Un meeting de rentrée sous haute sécurité pour le gouvernement
LE MONDE | 29.08.2016 à 21h28 • Mis à jour le 30.08.2016 à
05h21 | Par Bastien
Bonnefous (Colomiers, envoyé spécial)
Près d’un millier de personnes réunies dans la chaleur moite de la salle municipale. Mais ce sont les forces de l’ordre, à l’extérieur, qui frappent les esprits. Drôle de campagne que celle qui a commencé lundi 29 août à Colomiers pour le gouvernement et le Parti socialiste. Cette commune voisine de Toulouse a accueilli en fin de journée le meeting de rentrée de la majorité, et a pris, pendant quelques heures, des airs de ville assiégée.
Des compagnies de CRS stationnées par dizaines, des policiers en civil patrouillant arme à la hanche, des barrières anti-émeutes dressées bien en amont du modeste Hall Comminges. Le tout pour prévenir la réunion socialiste de quelques dizaines de manifestants anti-loi travail de la CGT, gardés à bonne distance. On n’ose imaginer ce qu’aurait donné en matière de maintien de l’ordre l’université d’été du PS à Nantes, si celle-ci avait été maintenue…Pourtant, paradoxe, les ministres qui se succèdent à la tribune affirment tous que la gauche au pouvoir ne doit plus baisser la tête et assumer son bilan. Au premier rang, au pied du podium tricolore et du drapeau européen, tous les ténors du PS – ou presque – ont pris place : le premier ministre, Manuel Valls ; les ministres Najat Vallaud-Belkacem, Marisol Touraine, Audrey Azoulay, Myriam El Khomri, Stéphane Le Foll, Patrick Kanner ; le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis ; le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, et les présidents des groupes parlementaires socialistes Bruno Le Roux et Didier Guillaume.
Nicolas Sarkozy, le meilleur ennemi
« Plus que jamais, nous devons être fiers de ce que nous sommes et de ce que nous faisons », lance la ministre de l’éducation nationale, qui vante son bilan scolaire. « Il y a toujours des chafouins, des grincheux, mais redresser un pays, ça prend du temps », tonne Stéphane Le Foll. « Soyons fiers de notre bilan, soyons fiers d’être de gauche et d’être républicains ! », intime Manuel Valls.A huit mois de la présidentielle, un mot d’ordre : tout pour la République, quand Nicolas Sarkozy, dans son livre de campagne, dit « tout pour la France ». L’ancien chef de l’Etat, candidat à la primaire de la droite et du centre, prend d’ailleurs lundi soir, les allures du meilleur ennemi pour des socialistes en quête d’un premier souffle pour la prochaine présidentielle.
Pas question à Colomiers de nourrir la guerre des roses et de répondre à Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon, critiques en chef du bilan gouvernemental et présidentiel. L’adversaire, c’est la droite. « L’élection qui vient n’est pas celle du meilleur opposant à François Hollande, mais du meilleur opposant à la droite », conseille Najat Vallaud-Belkacem. « Les primaires à droite ont commencé : c’est du brutal, on a sorti le vitriol ! Chacun maintenant va pouvoir comparer », se réjouit presque Stéphane Le Foll. « La droite prépare un programme de destruction sociale », lance Marisol Touraine, qui « assume le combat face à une droite qui a abandonné le général de Gaulle pour Donald Trump ».
Concluant, Manuel Valls lance la campagne contre l’opposition : Nicolas Sarkozy, en « donnant corps à ce bloc réactionnaire, à ce programme commun entre la droite dure et l’extrême droite », est « une menace considérable » pour la République.
- Bastien
Bonnefous (Colomiers, envoyé spécial)
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