonder, on a manqué quelque chose en 2005 qui permettait toutes les (bonnes) évolutions : démocratie directe (élection du président de l'Union au suffrage de tous les citoyens européens, ce que je ressasse depuis plus de dix ans...), patriotisme européen, civisme et esprit de défense par l'établissement dans chaque pays d'un service militaire et civique universel, obligatoire, garçons et filles, maniements d'armes, grands travaux, coopération avec les pays dans le besoin, l'Afrique notamment qui a besoin de notre jeunesse pour démontrer à ses propres dictateurs ce qu'est la démocratie dès l'enfance de nos générations).
Nous avons une diplomatie infantile dans la manière dont FH et Ayrault mettent les questions au café du commerce. Je suis en train d'écrire un livre, ce qui fait partie d'un projet plus vaste, que j'espère fondateur et qui me permettra de tout dire librement.
En annexe, vous avez de quoi me lire plus complètement. Vous-même ne choisissez pas et n'analysez pays et situations qu'en perspectives et selon l'idéal qui nous est commun, chère Anne. Aucune hostilité ni aucun ralliement ne sont porteurs de lucidité et de paix. Pas de système, de l'ambition tout humaine.
Je ne sais si vous savez que j'ai failli épouser une très jeune Russe du Kazakhstan, ce qui m'a donné - en sus de mon expérience diplomatique - une notion de la sensibilité et de l'intelligence russes. Cela se passait en 1995-1996.
Voeux de bonne journée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire