samedi 14 mars 2009

Inquiétude & Certitudes - samedi 14 mars 2009

Samedi 14 Mars 2009


Attendre le bonheur de l’éternité, être traversé par le doute : que l’absurde et le néant soient les maîtres, du moins le néant (faire préciser à « mon » agnostique aux raisons et questions si pauvres, si c’est le néant qu’il anticipe et constate : aveu, la raison ne produirait aujourd’hui que la conscience du néant ! la raison seule, car soclée sur la foi, que ne bâtit-elle ? mais l’amour va plus droit et plus vite, pas l’amour de ce pauvre archevêque de Recife, dont personne ne rappelle le grand prédécesseur d’un mètre soixante de taille physique : Dom Helder Camara). Prier… ce sont les morts qui, seuls, peuvent nous consoler de leur mort et en appeler. Prédilection pour eux, nos compagnons. La pureté enfin du dialogue, des sentiments, la tendresse sans retenue, sans pudeur, sans témoins, celle de nos âmes tout entières, nous déverser dans l’éternité. Multitude des aimants, des amants, de ces dialogues aboutis, de ces commencements chez nous enfin agréés définitivement. Mais il faut l’explicite, nous sommes dans le temps limité et limitant de l’explicite, que nous ne savons jamais très bien poser ni articulier, même dans le plus grand et vif amour que la passion ne donne pas mais qui – cet amour – produit la passion : je le sais, je sais l’échec, comme je sais la fécondité. Grâce à Dieu et grâce à qui m’aime. Prier… simple présence. Quand il eut tout dépensé… alors il réfléchit… parabole pour nos gouvernants et dirigeants depuis cet automne. Il partit donc pour aller chez son père. L’agnostique qui se repère mieux avec les dieux de l’Olympe parce qu’il pense que l’alternative n’est que le Dieu de Voltaire, il n’a pas le réflexe du magistrat-enquêteur, chercher le réel, la vérité. La vérité, la voici : Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié. Il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Dieu fait homme pour nous enseigner l’amour du Père, l’amour de Dieu et qu’ainsi accueillis, nous en prenions quelque graine. Bien entendu, nous restons avec le cœur de l’aîné, ignorant et de ce qu’est l’amour de son père et de la chance qu’il a lui-même d’avoir en tout en partage. Notre vocation à l’amour, à la divinité, à l’éternité. Entend-il ? Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi, est à toi. Et sait-il répondre ? De nouveau, tu nous montres ta tendresse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes à la mer ! Si l’archevêque de Recife avait su vivre cela, il aurait eu d’autres réflexes. Que d’erreurs dans notre Eglise, dans « mon » Eglise, en moi, ces erreurs « humaines » sont toutes un manque de bonté, et en somme d’humanité. Réplique de l'archevêque de Recife, que l’évangile a repérés et caricaturés : les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : ‘ Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux !’. Alors Jésus leur dit cette parabole. Et la parabole, chaque jour, nous l’avons sous nos yeux, à nos oreilles. Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. Prier pour les inconscients, prier pour qui m’aime et qui aime, tant, la conscience, l’âme aujourd’hui à vif.
[1]

Nicolas Sarkozy n’a pas le sens de l’Etat, probablement pas celui de la France (ou alors le sien est totalement innovant et indicible, au sens de l’incapacité à être exprimé…), mais il a celui du pouvoir. Le drame – à terme, pour lui – c’est qu’il n’a pas une conception juste du pouvoir. Le pouvoir n’est pas de décider, mais d’influencer. Le pouvoir, c’est la fécondité. Celle-ci suppose terrain et graine, une ambiance. Celle qu’il a créée est forcément stérile. Il glace ou il déracine. Jardinier brouillon, cultivateur sans la perception, l’intuition des saisons.

A l’A F P, où je termine la compilation du dossier (gros comme un bottin de téléphone… d’une ville importante…) : l’affaire irrésolue par excellence, l’ « affaire Markovic » - cf. page spéciale ci-dessous, je reprends les onze ans de vie française avec de Gaulle président de la République. Extraits qui disent mieux que tout la différence, cf. ces déplacements d’aujourd’hui, chaque fois pour un discours fondateur asséné comme une gifle au pays, ce qui est appelé et ressassé : réforme, les discours si rarement en plein air, les écoutes et les salutations : quand ? le bonheur d’être ensemble, Français et leur élu principal : comment ?

Le général de Gaulle en Bourgogne

Beaune, 19 Avril (AFP) . 1959

C’est par la route des grands crus, à travers les plus réputés des vignobles français, que le général de Gaulle s’est rendu, cet après-midi, aux hospices de Beaune.
Tout au long de la route, dès la sortie de Dijon, les vignerons et leur famille, endimanchés, venus d’un peu partout, des côteaux proches ou éloignés, s’étaient donnés rendez-vous.
Gevrey-Chambertin, Chambolle et Musigny, sa jumelle, Vougeot, Merusault, Vosne-Romanée, d’autres petits villages encore, aux noms célèbres, avaient pavoisé. Les cpouleurs tricolores voisinaient avec les couleurs verte et rouge de la Bourgogne. Des pyramides de futailles enrubannées, surmontées d’une « bourguignonne », avaient été dressées. Nombreuses furent les haltes.
Partout, sur les 40 kms environ qui séparent Dijon de Beaune et alors que sonnaient les cloches des églises, le général de Gaulle, en effet, après avoir salué la municipalité, a tenu à adresser quelques mots à la population. C’est à chaque fois sous les acclamations, dans le bruit des chorales, dont certaines entonnaient des chants à boire ou l’air célèbre des « enfants de la Bourgogne » qu’il a été accueilli.
A l’entrée du clos du château Vougeot, les chevaliers du tastevin attensaient le Général pour lui remettre, dans un écrain, l’ordre suprême de la confrérie, en exprimant l’espoir qu’il lui serait un jour conféré selon la traditionnelle cérémonie d’intronisation.
A Beaune, à l’arrivée, l’accueil avait été si chaleureux que de multiples petits bouquets tricolores jonchaient la plage arrière et les sièges de la voiture présidentielle

à suivre … AFP AC 2250

Pau 16 Février 1959

La troisième journée du voyage du général de Gaulle à travers les départements du sud-ouest de la France, tout au long de la chaîne des Pyrénées, aura été marquée, comme les deux précédentes, par le chaleureux accueil qui lui a été réservé.
Partout et toujours, à chaque arrêt, et chaque fois qu’il en a eu l’occasion, le président de la République s’est efforcé d’établir avec la population le ‘contact humain’ nécessaire et indispensable selon lui, à l’esprit d’union et de solidarité qui, comme tous les Français, et à travers tous les Français, doit aboutir au renouveau de la nation.
Toutes les paroles prononcées par le Général, un peu partout, au hasard des haltes, prévues ou imprévues, depuis le début de son voyage, qui, d’ores et déjà est un succès, reflètent l’état d’âme de celui qui, après avoir incarné la France d’hier – celle de la Résistance – incarne aujourd’hui la France de demain.
De demain, oui, le Général l’a dit et répété. Il l’a dit aux jeunes surtout, aux jeunes sur lesquels il s’est constamment penché et avec lesquels il a voulu aussi établir le dialogue et la communion de pensée. Ce langage, il n’a pas manqué de le tenir également avec les combattants des deux guerres, ceux qu’il appelle si familièrement, ‘les anciens’.
Pour le général de Gaulle, le redressement national ne fait aucun doute. Il en est convaincu. C’est cette confiance qu’il veut insuffler à ses compatriotes, aux agriculteurs, aux ouvriers, aux techniciens et aux savants. Certes, il ne fait pas mystère des difficultés qui restent à surmonter.
« Il y a, en réalité, devait-il dire à Auch, une grande différence entre ce que nous sommes et ce que nous voudrions être. C’est humain et c’est Français. Mais il n’y a pas de sommet que nous ne puissions atteindre. Il n’y a aucune raison pour que nous soyons inférieurs à personne. »
Cette phrase est le thème-mêmedu renouveau que désire le président de la 5ème République. C’est cela qui constitue en quelques mots un tout et que le Général veut faire comprendre à chacun pour galvaniser toutes les forces vives du pays.
C’est avec des mots très simples, souvent touchants, que le Général s’est adressé aux Pyrénéens, Catalans, Gascons ou Béarnais. Dès l’aube, et alors que Perpignan s’éveillait à peine, le général de Gaulle quittait l’ancienne capitale des rois de Majorque. Les 260 kilomètres du parcours qui, du Roussillon par le Lauraguais mènent au seuil du pays de Gascogne furent sans histoire. Par Narbonne, Lézignan, Villefranche-du-Lauraguais, le présidente de la République devait gagner l’Isle-sur-Jourdain où le cortège officiel, tronçonné en trois parties, se reformait pour aborder la seconde.

Quillan – 15 Février 1959
127-B 51-(50-)

. . .

Le Général gagne la place principale, cernée elle aussi de platanes enrbannés. La foule comme partout ailleurs, scande le nom du Général. En quelques mots, le maire souhaite la bienvenue au président de la République :
« Le premier des Français, dit-il, qui en 1940, aux heures sombres de notre histoire incarna le véritable esprit de la résistance ».
Le Président, à son tour, prononce quelques mots – « Merci à Quillan, dit-il. Merci, pour tous. Je sais qu’ici on a confiance dans l’avenir. J’ai pour ma part toute confiance dans notre pays, dans son effort, sa volonté, son idéal. »
Le général de Gaulle se mêle ensuite à la foule d’où brusquement, jaillit ‘La Marseillaise’.
Cerné par les anciens combattants, note au milieu des étendards, le Général entonne, lui aussi, l’hymne national.
C’est sous les acclamations qu’il reprend, quelques instants plus tard, la route. A Saint-Paul de Fenouillet, nouvel arrêt imprévu. La foule, là aussi, a débordé les barrages de police.

. . .


Auch – 16 Février 1959
69 B 27 14 h 00

. . .

Puis, se plaçant au centre du vaste salon, il fit de ses deux bras à l’assistance le signe de se rapprocher et de faire cercle autour de lui. Comme il l’avait fait avant-hier à Toulouse et hier à Foix et à Perpignan, le général de Gaulle parla simplement, sur un ton à la fois grave et familier.
Messieurs, leur dit-il en substance, je sais quelle est la cohésion, l’efficacité des corps constitués de la région. Je sais votre influence, votre dignité et je vous en donne le témoignage. Au point de vue national, nous sommes un pays quimonte ; la pente est quelque fois dure, mais j’ai la certitude du succès. Nous pouvons faire beaucoup si nous demeurons unis. C’est la conviction que j’ai : celle d’un homme qui parcourt le territoire, qui connaît le pays. J’appelle votre attention sur l’obligation où vous êtes de demeurer dignes dans cette période de notre histoire où nous entrons. Que nos divergences s’effacent devant l’obligation nationale »

. . .




Paris-sur-rue… à compléter.

Alain Bashoung… il semble que c’ait été quelqu’un. Les portraits qui en sont donnés, disent l’excellence : le contact populaire, une certaine aristocratie de l’exigence de soi dans le travail.

Mauritanie… extrême qualité du communiqué présidentiel, je veux dire, celui de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Khadafi aura, sans doute pour la suite, tellement outré, et vis-à-vis de ses pairs africains, tellement méconu et méprise le mandat de l’Union africaine et de l’Union européenne que c’est la pierre au cou qu’il a passée aux militaires, et sans doute – maintenant – au sien. Son texte et celui des deux ensembles réfractaires à la junte : cf. mon blog mauritanien : http://mauritanie-ouldkaige.blogspot.com


[1] - Michée VII 14 à 15 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32


Aucun commentaire: