dimanche 8 mars 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 8 mars 2009

Dimanche 8 Mars 2009


Prier…
[1] Dieu mit Abraham à l’épreuve… Et il fut transfiguré devant eux. Tout est épreuve, et surtout le bonheur, parce que tout est proposition de rencontre avec Dieu, supplication, obéissance, perplexité, reconnaissance. Comment pourrait-il avec lui (le Christ) ne pas nous donner tout ? Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Notre « quête de sens », locution à la mode, mais certainement pas posture générale des élites et des nantis, n’aboutit qu’en fin de processus. Compréhension, mémoire et non anticipation et « prophétie ». De fait, il ne savait que dire tant leur frayeur était grande. Ce que nous voyons et même comprenons nous dépasse tellement. Ce dont disposent les événements, la Providence : prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes ! précisions et description ôdieuses de cruauté puisque c’est un sacrifice, un infanticide qui est prescrit. Parce que tu as fait cela… La rencontre s’est opérée, Dieu avait suscité l’occasion la plus incompréhensible, abminable (la Shoah ? de nos jours, l’atrocité dans certaines vies)… Ne porte pas la main sur l’enfant, ne lui fais aucun mal. Accessoirement, mais si vitalement, l’énigme des « permissions » de Dieu : tout le livre de Job est bâti là-dessus, le péché, le mal et Lucifer depuis la Genèse… le sens in fine, le sens parfois donné par anticipation. Mais d’abord et en tout la rencontre.

Une dissidence de l’I R A se voulant l’authentique… depuis que le mouvement a déposé les armes et que le nord de l’Irlande resté sous souveraineté britannique (les Anglais adorent les enclaves : Dunkerque le fut une vingtaine d’années après la guerre de Sept ans…) est en co-gestion protestants-catholiques… tue plusieurs policiers en tentant de donner l’assaut à une caserne..

Madagascar… mûtineries d’une caserne : les soldats refusent de continuer à tirer sur leuyrs compatriotes et déclarent ne plus obtenir au président régnant.

Irak. Un rapport d’O N G ; le drame des veuves de guerre, plus de millions, pas de pension pour un quart d’entre elles, et ce qui est versé aux autres ne les loge pas et ne les nourrit pas. Les trois quarts de la population n’ont pas l’eau courante et l’électricité seulement quelques heures par jour. Je crois que les dépenses militaires en Irak sont annuellement de 190 milliards de dollars et l’on n’est pas f… de subventionner à plein les services de pension le ministère de la Condition féminine dont la titulaire a démissionné en Octobre et n’a pas été remplacé : budget mensuel de quelques milliers de dollars ! voire le ministère de la santé dans son entier. Voilà le produit de la guerre d’agression, voilà ce que nous infligeons en Afghanistan pour des morts inutiles dans nos familles. Je suis l’ami des Américains.

Dans le métro., de jeunes beurs, beauté d’une fille, type Ethiopie pour le film des Mille et une nuits de Pasolini, les deux garçons avoisinant quelconques. Ils partent, elle change de place, je commente au troisième qui est resté qu’il y perd. Il ne comprend que l’anglais, il est israëliens, la fille à côité de moi aussi, ils sont « ensemble », touristes, il a dit son pays à voix très basse. Il n’opine pas sur les chances de Netanyaou de former le gouvernement : je les crois faibles, trop de contradictions dans sa coalition et un programme de guerre ne sera pas longtemps viable.

La Grande loge féminine de France – maçonnique – pour « le 8 mars » se présente le matin, gymnase Japy, années trente, discours de Léon Blum à l’époque, architecture de marché couvert en fer, et colloque l’après-midi. Elisabeth Guigou vient y témoigner sur les prisons. Je l’ai rencontrée quand elle n’était qu’à l’Elysée, accompagnant pour les affaires sociales, en même temps que Georgina Dufoix, ministre en titre pour la Santé, François Mitterrand en visite officielle au Brésil – Septembre 1985. Revue ensuite quand elle est ministre des Affaires européennes. Pas changée physiquement en plus de vingt ans. Elle est prenante, présente, directe, simple, passionnée, pas impérieuse, le sujet est traité, bellement. Le ton de la contagion d’une conviction et de l’expérience. La France a produit, peut produire des élites, des ministres. A la tête de l’Etat, un homme très cultivé ne peut être mauvais dans sa fonction. Un homme pas cultivé…

Notes prises tandis qu’elle parle. Schéma.


Prisons – Justice

Elisabeth Guigou

Heureuse d’être avec vous, retrouver des amies, participer en cette journée des femmes – très bien que des femmes se réunissent – se pencher sur les questions de prison – beaucoup de clichés – sans jamais y être allé – il faut voir ce qsue c’est – encourager
L. 15 Juin 2000 – possibilité pour les parlementaires d’y aller jour et nuit sans se faire annoncer
Foule d’associations – chaque fois que l’extzérieur entre das es prisons, la liberté y rentre

Prisons depuis longtemps une honte pour notre pays
Lieux de privation de liberté – c’est normal et légal – mais lieux d’humiliation et de violence
Ces gens-là qui sont là – prisonniers et surveillants – ne respectent aucune règle : la saleté, la violence, la vétusté – insupportables
Cela fait longtemps que cela dure – à quoi s’ajoute encore la surpopulation : 62.000 détenus pour 50.000 – un manque de 10.000 en réalité beaucoup plus dans maisons d’arrêt – dans centres de détention, taux est inférieur à 100%
Maisons d’arrêt – détention provisoire – elles ont toujours été surpeuplées . dès qu’on a trois personnes, plus personne ne peut bouger – violence etre détenus, entre surveillants et détenus – or, 20% des détenus sont psychotiques, et plus de 50% ont des pbs psychiatriques
Assistance médicale moins soutenue qu’ailleurs, la violence, l’agressivité se développent

très souhaitable qu’il y ait une prise de conscience
je n’avais jamais visité de prisons avant d’être la chancellerie
j’ai visité la prison d’Avignon d’abord, sorte de château moyen-âgeuse, ôdeur, humidité – cellule avec 27 détenus, lit et table de nuit en fer – la majorité accusés de crimes sexuels – éprouvé l’inimaginable – où sont les sanitaires, quelques douches saleté et vétusté – là se produisent le plus de bagarres, donc éviter de les emmener là – pas même une douche par semaine – à la cuisine, équipements, pas possible d’ouvrir les placards de peur que les rats vous sautent à la figure

l’ancienne prison de … jeune directeur de la prison, Jean-Louis Thomas – la torture aseptisée
ces deux prisons ont été fermées
programme de sept nouveaux établissements – une personne par cellule – toilettes protégées des regards : on ne le voulait pas pour des raisons de sécurité
il faut six ans entre la décision (avec accord de la municipalité souvent difficile à obtenir) et l’ouverture
. trois fois par semaine, la douche
. unités de médecine, de soins en prison
. simplification des régimes de visite, de parloirs (les parloirs sexuels – la réinsertion préparée – Rennes, prison de femmes)
Lutter contre la transmission des maladies – à l’époque, tabou sur le SIDA, préservatif
Soisn en prison et suivis
L . 1998 suivi médico-social

Ne pas seulement penser à la condition pénitentiaire – elle est inséparable de la politique pénale : 55.000 détenus pour 50.000 places avec la loi sur la présomption d’innocence, on a ramené à 40.000 le nombre de détenus – créant un autre climat, la solution n’est pas seulement l’enfermement – il y a d’autres sanctions pénales possibles : la détention provisoire fonction de l’ambiance haineuse – création d’un juge de la mise en détention – cette loi qui a imposé l’obligation de l’incarcération individuelle (L. 1875 le permet – mais depuis Juin 2000 incarcération individuelle obligatoire) ce n’est pas la panacée

Rapport Canivet – qui m’a été remis . la prison n’est que la privation de liberté . Les prisonniers sont des citoyens
Loi actuellement en gestation n’est pas cohérente
loi sur les peines planchers = philosophie de la prison unique sanction
loi vidant les prisons
avoir une loi pénitentiaire – le plus possible de visiteurs

les surveillants déplorent autant que moi et que ceux qui s’indignent – travail impossible –situation très difficile, surpopulation empêche tout – surveillants soumis à tension et à violence – services qu’ils rendent à la République

débat

M
Juge des libertés –
Rennes . Laval . les Baumettes
Humaniser les prisons – le respect de l’intimité
Une longue peine . on ne peut supporter si seulement une visite mensuelle ou le temps d’un rapport sexuel – comment peut-on recréer une relation familiale, une relation parentale
Cette volonté d’humanisation n’est-elle pas profitable pour la société

Elisabeth Guigou
Le magistrat applique la loi – garde sa liberté d’appréciation pour appliquer la loi sur les peines-planchers
Comment humaniser les relations familiales ? on traite les familles comme si elles étaient co-accusées – parloir
Les unités de vie familiale : petits apparetements, les détenus peuvent passer deux-trois jours dans des conditions de vie familiale avec leur famille – on sépare la mère et l’enfant quand celui-ci a deux ans : j’ai fait examiner si l’on pouvait éviter cela, réunion de gens qui y avaient réfléchi et qui étaient compétents ; pb. que l’enfant vive normalement – solution : que les prisons soient bâties près des villes – problèmes de ressources humaines en sont multipliés
Mais nous sommes dans une société qui fait passer toujours une urgence avant l’autre
Nous sommes le 23ème pays de l’Union européenne pour le budget de la Justice par habitant

N
Les hommes sont 90% de la population carcérale, violences en couple coûtent un milliard d’euros par an. Peut-on garder ces hommes ?

O
Expérience au Mexique. Femmes enfermées que la nuit.

Elisabeth Guigou
C’est un fait que les hommes sont plus violents. – Education différente. Compte-rendu de ce garçon qui a brûlé sa fiancée récalcitrante, condamné récemment. – Les conditions sociales n’expliquent pas tout, déterminantes pour les grands criminels, mais moins ou peu pour les courtes peines. Gens modestes.
Bracelets électroniques : cela suppose des moyens de surveillance accrus. Substitut à la détention provisoire ou aménagement de peine. Mais inacceptable que ce soit une fois la peine purgée : loi ignominieuse
Privatisation des prisons ? non, mais privatisation des constructions et de certaines gestions : repas, nettoyage, oui, plutôt de bons résultats
Indigence en prison : si familles peuvent aider, car les cantines en prison sont beaucoup plus chères

Cela change des aboiements de la droite qui accusent le Parti socialiste soit de « mettre de l’huile sur le feu » : les Antilles, soit de ne rien avoir à proposer : l’audiovisuel et les nominations « fait du prince », soit d’être divisé ! et d’une gauche qui ne peut, par sa timidité, concrétiser l’alternative souhaitée par beaucoup de Français. Susciter la citoyenneté – l’ahésion tant recherchée, ou le simple calme viendront ensuite.

Commentaires si mal informés et si peu pédagogiques. Le « couple présidentiel » au Mexique commence sa visite officielle par du privé : repas à quatre avec son homologue local, puis les pyramides aztèques, bon pour la presse « people », mais le sérieux : Nicolas Sarkozy va signer des accords sécuritaires. Le président de la République ne signe que les traités – mais généralement c’est le ministre des Affaires étrangères en son nom – et quand il signe, avec les ministres en contreseing, ce n’est que la ratification. On continue ainsi à ancrer cette conception présidentialiste de l’exercice de la fonction.

[1] - Genèse XXII 1 à 18 passim ; psaume CXVI ; Paul aux Romains VIII 31 à 34 ; évangile selon saint Marc IX 2 à 10

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