Dimanche 10 Février 2013
Hier
Leçons… Marguerite libre de m’accompagner ou pas au funerarium prier devant le corps de Léone : ma chère femme, contre ; moi, pour : qu’elle ait déjà vu au moins un cadavre avant le mien. Elle choisit de m’accompagner, mouvement de recul à l’ouverture de la porte de la salle. Elle m’avait dit bien aimer ma défunte « parce que je les aimes bien tous les deux », Jean et Léone, sa femme, nos amis. Elle a un mouvement de recul quand j’ouvre la porte. Puis elle se tient silencieuse au pied de l’exposition. Leçons aussi… jamais depuis que je la connais, Léone n’a été aussi belle, le visage devenu régulier, les yeux clos ne sont plus affligés et dissymétriques, les mains sont très bien, le teint pâle n’a pas changé, la bouche est bien fermée, ans beaucoup de lèvres. L’impression de sérénité et de souveraineté est totale. Cette femme, qui ne se croyait pas « faite » pour le mariage, disait regretter ses épousailles et les deux enfants, qui meurt arrière-grand-mère plusieurs fois, a « géré » ses refus et sa vie avec plus que de la dignité. Jean resté dans le souvenir qui n’est ni charme ni nostalgie, mais réellement une vie putative si différente et inconnue, cet amour de rencontre quotidienne pendant plusieurs années das l’autocar Citroën de banlieue parisienne, a sacrifié attirance et liberté d’aiilleurs jusqu’à épuisement moral et physique. C’est lui qui a dialogué cette fin de vie et les deux époux se réflètent au visage l’un de l’autre, c’est manifeste. C’est splendide et dès ce matin, cette certitude reçue d’une forme de sainteté dans ce couple m’a poussé à nouveau vers la vie et le soleil, même tant voilé. Il est épuisé, glacé. Quel chemin va-t-il ? va être le sien ? nous ne savons, nous l’accompagnerons, rien que de lui réchauffer les mains. Léone qui m’avait fait ces confidences de toutes les apparences du non-amour, m’a accueilli toujours avec un sourire ou un signe de plaisir. J’ai eu le bonheur et l’honneur qu’elle ferme la bouche pour sourire quand je l’ai humectée au vaporisateur il y quatre jours maintenant. Car la mort peut sourire. Et nos morts, les « miens » que j’évoque et qui me visitent si souvent et précisément, nous protègent et nous inspirent de leur accompagnement. – Peut-être, pour l’avenir de la France et de l’Europe, ne nous appuyons-nous pas assez sur nos ascendants, surtout s’il y eut des guerres et des incompréhensions qui furent toujours plus collectives et « favbriquées » qu’individuelles et d’instinct. J’aime que notre cimetière ne soit pas loin.
Ce matin
Hier soir, à la une du Monde daté du samedi 9 : « Pourquoi le gouvernement veut faire payer les retraités »… dans le corps de l’article : ce changement de tempo a pour but de rassurer Bruxelles et les marchés. Nous avions eu en 2010, X manifestations, plusieurs millions de personnes dans la rue et à l’affiche, la réclame gouvernementale : nous avons sauvé le régime des retraites. Aujourd’hui : le déficit des régimes de retraite – 25 milliards d’euros attendus en 2020 – est surveillé de près par les Européens et les agences de notation. Gel des salaires dans la fonction publique, évolution des retraites à maintenir sous le taux de k’inflation, pouvoir d’achat des « ménages » en diminution donc… diminution des dépenses publiques, cf. le budget de l’Etat et surtout celui de l’Union européenne pour les cinq ans à venir, coupes dans les projets d’infrastructure (où sont les milliards du pacte de croissance, qui va payer les 40% restant à financer du TGV Lyon-Turin). Place Syndagma, noire de monde pendant deux ans. Place de la Concorde toujours vide. Singapour, paradis des chercheurs, les cerveaux y vont, centres et laboratoires flambants neuf. La stratégie de Lisbonne, l’Europe décidée en 2000 à être la première du monde avant 2010 en connaissance et recherche. Le Titanic coule de plus en plus souvent dans le quotidien européen. CLEMENCEAU en 1917 : une idée me pousse comme un boulet (c’était un homme du XIXème, pas à jour des obus et ne prévoyant pas les msisiles et drones pas plus que le pétrole qu’il allait chercher chez son épicier, assurait-il, mais pas en Irak qui fut un moment proposé à la France ), je ne veux pas voir la perte de mon pays. J’ai bien soixante-dix ans puisque je ne reconnais plus mon pays, notre pays. Il avait tous les talents, mot que j’ai reçu comme atroce, dit par mon frère à mon cher Jean-Pierre D., basse arrière de FM au Val-de-Grâce. Ce mot s’applique mieux à notre pays et à nous tous.
Prier… Léone, les mains jointes sur une jolie rose, psaumes et textes pour mardi choisies par son mari et leur fille aînée, qui ne mettaient plus les pieds à l’église, une de nos voisines les accompagne pour ce choix et le note : préparation. Funérailles d’aujourd’hui, le tableau magnifique de COURBET n’est qu’un témoignage du passé. Des prêtres dans les manifs ? « pour la vie… pour la nature » mais plus au bord de la tombe. Effectifs insuffisants, me répond-on depuis des années. Je suis venu pour les pécheurs, pas pour les justes… [1]. Parce qu’elle a divorcé il y a près de quarante ans, et quoiqu’elle risque d’y « rester » sur la table d’opérations dans quelques jours, son curé interdit à mon amie de communier : interdiction dont elle peut faire ce qu’elle veut sans doute, mais qui la bloque… cet Evangile, vous l’avez reçu, et vous y restez attachés ; vous serez sauvés par lui si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants. Je nous voudrais les uns pour les autres, dans un monde ainsi trasformé, ruisselants de géérosité, de charité, de tendresse, d’amour et d’une joyeuse tolérance parce que ce qu’il y a à accepter de l’autre, des autres, c’est sa différence, leur différence et donc leurs personnes et leurs libertés propres, raisons finales pour lesquelles Dieu s’intéresse à elles, à eux, à moi, pauvre pécheur qui bafouille peut-être chaque jour dans ce moment matinal. Je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre puisque j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Mais un autre, grand Paul, a renié son maître, trois fois, par peur qu’une servante le dénonce, et un autre encore a été incrédule… et… Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur. La pêche miraculeuse. Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. – Maître, nous avons peiné toute la niit sans rien predre, mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. – Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. De fécondité en tout que par Lui. Ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi. Ainsi soit-il pour chacun de nous, maintenant et à l’heure de notre mort. … Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? – Moi, je serai ton messager. Humilité du calme, du silence, de cette sensation reçue d’être simplement là, parmi tous et avec tous. Souvenirs, rencontres, amours, couple et famille, prière, messe du dimanche. Tous attendant, espérant en toutes races, religions, civilisations. Je rends grâce à ton nm pur ton amour et ta vérité, car tu élèves au-dessus de tout, ton nom et ta parole. Je te rends grâce, ô Dieu, de simplement EXISTER. Le jour où tu répondis à mon appel, tu fis grandir en mon âme ta force.
matin
Mali…. Le syndrome de notre guerre d’Indochine. Nous ne savions plus pour qui nous nous battions, l’indépendance refusée à Ho Chi Minh était promise à des minuscules, on pensait à Bao Daï. Pourquoi pas maintenant au Moro Naba. Les militaires se battent entre eux, entre noirs et tribus rivales à Bamako. Pendant le disciurs de FH, à la réflexion aucune vue générale de cette place de l’Indépendance : du monde ? et autour des deux chefs d’Etat, le nôtre et le provisoire des autres, aucun Touareg, aucun nordiste… Les « coups de filet » de Valls. En fait, Action directe et autres, des années 80 contre le patronat en France et pour faire peur aux bourgeois, vulnérables indviduellement puisque déjà plus en tant que classe possédante (aujourd’hui alors que la lecture des événements et des abandons gouvernementaux ne peut se lire en loguique que comme une lutte des classes cette fois gagnée par le happy few, scenario de Lugano, s’il a existé, à la manière des protocoles de Sion), sont en voie d’être remplacés par des « jeunes » allant au Sahara nous faire peur, et y arrivant sans peine. Le Sahgara s’est tout près, c’est une ambiance, la conversuion à l’Islam, l’efficacité de la violence, de nouvelles formes de guérilla, après les rizières d’Indochine, l’urbain d’Irak, les montagfnes d’Afghanistan, les Ifoghas… autre chose apparemment, mais des paysages et des populations qui peuvent défier les armées conventionnelles et les services de renseignement. On y est. Pour s’en dépêtrer et ne pas tomber de Françafrique I = corruption jusqu’à l’Elysée, dernier stade (cf. la Mauritanie sous Guéant) en Françafrique II = nécessités de la guerre donc couvrir toutes les dictatures environnantes, vg. Tchad et Mauritanie qui peuvent nous aider militairement ou territorialement… inventer Françafrique III = préalable d’une démocratie sincère et non de seule apparence électorale, nécessité de l’UnionEuropéenne avec nous couplée avec Union Africaine pour révision des frontières au Sahel, supranationalité pour les ressources à exploiter, la sécurité des communications, les grandes endémies et les équipements, pour tout le reste autonomie des nomades et des gens de l’espace saharien. Comme poour les Roms en Europe, nous sommes incapables, nous les urbanisants nous ceinturant des banlieues explosives, d’imaginer espace et nomadisation. Il se peut que nous en périssions. De même que nous n’imaginons que l’argent en satiété ou en manque, nullement la foi même mal fondée et intégriste, l’esprit de sacrifice. Il se peut que nous en périssions. Le communisme fut un adversaire que nous n’avons estimé qu’en stratégie, et nullement en ambition humaine, même faussée par la version soviétique. Nous allons vers bien plus difficile.
[1] - lettre aux Hébreux XIII 15 à 21 passim ; psaume XXIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 11 ; évangile selon saint Marc VI 30 à 34
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