Selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, les arrêtés
pris par les maires alimentent la stigmatisation des musulmans.
Source AFP
Publié le 30/08/2016 à 11:38 | Le Point.fr
La question du burkini a marqué l'été. Image d'illustration.
© Burkini/ RAYMOND ROIG
Les arrêtés anti-burkini ont suscité un débat passionné en
France, mais aussi à
l'international. Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a salué
mardi la décision prise par la justice française de mettre un coup d'arrêt à
l'interdiction du burkini, estimant que les arrêtés pris contre cette tenue
vestimentaire alimentaient la « stigmatisation » des musulmans.
« Ces décrets n'améliorent pas la situation sécuritaire ; ils tendent
au contraire à alimenter l'intolérance religieuse et la stigmatisation des
personnes de confession musulmane en France, en particulier les femmes »,
a indiqué le bureau du haut-commissaire dans un communiqué. « Les codes
vestimentaires, tels que les décrets anti-burkini, affectent de manière
disproportionnée les femmes et les filles et sapent leur autonomie en niant
leur aptitude à prendre des décisions indépendantes sur leur manière de se
vêtir », a-t-il encore jugé.
Une mesure inappropriée
D'après l'agence onusienne, selon les standards internationaux des droits de
l'homme, les limites à la liberté de toute personne de manifester sa religion
ou ses convictions, y compris par le choix de tenues vestimentaires, « ne
sont autorisées que dans des circonstances très limitées, y compris pour la
protection de la sécurité publique, l'ordre public, la santé publique ou la
morale ». De plus, en vertu du droit international des droits de l'homme,
les mesures adoptées au nom de l'ordre public doivent être appropriées,
nécessaires et proportionnées, rappelle le communiqué. Une trentaine de villes
du littoral, notamment sur la Côte d'Azur, ont interdit cet été le maillot de
bain intégral musulman ou « burkini », certains y voyant une
provocation après l'attentat islamiste qui a fait 86 morts le 14 juillet à
Nice. Vendredi dernier, la plus haute juridiction administrative française, le
Conseil d'État, a
toutefois suspendu l'un de ces arrêtés municipaux et a averti les maires que
toute interdiction du burkini devait s'appuyer sur des « risques
avérés » pour l'ordre public.
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