Mercredi 3 Août 2011
Prier… [1] c’est le manque qui fait voir et comprendre, appeler. Le Nouveau Testament ne peut se lire qu’en perspective, la prédication entière du Christ s’appuie sur l’Ancien Testament qui en est le commentaire par anticipation. Les textes choisis par l’Eglise pour éclairer, chaque jour, une page d’évangile me manquent. Donc une païenne, mais le comportement que fréquemment rapportent les évangélistes : prière de demande, argumentation de la foi, ingéniosité chaque fois différente, diagnostic du Christ, le miracle, le souhait exaucé ne sont qu’en fin de séquence. Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! Chacun des miracles illustre la maxime du Christ à ses disciples, si vous aviez seulement une once de foi, cette montagne, etc… A l’heure, même sa fille fut guérie. La foi s’exprime, se dit, s’identifie même par la prière. Toute demande – sauf celle des places réclamées par la mère des « fils du tonnerre », Jacques et Jean – est légitime. Accessoirement, le barrage opéré par les disciples (les petits enfants empêchés d’accéder à Jésus) est noté : Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! La parabole de la veuve et du juge inique. Jésus en retrait, Dieu discret, ils sont rejoints, atteints par la foi humaine… Jésus s’était retiré vers la région de Tyr et de Sidon. La rencontre à mi-distance tant pour le Christ que pour la Cananéenne. La Palestine de l’époque, plus encore que celle d’aujourd’hui, kaléidoscope de peuples, de croyances, d’histoires, de traditions et d’aventures entremêlées inextricablement. Jésus est dedans, mobile et disponible. Miracles et prédications semblent occasionnels. En somme, il est au service de ses contemporains, il est serviteur.
Sensation de course à l’abîme. Le plan « grec » n’a pas quinze jours, les Etats-Unis rajoutent deux mille milliards à leur capacité d’endettement, cela ne change rien. Les agences de notation veulent de la croissance, seul gage de paiement de la dette. Personne ne discute les remèdes, ils sont simples. Le financement citoyen, la parole seule des Etats, l’étatisation des banques, les fameuses agences réduites à s’entre-lire, gratuitement, entre elles. L’Italie et l’Espagne sans doute acculées dans les jours qui viennent. Sensation que durent éprouver nos parents et grands-parents à la fin des années 30. Bien entendu, personne dans le paysage public, à la hauteur. La gauche en France, quelle que soit son étiquette, sa sagesse ou son extrêmisme, n’est pas en rupture mentale avec l’ordre existant, ou plutôt le laisser-aller existant. L’homme d’Oslo, le record Guiness du nombre de morts à la seule initiative physique d’un homme isolé, a agi évidemment pour d’autres raisons – en dehors de son cerveau et de ses façons hors normes – que la dénonciation de notre faillite politique et intellectuelle collective, mais il manifeste cependant la pétition (ou l’espérance) qu’un individu supplée au collectif, quand le collectif revendique triomphalement son impuissance.
Scandale, le rapport du bureau officiel d’enquête sur la catastrophe de l’A 442 a censuré les informations mettant en cause l’avionneur. Le syndicats des pilotes de ligne se retire du dispositif de l’enquête, les parties civile demandent non l’intrégralité du rapport, mais tout bonnement les données des boîtes noires. L’artifice était énorme : c’est la faute aux pilotes, tout allait bien sans eux, et d’ailleurs ils ne savaient pas faire marcher d’eux-mêmes l’avion… pour suppléer à toutes les défaillances technologiques…
On n’entend ni Lagarde sur la crise – qu’elle a toujours analysée comme non systémique ! – ni Sarkozy le président de tout, cette année.
Prier… [1] c’est le manque qui fait voir et comprendre, appeler. Le Nouveau Testament ne peut se lire qu’en perspective, la prédication entière du Christ s’appuie sur l’Ancien Testament qui en est le commentaire par anticipation. Les textes choisis par l’Eglise pour éclairer, chaque jour, une page d’évangile me manquent. Donc une païenne, mais le comportement que fréquemment rapportent les évangélistes : prière de demande, argumentation de la foi, ingéniosité chaque fois différente, diagnostic du Christ, le miracle, le souhait exaucé ne sont qu’en fin de séquence. Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! Chacun des miracles illustre la maxime du Christ à ses disciples, si vous aviez seulement une once de foi, cette montagne, etc… A l’heure, même sa fille fut guérie. La foi s’exprime, se dit, s’identifie même par la prière. Toute demande – sauf celle des places réclamées par la mère des « fils du tonnerre », Jacques et Jean – est légitime. Accessoirement, le barrage opéré par les disciples (les petits enfants empêchés d’accéder à Jésus) est noté : Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! La parabole de la veuve et du juge inique. Jésus en retrait, Dieu discret, ils sont rejoints, atteints par la foi humaine… Jésus s’était retiré vers la région de Tyr et de Sidon. La rencontre à mi-distance tant pour le Christ que pour la Cananéenne. La Palestine de l’époque, plus encore que celle d’aujourd’hui, kaléidoscope de peuples, de croyances, d’histoires, de traditions et d’aventures entremêlées inextricablement. Jésus est dedans, mobile et disponible. Miracles et prédications semblent occasionnels. En somme, il est au service de ses contemporains, il est serviteur.
Sensation de course à l’abîme. Le plan « grec » n’a pas quinze jours, les Etats-Unis rajoutent deux mille milliards à leur capacité d’endettement, cela ne change rien. Les agences de notation veulent de la croissance, seul gage de paiement de la dette. Personne ne discute les remèdes, ils sont simples. Le financement citoyen, la parole seule des Etats, l’étatisation des banques, les fameuses agences réduites à s’entre-lire, gratuitement, entre elles. L’Italie et l’Espagne sans doute acculées dans les jours qui viennent. Sensation que durent éprouver nos parents et grands-parents à la fin des années 30. Bien entendu, personne dans le paysage public, à la hauteur. La gauche en France, quelle que soit son étiquette, sa sagesse ou son extrêmisme, n’est pas en rupture mentale avec l’ordre existant, ou plutôt le laisser-aller existant. L’homme d’Oslo, le record Guiness du nombre de morts à la seule initiative physique d’un homme isolé, a agi évidemment pour d’autres raisons – en dehors de son cerveau et de ses façons hors normes – que la dénonciation de notre faillite politique et intellectuelle collective, mais il manifeste cependant la pétition (ou l’espérance) qu’un individu supplée au collectif, quand le collectif revendique triomphalement son impuissance.
Scandale, le rapport du bureau officiel d’enquête sur la catastrophe de l’A 442 a censuré les informations mettant en cause l’avionneur. Le syndicats des pilotes de ligne se retire du dispositif de l’enquête, les parties civile demandent non l’intrégralité du rapport, mais tout bonnement les données des boîtes noires. L’artifice était énorme : c’est la faute aux pilotes, tout allait bien sans eux, et d’ailleurs ils ne savaient pas faire marcher d’eux-mêmes l’avion… pour suppléer à toutes les défaillances technologiques…
On n’entend ni Lagarde sur la crise – qu’elle a toujours analysée comme non systémique ! – ni Sarkozy le président de tout, cette année.
Hosni Moubarak arrive en civière, couché, habit blanc du prisonnier, dans la salle de son procès, de celui de ses deux fils et du ministre de l’Intérieur au moment d’Al Tahrir. La foule profondément choquée, même les adversaires vivent mal le déboulonnage. On n’avait plus vu le Raïs depuis les dernières images où il était encore au pouvoir. Trente-quarante ans de pouvoir… peut-être une tactique ultime pour lui éviter la suite et donc les mises en cause… peut-être sa seule punition… En comparaison, Jacques Chirac qui va échapper chez nous au procès suspendu, renvoyé, discuté, etc… depuis son élection présidentielle, soit plus de quinze ans.
Syrie… je ne connais pas le pays, je n’en ai pas la moindre clé. Comment peut-il se faire que l’armée ne passe pas à la rébellion et que celle-ci reste surtout localisée dans telle et telle ville, importante certes, mais ne gagne pas Damas et ne paralyse pas les pouvoirs publics. La Libye était en possible partition depuis la conquête italienne. La Syrie l’aurait été du fait que nous en détchâmes le Liban ? la « Grande Syrie » a–t-elle une dimension historique ?
[1] - évangile selon saint Matthieu XV 21 à 28
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