samedi 5 octobre 2013

Syrie 2011-2013 : prisme d'un état actuel des relations internationales




 

Personne ne connaît vraiment la Syrie actuelle, et personne ne sait faire la synthèse des relations internationales dans leur état actuel. Il y a certes des utilisateurs d’une connaissance partielle et de la Syrie et de la carte géo-stratégique du monde depuis deux-trois ans : les vraies intelligences en cela, quoiqu’à court terme sont sans doute la Russie et l’Iran, s’étant dotés depuis une décennie ou quelques semaines de dirigeants correspondant tout à fait à leur moment, en « interne » et « à l’international ».

Mais la véritable lutte a un tout autre champ ; elle est certainement l’âme des combats et la vérité du débat, est de même nature que celle qui inspira et fit véritablement les années 1940 par delà les éphémérides de la guerre, par delà même les atrocités commises par les futurs vaincus mais aussi, quoique dans une bien moindre mesure et sans qu’ils en aient pris l’initiative et l’aie planifiée à l’avance comme les Allemands version nazie et les Japonais version militariste, ceux qui l’emportèrent finalement, et devaient l’emporter. Une lutte, difficile à expliciter et à dénommer parce qu’elle a été anticipée, et même d’une certaine manière voulue mentalement par deux sortes de faiseurs de conception, envoyant ensuite au combat, à la mort et surtout à des désorganisations et à des déséquilibres durables des milliers de bonnes volontés égarées ou de gens de bonne foi. Lutte du bien et du mal ? lutte menés par des « fous de Dieu » contre les infidélités accumulées par les siècles, les renégats, les colonialstes, les impérialistes et tous tièdes de toutes nations. Les intégristes parvenant même à soulever dans les pays les plus laïcisés comme la France des centaines de milliers de compatriotes pour de nouvelles croisades et une nouvelle version de la haine, sinon de la guerre civile, au moins dans les cœurs. Ceux que l’implosion soviétique laissa sans motif immédiat de mobilisation, sans raison de refuser le désarmement, de déclarer à l’instar du pacte de Varsovie l’obsolescence de l’Alliance atlantique, et qui analysèrent les suites possibles, les substituts probables, souhaitables même parce que fonctionnellement utiles pour maintenir des cohésions que l’esprit démocratique et la simple intelligence, dans le genre humain et parmi les nations ne suffiraient pas à assurer : l’ennemi commun fut retrouvé, ausitôt. Un conflit nord-sud, inspiré du banquet de Malthus, nourri des bandes dessinées au début des histoires universelles, les hordes d’au-delà de l’Oural ou traversant la muraille de Chine, bien autres que les noyés de l’énième chaloupe aux rives de Lampeduza. Donc, l’intégrisme religieux, donnant du souffle à la droite française que l’U.M.P. et même le Front national ne parviennent plus à endoctriner, l’intégrisme religieux semblant faire la dialectique des printemps arabes qu’on avait d’abord cru un réveil démocratique. Plus subtilement, des résurgences des années 30 quoiqu’en habits différents et en textes plus camouflés, les totalitarismes russe et chinois avec leur instrumentalisation d’un nationalisme revanchard puisque ces deux pays sortent d’humiliations séculaires pour l’un, d’une vingtaine d’années pour l’autre.

Je vois donc comme opposition donnant âme aux conflits actuels et à ce que pourrait être un débat sincère, le regard du politique, de la politique, de la stratégie, des intérêts de toute nature sur l’homme. En Syrie, en Russie, en Chine et dans certaines de nos pratiques sécuritaires françaises, c’est la question des droits de l’homme qui domine. Il est décisif que le XXIème siècle la pose ainsi en termes d’urgence – partout vécue, la question israëlo-palestinienne, israëlo-arabe en a assuré la permanence, les forts d’aujourd’hui craignant d’être faibles demain à en oublier qu’ils furent faibles comme ceux qu’ils dominent maintenant – et en termes d’explication universelle. Les droits de l’homme et a démocratie sont de même sorte, autant pratique que spirituelle.

Cette interprétation des courants et forces labourant et modifiant sans cesse les donnes quotidiennes ne doit pas faire conclure au manichéisme. A la fois parce que ce ne serait pas la réalité et parce que ce ne serait pas la manière efficace de combattre pour que gagnent – précisément – démocratie et droits de l’homme. En chaque pays, en chaque conflit, en chaque personne, il y a la flamme et la tension d’une considération pour autrui, que l’on en ait peur ou que simplement on ne sache pas s’y prendre pour le connaître et pour l’approcher. Pour enfin travailler ensemble : le développement économique, social, culturel et la sauvegarde de la planète avec l’exploration du cosmos qui va avec sont le véritable enjeu. Certainement pas la domination de quelques-uns sur chacun des peuples ou de certains peuples sur des nationalités privées d’Etat ou d’expression, déniées d’autogestion sinon d’indépendance partout dans le monde, jusques dans les territoires de l’Union européenne.

La cause du respect des droits de l’homme est sans doute au début de notre siècle l’expression actualisée de cette conscience universelle – bien différente de ce qui est appelée la communauté internationale, pas seulement parce qu’elle n’est pas organisée, mais parce qu’elle est susceptible de mobiliser « tout le monde » et qu’elle ne peut être contestée qu’en fait, mais jamais en droit, même pas par un discours.  Cette cause est fondatrice et d’application multiple. Ceux qui l’embrassent répondent de l’avenir pour quelques générations et disposent – seuls – des outils propres à organiser le monde plus complètement que c’est tenté depuis un siècle. Bien entendu, tout pays, tout parti, tout mouvement qui se consacrerait principalement à cette ambition serait soutenu par ce qui depuis quelques décennies – en humanitaire, en protection de l’environnement, en bénévolats divers de tous niveaux de l’individuel au national et au continental – a commencé d’essaimer. A l’inverse, un régime qui en quelques semaines est à la montre pour la mise à mort lente d’une opposante et pour l’emprisonnement de défenseurs de l’environnement, avoue qu’il n’a pas le génie politique que ferait croire sa capacité à bloquer le Conseil de sécurité des nations unies, puis à le rouler tout en président, chez soi, un G 20 de façade…

 

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Dans cette ambiance, les pièces de l’échiquier conventionnel de la géostratégie mondiale sont bien éclairées par la question de Syrie.

1° chaque question nationale peut devenir internationale, généralement par manque de vigilance des partenaires et observateurs, et par la difficulté d’identifier les enjeux et les forces en présence. Le mouvement syrien a paru de même nature – démocratique, libertaire – que celui soulevant la Tunisie et l’Egypte, faisant frémir l’ensemble du « monde arabe » du Maroc à Bahrein. Des répressions certaines n’ont pu aboutir, ainsi le Yémen, mais la plupart ont étouffé ce qui n’a paru qu’en Egypte et en Tunisie. La Syrie, soutenant jusqu’à sa fin, le régime de Khadafi avait donné son identité. Des clivages, datant souvent du second avant-guerre : Frères musulmans, Baas, nationalisme religieux ou nationalisme laïc, avaient été perdus de vue par les analystes et les diplomaties. La médiatisation de l’exercice du pouvoir dans tous les pays, y compris les pays démocratiques à l’européenne ou à l’américaine, est telle qu’elle privilégie l’observation de chacun des chefs du moment, bien moins celle des peuples. L’imprévision à propos de la Syrie a été double : la contestation d’abord, aussi imprévue qu’ailleurs, et les deux dégénérescences, celle d’une guerre civile, celle des forces d’opposition

La particularité de la question posée par la Syrie est que ce pays ait impliqué autant de puissances étrangères et ait même provoqué des face-à-face, ce qui n’a pas été le cas pour les deux autres « printemps arabes » dont la gestation n’est pas davantage terminée.

2° comment un pays devient-il test des rapports de force entre des tiers ?  et quelles conséquences, cela a-t-il ?

Conséquences évidentes : le heurt de deux interprétations extérieures pour un conflit interne. L’opposition est-elle pire que le pouvoir qu’elle conteste ? les djihadistes sont-ils cette opposition majoritairement ? ce qui empêche les appuis initiaux de continuer à se manifester au moment où cela aurait pu être décisif : fournitures d’armes anti-aériennes par les « Occidentaux », craignant maintenant de ravitailler les djihadistes. Divergences aussi d’appréciation parmi ceux-ci : l’opposition reste-t-elle encore dirigée par les démocrates (thèse gouvernementale française) ou par les djihadistes (mouvement des opinions européennes polarisées par le danger islamiste depuis l’affaire des caricatures de Mahomet puis le règne de Morsi au Caire – hésitation américaine à poser un diagnostic). Thèse négationniste de la Russie : les atrocités sont le fait de « terroristes » dominant la contestation à Bachar El Assad. Evidence que Vladimir Poutine tient son opinion nationale par les affaires du Caucase et singulièrement la cause tchétchène que renforcerait, selon lui, une victoire djihadiste en Syrie.

Manifestation qui n’a eu de précédent que le bras de fer de 1962 à Cuba : une intervention aérienne par missiles et drones qu’allait déclencher dans la nuit du 31 Août l’alliance franco-américaine aurait eu un répondant, la mise en œuvre à partir d’une véritable enclave portuaire russe en Syrie (cf. l’escale soviétique en Albanie pour les sous-marins nucléaires en Méditerranée de la « guerre froide ») d’un bouclier anti-missiles. Confrontation des matériels et de bien davantage.
Ce que ni le bouclier soi-disant anti-iranien qu’ont disposé les Etats-Unis en Europe centrale de l’Est, donc en territoire anciennement contrôlé par l’U.R.S.S., ni l’échec chronique des conversations SALT et suivantes, ni les successions au pouvoir en Ukraine que se disputent l’Union européenne et la Russie résiduelle… n’avaient révélé, vient de l’être par la Syrie. Etats-Unis et Russie ont composé. Apparemment, Moscou l’a emporté : pas de frappes aériennes et le recours à la force reporté non seulement à l’été prochain mais surtout conditionné par un nouveau vote en Conseil de sécurité, tandis que la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, l’opposition syrienne aussi doivent se contenter d’une destruction des armes chimiques et d’une reconnaissance implicite par Damas et par Moscou qu’elles sont bien en la seule possession de Bachar El Assad. En réalité, la Russie et singulièrement Poutine ne sont pas allés à l’épreuve de force. En 1990, Gorbatchev n’y était pas allé non plus, en soutien à Bagdad, mais pour des raisons appréciables par les tiers, et qui étaient aussi celle de François Mitterrand (la mutuelle compréhension des deux hommes d’Etat est rétrospectivement manifeste en presque tout, pour la période) : ne pas donner un précédent koweitien à une extension illimitée ou presque de la « réunification » allemande (la contenir à la seule absorption de la République démocratique, sans que soient concernées les territoires allemands d’avant le 2 Août 1914) et aussi... humanitaires. Tempérament qui permet l’escalade du mur de Berlin malgré les appels d’Honecker. Pourtant, les Américains n’ont pas joué de cette « révélation » que les Russes mis devant le fait d’une détermination absolue, et techniquement crédible : Cuba avec Khrouchtchev (qui y gagna cependant le démantèlement des rampes de lancement en Turquie, du même ordre de dissuasion et de proximité), Berlin avec Staline, savent reculer.
 
 
3° question de lieu ? et révélation des cœurs
La Syrie, en géographie comme en histoire, est un centre. Turquie, Irak-Iran, Israël font une confluence, c’est un véritable échiquier, le moindre mouvement change tout. La guerre des Six Jours qui a bouleversé et la carte politique et le psychisme de chacun dans la région, est une affaire de cours d’eau.
L’affaire syrienne comme celle de Libye, le coup militaire mettant fin à l’expérience d’exercice du pouvoir par les Frères Musulmans ont en commun de montrer que le panarabisme et le panislamisme n’ont été une réalité politique et stratégique qu’en ambiance laïque, nationaliste et anti-occidentale. Livrés à eux-mêmes, ces mouvements – en sont-ils un seul ? – sont divisés selon des clivages purement étatiques. Les monarchies pétrolières ne forment pas même une cohérence diplomatique et militaire. Si la confrontation Russie-« Occident » avait eu lieu aux premières heures de Septembre, deux points intéressants auraient été tranchés. Celui tout technique d’une bataille entre missiles : une première historique, dont il est d’un intérêt mondial qu’elle ait lieu en termes de compétition quasi-sportive de manière à ce que Moscou et Washington sachent et fassent savoir si ces boucliers divers et ces arbalètes de la science-fiction valent les investissements et les cycles de négociations dont ils sont l’objet depuis des décennies. Le second a été évoqué par la partie française : quelle aurait été dans la réalité la participation militaire de quelques-uns des pays arabes désireux que Bachar El Assad soit éliminé, et quels sont ces pays ? puisque depuis 1967, l’Egypte et la Jordanie n’ont jamais été accompagnés dans leurs combats avec Israël.
Les printemps arabes et la dérive syrienne, degré ultime des confrontations internes propres à chacun des pays islamo-arabes, Tunisie et Egypte offrant d’autres degrés, tandis que tout le reste de ce monde a vécu ou vit une crise et une répression seulement souterraines ou analysée en paramètres seulement locaux, ont coincidé avec une décantation de la Turquie et de l’exercice de son pouvoir d’Etat par un parti nommément islamique. Jusqu’il y a quelques mois, le gouvernement Erdogan semblait donner la priorité à sa présentation la plus appropriée pour une adhésion européenne, mutuellement consentie. Puisque l’Union européenne a un flanc exposé au conflit israëlo-arabe et aux difficultés proche-orientales, la Turquie peut constituer une masse de manœuvre autant qu’une capillarité très fortes. Or, ces temps-ci le raidissement du régime, la confrontation sourde avec l’armée et, donc, avec le legs fondateur d’Ata Turk, donnent à Ankara un tout autre visage et à l’alliance puis à l’intégration euro-turc de plus en plus d’éléments risquant de faire conclure à cette incompatibilité tant souhaitée par certaines opinions dans l’Union européenne et en France, notamment. Chacun a beaucoup à y perdre.
 
4° la grande inversion des tendances
La Syrie vient de donner à deux pays en attente de réintégration, la grande occasion. La Russie voulait, veut être de nouveau considérée à son rang d’avant 1914, d’avant 1991 : c’est fait. La coincidence, en quelques jours et quelques mois, du G20, des négociations sur une « sortie de crise » pour le plus chaud (les échanges possibles de missiles – l’image de l’échiquier est parlante, les pions en avant-garde sont aussi les meilleurs marqueurs) et des jeux de Sotchi l’ont mis en vedette et surtout en situation d’être priée. L’Iran qui a cinq mille ans d’ambition universelle, quels que soient les époques et les régimes, ne peut comprendre que lui soit contesté le droit au nucléaire : je ne sais pas le détail de ses engagements internationaux, mais très probablement si le traité de non- prolifération que de Gaulle ne signa pas (mais fit appliquer, il l’avait fait avant la lettre dans la semaine de son retour au pouvoir et à l’instigation de Couve de Murville, à propos d’Israël et de l’Allemagne) porte la signature de Téhéran, cela date du shah et les mollah sont tout à fait justifiables quand ils demandent quelque chose en échange de leur ratification politique, même si le juridique a au moins trente-cinq ans. Ils vont naturellement l’obtenir puisqu’il n’y aura pas de solution durable en Syrie ni en Irak sans eux. Le fauteur de troubles, le prédécesseur de Ben Laden comme ennemi mondial n° 1 pour les Américains : le régime de Khomeiny, va redevenir comme au temps des Pahlavi le point fort des Euro-Atlantiques et le partenaire convoité de Moscou.
Il est probable que le statut nucléaire à consentir à l’Iran et le rôle stabilisateur que le pays va jouer en politique, et d’équilibre dans les rivalités et dissensions religieuses pour toute la région, sinon la communauté musulmane elle-même (chiites/sunnites) auront des conséquences sur l’appréhension à Washington et en Europe de ce que représente Israël. La sécurité de l’Etat hébreu ne peut, à perpétuité, être assurée par l’instabilité de son environnement. Tôt ou tard, il faut y réfléchir et en inventer les conséquences avant que celles-ci ne s’imposent. Les diasporas juives aux Etats-Unis et en France (qui en a la seconde dans sa composition ethnique et religieuse) doivent y contribuer. Dans cette réflexion, la Russie a une partition à part. Elle a toujours été l’un des foyers ardents de l’antisémitisme, au contraire d’une Allemagne et d’une Autriche-Hongrie devant tellement au ciment, au patriotisme et à l’ensemble des apports juifs (en cela, Hitler et son obsession, furent, me semble-t-il, une aberration historique – de même que la révolution marxiste n’a été russe que du fait de la Grande Guerre, elle devait être allemande selon son « concepteur » du fait de l’essor industriel de l’empire wilhelmien). La Russie est démographiquement, surtout depuis la chute de l’Union soviétique et l’ouverture de celle-ci à l’émigration, une des racines de l’Israël de maintenant. La Syrie n’a pas de rapport ni de sang ni d’histoire avec elle, ce pays n’a été que le prétexte très judicieusement discerné par Poutine, tandis qu’Israël a de la Russie comme de la France et de l’Allemagne, de l’Afrique maghrébine aussi, dans son sang, dans ses veines.
 
5° les mauvais dénouements
Il est probable que le volitif importera moins dans l’avenir proche, pour ce qui est de la crise syrienne – crise intérieure et objet de relations inter-étatiques – que l’accidentel. La disparition de Bachar se fera forcément sous la contrainte. Le pays n’a pas l’atavisme libanais pour des combinaisons institutionnelles faisant un semblant de concorde nationale. D’ailleurs, celles-ci sont aujourd’hui très précarisées par la crise syrienne dont les violences essaiment au moins à Tripoli et à Saïda. Il n’y a pas actuellement de l’Atlantique à l’Indus de modèle démocratique du crû de chacun de ces pays et adapté à leur commune aspiration à un certain degré d’union : la religion n’étant, à bien y réfléchir qu’un des vecteurs ou l‘un des paravents pour une oumma qui a des potentialités laïques et pacifiantes certaines. Il faut beaucoup d’erreurs ou beaucoup d’égoisme au nord et à l’ouest de sa mouvance et de sa tradition géographique et historique pour qu’elle devienne nos épouvantails et l’exaspération djihadiste.
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Sans que ce puisse être une conclusion, une évidence s’impose qui produit une ligne d’action immédiate au moins pour la France vis-à-vis de ses partenaires. L’Union européenne moins que jamais, dans la crise syrienne, a disposé d’une diplomatie et fait entendre une voix unique, délibérée et forte. Moins que jamais l’Union a disposé, s’il avait fallu en découdre ou quand il faudra finalement agir, à peine de perdre toute crédibilité – le compte-à-rebours va jusqu’à l’été de 2014 et à une nouvelle impasse au Conseil de sécurité des Nations Unies quand il faudra voter le recours à la force faute qu’ait été détruit l’arsenal chimique de Bachar El Assad – des moyens militaires unifiés. Ni politique étrangère proprement européenne, ni ensemble de la panoplie moderne en logistique, en renseignements, en robots, l’Europe n’a pas même su concerter ses procédures parlementaires nationales pour décider d’une attitude commune de ses Etats membres. Soixante ans après les débats sur la Communauté européenne de défense, c’est brillant. Cela semble le désistement des invités au banquet de noces, selon l’évangéliste rapportant la parabole fameuse.
Bertrand Fessard de Foucault
dimanche 6 . lundi 7 Octobre 2013

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