dimanche 15 mars 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 15 mars 2009


Dimanche 15 Mars 2009


Prier… tu n’auras pas d’autres dieux que moi, c’est-à-dire ni l’argent, ni surtout Lucifer, le désespoir. Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal. Nous qui sommes tellement à la recherche de discernement, d’orientation, de clés et manières pour nous construire (le ‘coaching’ contemporains, les conseillers techniques et entourages…) et pourtant nous y sommes, nous en sommes enveloppés, Dieu se déplace pour nous les donner. Trranquillité des ‘commandements’, repères, qui ne sont que la terre spirituelle et morale de notre rencontre avec Lui. Cette conscience innée que j’évoque instantanément en réponse à la question de « mon » agnostique, Dieu refusé ou impossible : il aurait trop à faire, s’il était comme vous le dites précautionneux de nous, même argument, plus que puéril, pour la résurrection : la planète croûlant sous le vivant… alors, ma seule question concluait-il, les fondements de la morale. J’ai dit la conscience innée. Elle nous est née – mais cela je ne l’ai pas dit, je ne voulais pas être docte, ni enseignant pour mon ami, si prestigieux enseignant lmui-même, public si longtemps et en vue, privé puisque nos bientôt quarante ans ont été un permanent dialogue sur le faire et l’être, même si ce n’était qu’en politique, et la politique est une parabole de l’ensemble de la vie d’un peuple, et le peuple, nous en sommes chacun un dans celui qui est nôtre d’adoption ou de naissance – la conscience morale nous est née en péchant. La Genèse… et elle nous est « validée » par les prescriptions… et sa raison d’être en nous arrive par l’évangile, nous tentons de faire le bien pour nous distraire de notre attente, éplorée, du paradis, du retour du Christ, de l’éternité et de nos retrouvailles en tout. Les Juifs réclament les signes du Messie, le monde grec recherche une sagesse – nous y voilà bien – mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifgs ou Grecs, ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Salut et intelligence de la vie. Et Jésus, par anticipation, bouscule même son Eglise à bâtir, dans ses compromissions avec les ordres établis, dans ses tolérances économiques et sociales : Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Discernement, quelle clarté ! pour nous, parce que sur nous, Dieu n'a besoin d’aucune lumière. Il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme : il connaissait par lui-même ce qu’il y a dans l’homme. Notre prière peut commencer sans exhorde : tout de suite, notre espérance par les larmes. [1]

L’outre-mer va-t-il nous sauver ? prise de conscience depuis les départements antillais, mot d’ordre de « lutte contre la vie chère », happé par les grandes surfaces en « métropole ». Et ici, les mal-logés et les sans-papiers, donc l’engagement à la solidarité et à la défense de la dignité humaine, des libertés publiques, pour tout le monde, même ceux « pas en règle »… cela se joue et se crie exactement comme je vivais, pendant les tournées de Moktar Ould d’Addah, l’arabo-africain.

Cynisme de Christine Boutin ? marquée d’ailleurs comme chrétienne sinon intégriste. Une loi restrictive le 16 Février dernier, diminuant les délais et paraissant redonner confiance aux propriétaires donc au marché immobilier : la crise… mais depuiis deux jours, ses assurances qu’il n’y aura pas d’expulsion sans solution. Que ne l’a-t-elle écrit dans la loi ? disent les quelques vingt associations qui ont appelé à manifester aujourd’hui.

Christine Lagarde prépare un projet de loi sur le crédit à la consommation : protéger les ménages des engagements à la sauvette. Sans doute, mais la relance de la consommation ? et le rôle des banques en échange de ce qu’elles reçoivent ?

Travail pour un De Gaulle selon l’A F P . la collection intégrale des dépêches. L’année 1959, trois voyages en province et deux en Afrique. En fait, le Général prend contact avec le pays et sa mesure. D’une certaine manière, prolongement et revanche des précédentes époques de ses voyages : la Libération, puis le « désert ». Sa conscience professionnelle, si bien notée par Valéry Giscard d’Estaing : les exposés sur des sujets qu’on dirait aujourd’hui banaux, qu’il écoute avec la plus grande attention, remarquée de tous. Voir aussi si les voyages de la fin du règne sont de même genre et de même tonalité : lui, les foules.

Le Sud-Ouest.… Février 1959 … s’arrête longuement devant le tableau d’évolution des revenus agricoles à l’Ecole d’agriculture d’Ondes. Cette expression répétée de la confiance du Général dans les Français, est probablement son secret – tant pour l’action que pour la communion. – La pie en avant d’un cortège, texte lu hier, aujourd’hui le pavé dans un papier d’emballage, lancé vers lui, à Toulouse. La parfaite politesse : devant les ouvriers de Sud-Aviation… à la fin de son éloge de la Caravelle « Je n’ai rien d‘autre à ajouter, sinon quel plaisir vous m’avez fait en vous trouvant tous et toutes ici, autour de moi, ce matin. Tous mes vœux, je vous les adresse, si vous le voulez bien, à chacun et à chacune de vous, à vos familles, à ‘Sud-Aviation’, à la grande œuvre que vous accomplissez ensemble. Vive la République. Vive la France ». C’est le « Lyonnais, je vous aime » de Napoléon remontant de Golfe-Juan vers Paris… Evidemment, les « nègres » et les plumitifs en chambre, ne peuvent écrire cela (au calme).

auparavant… à Perpignan

A l’occasion de la présentation des corps constitués qui s’est déroulée dans les salons de la préfecture, le général de Gaulle a déclaré notamment : « Combien je me félicite d’avoir serré la main de chacun et d’avoir pu me rendre compte par ce très rapide contact, de ce que je souhaitais voir, de la qualité des corps constitués du département, département vivant qui est plein de possibilités, qui a ses promesses, je m’en rends compte, mais dont il me semble quau fond il est sûr de lui. En tous les cas, pour ce qui est de vous, je mesure en vous voyant quelle force, quelle dignité, quelle solidité vous représentez, ici comme ailleurs, et peut-être particulièrement ici, cette structure de l’administration, cette structure de l’action officielle, officieuse. Cette situation morale aussi que vous exercez, je sens bien qe tout cela est de bon aloi et que vous vous employez à ce que l’on peut appeler le service public, et de tout cela, je veux vous remercier et vous rendre témoignage. . . Dans l’ensemble du pays, je le dis, je constate la même foi profonde et la même certitude de notre destin. Je crois que c’est très raisonnable, très raisonné et que le peuple français est confiant en lui-même et il a raison de l’être, très simplement et très nettement. »

sur la place de l’Hôtel-de-ville

Après ce que nous avons traversé depuis dix-huit ans, il me semble que nous sommes devenus invulnérables. Nous le prouvons à nous-mêmes et au monde entier. Je vous le dis, je n’ai pas peur de la catastrophe. En restant solidaires, rien ne pourra prévaloir contre la France. Maisntenant nous sommes sûrs du reste. Mais l’effort est nécessaire et la nation entière est en train de l’accomplir. . . . Il y a entre nous tous une solidarité profonde, un lien qui nous tient tous attachés les uns aux autres. Oui, j’en suis sûr, l’avenir nous appartient. Au déclin de ma vie, j’en suis plus convaincu que jamais. Je sais que les jeunes prennent la relève de nos aînéset sont prêts à prendre la mienne. D’avance, je salue leur avenir. De tout notre cœur, disons et pensons : ‘Vivce la République et vive la France’, et, si vous le voulez bien, chantons ensemble, pour en témoigner, l’hymne national, ‘la Marseillaise’». Une ovation immense a jailli alors de la foule que le Général a interrompue en entonnant ‘la Marseillaise’.

. . . et sur la route de Toulouse à Foix – 15 Février 1959

Un brouillard épais à la sortie de Toulouse, avat obligé la voiture du Général et le cortège officiel de dix-huit voitures à rouler à une allure modérée. Mais vingt kilomètres plus loin, la brume sedéchira et un soleil éclatant illumina les Pyrénées, toutes blanches, qui barraient l’horizon. Tout au long de la route, à chaque carrefour, dans chaque village décoré de drapeaux et d’oriflammes, les enfants des écoles, les paysans rassemblés, acclamaient le chef de l’Etat.
A Pamiers, le chef de l’Etat reçut de la part de toute la population de la petite ville, rassemblée sur la grand-place et dans les rues, une ovation indescriptible, sans doute la plus grande, la plus spontanée, la plus vibrante depuis le début de ce voyage et il fut difficile d’entendre l’adresse au Général, lue par le maire.
Pour répondre, le président de la République, aidé par le colonel de Bonneval, se hissa sur un banc. Dominant une foule joyeuse, colorée, endimanchée, il s’écria : « De tout mon cœur, merci à Pamiers . . .

La réplique devait être donnée, dans sa cathédrale, par l’admirable cardinal Garonne, archevêque de Toulouse :

De nombreuses personnalités, dont MM. Berthoin, Boulloche et Bron, ministres, et Mme de Gaulle, ont assisté à cet office qui s’est terminé par l’hymne ‘Domine, salva fac Rem Publicam’ : « Pourquoi ne pas le dire ici, Moinsieur le Président, lorsque, recevant de vos paroles et de vos gestes, le choc salutaire d’une confiance en la France, plus violente que tous les démentis des choses ettoutes les lâchetés des âme, nous pouvons percevoir au fond de cette inaltérable fidélité, le son d’une volonté qui aime assez la France pour en craindre d’aimer tous les hommes, et, en voulant la grandeur de la patrie, a la force de vouloir du même coup le bien et la fraternité de tous les hommes à travers le monde… Nous en ressentons une vive émotion de joie et de confiance. Et c’est pourquoi les chrétiens se donnent le droit de vous rejoindre, en ce qu’ils devinent être le plus profond de votre intention et de votre volonté.


Ce qui répond – en même temps que les Toulousains – à la Dépêche du Midi (famille Baylet…)

Toute notre région attend le général de Gaulle avec une curiosité teintée d’amertume, sinon de déception… et l’atmosphère policière à laquelle elle est soumise depuis quelques jours l’incietra à un certain scepticisme… le Général apparaît, aux yeux de beaucoup, comme l’homme d’un parti , lui qui avait soulevé la nation parce qu’il les condamnait tous.

. . . devant les ouvriers de Sud-Aviation

" Vous avez de la chance. Moi aussi, moi aussi, parece que sur la route assez difficile qu’il me faut suivre depuis déjà pas mal d’années pour le service de notre pays, c’est pour moi un réconfort, c’est une aide, de me trouver au milieu de vous et de constater à mon tour, sur place, ce que la nation sait faire quand elle s’en donne la peine.
Alors, je le répète, ici je sens que j’ai rencontré la chance. La France aussi a de la chance, malgré ses difficultés, malgré tous les obstacles qui se dressent devant son redressement, au-dedans d’elle-même, et au-dehors. Des réalisations comme les vôtres, lui prouvent qu’elle est digne d’elle-même, qu’elle est la France. Qu’elle le montre et qu’elle fait en sorte qu’on le sache partout dans le monde, non pas pour braver personne, non pas, bien sûr, pour insulter personne, mais pour remplir sa mission, sa vocation, qui est de servir partout où il est sur notre terre
."

Me revoici depuis quelques heures en compagnie du Général. L’ambiance qu’il dégage, suscite… chaleureuse, porteuse, énorgueillissante pour tout Français, et peut-être tout homme… l’année 1959. Ainsi, de passage aux Comores, alors territoire d’outre-mer : Moroni, 9 Juillet 1959 – " Si je suis venu aux Comores, c’est parce que lors de mon premier passage, j’avais ressenti votre amitié et que ce souvenir est inoubliable. C’est parce que j’aime les Comoriens, courageux traditionnalistes, qui regardent la vie en face et qui sont des hommes dignes dans toutes les circonstances."

Les multiples égards pour l’Italie : les visites et le centenaire de Solférino et de Magenta. Et évidemment le Vatican …. de Gaulle s’agenouillant – et sa suite ! – pour recevoir, lui et la France – la bénédiction de Jean XXIII, les moments de recueillement devant divers autels et certaines chapelles, le Souverain Pontife les bras tendus vers lui pour l’accueillir… Gronchi, le président de la République italienne, a dû plaire : à Solférino, il évoque de Gaulle : « son style indomptable », pour cette trouvaille de vocabulaire, de style… il avait dû bien pénétrer de Gaulle. Celui-ci pas en reste qui, à Milan, municipalité communiste à l’époque, dit que les entretiens franco-italiens peuvent avoir une influence mondiale… et il est – presque dangereusement – subtil : « pour nous Français, Milan n’est pas une ville étrangère », il a manifestement lu La chartreuse de Parme

Voyage en Auvergne… de Gaulle mettant toujours en valeur Premier ministre et ministres : ainsi Pinay le 7 Juin 1959 à Saint-Etienne : « il y auprès de moi, le ministre des Finances et des Affaires économiques, qui est l’artisan et le symbole de cette stabilité. Il sera, j’ose le dire, sous ma haute autorité, l’instigateur d’un progrès social nouveau : progrès social qui comporte, bien entendu ; l’amélioration des salaires et des traitements, mais aussi un changement de la condition des uns et des autres par l’association des travailleurs à la marche des entreprises ». – Qu’on en est loin aujourd’hui, et comme de Gaulle, malgré lui (tout le problème avec Pompidou) ne sut l’imposer à ses ministres en son temps ! Les « réformes » d’aujourd’hui se classent en deux catégories : les liberticides et les budgétaires, les secondes frappant d’inutilité rétrospective ce que l’on supprime, emplois, postes, sites judiciaires ou militaires. – Ambiance à Saint-Etienne : « Le parasol qui avait été fixé sur le podium fut aussitôt enlevé malgré la puie qui recommençait à tomber et c’est en veston, tête nue, que le Général prononça son discours. La foule lui réserva un accueil enthousiaste. Il semble que l’élément jeune dominait. Le chef de l’Etat entraîna les protestations et les rires de la population quand il déclara :’ Depuis la Libération mes cheveux ont blanchi, pas les vôtres’. A la fin de son discours, quand il déclara : ‘Je vois que vous êtes aussi convaincus que moi que c’est la bonne route qu’il faut suivre’, des milliers de ‘oui’ jaillirent longuement de la foule ». Déjà, Ségolène… et pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy : « la vocation de la France est humaine ».

Et comment est de Gaulle dans ces voyages ! à Clermont-Ferrand, le 6 Juin : « Merci à toutes et à tous pour votre magnifique accueil, parce que ce contact est pour celui qui vous parle un encouragement émouvant et touchant … votre ville est laborieuse, digne, fière, résolue, voilà l’impression que vous m’avez faite ». Aujourd’hui, le coude sur le comptoir, le discours présidentiel tutoie l’un ou l’autre, compagnon du coup électoral d’il y a vingt-deux mois.

Madagascar : l’armée modèle, on n’est vraiment pas en Afrique. Elle accompagne le peuple, à distance, sécurise les processus de changement, mais ne cherche ni ne prend le pouvoir. Entre les divers coups d’Etat de ces six-huit mois, la Mauritanie est le pire cas.


[1] - Exode XX 1 à 17 ; psaume XIX ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 22 à 25 ; évangile selon saint Jean II 13 à 25


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