Prier… [1] En toi, Seigneur, mon refuge. Pas plus positif que le sentiment (par expérience) de la précarité, pas plus fortifiant que le passage par une dépression puisqu’elle nous donne d’en identifier l’objectivité, de la reconnaître pour ce qu’elle est, la pulsion de mort en nous et ayant reçu la grâce divine et les soins humains pour en élerger comme d’un tombeau, savoir désormais la nommer pour la faire reculer et même s’enfuir. Jean Baptiste est cette conscience d’Hérode. Dénoncé pour son adultère, il n’a pas pris garde au détour emprunté par le Malin – par sa proipension personnelle au péché, autant que la nôtre – et ce n’est plus par sa compagne qu’il est attaqué mais par la fille de celle-ci, c’est la même pente, c’est du même ordre, on dirait aujourd’hui : la fesse, la libido la plus crûment sexuelle, films et romans, à commencer par la nouvelle de Flaubert donne l’ambiance de cet affreux banquet aux dignitaires, aux chefs de l’armée et aux notables de Galilée. Prophétisant par son comportement celui de Pilate et de beaucoup de tenants du pouvoir politique, il craint ceux-là même qui sont ses obligés, ses invités, ses subordonnés. Serment de Jethro naguère. A cause du serment fait devant ses convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Conclusion anticipant aussi la geste du Christ : lorsque les disciples de Jean apprirent cela, ils vinrent prendre le corps et le déposèrent dans un tombeau. L’histoire se termina ainsi… Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. De cette parole-même de Jérémie à son endroit, Jésus douta-t-il – humainement – sur la croix ? pourquoi m’as-tu abandonné ? Le beau titre du beau livre de Françoise Verny naguère. L’itinéraire de sa foi. Une vraie. Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère… Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse. Seigneur, Dieu de notre fille, compagnon de mes actions de grâce d’enfant à la suite des communions dans les chapelles collégiennes de mes premières années, Seigneur, Dieu de tous, de mes amis musulmans, de ces politiques et de ces chefs de banques et de finances qui errent en souriant et font pleurer un monde à qui sont interdits les repères les plus naturels : l’équité, Seigneur, je te remercie de me garder chaque seconde dans la foi que tu me donnas de naissance et de m’éveiller chaque jour au désir que je suis encore si loin d’éprouver de vouloir ne connaître que Toi, car c’est par Toi que tout arrive, que tout est donné, que tout s’accomplit et se réussit de l’histoire entière de ta Création au plus petit de mes gestes. Amen… protège ces prêtres qui l’un par le train, l’autre en voiture s’éloignent des lieux de nos messes estivales, solitaires, cramponnés ou machinaux, ces évêques « atteints par la limite d’âge », ceux qui te rendront leur âme et te confieront aujourd’hui, leur chair, par la mort. Protège les vivants et les morts, et emmène-nous tous au plus vif de Toi, au plus vécu de tes saints, au plus juste de ton Christ. Amen.
Lamentable chez tous. Obama engage un conseiller chômage. On remet la taxe Tobin à l’ordre du jour de la réuinion du G20, dans trois mois, voilà dix ans que l’on en parle ; où en serons-nous dans trois mois puisqu’aucunew réforme de fond n’est lancée nulle part. Aubry a le mot qui peut la suivre cinq ans si elle est élue : je serai la présidente de la sécurité, comme Sarkozy avait dit : je serai le président du pouvoir d’achat. Seul tient le cap : Berlusconi qui modifie son plan de rigueur selon sa clientèle, les plus hauts revenus, finalement, ne seront pas taxés. En voilà un qui est crâne. Et pourquoi changer aux Etats-Unis, en France, en Italie, les bourses rebondissent, l’euro… etc… toute la mécanique diabolique de notre naufrage garde jusqu’à l’engloutissement bien plus que les aspects de la rémission, une sorte de messianisme du système qui nous perd.
Ben Laden exécuté ou assassiné, sommairement, en famille certes, mais dans la solitude. Kadhafi va finir pas loin de la Libye, gras comme une loche et avec probablement la possibilité de revenir chez lui, voire au pouvoir.
[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29
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