vendredi 26 août 2016

26 Août 1944 - le général de Gaulle descend les Champs-Elysées ... " ah ! c'est la mer ..."


 

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Le 26 août 1944, jour de gloire du Général de Gaulle

Par Libie Cousteau, publié le 24/12/2015 à 21:50


En juin 1945, le général Charles de Gaulle sur les Champs Elysées avec le général américain Dwight Eisenhower, commandant suprême des forces alliées en Europe qui a piloté le débarquement.
afp.com/STR

Véritable "miracle de la conscience nationale", la libération de Paris a permis à l'homme du 18 juin de refermer l'épisode infamant de l'occupation allemande et de la collaboration. Réexamen de ces heures où il gagne une bataille très politique.

Ce 26 août 1944, tout au long de la matinée, les radios sont en boucle pour annoncer la nouvelle. De Gaulle est de retour. Il a rendez-vous avec le peuple de Paris. Ce sera aux Champs-Elysées. En début d'après-midi, après s'être incliné devant la tombe du Soldat inconnu, à l'Arc de triomphe, le général descend l'avenue au milieu des Parisiens en liesse. "Ah! C'est la mer! Une foule immense est massée de part et d'autre de la chaussée. Peut-être 2 millions d'âmes [...]. Je vais donc, ému et tranquille, au milieu de l'exultation indicible de la foule [...]"
Rapporté dans ses Mémoires de guerre, ce récit du défilé du 26 août 1944 illustre la portée symbolique de l'événement. Pour l'homme du 18 juin, bien sûr. Mais pas seulement. Ce 26 août, tous les principaux acteurs de la libération de Paris l'accompagnent: Alexandre Parodi, délégué général du Comité français de libération nationale dans la France occupée, Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance (CNR), le général Marie Pierre Koenig, chef des Forces françaises de l'intérieur (FFI), Leclerc, général de la 2e DB, des membres du Comité parisien de la Libération, "suivis d'une foule bigarrée de soldats, de pompiers de Paris, de secouristes, de moto cyclistes" (1) qui avancent sous la protection des chars de la 2e DB, placés tout au long du parcours.
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La veille, de Gaulle a retrouvé son bureau au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique. "Rien n'y manque, excepté l'Etat, il m'appartient de l'y remettre", déclare-t-il en arrivant à l'hôtel de Brienne. Lors de ce retour, rien n'est laissé au hasard. Il s'agit d'asseoir fermement et lestement une légitimité que d'aucuns pourraient contester. Car de Gaulle ne peut s'arroger les lauriers de la libération de la capitale française. Cette victoire est aussi bien l'oeuvre des Parisiens que de la Résistance, des communistes, de la police et des Alliés, quoique ces derniers n'eussent guère fait de Paris leur priorité stratégique.
"En réalité, ça n'est qu'au tournant des années 1990, grâce à la découverte de nouvelles archives, qu'apparaissent toutes les nuances de l'événement, estime Christine Levisse-Touzé (2), directrice du musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris-musée Jean-Moulin. La multitude de témoignages rédigés dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale constituait des mémoires pro domo qui ne permettaient pas d'appréhender l'ensemble des forces et des enjeux."

"Il ne faut pas espérer une libération prochaine de Paris"

"Les images sont gravées dans les mémoires", confirme l'historien Jean-François Muracciole. Des images fortes qui dominent les esprits et qui ont longtemps occulté certains angles et la complexité de cette semaine décisive d'août 1944 qui permit de libérer la capitale. Parmi les sujets sous-estimés: le rôle discret mais décisif d'Eisenhower, les batailles en banlieue parisienne ou le rôle capital de la police parisienne, qui permet de contrebalancer l'influence communiste et aide de Gaulle à restaurer le pouvoir de l'Etat. Une certitude: "C'est le débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, qui précipite la libération de Paris", précise Christine Levisse-Touzé.
Depuis le 6 juin 1944, le D-Day, Paris attend avec fébrilité sa délivrance. Le 14 juillet, malgré les interdictions de Vichy, des meetings se tiennent, tandis que 100000 personnes défilent sur les Champs-Elysées. Pour l'heure, les Alliés ont l'intention de contourner Paris plutôt que de venir la délivrer. Et d'attendre qu'elle tombe comme un fruit mûr. "Il ne faut pas espérer une libération prochaine de Paris", avait écrit, depuis Alger, de Gaulle à Parodi.
Le général Leclerc et ses troupes de la 2ème DB, le 26 août 1944 sur sur les Champs-Elysées, après la libération de Paris.
Le général Leclerc et ses troupes de la 2ème DB, le 26 août 1944 sur sur les Champs-Elysées, après la libération de Paris.
afp.com/Georges Melamed
"Les Alliés ne souhaitent pas assumer le ravitaillement d'une ville de 3 millions d'habitants", analyse Jean-François Muracciole. Cependant, communistes et résistants commandés par Rol-Tanguy veulent en découdre. Le 10 août, dans les rues de la capitale, des affiches placardent les murs: "En avant dans la bataille pour Paris!"
Les premières grèves sont déclenchées et font tache d'huile: cheminots, postiers, gendarmes cessent le travail. Les accrochages entre FFI et forces allemandes se multiplient, en banlieue, à Saint-Denis, Neuilly, Vitry ou Aubervilliers.
>> Voir aussi la libération de Paris en images
"Le basculement de l'insurrection intervient le 13 août, lorsque la police se rallie", note Jean-François Muracciole. Ses effectifs, 21000 hommes, sont plus importants que ceux des forces allemandes du Gross Paris (17000 hommes). En quelques jours, l'instrument régalien de Vichy, contrôlé par les Allemands qui, en juin 1944, arrêtaient encore des juifs pour les envoyer dans les camps, se retrouve du côté de la Résistance. Le 19 août, les policiers résistants prennent la préfecture.
Dès lors, de Gaulle veut écarter le risque de se voir ravir le pouvoir par les communistes. Le 20 août, il rencontre le général Eisenhower et parvient à le convaincre d'envoyer la 2e DB, assistée de la 4e DI américaine, vers Paris. Le 23 août au matin, les 4000 véhicules et les 200 chars de la 2e DB s'élancent vers la capitale. En repli depuis plusieurs semaines, les Allemands ne défendent plus que quelques points stratégiques. "C'est pourquoi libérer Paris est une expression un peu outrancière", souligne Jean-François Muracciole.
Pourtant, dans le monde entier, cette libération résonne comme un coup fatal porté au IIIe Reich. L'annonce qui touche la Ville lumière réjouit jusqu'à Montevideo, où l'on danse dans les rues. Sur les Champs-Elysées, les plus grands photographes de l'époque, Lee Miller, Robert Capa ou le reporter de guerre Ernest Hemingway, sont venus immortaliser le jour où la voix de Charles de Gaulle est enfin devenue un visage.
Quant au général, il résume la journée du 26 août ainsi: "Il se passe en ce moment un de ces miracles de la conscience nationale, un de ces gestes de la France, qui parfois au long des siècles, viennent illuminer notre Histoire."
(1) La Libération de Paris, 19-26 août 1944, par Jean-François Murraciole. Editions Tallandier.
(2) Libérer Paris. Août 1944. Sous la direction de Christine Levisse-Touzé. Editions Ouest-France.
 

 

7 - Le 26 août 1944.
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Le général Charles de Gaulle le 26 août 1944 à Paris
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