vendredi 30 novembre 2012

Inquiétude & Certitudes - vendredi 30 novembre 2012

courriel à l'Elysée - Florange, la nationalisation et les arrangements...


----- Original Message -----
Sent: Friday, November 30, 2012 10:39 AM
Subject: par pitié pour vous et pour le pays

Cher Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Préfet,

je vous en supplie - et je ne suis certainement pas le seul, et je crois bien que la majorité des Français vous en supplient - ne laissez pas le pays entre le choix fruste et binaire soit d'une forfanterie qui a duré cinq ans et fut sans perspective de son début à sa fin, soit d'une lâcheté qui durerait nos quatre ans et demi à venir. Je vous en supplie, vous qui êtes ma relation avec le Président, dont je serai heureux qu'il ait connaissance de ce cri. Et de ce constat : ce qui se joue ces heures-ci.

Florange, PSA, Saint-Nazaire et dans le monde, le conflit ouvert entre l'intérêt public, celui des hommes, et une logique patronale, mercantile quand elle n'est pas spéculative qui vise à la domestication sans recours de tout ce qui est main d'oeuvre, placée à l'encan mondial et toujours au plus fort rabais sinon en forme esclavagiste, et à l'éradication de toute capacité étatique.

Vous le savez. Le Président le sait.

Les promesses explicites du candidat n'étaient pas décisives, et elles seront appliquées. C'est de la promesse implicite d'une reprise en main par le pays de son avenir - ce qui reste certainement la volonté et l'esprit du Président - qu'il s'agit.

Un excès de communication, une dispersion des discours, une non-concentration sur l'essentiel : la restauration de la puissance publique, préalable à l'exercice de quelque volonté nationale, démocratique que ce soit, des éphémérides et des intitulés ministériels multiples et hors sujets, un retour en deux ou trois mois aux déviances de vos prédécesseurs : chaque jour, l'écho d'une décision, d'un arbitrage, d'une explication, d'une pédagogie de l'Elysée, une minoration de fait du Premier ministre.

Le pourrissement, indigne d'un gouvernement, de diverses situations : la mise du gouvernement en minorité au Sénat, déjà quatre fois, l'affaire de Notre-Dame(des-Landes à laquelle il suffisait de surseoir comme à quantité de "grands travaux" par simple mesure d'économie budgétaire.

La reculade annoncée ce matin - à laquelle avec tristesse je m'attendais depuis les propos d'Arnaud Montebourg sur une nationalisation à Florange et ses additions sur la présence désormais indésirée de Mittal en France - enlève désormais toute crédibilité à l'ensemble du mandat présidentiel si elle se confirme, les arrangements, négociations et autres supplications pour emploi par emploi en sauver quelques-uns au mépris de l'ensemble d'un outil, d'une tradition, d'un paassé et de chances d'avenir si changeaient les données mondiales par l'initiative précise de quelques Etats, nous.

Par pitié pour le Président et le pays... il ne s'agit pas d'emploi, il ne s'agit pas de mendicité, il s'agit de rétablir avec bon sens une économie d'avenir à l'échelle nationale et européenne. C'est possible. Les moyens sont connus. Que ni Mittal, ni Laurence Parisot, ni les Echos ne soient préférés aux gens, aux femmes et aux hommes, aux Français et aux Européens. Ce n'est pas de l'idéologie, c'est la vie.

De l'audace, et le premier pas désarmera pratiquement tous les adversaires.

Avec vous. Faites-le... Nationalisez - pour un temps - la sidérurgie française, posez à l'échelle européenne le problème de l'indépendance industrielle, faites le protectionnisme européen. Et dans ce mouvement moratoire des dettes souveraines, nationalisation - pour un temps aussi - du système bancaire et de toute industrie dont les dirigeants ont failli par incompétence ou par cupidité.

jeudi 29 novembre 2012

Inquiétude & Certitudes - jeudi 29 novembre 2012


Jeudi 29 Novembre 2012 
D’un anniversaire à l’autre, hier ma chère Maman, aujourd’hui le Frère Claude. Comme en Juin 2011, intense fatigue ces jours-ci. Je me suis couché dès notre retour de Noyal Muzillac. Chroniquement, mal au bas du dos, presqu’en permanence, très sensible à mon lever. Mais la soirée a été belle au moins pour moi à regarder vivre et se donner ma chère femme et notre fille, leur tendresse, leur piété, notre union à la messe. Le grand tableau du rosaire rétabli au-dessus de l’autel, charme et ferveur de cette chapelle de très bonnes dimensions intimistes avec une élévation priante, haute de plafond, plan trapézoïdal. – Prier… ce que Dieu m’a donné de responsabilité envers mes aimées, envers celles et ceux que je rencontre ou qui me rencontrent, peut-être envers ces deux pays qui me sont si présents, la France, mon pays, la Mauritanie, ce pays d’adoption et de sollicitude depuis quarante sept ans… mon vieillissement, ma fatigue, mes découragements, ma colère devant le gaspillage et le mépris dont notre société, mise à l’encan, est victime parce que mal dirigée, mal connue, mal aimée, pas vécue par ceux qui sont censés en être chargé… tout cela posé au bas de l’autel, puis mes genoux et mon front à terre… Ert cette foule reprit : « la fumée de l’incendie s’élève pour les siècles des siècle ». Un ange me dit alors : « Ecris ceci : Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! »… [1] Oui, le Seigneur est bon, éternel est son amour, sa fidélité deleure d’âge en âge. L’enseignement sur les temps derniers ne nous apprend qu’une chose : il y a une fin et ce que nous vivons ou vivrons n’est ni l’éternité ni la mort. Pourquoi ? et comment ? la sollicitude de Dieu. C’est à notre Dieu qu’appaartiennent le salut, la gloire et la puissance car ses jugements sont vrais et justes… Deux attitudes devant les faits et devant la révélation qui leur est concomitante : les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. … Quand ces événements commenceront, redressez-vus et relevez la tête, car votre rédemption est proche. Ainsi soit-il, ô mon Dieu, notre Dieu. Visage de mort de mes morts, expérience de leur tranquillité ultime, le retour. Ma mère dont les photos prises ensuite quand je revis ce qu’étaient devenus son corps et son visage, avait la grâce humble mais souffrante d’un enfant qui a tout vu et qui a traversé, qui est là. Quant à notre cher Frère Claude, vers la mémoire duquel nous allons tout à l’heure dans son monastère de vœux et de vie, il y eut ce regard semi-vivant, semi éteint qu’il tourna vers moi après des heures de coma. Des psaumes et des lettres qu’il m’avait écrites et dont je lui avais fait la lecture, il avait tout entendu et la conclusion il me la donna ainsi. Je voudrais ne manquer à personne et entraîner tout le monde, quand… mon tour sera là de ne plus bouger la main ni changer de regard.  

D’abord la mort du directeur du Monde – que je considère toujours comme « mon » journal, d’abord parce c’est celui que je lis depuis mes dix-sept ans, ensuite parce que je l’ai conservé et collectionné depuis lors, instrument de travail, de réflexion et de mémoire, également méthodique en ses trois registres, mais parce que j’y ai collaboré à une époque précise de ma vie, avec toutes les apparences de l’influence et d’une gloire alors reconnue. Il semble bien qu’Erik Izraëlewicz, au talent certain d’éditorialiste, bonne plume, et surtout jugement équilibré, ce qui a toujours été la force du Monde, à l’exception de mon cher JF – sans doute ce pour quoi il m’admit si bien et durablement dans ses colonnes – qui prit parti parce qu’il était scandalisé, tout bonnement, tout brutalement, qu’Erik E. était l’homme qu’il fallait. Il avait semble-t-il aussi, car je ne l’ai pas connu personnellement, l’envergure voulue pour tenir tête aux capitalistes et pour animer, maintenir l’équipe de rédaction. Je le regrette beaucoup pour le journal, et j’aurais dû chercher à le rencontrer puisqu’il avait commencé rue des Italiens pas loin de l’époque où j’étais encore publié.

On parle tellement de nationalisation pour Florange, c’est-à-dire pour rendre l’affaire acceptable et rentable au cas d’intérêt d’un repreneur, et donc ne pas se contenter des seuls haut-fourneaux, commercialement dépendant des laminoirs et du reste des installations qui, selon Mittal, resteraient au trust… qu’il faut passer aux actes, à l’acte. En principe, le délai imparti par Arcelor expire demain soir. Je ne vois pas pourquoi l’Etat s’est laissé intimer ce délai et pour quelle contre-partie ? Communication qui continue d’être désastreuse et travers qui devient plus qu’une habitude : l’Elysée au centre de la négociation, tempérant manifestement Montebourg avec des conseillers qui font savoir qu’il y a d’autres solutions peut-être et que les délais, aussi, sont négociables. Résultat : l’Elysée autant mêle-tout et recours, bientôt unique instance de décision que sous Sarkozy, la distance avec un membre du gouvernement les plus notoires est affichée. Si le pouvoir recule devant Mittal, après s’être complètement embourbé et dédit en face de PSA, il perd toute crédibilité, parce qu’il n’aura pas su gérer une négociation forte et parce que des procédés lui font peur. Il est sidérant d’entendre l’éditorialiste des Echos opposer le droit sacré de la propriété à la nationalisation qui n’a économiquement jamais marché et au contraire oppressé le contribuable. Cet argumentaire suppose que les Français n’ont ni mémoire ni culture, car la gloire industrielle et économique de la France entre 1936 et 1980, c’étaient les entreprises publiques ou nationales : renault, EDF, SNCF, GDF, pour ne citer que le plus exemplaire. Qu’évidemment Parisot pousse des cris d’ophraie n’étonne pas, mais qu’il y a des amnésies historiques et des unilatéralités d’analyse économique telles, est douloureux à entendre. Enième intervenant, le ministre déégué au Budget, Cahuzac, c’est plat quoique de bon sens, c’est aussi le renvoi au bain des gens des Chantiers d’Atlantique lançant dans les six mois l’objet de leur dernière commande. Remarque d’évidence et qui n’est pas articulée, donc encore moins commentée : Arcelor, Chantiers de l’Atlantique, l’investisseur indien, monopoliste destructeur, l’investisseur sud-coréen.

Verdict en appel pour la catastrophe du Concorde d’Air France : tout le monde est relaxé au pénal, ce que je peux concevoir, mais au civil ce n’est qu’un dédommagement d’un million pour nuisance à l’image d’Air France… alors qu’il y a eu 113 morts, et – dans un autre ordre d’idées, mais auquel je tiens – le prétexte tout trouvé pour mettre fin à l’exploitation du chef d’œuvre franco-britannique, jusques là insubmersible commercialement malgré la haine, la jalousie et tous les empêchements du monde, surtout de la part des Etats-Unis.

Ce qui me frappe de plus en plus, c’est l’incapacité du nouveau pouvoir à ne se distinguer de l’ancien que par une certaine moralité et un certain souci de cohérence, l’incapacité à gérer la vie, c’est-à-dire des négociations, des écoutes, l’incapacité à se concentrer sur le seul sujet : le chômage, la désindustrialisation du pays, l’amenuisement de son patrimoine, une véritable hémorragie en continu. Tout le reste peut attendre et est des babioles des débats sur la transition énergétique à la neuvième demi-journée d’éducation scolaire pour le primaire. Indécision, mauvaise communication, pas de charisme malgré les tentatives et les appétits de Valls et de Montebourg. La pièce est-elle jouée. On va le savoir dans les quarante-huit heures : transfert à un repreneur de l’ensemble Florange, de bon gré par Mittal, ou de force par la nationalisation. Si cela ne s’opère pas, le pouvoir n’en aura pas été un.

Il y a un côté Astérix mimant la potion magique alors que celle-ci n’est pas dans la louche : l’Autorité palestinienne admise comme Etat observateur non membre aux Nations Unies. Ni proclamation unilatérale de l’indépendance (à la manière d’Israël en 1948), ni admission comme Etat souverain. Pas de quoi pavoisé. Avec un cynisme chaque jour plus affirmé, Israël, par son ambassadeur à Paris, fait savoir que cette admission au rabais – Tel Aviv plus sensible à l’admission qu’au rang modeste donné au nouvel admis – ne changera rien à rien sur le terrain. Sans doute, est-ce une progression, si lente soit-elle, vers un changement de statut.



[1] - Apocalypse de Jean XVII 1 à 23 passim & XIX 1 à 9 passim ; psaume C ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28

lundi 26 novembre 2012

Inquiétude & Certitudes - lundi 26 novembre 2012

Lundi 26 Novembre 2012 

La leçon de vie, le point de départ à l’état quasi-libre, la rencontre des adultes hors les convenances de profession, de couple et celles imposées par les « soucis de l’existance », sont donnés ensemble par une simple journée d’anniversaire entre enfants que déposent et viennent reprendre leurs parents. Avec ceux-ci, la garde est baissée puisque le sujet n’est pas soi mais l’enfants avec les enfants. Avec ceux-là, dynamique de groupe indépendamment de ce qui est orgzanisé ou inventé, dynamique des couples qui se forment en complicité, antagonismes, amour et amitié, latence de presque tout, expression de presque tout si celui ou celle qui regarde s’émerveille, se tait, accueille et surtout épouse le rythme et la répétivité. Perfection d’hier, joie de tous, sorte d’égalité et de respect mutuels entre les enfants, pas d’arbitrage sollicité. Nos visiteurs et amis, l’un capitaine au long cours après un service national dans un de nos sous-mariins stratégiques, témoignage de ces deux durées et situations de vie, passionnant, commander des équipages parlant une langue tierce qu’on ne connaît pas soi-même, épouse de Nouvelle-Ecosse, souriante et guindée, leur garçon charmant, charmzeur, à l’âge où le masculin est plus féminin de voix et de regard que le féminin… l’autre amateur de bel canto et égaré dans la médecine vétérinaire, lui et sa fille ont peur des chiens, il demande l’avenir à qui le regarde, sa femme a la susceptibilité de la sécheresse et la vulnérabilité d’une raideur apprise mais pas native… eux maintenant trop définis par la pauvreté sinon la misère, lui et elle nativement « à la côte », maladie de peau et d’alcool, pour elle, sept enfants avec lui,  qui a été transformeur de  véhicules, pâtissier,  plaquiste, livreur et est chômeur, diverses prises en charge de la mairie au juge pour enfants, dépossession latente et pourtant chaque enfant semble personnel, et apte au bonheur, et l’amie de Marguerite, fine et rousse, spontanée et capable de stratégie du long terme (la drague de l’unique garçon de la parte) est à l’aise, avec nous, l’aînée, trop jolie fille de quinze ans, s’est fait coller par le Secours catholique ou la Conférence saint Vincent de Paul, distributeurs de provisions mensuelles la réputation de coureuse, snon plus, alors qu’il n’en est rien (la charité selon un rôle interprété à crier ou à rire par Marguerite MORENO dans les années 30 ou parfois donné au naturel par ma grand-mère maternelle, cruauté de la bonté quand elle ne s’adresse pas à la personne et se croit tellement bien)… et ainsi de suite, autre couple, cinq enfants, le délice de voir et revoir chacun, lui nous intallant cuisine et chenil, elle aimante et plus enfant que ses plus jeunes fillettes, tous en famille l’esprit d’enfance… enfin, plus réservées fille et mère, profession : traiteur forain, pas de jugements sur l’existence, simplement l’existence et la facilité d’approcher et d’être approchées, sans doute ce que peuvent être les Français quand personne n’est décoré ni chef. Margueite, sobre et contente, ne pouvant s’endormir hier soir tandis que je me suis abattu de fatigue dès neuf heures au lit. Ma femme jamais plus rayonnante et à l’aise qu’en animant une dizaine d’enfants…
Parabole du possible, si proche du souhaitable : elle rend saisissante l’horreur d’une médiocrité où – collectivement – nous, les Français, nous nous enfonçons… en vingt ans, nous avons perdu nos patriimoines et nos principaux vecteurs, pour la première fois dans notre histoire nationale nous nous sommes banalisés, nous n’avons pas hurlé au loup, nous nous sommes gloirifiés de nous aadaptés, nous aons perdu l’art de discerner et de former nos élites, nous nous sommes forcés à révérer l’anonyme, nous avons posé les armes et l’Etat n’est plus que la carcasse vestige de ce que nous pouvions être : nous le livrons à des marionnettes jouant une pièce du genre de celle naguère interprétée à Sigmaringen, moins il y a de pouvoir à exercer, plus âprement et sordidemnt on se se bat et s’étripe pour l’avoir… La politique impossible ? par ilmmaturité des dirigeants, par inconscience générale des gouveernants de la dialectique actuelle, les Etats dans leur généralité, surtout quand ils sont « développés » sont pour leur ensemble et pour ce qu’ils sont contestés et saignés par un système aveugle qui enytend les éliminer, après un siècle de négociations et de progeessive pollution de ce qui était naguère les élites. Seule une résistance organsisé, frontale, solidaire des Etats en tant que tels pourrait briser la spéculation et rouvrir des carrières, du champ, de l’ambition pour le bien commun à ceux qu’ils formeraient à la contre-attaque. On est immensément loin de cette prise de conscience, de ce réalisme, tout au contraire la révérence se généralise et s’accentue envers ce système assassinant les peuples après avoir commencé dans le détail des personnes par le chômage. C’est tellement vaste et tellement et je constate un tel aveuglement chez nos gouvernants occupés à je ne sais quoi tandis que l’opposition est plus périle qu’oseraient jamais l’être des enfants, eux dont les compétitions ne sont que mutuel agencement pour le plaisir d’être ensemble.
Je ramasse tout, et entre dans la prire quotidienne. Celle que je reçois, celle où j’embrasse toutes celles et ceux auxquels il m’est donné de penser. Meneto des morts et memnto des vivants. Commencement aujourd’hui de cette marche vers noël, prise du mystère de la bonté de Dieu par sa chronologie humaine. [1] Les énigmes de l’Apocalypse johannique ne sont pas les évocations de monstres ou de cataclysmes, pas non plus les chronologies prophétiques ou spirituelles, elles sont le mystère du salut et les modes qui nous sont donnés à chacun d’en être, grâce à Dieu, les agents autant que les bénéficiaires. … les cent quarante quatre mille, les raachetés de la terre. Ce sont eux qui suivent l’Agneau partout où il va, ils ont été rachetés du milieu des hommes pour être offerts les premiers à Dieu. Ils n’ont jamais proféré de mensonge : ils sont irréprochables.  Les disciples suivant le Christ, innombrables et pourtant comptés, donc valorisés et regardés, vus chacun. Place et rôle dans l’accomplissement final ? ils chantaient un chant nouveau devant le Trône, et devant les quatre Vivants et les Anciens. Personne ne pouvait apprendre ce chant, sinon eux. C’est-à-dire que la création totalement restaurée, chacun y a sa place, son rôle et que c’est béatifique tout simplement parce qu’à la sollicitude et à la magnificence divines répondent, enfin, nos acquiescements et notre louange.. Ici-bas, nous sommes au mieux cette pauvre veuve qui a mis plus que tout le monde. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu’elle avait pour vivre. Ofrande, celle des rachetés, celle de la veuve au Temple, que regarde, qu’a remarqué le Christ… celle de l’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. Il obtient du Seigneur, la bénédiction et de Dieu son Sauveur, la justice. Voici le peuple de ceux qui le cherchent, voici Jacob qui recherche  ta face ! … Echo de Jean : moi Jean, j’ai vu l’gneau debout sur la montagne de Sion et avec lui les cent quarante quatre mille qui portent inscrits sur leur front, le nom de l’Agneau, et celui de son Père. Pour nous faire aller vers Noël, premier pas aujourd’hui, la psychologie de l’Eglise (j’aime de moins en moins le mot : pédagogie, que la politique a pollué de supériorité insitiituant un barrage entre des gouvernés ignorants et à tondre, et des gouvernants oublieux qu’ils ne sont qu’électifs et qui se croie t la science infuse et les seuls à percevoir et comprendre la réalité, d’où la minable ambition de faire partager un discours d’abdication … la réponse n’est plus que l’absetntion mentale et bientôt le mépris)… psychologie de l’Eglise, c’est-à-dire sa connaissance de nous-mêmes, et sa connsaissance de son sujet, de ce dont elle est divinement chargée : commencer par regarder où nous allons, vers quoi, vers Qui nous nous mettons en marche. Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? Nous qui sommes l’Eglise les uns pour les autres, et pour l’humanité. Ainsi soit-il.

après-midi

Israël… jamais meilleure et plus sobre exposé de la situation, depuis des mois, que celle d’un desssinateur israëlien de presse, couramment francophone, signant Kishka ( ?) et auteur d’un dessin fameux paraît-il pour SOS Racisme, deux zèbres s’abreuvant et discutant leurs généralogies respectives, cela en 2006. En coincidence avec l’annonce d’Ehoud Barak de quitter la politique après les élections pour s’occuper de sa famille, Kishka indique surtout que pour la première fois le Hamas devenait dangereux puisque pour la première fois depuis la création de l’Etat hébreu, il a fallu à Tek-Aviv, à l’appel des sirènes, que la population gagne des abis… Le caricaturiste qui appartient au mouvement – qu’il faudrait « nobéliser » - cartoonig for peace redoutait une attaque terrestre. Il appelle évidemment à une reprise sincère des pourparlers, lesquels n’ont jamais vraiment repris depuis l’assassinat de Rabin.

Le scrutin du dimanche 18 avait donc montré que l’U.M.P. en primaire pour 2017 ne savait pas se décider et que les deux antagonistes se haïssent… deux candidats également perdants non par le nombre de voix mais par leur comportement… avec l’arbitrage d’Alain Juppé, un troisième candidat pour 2017 – ou avant si le quinquennat tourne court, ce que ne me paraît pas à exclure – est apparu depuis vendredi… et voici la confirmation du quatrième, Nicolas Sarkozy qui fait savoir depuis ce matin qu’il va bientôt communiquer, et qu’il a déjeuné pour la seconde fois en dix jours avec son ancien Premier ministre, quoiqu’il ait – selon le Canard – tout fait pour que « monte » Copé… Pour une fois, je suis d’accord avec Kosciuszko-Morizet, il faut que l’U.M.P. revote et dans des conditions telles que l’expérience a montré qu’elles sont à réformer… Imperyurbable, Jean-François Copé attend la proclamation officielle des résultats par la commission interne des recours, ce qui motive par avance le recours… de François Fillon à la justice de l’Etat… C’est donc de mieux en mieux.

soi

De fait… déjeuner Sarkozy-Fillon dont rien ne filtre. La commission des recours est digne des facéties du sapeur Camenber. Comme l’étroitesse d’écart de voix entre les deux candidats est un des prétextes à contester, elle augmente cet écart en annulant trois circonscriptions qui étaient favorables à François Fillon, et Jean-François Copé repart aussitôt en plain-chant pour le rassemblement, l’union, ni vainqueur, ni vaincu, avec une nouvelle locution depuis dimanche, on ne parle plus d’U.M.P. mais de famille politique.

Désastre de la communication du Premier ministre. Une instance de concertation sur Notre-Dame-des-Landes en échange d’une évacuation des lieux. Une inauguration hors sujet et de la seule compétence d’une des ministres : les assises de l’enseignement supérieur, exercice du type Sarkozy dont on a déjà soupé. Une visite aux restos. du cœur. Désatre aussi pour « le redrssement productif », Montebourg disant qu’Arcelor n’a plus sa place en France, du coup Mr. Mittal est reçu à sa demande par Hollande demain. On parle de nationalisation, les Echos ironisent : recette du XIXème siècle pour le XXIème : confusion entre le Front populaire et la révolution de Juillet ? Quel que soit la science du commentateur, cette hypothèse aurait dû préparée dès avant l’élection, et assénée à Mittal avec un préavis d’une semaine, pas plus.
 


[1] - Apocalypse de Jean XIV 1 à 5 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XXI 1 à 4

samedi 24 novembre 2012

Inquiétude & Certitudes - samedi 24 novembre 2012

Samedi 24 Novembre 2012 

Trois mots cette semaine. Un député UMP pour attester de la volonté d’unité et de rassemblement dans son parti : je n’ai d’ennemi que la gauche. Une couturière à Bourg-en-Bresse où un établissement de lingerie fine redémarre, ce qui fait constater qu’il manque de la main d’œuvre qualifiée : quand le travail reviendra ! Un ami mauritanien, ancien ministre du président-fondateur il y a quarante ans, alors que le retour de l’homme-fort, médicalisé en France, est prévu pour maintenant : demain n’est-il pas très proche ! citant le Coran. Derniers temps ? ou début du présent, de l’action, de la foi, de l’espérance et donc de l’amour, de la charité, non de la haine. Thème de cette année, dans la classe de notre fille : la différence. Dans une autre : l‘eau. Prier… [1] textes limpides ? ceux de l’Apocalypse johannique ? ou tri à opérer entre détails et fioritures ou remplisages ou échos, et l’essentiel. Mon cher JL s’était essayé à « donner les Exercices » (d’Ignace de LOYOLA) à partir de l’Apocalypse, y découvrir le rythme ignatien, ce fut plutôt un échec, mais c’était à tous la découverte du texte, de la foi du disciple que Jésus aimait. En place, comme à la Transfiguration, Elie et Moïse… Les clés du Royaume : le pouvoir de fermer le ciel pour qu’il ne pleuve pas… et les noces à Cana et la dernière Cène : le pouvori de changer l’eau en sang… et la résurretion du Christ et de tout être vivant passé par la mort : après ces trois jours et demi, l’Esprit de vie, qui vient de Dieu, est entré en eux et ils se sont dressés sur leurs pieds. Avec Jean, avec Luc, avec l’Eglise, si nous regardons nos vies sous l’action de l’Esprit saint, dans le feu toujours possible de ce bonheur particulier d’être là, devant Dieu, que nous soyons déprimés, occupés, délaissés, il y a cette invite toujours : Montez jusqu’ici ! Les détracteurs du Christ, au contraire, posent une colle : résurrection et polygamie si les frères du mort se succèdent dans le lit de l’épouse et dans le cercueil du mari. La réponse du Christ est en deux affirmations : la seconde ne nous étonne pas il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. La première qui donne le comment est plus complexe : la résurrection des morts, notre résurrection tient à la nature même de Dieu et donc à notre lien avec Lui, nous sommes ressuscités par destination. Tous vivent en effet pour lui. … Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. Nous ne pouvons invoquer et nous n’invoquons que le vivant, le Vivant. Leçon enfin sur la chair, le mariage, nos affections, toutes nos attaches de vie et de personnalité. Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir. A première lecture, la hantise d’être d’un bord ou de l’autre, au jugement dernier, à la résurrection, a son fondement de texte. Les appelés, les élus, ceux qui sont jetés dehors… je reste dans le mystère de la confiance, non en moi, mais en la miséricorde, en l’ambition rédemptrice de Dieu, en la parole du berger de la brebis perdue, du Seigneur attestant la joie des anges quand un seul pécheur se convertit, mais je note aussi le lien mystérieux entre la mort et la contractation de toutes attaches humaines. Lien non de dissolution, mais au contraire démarche d’amour et de solidarité, de compassion mutuelle que nous avons les uns vis-à-vis des autres pour conjurer la mort, la traverser et attendre Dieu. Exhortation finale de cet évangile nous faisant aller vers « la fin des temps » : ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit. Les contemporains du Christ, les saints, les croyants ne sont pas inertes, ils interrogent, la foi n’est pas un repos, elle vit parce qu’elle interroge. Sa justesse, sa fécondité ne tiennent pas à son contenu, d’une certaine manière, il n’y a pas de contenu de la foi, il y a une relation et celle-ci ne vaut que par la personne avec laquelle nous sommes en relations. La foi questionnement est notre orientation vers Dieu. Ce n’est pas la question – celle de la vie, de la mort, de la fécondité, de nos attaches – qui sont le réel, c’est la personne à qui nous posons les questions de notre vie, de notre foi : le Christ. Ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit, leur foi était morte. D’où la mise à mort. Mystère : la rédemption se fit ainsi.

Rien de l’U.M.P. mais beaucoup peut se déduire.

Rien du P.S. qui depuis l’élection présudentielle n’a qu’à peine existé pour les législatives et encore moins pour se donner un nouveau premier secrétaire. L’évidence était qu’il fallait continuer avec Martine Aubry. Un chef de parti doit être bon à la fois pour le dedans et pour le dehors. Il faut qu’il soit chef, mais il faut qu’il soit de son parti et de ce qui est considéré par les militants, les cadres, voire par l’extérieur, les compatriotes et les électeurs, comme l’apport du partu à l’idée nationale, au mouvement social à la pratique des institutuions, qu’on soit pour ou contre ce parti en tant qu’électeur ou même pour des points de conviction. Considérer les partis comme une structure et une richesse rendrait les diroigeants un peu plus responsables et un peu moins préoccupés de ce que leur chefferie leur apporte en chances supplémentaires d’être ministre ou président, c’est-à-dire en changement de registre et en objet hors du champ de ce pour quoi ils ont été désignés. L’évidence est qu’Harlem Desir a été choisi pour que la place n’existe guère et qu’il n’y gêne persosnne. Ce qui met le pouvoir actuel, déjà peu en prise sur l’opinion et les médias sauf rente de situation et possession d’étate, tout à fait à nu.

Rien ne filtre du congrès du Parti communiste chinois, or l’économie et la stratégie mondiales dépendent en bonne part de ce pays, qui représente le quart de la population mondiale, a pour projet et technologie d’établir une base sur la Lune et rachète à la casse des porte-avions pour avoir à bon marché la flotte conventionnelle permettant divers coups de main sur les îles entre Haïnan et Okinawa, Formose compris. Un pays dont nous ne savons pas comment il fonctionne.

L’évolution au Sahara me préoccupe plus que la logique du nouveau président égyptien, lequel me paraît simplement un homme politique avisé et capable. Le Caire est décisif pour l’évolution du monde arabe et donc aussi du monde musulman ce qui fait du monde et beaucoup de pays. Morsi est arrivé à se débarrasser apparemment de l’armée en exploitant dans la minute l’incident du Sinaï peu clair, mais probablement de collusion avec Israël, préférant l’armée de Moubarak à l’inconnue des islamistes. Pourquoi lâcherait-il sur la légitimité de l’assemblée constyituante que précisément contestaient les militaires entandant rédiger le nouveau texte fondamental par eux-mêmes et sans les élus ? Présentation sidérante du débat depuis hier entre l’autorité judiciaire, présentée suprême un coup, conseil supérieur de la magistrature un autre, et Morsi à qui l’on reproche de rendre insusceptible de contrôle et de recours son propre pouvoir, au motif qu’il dénie aux magistrats dAlexandrie le droti de se mêler des pouvoirs ou pas de la constituante. Nous avons tout avantage à avoir un gouvernement islamiste résilu, idsentifié, responsable au Caire qui peut cristalliser les questions bonnes ou mauvaises au lieu de laisser les esprits désorientés, presque partout dans le monde, et en mal de racicalisme comme il y eut la bande à Bonnot, puis la Fraction armée rouge en Allemagne et en Italie, voire chez nous Action directe, rejoindre l’activisme et le terrorisme type Al Qaïda qui est loin et Aqmi qui est à notre porte, avec en sus des otages … A Rabat donc, ce ne sont plus les rumeurs de coups militaires (Mohamed VI comme Hassan II fixent leurs militaires sur la possession de l’ancien territoire espagnol et il y aura toujours à faire là), mais celles d’engagements dans le djihad version AQMI qui commenceraient d’être assez nombreux et qualifiés dans la jeunesse pour inquiéter…

En France, l’évidence que le nouveau pouvoir est en train de faire – très tristement au regard des enjeux et à celui aussi des espérances civiques qui n’étaient pas toutes de seulement mettre dehors Sarkozy – la preuve de son manque d’autorité vis-à-vis de ses troupes. Au Sénat, les communistes, depuis un mois, joignent leurs voix à celles de l’U.M.P. et du centre ce qui a pour résultat paradoxal que la Haute Assemblée est autant opposante malgré qu’elle soit, sur le papier, à majorité de gauche, qu’elle l’aurait été si elle était restée à droite. C’est d’ailleurs parce qu’elle était de droite, elle eut la peau du général de Gaulle en 1969. Au gouvernement, le Premier ministre – selon la chronique du Canard – ne s’impose plus qu’avec l’argument de faire sortir les réxlcitrants ou libvre-penseurs de leurs bureaux ministériels. Grossière erreur sur la personne que d’attaquer puis faire plier le jeune ministre du Développement, en fait de la Coopération franco-africaine. Aveu d’impuissance et aussi de malaise que de faire communiquer à « trois ministres concernés par le dossier » (Transports, Ecologie et Agriculture) leur soutien à l’ex- maire de Nantes à propos de Notre-Dame-des-Landes. Méconnaissance des gens, oubli de la leçon du Larzac il y a quarante ans, que de faure usage de la force sur le site depuis hier. La Bretagne entière va entrer dans le coup et je ne sais toujours pas pourquoi François Hollande, encore candidat, s’est solidarisé de son futur Premier ministre pour cet aéroport alors que la recherche de coups budgétaires qui font abandonner tant de « grands travaux » permettait de se défausser jusqu’à ces dernièees semaines, sans perdre la face. Et je ne peux comprendre qu’un maire jusques là respecté et réputé ait pu manquer la concertation sur le sujet. Je connais Nantes Atlantique, cela fait certes petit, mais le trafic ne demande pas plus grand. Sauf à penser que cela peut délester le système francilien ou constituer une base avancée vers l’Atlantique…  Jusqu’à ces jours-ci, je pivais croire ou soutenir que le déni d’autorité, répandu à volo par l’U.M.P. face au Premier ministre était de la malveillance et de l’esprit de système. Mais des propos à la tribue du Palais-Bourbon, ou le commentaire anticipé d’une décision non encore publiée du Conseil constitutionnel ont été malheureux. Quant au Président lui-même, deux fautes très graves en un seule phrase… celle sur la liberté de conscience des maires ayant à marier, selon la loi quand elle aura été promulguée, des couples homosexuels. Que l’exécutif soit juge en conseil de l’application de la loi ! et cette ingéniosité scandaleuse est simplement le bouche-à-oreille en tribune du congrès de l’association des maires. Le président de l’association souffle au président de la République de quoi calmer les esprits… et le Président se laisse prendre, pour ensuite se rattraper, s’excuser etc… Du même ordre de l’amateur que Nicolas Sarkozy découvrant le texte d’Henri Guaino en roulant vers l’Unveristé où il doit le prononcer. D         ans les deux, l’école du général de Gaulle eût tout sauvé. Un texte présidentiel parce qu’il est appris oar cœur et donner sans notes ni « prompteur » est forcément revu et amendé, passé au crible, vécu par celui qui, d’ailleurs, aurait dû l’écrire lui-même. De dérive en dérive dans l’exercice du pouvoir – celui-là même qui devient émollient à force d’abandon par l’Etat de ses prérogatives et de déshérence du service public – nous allons vers le zéro (absolu).


[1] - Apocalypse de Jean XI 4 à 12 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc XX 27 à 40

vendredi 23 novembre 2012

Inquiétude & Certitudes - vendredi 23 novembre 2012

Vendredi 23Novembre 2012 

Il pleut à  verse, la nuit est noire, la vie ne s’entend pas, la prière m’est offerte [1]. Le besoin d’être sauvé, les rencontres ou retrouvailles d’hier soir, occasion d’Eglise, occasion d’humanité, vérification que la pauvreté facilite l’échange bien plus que la conviction. Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. Jésus « surligne » l’Ancien Testament, en le citant et en l’accomplissant. La description du désastre est psychologique plutôt que factuelle. La coupure. Le calme et la haine, le conciliabule et la transparance. Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire pourir, mais ils ne trouvaient pas le moyen d’y arriver : en effet, le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres. Jésus et la foule, le Temple c’est nous, mon cœur, mon âme, nos âmes et nos cœurs ouverts, palpitants pour la prière. L’assimilation de l’enseignement selon la vision johannique : Prends et mange-le, il remplira tes entrailles d’amertume, mais dans ta bouche il sera doux comme le miel. … Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent. Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse ; le miel a moins de saveur dans ma bouche. Prière, évocation, communion, visages, voix, parcours, situation de celles et de ceux que nous avons rencontrés hier soir, que ma chère femme rencontrera aujourd’hui, que notre trésor de fille rencontrera, apparemment comme chaque jour de classe, dans la petite salle, dans la cour de récréation, dans les escaliers, dans son cœur et sa délibération intime. Nous sommes sans cesse en délibération mais l’événement est notre arrêt en contemplation ou en interrogation intimes, à tous âges, en toutes situations. Le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres. La vision johannique, la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre, et toute prophétie : il faut que tu reprennes ta mission de prophète : tu parleras sur un grand nombre de peuples, de nations, de langues et de rois. Comment ? Jésus entra dans le Temple, et se mit à expulser les marchands. Les textes d’aujourd’hui sont difficiles à assimiler. Le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres.  


----- Original Message -----
Sent: Friday, November 23, 2012 7:01 AM
Subject: appeler un chat un chat et que l'intime commande le réel

Pardonnez-moi, cher Monsieur le Secrétaire général, de revenir vers vous pour simplement aller dans le sens du bon sens et non dans le mouvement brownien. Peut-être l'occasion se présentera : appeler un chat un chat fait voir une situation et ce qu'il faut en faire

1° l'élection à la présidence de l'U.M.P.
Plus qu'une question de personne, celle de la relation des épigones du gaullisme en idées et en bulletin de votes avec le Front national. Le parti est manifestement partagé 50/50, et le vote Fillon n'est plus même un énoncé du legs gaullien, il est l'ultime résistance et prise de conscience de ce vers qioi a basculé ce mouvement politique. Mais ce partage 50/50 est également celui des Français, le scrutin du 6 Mai a été équilibré alors que les Français auraient dû vomir la dérive consentie systématiquement à la tête de l'Etat et dans toute l'ambiance politique. La mithridatisation des Français est très avancée.

2° la direction de Sciences-Po.
Les personnes incarnent manifestement ce vers quoi cette école est allée depuis quelques décennies : l'imitation de l'étranger, l'unversité de l'excellence, le diplôme au lieu d'être et de continuer à être un creuset.On peut discuter les moyens, ils opposent toujours plusieurs opinions, mais quelles sont les fins. Il faut retrouver la façon en France de discerner, secréter, former et pérenniser des élites cultivant - en apôtres et entièrement désintéressés - le service public, le sens de l'Etat et partant la liberté d'imaginer notre avenir et de faire notre élan.
Les débats médiatiques - notamment hier - révèlent un scandale qui n'est pas le non-droit dans la gestion et les gratifications financières depuis des décennies rue SaintGuillaume. Il est les droits de scolarité : j'ai entendu plus de 13.000 euros par an, et cependant les étudiants, les élèves ne sont pas représentés au conseil d'administration ! De mon temps - horrible expression par laquelle l'avancée en âge se fait caractériser... - c'était gratuit ou tout comme.

3° le renouveau démocratique
L'opinion et les citoyens, les médias pour faire l'ambiance n'y croiront pas
. tant que "le pouvoir en place" quel qu'il soit s'ingéniera à éviter la question directe au peuple, le referendum
. tant qu'il n'existera pas un quorum de participation à un scrutin pour que celui-ci soit valable, dans les hémicycles parlementaires, dans les élections naionales et locales
. tant que le vote ne sera pas de conscience au Parlement (le rapport de forces et la décision tranchée est du domaine référendaire, l'élection parlementaire est le choix d'une femme, d'un homme disant ses convictions et ses alliances, les personnes et personnalités existent-elles aujourd'hui au Parlement ?)
. tant que le vote blanc ne sera pas compté pour mesurer la participation et la déclaration insuffisante pour une décision
. tant que le président de la République ne sera pas justiciable a posteriori et même pendant son mandat comme il l'était en droit jusqu'en 2000, et que le chef du pouvoir quel qu'en soit le nom n'aura pas à honneur de démissionner dès lors qu'il peut être soupçonné
La monarchie dite absolue se fondait sur la conscience du roi et les comptes à rendre à Dieu : il y avait une référence commune. Je ne dis pas qu'il faut aujourd'hui que ce soit celle-là, mais il nous faut l'analogue, que l'intime commande le réel. Non le rituel récité en langue de bois.
A qui le système politique français rend-il des comptes ? ... je ne me lance pas dans la parabole de nos révérences envers les agences de notation

Je me permets de vous rappeler ce "documentaire" : C'est beau la politique, vous savez ! et les coordonnées électroniques de son réalisateur : Jean-Jacques Rault, jj.rault@free?fr

Chaleureux voeux de bonne journée.



[1] - Apocalypse de Jean X 8 à 11 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Jean XIX 45 à 48

mercredi 21 novembre 2012

une analyse de l'agression contre Gaza l'enfermée

POURQUOI CETTE AGRESSION ISRAÉLIENNE CONTRE GAZA ?

21.11.2011


À l’évidence, l’armée israélienne sanguinaire n’a pas reçu l’ordre de bombarder l’enclave de Gaza emmurée, surpeuplée (1,6 millions d’habitants) et d’y massacrer femmes et enfants encerclés, à la merci de leurs bombardiers lourdement armés (plus de 100 victimes en 5 jours), afin de stopper une invasion des gazaouis contre les boîtes de nuit de Tel-Aviv !

Combien les correspondants des médias planqués à Jérusalem ont-ils dénombré de F-16 et d’hélicoptères de combats palestiniens dans le ciel israélien ? Aucun bien évidemment. L’assassinat par Tsahal, le 14 novembre dernier, d’Ahmad Jaabari chef militaire du Hamas à Gaza, a brisé la trêve et déclenché la riposte palestinienne, voilà la vérité.

Les sous-fifres journalistiques colportent toujours les mêmes fumisteries empruntées à l’État-major de Tsahal, à l’effet que ces jeux de massacre seraient une guerre entre deux armées de métier; une partie détenant l’arme thermonucléaire, des  sous-marins nucléaires et des tanks Merkava; l’autre partie, équipée de vieux pétoires et de quelques rockets artisanaux; les deux «armées de métier» combattant à armes égales sur le champ de bataille israélo-palestinien. Malgré leurs prétentions d’objectivité, ces observateurs «engagés» s’agitent, mais n’éclairent nullement l’horizon, car pour ce faire ils devraient dévoiler la mission de leur ami «bibi» Netanyahou, l’adjudant au Levant de l’impérialisme israélien et de ses alliés européens et américains.

La question demeure donc: pourquoi cet assaut meurtrier contre Gaza l’enfermée ? Pour résoudre ce mystère il faut retourner un mois en arrière. Le 16 octobre dernier, sans motif apparent, Benjamin Netanyahou, premier-ministre majoritaire à la Knesset de Jérusalem occupée, déclenche des élections anticipées afin de renforcer sa crédibilité face à Barak Obama dont la réélection semblait déjà assurée, n’en déplaise aux sondeurs d’opinion étatsuniens qui ont tenté de maintenir le suspense du scrutin jusqu’à la fin (1).

Quelques jours plus tard, «Bibi» annonçait la coalition du Likoud avec le paria Lieberman, un sioniste hystérique Ministre des affaires étrangères, signifiant en cela que sa faction israélienne n’entendait pas céder aux pressions de ses alliés américains et européens une fois conclue l’élection du Président décevant. «Décevant», ont prétendu certains collabos car quelques âmes bien nées avaient laissé penser qu’Obama mettrait Israël au pas, là où ses prédécesseurs avaient échoué…ou fait semblant d’échouer.

Quelques mois auparavant, un rapport secret – habilement exfiltré via les services secrets iraniens – avait laissé entendre que l’appareil d’État étatsunien – qui fera bientôt face à la pire crise économique-bancaire-boursière-monétaire de son histoire – se questionnait sur l’avenir d’un Proche-Orient sans soldats «hébreux», sans «État» terroriste-sioniste israélien (2).

Pire, le 10 novembre 2012, « quelques jours avant son assassinat, Ahmed al Jabari, l’homme fort du Hamas à Gaza, avait reçu le projet de texte d’une trêve permanente avec Israël qui comportait des mécanismes pour maintenir le cessez-le-feu dans le cas d’éruptions de violence entre Israël et différentes factions de la bande de Gaza. » (Haaretz). (3)

La classe capitaliste monopoliste israélienne a horreur de ces soumissions palestiniennes visant à céder à leurs admonestations et réclamations, lesquelles, nonobstant ses atermoiements, forcera un jour l’État «hébreu» à commencer à discutailler afin d’éventuellement signer un traité visant à concéder un bantoustan sur une portion de terre spoliée au peuple palestinien.

Deux courants de pensée bouleversent la diaspora sioniste en Israël et dans la «communauté internationale occidentale» : le premier courant espère fortement que si Tsahal rend la vie insoutenable aux millions de Palestiniens accrochés à leurs terres ancestrales, ceux-ci finiront par quitter leurs propriétés non encore occupées-spoliées et alors le Grand Israël des boniments de la Torah pourra émerger comme une mystique « Terre promise ».

Le second courant de pensée sioniste, ceux que l’on qualifie de réalistes car moins hystériques, comprend fort bien qu’il est impossible d’exterminer 5 à 8 millions de Palestiniens (selon que l’on comptabilise ou non les ressortissants vivant en apartheid depuis la Nakba au sein de l’État hébreu  de 1948). Ceux-là comprennent que les 5 millions de Palestiniens enfermés à Gaza et en Cisjordanie colonisée n’ont nulle part où aller et qu’il faudra donc, tôt ou tard, leur concéder un bantoustan que les laquais de l’Autorité palestinienne administreront sous le joug israélien. Pour eux, l’État hébreu serait mieux aviser de régler cette infâme négociation au plus pressant, pendant que Mahmoud Abbas est toujours en poste malgré son illégitimité.

Nous venons de résumer la cause palestinienne observée du côté impérialiste de la lorgnette. Le dilemme des impérialistes-internationaux se résume à ceci : la conjoncture est-elle favorable pour concéder ce bantoustan aux thuriféraires palestiniens et de le laisser reconnaître par l’ONU ; où vaut-il mieux attendre encore d’avantage dans l’espoir que quelques acres de terres supplémentaires puissent être arrachées à ce peuple prisonnier?

L’autre question à résoudre pour les Sionistes et leurs alliés étatsuniens et européens tient à la mainmise que leurs sous-fifres et leurs larbins palestiniens détiennent réellement sur le peuple palestinien.

Chaque comploteur sioniste comprend qu’il est inutile de céder quelques arpents de désert à Mahmoud Abbas, plénipotentiaire du Fatah, parangon de l’État croupion palestinien – quel qu’en soit le statut pourvu qu’il soit «reconnu par l’ONU» – si demain le Hamas, le FPLP ou le Jihad Islamique peuvent surgir sur l’avant-scène palestinienne répudier le traité de capitulation signé par la ridicule Autorité et quémander la restitution de plus de terres expropriées et exiger davantage de subsides de la «communauté internationale» complice de ces malversations anti-palestiniennes.

Le pire des scénarios pour les sionistes – le plus probable – serait qu’un référendum populaire palestinien – impliquant les réfugiés des camps de la misère dans les pays arabes voisins (Liban, Irak, Jordanie, Syrie, Égypte) – répudie ces ententes licencieuses-frauduleuses. Toute la «négociation-capitulation» serait alors à reprendre dans une position défavorable pour les sionistes spoliateurs de terre et pour leur armée de guerre déglinguée (que le Hezbollah a déjà humiliée).

En tant que représentant politique de la diaspora impérialiste sioniste, Benjamin Netanyahou sait déjà tout cela et il intervient aujourd’hui par ces attaques criminelles contre Gaza la résistante afin de défier ses alliés étatsuniens et européens qui jonglent avec ses flagorneries et voudraient bien le voir s’asseoir à la table de négociation pour enfin céder le bantoustan palestinien à une faction palestinienne en mesure d’imposer ces compromissions au Peuple palestinien en prison.

En exécutant le chef militaire du Hamas et en détruisant le siège de l’organisation à Gaza, Netanyahou tente d’affaiblir cette faction et de donner une chance aux factions rivales (FPLP et Jihad islamique) de s’emparer du pouvoir à Gaza – pour qu’ensuite ces groupuscules – décrétés «extrémistes» par les analystes à la solde des impérialistes – présentent leurs revendications que «Bibi» déclarera irréalistes, exagérées, folles, délurées, justifiant ainsi son refus de nouvelles négociations… ce qui, ses alliés le savent bien, ne fera que reporter l’échéance obligée de ce conflit vieux de 65 années de plus en plus superfétatoire compte tenu du déplacement du centre de gravité géostratégique mondial vers l’Asie-Pacifique.

Le présent épisode des massacres sionistes contre le peuple palestinien martyr n’est que le baroud d’honneur d’une faction impérialiste israélienne déshonorée et désespérée. Le peuple palestinien ne doit rien céder, ne doit rien signer, ne doit rien concéder et il doit persévérer et résister encore et toujours sans désespérer. Le jour viendra où, la conjoncture internationale se détériorant chaque jour davantage pour les impérialistes, y compris pour leur faction israélienne dégénérée, il sera alors approprié pour ce peuple courageux d’imposer ses conditions de règlement pour mettre fin définitivement à cette ignoble occupation qui, nous en convenons, a déjà trop duré.

_________POUR SE DÉSINSCRIRE DE CETTE LISTE  robertibeau@hotmail.com
    

Inquiétude & Certitudes - mercredi 21 novembre 2012

courriel à l'Elysée - actualité


----- Original Message -----
Sent: Wednesday, November 21, 2012 7:22 AM
Subject: actualité

Cher Monsieur le Secrétaire général,

peut-être le message que j'ai adressé hier à François Fillon vous paraîtra d'intérêt général. La recomposition du champ politique conditionne bien davantage que des retouches de la Constitution ou des codes électoraux pour ramener l'action des gouvernants vers le consensus et la confiance populaires. Il semble que des choses sont à terme possible, qu'il manque un catalyseur du sentiment public alors que tout est là pour des prises de conscience et des mises en oeuvre afin que nous sortions, Français et Européens, d'une si profonde ornière.

Je crois aussi qu'à terme - je l'avais déjà suggéré à Nicolas Sarkozy avec copie au futur président de la République - une forme de gouvernement consensuelle et d'union nationale sera seule à l'échelle de ce dont nous devons triompher.

J'ai été surpris puis atterré de ce que le rapport Védrine - aveu de notre politique étrangère, pratiquement inexistante, sauf déplacements et interventions ponctuels du Président et du Ministre - soit si peu affirmé et si peu informé.

Prochainement, je vous confie par la poste une lettre pour le Président. Cela et aussi la marque de ma confiance et de mon espérance qui demeurent.

P S  Je suis frappé depuis plus de quatre ans par le parallélisme parfait des situations française et mauritanienne. La recherche d'un consensus. Vous savez que ce pays - la République Islamique de Mauritanie - m'est chère, nous avons un rôle décisif à y jouer car nous sommes une référence mentale et surtout parce que l'on nous prête une influence déterminante infantilisant en partie le jeu des principaux acteurs. Ce qui pose, en termes inchangés, la question de la françafrique qui est bien davantage qu'une question de moeurs, de corruption ou d'élections truquées dans des Etats de droit approximatif où le respect des droits de l'homme et le fonctionnement de la justice ne sont pas sincères ni vérifiés. J'ai lu le point de presse d'hier après-midi : il était légitime que nous marquions notre considération humaine pour le drame qui se joue, pas seulement pour une personne, mais pour un pays, chacun désorientés. Le Président, me semble avoir eu le ton et le texte nécessaires et suffisants. Nous nous sommes portés caution et conscience d'une situation stratégique et aussi d'un état de santé personnelle.

mardi 20 novembre 2012

courriel à François Fillon, au vu du "résultat" du scrutin d'élection présidentielle à l'U.M.P.


----- Original Message -----
Sent: Tuesday, November 20, 2012 10:43 AM
Subject: personnel et urgent

Cher Monsieur le Premier ministre,

le "résultat" est le meilleur possible parce qu'il enseigne. Bien plus qu'un test de personnalités entre vous, homme d'expérience et de retenue, Premier ministre pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et sans lequel - votre signature - rien du meilleur et du moins bon, du pire parfois, n'aurait été possible, et Jean-François Copé, d'aucune expérience que municipale, tentant à l'évidence de recommencer le parcours de l'ancien président, selon les dialogues de celui-ci avec Edouard Ballaadur : la droite décomplexée, au point d'avoir exactement les thèses du F.N. en plus outrées puisque Marine n'est pas son père, il y a eu ce choix pour cet extrêmisme. Il n'est en réalité ni la vérité ni l'intérêt de ce qui fut la famille gaulliste, ni la vérité ni l'intérêt de quelque parti que ce soit (y compris du F.N. qui change et va donc laisser de l'espace au système de votre "vainqueur").

Ce "résultat" est le meilleur parce qu'il est si mince statistiquement, qu'il met en évidence qu'il y a bien un choix à faire, donc. Le meilleur parce qu'il pousse à la vérité, parce qu'élu - vous - de justesse vous auriez eu à subir sans cesse la réclamation "copéiste" et auriez été obligé d'y céder en partie, à la manière dont vous avez épousé, souvent à votre corps défendant, je crois, les outrances de Nicolas Sarkozy du fait de ses déséquilibres intimes, de son manque de racines et de mentors. Elu, sans doute, vous auriez pu reconstituer une fédération avec les centristes type Borloo et Morin qui vont au contraire avoir beau jeu d'appeler les réfractaires à Copé dans l'U.M.P. Qu'il y ait ces ajustements, ces mouvements est secondaire.

Il me semble que pour vous comme pour le Mouvement, il faut en appeler non aux militants tels qu'ils sont, non à l'opinion publique nationale - ce sera le fait des primaires si enfin elles sont organisées à "droite" - mais aux origines, donc à de Gaulle, son legs, et à tous ceux que les successives cultures du chef et le marquage à droite de ce qui avait été " le métro aux heures de pointe " ont écarté ou dégouté. Changer les militants non les suivre, les enrichir de nouvelles strates anciennes ou neuves. Donc, ces "assises du gaullisme" à convoquer tranquillement à la manière dont François Mitterrand avait su rebondir, après son échec de 1974, en faisant les "assises du socialisme" par lesquelles il rallia Pierre Mendès France, Pierre Bérégovoy, Jacques Delors et Michel Rocard, ce qui n'était pas peu. Des ralliements ou des retours sans doute, des vocations nouvelles car la politique a de plus en plus mauvaise odeur et médiocre presse. Mais surtout un bilan de plusieurs décennies d'un écart progressif de ce qui avait fait la résurrection française, et notre inspiration de l'Europe. D'où devrait ressortir une analyse du pays, de nos situations et un élan, pas tant pour gagner telles municipales, telles présidentielles, mais pour vraiment gagner la bataille de notre mûe et de notre renaissance.

Le Mouvement a trop écarté, empêché, dégoûté d'années en années les Michel Jobert, les Philippe Séguin et même les Michel Debré. Tout ce qui était authentique, approfondi, attestant d'une générosité et d'un rayonnement personnel. Une bonne partie du figisme et du rituel des invectives droite-gauche tient à cette haine qui a présidé à la naissance du R.P.R. contre Valéry Giscard d'Estaing et cette fascination-détestation-jalousie face à François Mitterrand, passé le temps inefficace des railleries sur l'homme du passé, dépassé... la gauche molle répond moins vivement, non qu'elle n'en a l'envie. Elle n'hérite pas comme malheureusement l'U.M.P. le vit depuis quelques années de Gringoire...

Dans cette stratégie, il vaut évidemment mieux que vous n'acceptiez aucun honorariat d'apparence ou une énième vice-présidence de l'U.M.P. Ne la quittez pas non plus, ne fondez rien de particulier, pas de cercle ni d'amicale, mais l'ouverture et la rencontre tous azimuts. De Gaulle rue de Solférino, Georges Pompidou boulevard Latour-Maubourg.

Il vous faut aussi vous repositionner personnellement. Il est dommage que vous ayez quitté la Sarthe, sans doute alliez-vous y être en difficulté, cf. Le Foll. Mais gagner vous aurait grandi et Paris vous enferme mentalement, et ne vous fait pas gagner la grande mairie. Foin de discrétion, vous devez un récit et un bilan de votre collaboration - puisque ce fut le mot que vous avez récusé mais qui vous fut imposé - avec Nicolas Sarkozy. Vous saurez parler des gens certes mais aussi des dossiers - vous avez été le premier et longtemps le seul à dire que la France est en faillite ou la risque - et donc du pays. La partie haineuse contre Jacques Chirac qui la méritait sans doute et qui nous a amené et Nicolas Sarzkozy et la tendance Front national, vous l'avez écrite dans votre livre de 2007. Vous êtes aujourd'hui libre de tout, y compris d'une responsabilité dans l'actuelle évolution et dans le risque d'identité extrêmiste de l'U.M.P.

Bon vent, il ne vous est pas défavorable. Le gaullisme à retrouver, une opposition apportant à la politique et au pays, c'est de l'ambition. Amener peut-être François Hollande à la révolution mentale pour le PS et pour la France d'un gouvernement de consensus national dans la passe budgétaire, financière, sociale et européenne si difficile et dramatique, serait le chef d'oeuvre. Je vous les souhaite, je nous les souhaite.

Je suis sûr d'être - en vous couriellant de la sorte - très proche de vos pensées.