dimanche 18 novembre 2012

Inquiétude & Certitudes - dimanche 18 novembre 2012


Dimanche 18 Novembre 2012 

J’étais sa démesure, Caroline, selon Franck MAUBERT, le detnier modèle, prix Renaudot de l’essai. Il s’agit de GIACOMETTI, noctambule à Montparnasse et de son dernier amour, ses six dernières années de vie… Notre mesure maintenant : librairie… biographie de Stéphane HESSEL , traduit de Manfred FLÜGGE. Deux biographies de Jean-Marc AYRAULT (Jean-Marie DETT et Alain BESSON. Une fiction sur un rapport Lugano II, un club de pensée date, dans le futur proche, l’aboutissement ultime de la lutte des classes par la victoire finale des plus riches et du capitalisme, très convainquant rien qu’en le feuilletant. Martin HIRSCH, La lettre perdue, il n’évoque ni Emmaüs ni l’Abbé Pierre en tout cas pas en faisant ouvrir son livre mais une réunion avec Simone VEIL et Stéphane HESSEL, confirmation de la face people de nos politiques, le besoin d’icônes et de l’indiscuté par figuration. Le document, il commence d’en apparaître sur Nicolas SARKOZY : Camille PASCAL, la vie quotidienne à l’Elysée et de deux journalistes (l’Express et Match), çà m’emmerde ce truc, les quatorze derniers jours. Par des communiqués de victoire transmis par mes habituels zélateurs pour qui la répétition est forcément contagieuse à terme (c’était la manière d’argumenter, doucereusement et en refrain, de Xavier BERTRAND, toujours la même phrase, prétextant qu’elle n’avait pu être terminée, faute du vis-à-vis) : la manifestation d’hier après-midi contre « le mariage pour tous » … (je crois bien plus périlleuse pour l’actuel gouvernement et le Premier ministre, celle de Notre-Dame-des-Landes qu tourne au Larzac des années 70) il y avait eu un trait d’humour d’une manifestante à Brest, il y a deux mois, Jésus a deux pères, il n’y a pas maintenant ou depuis mardi et la conférence de presse présidentielle la question [1], pourquoi l’inventeur de la formule ne s‘est-il pas encore marié, lui. Mais, savent-ils qu’ils confirment la remarque de l’historien LE GOFF fondant le roman d’Umberto ECCO : le Christ n’a jamais ri… les intégristes ne rient pas. Dialogue internet avec deux amis homosexuels [2] et sondage encore hier soir, une jeune fille marraine du frère d’une amie de classe de notre fille … les gens sont libres de s’aimer… et à la cantonade, la même, les parents et oncle de l’amie de Marguerite : ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent… pourquoi pas … Où est, sinon la vérité, du moins l’avis général des Français ?
Puis et enfin, nos fondements, le rappel à notre mesure. Hier soir, chapelle froide et nue, sablière décapée, vitrail merveilleux comme un conte de Noël… appelant du dehors, Notre-Dame-de-recouvrance… des moments de l’opérette de Germaine TILLION, composée en cachette à Ravensebrück, créée de son vivant mais très tard car la grancde ethnologue et sociologue pensait que l’humour macabre (mais l’humour l’emporte sur le macabre) ne serait pas compris. Deux interprêtes, l’une lumineuse de regard, de silhouette, de posture comme une Jeanne d’Arc interprétée par FALCONETTI ou BONNAIRE : Christelle TARRY, l’autre plus âgée, pathétique, puissante, vrae : Roselyne SARAZIN, chacune désemparée à son tour. Fond de la scène imrprovisée, trois panneaux de barbelés sur toile noire. Deux figurations, l’une verticale, un montage de louches en bois et autres, faisant cimetière miniature de squelettes aux yeux-trous noirs et l’autre horizontale, cageots avec d’autres ustensiles de cuisine. Récitatifs et moments chantés, la poésie n’est plus qu’un outil. C’est peut-être pour çà que vous êtes là. C’est peut-être pour çà que nous sommes là. Rien n’épelant la shoah ou l’extermination du Juif. Tout disant l’itinéraire commun de la souffrance sans cause ni adjectif, jamais une scène statique sauf celle du menu imaginaire composée par les deux femmes-sœurs dont la communio produit toute la communication avec le public, religieusement pris. Amour, amitié, haine n’existent plus, le texte puisqu’il transcrivait cela, n’inventait ni ne mémorisait n’en a plus même les mots. Ma chère femme, visage lumineux quand avec les interprêtes, elle évoque la principale amie-compagne de l’épreuve pour Germaind TILLION : Jacqueline PERY d’ALAINCOURT – qu’elle a connue directrice du personnel à la SOPEXA notre outil de soutien aux exportations agricoles, et moi sommes dépossédés de nos-mêmes tant le texte nous emporte dans la situation. Ce n’est nullement une époque, un temps, un lieu, c’est avec la précision de la dérision la litanie des crescendos de l’inhumanité. L’égalité ou la parité hommes-femmes, une des pancartes d’aujourd’hui… TILLION, ANTHONIOZ-de GAULLE, Denise JACOB, Betty HILLESUM, toutes, surtout les inconnues, nous disent, nous montrent tout autre chose. A Pontivy, collège et lycée, préparation des élèves du lycée, silencieux et bouche bée hier soir, mais refus de l’enseignante de collège, les mots en allemand et même en français sont trop compliqués, les situations et les propos, etc… les gamins ricanent et bavardent. La piété ne souffre pas du sacrilège mais le tiers qui constate le décalage, et comment, pour notre pays, en ce moment, ne pas constater le décalage entre le drame qui se joue – chômage, crise, apoplexie devant l’argent et les systèmes mentaux nous étranglant, nous écervelant – et l’objet de nos débats et mobilisation…  ce tiers que nous sommes, n’est plus même consterné. Il assiste à une éclipse qui dure. – Echange avec… entrée dans ma vie et y vivant par correspondance internet, communion et rencontres nues, sans qu’il y ait, sans doute, jamais à nous voir ni entendre, sans qu’il y ait, sans doute jamais à nous rencontrer que d’âme… échange sur cette éclipse [3].
Prier… Marguerite, tout à l’heure, lira la prière universelle. Beaucouip de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront : les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. Même si le jugement « dernier » est décrit avec insistance dans les deux Testaments, même si la « géhenne » et le dialogue d’Abraham et Lazare avec le riche d’ici-bas séparé d’eux dans l’au-delà et maintenu en enfer sans plus rien pouvoir en avertir les siens encore de ce monde, je ne peux croire à cette séparation ni en vivre. D’une part, nous ne savons plus même ce qu’est le péche, mais nous vivons à en mourir (justement) nos limites. La rédemption les abolit et nous accomplit. Il n’y a pas de vie éternelle si elle n’est heureuse, la vie c’est le bonheur, pas le malheur, la vie nous est donnée si fortement dès la création, dès le plan de Dieu, dès notre ouverture personnelle à la conscience, donc à la confiance et au désir d’amour qu’il n’est pas de vie ni de bonheur si tout le monde n’en est pas. Exécrable ou médiovre ici-bas, peut-être mais de punition irréversible, non. De séparation en deux blocs et deux univers, non. Miséricorde du cœur de Dieu et de la prière de tous. Vie éternelle et louange à Dieu par le bonheur de tout le vivant accompli, oui. Assurément. Quelques « leaders » sur cette terre, reconnus de leur vivant et à titre posthume, saints de toutes religions, de toutes morales, de toutes époques et civilisations, sans doute mais préposés à nous tous. Les sages brilleront comme la splendeur du firmament et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles. Ravensbrûck, Auschwitz, Theresienstadt, Mauthausen, tant de noms, tant de martyres de la mort par inanition, par brutalité, par fatigue, par assassinat, l’humanité, bourreaux et saints, victimes pour tout prétexte, l’humanité a payé et roule ensemble morts et vivants, affreux et splendide. Ma chair elle-même repose en confiance. … Quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour les péchés. Le psalmiste et l’Apôtre s’accordent [4]. Et le Christ tranquillement nous le confirme : quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas mêmele Fils, mais seulement le Père. L’enfer, nous savons périodiquement le co,voquer et nous l’ouvrir, mais la vie, le paradis, la gloire pour rassembler les élus des quatre coins du monde, non, nous ne savons pas sinon qu’un guide, un intense prédécesseur en tout pour notre condition humaine et pour notre accomplissement glorieux est là, nunc et in hora mortis nostrae… hier, aujourd’hui et demain…  Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Ainsi soit-il. Merci aux morts, merci au Vivant. 

Les manifestations hier et aujourd’hui, contre « le mariage pour tous » : ce nouvel intitulé piège les opposants parce qu’il présente la législation en projet comme libertaire. Le succès statistique est évident : plus d’une centaine de mille, l’étiquetage par les médias est l’intégrisme catholique ce qui certainement ne perturbe ni les manifestants ni les organisateurs. Cela ne fera certainement modifier le projet, encore moins le faire capoter. Caractéristique de la droite qui colle à cette opposition : la gloire d’être minoritaire, mais par courage et lucidité.

La diplomatie traditionnelle en pièce, comme les armées et les guerres traditionnelles : la France est dans le peloton de tête pour ces mutations. Guerre de renseignement et de « services ». Voyages-éclair qui sont acte de présence sur un théâtre donné mais certainement pas connaissance mutuelle : Hollande en Pologne, Fabius en Israël, mais des allers-retours dans la journée ou presque, pas de réelle immersion dans un contexte humain et géographique, pas d’approche personnelle faisant nouer de véritables alliances non-publiées mais qui, par confiance mutuelle, peuvent faire beaucoup et même des dénouements. Barack Obama en Thaïlande puis en Birmanie prend, semble-t-il, davantage de temps, mais je ne comprends pas la raison d’un tel déplacement comme si c’était une priorité pour son nouveau mandat. Rien ne filtre du congrès du Parti communiste chinois : ne serait-il pas dominé par les affaires de corruption ayant déjà faut « sauter » le mois dernier un des premiers personnages du système ?

L’attaque israëlienne sur Gaza depuis mercredi dernier semble devoir s’accentuer par des opérations terrestres. La raison électorale de « pilier de défense » est évidente, mais se risquer à pied ou en blindés dans un territoire aussi urbanisé et dense c’est forcément perdre du monde, ce qui est moins électoral. Ou bien est-ce une diversion pour faire oublier les préparatifs et probablement une opération ultra-puissante et extrêmement brève contre l’Iran ?

Encore un suicide dans la police : une femme, son arme de service à Caen. – L’affaire Chloé, une beauté, et les bizarreries d’une enquête qui tient pourtant la victime, saine et sauve, mais qu’on interroge en Allemagne et en France, et l’agrsseur : assassin en puissance ?


[1] - après la promulgation de la loi sur les libertés, préparée sous Valéry Giscard d’Estaing par Alain Peyrefitte, un journaliste avait demandé en « réunion de presse » au président de la République : Monsieur le Président, vos papiers ! puisque leur port sur soit était devenu une obligation… V.G.E. n’eut pas à tâter son veston, il ne les avait pas…

[2] - ----- Original Message -----
To:
Sent: Friday, November 16, 2012 8:54 AM
Subject: ! & ?

Que pensez-vous du débat qui fait de plus en plus "rage" sur "le mariage pour tous" (le mariage homosexuel) ? et vous marieriez-vous ?
Pensées très affectueuses et fraternelles

----- Original Message -----
From: 
Sent: Friday, November 16, 2012 10:42 AM
Subject: Re: ! & ?

Pour le mariage c'est pas notre truc. Mais pour les autres pourquoi pas.
Amitié 
[3] -  ----- Original Message -----
From:
Sent: Saturday, November 17, 2012 7:12 AM
Subject: Re:

Nous vivons une grande période de mutation Bertrand   et franchement ce que nous avons à vivre  est  fabuleux .
Il suffit de décider.
Tout ce que je regarde   je l’ai apprivoisé en fait en moi : je ne suis pas trop surprise.
Toute ma vie   j’a été attirée par mille choses différentes : à présent tout est plus calme

----- Original Message -----
To:
Sent: Saturday, November 17, 2012 8:40 AM
Subject: Re:

Oui, c'est a priori décourageant et c'est au fond fabuleux, une véritable renaissance ... probable mais trop différente de ce que nous avons vécu (dans l'oubli des précédentes mutations) pour que nous ayons, dès maintenant, les mots et les concepts pour comprendre, saisir, accompagner et peut-être augmenter ou infléchir ce qui est encore magmas.

----- Original Message -----
From:
Sent: Saturday, November 17, 2012 5:55 PM
Subject: Magmas et toile d'araignée

Ce n’est peut être pas important d’avoir les mots, les concepts pour comprendre   ...
Mais   quelque chose qui est en transformation et ce n’est pas parce que cela n’a pas de nom   que cela n’existe pas ...  C’est un  à naître  , c’est du nouveau qui veut être accueilli .
C’est vivant   .
Mais ce n’est pas du sauvage  comme le marché  et comme la mondialisation vécue actuellement .  
Nous restons  là vivants  avec tout ce que nous sommes , avec notre visage unique ... ...  Nous nous intégrons les uns les autres  et nous nous reconnaissons comme autres ... Au lieu de nous vivre comme  n’ayant rien en commun parce que nous aurions des idées différentes  ...Nous sommes de plus en plus des personnes uniques  les uns les autres     ...   Et du coup  étant unique  et un   nous pouvons de plus en plus reconnaître notre dieu vivant  et un .
Il nous faut être plus fluides et faire confiance en continuant  notre  propre sillon et notre propre apport   que nous ne pouvons voir  à notre temps.
Ne pas se soucier de notre utilité. Nous ne pouvons pas répondre à cette question nous même sur nous même. C’est l’autre qui vous connaît, c’est l’autre qui vous reconnaît...
Nous sommes totalement aux mains de l’autre   ... Votre copain   (! ? ) l’autre jour ne comprenait rien du tout à votre besoin   vital d’être utile ( il vous disait de vous occuper de votre fratrie ...   Et que sais je ? )  Il  vous connaît donc si peu ?

[4] - Daniel XII 1 à 3 ; psaume XVI ; lettre aux Hébreux X 11 à 18 passim ; évangile selon saint Marc XIII 24 à 32

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