Lundi 7 Octobre 2013
04
heures 46 + Me suis trompé d’heure, ce que me fait remarquer ma chère femme à
qui j’apporte son thé pour six heures moins le quart… mon réveil d’enfance et
jusqu’à la mort de Maman, peu lisible la nuit au contraire du sien… Me
recoucherai après avoir conduit notre fille à l’école tandis que ma chère femme
sera depuis une heure à enseigner un programme qui ne me semble pas absurde. –
Ce matin, écrire tous azimuts pour Megève, puis je constaterai mon échec et cet
après-midi, rangements, mise à jour du journal de ma fille, et de celui d’un
septuagénaire. Demain, début d’écriture s’il plaît à Dieu
Prier…
Notre Dame du Rosaire, enfin de l’air frais. Dévotion particulière de Jean Paul
II, dernière œuvre de mon cher Amédée de Bricquebec. Mystère que cette prière
du Je vous salue, Marie ! apparemment décalée de tout à notre époque, et
sans doute bien avant, alors que le Notre Père reste évident et premier. Sans
doute, le Je vous salue, Marie ! vaut-il d’abord par la personne à qui
nous nous adressons. Et aussi par cette addition de nous-mêmes à l’immense
cortège de la chrétienté et de tous les acabits humains cheminant vers celle
qui a un destin tellement extraordinaire selon un rôle tellement à notre portée
et selon notre expérience… d’enfants et des enfants. Les pays où l’on s’écrie
et jure : Mon Dieu ! bon Dieu ! cré bou Diou !
Palsambleu ! et ceux où l’on dit en évidente conclusion : Dame !
Prier…
Actes des Apôtres I 12 à 14 ; cantique du Magnificat Luc I 46 à
55 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38 Carré de Pégase, Orion… spectacle ?
non, architecture. Les Apôtres d’un lieu à l’autre, du Mont des Oliviers à Jérusalem qui n’est
pas loin (La distance ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat).
Arrivés dans la ville, ils montèrent à l’étage de la maison (ils avaient donc un »
pied-à-terre » à Jérusalem… début d’une vie cénobitique ? préparation
à l’effusion de l’Esprit, prière d’attente dans une situation totalement
indicible et sans aucun précédent dans l’histoire humaine et dans celle de
toutes les religions). D’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la
prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec se frères. Cette fidélité remarquée ensuite pour les
premiers chrétiens dont sont, précisément, les Apôtres et Marie, la Vierge.
Réflexion si juste et de bon sens du pape François dans son avion de retour de
Rio : il y a encore du travail de théologie, et sans doute aussi de
réflexion sur la pratique pastorale, les disciplines et organisations de
l’Eglise. Ces quelques phrases commençant le récit des fondations de l’Eglise
sont une mine, à l’air libre… au vent de l’Esprit Saint : célibat et
mixité, vie commune, temps de la prière en relation avec l’attente du grand
retour, de la Parousie mais aussi avec les habitudes de vie terrestre du
Christ, désormais « enlevé aux cieux ». Après avoir vu Jésus s’en
aller vers le ciel… l’enfant qui va naitre sera saint, et il sera appelé Fils
de Dieu. Marie, au début et au dénouement
de l’incarnation, au calvaire aussi, notre Alpha et notre Omega, que sait bien
déchiffrer maintenant notre fille. Marie, l’une des nôtres : A cette parole,
elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette
salutation. Elle reçoit, en termes tout
humains, l’explication et le détail de l’extraordinaire avec la parabole qui
simplifie et atteste : Elisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un
fils dans sa vieillesse (Marie, dans cet
instant, est donc déjà enceinte du
Saint-Esprit), et elle en est à son sixième mois, alors qu’on
l’appelait : « la femme stérile ». Car rien n’est impossible à
Dieu. Réponse divine et acquiescement
humain. Voici la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi selon ta
parole. Et elle part aussitôt vers le
plus pratique et en même temps le partage de l’extraordinaire : rendre
visite à Elisabeth. Le plus simple est le plus extraordinaire. L’extraordinaire
est simple, car rien n’est impossible à Dieu.
Comme
le faux monnayeur de Brassens, fabriquant des pièces de cent sous qui lui
coûtait dix francs, boucler ma note sur la Syrie, ou plutôt sur ce que nous
apprenons de l’état actuel des relations internationales par la Syrie, les
positionnements et cristallisations que ce pays, en guerre avec… avec
lui-même ? non, car un tyran n’est pas le pays qu’il tyrannise. Non, car
des croisés et des fanatiques à la recherche dans le monde entier du champ de bataille
et surtout de cibles et de victimes : l’Occident a donné dans les années
60 l’exemple à ce qui est faussement pris pour l’Islam que n’est pas Al Qaïda
et son rêve de restaurer un califat universel, impérieux… les centaines et
milliers de Vietnam, notamment en Amérique latine pour user celle du nord
fascinée par ce pays d’Indochine lui résistant et ne voulant qu’un destin
propre. Je ne sais plus quand est mort Ho Chi Minh. Mitterrand voulant
rencontrer Giap et Pham Van Dong. Bachar finira-t-il à la manière de Khadafi ou
à celle de Franco ?
Je veux titrer mon
« envoi » du matin… la réponse de Marie à l’ange… est-elle une
réponse ? non, elle est de toute la séquence évangélique, de toute la vie
de la théotokos le plus grand, le plus intense
et beau, le plus profond acte de foi. L’acquiescement est bien plus qu’un
acquiescement, il est d’une telle foi, dépassant toute disponibilité et portant
sur le plus extraordinaire qui soit, non seulement l’incarnation de Dieu, mais
que ce soit elle qui physiquement le permette, le « fasse »… elle le
croit, mais surtout elle le souhaite. Le fiat est un souhait, pas un contrat,
pas une obéissance, et par là il est une alliance de la volonté humaine
toujours infirme et en mal de puissance, de capacité pour réaliser quoi que ce
soit, et le dessein divin. – Alleluia, Jean Paul II, Amédée de Bricquebec et
ces milliers-millions de celles et ceux qui ont discerné qui est Marie, s’y
sont attachés et marchent à sa suite, prient avec elle. M’incliner maintenant. M’en remettre.
Alleluia. Qu’il me soit fait selon ta parole. Les traductions ne peuvent
que bredouiller, ma prière aussi, matines
Hier
21
heures 56 +Messe, Marguerite et moi seuls à la cathédrale, Edith à préparer son
cours. Six heures du soir, comme chroniquement nous arrivons en retard :
première lecture. Le chanoine Fischer descendant comme il se doit la rue des
Chanoines remarque l’horaire : il en restera quand même un peu. Sourire…
Homélie par un sosie de Dead man
walking : question posée selon lui par nos textes, à quoi sert la
foi ? Si les homélies devenaient partage des textes avec passage du micro
et prise de parole, évidemment encadrée et minutée, j’aurai contesté la
question. La foi est un attachement, elle ne sert à rien sauf qu’elle donne
raison à Dieu de nous avoir conçus, voulus, créés. Elle est certainement un
facteur d’équilibre psychique – je le vis intensément depuis mon retournement
de situation professionnelle et tout autant pour l’illustration et la défense
en mon fo intime de notre vie de couple et de ma responsabilité familiale –
mais elle peut, si elle tourne à l’orgueil d’une existence menée par un dogme
d’expression forcément limitée parce qu’humaine et non priée, aller au
dérèglement absolue, un livre des années 1960 : la névrose chrétienne. Sur notre rang, garçon ou
fille ? âge vingt-trente-quinze ans ? le teint abîmé, le vêtement
pauvre et sans considération… un handicap profond mais très peu moteur, il/elle
pouponne un petit baigneur genre Colas mais reste tranquille et va même
communier. J’ai été très ému par cette participation et par l’homme, plutôt mon
âge, qui s’en occupe, l’accompagne et au total a fort peu à le/la guider. De
plus en plus, les messes auxquelles j’assiste, m’immergent dans la communion
avec mes intenses amis religieux accomplis ou défroqués, morts pour la plupart,
vivant encore au moins pour l’un. Bienheureux ensevelissement commun dans la sollicitude
divine. La foi reçue et transmise est communion. En cela, elle est vie au plus
grand angle, au plus beau souhait, à la plus profonde et active mémoire.
Curieusement, notre jeune prêtre, pas antipathique et pieux, n’a pas eu, dans
le fil de sn « raisonnement » et de son introspection, à prononcer le
mot ni à évoquer… l’amour.
France-Infos. La marche blanche à Clermont-Ferrand, Fiona. Je veux fermer la radio,
la chose est trop atroce pour notre fille, mais c’est elle qui rallume, veut
écouter. Le compte-rendu n’est que celui de la manifestation. J’en dis un peu
le pourquoi et lui demande si dans sa classe on remarquerait que l’un/l’une de
ses camarades est battu par ses parents : elle assure que oui, tant
il/elle paraîtrait mal. Ma chère femme est restée très impressionnée depuis les
aveux du couple. Le père biologique parfait. Ces couples reconstitués me
paraissent, pour leur généralité, dangereux pour les enfants. La vie de
famille, la cellule familiale me semblent l’implicite total de toutes les
catastrophes, perversions, cruautés humaines, l’implicite possible. C’est en
quoi elles sont miraculeuses par leur permanente antidote : l’amour qui
dans cette enceinte est une culture, la structure de responsabilité. De
l’autre, de soi, de l’ambiance et du milieu globalement propices à
l’épanouissement de chacun par le vivre à tous. Je reconnais – expérience des
amies/amis de classe de Marguerite – que des séparés, des divorcés, des
ensembles recomposés arrivent cependant à ne pas endommager les enfants.
Ceux-ci capables de raison et d’organisation souvent bien davantage que les
adultes : grâce ou instinct. Et l’on reçoit, en cette situation, bien plus
de cadeaux parce que les parents se sentent coupables, conclut notre fille
s’appuyant sur une démonstration télévisée.
Journée…
la perte de confiance en soi n’est pas le chemin de Dieu, au contraire. Elle
est par excellence mortifère. Une confiance et une évaluation positive de soi,
si elles sont lucides, ne peuvent se fonder que sur la foi en une miséricorde,
un soutien, un dessein de Dieu nous gréant pour ce qu’Il veut et attend de
nous. Combien de fois – à la descente et à la remontée – l’ai-je expérimenté
depuis 1995…
23
heures 07 + Recevant ce soir d’un tiers ami le rapport de Jean Pisani-Ferry
« bombardé » commissaire général à la stratégie et à la prospective
(toujours ce refus d’une planification concertée et exécutée entre tous les
acteurs de la vie économique et sociale nationale, déjà affirmé avec la mission
puis le rapport Louis Gallois et, depuis la suppression par Lionel Jospin du
commissariat au plan, cette approche par expertise qui est le contraire de la
décision ensemble entre gens ayant la décision des budgets et des
entreprises…), je m’attendais à du fade, du médiocre. C’est pire… aucune
arrête, aucune cohérence, rien que chacune des phrases telle qu’elle est pensée
et écrite est une contradiction in terminis, des balancements d’une précaution
à une autre, d’un doute à une autre. Je suis atterré. C’est pis que flou, c’est
une dissertation de généralités sur l’esprit du temps. Gaspillage de
l’institution qu’on empêche même d’être évoquée peut-être parce qu’elle nous
est nécessaire ? gaspillage des crédits de la cellule qui a déversé ce
papier désertique, désastreuse communication (une de plus) d’un gouvernement
qui fait d’un tel papier la matière de sa concertation et de sa réflexion en
réunion délibérante de tous ses membres.
S’il
faut chercher une cause – quasi-unique – au déclin de notre pays, elle est là
que ses élites ne puissent produire que de tels papiers et que nos dirigeants
politiques puissent s’en contenter (qu’accessoirement puissent être promues des
personnalités de ce genre – je sais bien que c’est l’un des fils de mon cher
Edgard Pisani et que Le Monde
« mon » journal depuis Septembre 1960, le publie régulièrement, mais…
Le Canard publiait il y a quinze
jours qu’arrivant en retard d’une demi-heure pour une réunion, dans ses propres
lieux de travail : l’Elysée, sur l’économie numérique FH bouillait de
colère, la note qui lui avait été donnée pour l’exercice,
« imbitable »). Que la pensée publique soit devenue telle...que nous
vivions une telle absence d'autorités en morale et en compétence, en
patriotisme (aussi) explique la désertion des jeunes générations quand elles en
ont les moyens ou quand elles y sont acculées : la France des
"quartiers" et la France des MBA et autres stages u "peaux
d'âne" pour CVs sollicités de l'étranger au service duquel, si l'on
revient chez nous, on se met. Au moins, la France des quartiers, vouée à la
stabilité de lieu peut être propice à notre renaissance puisque par naissance,
elle est acculée à la vouloir. Passionnément.
matin
Faute que le Marché Commun de six à
vingt-huit en cinquante-cinq ans se soit assorti – alors qu’en croyait
initialement à l’inéluctable d’une telle dynamique (déclaration Schuman par la
fusion de certaines productions et de certains marchés aboutir à l’union et à
la totale solidarité politiques puis militaires) – d’une union politique et
militaire, et au moins de politiques financières, fiscales, industrielles
communes ou au moins concertées, l’Union européenne est devenue la victime de
chacune des évolutions mondiales, à commencer par le « marché commun »
mondial dont elle avait été précurseur et prémice.
Indigne de la génération précédente qui
passionnément et souvent ingénieusement chercha à réparer les horribles et si
couteuses blessures de la Seconde Guerre mondiale et de ne pas renouveler les
erreurs de la paix, censée terminer à jamais la Grande Guerre (civile
européenne), notre génération, la mienne des septuagénaires a complètement
failli à sa mission de continuer et de créer, celle des quinquagénaires au pouvoir a la même cécité mais en est moins responsable car elle n'a pas comme nous la mémoire vécue du possible qu'ont été les années 60 et 70, mais elle n'a pas non plus le goût ou la curiosité de savoir pourquoi et comment l'élan et jusqu'au souvenir de l'élan se sont perdus.
L'Europe a été perdue par "l'inter-gouvernemental" depuis l'échec de 2005 (qui aurait dû être un rebond, celui de l'imagination et d'une nouvelle proposition françaises - après celle, déjà française, et ingénieuse, qu'incarna Valéry Giscard d'Estaing comme Robert Schuman avait incarné le pool-charbon-acier matrice espérée d'à peu près tout), elle ne peut se reprendre que par la démocratie, c'est-à-dire par les peuples, par l'apparition d'une conscience populaire européenne. Des institutions nouvelles peuvent faire naître et surtout exprimer celle-ci, déjà latente. A défaut - probable - il peut y avoir la révolte puis la pensée et une stratégie sociales, pays par pays. Et alors peut-être ces contagions dont le XIXème siècle et même les deux-après-guerres et la "chute du mur de Berlin" ont montré l'irrépressibilité de leur dynamique bouleversant tout quand quelque chose a commencé. Souvent, la France a été le point de départ (1789, 1830, 1848, 1968) ou le lieu d'arrêt (1945-1947 pour la vague insurrectionnelle communiste). L'histoire n'est pas écrite mais l'actualité est pitoyable au mental comme au matériel et au social.
Si elles ne sont pas mûes puissamment
par une sorte d’envoi en mission pour l’avenir proche, et d’abord pour dessiner
et adopter de nouvelles institutions européennes, les élections pour le
prochain Parlement de Strasbourg-Bruxelles auront encore moins de sens que les précédentes
et que la plupart des nationales ces années-ci.
nuit
Il n’y a pas huit jours, en appel, les mises
en examen de Sarkozy et de chacun des siens étaient confirmées, du fait de la
validation de l’expertise médicale infligée à Liliane Bettencourt. Aujourd’hui,
un tribunal juge qu’il n’y a pas de charges suffisantes pour mener l’ancien
président de la République en correctionnelle au motif de son abus de
faiblesse. Il a toujours été évident pour moi que les Bettencourt subventionnaient
sans se faire la « majorité » de droite et le jeune maire de Neuilly,
à l’avenir si décidé. Mais il se confirme que les mensonges et dénégations de
celui-ci ne lui sont pas mis charge et
que le montage compliqué, au temps de Roland Dumas et des compétences de la
Cour pénale internationale à faire entrer dans notre droit, pour donner au chef
de l’Etat français une immunité juridique totale dans l’exercice de ses fonctions
est perçu et pratiqué dans notre système mental avide de révérence comme une
immunité viagère. L’Elysée est un territoire et une institution hors du droit.
L’exemple de la corruption de notre vie politique devient loi. D’autres que Jacques
Chirac et Nicolas Sarkozy payent, même et surtout pour des faits antérieurs à l’exercice
de la fonction présidentielle.
Le Niger – au régime incertain et à la
situation géo-stratégique particulièrement exposée – veut renégocier complètement
les accords avec Areva. Les otages vont y aider. Anne Lauvergeon continue sa
vie et sa carrière. Les positions de la France, ses approvisionnements, ses
ressortissants sont bien moins assurés.
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