jeudi 31 octobre 2013

Inquiétude & Certitudes - jeudi 31 octobre 2013




Jeudi 31 Octobre 2013
Prier… Vous ne me verrez plus jusqu’au jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Prophétie de Jésus sur lui-même : il n’est pas possible qu’un prophète meure en dehors de Jérusalem. [1] Constat plutôt qu’accusation, non d’un échec mais du refus, celui de cette Jérusalem symbolique et disputée aujourd’hui, comme au temps du Christ elle le fut entre Lui et les hiérarchies. Débats d’âmes selon des références religieuses, plus encore au temps du Christ que maintenant  combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vouss n’avez pas voulu. Moment tragique, tant pour ceux qui manquent leur destin et leur salut (mais je crois que ce n’est jamais irrémissible) que pour le Christ, sachant le sien et le vivant donc intensément, en nous prenant à témoin, jour après jour, exemplairement : aujourd’hui et demain, je chasse les démons et je fais des guérisons ; le troisième jour, je suis au but. Mais il faut que je continue ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant… Mesage, en sus, adressé par intermédiaires reconnus à cet Hérode avec qui il aura le face à face de sa Passion. Hier matin, allant au village pour notre voiture, à pied, je réalisais surtout que Jésus, en sa vie publique, avait surtout été un marcheur. Paul nous dit l’aboutissement dont nous sommes gratifiés par la vie du Christ incarné : nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.

soir

Faits… le président de la République reçoit les présidents de club ou les émanations du foot-ball à propos de l’imposition des revenus de plus d’un million (par an) sous la menace d’une grève du foot, fin Novembre. Regrettable à première vue : le président de la République qui traite ces questions, est-ce de son niveau ? A la réflexion, ce peut être le début d’une réflexion fondatrice au possible : la mercantlisation du sport, le foot devrait être un jeu, un sport ludique, pas un sorte de profits et de revenus polluant les marchés de publicité, polluant et faussant tout dans le financement de l’audiovisuel, polluant l’image à donner aux jeunes générations, et évidemment scandale des rémunérations, un joueur de notoriété échangé de club à club pour des sommes précisément équivalentes aux rançons d’otages au Sahel, payé mensuellement l’équivalent à plusieurs centaines de smigards à lui seul. Cet engouement est celui des Romains pour le cirque, des Byzantins pour les courses de char, etc… il est celui des fumeurs et des joueurs à la carte qu’on gratte. Li’mmense majorité des Français est certainement pour l’application du droit commun aux joueurs de foot. Mais problème « technique », comme toute entreprise, le club supportera la taxation de ses joueurs à peine de les perdre. Ce qui renvoie au protectionnisme : pas de mercenaires

Faits… auquel j’ai peine à croire tant ce serait une erreur très grav : dissolution de la brigade franco-allemande. Il st vraai qu’elle n’est jamais engagée en tant que telle (que serait-ce si l’arme nucléaire était mutualisée ?).

Deux réflexions qui me viennent. La première de l’expérience anecdotique d’un moment à prendre un billet aller-retour en TGV pour Paris à la gare de Vannes. sera développé demain
La seconde prolongeant les évolutions d ces vingt ans : mondialisation par l’argent, la spéculation et refus de l’Etat, de la fiscalité, de tout encadrement et sanction autant que refus des solidarités entre Etats et entre citoyens. N prolongeant la tendance, on va vers la disparition autant factuelle que conceptuelle des pouvoirs publics…  la préhistoire en sociologie politique est notre futur, si les Etats ne se ressaisissent avant de n’être plus qu’apparence face à l’argent.


[1] - Paul aux Romains VIII 31 à 39 ; psaume CIX ; évangile selon saint Luc XIII 31 à 35

courriel à l'Elysée - actualité : gouverner

----- Original Message -----
Sent: Thursday, October 31, 2013 9:44 AM
Subject: actualité - gouverner

 Le miroir de la presse et de l'hebdomadaire satirique n'est pas le seul. Il y a le regard de ceux qui sont nés dans le service de l'Etat, ma génération, la vôtre encore, mais avec le trouble jeté depuis les années 1980 par les défroqués et les privatiseurs, l'ENA diplôme et le cabinet, surtout celui du Premier ministre, depuis Pierre Mauroy compris (qui n'en put mais), comme rampe de lancement dans des carrières pas forcément de service public.

Une très belle plaquette, il y a dix ans, d'Edgard Pisani : Le sens de l'Etat, ou le collectif dirigé par Jean-François Théry l'été de 1968 : Pour nationaliser l'Etat, ce qui prolongeait l'Etat et le citoyen du club Jean Moulin, paru dans l'ambiance de 1958-1960, les grands débuts.
 

Ce miroir maintenant est affligeant. Le "pouvoir en place" serait à la recherche d'un directeur du Trésor et d'un directeur du Budget, chacun convenable et loyal. Et ne les trouve pas. Pas de connaissance intime des viviers pour l'ensemble de la haute administration ? alors que tout est ouvert, transparent et que c'est censément le même monde, que l'actuel ministre de l'Economie a déjà été ministre des Affaires européennes, donc à un carrefour de l'organigramme de l'tEtat... (nouvau signe de son insuffisance et je ne comprends toujours pas comment le champion de DSK a-t-il pu passer de al direction de campagne de celui-ci à celle de notre candidat, le futur Président). De Gaulle avait confiance dans l'Etat, dans le personnel de l'Etat et se fiait à ce qui montait d'elle en proposition de collaborateurs. En revanche, il commandait et faisait commander. Amertume (une de plus) de Michel Debré dès les années 70 : l'administration n'est plus commandée.


Le legs de Woerth et de Lagarde : il n'y a plus de symbiose entre le ministre à Bercy (il devrait n'y en avoir qu'un, avec éventuellement un secrétaire d'Etat au Budget pour la discussion des crédits à un rang ministériel avec chacun des membres du gouvernement) et ses administrations. Et ce qu'il se passe au Budget et au Trésor montre que cela continue. Sans compter les prises de position publiques insolites de Noyer. Ministres et administrations cuisinent chacun dans leur "coin".


Il me semble que deux personnes restent dans le coup pour vous conseiller les nominations. Même "anciennes", elles ont mémoire des jeunes promotions qui ont maintenant l'âge du pouvoir : Peyrelevade et Trichet.


J'espère que vous-même et le Président regardez des émissions telles que celle d'avant-hier sur la finance noire. Je ne sais pas les notes qui "remontent" vers lui et vers vous, mais je les suppose uniquement factuelles, dans l'instant et en proposition de décision. Il manque la fresque, le mouvement de l'histoire et le discernement des forces en présence, tout le contexte donnant les repères pour décider même infimement. Evocation de débat intime de Bérégovoy pour des ouvertures et dérégulations, très lourdes de conséquences, en 1989, et cherchant à réfléchir en dehors de Naouri.


Je ressens - mais espère me tromper, mais si je me trompe alors quels effets de ce qui existerait sans que cela paraisse - je ressens le manque de vraie connaissance mutuelle et de délibération ensemble - le Président et la Chancelière - des vraies questions, qui ne sont pas les ordres du jour des conseils européens, mais les décisions de politique industrielle, de réglementation bancaire, de choix coup par coup de jumeler toujours nos forces et nos projets avec l'Allemagne : notre intérêt économique, son intérêt politique.  


Toutes les "histoires" sur la faiblesse du gouvernement ou du Président lui-même, sur les reculs, etc... sont tout à fait mineures par rapport à ce que je prends la liberté de vous exposer. Et que - j'en suis sûr - vous déplorez.


A l'occasion de ces nominations à Bercy, pourquoi ne pas refaire l'organigramme, réinstituer en la fortifiant une direction des relations économiques extérieures et du commerce hors Union européenne.

mercredi 30 octobre 2013

Inquiétude & Certitudes - mercredi 30 octobre 2013




Mercredi 29 Octobre 2013

Ce matin

08 heures 49 + Temps silencieux et gris. Mystère des états-d’âme, je le ressens profondément. Déprime, énergie, enthousiasme, découragement, chaque matin a sa différence et sa tonalité. Mon régulateur ensuite : la prière par la lecture des textes du jour proposés par l’Eglise, « mon » Eglise universelle parce que en vérité missionnée pour la communion, la vie éternelle. On ressasse : anonce et évangélisation, mais on ne sait plus ce que l’on annonce et on ne se pénètre pas soi-même, on ne se réjouit pas assez du contenu de ce faire part. Ecrire sur cs états d’âm, je vois bien qu’il s’agit d’un rapport à moi-même mais d’où viennent lumière ou noirceur, confiance en la vie, ou instinct de mort. Sujet décisif pour l’équilibre personnel, pour le re-démarrage chaque matin, que je crois n’avoir jamais vraiment abordé en dialogué avec quelqu’un.

Habitudes à prendre en pratique quotidienne : je n’ai pour l’heure, en régularité de plusieurs années, que ma lectio divina matinale et son partage. Plus ou moins mes blogs à « entretenir » par mes fonds ou par ce qu je comprends en écoutant notamment France-Infos. Mais « idéalement » et nécessairement : 1° écriture de livre (en ce moment celui que j’ai tellement en tête mais pas assez entrpris est nécessaire autant pour me mettre en rythme et en édition que parce que je concocte est, je le crois, nécessaire simplement pour le public : politique, la mûe totale de FH… amour, quelle en est l’essence, au-delà ou en-deçà de l’émotif, du sensuel, du désir, de l’enfant, des besoins de compagnie ou de communion ? seul accès à l’autre ? forme accomplie de la communion ? à élucider… les deux ensembles sont l’actif du collectif et le profond de l’individuel), 2° environnement de nos maisons et tenue de celle-ci : tondre et débroussailler et 3° activité physique, la marche d’une heure chaque jour. Le journal d'Amiel n'a été que ce genre de résolutions pendant quarante ans de sa tenue journalière, jusqu'à trois heures avant sa mort : passionnant, onze tomes chez L'âge d'homme de chacun mille pages.

Prier…[1] il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. La question dans tous les évangiles n’est nullement la mort mais la vie, et la vie totale et aboutie, c’est le royaume, qu’on soit dedans ou dehors. Mystère laissé à Dieu sur les évidentes réalités du mal, personnifié en autonome ou personnifié en chacun de nous par notre moi défaillant et livré à la « chair » et au « monde », mystère laissé à Dieu de l’enfer et de l’exil-exclusion éternels de ceux et celles qui… et que… je crois, quant à moi, autant à ces réalités attestées par nos faiblesse et la part noire de la marche du monde et de nos époques, qu’au salut et à l’accueil finaux de toutes et tous, création entière, du ver de terre au roi des rois…  Universalité souhaitée par nous et par Dieu : alors, on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Tel que l’énonce le Chrost pour des contemporains rétifs à proportion de leur religiosité et de leur fermeture à autrui, le festin, le royaume, la vraie suite et la fin infinie sont à tous mais en hiérrachie, en ordre d’entrée et d’admission inverse de nos façons de voir, de discerner, de juger, d’évaluer et de hiérarchiser : il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. Cxe n’est pas l’inversion radicale du Magnificat, c’est notre absence de droits acquis, souveraineté de Dieu nous donnant la vie, nous accueillant en Sa vie, en Lui. Ceux qu’il dstinait à cette ressemblance (innée selon la Genèse, mais restaurée et rendue possible ensuite par notre adoption fraternelle dans le Christ), il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a justifiés, il leur a donné sa gloire. … plenum gratiae et veritatis. Concrètement et immédiatement, dans ma/notre prière : nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour.


Hier
20 heures 40 à 23 heures 10, sur Arte + Noire finance, la manière d’Arte, excellente pour soutenir l’attention et propre à ne rien d’aministrer sans un examen pluraliste. L’intelligence concertante et délibérative, comme pour l’émission suivante : Juifs et musulmans. Des images et une succession de cinq ou six intervenants développant à mesure d’un récit chronologique, des points de vue et des expériences, propres mais très autorisés professionnellement (pas des théoriciens ou des enseignants du sujet, mais des vivants). Les points communs, le consensus dans le diagnostic, les sokutions jamais dites autrement qu’en creux, qu’en opposé à ce qui se fait et à ce qui a été manqué. Pour la crise que nous traversons, rgardée « seulement » en économie et en finance depuis 1929, il apparaît qu’à l’origine, il y a la paix ratée de 1919, aussi sinon surtout en finances et économie. Rôle prépondérant dans les dérèglements et déséquilibres, dans le début des causes à effets, les Etats-Unis accédant à l‘hégémonie économique mondiale par la Grande Guerre, produire et vendre sans se faire détruire matériellement ni démographiquement. Pendant trente ans, 75% de la richesse mondiale et des réserves métalliques sont chez eux, les différents systèmes monétaires et la crise quand les Etats-Unis gardant le monopole monétaire international ne repréentent plus que 25% de la richesse moindiale : date pivot, 1971 et l’abandon de la référence à l’or. Depuis, plus de système monétaire international. Autre date décisive mais seulement évoquée : l’adhésion de la Chine à l’O.M.C. et le bouleversement dans la hiérarchie des puissances commerciales, puis des usages. Chroniques des dérégulations avec pour seule victoire de la politique sur la finance, entendue comme spéculation, et non comme système de financemnt de l’économie, ce qu’elle a été de moins en moins puis plus du tout au XXème siècle : les mesures prises par Roosvelt. L’action incessante des « lobbies » de Wall street et des six « majors » de la banque (les analyses d’il y a vingt ou trente ans portaient pour rendre compte du monde sur les « majors » pétroliers). Dérégulation constante depuis 1971, la peur de la récession qui avait été source de sagess en 1944 s’étant évanouie. Poids du financement américain d la guerre du Vietnam, sans que la réflxion soit actualisée aux dépenses pour l’Afghanistan et pour l’Irak. Explication déjà baanalisée de la titrisation (dialogues de ma chère femme avec mon adirable Mentor : Jean-Larcel Jeanneney, l’année de la mort de ce dernier : 2010) et de la crise des subprimes. Persistance de la pratique des prouits dérivés, émergence de la « finance noire », les paradis fiscaux, renflouement périodique des systèmes banacaires par les Etats, blocage des salaires provoquant l’endettement des Etats (soumis à la pression d’une idéologie anti-Etat parce qu’anti-fiscalité et anti-contrôle). Le fil conducteur europén peu discerné et commenté sinon par Peyrelevade : potentiellement l’urope, seul zone de stabilité dans le monde, mais faute d’intégration : vulnérable selon le maillon plus faible de sa chaîne ; Confirmation de ma propre compréhension des dialectiques actuelles : l’assaut contre les Etats, dernier bastion après la réduction des syndicats et du salariat. Au passage, évocation de l’hésitation du cher Bérégovoy à ouvrir les vannes de la dérégulation : seul contre tous, lobbies et même Bercy. Rappel de ce qui a déjà couru depuis plusieurs vulgarisations ces années-ci : Goldman Sachs, la corruption des Etats-Unis par les banquiers nommés ministres des Finances et par les carrières des millionnaires au Sénat et à la Chambre. Il manque une histoire à la fois simple mais globale, factuelle et analytique des mécanismes, de la finance, fauteuse de crises et d’appauvrissement du plus grand nombre depuis donc la Grande Guerre. Un chapitre étant d’ailleurs en train de se terminer, que l’on soit pessimiste et constate la mort des Etats et la fin de l’entreprise européenne ou optimiste avec le sursaut européen et des sincérités en relations internationales et en politiques intérieures sociales fondées sur le respect des droits de l’homme. Après le binôme américano-allemand dominant le XXème siècle financier et bancaire , nouveau chapitre  ou tome II, celui du XXIème siècle, le binôme sino-américain :la participation de la Chine au système mondial et l’accentuation qui en résulte des dérèglements. L’antidote st, pour moi et de plus en plus, les droits de l’homme, la démocratie : c’est la vulnérabilité des totalitaires à nos frontières, la Russie, et en équilibre mondial, la Chine. La démocratie, notamment pour le fonctionnement et le retour de l’Europe à ses ambitions et intuitions fondatrices, est fille des droits de l’homme. – Emission ensemençante donc. Nos poliiques l’ont-ils suivi ? évidemment aucun n’st à la hauteur, intellectuellement, par culture. Je doute que les notes de Bercy cultivent notre président. Telles que j’en lisais, elles n’étaient que factuelles, que constatations, très peu en morale et en alternative,  pas liée à l’évolution politique souhaitable. Les rares fois où ces liens sont opérés, c’est le succès : le « montage » financier franco-allemand d’Airbus en 1969, le redressement de notre pays en un semestre 1958…

23 heures 15 à 01 heure, toujours sur Arte + L’histoire et l’explication des relations entre musulmans et juifs. La dialectique est simple, fondée sur une grande parenté théologique et liturgique qui permit à l’initiative musulmane une vie ensemble le plus souvent. Résiduel ou fossile la vie de quartier à Belleville après la guerre d’Algérie. Ce journaliste très influent au tournant du sicèle, un cairote prenant fait et cause en 1895 pour le capitaine Dreyfus mais dans les années 20 véhiculant l’antisémitisme du fait de « l’invasion » sioniste de la Palstine. La rupture se fait par l’intrusion européenne, cas de l’Algérie et cas de la Palestine où ls politiques françaises et britanniques, selon des faits et des décisions différents, donnent matière à l’animosité et à la frustration : doit-on dire alors des mususlmans ou des arabes. Point à approfondir encore mais fortement indiqué : les Juifs arabes, voulant rester arabophones et nationaux d’un des Etats du Proche-Orient. Focal depuis les années 20 : l’Etat d’Israël en projet puis en réalité. Les assassinats jumeaux en « interne » de Sadate puis de Rabin. Esquisse des évolutions de l’opinion : la shoah puis le « socialisme » et les prouesses de mise en valeur économique de la Palestine placent l’Etat juif en sympathie dans l’Occident, mais les images de l’intifada de 1987 et la suite place cet Etat en position coupable (analogie pour les Américains de ces images avec celles des batailles et répressions pour les droits civiques, chez eux, vingt ans auparavant). Pas de conclusion. Sinon que la confection de ce « documentaire » n’a été possible que par des mises en commun. Symbole ? l’Esplanade des mosquées a comme soubassement le mur des Lamentations.


matin

Ces débats d’hier soir. Il manque des histoires comparées de la politique économique des principaux pays, la nôtre, l’Allemagne, les tats-Unis. Littérature disparates sur les miracles ou sur les faiblesses des uns et des autres, mais peu d’exposé chronologique, avec description des doctrines dominantes et aussi des processus de décisions, des hommes et femmes qui les prennent. La France acculée à l’Europe pour des raisons économiques, et l’Allemagne pour des raisons politiques. Je dote qu’il y ait entre Merkel et Hollande de véritables échanges autres que sur les prochains sommets européens ou textes en gestation. Il manque donc une actualisation de l’intérêt mutuel à être intime en projections d’avenir, en définition de son identité nationale, et il fait défaut une réelle délibération ensemble des politiques macro-économiques et des reprises industrielles. – Il apparaît que les deux ressorts de notre époque sont tous deux appliqués à la massification des comportements politiques et économiques des individus, lesquels sont en revanche, pour être plus dociles et prévisibles en moyenne statistique, contraints de se désarmer (syndicats et Etat répudiés) et de n’être plus solidaires. En spéculation financière, tout est dans le moment d’entrer puis de sortir d’un courant haussier puis baissier. Il se pourrait que la spécificité régionale française : une conscience sans véritables institutions qui y correspondent et soient adaptées, une conscience régionale, change la donne. Le mouvement social en Bretagne ne va plus être pour le sauvetage de telle activité ou telle entreprise, mais bien pour la santé d’ensemble de ce pays. Prmièr « victoire », recul gouvernemental sur l’écotaxe (ce qui n’st pas brillant en exercice du pouvoir : soit c’est bien et il faut tenir, soit cela a été mal pensé et pas concerté)

midi

Libération des quatre otages « nigériens » : ouf, et bonheur ! mais au Mali, dans le Sahel et jusqu’à l’embnouchure du fleuve Niger, il me semble que les choses ne font que commencer, que nous sommes là pour une génération, que les Africains n’ont d’armées que pour la guerre civile et les putsches et qu’IBK ne parviendra pas, s’il le voulait, à une paix avec ls Touaregs telle que les « djihadistes » soient vraiment isolés. J’apprends par l’entretien avec le général Fourcaud, entretien inquiétant d’un grand chef lui-même inquiet, qu’il y a deux mouvements azawadi.


[1] - Paul aux Romains VIII 26 à 30 ; psaume XIII ; évangile selon saint Luc XII 22 à 30

mardi 29 octobre 2013

Inquiétude & Certitudes - mardi 29 octobre 2013




Mardi 29 Octobre 2013


La lune décroissante, dernier quartier, était au zénith ou prsque, elle vient de disparaître. Notre fille, hier soir, que je peux voir en cœur et pensée, debout devant la fenêtre du salon, le documentaire sur Louis XI terminé, elle encore habillée, silencieuse, regardant le banc dans l’enceinte réservée aux enfants du petit parc public, en bas de l’immeuble. Et c’est elle qui me le dit comme activité jour à l’égal de ses emplettes dans les boutiques pour son âge. – Résolu, je crois, mes problèmes pour les deux récits que je veux mener à bien. Sans plus de question sur leur intérêt. Aboutir ce projet. L’édition répondra ou pas. – Une jeune fille, déclarée bienheureuse par l’Eglise, il y a juste trois ans, morte à dix-neuf ans et qui vivait il y a une vingtaine-trentaine d’années : c’est insolite. A ce que je lis, la sainte patronne des enfants malades, atteints d’un mal incurable et la manièr dont elle l’apprend, le prend, le vivra. Bien entendu, la présentation est comme souvent mièvre. Mais sous-jacente plus qu’une force, le sourire et l’ouevrture autant aux autres qu’à Dieu, la relation aux siens, à la famille, à un mouvement assez connu : les Focolari. Sa fête aujourd’hui. Je compte pour la Toussaint, écrire et penser quelques lignes et moments sur le fait des saints, sur ce mode aussi de mémorisation et d’édification qu’a depuis toujours adopté et vécu l’Eglise : communion, solidarité, accompagnement dans nos propres efforts pour coincider avec le dessein amoureux de Dieu sur nous. J’en ferai autant pour la " commémoration des fidèles défunts " : nos morts proches ou inconnus, mais dont l’évocation peut nous venir, font vraiment partie de notre habitation mentale, de nos mouvements affectifs, de notre existence donc à leur suite. Chacun exceptionnel et irremplaçable dans son individualité, sa personnalité, son parcours : certes, mais que de précédents, d’exemples, de compagnons d’âme et de débats, d’efforts nous avons.
Prier… la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu… elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu. [1]  Quel en est le chemin ? A quoi vais-je comparer le règne de Dieu ? Il est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. Un mouvement, non un état… une graine de moutarde qu’un homme a jeté dans son jardin. Elle a poussé, elle est devenue un arbre et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. L’espérance n’est pas une anticipation ou la vision de quelque « chose », elle est, par son mouvement, son propre objet, elle est vie car elle signifie et mobilise nos facultés les plus unifiantes et fortifiantes, intimement et si propres à la communion universelle : attente et persévérance. Ce que l’on voit, comment peut-on encore l’espérer ? Mais nous qui espérons ce que nous n voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. L’évangile ne nous incite pas à la passivité, le Royaume a son origine : le geste du semeur, le geste de la maîtresse de maison, homme et femme ne différant que par le geste et le matériau qu’ils servent, même enfouissement, même mort et résurrection, même attente. La graine, le levain sont en nous : nous avons commencé par recevoir l’Esprit-Saint… nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps. La Trinité, la personne divine de l’Esprit Saint, l’humanité dans ses individus, la création entière : quatrième côté du « carré » de la vie, de la réalité intégrale, de Dieu-même ? je le crois, mais je le dis mal. Ce qui est bon signe, le mystère, la difficulté, la souffrance, l’assomption et la mort, la résurrection, la libération ne se disent pas mais se vivent.

milieu de journée

Côte à côte la nécrologie de Tadeusz Mazoiecki et les précisions sur les écoûtes de dirigeants alliés, dont principalement la chancelière allemande par la NSA, Obama le sachant, avec l’impasse pour l’adoption à Bruxelles de la directive Reding sur la protection des données personnelles. L’une dit que l’ancien président polonais doit être compté parmi les pères fondateurs de l’Europe, car la vague des années 1990 est aussi marquante pour l’identité du Vieux Monde que les propositions, accords et traités des années 1950. Les autres indiquent que la bataille pour les droits de l’homme, autant dire la démocratie sincère a autant pour adversaires la Chine et les confessions télévisées, la Russie et les camps de travail ou assassinats politiques que les Etats-Unis en tant que puissance collectant le renseignement sur les personnes physiques au prétexte de sa propre sécurité, et en tant qu’industrie des services et technologies autant sécuritaires que de grand consommation publique : Googgle, Facebook, Yahoo et Amazon notamment.

Combat pour les droits de l’homme, illustration pour l’économie et la sécurité numérique, mise en évidence des manquements français à propos de notre traitement des populations migrantes, Viviane Reding incarne une Europe que je souhaite. Je la veux donc à la tête de la prochaine Commission européenne. – tandis qu’Ayrault va faire courbettes à Moscou à propos du Forum Open Innovations.

Le journaliste  « de trottoir » devenu conseiller pour la communication du Premier ministre britannique, à lire son parcours (Le Monde daté d’aujourd’hui), Andy Coulson, me fait penser à Nicolas Sarkozy : le culot du parvenu, impressionnant les tenants du pouvoir, Murdoch, Balladur, Chirac…


[1] - Paul aux Romains VIII 18 à 25 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Luc XIII 18 à 21

lundi 28 octobre 2013

ouvrir une ambassade dans l'ancienne Union soviétique - journal au Kazakhstan - Octobre 1993

en ligne, dès que j'aurai pu rouvrir le fichier correspondant - je vais finir par trouver le chemin informatique

trois notes pour un avenir pensé et voulu - le débat provoqué



Ma note sur le FN  - cf. ce blog. à la date d'hier donne lieu à réactions contradictoires mais communément indignées . Je vais réécrire quelque chose : ce débat effectivement ne laisse pas indifférent. Par son actualité, par l’inconscient national, par des références historiques tronquées ou incomprises, qu’il tente de lire et faire lire.
 



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From: 
Sent: Monday, October 28, 2013 10:18 AM
Subject: Re: trois réflexions pour un avenir davantage pensé et donc voulu

Je m'insurge à votre suggestion de pousser l'UMP dans les bras du FN. M^me si l'UMP est de plus en plus traversée par les idées xénophobes et les fausses solutions de Mme Le Pen, il faut tenir bon. Il faut être avec de Gaulle (Juppé) face à Pétain (Copé, Fillon, Sarko), et, excusez-moi, Bertrand mais votre solution est à mes yeux de nature vichyste. Je ne crois pas comme Mitterrand et le PCF que la base électorale du FN se diluera dans celle de l'UMP. 
Regardez Salut les terriens de samedi dernier a


----- Original Message -----
To: 
Sent: Monday, October 28, 2013 10:40 AM
Subject: Re: trois réflexions pour un avenir davantage pensé et donc voulu

Vous ne m'avez pas lu entre les lignes.

Je cherche la dissolution de l'UMP et l'aveu de son identité. Depuis le départ du général de Gaulle, j'ai cherché la continuité et celui qui pourrait l'assurer ou la reprendre. On s'est toujours éloigné de plus en plus, au point d'un tel manque de repères qu'on a eu le sede vacante avec JC (on a maintenant un sede vacante de "gauche") et qu'on a la collusion "idéologique" avec le FN depuis Sarkozy. L'UMP disparue dans l'extrême-droite, j'espère qu'apparaîtra autre chose. Je souhaite aussi la dissolution du PS dans ses orientations et ses fonctionnements actuels : néant en programme et idéologie, nénant en recrutement de personnalités de valeur et de compétence. En fait, la France est à zéro comme organigramme politique, tandis que son Etat est pantelant. Tristement, il n'y a de debout que la France la plus limitée, la plus égoïste, la plus bête, celle qui se donne le Front national. ur ce dernier point, nous somms évidemment d'accord.

Vichy est affaire de circonstances, les plus dramatiques qui nous soient survenues depuis Azincourt. Mais la matrice Pétain n'a pas que du mauvais. la collaboration, jamais définie, a été un penchant d'individus, pas la politique du régime. L'antisémitisme n'a pas été créé par Vichy, il lui était antérieur et ils subsiste intact et peut-être même plus puissant et nocif car acculé à rester pour l'essentiel souterrain.

Juppé n'est pas plus "gaulliste" que qui que ce soit : il dit d'ailleurs "de gol". Le démantèlement du service public date de lui, l'équation : rigueur budgétaire = emploi à terme, est de lui, enfin la préparation de notre retour dans l'OTAN, stoppée en 1997 par Védrine, a été son fait.

Je n'ai plus mémoire de qui vous êtes le "porte-plume" à Marseille - il a d'ailleurs d al chance - est-ce Menucci ?

Fraternellement.


----- Original Message -----
From: 
Sent: Monday, October 28, 2013 10:21 AM
Subject: Fwd: trois réflexions pour un avenir davantage pensé et donc voulu

REVOICI COMPLET

   Je m'insurge à votre suggestion de pousser l'UMP dans les bras du FN. 

   Même si l'UMP est de plus en plus traversée par les idées xénophobes et les fausses solutions de Mme Le Pen, il faut tenir bon. Il faut être avec de Gaulle (Juppé) face à Pétain (Copé, Fillon, Sarko), et, excusez-moi, Bertrand mais votre solution est à mes yeux de nature vichyste. Je ne crois pas, comme Mitterrand et le PCF déjà en début de chute libre, que la base électorale du FN se diluera dans celle de l'UMP.
 
   Regardez "Salut les terriens" de samedi dernier avec Philippot. Ardisson a fait venir un démographe qui en cinq chiffres a mis KO le nice guy des fachos mariniens. 

----- Original Message -----
Sent: Monday, October 28, 2013 11:20 AM
Subject: Re: trois réflexions pour un avenir davantage pensé et donc voulu

Je crois vous avoir répondu à l'instant. Je vais fair une nouvelle note pour être mieux compris et pour prolonger cette réflexion. Il n'y a plus que des décombres (cf. Rebatet..., seul - même si c'est triste - le FN reste fidèle à ses origines. Et cela parce que tous les autres partis sont anaérobies.
 J'ai envie de relancer Hoog, si c'est toujours lui le PDG, puisu'il n'y a rien à attendre de la FDG et que si ce n'est pas moi - main d'oeuvre gratuite - qui le fais, personne ne le fera.
 Fraternellement
  N B je regarde la télévision seulement par exception. Vg. le documentaire de mardi dernier et de mardi prochains Islam/judaïsme

 From:

Sent: Monday, October 28, 2013 10:41 AM
Subject: Re: trois réflexions pour un avenir davantage pensé et donc voulu

Cher co-disciple de ...

Tiens, tiens?... L'occasion est trop rare pour ne pas la saluer en ce lundi matin, au moins d'un sourire: pour la première fois depuis bien longtemps, je constate que je ne suis pas en total désaccord avec vous, au moins pas sur tout.

Votre commentaire sur l'Europe centrale "de l'est" n'est, à mes yeux, sans doute pas dénué d'intérêt dans la mesure où il met en lumière l'incompétence crasse dont a fait preuve la diplomatie française; depuis des lustres, dans cette partie de l'Europe (je vous dis cela à la lumière de mon expérience personnelle de près de vingt années d'échanges avec ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui la Tchéquie, mais aussi avec la Slovénie, la Macédoine et le Kosovo...). Je me permettrai juste de vous rappeler que cette "partition" de l'ex-Tchécoslovaquie s'est curieusement faite non à la demande de la partie relativement "riche" (l'actuelle "Tchéquie"), mais bien à la demande de la partie "pauvre" (la Slovaquie, donc, où beaucoup s'en mordent aujourd'hui les doigts!)... J'ai donc bien peur que cet "anniversaire" ne soit festif, une fois de plus, que pour les dirigeants - parmi lesquels l'andouille qui nous tient lieu de président de la république, dont je ne doute pas qu'il dégustera ses petits-fours de bon appétit! - et non pour les peuples!

Plus encore, vous avez bien fait de publier le commentaire de votre ami africain. Là encore, plus de quinze années de missions régulières en Afrique de l'ouest m'ont convaincu, s'il en était besoin, que morale et économie, loin de ne pouvoir s'entendre, ont au contraire intérêt (j'utilise ce mot à dessein) à faire bon ménage. Je ne prétends pas que ce soit facile, tant les "roitelets" qui dirigent ces jeunes nations verrouillent tout; mais ce n'est assurément pas impossible. Je suis donc bien convaincu que, de même que la prétendue "crise économique" en France est en fait à la fois conséquence et cause d'une très grave crise morale, pareillement la perte d'influence de la France dans le monde - et tout particulièrement en afrique - est d'abord la conséquence d'une perte de repères moraux...

En revanche, et considérant que "sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur", je ne vous surprendrai pas en vous disant que j'ai trouvé votre commentaire à propos du FN étonnamment indigent, simpliste et conformiste et pour tout dire: assurément indigne de vous, donc... Cet articulet m'a d'abord donné envie de vous envoyer un "commentaire de texte" bien senti (ce qui nous aurait fait perdre du temps à tous les deux: moi à l'écrire et vous à le lire...), pour finalement m'inciter à adopter l'attitude plus sage du haussement d'épaules, tant vous semblez attaché à hurler avec les loups d'aujourd'hui. Je préfère finalement m'interroger sur les causes de ce conformisme, cette volonté obstinée d'aveuglement, de la part d'un esprit par ailleurs brillant et cultivé... Pourquoi tant de haine à l'encontre d'un "mouvement" (auquel je n'appartiens pas, je tiens à le préciser) dans lequel se reconnaît aujourd'hui pratiquement un Français sur quatre?... Serait-ce pour vous dédouaner de je ne sais quelles turpitudes d'hier? Ne serait-ce pas plutôt (comme m'incite à le croire votre tendance à inonder de votre prose certains cabinets ministériels qui manifestement se soucient de votre opinion comme d'une guigne!) dans l'espoir sans doute illusoire de revenir quelque jour en grâce auprès du "pouvoir" socialiste actuel? En toute amitié, je crois que vous rendriez service à vos lecteurs attentifs (dont je m'honore de faire partie) et plus encore à vous-même, en tirant cela au clair une bonne fois pour toutes... Car contrairement à ce qu'affirmait Descartes, je ne crois pas qu'il soit de bonne politique - du moins pas sur le long terme -  de s'avancer masqué... 

Toujours très cordialement quand même / 

----- Original Message -----
To:
Sent: Monday, October 28, 2013 11:23 AM
Subject: Re: trois réflexions pour un avenir davantage pensé et donc voulu

Sur le FN déjà des réactions en sens contraire. Je vais donc y revenir.
Merci pour votre présence, cher frère.
Affection.


Inquiétude & Certitudes - lundi 28 octobre 2013

dimanche 27 octobre 2013

l'Europe centrale de l'Est, test de la question d'Europe

dans la perspective de la journée présidentielle à Bratislava, après-demain mardi



Chef des services d’expansion économique à Vienne - Autriche (ex-direction des relations économiques extérieures du ministère de l’Economie et des Finances – fusionnée avec la diretion du Trésor en 2005) d’Octobre 1988 à Juin 1992, j’ai parcouru proprio motu ce que les Autrichiens appellent avec justesse l’Europe centrale de l’Est, en fait l’ancien empire des Habsbourg. J’y ai connu l’ambiance d’avant la chute du mur, notamment le libre passage entre Budapest et Vienne, sans visa à partir du printemps de 1988, puis ce qui fut vécu, très différemment dans chacun des pays pendant la fin des régimes communistes et à l’absorption de la République démocratique allemande par la République fédérale, et enfin la noria de visites et de colloques pour abreuver les nouveaux décideurs et anciens communistes de nos leçons de libéralisme, de privatisation. Voyages vers le nord et l’est dans une germanophonie ambiante. Puis, à la veille et aux débuts des guerres de Yougoslavie, j’ai parcouru toutes les composantes de la fédération, sauf le Montenegro, rencontrant à titre personnel des autorités nouvelles (parfois au niveau suprême) que par crainte de l’Allemagne et par souvenir de la Grande Guerre, nous refusions de reconnaître., renforçant ainsi la Serbie dans un jusqu’aboutisme désastreux pour elle et sanglant pour ses anciens vassaux. J’en rendis compte à François Mitterrand et à Roland Dumas, contre les opinions dominantes au Quai d’Orsay, alors écrites pour l’Elysée par Jacques Blot.



Les considérations qui suivent sont forts de cette expérience ancienne, mais que je crois encore éclairante pour le présent et pour l’avenir. Le traité de Maastricht, contemporain de cette totale redistribution des identités, n’a pas su en tenir compte.





L’Europe centrale de l’Est, test de la question d’Europe



Remportant la Grande Guerre et recouvrant ses départements d’Alsace et de la Moselle, la France de Clemenceau crut pouvoir remplacer par son système des nationalités (hérité d’un Napoléon III pourtant décrié par le même Clemenceau au début de sa carrière politique) et un réseau de garanties militaires, le système des Habsbourg. Celui-ci, à la veille de l’attentat de Sarajevo et précisément selon les pensées et les réseaux de l’archiduc héritier François-Ferdinand, était en complète évolution. L’empire avait continué de s’agrandir territorialement par l’annexion de la Bosnie-Herzégovine et une dynastie scrupuleusement catholique, avec droit de veto sur la succession pontificale (qui fut exercé en Septembre 1914), était sans doute à la tête d’une diversité religieuse sans pareil dans le monde. Il était question d’un couronnement à Prague du roi de Bohême qu’était aussi l’empereur d’Autriche-roi de Hongrie et d’une nouvelle considération des quelques vingt-et-une nationalités composant la double monarchie danubienne, l’Autriche-Hongrie. Le ciment de l’ensemble était sans doute la personnalité peu charismatique mais universellement respecté d’un prince très âgé, mais surtout un esprit de tolérance pour les différences de toutes sortes, ce qu’illustrait particulièrement la position des Juifs dans l’empire : ceux-ci en étaient sans doute les serviteurs et les propagandistes les plus féconds, même si le projet sioniste fut viennois. Le système des Habsbourg était – précisément – tout le contraire d’un système, d’une organisation, d’un dogme.  Il ne se connaissait pas d’ennemi par principe, sauf dans ses dernières années l’attraction que pouvait exercer la Serbie sur les nationalités slaves de l’empire.



La France au contraire a regardé l’Europe centrale de l’Est avec méfiance et selon le prisme – très déformant – d’une obsession allemande qui depuis 1918 n’a eu d’éclipse que la présidence du général de Gaulle. Celle-ci, au contraire des périodes la précédant puis lui ayant succédé, était non seulement fondatrice de l’entente franco-allemande selon des affinités personnelles et une confiance mutuelle exceptionnelle entre l’homme du 18-Juin et l’ancien maire de Cologne un temps emprisonné par les Anglais, mais avait prophétisé la détente, l’entente et la coopération entre toutes les parties de l’Europe. A la chute du rideau de fer, la France donna – très inopportunément – tous les signes d’une peur renée de l’Allemagne (il fallut la prise de relais par les deux ministres des Affaires étrangères, Roland Dumas, parfait germanophone, et Hans-Dietrich Genscher, connaisseur de tous les démons possibles chez son partenaire C.D.U. pour encadrer la « réunification » allemande et maintenir le lien européen outre-Rhin). Cette peur nous fit intervenir dans la guerre dans la guerre du Koweit pour que ne se crée pas un précédent annexionniste et nous fit nous méprendre sur les indépendances yougoslaves, surtout celle de la Croatie, anciennement dépendante de Vienne. La tentative d’une confédération européenne englobant l’Union européenne en gestation selon la négociation de Maastricht, pour laquelle François Mitterrand tint conférence informelle à Prague avec toutes les autorités morales et intellectuelles de l’Europe centrale de l’Est, fit long feu.



La partition tchécoslovaque a été la dernière étape de nos échecs dans la région, et si le désaccord entre Prague et Bratislava se solda sans hostilités belligènes ni animosité, le démantèlement de ce qui avait été édifié en 1918 et ruiné une première fois par notre capitulation à Munich en 1938, ce fut sans doute la fin d’une influence française active que nous avions ambitionnée pendant tout le XXème siècle. Nous avons dans cette dernière affaire manqué d’imagination car une fédération tripartite en faisant émerger comme troisième élément – « tampon » entre les deux pays techèque et slovaque – la Moravie, historiquement très identifiable, aurait sans doute sauvé la face de chacun. La nouvelle indépendance que vient fêter et commémorer le président de la République française est donc ambivalente, elle signifie – comme les indépendances yougoslaves – un échec et – comme celles-ci – elle ne contribue pas à une « gouvernance » efficace dans l’Union européenne. Les entités primaires sont trop nombreuses à l’Est, elles auraient pu se fédérer pour être un ensemble en tant que tel à Bruxelles et à Strasbourg : on en est très loin. Le vivre ensemble s’était institué selon des structures très différentes de celles conçues par les traités européens : l’Autriche-Hongrie puis la férule communiste enlevaient presque toutes conséquences aux orgueils nationalistes et aux revendications territoriales qui se concurrencent et se recouvrent le long du Danube. Bratislava – la Presbourg autrichienne où se faisaient couronner, à cheval, les rois de Hongrie fussent-ils une femme : Marie-Thérèse – est une entrée de belle tenue, mais provinciale, dans les confins de l’Europe non russe, et se voulait autant hongroise que viennoise. Les confins attirent la Slovaquie vers des formes et des évolutions très « droitières » : comme la Croatie qui a comme référence de sa plus grande emprise territoriale Ante Pavelic, le pays n’a pas oublié Mgr. Tiszo, tandis que la capitale l’inscrit résolument dans la mouvance multinational européenne.



Après un siècle d’échecs, malgré son vif désir de présence politique et économique, et malgré la sympathie évidente dont elle continue de jouir au moins culturellement quelles que soient les générations, la France a-t-elle encore un jeu le long du Danube ? 




Oui.

La considération des hommes, des personnalités nationales, personnalités morales très complexes, bien plus volitives aujourd’hui que la nôtre mais aux racines incertaines, diverses, et entremêlées par l’histoire, la géographie, l’ethnographie même si le substratum culturel, du fait de la construction des Habsbourg, est homogène. Cette considération s’apprend et se cultive par la relation humaine et par une connaissance physique de ces pays et de ces peuples. De leurs langues, de leurs littératures. L’attraction n’est pas mutuelle, nous sommes bien davantage connus pour ce que nous fûmes mondialement jusqu’à ces dernières années que nous ne pénétrons ces cultures et esprits.

La démocratie, les droits de l’homme, des modes de gouvernement et des comportements en politique sont en recherche dans l’ensemble de l’Europe centrale de l’Est. Nous n’avons que les remugles pas les réussites dans nos mémoires et nos informations très atrophiées. Ainsi, la Hongrie, ainsi une partie de ces vingt années slovaques. La France est plus connu par sa culture – l’esprit des Lumières et de nos encyclopédistes – aussi par ses tentatives de prendre l’Allemagne à revers avec des masses de manœuvre slaves, ce qui est schématique et dépassé, que par son imagination et ses initiatives européennes. Ces pays danubiens, la Pologne d’aujourd’hui, tant aimée de la France depuis plusieurs siècles, n’ont pas encore la clé des fonctionnements européens. Les élargissements de l’Union à partir de l’implosion soviétique, les politiques bruxelloises de voisinage, de mise à niveau, les fonds structurels datent d’eux et furent conçus pour eux. L’examen des adhésions se passa souvent d’une manière humiliante pour leurs dirigants et leurs administrations, sans être pour autant approfondis comme ils auraient dû l’être. La crise actuelle de l’entreprise européenne – fondamentalement question de solidarité inter se et d’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, de puissance et d’assurance de soi face à la Chine – a laissé de côté cette partie de l’Union. Or, c’est elle la plus exposée aux démons du passé : les régimes d’autorité et d xénophobie, la menace stratégique. Nous ne traitons, ni en tant qu’Européens, ni comme héritiers de nos ambitions et de nos erreurs, en tant que Français, aucune de ces interrogations et attentes.

La compétition commerciale, d’éventuels partenariats et investissements sont sans doute importants, ils ne seront que la conséquence d’une mise à jour profonde et résolue de notre proposition d’accompagnement. D’autres, notamment l’Allemagne, pourraient en articuler une, elle risquerait l’ambiguïté. Notre originalité et notre efficacité, notre pénétration entre Europe centrale de l’Est sont enfin fonction de notre relation avec l’Autriche qui n’est petite que territorialement. Son territoire spirituel est – là – immense. Cette dimension peut se partager avec nous. Et ce travail ensemble est très utile. Il peut contribuer à rééquilibrer l’Union européenne dans ses organisations et vie quotidienne, il peut aussi participer de la relance dont la France doit prendre l’initiative, la relance démocratique. Articulée et zélée pour l’Europe en tant que tel, elle contribuera certainement à ancrer dans des pratiques encore naissantes et peu éprouvées des pays souvent tentés par d’autres voies pour se conduire./.
 

le Front national : révélateur ou agent des Français ?

susceptible de retouches après relecture



Les odeurs de palier à Orléans : Jacques Chirac en campagne (électorale) 1981 ou 1986. « Les assistés. Comment la France les fabrique. Peut-on vivre sans travailler ? Les riches qui en profitent. Le grand délire des allocations », affichage grand format de la couverture du Point cette semaine.

Incitation à la haine, la haine de l’autre quand il nous est différent si peu que ce soit ou beaucoup. Symptôme d’un pays qui meurt, le réflexe du « petit blanc » : la défensive, l’accusation, le bouc émissaire. Le racisme et les slogans du genre « les Français d’abord ! » ont peut-être été ré-essayés par le Front national, dans la France contemporaine, après tant d’autres époques de notre histoire quand se répand la conscience de perdre et d’être dépassé par les événements sans pouvoir se comprendre ni comprendre l’actualité et la leçon des circonstances (nos années 30), mais les véhicules ont été nombreux et se sont multipliés, à telle enseigne qu’un passé du genre de Drancy, voire les camps dits de rétention administrative pendant la guerre d’Algérie, en métropole-même, aujourd’hui condamnés sans qu’aient jamais été dites exactement les responsabilités, n’interdisent toujours pas et le fait et plus encore le discours les « justifiant » : Brice Hortefeux, Claude Guéant, Manuel Valls… un président de la République, en Juillet 2010, à Grenoble. Autant de salutations depuis plus de trente ans à ce qui, par ailleurs quand il s’agit de comptabiliser les voix ou de légitimer les alliances pour en empêcher d’autres, est ostracisé. Deux bienséances différentes sur un même thème, pour les mêmes faits.

La base en morale politique étant si molle, médias et dirigeants de partis, gouvernants aussi sont forcément désarmés pour comprendre le Front national, l’admettre à l’élection, le combattre en psychologie et en sociologie. Car la manière dont ce qui est prétendu l’apanage ou le « fonds de commerce » des lepénistes, a été en fait reprise par une partie de l’U.M.P. et par l’actuel ministre de l’Intérieur, les uns en paroles après avoir exercé le pouvoir, l’autre en ressemblance (même si elle n’est pas voulue ?) avec ses prédécesseurs immédiats, coupe la parole à tout adversaire politique du mouvement dit d’extrême-droite.

Les législations et réglementations françaises – nationalité, avantages sociaux, droit d’asile – seraient à étudier dans leurs évolutions en fonction de deux questions : accompagnement des calendriers électoraux, contamination par les simplismes sinon les « bobards » du Front national accueillis par une part de plus en plus grande de la population française, peu informée des conditions d’accueil et de pérennisation des personnes d’origine étrangère et pas davantage de l’accès de celles-ci aux droits sociaux. Le préjugé général est que ce qui est donné à d’autres est enlevé aux nationaux, quand il n’est pas – anecdotes à l’appui – assuré que la préférence non seulement n’est pas nationale, mais au contraire donnée aux étrangers [1].

Les thèses Front national ont donc été contagieuses, leur propagation n’est pas en déclin, elles sont explicatives de presque tous les maux publics : déficits budgétaires, tension sur le marché de l’emploi, et pas seulement des problèmes d’insécurité. Elles dominent l’ambiance parce qu’elles sont simples, de portée générale, d’application à tous les sujets et que la stratégie électorale de la formation extrêmiste étant le renvoi dos à dos des deux principaux partis à vocation gouvernementale et à représentation parlementaire, elles passent surtout pour être sans étiquette politique. Elles portent donc un critique globale, non de la société, mais de ce que la politique fait de la société. La contagion du propos, la tolérance à ce propos sont du même ordre qu’à certaines de nos tristes époques l’antisémitisme. D’ailleurs, l’antisémitisme est un des fonds du Front national à sa fondation mais un filon bien plus productif a été trouvé avec l’immigration.

La République, et donc les partis qui la respectent et en procèdent – y compris ceux qui soutiennent la proposition capétienne d’un autre mode de recrutement pour sa présidence, même s’ils sont bien peu nombreux et aucunement notoire maintenant – ont traditionnellement de la difficulté à s’opposer avec les partis extrêmistes. Elle ne peut les dissoudre sans contredire  sa propre source spirituelle et idéologique, la somme de ses valeurs humanistes et libertaires, sauf groupuscules sans conséquence comme en 1968-1969 ou cet été. Le Parti communiste naguère, le Front national aujourd’hui, même si les positions du premier à la déclaration de guerre en Septembre 1939, ou les graves écarts de langage de ses chefs depuis des années pour le second, semblent exclusifs d’une vie publique respectueuse des acteurs autant que respectées par ceux-ci.

Opinion et ambiance générales, concessions des pouvoirs publics par leur production de textes et par leurs comportements, objection démocratique ne trouvent cependant leur impact que par une progression dans les urnes. Déjà en 1986, par un habile changement du mode de scrutin, le Front avait embarrassé la droite parlementaire. Déjà en 1998, aux élections régionales le Front sembla, en certaines régions, dont Rhône-Alpes, arbitre de la suite. Déjà en 2002, le Front dénatura l’élection présidentielle au point de faire plébisciter un vétéran qu’aurait sans doute, dans une autre disposition des candidatures, bousculé le Premier ministre sortant. Justement, chacune des avancées du Front national a été facilitée par des manœuvres ou des fausses manœuvres de l’un ou l’autre des deux partis d’expérience et de vocation gouvernementale. C’est à ce point du questionnement des circonstances actuelles qu’il convient de s’arrêter. Un mouvement, initialement protestataire selon des thèmes d’expression précise mais d’application extensive, est devenu une menace pour l’ensemble du système que les deux partis dominants ont érigé, au mépris certain de l’esprit fondateur de la Cinquième République et de ses institutions, et sans considération pour le vœu des électeurs.

U.M.P. et P.S. ne sont plus des partis d’alternance ni, chacun selon ses traditions, ses précédents, ses origines idéologiques et historiques, un creuset pour des solutions gouvernementales, tenant compte de l’échec des précédentes et des souhaits formulés par les électeurs quand ceux-ci favorisent l’un plutôt que l’autre. La vie gouvernementale française ne marque plus aucun changement que de personnes à la suite d’aucune élection. Seules, celles de 1981, 1986 et 1993 ont été suivies de changements substantiels d'orientation. Depuis 1993, la ligne générale a été au démantèlement de l’Etat et du service public, quelle que soit l’étiquette gouvernementale ou présidentielle, les privatisations des services, structures et entreprises. Les réformes des régimes de retraite spéciaux ou généraux, la troisième en dix ans, le creusement de la dette publique, la croissance du chômage, la désindustrialisation du pays atteignant maintenant l’ultime bastion : l’agro-alimentaire, la pénétration de l’investissement étranger au cœur du ludique autant que dans nos partenariats nucléaires, empêchent de différencier les tenants et l’exercice du pouvoir en France depuis vingt ans. Les Français ressentent comme un bloc intellectuel ou une soumission à l’air du temps, sinon à l’étranger et au supranational, les politiques, la fiscalité et même l’offre de produits de grande consommation qui leur sont imposées. Ils ne se reconnaissent plus dans leurs gouvernants. L’antiparlementarisme, limitant aux élus la critique et la caricature, est dépassé : le gouvernement, le président de la République semblent ne plus être d’abord dévoués au pays, aux administrés et aux citoyens mais appliqués à satisfaire des règles ou des intérêts débordant les Français. Le Front national formule ce sentiment avec plus de vivacité : complicité des partis dominants et abandon de leur fait, par l’Etat, d’une mission tutélaire ! Evidemment, quoique l’impact soit difficile à mesurer, que la mémoire ne soit pas lointaine et que l’exceptionnel soit devenu ces années-ci une seconde nature de la politique en France : la corruption et son application aux financements des élections présidentielles depuis celle de 1995. Le scandale d’une participation de pays étrangers eux-mêmes sous dictature, à ces financements, ou le détournement de marchés à l’exportation ne sont pas distingués du reste : affaire de mœurs… le discernement des cas, des montants, de la place des bénéficiaires, personnes physiques ou personnes morales n’est pas fait. La même approximation qui surcharge les rumeurs de fraude à la nationalité et aux prestations sociales, banalise au contraire ce qui entache gravement l’image de la France contemporaine.

La question se pose alors : s’agit-il pour le pays de réduire un parti extrêmiste, de le confiner comme cela domina dogmatiquement la vie française pendant un demi-siècle, à propos du Parti communiste ? Ou s’agit-il de maux à éradiquer et qui sont réversibles ? Exclusion ou assainissement ? Le Front a-t-il droit de cité ? lui accorder non seulement l’élection, mais la représentativité et à terme la participation à des gouvernements ? est-ce mettre en danger la démocratie et le corpus des valeurs humanistes nationales ? Assainissement ? mais comment ? Opération sur le corps politique dans son entier pour qu’il retrouve la confiance populaire ? ou banalisation d’une formation qui aurait, par ses succès électoraux et surtout la diffusion de ses thèmes, changé l’attitude des Français et de leurs dirigeants en viciant, voire en rendant impossible la relation entre sécurité et liberté ? Le dilemme, pas clairement assumé dans le jeu de rôles pouvoir/opposition, est posé dans un contexte périlleux : celui du chômage et de la récession, celui du quant à soi d’une minorité fortunée dont les rejetons se dénationalisent, tandis que la dialectique et la solidarité de conditions sociales et de classe ont presque totalement disparu au profit d’une paradoxale mais désastreuse combinaison de l’individualisme et du communautarisme. La nation entière est en voie de fragmentation, les partis politiques traditionnels – qui ces temps-ci, au pouvoir ou dans l’opposition, n’ont plus, chacun, vraiment un chef, ce qui n’a pas de précédent – se sont à leurs propres dépens organisés un duopole qui doit beaucoup au fixisme de nos institutions, les rapports de force et la distribution des rôles se faisant tous les cinq ans. La représentation nationale n’épouse donc pas les mouvements de l’opinion et l’exercice du pouvoir exécutif ne répond pas aux souhaits de la population pas plus qu’il ne maîtrise ou pallie les circonstances de plus en plus défavorables au pays.



Le traitement politique d’un parti extrêmiste a ses précédents et recettes. François Mitterrand, ainsi qu’en d’autres domaines, a été inventeur encore plus que fondateur. La stratégie de l’alliance pour gouverner avec le Parti communiste a eu raison de la base électorale de celui-ci sans qu’il puisse, au contraire, être reproché à la gauche, de trahir l’histoire nationale par un programme commun de gouvernement contraire à sa nature. L’instauration de la représentation proportionnelle pour l’élection à l’Assemblée nationale n’a pas transformé ni réduit le Front national mais était une occasion pour la droite parlementaire d’alors : le rassemblement pour la République (R.P.R.) de se démarquer du Front. Nos institutions sont telles que les prérogatives et la stabilité de l’exécutif ne seraient pas mises à mal par un recrutement différent du scrutin majoritaire uninominal à deux tours. L’Assemblée contrôlerait mieux le gouvernement, représenterait bien davantage et fidèlement le pays. La participation à terme du Front national à un gouvernement de l’U.M.P. s’inscrit dans la logique des fraternisations thématiques. Jacques Chirac a manqué la grande opportunité d’un gouvernement d’union nationale après sa fausse réélection de 2002, il y eût gagné une légitimité qu’il n’aura historiquement jamais obtenue, puisqu’au premier tour de chacune de ses candidatures présidentielles, il n’a jamais dépassé 20% des suffrages exprimés. Nicolas Sarkozy et ses éventuels successeurs à la tête de l’U.M.P. ont tort de refuser une coalition avec l’extrême droite « frontiste », même si ce serait reconnaître que, depuis le départ forcé par referendum du général de Gaulle en 1969, les mouvements qui lui ont survécu et se sont succéder pour un électorat de plus en plus réduit et de plus en plus identifié seulement à droite, n’ont plus rien de commun avec un quelconque legs de l’homme du 18-Juin. Cette cohérence aurait un autre avantage, rendre de l’espace au centre et, ce qui peut ne pas rester accessoire, donner par celui-ci une structure conforme à la laïcité de l’Etat à une autre extrême-droite que le Front : la nébuleuse des protestataires se disant catholiques, qu’ont mise en évidence les projets gouvernementaux sur le mariage et la bio-éthique. Ces protestataires sont d’ailleurs davantage accueillis et soutenus par la droite parlementaire que par le Front.

Si la responsabilité de l’U.M.P. est de l’ordre de la franchise : les thèmes sont communs avec le Front national, de même que la politique économique, sociale, budgétaire tentée avec discontinuité et sans méthode entre 2007 et 2012 est maintenant à l’œuvre avec ténacité sous signature socialiste, et que le reconnaître à droite serait pour celle-ci le meilleur moyen de miner son ennemi…, la responsabilité de la gauche est de réinventer un gouvernement et une politique de son crû qu’intuitivement les Français, s’il s’agit de gouvernement et non plus des obsessions sécuritaires sinon racistes, attendent et formulent même.

Les changements institutionnels sont, pour le moment, de la compétence de la gauche. Et s’il fut de la responsabilité de Jacques Chirac de créer le consensus en 2002, il est à la charge de François Hollande de proposer les réformes rendant nos institutions et surtout l’expression de nos opinions, conformes aux états d’esprit. La représentation proportionnelle devra éviter l’écueil d’une toute-puissance des appareils de parti sur la composition des listes. Celle-ci serait pire que le cumul des mandats et aurait encore moins de justification. Les expertises de constitutionnalistes, de publicistes voire de comparatistes sont nécessaires pour établir ces nouveaux modes de scrutin. En revanche, pour donner à l’opinion protestataire la possibilité de s’exprimer autrement que par l’abstention, difficile à classer, ou par le vote en faveur du Front national que toute la classe politique veut contenir, le vote blanc devrait être distingué du vote nul et avoir son efficacité en ce qu’un quorum de suffrages exprimés par rapport aux inscrits et dont seraient retranchés les bulletins blancs, serait nécessaire pour tout scrutin en toute assemblée ou au suffrage direct national. Enfin, si les citoyens veulent du civisme chez leurs élus et leurs gouvernants, ils seraient pris au mot en rendant leur vote obligatoire, à peine de pénalités fiscales.

La rigidité actuelle de nos institutions tient en grande partie à la coincidence des élections présidentielles et législatives, à la durée égale des deux mandats et aux habitudes malheureusement prises d’interdire les votes de conscience au Parlement, en sorte qu’aucun débat n’a plus d’enjeu, que la contestation à l’intérieur de la majorité comme de l’opposition est seulement médiatique. La concurrence pour l’exercice du pouvoir n’est plus qu’une bataille entre machines dont des personnalités (sinon des caractères) se disputent le contrôle, elle n’est plus depuis les années 1980 une comparaison des diagnostics et des remèdes et la question d’Europe, pourtant mise en referendum en 1992 et en 2005, est traitée de façon aussi puérile et peu informée que les enjeux nationaux.

La vie politique française répudierait les simplismes et les invectives, les procès d’intention et les répétitions d’arguments controuvés pour se consacrer à la renaissance du pays, à sa restructuration économique et sociale si elle était appelée à choisir une telle mûe institutionnelle. Celle-ci en entraînerait certainement une autre : la remise en œuvre d’une planification, donc d’une concertation de tous les partenaires, pour des durées que suggèrent celles des mandats du président de la République et de l’Assemblée nationale (on ne serait d’ailleurs pas loin du gouvernement de législature proposé par Pierre Mendès France par opposition, en 1962, au nouveau mode d’élection à la tête de l’Etat). Donc un nouveau cadre pour les forces sociales et les décisions économiques, au lieu du libre-arbitre et des multiples rapports ou commissariats généraux. Donc des modalités de participation pas seulement à la vie politique ou selon les procédures propres à la vie des entreprises.

Les Français ne demandent qu’à être adultes. Si les simplismes ou les extrêmes sans exutoire ont cours parmi nous, c’est que la comédie des pédagogies gouvernementales, à droite puis à gauche, et ainsi de suite pour un total immobilisme de la pensée et de la communication, celle des diverses auto-justifications aussi, sans jamais l’aveu d’erreurs ou d’impasses pourtant évidentes, nous infantilisent.


[1] - Le Canard enchaîné n° 4852 du mercredi 23 Octobre 2013 - p. 3


propagande (Jean-François Copé, 10 Octobre . France 2) : le RSA accordé aux étrangers sans minimum de séjour
réalité : 5 ans de présence régulière avec titre de séjour autorisant à travailler
propagande (Jean-François Copé, 21 Octobre : France Inter et Brice Hortefeux, 15 Octobre . RTL) : aide médicale d’Etat couvrant à 100% même les irréguliers, alors que les nationaux ont une franchise de 50 euros à acquitter
réalité :  justifier de trois mois de présence et de revenus mensuels inférieurs à 716 euros ;  les Français sous le même seuil de pauvreté, sont couverts par la CMU-C remboursant mieux notamment l’optique et le dentaire
propagande (Hervé Mariton BFM TV, après Marine Le Pen, Laurent Wauquiez et Nicolas Sarkozy en 2012) : le minimum vieillesse après quelques mois de résidence
réalité : dix ans de résidence et moyennant permis de séjour ayant autorisé à travailler