lundi 9 mars 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 9 mars 2009


Lundi 9 Mars 2009


Prier…
[1] toute construction à partir de nous-mêmes est vaine, mais en même temps nous sommes responsables de nous-mêmes. A toi, Seigneur, la justice ; à nous, la honte au visage… Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes révoltés contre lui, nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu ; nous n’avons pas suivi les lois qu’il nous proposait par ses serviteurs, les prophètes. Daniel, le surdoué, ajourd’hui on le verrait dans ce vivier de nos décideurs politiques et économiques, la petite cinquantaine qui tient tout, mais à qui il manque ce discernement extraordinaire qu’illustre chez Daniel, encore adolescent, l’histoire de Suzanne et d’une erreur judiciaire mettant en cause la hiérarchie de l’époque. Je fis au Seigneur mon Dieu cette prière et cette confession… Jésus l’approuve des siècles ensuite mais y ajoute le décisif, qui est l’essentiel de sa mission, notre appel à partager la vie de Dieu trinitaire (ce qui est à proprement dire et concevoir, mais à expérimenter ? la vie éternelle) : soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Il avait auparavant dit : soyez parfaits comme… Lui-même ne se donne pas en modèle, mais en moyen : je suis la voie, la vérité, la vie… nul ne vient à mon Père sans… et ce moyen, Lui-même, est si souverain qu’il nous propose, nous recommande l’exemple-même de son Père, Dieu. Le psalmiste qui n’est que prière et paysages successifs de la psychologie humaine (et qui nous donne aussi celle de Dieu…) fait étape : que nous vienne bientôt ta tendresse, car nous sommes à bout de force !

Fusion ASSEDIC-ANPE … le résultat (outil de gouvernement) ne se fait pas attendre :note interne du directeur régional à Toulouse. Vérifier l’authenticité des papiers des chômeurs et adresser les papiers douteux à la préfecture. Le syndicat CGT se rebelle, nous n’avons pas mission de police, pas de mélange des fichiers ni de pont avec la préfecture. Nous avons à vérifier la validité des papiers des chômeurs pas leur authenticité, d’autant que cette vérification (machines ad hoc en arrière boutique) se fait à leur insu. – J’avais tenté un recours pour l’honneur auprès du Conseil d’Etat contre l’extradition de Marina Petrella, je vais guetter l’occasion d’introduire le même genre de recours (tester l’intérêt pour agir , l’honneur citoyen blessé par une pratique nationale contraire à notre éthique et à notre image.

Obama, interrogé à bord de l’Air Force One (toujours les insignes de l’empire) : gagnons-nous la guerre en Afghanistan ? Non, répond-il. Franchise certaine, mais c’est pour envoyer plus de troupes et de moyens. Sa décision – contre-pied de celle de Bush junior : les recherches autorisées sur les cellules-souches embryonnaires. Toute la question de la vie quand « l’intéressé » en puissance ne peut s’exprimer : définition de la vie ? débat que je suivais hier à la Grande loge féminine de France. Ne pas s’enfermer dans une dialectique, si vous permettez cela, vous interdisez cela ou vous revenez sur telle décision antérieure. Cela me paraît séparable. Ceux qui veulent le statut de l’embryon, et ceux qui le refusent, non pour lui, mais pour le droit à l’avortement.

Echec de Nicolas Sarkozy… la prisonnière de Mexico ne rentre pas dans l’avion présidentiel. Commission mixte de juristes. L’opinion publique mexicaine, à tort ou à raison, lui reproche la complicité de huit mille enlèvements d’enfants. On ne sait pas le contexte… les acteurs principaux ont-ils été condamnés ? pourquoi enlever ces enfants et en si grand nombre ? à quelle fin ? notre compatriote, manifestement avec beaucoup d’hommes successivement : imprudence et complicité passive ? c’est probable. En prison en France, qu’obtiendra-t-elle ? il faudra la grâce du président mexicain pour qu’elle puisse sortie, cf. arche de Zoé, dont on ne parle plus : ont-ils été grâciés ? j’aurais été à sa place, je serai aller au recours en cassation ou en cour suprême. Si elle est pleinement innocente, il doit y avoir des moyens… Ces conférences de presse conjointes, depuis quand ? perd-on le fond des conversations à en préparer le scenario ? ou bien est-ce « devant tout le monde » une conversation de plus, montrant le peu de fond de toutes ?

Jean-Claude Trichet ! il m’est sympathique, il raisonne librement, je l’ai un peu pratiqué à mon ouverture d’ambassade dans l’ex-Union soviétique, mais laisser se répandre son commentaire à la Banque des règlements internationaux, qu’il présidait aujourd’hui à Bâle : je vois (madame Soleil) des éléments expansionnistes, la reprise en 2010, les marchés n’ont pas encore assez pris en compte la détermination des gouvernants et la baisse du prix des matières premières, vg. le pétrole. Il peut avec une nouvelle guere israëlo-arabe revenir à 150 ou 200 dollars, et alors ?

Le débat sur les nationalisations de nos banques (la Lloyds après la Royal Bank of Scotland, nationalisées en Angleterre)… les chiffres des soutiens ou des garanties, sans sens… mais les 14 milliards avancés par la B N P pour acheter Fortis : d’où viennent-ils ? qu’est-ce que ces soutiens ou garanties alors ? si nécessaires ?

Départements d’outre-mer. Tensions qui montent : la Guadeloupe, MEDEF parisien et bien-pensants (à courte vue) de l’UMP veulent la tête du signataire LKP, mais se divisent : l’Etat a-t-il empêché la négociation et « acheté la paix sociale » - la Réunion, le préfet rame et a convoqué tout le monde à la veille de la grève générale, à partir de demain. Rien sur la Guyane, sur la Martinique, ni sur Tahiti, sans gouvernement (indépendantiste) depuis trois semaines avec toujours Gaston Flosse en embuscade et l’affaire du compte japonais de Jacques Chirac, lié au polynésien. – Comme si dans chacun de ces départements, ou plutôt à leur propos, en « métropole », les leçons de l’Indochine, de l’Algérie, voire de la Nouvelle-Calédonie étaient totalement oubliées : l’ordre républicain, les élus… rien ni personne d’autre.

Les déplacements en province de Nicolas Sarkozy : un site, un discours, des engagements qui ne peuvent être tenus, des CRS et des journalistes, mais le peuple ? le préfet de Saint-Lo, et les sifflets. Documentant de fil en aiguille un de Gaulle selon l’A F P 1944-1970, je lis

Le général de Gaulle en Bourgogne

Beaune, 19 Avril (AFP) . 1959

C’est par la route des grands crus, à travers les plus réputés des vignobles français, que le général de Gaulle s’est rendu, cet après-midi, aux hospices de Beaune.
Tout au long de la route, dès la sortie de Dijon, les vignerons et leur famille, endimanchés, venus d’un peu partout, des côteaux proches ou éloignés, s’étaient donnés rendez-vous.
Gevrey-Chambertin, Chambolle et Musigny, sa jumelle, Vougeot, Merusault, Vosne-Romanée, d’autres petits villages encore, aux noms célèbres, avaient pavoisé. Les cpouleurs tricolores voisinaient avec les couleurs verte et rouge de la Bourgogne. Des pyramides de futailles enrubannées, surmontées d’une « bourguignonne », avaient été dressées. Nombreuses furent les haltes.
Partout, sur les 40 kms environ qui séparent Dijon de Beaune et alors que sonnaient les cloches des églises, le général de Gaulle, en effet, après avoir salué la municipalité, a tenu à adresser quelques mots à la population. C’est à chaque fois sous les acclamations, dans le bruit des chorales, dont certaines entonnaient des chants à boire ou l’air célèbre des « enfants de la Bourgogne » qu’il a été accueilli.
A l’entrée du clos du château Vougeot, les chevaliers du tastevin attensaient le Général pour lui remettre, dans un écrain, l’ordre suprême de la confrérie, en exprimant l’espoir qu’il lui serait un jour conféré selon la traditionnelle cérémonie d’intronisation.
A Beaune, à l’arrivée, l’accueil avait été si chaleureux que de multiples petits bouquets tricolores jonchaient la plage arrière et les sièges de la voiture présidentielle
à suivre … AFP AC 2250


Les arguments pour notre retour dans l’O T A N. Felipe Gonzales (c’est l’Espagne qui nous a donné un secrétaire général de l’O T A N devenu « haut représentant pour la politique extérieure et de sécurité commune », le ministre des Affaires étrangères dont le titre proposé par le projet de Constitution, est abrogé par le traité de Lisbonne) assure que la France retrouve son rang par cette décision ! il ajoute que l’appartenance à l’O T A N n’a pas empêché l’Espagne de retirer ses troupes d’Irak. Nicolas Sarkozy dit la même chose : l’Allemagne, membre de l’O T A N, n’a pas été obligée d’envoyer contre son gré des troupes en Irak.

Deux débuts de réflexion.

Intégration, politiques d’intégration. On disait il y a quelques décennies (colonisation-décolonisation) : assimilation. Mais dans les deux cas, cela suppose une sorte de « lavage de cerveaux », on devient Français en se perdant d’identité ? on change d’identité ? aujourd’hui, on irait vers l’excès inverse, on change l’identité de la France ? soit, mais si le travail est commun ? une identité consensuelle nait-renaît qui peut avoir le tréfonds et les valeurs françaises « d’origine » mais avec des résultats, une figure et un visage différents de celui auquel nous étions habitués et peut-être attachés. En revanche, ce qui sera toujours insupportables, ce sont ceux qui – surtout parmi les dirigeants – dénigrent notre acquis nationale éthique et identitaire sous prétexte d’adaptation économique et d’économies budgétaires.

Israël, Arabes et Palestiniens. Ce que je vois, soudain. Un système d’ "apartheid", pourtant jamais dénoncé en tant que tel. Ls Palestiniens n’ont de marché du travail qu’en Israël, mais sauf un million de privilégiés – « citoyens romains » – ils peuvent travailler mais pas résider en Israël. Ils sont parqués dans autant de Sowetho, minuscules et surpeuplés : Gaza et la Cisjordanie, sans compter les camps en Jordanie et au Liban. Poklus javance, moins il me paraît que la dogmatique : Israel avec frontières sûres et reconnu & Etat palestinien, ne répond plus à la situation mentale et territoriale.

Livre peu convaincant tel que je le feuillette sur la table d’un ami : dialogue-magnétophone, Georges Bernheim, nouveau grand rabin de France (pas très délicat avec Sitruk qui eut cette fonction pendant plus de vingt ans) et Philippe Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon. Tant que le religieux est de l’ordre de l’étude et de la discussion, je ne crois pas que l’on avance entre experts et je suis sûr qu’on recule entre croyants. En revanche, partant de la prière (sans formule), on arrive tout, c’est-à-dire à l’estime mutuelle, au partage de l’expérience : le socle est là, on peut commencer à aller vers plus, que je ne sais pas, mais qui s’appellera et se vivra, amour mutuel et compassion pour la condition humaine. Au total, cependant, se questionner l’un l’autre, être curieux de ce que chacun porte en soi est salubre. Avant le rabbin et le cardinal, j’avais lu il y a dix ans le moine et le lama.


Procès d’Ivan Colonna. Les parties civiles s’obstinent, avec le parquet, à refuser une nouvelle reconstitution sur place : la défense, soutiennent-ils, n’apporte rien de nouveau et ne fait que lr procès du procès. Or, des témoins affirment ne pas reconnaître Colonna comme le tireur, et ceux sur le témoignage de qui Colonna avait été recherché puis condamné, se sont rétractés depuis, et viont plus loin à la barre, ils s’accusent eux-mêmes, soutiennent que Colonna n’était pas sur les lieux et que d’autres y étaient, cf. Vinolas. Si Colonna est définitivement condamné, on va vers une affaire Dreyfus qui débridera – mais dans quel sens – toute la relation entre la Corse et l’Etat français…


Autres procès de plus grande conséquence, ou plutôt procès ouvrant de nouvelles époques, comme l’arrêt Bianco de 1872 ouvrit l’ère de la responsabilité de l’Etat et de la puissance publique. Total… Gaz de France… et bientôt la SNCF ou Réseau ferré de France pour le drame d’avant-hier. Les juges professionnels – la loi – comprennent soudain. Ambiance d’ailleurs qui y aide. Depuis une ou deux décennies, les procès sont censés, non pas punir ou même établir une-la vérité, mais aider les victimes ou proches de victimes, à panser les blessures, à faire deuil. Donc, les mises en cause de personnes morales viennent de tourner à la mise en cause des personnes physiques, des chefs, des nantis, qui n’empochent que les honneurs et l’argent, jamais le prix de la souffrance que les services, les dispositifs, les gens qu’ils ont sous leurs ordres ont causé, certainement par « la faute à pas de chance », mais ils sont portés – enfin – responsables. Cela viendra un jour pour les politiques, à la fin du mandat : un poroicès contradictoire, et un quitus, donné ou non. S’il ne l’est pas, le déshonneur. Tous ces crâneurs qui disent prendre « toutes leurs responsabilités », et qui n’encourent aucune sanction. Donc, Desmarest : prévenu, pour AZEDEF (orthographe du sigle ?), c’était il y a une quinzaine de jours ? et maintenant, depuis ce matin, les trois importants d’alors pour Gaz de France, la conduite en fonte obsolète et pas changée, dix-huit morts. Restent que ceux-ci se débattent et entendent n’être que représentés. Il y aura contrainte à venir physiquement à la barre. Plaider responsable pour la personne morale n’a aucun sens. Le type face à ses victimes, paye enfin toute la carrière confortable qu’il a faite, payée censément pour ses lumières stratégiques et pour la constante veille que ses services fonctionnent irréprochablement. Les affaires SNCF et passages à niveau : « de mon temps », encore, il y avait des garde-barrières. L’humanité et notre société vont à leur mort, par dédain de la ressource humaine.

[1] - Daniel IX 4 à 10 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Luc VI 36 à 38

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