Lundi 2 Mars 2009
Prier….[1] le Lévitique, le livre dans lequel apparemment il ne se passe rien, des recommandations et des prescriptions, mais, malgré un contexte très endogamique, des gemmes décisives. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère. Tu ne te vengeras pas. Tu ne réclameras pas la peine de mort contre ton prochain. Et prescriptions, commandements sont surtout le cachet d’une tanscendance impérieuse : je suis le Seigneur. Vérifier si Robert Badinter, juif, mais il est vrai agnostique, a donné un fondement religieux à sa pétition… Les tentatives contemporaines tournant à la logorrhée sur les valeurs. Mais quel en est leur fondement ? notre bon sens ? notre bon cœur ? Jésus répond dans l’évangile en donnant la parabole du jugement : les valeurs, nos comportements, les commandements et prescriptions ne sont que relationnelles. Nos manières humaines sont en fait nos manières devant l’Eternel et le Tout-puissant, notre créateur. C’est tranquillement dit par le Christ : quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait… chaque fois que vous ne l’avez pas à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. Si nous sommes chacun le petit d’un autre ou des autres, nous sommes aussi le grand de quelques-uns pour qui nous pouvons faire ou ne pas faire. Vous ne m’avez pas visité, vous ne m’avez pas donné à boire, vous ne m’avez pas donné à manger. La relation est rompue, elle n’a pas été vêcue. Relation donnée : le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard. La crainte qu’il inspire est pure, elle est là pour toujours. Dieu justicier et impavide ? celui du « jugement » ? accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon cœur, qu’ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur !
matin
Pas de commentaire du « sommet informel » d’hier, mais ouverture de la conférence de Charm-el-Cheikh sur la reconstruction à Gaza : trois semaines de bombardement israëlien coûte, principalement à l’Union européenne, plusieurs milliards… co-président : Nicolas Sarkozy, annoncé en milieu d’après-midi à Levallois Perret, les obsèques de la jeune touriste tuée lors de l’attentat en Egypte la semaine dernière. Suite de l’agenda présidentiel débitée sans commentaire : n’assistera pas au dîner annuel du C R I F. Pour une fois pleinement d’accord, mais l’accumulation de nouvelles et l’ubiquité présidentielle font oublier d’un jour à l’autre ce qui a précédé, plus rien n’est en valeur ni en perspective. Explication psychologique : la jet-set politique, être à tous les endroits, être de tout.
après-midi
Mon frère aîné – modéré, pense que Sarkozy est notre Obama, il faut qu’il le soit, mais il serait bon qu’il laisse Fillon se manifester. Il refuse sans raisonnement mais sans non plus protester d’une ignorance excusable, toute relance par la consommation : surtout pas !
Le CAC perd près de 4%, les ventes automobiles chez nous ont chuté en Février de 13%, rien à côté de l’Espagne : 40%.
Je suis sidéré que l’on continue à chroniquer sur le sport, les sorties au théâtre (pas de crise, paraît-il), les César… alors que nous « aurons » cinq millions de chômeurs avant la fin de l’année, que la récession est générale, et que manifestement personne n’a encore défini une politique générale et concertée, mondiale, adéquate.
Guadeloupe… le préfet, très adroit, envoie les C R S autour des entreprises que des manifestants, comme annoncé par le LKP, y fassent la retape pour que le patronat récalcitrant adhère à l’accord passé avec les minoritaires. La grève ne cesse donc pas. Commentaires du Monde : trois-quatre ans pour que l’île se remette, cela dans l’hypothèse où les choses « rentraient dans l’ordre » aujourd’hui.
soir
Incertitude partout ce soir. D’abord en Guadeloupe… la Guinée Bissau, mon très cher médecin traitant, général à trois étoiles ou quatre, suivait le président assassiné depuis vingt-cinq ans : quelque chose d’abject dans ces comportements de militaires en Afrique, que des comploteurs ! Ils osent communiquer que l’assassinat du président de la République et du chef d’état-major n’est pas un coup d’Etat et que l’ordre constitutionnel est maintenu.
Ce matin, j’applaudissais. Sarkozy conséquent, on ne peut demander à Israël de cesser de détruire et d’assiéger à Gaza, et dîner le soir avec le C R I F. Mais Fillon discourant, il ne pouvait perdre ni la vedette ni l’électorat ; il y est donc « passé ».
Europe… le pire scenario. Les pays de l’Est éconduits par ceux de l’Ouest. Clivage de la richesse, clivage de l’histoire conbtemporaine. L’erreur me paraît la plus importante – poour l’Europe – depuis la chute du « mur ». Le mur, nous le rétablissons. C’est belligène à tous points de vue.
Quant à la crise… plus de 30 milliards à nouveau en catastrophe pour A I G le premier assureur américain. Le Japon, son marché automobile chutant de 30% d’un mois à l’autre. Le prix du pétrole baisse de 10%. A la casse, fortunes occultes et Etats bien organisés vont ramasser des pays entiers, des entreprises par brassées. Le pouvoir va changer de mains, il a déjà changé de figure.
Qu’arrivant de Gaza, où il a été établi que trois semaines d’opérations de guerre menées par Israël sur une population en immense majorité sans défense et parquée, tassée dans un territoire minuscule et assiégé ont détruit et ravagé en sorte que cela coûte près de cinq milliards à la « communauté internationale », on se pose – en propos de table, à Paris – la question de comprendre pourquoi il y a recrudescence de l’antisémitisme, me stupéfie. Près de cinq milliards sans compter les treize cent morts, les atteintes aux droits de l’homme et en fait des crimes dépassant les faits de guerre tels que même et surtout des Juifs ardents ont honte d’Israël. Et que par avance, le Premier ministre fasse le chantage à la participation de la France à une future conférence – réédition de celle de Durban – si la mise en cause d’Israël ou de la communauté juive, en tant que telle, est osée (par qui ? par les victimes ?) me choque. Qu’enfin, le sort d’un unique prisonnier de guerre israëlien, ou même franco-israëlien soit prioritaire, quand depuis quatorze ans il crève les yeux que le « processus d’Oslo » a été assassiné en même temps qu’Itsahak Rabin, et par un Israëlien, me semble hors de toute proportion. Au mieux – pour le président régnant – c’est tenter dans la même journée de « jouer sur les deux tableaux », au pis, c’est tout simplement être cynique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire