----- Original Message -----
From: M
Sent: Wednesday, February 06, 2013 1:45 PM
Subject: Re: !
Je pense à vous régulièrement parce que je suis vos conversations sur les événements en Afrique, et aussi parce qu'autour de moi je reçois les mêmes compliments et remarques que celles que vous m'aviez faîtes dans le train quand nous nous sommes rencontrés.
J'ai eu la visite d'une conseillère pédagogique de circonscription en janvier. Elle a été épatée par mon travail et m'a demandée de réfléchir à passer les concours pour être formateur des futurs professeurs. Cela m'a conforté dans mon choix professionnel et a éveillé mes ambitions, comme vous m'aviez conseillé de le faire.
Pour vous résumer un peu ma façon de travailler, depuis fin novembre je prends des initiatives dans mes choix pédagogiques, je donne la priorité à l'épanouissement des élèves au sein du groupe classe. Pour cela j'ai construit un petit théâtre dans ma classe, les élèves sont souvent amenés à intervenir devant les autres, et je les sollicite beaucoup en langage. Je garde à l'esprit qu'il est primordial de savoir DIRE avant de pouvoir LIRE ou ECRIRE. Le vocabulaire de mes élèves s’agrandit, je sens une réelle communication et une sorte de bienveillance des uns envers les autres, l'ambiance est très agréable dans la classe. Mon ATSEM (aide maternelle) me renvoit la même impression. Pour ce qui est des autres objectifs demandés dans les programmes il n'est pas difficile de les rattacher à un tas de petits projets dans la classe.
Je pense que la maternelle est très formatrice pour l'organisation du travail d'un professeur. Les enfants sont peu autonomes donc on ne peut pas se permettre de défaut d'organisation dans la journée, de plus on est amené à gérer des différences de maturité, donc un multi- niveau au sein d'une classe. Dans les classes supérieurs les programmes sont trop chargés et les professeurs ressentent une pression énorme à devoir gérer les différences de niveaux à cause de la pression du résultat, et d'une organisation en grand groupe que l'on n' ose pas défaire. Avec mon colocataire (qui est professeur des écoles aussi) nous constatons aussi un gros problème d'apprentissage de l'autonomie et de la prise d'initiative chez les élèves du cycle 3. Nous expliquons cela par un manque de prise d'initiative chez les enseignants et un infantilisations des enseignants. On peut ajouter à cela un manque criant d'homme dans le métier.
Cette remarque-réflexion m'amène à vous parler de ce qui ne me plaît pas du tout dans mon milieu professionnel : les gouvernements successifs ne concertent pas du tout les enseignants, où il le font par le biais du Haut Conseil de l'Éducation, ou des syndicats. Le Haut Conseil de l'Éducation étant beaucoup trop dans la théorie et ne voyant pas les priorités dans les changements à opérer pour apaiser la profession. Les syndicats (ralliés par un grand nombre de collègues) ne défendant que les acquis et n’identifiant pas les causes des problèmes de l'école et même de la société. J'étais à la manifestation des services public le 31 janvier dernier, le discours des responsables syndicaux m'a désolé, il n' y a pas d'analyse, ils sont coincés sur une vision de la société ne passant que par le service public alors que celui-ci n'est pas en état de fonctionner. L 'argent manque et il y a de gros défaut d'organisation. J'aime le service public et l'idée de mutualisation mais dans l'état actuel des choses trop d'enseignants se cachent derrière les représentants syndicaux et leurs acquis pour se plaindre constamment et ne pas voir les causes réelles de ce qui ne fonctionne pas.
Pour vous résumer un peu ma façon de travailler, depuis fin novembre je prends des initiatives dans mes choix pédagogiques, je donne la priorité à l'épanouissement des élèves au sein du groupe classe. Pour cela j'ai construit un petit théâtre dans ma classe, les élèves sont souvent amenés à intervenir devant les autres, et je les sollicite beaucoup en langage. Je garde à l'esprit qu'il est primordial de savoir DIRE avant de pouvoir LIRE ou ECRIRE. Le vocabulaire de mes élèves s’agrandit, je sens une réelle communication et une sorte de bienveillance des uns envers les autres, l'ambiance est très agréable dans la classe. Mon ATSEM (aide maternelle) me renvoit la même impression. Pour ce qui est des autres objectifs demandés dans les programmes il n'est pas difficile de les rattacher à un tas de petits projets dans la classe.
Je pense que la maternelle est très formatrice pour l'organisation du travail d'un professeur. Les enfants sont peu autonomes donc on ne peut pas se permettre de défaut d'organisation dans la journée, de plus on est amené à gérer des différences de maturité, donc un multi- niveau au sein d'une classe. Dans les classes supérieurs les programmes sont trop chargés et les professeurs ressentent une pression énorme à devoir gérer les différences de niveaux à cause de la pression du résultat, et d'une organisation en grand groupe que l'on n' ose pas défaire. Avec mon colocataire (qui est professeur des écoles aussi) nous constatons aussi un gros problème d'apprentissage de l'autonomie et de la prise d'initiative chez les élèves du cycle 3. Nous expliquons cela par un manque de prise d'initiative chez les enseignants et un infantilisations des enseignants. On peut ajouter à cela un manque criant d'homme dans le métier.
Cette remarque-réflexion m'amène à vous parler de ce qui ne me plaît pas du tout dans mon milieu professionnel : les gouvernements successifs ne concertent pas du tout les enseignants, où il le font par le biais du Haut Conseil de l'Éducation, ou des syndicats. Le Haut Conseil de l'Éducation étant beaucoup trop dans la théorie et ne voyant pas les priorités dans les changements à opérer pour apaiser la profession. Les syndicats (ralliés par un grand nombre de collègues) ne défendant que les acquis et n’identifiant pas les causes des problèmes de l'école et même de la société. J'étais à la manifestation des services public le 31 janvier dernier, le discours des responsables syndicaux m'a désolé, il n' y a pas d'analyse, ils sont coincés sur une vision de la société ne passant que par le service public alors que celui-ci n'est pas en état de fonctionner. L 'argent manque et il y a de gros défaut d'organisation. J'aime le service public et l'idée de mutualisation mais dans l'état actuel des choses trop d'enseignants se cachent derrière les représentants syndicaux et leurs acquis pour se plaindre constamment et ne pas voir les causes réelles de ce qui ne fonctionne pas.
Quelques solutions : faire appel au bon sens, la prise d'initiative des enseignants, arrêter de craindre la hiérarchie et même aller vers la désobéissance civile si cela est nécessaire, garder en tête que nous devons cesser de penser croissance et productivité à outrance mais plutôt épanouissement et intelligence sociale.
Bref mon cerveau bouillonne et j'ai du mal à mettre des mots sur tout ce qui se passe. Je cherche des modèles et je n'arrive pas à en choisir un car je prends des petits morceaux partout et je fais avec ce qui vient de mon ressenti que l'on dit bienveillant.
Je pense que je n'ai pas encore pris la mesure du temps qu'il faut pour les changements dans la société, cela viendra avec l'âge et les rencontres mais j'aurais sans doute un sentiment d'impuissance.
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