vendredi 30 novembre 2012

courriel à l'Elysée - Florange, la nationalisation et les arrangements...


----- Original Message -----
Sent: Friday, November 30, 2012 10:39 AM
Subject: par pitié pour vous et pour le pays

Cher Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Préfet,

je vous en supplie - et je ne suis certainement pas le seul, et je crois bien que la majorité des Français vous en supplient - ne laissez pas le pays entre le choix fruste et binaire soit d'une forfanterie qui a duré cinq ans et fut sans perspective de son début à sa fin, soit d'une lâcheté qui durerait nos quatre ans et demi à venir. Je vous en supplie, vous qui êtes ma relation avec le Président, dont je serai heureux qu'il ait connaissance de ce cri. Et de ce constat : ce qui se joue ces heures-ci.

Florange, PSA, Saint-Nazaire et dans le monde, le conflit ouvert entre l'intérêt public, celui des hommes, et une logique patronale, mercantile quand elle n'est pas spéculative qui vise à la domestication sans recours de tout ce qui est main d'oeuvre, placée à l'encan mondial et toujours au plus fort rabais sinon en forme esclavagiste, et à l'éradication de toute capacité étatique.

Vous le savez. Le Président le sait.

Les promesses explicites du candidat n'étaient pas décisives, et elles seront appliquées. C'est de la promesse implicite d'une reprise en main par le pays de son avenir - ce qui reste certainement la volonté et l'esprit du Président - qu'il s'agit.

Un excès de communication, une dispersion des discours, une non-concentration sur l'essentiel : la restauration de la puissance publique, préalable à l'exercice de quelque volonté nationale, démocratique que ce soit, des éphémérides et des intitulés ministériels multiples et hors sujets, un retour en deux ou trois mois aux déviances de vos prédécesseurs : chaque jour, l'écho d'une décision, d'un arbitrage, d'une explication, d'une pédagogie de l'Elysée, une minoration de fait du Premier ministre.

Le pourrissement, indigne d'un gouvernement, de diverses situations : la mise du gouvernement en minorité au Sénat, déjà quatre fois, l'affaire de Notre-Dame(des-Landes à laquelle il suffisait de surseoir comme à quantité de "grands travaux" par simple mesure d'économie budgétaire.

La reculade annoncée ce matin - à laquelle avec tristesse je m'attendais depuis les propos d'Arnaud Montebourg sur une nationalisation à Florange et ses additions sur la présence désormais indésirée de Mittal en France - enlève désormais toute crédibilité à l'ensemble du mandat présidentiel si elle se confirme, les arrangements, négociations et autres supplications pour emploi par emploi en sauver quelques-uns au mépris de l'ensemble d'un outil, d'une tradition, d'un paassé et de chances d'avenir si changeaient les données mondiales par l'initiative précise de quelques Etats, nous.

Par pitié pour le Président et le pays... il ne s'agit pas d'emploi, il ne s'agit pas de mendicité, il s'agit de rétablir avec bon sens une économie d'avenir à l'échelle nationale et européenne. C'est possible. Les moyens sont connus. Que ni Mittal, ni Laurence Parisot, ni les Echos ne soient préférés aux gens, aux femmes et aux hommes, aux Français et aux Européens. Ce n'est pas de l'idéologie, c'est la vie.

De l'audace, et le premier pas désarmera pratiquement tous les adversaires.

Avec vous. Faites-le... Nationalisez - pour un temps - la sidérurgie française, posez à l'échelle européenne le problème de l'indépendance industrielle, faites le protectionnisme européen. Et dans ce mouvement moratoire des dettes souveraines, nationalisation - pour un temps aussi - du système bancaire et de toute industrie dont les dirigeants ont failli par incompétence ou par cupidité.

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