mardi 31 mars 2009
lundi 30 mars 2009
samedi 28 mars 2009
vendredi 27 mars 2009
jeudi 26 mars 2009
réintégration de l'OTAN - explication du vote socialiste hostile
de Kléber Mesquida - député de l'Hérault
----- Original Message -----
From: "kleber mesquida" <kmesquida@assemblee-nationale.fr>
To: "Bertrand Fessard de Foucault" <b.fdef@wanadoo.fr>
Sent: Thursday, March 26, 2009 10:09 AM
Subject: Re: OTAN - " si une institution doit faire contrepoids au président de la République, il ne peut s'agir que du Parlement " - Nicolas Sarkozy . Témoignage . p. 158
----- Original Message -----
From: "kleber mesquida" <kmesquida@assemblee-nationale.fr>
To: "Bertrand Fessard de Foucault" <b.fdef@wanadoo.fr>
Sent: Thursday, March 26, 2009 10:09 AM
Subject: Re: OTAN - " si une institution doit faire contrepoids au président de la République, il ne peut s'agir que du Parlement " - Nicolas Sarkozy . Témoignage . p. 158
J'ai bien reçu votre interpellation sur le retour de la France dans l'OTAN. Ce « débat » s'est tenu la semaine dernière à l'Assemblée Nationale, et je tenais à vous livrer les raisons qui ont poussé le groupe socialiste et moi-même à voter contre cette décision du Président de la République.Tout d'abord, revenons sur la forme de ce « débat ». Sur ce sujet essentiel, on aurait pu songer à un référendum populaire: le Gouvernement l'a écarté. S’agissant d’une décision précise à prendre, il aurait pu recourir à l’article 50-1 nouveau de la Constitution et soumettre aux votes des députés une déclaration précise : le Gouvernement ne l'a pas voulu. Au contraire, en application de l’article 49-1 de la Constitution, il a fait le choix d’engager sa responsabilité avec pour objectif moins d’ouvrir la discussion que de l’éviter : votez pour, à t-il dit à sa majorité, sinon le gouvernement tombera. S'inquiétant d'une division jusque dans ses propres rangs, le Gouvernement a opté pour un « débat » à minima.Sur le fond désormais, notre pays avait une position originale dans l’Alliance Atlantique, en ayant quitté le commandement militaire intégré tout en étant resté membre politique : participation de nos forces aux côtés de celles de nos alliés en cas d’emploi décidé en commun et autonomie de décision des autorités françaises.Cette position avait fait jusqu’ici consensus en France. Prise en 1966 à l’initiative du général de Gaulle, avec la décision de retirer la France du commandement militaire intégré, elle a été confirmée par François Mitterrand en 1981. Le principe d’autonomie de nos choix diplomatiques et stratégiques reposait notamment sur notre refus de nous aligner sur un bloc, sur la vision et l'aspiration à un monde multipolaire.
C’est précisément vers un monde multipolaire que nous, socialistes, internationalistes, nous voulons aller, et non pas vers l’alignement sur “le bloc de l’Occident”, concept que nous ne partageons absolument pas car il est porteur d’affrontements graves. Ce n’est pas au moment où le contexte international donne raison à une vision multipolaire du monde qu’il faut revenir à la politique des blocs. Pour notre part, nous restons fidèles à l’Alliance, mais nous ne voulons pas que l’OTAN se conduise en “bloc de l’Occident”, suscitant dès lors un ou des contre-blocs, qu’il intervienne partout et sur tout. Nous ne voulons pas d’une ONU de substitution sous une domination américaine de fait.De plus, cette réintégration, contrairement à ce qu'à pu défendre Nicolas Sarkozy, présente concrètement peu d’avantages en terme d'influence au sein de l'OTAN.
En revanche la perte d'indépendance est patente. Jusqu'à présent la position singulière de la France lui permettait de définir au cas par cas les conditions d’engagement et de contrôle des unités qu’elle plaçait sous l’autorité de l’OTAN. Ce fut le cas par exemple lors de la campagne aérienne du KOSOVO en 1999. Nous avons exigé d’avoir connaissance de la planification des frappes, nous avons exercé notre droit de regard sur les missions, non seulement pour décider ou non de l’intervention de nos avions mais aussi pour empêcher certaines frappes trop lourdes pour les populations. C’est au niveau le plus haut de l’Etat que cette exigence politique s’exprimait, justement parce qu’il ne pouvait, du fait de notre statut spécifique, y avoir d’accord militaire préalable à une planification complète. Les décisions politiques françaises étaient relayées par la voie militaire. Cet avantage exorbitant disparaîtra lorsque nous deviendrons des acteurs ordinaires de la planification militaire. On voit bien aujourd’hui combien une telle exigence serait nécessaire en Afghanistan. Cet argument est très fort au moment où nous sommes confrontés à la fois à la situation en Afghanistan et à la question des limites géographique de l’OTAN.Si au Proche Orient, en Afrique, en Amérique du Sud, la France est plus influente que sa superficie et son nombre d’habitants, si notre pays est depuis longtemps plus grand que lui même, c’est parce qu’il a su face au monde prendre certaines positions singulières, présenter un certain visage, adopter un certain langage et s’y tenir. Notre siège au Conseil de Sécurité de l’ONU, notre langue, nos valeurs humanistes, notre rôle de pont entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest, font partie de cette spécificité qui est aussi notre universalité. On nous respecte parce que nous sommes solidaires, mais aussi parce que nous sommes singuliers. La position de la France dans l’OTAN en fait partie, nous qui sommes profondément reconnaissants aux américains d’avoir exposé deux fois leur vie pour notre liberté, qui sommes des alliés solides mais refusons de devenir des alignés. C'est donc une faute que d'avoir renoncé à cette position, par idéologie atlantiste (laquelle dans d’autres domaines, par exemple l’économie et les finances, a causé tant de dégats) ou par obsession de la rupture.Aussi, comme vous l'avez justement souligné dans votre courriel, ce retour au sein du commandement militaire a aussi un coût budgétaire évalué à 80 millions d'euros, auxquels il faut sans doute ajouter une nouvelle augmentation des crédits au titre des OPEX.Enfin, le retour dans l’OTAN est une menace pour l’Europe de la défense à laquelle nous sommes attachés. Seule l’autonomie de nos armées et de nos états-majors garantit la possibilité de construire de façon autonome une défense européenne. Certes en liaison avec l’OTAN mais sans lui être subordonnée.
C'est donc parce que nous avons jugé les avantages attendus illusoires et les risques, eux, bien réels, que le groupe socialiste et moi-même nous sommes opposés à cette réintégration.Maintenant que cette décision est prise, nous demandons que cette décision ne soit pas définitive mais évaluable chaque année. Ainsi, nous demandons à ce qu'une évaluation aussi précise que possible soit présentée chaque année au Parlement sur ce que cela nous aura rapporté ou coûté en indépendance, en influence et en évolution de la défense européenne et nationale.
Concernant les entraves posées à l'organisation du contre-sommet de l'OTAN à Strasbourg le 4 avril, je ne peux qu'exprimer mon attachement plein et entier à la liberté d'expression et de manifestation et regretter que ce Gouvernement réduise une nouvelle fois, au nom de la sécurité, les libertés publiques dans ce pays.Le Gouvernement en déployant à l'excès des forces de l'ordre et en restreignant excessivement la possibilité de pouvoir s'exprimer, nourrit un climat de tensions qui je le crains, sera exacerbé lors de ce contre-sommet.
mercredi 25 mars 2009
la littérature éditoriale - ... ce que j'en écrivais, in mémoriam, en 1996
Editorialiste, bloc-noteur, le talent doit être exceptionnel. Donc François MAURIAC parce qu'il eût tous les genres, qu'il campait en politique l'empoisonneuse et faisait du Général un " amphibie de Dieu " ou bien était-ce plausible. Son " dans le doute, il faut choisir d'être fidèle " qui fut sa recommandation pour répondre au referendum sur lélection présidentielle au suffrage direct, est la maxime cardinale en morale et en spiritualité, elle est plus douteuse en politique, pétainiste davantage que gaulliste, mais elle frappe et demeure. La politique et le sacré, c'est Un adolescent d'autrefois qui la fonde ; il y faut la coincidence, en une même époque, des deux rôles. L'écrivain-journaliste ignorera presque totalement dans son plaidoyer interrogatif de vingt ans le grand écrivain qu'est aussi le grand politique, il ne voit l'éternité chez de GAULLE que dans la geste par excellence française, alors que l'ermite de Coleombey savait que l'avenir a ceci de commun avec la conjoncture qu'on les maîtrise tous deux par le verbe, et que le verbe ne s'improvise pas, que la boutade surtout ne peut naître que de la pratique du par-coeur dont, alors, on a joie à jaillir, parfois et à dessein. Je ne sais guère rapporter ce que j'observe des femmes, des personnages qui pourraient être de romans - trop à plat, trop en fonction de mes hantises ou de mes assimilations abusives à des modèles ou à des nostalgies, mais je sais voir le politique, sa chair, sa peur, son petit linge, la jubilation d'un Premier Ministre constamment roide, coincé, pire que froid, éteint ? ou étreint (mais de quoi ou par quoi ?), laquelle n'apparaît qu'en une seule situation, celle du propagandiste, harponnant l'adversaire par ses vêtements du passé. Alain JUPPE n'est pas un homme d'Etat, c'est un colleur d'affiche qui ne jouit que la voix cassée sous un préau, c'est-à-dire au niveau où il a été coopté, n'ayant jamais élu par lui-même : le Palais-Bourbon, les salles genre cinéma Gaumont où se tiennent toutes les applaudisseries des partis. J'ai su voir pour Georges POMPIDOU et Valéry GISCARD d'ESTAING, là où çà fait mal. Et ce qui me fait mal à moi, c'est l'exorbitant privilège de ces si ternes entreteneurs de l'opinion, chaque parution d'hebdomadaire, chaque colonne de gauche en première page de tant de journaux, ayant la radio, l'émission de télévision, d'autres éditoraux encore pour - par additions et défraiements - palper bien plus qu'un dirigeant d'entreprise ou de grande administration, et ont le monopole lucratif du commentaire. Si le débat s'est éteint depuis une vingtaine dannées en France, si les gouvernants sont nus devant les chocs de circonstances ou de nouveautés, si l'opinion n'est plus qu'une rumeur ou que le relevé des sondages, si la langue de bois est telle que nous ne sûmes rien penser de l'unification allemande (en réalité, l'absorption de la plus faible des deux Républiques d'après-guerre par la mieux placée géographiquement et démographiquement), pas davantage chercher la vérité dans les affaires du Golfe, et encore moins comprendre la logique économique qui fait le chômage, quelles que soient les primes et les non-primes, cela tient essentiellement à la pauvreté du journalisme politique, pauvreté contagieuse puisqu'il n'y a plus d'orateur politique, ni de politique vraiment politique. Un art s'est perdu qui est indispensable, mêlant imagination, interpellation, fronde et éternité, parfois tout exprimé en majuscule, parfois sans titre. Je propose ma copie en format " papier ", je la propose périodiquement en échantillon de feuilleton, quand les directions ou rédactions-en-chef, les propriétaires-mêmes changent, et je ne suis jamais adéquat, que ce soit, un mois de Janvier, Claude IMBERT, aimable et confiant, dans un clair-obscur de chambre de bonne à quoi l'on accède par escalier intérieur et murs punaisant les couvertures d'autres décennies ou Christine OCKRENT de passage en haut de l'avenue Hoche un mois de Novembre. Le discours est semblable et de plus, de nos jours, l'emploi est pourvu, le gagne-pain tenu ; ma prstation gratuite, ce ne serait pas dans les normes. Je suis condamné à lire les journaux et à ne plus les écrire. La politrique où je ne puis intervenu en pensée ou en élection, ne m'intéresse plus. Je suis devenu ce Français qui par millions soudain est au bout du défilé, place de la Nation, pour les merguez et un jour pour la surprise, et peut-être ce qui ressemble en énergie humaine le plus à la haine : l'exaspération. Reçu une première fois à l'Elysée par François MITTERRAND, je l'entends me demander, et non pas soliloquer ce que je pense de tous ces faux-c... de chrétiens de gauche, il vient de subir un petit déjeuner avec Edmond MAIRE et sans doute une discussion avec DELORS et ROCARD, je lui explique Le Monde de FAUVET, il a, sur la table de travail La Croix, donc mon dernier article. On ne vit pas cela deux fois, non parce que ce fdut une chance, mais parce que quinze ans, cela n'existe plus du tout, cela ne peut exister. L'homme qui meurt ne pense-t-il pas que ce sont les choses qui s'en vont. C'est ce que je pense, puisque Raymond ARON, André FRANCOIS-PONCET (qui fut si vite présenté comme le père du ministre !), Sirius, J.J.S.S. et Jean DANIEL des crises maghrébines n'existent plus de ce côté-ci de la feuille. Et moi pas davantage. J'ai donc grand mal à continuer, tandis que je suis une nouvelle fois en difficulté de carrière et donc chez moi, de tenir un journal politique. Le paysan à qui je prête mes petites terres pour qu'il y ait profit et que je ne sois pas en friche, raisonne mieux sur la spirale déflationniste que l'expert-comptable de Chateau-Gontier. MAURIAC, DAUDET, ARON, FRANCOIS-PONCET auraient su les faire dialoguer ; c'est comme cela d'aileurs, qu'à lui presque seul, notre ancien Ambassadeur près HITLER et MUSSOLINI maintint l'opinion atlantiste chez nous, ce qui ne pouvait que pousser les Etats-Unis à se découvrir et de GAULLE à trancher. La littérature éditoriale est ma frustration, c'est le seul genre auquel j'avais pu aboutir, presque du premier trait. L'exilé, s'il a conscience que le soleil le plus haut brille sur sa patrie, ne peut que souffrir de son éloignement, mais si le temps, il le sait, y est médiocre, alors il se console, quoiqu'avec amertume. Sous l'or terni d'une République maintenant trop mûre, notre Cinquième si sauvageonne au temps où de GAULLE pouvait dire à MALRAUX n'avoir que Tintin pour rival, ce sont les mauvais stucks des hotels particuliers que s'arrachent les cabinets ministériels d'aujourd'hui mais dont les tissus et papiers peints ont plus d'usure et de lamentable aspect que la salle d'attente d'un dentiste. Ma position ne me permet que les salles d'attente, je m'y connais donc, je ne fus reçu que quand l'or était frais, et moi également. Jacques CHIRAC a succédé à Henri QUEUILLE, c'est son siège. Or, l'article à faire que les précités n'auraient pas loupé, est bien celui-là, et s'il y avait quelque mémoire, on n'oserait conjecturer que le futur Président de la République ait pu rencontrer à l'Elysée celui qui venait de concocter, sous sa signature le plan RUEFF, attendu que cela se passa à Matignon et que le héros était au service militaire, en Algérie et " fana. mili. ". La culture... et l'oubli sont tous deux sélectifs. J'en suis donc réduit à écrire au passé composé, j'eusse voulu écrire toujours au présent et au futur. Là aussi, je suis donc Français.
Inquiétude & Certitudes - mercredi 25 mars 2009
Mercredi 25 Mars 2009
Prier… l’Annonciation, qui « tombe » toujours en plein carême, les textes varient peu, prophéties, récit de Luc (Fra Angelico), c’est le commentaire apostolique qui a sa diversité. Prophétie : Marie demande des explications mais pas un signe, quoiqu’il lui en est donné un, la grossesse de sa cousine, qui était peu probable, Acaz au contraire refuse d’en demander alors qu’on lui en propose un. Dieu propose donc des signes dans tous les « cas de figure ». Pourtant Acaz est dans de bonnes dispositions : je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. L’envoyé (Isaïe) perd son calme. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Marie n’est pas en théologie ni en anticipation d’un tournant de l’Histoire, il y a un dialogue paisible. L’ange Gabriel est manifestement sensible ! à la jeune fille, la beauté pour un être spirituel (mystère de la nature de ces êtres et de ces anges… « cohabitation » entre nous, promis à la résurrection de notre chair, et ces « purs esprits » dans l’éternité… on pourrait creuser, mais sans doute en vain…) la beauté est d’abord spirituelle. Celle de Marie est exceptionnelle : comblée de grâce, elle reflète Dieu, tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Nos vocations – quand elles sont manifestes, et toute rencontre de foi nous fait prendre conscience de notre vocation insigne et particulière, qui est (d’ailleurs) toujours une ouverture vers l’universel et la communion – sont un regard et une évaluation de Dieu sur nous. La réponse de Marie est l’affirmation de Jésus aux miraculés : que tout se passe pour moi selon ta parole, elle en a en tout cas la tournure, l’homme adhère à Dieu et le salut s’opère par là-même. Qu’il te soit fait selon ta foi. Car rien n’est impossible à Dieu. Marie qui accueille Dieu-même en son Fils incarné, a le comportement du Christ et l’annonce prophétique autant que le commentaire de Paul valent autant pour l’un que pour l’autre : voici la servante du Seigneur… alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c’est bien de moi que parle l’Ecriture. … la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu avec nous. … tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand. Le trône de David, la descendance promise à celui-ci, Acaz, Marie, nous, puisque notre disponibilité, notre foi, notre vie de chair périssable nous font continuer et actualiser la prophétie. Le signe, aujourd’hui, c’est nous. Malgré « tout », et Dieu sait si nos malfaçons envahissent l’univers entier. [1] Tu as trouvé… pourtant Marie n’avait rien demandé. Une conscience de soi parfaitement limpide, l’extraordinaire – or, elle l’est excellemment – la bouleverse. Une jeune fille de méditation, elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. Elle aura toute sa vie cette attitude réflexive et silencieuse, combinant contemplation et intelligence (Marie méditait et gardait ces choses dans son cœur), elle est cependant très attentive à ce qu’il se passe autour d’elle : Cana et l’embarras de ceux qui reçoivent. Le peu qui est indiqué par l’Ecriture sur elle – en prophétie ou en faits et gestes – est proprement inépuisable…
Notre tolérance est infinie.
Nous sommes en dictature. Le sort judiciaire du fils Sarkozy à la suite de son accident de la circulation, bénin certes, mais un sort adapté… Surtout l’affaire de F R 3, convocation à la PJ des journalistes ayant fait passer le « off » du Président passant instructions à des journalistes après l’affaire de Carcassonne, sur les questions à lui poser, les tutoyant et évoquant leurs carrières respectives, passées et sans doute à venir. Guéant aurait eu des propos montrant que la plainte pour recel des bandes venait bien de l’Elysée, s’impatientant des lenteurs de la chaîne, et non de celle-ci. Tout cela… mais il y a aussi les absuridtés techniques, pourquoi enregistrer off, si c’est pour n’en rien faire. J’ai – dont on n’a jamais parlé à ma connaissance – la première prise à l’enregistrement du Général, entre les deux tours de Décembre 1965, dans laquelle il parle d’indiquer le successeur de son choix aux Français. A la reprise, sous prétexte que la chute ne correspondait pas à la réglementation parce que ce n’est pas lui qui avait le dernier mot, mais Michel Droit… il ne l’évoque plus.
Pacifistes interdits de manifestations à Strasbourg, drapeaux aussi… opportun rappel que fondamentalement l’Alliance atlantique, et surtout son « organisation intégrée » sont une machine de guerre, la seule au monde aujourd’hui. Il y a des machines nationales, certes, mais pas des alliances ad hoc.
Je lis – « plume en main » - la tribune que donne Barack Obama au Monde, daté d’aujourd’hui mais dans les kiosques parisiens hier après-midi : premier texte, à ma connaissance, explicitement adressé aux Européens. « by the way », pas de message particulier de président à président pour notre retour dans l’OTAN et du côté de notre opposition pas de message, (il est vrai que je n’ai pas lu le détail de la séance du 17 à l’Assemblée), assurant que dès son retour au pouvoir, elle nous fera sortir du commandement intégré…
[1] - Isaïe VII 10 à 14 & VIII 10 ; psaume XL ; lettre aux Hébreux X 4 à 10 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38
mardi 24 mars 2009
Inquiétude & Certitudes - mardi 24 mars 2009
Mardi 24 Mars 2009
Prier… chaque mois, ils porteront des fruits nouveaux. Conclusion en forme de promesse d’une sorte d’initiation d’Ezéchiel à qui un inconnu fait arpenter l’extérieur du Temple dont il sort de l’eau, de plus en plus abondante : As-tu vu, fils d’homme ? Naturellement, l’Eglise peut y voir son image : cela la fait-elle, cela nous fait-il nous interroger sur notre fécondité ? Au bord de la piscine de Bézatha, Jésus donne la réponse : le rite est d’aller se baigner avant les autres, à un signal. Le Christ s’en passe. Il commence, comme avec Ezéchiel, partant de nos sens et de notre situation propre : Est-ce que tu veux retrouver la santé ? Quelle question ! L’autre répond par le rite et fait constater à Jésus son indigence. Lève-toi, prends ton brancard et marche. La scène et la guérison ne sont pas un « copier-coller », il y a plusieurs rencontres entre le Christ et le miraculé, celui-ci est interrogé et suspecté comme l’aveugle-né, les tenants du rite, de l’établissement, les hiérarchies n’en démordent pas, l’économie de monopole dans la vie sociale et dans la vie spirituelle… Jésus avait certainement remarqué cet homme, le voyant couché là et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps. Comment et pourquoi le remarque-t-il parmi la foule des malades et de leurs accompagnants ? Le regard du Christ sur nos foules, son enquête apparente, qui connaît ce qu’il y a au fond du cœur de l’homme. Le paralytique brille par son isolement, non par sa foi, dont il ne proteste pas même dans son dialogue avec Dieu. Mais il est aussitôt solidaire, il porte son brancard, transgresse un interdit et renvoie la chose à Celui qui l’a guéri, tout en ignorant complètement qui Il est. Pour se faire « pardonner », l’évangéliste veut noter que le pauvre homme était un pécheur et – est-ce l’esprit de l’époque – le péché entraîne toujours quelque maladie ou indigence matérielle ou pratique. Jésus est resté à « ras de terre » et raisonne, fait raisonner comme ses contemporains en ont l’usage, à ceci près que les règles posées ont perdu leur sens, puisqu’Il est là, parmi nous. En tout lieu où parviendra le torrent. [1]
matin
Thierry Morin recevrait 3,2 millions d’euros pour prix de son départ occasionné par son sens social et ses flairs stratégiques. Le gouvernement compte s’y opposer, étant au conseil d’administration… soit, mais c’est Libé. qui a accroché le grelot, l’Etat n’était-il pas au conseil où la prébende a été accordée ?
La crédibilité de toutes les politiques de relance en France se joue pour Euliez dans les Deux-Sèvres. Il ne faut que dix millions, ils sont refusés par le Fonds stratégique de l’investissement. Mille emplois. – Ce soir, discours dont il est communiqué qu’il sera sans annonces particulières et pas non plus « fondateur » : Nicolas Sarkozy défend « son » plan de réponse à la crise à Saint-Quentin…
François Fillon aux Etats-Unis, reçu par le vice-président, prépare censément le G 20 de Londres, et comme le réclame son maître détesté (de lui), il veut des résultats concrets. Les Etats-Unis veulent une politique de relance plus substantielle en Europe et les Européens veulent une régulation mondiale des finances et de leurs circuits. Les deux groupes ont raison, mais leur lacune commune est de ne pas encore raisonner sur la mondialisation et un protectionnisme négocié entre zones, chacune homogène. Reste que le Premier ministre a des notions d’économie, ce qui n’est pas le fort de Nicolas Sarkozy.
J’écris à « Matignon » en ayant commencé de lire les débats sur l’OTAN à l’Assemblée nationale. Ils sont dominés par un gouvernement jouant doublement en défense. D’une part, François Fillon n’est pas intimement convaincu que notre retour dans l’OTAN soit une bonne chose, et d’autre part, l’argumentaire continue de tourner sur « la démocratie irréprochable » c’est-à-dire sur le seul fait de consulter le Parlement, à quoi n’auraient pas recouru les prédécesseurs.
1° j'entends les commentaires sur le voyage du Premier ministre aux Etats-Unis (trouvant moi-même fort bien qu'il y aille et qu'il soit reçu par qui il est reçu) et l'entends lui-même en quelques phrases. Manifestement, il comprend mieux l'économie que le Président et son équipe, sans doute plus discrète, est efficace. Je vous en félicite chacun. Oui, l'endettement excessif - ménages, entreprises, collectivités, Etats - est à la racine de la crise en ce qu'elle a de mécanique. Le remède n'est évidemment pas d'augmenter encore l'endettement, mais ce que j'entends par relance par la consommation est une augmentation des ressources des ménages, donc une nouvelle répartition des ressources nées de l'investissement et de l'activité d'entreprise. Reste l'analyse de fond : la violation des valeurs premières, la crise est éthique, parce qu'il y a eu un mépris des autres, il y a eu priorité chez les dirigeants d'entreprises et de banques : l'enrichissement personnel avant même la préoccupation des meilleures stratégies d'entreprises; j'ai toujoyus été frappé par la lucidité des débats en comités d'entreprises, de la part des représentants des salariés, connaissant bien mieux la boîte que les dirigeants.
2° je lis les débats du 17 mars à l'Assemblée nationale. La première phrase du Premier ministre m'étonne : c'est la première fois que sous la Vème République le Parlement est amené à se prononcer sur la prolongation des opérations militaires à l'extérieur. Précisément, il n'y avait pas d'opérations extérieures pérennes avant 1995... et celles de Yougoslavie n'ont pas duré autant que dure déjà notre embourbement en Afghanistan. Nous ne faisons que suivre les Américains qui décideront leur propre départ (Barack Obama avant-hier) quand nous en serons encore à larmoyer de compassion pour justifier des envois nouveaux de troupe.
Mais où je veux en venbir, c'est que de Gaulle faisait tout le contraire : il fit décider - et par le peuple - la fin des engagements extérieurs (les accords d'Evian approuvés par referendum) - il critiqua ensuite tous les engagements extérieurs des "autres" : le Vietnam, la guerre des Six-Jours.
Il reste que, pour moi, à lire François Fillon dans son livre pré-électoral, il n'était pas en son for intérieur d'accord avec la décision qu'il a eu, ces jours-ci, à défendre devant l'Assemblée. Je lirai avec intérêt dans quelques années ? ou mois ? le récit de ses entretiens avec le Président.
La Fance peut supporter la vérité (Octobre 2006 . 268 pages) pp. 252-253 : Les tentatives françaises pour européaniser l’OTAN se sont toutes soldées par d’humiliantes fins de non-recevoir de l’administration américaine. On se souvient de la requête raisonnable de Jacques Chirac : il demandait que le commandement sud de l’Alliance atlantique soit confié à un Européen. La réponse américaine fut sans ambiguïté : « Ce commandement ne saurait être exércé que par un officier amérixcain en raison des intérêts de Washington en Méditerranée et de l’importance des forces américaines qui y sont stationnées. » En clair, les Etats-Unis n’accepteront jamais qu’une partie significative de leurs forces soit placée sous un commandement allié ! Dont acte. Plutôt que nier la réalité et de poursuivre l’édification d’une politique de sécurité et de défense européenne qui s’effondrera à la première difficulté avec nos alliés américains, mieux vaut en prendre acte et chercher à constituer un ôle plus solide avec ceux qui partagent notre souci d’indépendance. Cette stratégie est d’autant plus nécessaire que la puissance américane n’est pas éternelle, qu’elle est fragile et qu’elle repose sur une économie en déséquilibre.
Réunion à Istanbul sur l’eau. Elle n’a pas de sens, les acteurs sont des gens comme Gérard Mestrallet, qui s’est retiré d’Amérique latine dès que les profits ont diminué et qui, dans ses rapports développement durable – que des décrets de Lionel Jospin en fin de mandat – obligent à annexer aux bilans, laisse un blanc sur le planisphère : l’Afrique ne préoccupe pas Suez… pas de sens non plus puisque les Etats-Unis ne veulent pas d’un droit à l’eau. Barack Obama sait-il cette position de son administration ?
matin
Thierry Morin recevrait 3,2 millions d’euros pour prix de son départ occasionné par son sens social et ses flairs stratégiques. Le gouvernement compte s’y opposer, étant au conseil d’administration… soit, mais c’est Libé. qui a accroché le grelot, l’Etat n’était-il pas au conseil où la prébende a été accordée ?
La crédibilité de toutes les politiques de relance en France se joue pour Euliez dans les Deux-Sèvres. Il ne faut que dix millions, ils sont refusés par le Fonds stratégique de l’investissement. Mille emplois. – Ce soir, discours dont il est communiqué qu’il sera sans annonces particulières et pas non plus « fondateur » : Nicolas Sarkozy défend « son » plan de réponse à la crise à Saint-Quentin…
François Fillon aux Etats-Unis, reçu par le vice-président, prépare censément le G 20 de Londres, et comme le réclame son maître détesté (de lui), il veut des résultats concrets. Les Etats-Unis veulent une politique de relance plus substantielle en Europe et les Européens veulent une régulation mondiale des finances et de leurs circuits. Les deux groupes ont raison, mais leur lacune commune est de ne pas encore raisonner sur la mondialisation et un protectionnisme négocié entre zones, chacune homogène. Reste que le Premier ministre a des notions d’économie, ce qui n’est pas le fort de Nicolas Sarkozy.
J’écris à « Matignon » en ayant commencé de lire les débats sur l’OTAN à l’Assemblée nationale. Ils sont dominés par un gouvernement jouant doublement en défense. D’une part, François Fillon n’est pas intimement convaincu que notre retour dans l’OTAN soit une bonne chose, et d’autre part, l’argumentaire continue de tourner sur « la démocratie irréprochable » c’est-à-dire sur le seul fait de consulter le Parlement, à quoi n’auraient pas recouru les prédécesseurs.
1° j'entends les commentaires sur le voyage du Premier ministre aux Etats-Unis (trouvant moi-même fort bien qu'il y aille et qu'il soit reçu par qui il est reçu) et l'entends lui-même en quelques phrases. Manifestement, il comprend mieux l'économie que le Président et son équipe, sans doute plus discrète, est efficace. Je vous en félicite chacun. Oui, l'endettement excessif - ménages, entreprises, collectivités, Etats - est à la racine de la crise en ce qu'elle a de mécanique. Le remède n'est évidemment pas d'augmenter encore l'endettement, mais ce que j'entends par relance par la consommation est une augmentation des ressources des ménages, donc une nouvelle répartition des ressources nées de l'investissement et de l'activité d'entreprise. Reste l'analyse de fond : la violation des valeurs premières, la crise est éthique, parce qu'il y a eu un mépris des autres, il y a eu priorité chez les dirigeants d'entreprises et de banques : l'enrichissement personnel avant même la préoccupation des meilleures stratégies d'entreprises; j'ai toujoyus été frappé par la lucidité des débats en comités d'entreprises, de la part des représentants des salariés, connaissant bien mieux la boîte que les dirigeants.
2° je lis les débats du 17 mars à l'Assemblée nationale. La première phrase du Premier ministre m'étonne : c'est la première fois que sous la Vème République le Parlement est amené à se prononcer sur la prolongation des opérations militaires à l'extérieur. Précisément, il n'y avait pas d'opérations extérieures pérennes avant 1995... et celles de Yougoslavie n'ont pas duré autant que dure déjà notre embourbement en Afghanistan. Nous ne faisons que suivre les Américains qui décideront leur propre départ (Barack Obama avant-hier) quand nous en serons encore à larmoyer de compassion pour justifier des envois nouveaux de troupe.
Mais où je veux en venbir, c'est que de Gaulle faisait tout le contraire : il fit décider - et par le peuple - la fin des engagements extérieurs (les accords d'Evian approuvés par referendum) - il critiqua ensuite tous les engagements extérieurs des "autres" : le Vietnam, la guerre des Six-Jours.
Il reste que, pour moi, à lire François Fillon dans son livre pré-électoral, il n'était pas en son for intérieur d'accord avec la décision qu'il a eu, ces jours-ci, à défendre devant l'Assemblée. Je lirai avec intérêt dans quelques années ? ou mois ? le récit de ses entretiens avec le Président.
La Fance peut supporter la vérité (Octobre 2006 . 268 pages) pp. 252-253 : Les tentatives françaises pour européaniser l’OTAN se sont toutes soldées par d’humiliantes fins de non-recevoir de l’administration américaine. On se souvient de la requête raisonnable de Jacques Chirac : il demandait que le commandement sud de l’Alliance atlantique soit confié à un Européen. La réponse américaine fut sans ambiguïté : « Ce commandement ne saurait être exércé que par un officier amérixcain en raison des intérêts de Washington en Méditerranée et de l’importance des forces américaines qui y sont stationnées. » En clair, les Etats-Unis n’accepteront jamais qu’une partie significative de leurs forces soit placée sous un commandement allié ! Dont acte. Plutôt que nier la réalité et de poursuivre l’édification d’une politique de sécurité et de défense européenne qui s’effondrera à la première difficulté avec nos alliés américains, mieux vaut en prendre acte et chercher à constituer un ôle plus solide avec ceux qui partagent notre souci d’indépendance. Cette stratégie est d’autant plus nécessaire que la puissance américane n’est pas éternelle, qu’elle est fragile et qu’elle repose sur une économie en déséquilibre.
Réunion à Istanbul sur l’eau. Elle n’a pas de sens, les acteurs sont des gens comme Gérard Mestrallet, qui s’est retiré d’Amérique latine dès que les profits ont diminué et qui, dans ses rapports développement durable – que des décrets de Lionel Jospin en fin de mandat – obligent à annexer aux bilans, laisse un blanc sur le planisphère : l’Afrique ne préoccupe pas Suez… pas de sens non plus puisque les Etats-Unis ne veulent pas d’un droit à l’eau. Barack Obama sait-il cette position de son administration ?
soir
Les patrons sur la sellette. Les abus avaient commencé avec des seigneurs menant grand train : Pineau-Valenciennes, Suhard, des dictateurs dans leur entreprise et se servant copieusement des fonds et facilités de celle-ci. Même s’il fut impérial, je ne mets pas Le Floch-Prigent dans cette catégorie, car il menait ses boîtes, longtemps Elf puis la SNCF dans la puissance et dans le succès ; ce fut une erreur de le condamner, de l’emprisonner et surtout de donner l’empire à Total : un + un n’ont pas fait deux ni trois, mais à peine un, compte tenu du mouvement des autres qui a continué. Même observation pour Jean-Marie Messier : la France a alors perdu décisivement deux réseaux mondiaux. Mlais la quantité de roitelets qui mènent leur outil à la casse et les salariés à la rue, et les patrons de banque qui n’ont jamais fait de guichet ou de commercial, qui s’enrichissent en priorité et ne veillent sur rien, ni les évolutions de leur marché, ni les errements de leur métier. Ceux-là sont maintenant hués et désignés à la vindicte – démagogiquement il est vrai par un pouvoir poliique aussi profiteur, quant à lui, de sa propre rente de situation. Séquestration du patron de 3 M à Pithiviers. Les rémunérations des dirigeants, objet de X propositions de loi notamment des députés de la majorité, puisque Sarkozy a pris position… mais on ne va pas plus loin. Le partage des profits ? pour le moment, ce sont des pertes, on ne risque donc rien… mais, même ainsi, on ne légifèrera, éventuellement, qu’à l’automne. L’essentiel serait de régler le fonctionnement de l’entreprise et de donner aux salariés des pouvoirs juridiques égaux à ceux des actionnaires : un travail à approfondir, la propriété de l’entreprise à distinguer selon le capital et l’outil appartenant aux actionnaires, et les marchés, la notoriété, le carnet de commande étant à évaluer au profit des salariés. Le projet date du Général et de René Capitant : l’association capital-travail du début des années 1950. On n’a jamais fait plus audacieux avant ni depuis, en régime de libre concurrence.
Israël : Nettanyahou et les travaillistes. Ehoud Barack qui a manifestement le plus perdu les élections, garderait son portefeuille à la Défense, alors que ce fut lui qui avec Bill Clinton, ce dernier à quelques jours de la fin de son mandat, donnait le plus aux Palestiniens, pas seulement l’Etat promis depuis Oslo, mais du territoire. Le voici allié à l’extrême droite la plus hostile aux Palestiniens et sous la férule d’un Premier ministre qui ne veut pas de cet Etat, au mieux une autonomie modulée. Ehoud Olmert met en garde contre l’isolement d’Israël qui va forcément résulter d’un tel programme. La loi que le prédécesseur était mieux que l’actuel, se vérifie donc continûment à Jérusalem.
Madagascar – sur place, il apparaîtque tout est régulier, abdication du président mis en état de siège, au profit de l’armée, laquelle donne le pouvoir au jeune et populaire – un visage et un corps d’adolescent – maire de Tananarive. La Cour constitutionnelle valide et donne deux ans à la transition. Notre ambassadeur semble apprécier et le cours et le nouveau pouvoir, mais de partout ailleurs que sur place, c’est la condamnation, à commencer par l’Afrique australe que je sens de plus en plus instable, Afrique du sud comprise. Les Etats-Unis sont hostiles, la France se modère finalement, sans doute du fait de notre nouvel ambassadeur, précédemment directeur du cabinet à la Coopération et ayant une teinture des Nations Unies.
Mauritanie. Deux jours de gratte pour contribuer aux réflexions qui devraient conclure les « consultations » au titre de l’article 96 du traité de Cotonou. Le cynisme et le simplisme de la junte me sidèrent. Abdel Aziz gagnera évidemment les élections. Les interrogations immédiates sont nombreuses : l’unité d’action ou d’hostilité se fait entre le parti de mon cher Ahmed Ould Daddah et les légalistes du FNDD, mais les personnalités ne se rencontrent pas, mon amio, Messaoud Ould Boulkheir et Sidi Ould Cheikh Abdallahi dont les concessions depuis la fin de Janvier ont permis la conjonction actuelle. La caricature de médiation – mimée par Khadafi, dont le discours lu au premier degré a sa logique – a cristallisé ce qui aurait dû se produire depuis des mois. Mais y aura-t-il boycott absolu, c’est-à-dire la candidature unique et une majorité d’abstentions par rapport aux inscrits ?
Discours de Saint-Quentin : un commissaire du gouvernement par bassin d’emploi, illusion d’un bureau des pleurs, on l’a vu pour les banques qui ne prêtent pas plus qu’avant à qui que ce soit. Six Français sur dix veulent la poursuite des mouvements sociaux, François Fillon perd la majorité d’opinions positives, Nicolas Sarkozy se situe toujours entre 37 et 42% d’opinions positives…
Communiqué de Jacques Myard sur un discours ou un texte de Barack Obama : les Etats-Unis ne changent toujours pas, notre prétention à peser de l’intérieur de l’OTAN est sans aucun fondement. Relevé de texte : « Les Etats-Unis sont prêts à assumer leur leadership et nous appelons nos partenaires à se joindre à nous (...) » ou bien encore « (...) nos actions seront renforcées par les mesures complémentaires prises à l'étranger... ».
Gestion de la crise mondiale. Les Américains laissent aller leurs banques secondaires à la faillite, les Allemands adoptent une première loi de nationalisation. Désaccord général pour le G 20 de Londres. A Washington on jongle avec les centaines de milliards, secteur par secteur à soutenir ou à renflouer, et l’on presse les Européens d’en faire autant, mais qui prend le papier, les bons du Trésor et les obligations d’outre-Atlantique ; répartition entre l’Europe et la Chine, tandis que les Etats-Unis ne prennent rien de nous. Ma chère femme se demande ce que sont les « actifs toxiques » au bilan des banques, notamment françaises : des titres émis par des banques et des assurances américaines, refilant ainsi leurs créances immobilières aux particuliers, si douteuses depuis deux ou trois ans ? et plus… une titrisation maquillant la « traçabilité » des produits, donc leur liquidité à terme et qui serait la cause aussi bien de la défiance des banques entre elles, que de la dévalorisation des actifs.
[1] - Ezéchiel XLVII 1 à 12 passim ; psaume XLVI ; évangile selon saint Jean V 1 à 16
lundi 23 mars 2009
Inquiétude & Certitude - lundi 23 mars 2009
Lundi 23 Mars 2009
Prier… va, ton fils est vivant. On n’y verra plus de nouveau-né emporté en quelques jours. Oui, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se rappellera plus le passé, il ne reviendra plus à l’esprit. Justesse psychologique extraordinaire, nous appréhendons l’avenir, la mort en forme de souvenir et d’une expérience déjà ressentie en partie, c’est comme si nous avions conscience, une conscience personnelle mais atavique du péché originel ; nous nous souvenons de notre propre catastrophe, nos limites ressenties quotidiennement organisent mentalement notre perception du futur, nous nous mouvons entre les barrières que nous avons posées et qui au lieu d’accompagner notre chemin (les « guidelines » anglo-saxonnes ou les commandements mosaïques) le barrent. Au contraire, l’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : ‘C’est hier, au début de l’après-midi, que la fièvre l’a quitté’. Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : ‘Ton fils est vivant’. Notre mémoire pour rendre grâce et voir la trace du bonheur et du salut dans nos vies et dans celles de ceux que nous aimons, et non pas pour y scruter la redite à venir de nos déboires, de nos chutes, de nos erreurs et de leur sanction… on bâtira des maisons et on y restera, on plantera des vignes et on pourra en manger les fruits. [1] Car sa colère ne dure qu’un instant, sa bonté, toute la vie ; avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie.
matin
Il se pourrait que les choses apparemment les plus ancrées – malgré le bon sens et malgré une critique générale, sauf par ceux qui décident – soient mises en cause, quasi-mécaniquement.
La Société générale envoit à ses clients une lettre leur rendant compte de ce que – finalement – aucune stock-option ne sera donnée à ses quatre premiers dirigeants (70.000 prévues le 9 Mars pour Daniel Bouton et 150.000 pour Frédéric Oudéa). Vendredi encore, ceux-ci en étaient à seulement renoncer à les exercer. Depuis quinze jours, le tollé, médias, opinion courante, ministres, et même Nicolas Sarkozy : pas de bonus ni de prime ni autres rémunération exceptionnelle tant que l’on vit des concours de l’Etat. Le MEDEF prié d’ « imposer » la chose, se récuse (entretien de Laurence Parisot au Parisien) et déclare n’avoir pas ce « pouvoir » : il reconnapit cependant avoir unr autorité morale (cf. l’affaire Gautier-Sauvagnac).
Prier… va, ton fils est vivant. On n’y verra plus de nouveau-né emporté en quelques jours. Oui, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se rappellera plus le passé, il ne reviendra plus à l’esprit. Justesse psychologique extraordinaire, nous appréhendons l’avenir, la mort en forme de souvenir et d’une expérience déjà ressentie en partie, c’est comme si nous avions conscience, une conscience personnelle mais atavique du péché originel ; nous nous souvenons de notre propre catastrophe, nos limites ressenties quotidiennement organisent mentalement notre perception du futur, nous nous mouvons entre les barrières que nous avons posées et qui au lieu d’accompagner notre chemin (les « guidelines » anglo-saxonnes ou les commandements mosaïques) le barrent. Au contraire, l’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : ‘C’est hier, au début de l’après-midi, que la fièvre l’a quitté’. Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : ‘Ton fils est vivant’. Notre mémoire pour rendre grâce et voir la trace du bonheur et du salut dans nos vies et dans celles de ceux que nous aimons, et non pas pour y scruter la redite à venir de nos déboires, de nos chutes, de nos erreurs et de leur sanction… on bâtira des maisons et on y restera, on plantera des vignes et on pourra en manger les fruits. [1] Car sa colère ne dure qu’un instant, sa bonté, toute la vie ; avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie.
matin
Il se pourrait que les choses apparemment les plus ancrées – malgré le bon sens et malgré une critique générale, sauf par ceux qui décident – soient mises en cause, quasi-mécaniquement.
La Société générale envoit à ses clients une lettre leur rendant compte de ce que – finalement – aucune stock-option ne sera donnée à ses quatre premiers dirigeants (70.000 prévues le 9 Mars pour Daniel Bouton et 150.000 pour Frédéric Oudéa). Vendredi encore, ceux-ci en étaient à seulement renoncer à les exercer. Depuis quinze jours, le tollé, médias, opinion courante, ministres, et même Nicolas Sarkozy : pas de bonus ni de prime ni autres rémunération exceptionnelle tant que l’on vit des concours de l’Etat. Le MEDEF prié d’ « imposer » la chose, se récuse (entretien de Laurence Parisot au Parisien) et déclare n’avoir pas ce « pouvoir » : il reconnapit cependant avoir unr autorité morale (cf. l’affaire Gautier-Sauvagnac).
Thierry Morin, de Valeo, viré par son conseil d’administration pour divergences stratégiques. Il refusait de voir réviser son plan de licenciements : 1600 emplois.
Barack Obama change de cap. Une stratégie globale pour l’Afghanistan et non pas une dérive perpétuelle, expressis verbis. La diplomatie avec le Pakistan. Une meilleure concertation avec les alliés. La solution n’est pas militaire. Enfin… il disait le contraire dans son livre de l’automne 2007, intoxiqué sans doute par les hiérarchies et aussi par son voyage là-bas dont il était rentré pour propagander à travers l’Europe un supplément d’engagement en troupes terrestres. La semaine dernière, c’était également un changement complet vis-à-vis de l’Iran. Bravo… fort bien… bonne surprise. Et Hillary Clinton, de plus en plus dans une ombre qu’à mon avis elle quittera avant la fin du mandat pour tenter la succession qu’elle n’obtiendra pas. Sa seule chance – siniste – c’est le parcours de Lindon Johnson, qui a sa condition…
Dans tout cela, Nicolas Sarkozy… il est à contre-pied pour l’Afghanistan puisque son suivisme n’anticipe pas un retour américain à l’intelligence… il fait contrôler les rémunérations des banquiers à la baisse, mais le bouclier fiscal et sa propre augmentation, dès qu’il fit le tour du « propriétaire » (en fait, locataire à titre gratuit et honorifique) de l’Elysée, sont intangibles.
après-midi
Martin Hirsch, l’un des rares membres du gouvernement – statut particulier que celui de haut-commissaire – à avoir sa communication (plutôt bonne) en propre sans que Nicolas Sarkozy ne la lui confisque ou ne la lui déflore, prévoit de 95.000 à 200.000 jeunes de plus au chômage si l’on ne fait rien ceette année. D’où un milliard et demi pour des emplois en alternance, l’Etat prenant à sa charge la moitié des salaires dans ce type d’embauche, mais se récupèrerait sur cinq ans dans un moindre allègement des charges (qu’il avait en principe consenti à hauteur de 30 milliards). On revient aux solutions de 1997, les emplois aidés, les emplois-jeunes…
Charles de Courson, député, membre de la commission des Finances, qui s’était déjà illustré contre la procédure d’arbitrage qui tourna si bien pour Bernard Tapie, rompt maintenant des lances contre les stock-options. Le conditionnement du concours aux banques à l’automne a été écrit, pensé et voté dans la plus grande hâte : trois jours pour débattre et accepter dans les deux chambres du Parlement. On a oublié de mentionner les stock options et pas seulement les bonus. Il faut que la répartition soit votée en assemblée générale des sociétés qui en distribuent et non pas décidée discrétionnairement et discrètement par les conseils d’administration. Il n’empêche que le même fait – globalement – confiance au gouvernement, c’est-à-dire à Nicolas Sarkozy : son vote le 17 Mars pour notre retour dans l’O T A N.
Un groupe américain, établi sur le site de Lacq, juge son investissement (dans la chimie) non rentable et met la clé sous la porte avec trois cent salariés, dehors. Bien… il manque une histoire industrielle de la France depuis la Libération. On y verrait – à vérifier précisément – qu’au début des années 1970 (la bataille pour l’établissement de Ford à Bordeaux ou en Lorraine, défi de JJSS à la réélection chez lui de Chaban-Delmas, Premier ministre), l’investissement industriel a commencé de venir de l’étranger : était-il rationnel, était-il pérenne ? Diagnostic aujourd’hui.
soir
Sans commentaire ni préavis faisant débat dans l’opinion publique, les suites – les vraies – de la révision constiututionnelle de Juillet dernier sont au vote demain à l’Assemblée nationale : la loi organique développant les articles de la Constitution, et une proposition de modification du règlement intérieur faite par le président Bernard Accoyer. 34-1, 39 et 44. La votation des lois par le Parlement, les débats et le droit d’amendement. Il y eut une époque – aussi excessive que la nôtre – où l’exécutif, le roi Louis XVI, n’avait plus aucun pouvoir sur la procédure législative. A la Restauration, Louis XVIII fit acter le contraire, l’initiative des lois seule à l’exécutif. La voie moyenne est que la loi ne soit plus un instrument de propagande et d’affichage du gouvernement, faisant par là semblant d’aller au-devant des souhaits ou des nécessités des citoyens, l’intérieur de la coque étant ou vide ou tout le contraire de l’intitulé du texte.
Les avocats demandent des garanties pour le moment où le juge d’instruction aura « disparu ». On anticipe donc sur un texte concocté sans doute en secret, et un discours présidentiel fait désormais loi dès avant le vote et a fortiori le débat.
dimanche 22 mars 2009
Inquiétude & Certitudes - dimanche 22 mars 2009
Dimanche 22 Mars 2009
Prier… il a fait froid cette nuit. [1] Celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu… quel est donc l’enjeu de cette foi ? et de ce Fils (majuscule) ? Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. A la racine, au fond de notre religion, il n’y a pas la connaissance (ambition d’Eve dans le jardin de l’Eden) ni une révélation sur l’identité ou les attributs de Dieu… il y a le salut, le salut par amour et l’attente par Dieu de notre foi. Le péché original n’est pas tant la transgression d’une consigne : ne pas manger le fruit de tel arbre (vie ou connaissance, geste d’appropriation personnelle et d’initiative propre), il est une lacune, le manque de foi ou son équivalent, la défiance. La réponse de l’homme à la proposition, à l’acte-même du salut qu’opère pour lui son Créateur, c’est la foi. La foi qui opère tous les miracles de Jésus dans l’évabngile, a fortiori, Jésus ne peut rien faire ou que fort peu à Nazareth, sans foi. Avec lui, il nous a fait régner aux cieux. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ. Echo exact de Paul au prologue de Jean… et par Lui, tout a été fait. C’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Toutes les erreurs – pratiques – de pastorale dans l’Eglise catholique actuelle, à commencer par le cher Benoît XVI, sont là. Gloser sur l’obéissance, les comportements, le péché-même au lieu de faire se porter les regards vers le serpent de bronze, vers le Fils de l’homme… afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Le salut, et non le péché. Le ciel et non le bout des souliers ou d’autre chose… Dieu est riche en miséricorde (nos frères en Islam). Périodiquement, l’Histoire récapitule erreurs et péchés (nous y sommes pour certaines guerres et certains massacres, pas du tout pour les causes morales et éthiques de la crise économique et financière actuelle, fort peu pour les guerres et les injustices, les massacres en cours) : la Bible donne aussi ce rythme, finalement il n’y eut plus de remède à la colère grandissante du Seigneur contre son peuple. L’homme puni par l’homme… le sac de Jérusalem par les Babyloniens et la déportation, et ensuite le salut. Le psalmiste (qu’accompagnent les moines sortant de table) : mon péché, moi, je le connais… sans doute, mais le salut ? aux désespérés, le salut, ainsi-soit-il ! dès aujourd’hui. Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus, il voulait montrer au long des âges futurs, la richesse infinie de sa grâce. Pas un salut éthéré selon des dialectiques historiques fleurant la sociologie ou le hasard, de singuliers déterminismes ou des circonstances, le ras du sol et de l’homme prostré… non ! le salut par un homme, le Fils de Dieu, précis. Incarné, atteignable, imaginable et visible d’une certaine manière. Alors l’Eglise est audacieuse, puisqu’elle propose les signes que sont les sacrements. En quoi, elle est unique. Ses gloses sur la morale, il y en a trop, et sur l’économie et la société, il y en a bien trop peu et trop peu exigeantes, vengeresses, sont secondaires. Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem au sommet de ma joie. Amen…
Propos de Benoît XVI, suite… empoignade sur le parvis de Notre-Dame, et échanges de coups, infiltration du Front national… Sondage publié par le Journal du dimanche : 49% des catholiques e France estiment que le pape défend mal « leurs » valeurs, et 33% souhaitent son départ. Le commentateur juge de tels chiffres catastrophiques, je pense le contraire. Le pape garde, même si c’est de justesse, une majorité chez ses fidèles alors même qu’il est probable que ses propos ont été mal connus de ceux-ci (et j’en suis) et un refus global de confiance reste très minoritaire.
Quel personnage politique – aujourd’hui – réunirait un million de personnes pour l’entendre ou le voir ? De Gaulle sur le « chemin du roi » au Québec… Le pape pour la messe en plein air à Luanda. Quel qu’il soit.
Revue de presse sur notre retour dans l’O T A N. En Amérique, on juge Nicolas Sarkozy courageux : les Etats-Unis préfèrèrent Pétain jusqu’au dernier moment, et même Darlan, ils n’ont jamais officiellement aimé de Gaulle. Courageux… de même que l’armistice de 1940 était courageux… Commentaire, la France ne sera plus l’ami antagoniste de son alliée. La Pravda prédit au contraire que l’Amérique va y perdre car elle accueille un champion de l’émancipation européenne (je caricature avec amertume, c’est dit un cran au-dessous mais Moscou fait semblant d’y croire, et d’ailleurs a tout intérêt à une Europe inféodée aux Etats-Unis pour qu’elle soit moins attractive pour le Russe moyen) : Nicolas Sarkozy serait en effet partisan d’une armée européenne, etc… bref il ferait éclater l’O T A N en l’européanisant. Exactement, ce que François Fillon, dans son livre électoral, considérait comme impossible à l’expérience… La Frankfurter Allgemeine donne la vraie note : le jeu n’en valait pas la chandelle. Evocation d’un commandement prestigieux mais sans la moindre signification stratégique.
Réfléchissant à ce qui a pu conduire ainsi Nicolas Sarkozy à cette décision dont il n’a cherché la motivation qu’a posteriori et pour la montre, je crois commencer de trouver. D’une part, certains militaires – exactement comme la suppression du service national avait partisans et adversaires en 1995 : ce fut à mon sens une faute majeure sur le plan de la cohésion sociale française, et pour enfin que soit montée une défense opérationnelle du territoire, donc une défense civique. Et d’autre part, Jean-David Lévitte qui semble peser bien plus que le ministre des Affaires étrangères et davantage encore qu’Hervé Morin : d’ailleurs, les deux ministres, surtout Bernard Kouchner étaient acquis d’avance. Mais la genèse intellectuelle doit être une synthèse de Lévitte. Comment a-t-il été « recruté » par le nouveau président ? depuis quand se connaissaient-ils ?
Les secrétaires d’Etat sont l’élément le plus brillant et porteur de ce gouvernement. Yves Jégo, désavoué en pleine négociation guadeloupéenne, et déchargé depuis de tout le reste : la Martinique et la Réunion, il ne semble pas qu’il ait pu même y mettre les pieds. Laurent Wauquiez, à l’Emploi, pleure et se lamente sur les licenciements et fermeture de site chez Continental, mais avoue – comme Lionel Jospin à propos des « licenciements boursiers » chez Michelin, l’expression naquit alors par les communistes – n’y rien pouvoir. Voici maintenant Luc Châtel, chargé – où est Patrick Devedjian ? – du Fonds d’investissements stratégiques : on lui demande de financer une entreprise qui semble très imaginative, un nouveau type de voiture, plus deux mille emplois, qui plus est chez Ségolène Royal… et, s’agissant de dix ou vingt millions d’euros, il se range à l’avis des partenaires défaillants. Il déclare que les stratégies proposées ne sont pas pérennes ni viables, bref que l’on prêtera quand tout ira bien.… Il y a un mois, le préposé au bureau des pleurs accueillant les ayant-droits qui auraient à se plaindre des banques en dépit de ce que celles-ci reçoivent de l’Etat et du contribuable, avait archi-démontré que les banques avaient pris l’argent mais pas d’engagements. Aujourd’hui, ce fameux fonds ne sert donc à rien…
Prier… il a fait froid cette nuit. [1] Celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu… quel est donc l’enjeu de cette foi ? et de ce Fils (majuscule) ? Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. A la racine, au fond de notre religion, il n’y a pas la connaissance (ambition d’Eve dans le jardin de l’Eden) ni une révélation sur l’identité ou les attributs de Dieu… il y a le salut, le salut par amour et l’attente par Dieu de notre foi. Le péché original n’est pas tant la transgression d’une consigne : ne pas manger le fruit de tel arbre (vie ou connaissance, geste d’appropriation personnelle et d’initiative propre), il est une lacune, le manque de foi ou son équivalent, la défiance. La réponse de l’homme à la proposition, à l’acte-même du salut qu’opère pour lui son Créateur, c’est la foi. La foi qui opère tous les miracles de Jésus dans l’évabngile, a fortiori, Jésus ne peut rien faire ou que fort peu à Nazareth, sans foi. Avec lui, il nous a fait régner aux cieux. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ. Echo exact de Paul au prologue de Jean… et par Lui, tout a été fait. C’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Toutes les erreurs – pratiques – de pastorale dans l’Eglise catholique actuelle, à commencer par le cher Benoît XVI, sont là. Gloser sur l’obéissance, les comportements, le péché-même au lieu de faire se porter les regards vers le serpent de bronze, vers le Fils de l’homme… afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Le salut, et non le péché. Le ciel et non le bout des souliers ou d’autre chose… Dieu est riche en miséricorde (nos frères en Islam). Périodiquement, l’Histoire récapitule erreurs et péchés (nous y sommes pour certaines guerres et certains massacres, pas du tout pour les causes morales et éthiques de la crise économique et financière actuelle, fort peu pour les guerres et les injustices, les massacres en cours) : la Bible donne aussi ce rythme, finalement il n’y eut plus de remède à la colère grandissante du Seigneur contre son peuple. L’homme puni par l’homme… le sac de Jérusalem par les Babyloniens et la déportation, et ensuite le salut. Le psalmiste (qu’accompagnent les moines sortant de table) : mon péché, moi, je le connais… sans doute, mais le salut ? aux désespérés, le salut, ainsi-soit-il ! dès aujourd’hui. Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus, il voulait montrer au long des âges futurs, la richesse infinie de sa grâce. Pas un salut éthéré selon des dialectiques historiques fleurant la sociologie ou le hasard, de singuliers déterminismes ou des circonstances, le ras du sol et de l’homme prostré… non ! le salut par un homme, le Fils de Dieu, précis. Incarné, atteignable, imaginable et visible d’une certaine manière. Alors l’Eglise est audacieuse, puisqu’elle propose les signes que sont les sacrements. En quoi, elle est unique. Ses gloses sur la morale, il y en a trop, et sur l’économie et la société, il y en a bien trop peu et trop peu exigeantes, vengeresses, sont secondaires. Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem au sommet de ma joie. Amen…
Propos de Benoît XVI, suite… empoignade sur le parvis de Notre-Dame, et échanges de coups, infiltration du Front national… Sondage publié par le Journal du dimanche : 49% des catholiques e France estiment que le pape défend mal « leurs » valeurs, et 33% souhaitent son départ. Le commentateur juge de tels chiffres catastrophiques, je pense le contraire. Le pape garde, même si c’est de justesse, une majorité chez ses fidèles alors même qu’il est probable que ses propos ont été mal connus de ceux-ci (et j’en suis) et un refus global de confiance reste très minoritaire.
Quel personnage politique – aujourd’hui – réunirait un million de personnes pour l’entendre ou le voir ? De Gaulle sur le « chemin du roi » au Québec… Le pape pour la messe en plein air à Luanda. Quel qu’il soit.
Revue de presse sur notre retour dans l’O T A N. En Amérique, on juge Nicolas Sarkozy courageux : les Etats-Unis préfèrèrent Pétain jusqu’au dernier moment, et même Darlan, ils n’ont jamais officiellement aimé de Gaulle. Courageux… de même que l’armistice de 1940 était courageux… Commentaire, la France ne sera plus l’ami antagoniste de son alliée. La Pravda prédit au contraire que l’Amérique va y perdre car elle accueille un champion de l’émancipation européenne (je caricature avec amertume, c’est dit un cran au-dessous mais Moscou fait semblant d’y croire, et d’ailleurs a tout intérêt à une Europe inféodée aux Etats-Unis pour qu’elle soit moins attractive pour le Russe moyen) : Nicolas Sarkozy serait en effet partisan d’une armée européenne, etc… bref il ferait éclater l’O T A N en l’européanisant. Exactement, ce que François Fillon, dans son livre électoral, considérait comme impossible à l’expérience… La Frankfurter Allgemeine donne la vraie note : le jeu n’en valait pas la chandelle. Evocation d’un commandement prestigieux mais sans la moindre signification stratégique.
Réfléchissant à ce qui a pu conduire ainsi Nicolas Sarkozy à cette décision dont il n’a cherché la motivation qu’a posteriori et pour la montre, je crois commencer de trouver. D’une part, certains militaires – exactement comme la suppression du service national avait partisans et adversaires en 1995 : ce fut à mon sens une faute majeure sur le plan de la cohésion sociale française, et pour enfin que soit montée une défense opérationnelle du territoire, donc une défense civique. Et d’autre part, Jean-David Lévitte qui semble peser bien plus que le ministre des Affaires étrangères et davantage encore qu’Hervé Morin : d’ailleurs, les deux ministres, surtout Bernard Kouchner étaient acquis d’avance. Mais la genèse intellectuelle doit être une synthèse de Lévitte. Comment a-t-il été « recruté » par le nouveau président ? depuis quand se connaissaient-ils ?
Les secrétaires d’Etat sont l’élément le plus brillant et porteur de ce gouvernement. Yves Jégo, désavoué en pleine négociation guadeloupéenne, et déchargé depuis de tout le reste : la Martinique et la Réunion, il ne semble pas qu’il ait pu même y mettre les pieds. Laurent Wauquiez, à l’Emploi, pleure et se lamente sur les licenciements et fermeture de site chez Continental, mais avoue – comme Lionel Jospin à propos des « licenciements boursiers » chez Michelin, l’expression naquit alors par les communistes – n’y rien pouvoir. Voici maintenant Luc Châtel, chargé – où est Patrick Devedjian ? – du Fonds d’investissements stratégiques : on lui demande de financer une entreprise qui semble très imaginative, un nouveau type de voiture, plus deux mille emplois, qui plus est chez Ségolène Royal… et, s’agissant de dix ou vingt millions d’euros, il se range à l’avis des partenaires défaillants. Il déclare que les stratégies proposées ne sont pas pérennes ni viables, bref que l’on prêtera quand tout ira bien.… Il y a un mois, le préposé au bureau des pleurs accueillant les ayant-droits qui auraient à se plaindre des banques en dépit de ce que celles-ci reçoivent de l’Etat et du contribuable, avait archi-démontré que les banques avaient pris l’argent mais pas d’engagements. Aujourd’hui, ce fameux fonds ne sert donc à rien…
[1] - 2ème livre des Chroniques XXXVI 14 à 23 passim ; psaume CXXXVI ; Paul aux Ephésiens II 4 à 10 ; évangile selon saint Jean III 14 à 21
samedi 21 mars 2009
Inquiétude & Certitudes - samedi 21 mars 2009
Samedi 21 Mars 2009
Prier [1] … dialogue d’oreiller avec ma femme, je lui dis ne pas m’aimer à aucun égard. Aurais-tu aimé te rencontrer ? je n’ai pas évoqué le curé de Lumbres, diabolique et fantastique rencontre avec un double, ou avec soi. Alors, comment expliques-tu qu’on t’aime ? je ne me l’explique pas, ce sont les autres qui m’intéressent, pas moi, je me subis. Il y en a surtout qui me détestent et ce fut fréquent et toujours pour de mauvaises raisons, pas celles que j’aurais a priori, la peur que je prenne leur place s’ils me tendent la main pour m’aider. Je ne lui dis pas mon antiportrait que je sais : dangereux, encombrant, inconséquent, superficiel. Elle dirait sans doute son accord… car l’amour aime et ne fait pas du noir et blanc pour peindre le visage et chercher l’âme, il prend tout et aime tout parce que cela fait partie de l’aimé, le détail est une façon d’arriver ou d’entrer, ce n’est pas voir. Elle me fait pourtant réfléchir, je suis mon chemin vers les autres, et il en est de même pour chacun. « Notre » pharisien, monté au Temple : je ne suis pas comme les autres hommes, a un double qu’il ignore, précisément, celui qui reste au seuil, et que lui-même pourrait être. Prends pitié du pécheur que je suis. Connaissance de soi, évaluation de soi-même, forcément erronnées, même en psychologie humaine. De lucidité sur soi qu’en regardant, qu’en tâchant de regarder Dieu. Effet de ce regard, de la prière la plus simple, contemplation et supplication, sans autre mots : c’est lui qui était devenu juste et pas l’autre. Dans l’Ecriture, la « justice » d’un homme est une appréciation, un regard de Dieu sur lui, généralement le critère est la foi. Qui supplie « a » la foi, il est de bonne foi, il se reconnaît dans son besoin. Pourtant, le pharisien a tenté à sa manière, il a plaidé son comportement. Le publicain l’emporte parce qu’il ne fait aucun procès : surtout pas le sien. A mesure que je vais (le psaume : tout ce qui va son chemin…), je discerne toujours plus mon besoin de Dieu et mes limites à tous égards, cœur et corps. C’est l’amour que je désire… échange de prière avec Dieu Lui-même, ce qu’Il attend de nous, c’est ce que, bien moins clairement que Lui, nous attendons de Dieu… et Celui-ci répond par cette connaissance de Lui qu’il nous donne. Fats que nous sommes si nous croyons pouvoir dire ou même transmettre cette connaissance. Au mieux, nous poussons notre prochain à être en présence (mais nous-mêmes savons-nous avancer ainsi ? le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas le ver les yeux vers le ciel). La prière du soir pas simple ces mois-ci à « faire faire » par notre petite fille. Adultes ! votre amour est fugitif, comme la brume du matin, comme la rosée qui s’évapore à la première heure. C’est pourtant la seule réponse à la mort et le sens de celle-ci : après deux jours, il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. Osée ne prophétise pas tant la passion et la résurrection du Christ, que la nôtre à sa suite et par adoption mutuelle.
La polémique autour des propos de Benoît XVI. Contagion de l’indignation, notamment parmi les catholiques de France, exactement comme la semaine dernière à propos des excommunications hâtives prononcées par l’archevêque de Recife, « recadré » par la conférence épiscopale du Brésil. Ces réactions sont un événement nouveau : la catholicité ne s’aligne plus, quelle que soit l’autorité. Il semble que l’Eglise de France soit en pointe à deux points de vue, les « fidèles » réagissent spontanment, les conversations d’après la messe ou les circulaires courriel, la conférence des évêques de France réagit à ces réactions, et tâche, avec de l’embarras, de faire le lien entre les propos incriminés et le sentiment commun de ses ouailles. J’ai ainsi reçu – via des destinataires de mes propres envois spirituels ou politiques – d’un site ou d’un média, se prétendant l’un des rares « encore indépendants » le verbatim de ce qu’a dit Benoit XVI dans l’avion l’amenant en Afrique (Cameroun) [2] . Il saute aux yeux que les propos pontificaux – que Le Monde a même titré comme en recul par rapport à ceux de Jean Paul II, lui-même « intégriste » sur les sujets de morale sexuelle et de contraception – ne sont pas choquants et dans leur fond, tout à fait rigoureux. L’expérience du couple humain, à laquelle je crois – à ma propre expérience (tardive) – qu’on ne peut accéder que par l’amour durable, décidé explicitement et consacré si possible, donc le mariage… montre bien que la conscience sait bien que l’avortement est dramatique, elle sait bien que l’abstinence parce qu’elle est le fruit d’un dialogue conjugal est le meilleur aiguillon du désir-même et qu’en somme bien des enseignements de l’Eglise sont de profonde intuition humaine. Le problème est de savoir s’il faut « légiférer » à partir d’une expérience de l’âme qui n’a pas toujours sa possibilité conbcrète, et s’il faut interférer dans des histoires personnelles : éclairer, aider, mais certainement pas condamner. Sur le sujet-même – mon journal d’il y a quarante ans : dans ce blog, à la date du 7 Novembre 2008 – j’ai beaucoup médité et propagandé, à son époque, l’encyclique Humanae vitae, qui parut peu après le vote de la « loi Neuwirth ».
Restent deux choses. La première est que Benoît XVI ne contrôle pas son image. Or, il doit savoir que même son si populaire et charismatique prédécesseur était aussitôt critiqué et brocardé quand il levait la langue à propos de contraception et de morale sexuelle. Est-il donc indispensable de consacrer tant de propos et de temps à ces sujets ? Alors que, deuxième considération, il y a des sujets quasi-consensuels mais certainement pas traités comme l’Eglise – seule – peut le faire : évidemment les questions économiques et sociales, la démocratie. En Afrique, il y a à dire et de la « morale » à faire aux pays riches et censément bien gouvernés.
Atroce : un employé de gîte d’accueil des sans-logis et des gens de la rue, torture, mûtile et viole un des visiteurs de ce centre, pendant six heures, au prétexte que celui-ci lui doit depuis quelque temps… quinze euros !
[1] - Osée VI 1 à 6 ; psaume LI ; évangile selon saint Luc XVIII 9 à 14
[2] - Philippe Visseyrias, France 2 : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?
Benoît XVI : Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’ Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font.
Prier [1] … dialogue d’oreiller avec ma femme, je lui dis ne pas m’aimer à aucun égard. Aurais-tu aimé te rencontrer ? je n’ai pas évoqué le curé de Lumbres, diabolique et fantastique rencontre avec un double, ou avec soi. Alors, comment expliques-tu qu’on t’aime ? je ne me l’explique pas, ce sont les autres qui m’intéressent, pas moi, je me subis. Il y en a surtout qui me détestent et ce fut fréquent et toujours pour de mauvaises raisons, pas celles que j’aurais a priori, la peur que je prenne leur place s’ils me tendent la main pour m’aider. Je ne lui dis pas mon antiportrait que je sais : dangereux, encombrant, inconséquent, superficiel. Elle dirait sans doute son accord… car l’amour aime et ne fait pas du noir et blanc pour peindre le visage et chercher l’âme, il prend tout et aime tout parce que cela fait partie de l’aimé, le détail est une façon d’arriver ou d’entrer, ce n’est pas voir. Elle me fait pourtant réfléchir, je suis mon chemin vers les autres, et il en est de même pour chacun. « Notre » pharisien, monté au Temple : je ne suis pas comme les autres hommes, a un double qu’il ignore, précisément, celui qui reste au seuil, et que lui-même pourrait être. Prends pitié du pécheur que je suis. Connaissance de soi, évaluation de soi-même, forcément erronnées, même en psychologie humaine. De lucidité sur soi qu’en regardant, qu’en tâchant de regarder Dieu. Effet de ce regard, de la prière la plus simple, contemplation et supplication, sans autre mots : c’est lui qui était devenu juste et pas l’autre. Dans l’Ecriture, la « justice » d’un homme est une appréciation, un regard de Dieu sur lui, généralement le critère est la foi. Qui supplie « a » la foi, il est de bonne foi, il se reconnaît dans son besoin. Pourtant, le pharisien a tenté à sa manière, il a plaidé son comportement. Le publicain l’emporte parce qu’il ne fait aucun procès : surtout pas le sien. A mesure que je vais (le psaume : tout ce qui va son chemin…), je discerne toujours plus mon besoin de Dieu et mes limites à tous égards, cœur et corps. C’est l’amour que je désire… échange de prière avec Dieu Lui-même, ce qu’Il attend de nous, c’est ce que, bien moins clairement que Lui, nous attendons de Dieu… et Celui-ci répond par cette connaissance de Lui qu’il nous donne. Fats que nous sommes si nous croyons pouvoir dire ou même transmettre cette connaissance. Au mieux, nous poussons notre prochain à être en présence (mais nous-mêmes savons-nous avancer ainsi ? le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas le ver les yeux vers le ciel). La prière du soir pas simple ces mois-ci à « faire faire » par notre petite fille. Adultes ! votre amour est fugitif, comme la brume du matin, comme la rosée qui s’évapore à la première heure. C’est pourtant la seule réponse à la mort et le sens de celle-ci : après deux jours, il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. Osée ne prophétise pas tant la passion et la résurrection du Christ, que la nôtre à sa suite et par adoption mutuelle.
La polémique autour des propos de Benoît XVI. Contagion de l’indignation, notamment parmi les catholiques de France, exactement comme la semaine dernière à propos des excommunications hâtives prononcées par l’archevêque de Recife, « recadré » par la conférence épiscopale du Brésil. Ces réactions sont un événement nouveau : la catholicité ne s’aligne plus, quelle que soit l’autorité. Il semble que l’Eglise de France soit en pointe à deux points de vue, les « fidèles » réagissent spontanment, les conversations d’après la messe ou les circulaires courriel, la conférence des évêques de France réagit à ces réactions, et tâche, avec de l’embarras, de faire le lien entre les propos incriminés et le sentiment commun de ses ouailles. J’ai ainsi reçu – via des destinataires de mes propres envois spirituels ou politiques – d’un site ou d’un média, se prétendant l’un des rares « encore indépendants » le verbatim de ce qu’a dit Benoit XVI dans l’avion l’amenant en Afrique (Cameroun) [2] . Il saute aux yeux que les propos pontificaux – que Le Monde a même titré comme en recul par rapport à ceux de Jean Paul II, lui-même « intégriste » sur les sujets de morale sexuelle et de contraception – ne sont pas choquants et dans leur fond, tout à fait rigoureux. L’expérience du couple humain, à laquelle je crois – à ma propre expérience (tardive) – qu’on ne peut accéder que par l’amour durable, décidé explicitement et consacré si possible, donc le mariage… montre bien que la conscience sait bien que l’avortement est dramatique, elle sait bien que l’abstinence parce qu’elle est le fruit d’un dialogue conjugal est le meilleur aiguillon du désir-même et qu’en somme bien des enseignements de l’Eglise sont de profonde intuition humaine. Le problème est de savoir s’il faut « légiférer » à partir d’une expérience de l’âme qui n’a pas toujours sa possibilité conbcrète, et s’il faut interférer dans des histoires personnelles : éclairer, aider, mais certainement pas condamner. Sur le sujet-même – mon journal d’il y a quarante ans : dans ce blog, à la date du 7 Novembre 2008 – j’ai beaucoup médité et propagandé, à son époque, l’encyclique Humanae vitae, qui parut peu après le vote de la « loi Neuwirth ».
Restent deux choses. La première est que Benoît XVI ne contrôle pas son image. Or, il doit savoir que même son si populaire et charismatique prédécesseur était aussitôt critiqué et brocardé quand il levait la langue à propos de contraception et de morale sexuelle. Est-il donc indispensable de consacrer tant de propos et de temps à ces sujets ? Alors que, deuxième considération, il y a des sujets quasi-consensuels mais certainement pas traités comme l’Eglise – seule – peut le faire : évidemment les questions économiques et sociales, la démocratie. En Afrique, il y a à dire et de la « morale » à faire aux pays riches et censément bien gouvernés.
Atroce : un employé de gîte d’accueil des sans-logis et des gens de la rue, torture, mûtile et viole un des visiteurs de ce centre, pendant six heures, au prétexte que celui-ci lui doit depuis quelque temps… quinze euros !
[1] - Osée VI 1 à 6 ; psaume LI ; évangile selon saint Luc XVIII 9 à 14
[2] - Philippe Visseyrias, France 2 : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?
Benoît XVI : Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’ Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font.
Verbatim des déclarations de Benoît XVI lors de la conférence de presse dans l’avion vers l’Afrique
Source : salle de presse du Saint-Siège (traduction La Croix)
vendredi 20 mars 2009
Inquiétude & Certitudes - vendredi 20 mars 2009
Vendredi 20 Mars 2009
. . . mais elle ne m’a pas éveillé, c’est le jour naissant ou mon horloge intérieure. Plus que quelques étoiles et le tiers de lune, très brillant. Silence encore de tout. J’ai presque toujours vêcu depuis une vingtaine d’années, chaque jour comme le dernier où je pourrai enfin, par force plus que par grâce, émerger, entrer quelque part, commencer surtout…
Prier … [1] dialogue étrange, quoique empreint d’estime mutuelle, entre apparemment deux professionnels de la religion, l’un de carrière : un scribe s’avança vers Jésus et lui demanda ‘Quel est le premier de tous les commandements ?’ Jésus lui fit cette réponse… Le scribe reprit :’Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui… Formulation même de l’Islam… et l’autre qui s’est improvisé mais qui est reconnu, du moins à raison de son succès populaire. Et voici la chute, elle fait basculer le scribe dans son identité, dans sa vie, ce qu’un professionnel n’aime pas, l’apologétique oui, la vie personnelle non. Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. A vérifier, mais cette locution, ce concept, cette réalité décisive qui entraîne aussi bien la comunion des saints que l’au-delà et donc la résurrection, donc la passion, donc l’incarnation, majuscules partout… cette locution n’apparaît que dans les évangiles. Il me semble même qu’elle est tellement cathédrale que les Apôtres ne la reprennent pas dans leurs épîtres. Seul, le Christ l’emploie – le Fils de l’homme, autre locution décisive et que se réserve Jésus … parce qu’il en est le maître : Je suis la voie, la vérité, la vérité… et c’est sur la croix que le « bon larron » atteste l’existence de ce royaume, et dit sa foi en ce royaume aussi bien qu’il reconnaît que son compagnon de supplice en est le maître : Quand tu seras dans ton royaume… En vérité, je te le dis : ce soir-même… au passage, Jésus annonce au supplicié que contrairement à temps, sa mort va venir très vite. Les jambes brisées… ce qui n’était pas la règle. Et personne n’osait plus l’interroger. La réponse à laquelle nous sommes si habitués, dans ce qui est devenu notre chronique inattention, a surpris l’auditoire, complètement. Ils reviendront s’asseoir à son ombre, ils feront revivre le blé (lundi, notre fille à sa mère, qui m’en raapporte, émerveillée, le mot : regarde, Maman, les blés revivent…), ils fleuriront comme la vigne. Et ainsi préparés, du scribe à ce peuple antique, qui est notre parabole – il est possible qu’Israël contemporain, facile à juger dans ses exactions et cécité vis-à-vis des Palestiniens, soit notre parabole à nous, maintenant, car les camps de rétention et le racisme, n’en avons-nous pas dans notre hexagone ou en signant à 27 telle directive sur les sans-papiers avec des délais d’emprisonnement de plusieurs années ? – voici le dialogue que le Christ ne put avoir de son vivant : le jeune homme riche se déroba, Nicodème était dépassé, les disciples s’endormaient de fatigue au Jardin des Oliviers et au mont de la Transfiguration. Tu t’es effondré par suite de tes fautes… peux-tu me confondre avec les idoles ? c’est moi qui te réponds et qui te regarde. Je suis comme le cyprès toujours vert, c’est moi qui te donne ton fruit. On comprend que Marie gardait tout dans son cœur. Etre elle… ce qu’en principe et en Eglise, nous sommes. Ce serait d’ailleurs un meilleur sujet que celui des préservatifs et des conseils en comportement. Pas de commandement plus grand que ceux-là. Et pourtant j’aime bien ce pape, le premier à avoir admis l’eros, au même pied de légitimité que l’agapè, ce qui n’a pas du tout été commenté (encyclique, sa première : Deus caritas est), mais la gaffe par bonne volonté est bien « germanique » et s’enfoncer dans le bafouillage qui censément rattrape, est bien humain. L’heure timide des oiseaux, qui se règlent à la lumière, tâtons de part et d’autre de la maison. Prier… les yeux fermés de la mort, le Christ endormi sur le « coussin » du bateau, à l’arrière, dans la tempête. Le psaume… Dieu comble son bien-aimé quand il dort. Ah ! si mon peuple m’écoûtait, s’il allait sur mes chemins ! je le nourrirai de la fleur du froment, je le rassasierai avec le miel du rocher ! Maintenant, deux trilles se répondant, Cantique des cantiques. Commençons sans cesser de prier.
matin
Trois des dirigeants de la Société générale se font des bonus substantiels. Barack Obama a fait voter en urgence extrême une loi taxant à 90 % les primes et autres bonus.
matin
Trois des dirigeants de la Société générale se font des bonus substantiels. Barack Obama a fait voter en urgence extrême une loi taxant à 90 % les primes et autres bonus.
Le Monde 2 fait plusieurs pages sur les narcos. au Mexique, écho sympathisant aux bienfaiteurs du président de la République française, allé là-bas exprès pour se goberger, la compatriotes en taule, faux prétexte et contrats bouclés, inexistants. Reste – au sein de l’AFP – cette dépêche arrivant du Mexique l’autre vendredi, en même temps que le couple présidentiel faisait le trajet inverse : elle donnait toute la chose. Pierre Louette aurait demandé qu’on ne traite pas la partie privée du voyage présidentiel.
après-midi
Nicolas Sarkozy décore Bernadette Chirac – l’épouse du prédécesseur, que celui-ci poussa aux premiers rangs des dernières réunions électorales puisque désormais l’amnistie, la sienne au titre d’un passé « abracadabrantesque », est du bon vouloir de l’impertinent ? ou de la conseillère générale, collègue de François Hollande ? Bernadette Chirac énonçant tranquillement dans une émission dominicale, il y cinq six ans que de son mari et elle, c’était bien celui-ci qui avait eu de la chance : l’épouser.
Un témoin direct me raconte, il y a dix jours que Jacques Chirac, tout à fait en queue de liste des conseillers « techniques à Matignon, comprit que Pierre Juillet et Marie-France Garaud étaient décisifs pour se faire remarquer de Georges Pompidou. Il parvint par eux qui, dix ans durant, crurent en lui. Et entraînèrent ainsi tant et tant de Français à espérer l’exercice nouveau d’un pouvoir qui ne vint jamais, et à qui nous sommes redevable – par contre-pied systématique dans le volume des activités, heures d’avion, temps de discours et égotisme – de Nicolas Sarkozy. Dernière dette envers Jacques Chirac : celui-ci invoqué – en turpitude – pour notre retour dans l’O T A N, n’a pas levé la langue pour exposer des moitifs ou rectifier ce qui a été présenté comme détail ou étape.
Madagascar… au lieu de se défausser sur Bruxelles pour qualifier les événements de cette semaine, ceux délibérés par une armée dont le désintéressement et le civisme tranchent sur ses homologues du continent, la France officielle prend une position réactive et, semble-t-il, désinformée.
Mauritanie… d’ici la fin de ce mois, l’Union européenne devrait conclure. Le dossier a été bouclé sans ambiguité par Khadafi faisant à Nouakchott l’animation maladroite de la « grande prière » anniversaire de la naissance du Prophète et la leçon aux démocrates et aux légitimistes. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz – limogé le 6 Août 2008 aux yeux des partisans du président de la République élu il y aura bientôt deux ans – est donc adoubé de la meilleure façon. La France officielle, elle, n’a pas commenté : souvenir d’une semaine parisienne en Octobre 2007. Khadafi chez nous pour payer Cécilia sauvant les infirmières bulgares (et peut-être – dernière chance – le couple présidentiel d’alors).
soir
Je reçois un écho de la grande note de réflexion politique adressée notamment à chacun de nos députés. (disponible sur demande à mon adresse internet ci-dessus)
RE: proposition d'une réflexion politique sur l'année écoulée
Permettez-moi donc de réagir dans cet esprit de débat.
Je commencerai par le sens de votre conclusion III : savoir se remettre en cause. Cet effort nous est posé à tous et je pense bien évidemment au communiste que je suis. D’autant que la méfiance mutuelle que vous évoquez ensuite (conclusion IV) est dans le « meilleur » des cas stérile ou pire grosse d’aventures antidémocratique. Le populisme se développe toujours sur la désillusion.
J’en viens au cœur du sujet.
Permettez-moi de commencer par une réflexion qui concerne la nature de la crise actuelle. Deux faits qui à mes yeux n’ont rien d’anecdotiques.
En 1998, . . . j’ai eu l’occasion de faire publier des déclarations concernant un conflit à Roussel-Uclaf (produits pharmaceutiques). Au bout de dix années de travail, les chercheurs de l’entreprise ont mis au point deux molécules nouvelles : l’une concernait le cancer du sein, l’autre la méningite. Réponse en substance-mais fidèlement rapportée- de la direction : nous ne pouvons pas exploiter ces deux molécules faute de rentabilité : le cancer du sein ne concerne que la moitié de la population-La Palisse n’est pas tout à fait mort- quant à la méningite, elle concerne essentiellement le continent africain et ces pays ne sont pas solvables(sic). Depuis, l’entreprise n’a cessé de licencier pour finir rachetée par Sanofi. Second fait : j’avais publié dans la même période une déclaration de Claude Bébéar alors PDG d’AXA « je peux dégager 16 milliards de francs cash ; si je les mets dans l’industrie, au mieux ils me rapporteront 6 à 7%, si je les place en Bourse ils pourront me rapporter au pire 11%. Je sais que cela peut paraître terrible, mais c’est la règle du jeu ». A travers ces deux exemples, je pense que depuis –approximativement- 1974 let le choc pétrolier, nous sommes passés d’un capitalisme issu de la production industrielle à un glissement vers ce que certains désignent sous le vocable de « bulle financière ». J’ajoute que pour beaucoup d’hommes et de femmes déjà fragilisés par la crise, la course à la propriété foncière était devenu une valeur-refuge terriblement fragile elle aussi. Nous sommes loin du discours de De Gaulle énonçant que la politique ne se faisait pas à la corbeille. Et comme vous j’attendais un peu plus de…véhémence de la part d’hommes comme Guéant ou Guaino.
Je reviens maintenant à l’ une de vos problématique qui occupe une place fondamentale dans votre texte : la démocratie. Je ne vous paraphraserais pas pour dire mon accord avec ce que vos déclarations sur la « démocratie de façade », la »monocratie »ce qui s’est passé ou plutôt qui ne s’est pas passé après le résultat du référendum de 2005, à propos de l’Europe et de son fonctionnement, sur « notre » réinsertion dans l’OTAN et plus précisément sur « la volonté d’un seul qui s’impose à tous »-page 35 je crois-. Il y a un côté »napoléon le petit » qui cache mal une fragilité qui gagne tout le système institutionnel.
Je pense que la démocratie est profondément à repenser – y compris sa définition- et j’inclus dans ce regard critique la faillite si lamentable du système soviétique et ce qui peut en rester.
Il me semble que cela recouvre plusieurs dimensions qui converge vers ce besoin de redéfinition. Page 26 vous évoquer la crise des élites-non pas leurs compétences, mais la place qu’elles occupent de fait-. Je m’interroge personnellement sur l’écart entre ce que l’on appelle « la société civile » et les espaces institutionnels. De fait, peut-être au-delà de ce que vous dénoncez, la citoyenneté s’exerce essentiellement APRES- coup : si l’on est content, on applaudi mais si on ne l’est pas, on proteste contre un mal déjà accompli. Je ne pense pas avoir des penchants anarchistes et je pense que le travail institutionnel ne s’improvise pas. Mais si l’on retient des changements survenus en un siècle, deux éléments me semblent caractéristiques : les problèmes posés sont de plus en plus complexes et mouvants et l’exigence de démocratie se mêle à l’esprit de responsabilité. A mes yeux, l’URSS est morte de ne pas avoir su(ou voulu) aborder ce problème. Les rapports au sein du couple, les rapports enfants-parents, la place des Assemblées générales au regard de celle des leaders syndicaux, même la manière dont le patronat trouve d’autres formes de mobilisation des travailleurs que le contremaître de la révolution industrielle, de tous côtés la société appelle un autre type de démocratie, plus actif, moins fondé sur la dépossession des personne et la délégation de leurs pouvoirs à certains et ce, de manière plus permanente que le rythme électoral.
Je sais qu’il est courant de brocarder la démocratie athénienne dans la mesure où effectivement ni les femmes, ni les étrangers, ni les esclaves n’y avaient accès. Il n’empêche que du point de vue de son fonctionnement la distinction entre choix politiques précis et expertise se faisait, le premier revenant à la souveraineté citoyenne. Penser la démocratie d’abord comme l’exercice étendu de la citoyenneté sans pour autant rêver que nous allions tous, tous les jours à l’Assemblée nationale ; mais la penser comme posture d’exigence vis-à-vis des représentants de la nation dans un exercice de coopération ; les uns contribuant-avec la presse, les syndicats, associations et partis- à l’information et les autres définissant devant chaque problème ce qu’ils attendent comme vote de leurs élus ; cette conception est certainement à creuser. J’ai tendance ) penser que désormais l’échec des alternatives tient en grande partie à cet « impensé ». cela me conduit à une réaction devant une de vos proposition : le gouvernement d’union nationale. Je dois avouer une permanente…méfiance (le mot est lâché) devant cette notion. Autre chose pour moi serait d’admettre que l’exercice de la démocratie n’est pas celui d’une machine huilée, lisse mais de l’acceptation de la contradiction telle qu’elle existe dans la vie, d’une tension positive avec la volonté politique d’en dégager des solutions. Il y a des conflits sociaux qui ne peuvent disparaître même momentanément ; je crains même que d’avoir érigé le consensus comme règle d’or durant les années Mitterrand a transféré la tension dans la vie sociale et l’a trop souvent transformé en violence. Mais si la confrontation devient moteur de la réflexion collective d’une nation, il est possible qu’elle en tire de gros avantages. Notre échange peut peut-être en témoigner.
Cela me conduit à vos propos concernant les nationalisations. En gagnant en maturité durant mon propre parcours politico -intellectuel, j’en suis venu à considérer que partout dans le monde, nous avons confondu nationalisations et étatisation. Dès lors, la part nécessaire d’esprit d’initiative ne pouvait être assurée que par le marché ; et en contre- partie si je puis dire, salariés et usagers se sentant dépossédés ont nourri une solide indifférence à l’égard du devenir de ces entreprises. Bien sûr, cela n’a pas été intellectualisé comme tel, mais nous voyons bien, sur 25 ans, que de s’enfermer dans cette seule alternative : état ou marché conduit partout aux mêmes problèmes. Je reviens du Vietnam : après une déresponsabilisation générale et le règne de la corruption le dégagement voulu de l’étatisation conduit à une Ecole payante, une disparition des garanties de retraites dans le secteur privé…et même un trafic de femmes avec la Chine qui en manque. Sommes-nous condamnés à osciller entre Charybde et Sylla ?
Derniers ( ?) mot concernant l’Europe. Le premier élément est qu’au nom de l’inaccompli ce sont des commissions qui ne rendent de compte à personne qui détiennent des pouvoirs exorbitants. Et ce caractère d’inaccessibilité contribue fortement au risque que vous évoquez à propos de la méfiance. En changeant d’échelle du point de vue de l’espace géographique nous aurions dû théoriquement indexer une profonde démocratisation des processus décisionnels et nous allons à l’opposé. En fait l’orientation économique et sociale de l’Union européenne est à revoir. Je serais tenté de dire que par définition, le travail est de la coopération : personne ne peut travailler absolument seul et ce que l’on nous impose est de la mise en concurrence. Deux valeurs à mon sens antinomiques. Cela me conduit à votre avis sur le protectionnisme même à titre provisoire.si cela veut dire qu’on ne peut laisser la loi du plus fort nous dévorer, c’est à mes yeux incontestable. Mais faut-il le présenter sous cette forme ou l’heure ne serait-elle pas à prendre en compte qu’aucun pays ne peut trouver de solution isolées du sort des autres et ne faut-il pas revisiter une notion aujourd’hui délaissée : chercher à établir des coopérations mutuellement avantageuses ? Je ne rêve pas d’un monde angélique, mais je pense que la France a une histoire et un potentiel qui peut lui permettre de chercher à donner le « la »-ne serait-ce que partiellement- sur ce que devient le monde.
[1] - Osée XIV 2 à 10 ; psaume LXXXI ; évangile selon saint Marc XII 28 à 34
jeudi 19 mars 2009
Inquiétude & Certitudes - jeudi 19 mars 2009
Jeudi 19 Mars 2009
Prier donc… la belle solennité de saint Joseph. Celui dont le consentement était sans doute bien plus méritoire que la foi de Marie. Marie avait son option de virginité, jusqu’au mariage ou pour la vie, ce qui était son affaire mais sans doute moins celle de Joseph, elle avait sa piété et sa jeunesse, elle a cru à l’extraordinaire, un extraordinaire bien perçu comme tel puisqu’elle a posé la bonne question (« technique ») à l’ange. Mais Joseph, une jeune femme qui se refuse pendant les fiançailles – ma si douloureuse expérience à mes vingt-deux ans – et qui tombe cependant enceinte. Qui croire et que croire, celle qu’il aime ? il n’y est pas enclin, un ange lui explique tout. Dieu intervient dans sa vie, lui donne son rôle mais ne le détourne pas pour autant de son choix initial, celui de sa fiancée. Apparemment : second rôle, pas une parole de lui, retenue dans les évangiles, et pourtant le protecteur, le « père nourricier », formule trouvée pour lui, ou préexistante ? mais décisivement celui qui donne à Jésus son nom de famille et fait descendre le Fils de Dieu du roi David, comme il avait été promis à celui-ci et comme le confirmaient de génération en génération les prophètes. Aujourd’hui ? quel exemple, quelle leçon ? les vies cachées, les nôtres le sont toujours, si grands ou si malheureux que nous soyons ou le subissions… alors ? je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Cette relation de Dieu à nous, selon toutes apparences humaines, elle a été donnée à Joseph, et il est le seul à l’avoir vêcue. Marie l’a assumé, retrouvant l’enfant au Temple, elle dit bien : ton père et moi… et c’est Jésus qui réplique, assez sèchement et méchamment même… ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père. L’autre ! La liturgie ne s’y attarde pas, elle rappelle les promesses de Yahvé à David : ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours… J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de peuples… Vois quelle descendance, tu auras ! L’Apôtre commente : c’est un don gratuit. La mort, hélas ! ou heureusement ? l’est aussi, passage vers l’accomplissement, plus douloureux, je crois, pour ceux qui « restent » et que nous précédons que pour nous, accueillis. L’amour que nous… aux autres, à certains autres, à deux jambes ou à quatre pattes, cet amour est légitime et ne sera pas aboli, ni non plus dilué dans quelque universel éther ou une quelconque luminosité spirituelle. Il sera simplement compatible avec la communion des saints, dont il aura été notre particulière et personnelle introduction. Mots et images nous feront toujours défaut, nous y atteignons ici bas par la prière et, je le constate, par l’élan de nos sensibilités et l’émoi de nos larmes, mobilisation du chagrin et de la prière. Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Tous les parents ont cette expérience de l’enfant qu’on ne retrouve pas, qu’on a perdu de vue par inadvertance. Et aussi de certaines répliques : notre fille ne me prenant pas au téléphone, elle a du mal à réaliser l’absence-présence, mon absence de sa vue et de son toucher, mais la présence ma voix et la possibilité du dialogue sans le corps physique et le regard, lui échappent : elle n’a pas tort. Ces conversations désincarnées… elle répond à sa mère : désolée, je suis occupée. Quatre ans à peine. Jésus en a douze, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extrasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. La scène ne m’étonne ni ne me ravit : tout enfant a sa précocité et ses phrases justes, lumineuses, parce que libre de tout l’amoncellement de nos petitesses, de nos incrédulités, de nos soi-disant expériences (de tout, sauf du divin), la somme de nos amertumes et déceptions. L’enfant en est encore libre, sans ce fardeau. Jésus enfant est tout simplement un bel enfant, banal, avec un tropisme qui n’est pas exceptionnel : le Temple l’intéresse, l’a intéressé, il y reste. Notre fille hier, attirée comme souvent par le jeu de pétanque et applaudissant les beaux coups. Jésus comme nous, Jésus enfant, des parents aimant. Ceux-là exceptionnels, mais qui ont oublié l’exceptionnalité à venir de leur enfant et sans doute l’exceptionnalité aussi de sa conception, ils vivent… quant à Lui, il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Tellement que son ministère « public » s’inaugure par une attitude ultime d’obéissance filiale, le miracle à Cana à l’instigation de sa mère. Jésus à notre portée, Jésus à notre écoûte. Tranquillité, parfois, ce moment… silence total, les oiseaux anticipent la journée, puis celle-ci commencée, se taisent – eux aussi, prière et toilette… nos textes donnent le portrait le plus fort de Joseph, qui était un homme juste, et selon Paul, depuis Abraham, l’homme-modèle, c’est en raison de sa foi, (que) Dieu estima qu’il était juste. Dieu « valide » notre choix. La foi humaine n’est qu’une disponibilité à Dieu, dans le rapport à ceux/celles que nous aimons ou simplement rencontrons, la foi – donner sa foi – est une ouverture. De fécondité que par disponibilité : l’étreinte sexuelle, le labour d’une terre, la paisible écoûte de l’argumentation, du récit d’autrui. De fécondité qu’accompagnement. Contradiction et opposition ne sont ni un débat ni la vérité. Ces dialogues qui précèdent et permettent la naissance de Jésus : Marie et Joseph ne contredisent pas Dieu ni l’ange, son porte-parole, ils s’instruisent pour mieux, comprenant, adhérer et participer. Ils y ont pleinement réussi : c’est donc par la foi qu’on devient héritier. Ces belles spiritualités de certaines religieuses, notamment, la maternité du Christ. Notre fille me donne de vivre l’épisode du Temple comme un père angoissé mais par avance rempli d’admiration pour l’enfant retrouvé et s’étant adonné à de tels exercices. La maturité de la jeunesse, c’est le chef d’œuvre … ne crains pas… c’est lui… Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. Parfaite union, couple parfait : Joseph et Marie, et le même réflexe vis-à-vis de Dieu, foi, obéissance qui libère et par laquelle tout est vêcu, compris. [1]
matin
En raison d’une grève pour l’emploi, le pouvoir d’achat et le service public…
Tout se fait depuis vingt mois par contrainte, ces « réformes » qui ne sont que destructions d’emplois publics, amenuisement et éloignement des services publics, cette révision de la Constitution qui n’a pas la moindre vérité : l’affaire des nominations, même si l’on peut entortiller celle de François Pérol, il crève les yeux que l’esprit n’y est pas, et ce vote de confiance pour notre retour dans l’OTAN, glorieux ni pour la France ni pour les députés qui de leur vote – juridiquement pas nécessaire – signent cette décision. Les sécessions du parti majoritaire, cf. Nicolas Dupont-Aignan n’ont pas la moindre efficacité, et quitter la vie politique pour ne plus être soumis à un dictateur ne change rien à la dictature, alors ? je me donne le plaisir et la revanche de la rétrospection, écrire et avoir dénoncé en temps… mais cela ne change rien au présent.
[1] - 2ème Samuel VII 4 à 16 ; psaume LXXXIX ; Paul aux Romains IV 13 à 22 ; évangiles selon saint Luc II 41 à 51 & Matthieu I 16 à 24
mercredi 18 mars 2009
adresse aux députés avant le débat de confiance sur l'O T A N
pièces jointes
choix de dépêches AFP sur les voyages en province du général de Gaulle au début de son mandat : Février et Juin 1959
discours prononcé à Bucarest par Nicolas Sarkozy . 3 Avril 2008
conclusion d'un colloque sur la défense par Nicolas Sarkozy . 11 Mars 2009
extraits conférence de presse du général de Gaulle . 21 Février 1966
note du général de Gaulle sur notre retrait de l'OTAN . 24 Février 1966
lettre du général de Gaulle au président Johnson . 7 Mars 1966
doctrine de défense dirigée tous azimuts - général Ailleret - revue Défense nationale . n° Décembre 1967
[1] - Nicolas Sarkozy, candidat, écrit : Le Conseil des ministres ne doit plus être une chambre d’enregistrement de décisions négociées entre conseillers, mais au contraire un lieu où l’on discute, où l’on tranche, où le gouvernement exprime une volonté collective… S’agit-il de concentrer tous les pouvoirs entre les mains du président, deen faire un homme d’autant plus puissant qu’il n’a plus de Premier ministre pour faire contrepoids ? Nullement. Il s’agit de reconnaître une réalité telle qu’elle existe aujourd’hui et de faire en sorte que celui qui décide soit aussi celui qui assume la responsabilité. Et si une institution doit faire contrepoids au président de la République, il ne peut s’agir que du Parlement. Le Premier ministre n’en a évidemment pas les miyens ou alors il sortirait de son rôle et empêcherait le pays d’être dirigé. … L’existence d’un domaine réservé du président de la République, dans lequel ni le Premier ministre, ni le Parlement, ni les partis politiques n’ont leur mot à dire, est à mon sens incompréhensible et démocratiquement injustifié. C’est le cas d’abord des affaires étrangères et des affaires européennes. (Témoignage XO éditions . Août 2006 ) pp. 158-159
[2] - il est seulement dit en 15 . Fiers d’être Français : Je souhaite que la France pèse sur la scène mondiale et assume sa responsabilité dans la gestion des conflits mondiaux. Pour cela, je maintiendrai notre effort de défense au moins à son niveau actuel tout en adatant notre stratégie à l’évolution des risques mondiaux Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d’aider les gouvernements corrompus, en mettabt en place une Union méidterranéenne avec les pays du Sud, en donnant a priorité à l’Afrique. Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiqus. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés et je les mettrai au service de la défense des droits des femmes.
[3] - La Fance peut supporter la vérité (Octobre 2006 . 268 pages) pp. 252-253 : Les tentatives françaises pour européaniser l’OTAN se sont toutes soldées par d’humiliantes fins de non-recevoir de l’administration américaine. On se souvient de la requête raisonnable de Jacques Chirac : il demandait que le commandement sud de l’Alliance atlantique soit confié à un Européen. La réponse américaine fut sans ambiguïté : « Ce commandement ne saurait être exércé que par un officier amérixcain en raison des intérêts de Washington en Méditerranée et de l’importance des forces américaines qui y sont stationnées. » En clair, les Etats-Unis n’accepteront jamais qu’une partie significative de leurs forces soit placée sous un commandement allié ! Dont acte. Plutôt que nier la réalité et de poursuivre l’édification d’une politique de sécurité et de défense européenne qui s’effondrera à la première difficulté avec nos alliés américains, mieux vaut en prendre acte et chercher à constituer un ôle plus solide avec ceux qui partagent notre souci d’indépendance. Cette stratégie est d’autant plus nécessaire que la puissance américaine n’est pas éternelle, qu’elle est fragile et qu’elle repose sur une économie en déséquilibre.
[4] - Le Figaro, 19 Juin 2008
choix de dépêches AFP sur les voyages en province du général de Gaulle au début de son mandat : Février et Juin 1959
discours prononcé à Bucarest par Nicolas Sarkozy . 3 Avril 2008
conclusion d'un colloque sur la défense par Nicolas Sarkozy . 11 Mars 2009
extraits conférence de presse du général de Gaulle . 21 Février 1966
note du général de Gaulle sur notre retrait de l'OTAN . 24 Février 1966
lettre du général de Gaulle au président Johnson . 7 Mars 1966
doctrine de défense dirigée tous azimuts - général Ailleret - revue Défense nationale . n° Décembre 1967
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Chers députés, représentants du peuple,
je viens souvent à vous, parce que vous êtes décisifs, le seul contrepoids [1]à notre monocratie, avant la rue dont je ne dois pas prophétiser. La révision constitutionnelle, Marina Petrella, une réflexion périodique.
Demain, vous votez ou vous refusez la confiance. Il s’agit de notre retour dans l’organisation intégrée de l’Alliance de l’Atlantique-nord.
1° la confiance
Si le vote était libre – et pourquoi ne l’est-il pas, pourquoi ne votez-vous pas en conscience ? « démocratie irréprochable » - il n’y aurait pas de majorité pour soutenir l’option présidentielle de nous faire revenir dans l’O T A N, tout simplement parce que c’est inutile et que nous prenons le risque d’entrer dans une voie que nous ne percevons pas actuellement (sinon celle de l’engagement accru en Afghanistan, où nous déplorons déjà 26 tués, des jeunes de pas trente ans pour la plupart, comme si l’Indochine, l’Algérie pour nous, le Vietnam et l’Irak pour les Américains ne suffisaient pas pour comprendre qu’on ne fait pas le bonheur d’un peuple étranger par les armes sur son sol). Aussi inutile et ouvrant de nombreuses voies vers l’inconnu que l’a été l’adoption du quinquennat (justifiant depuis vingt-deux mois la mono-cratie alors que Jacques Chirac nous avait assuré que cela ne changerait rien) et que l’a été la révision constitutionnelle de Juillet dernier.
Culture ambiante de nos dirigeants : Jacques Chirac avait repris nos essais nucléaires pour le cinquantenaire d’Hiroshima, et Nicolas Sarkozy fait voter notre ré-engagement outre-mer et dans l’inconnu le jour anniversaire des accords d’Evian, qui, par la clairvoyance et le courage du général de Gaulle, nous libérait enfin des guerres coloniales…
Majoritairement, vous y êtes hostiles.
Comment avoir confiance ?
Les Français n’ont plus confiance. Ils ont soutenu les mouvements outre-mer à 78%, ils soutiennent le mouvement de demain jeudi à 71%, ils désapprouvent depuis des mois (avant et depuis la prise de conscience de la crise) la politique économique du gouvernement : à 64% aujourd’hui. Quant au président de la République, selon les instituts de sondage, il est impopulaire autour de 60% depuis treize mois. Evoquera-t-on l’impopularité comme le signe qu’on a le sens de l’Etat et que toute réforme est impopulaire ? Richelieu ? De Gaulle ? Pour le grand cardinal, il n’y avait pas de sondages, pour l’homme du 18 Juin, il y avait encore 56% d’opinions favorables à son égard, à la veille du referendum de 1969. Sans doute le scrutin n’a-t-il pas reflété cette popularité, sans doute aussi peut-on gagner une élection présidentielle avec 37% des voix au premier tour – niveau actuel de la popularité du président Sarkozy…
Plus confiance dans la politique menée ni dans les réformes, tout simplement parce que les réformes ne font que supprimer des dépenses, dont d’autres – pas seulement celles engagées depuis l’automne pour répondre à la crise – de montants souvent immensément supérieurs annullent l’impact budgétaire, supprimer des dépenses, pour en faire d’autres, tandis que des investissements parfois séculaires et une proximité de l’Etat et de ses services publics sont irrémédiablement détruits. Tout simplement plus confiance dans la politique menée parce que le cynisme est contagieux, qu’à la veille du mouvement social, le Premier ministre assure qu’il n’y aura aucune enveloppe supplémentaire, ce qui est ne rien comprendre (Malraux dans l’Espoir : « je ne veux pas qu’on me dédaigne »), que chacun des ministres ne propose que des mesures dans son domaine qui sont mal reçues, pas concertées et le plus souvent mal rédigées et mal exposées, qu’enfin le président de la République, seul au monde, pourrait-on écrire, s’obstine dans une relance par l’investissement alors qu’il crève les yeux à tous les dirigeants des grands pays industrialisés qu’il faut conjuguer aide à la consommation, donc hausse des salaires et des retraites et un protectionnisme concerté : dernier mot, on ne touchera pas aux impôts puisqu’il s’agit de réconcilier les Français avec les entreprises : Total, par exemple…
Confiance ? rencontrant la chancelière allemande, le président français obtient – ce qui est bien peu – qu’elle s’enquiert chez Continental du respect d’éventuelles promesses. Résukltat, le surlendemain, un second site ferme en France et la direction de l’entreprise allemande publie qu’il n’est pas question de revenir sur les deux fermetures. Ce qui anticipe l’argument – majeur – du président de la République : revenir dans l’enceinte où l’on décide, parce qu’alors la France (lui…) y sera influente. De Gaulle puisqu’il est – implicitement et explicitement – question de lui et de son travail intense fait pendant onze ans pour la crédibilité française à l’étranger et pour y réaccoûtumer les Français… n’a jamais autant pesé – et fait peser la France - sur le cours du monde qu’après notre retrait de l’OTAN : ouverture des pourparlers américano-vietnamiens à Paris… prise de conscience des Européens du véritable enjeu, pour eux, du conflit israëlo-arabe à la suite de la guerre des Six-Jours.
La question atlantique et plus précisément notre réintégration de l’O T A N n’a pas été évoquée – sauf erreur de ma part – dans la campagne présidentielle.
Le tract « Mon projet » distribué par Nicolas Sarkozy, dans ses quinze points, n’avait pas même un chapitre sur la défense [2] et l’évocation de notre politique extérieure, notamment vis-à-vis des droits de l’homme, n’est pas vérifiée dans l’attitude qu’a eue Nicolas Sarkozy face à la Chine, à l’occasion des J O, et envers le dalaï-lama : courage ?
« Témoignage » n’en traitait pas davantage alors qu’il est question de notre relation avec les Américains (pp. 261-263) : revenir à ces pages permet de lire, quelques lignes au-dessus… l’engagement de maintenir une présence militaire française en Afrique, alors que notre retrait (au profit de l’Afghanistan) a été proclamé l’an dernier depuis l’Afrique du sud), et de lire quelques lignes à la suite… le refus d’adhérer « à cette realpolitik qui voudrait qu’au nom d’intérêts économiques supérieurs, on devrait oublier ses principes ». « Ensemble », livre d’une autre plume que celle du futur président de la République, liait même notre politique de défense à celle de la défense des droits de l’homme (p. 91). L’une permet donc d’augurer de l’autre.
Le Premier ministre était plus précis. Son propre livre a raisonné sur l’ « européanisation de l’OTAN », même si c’est bref avec deux raisons : on ne peut compter sur les Etats-Unis et que ferons-nous si ceux-ci attaquent l’Iran ? [3] Ses propos étaient remarquables. Différents de ceux de Nicolas Sarkozy. Les tiendra-t-il de nouveau dans quelques heures ?
2° notre retour dans l’O T A N
Paradoxalement, le président de la République qui tenait – principalement et absolument – dans la récente réforme constitutionnelle à la disposition lui permettant de se produire devant le Parlement, ne s’y est toujours pas risqué, ni pour exposer une perspective et des analyses de la crise universelle, ni demain pour défendre son option atlantiste.
L’exposé des motifs a été donné le 11 mars dans une enceinte irresponsable. Un texte parlé et bâclé, alors que le sujet et les auditoires méritaient un effort de forme et d’écriture. Même désinvolture que celle à laquelle j’ai assisté, sous la Coupole, pour le cinquantenaire de notre Constitution, un pitre apostrophant quelques participants (vous savez que le second mari d’Angela Merkel a offert à celle-ci l’intégrale des films de Louis de Funès). Je conviens que cela ne se dit pas… le pouvoir fait croire à la beauté et à l’infaillibilité de celui qui l’exerce. Albert Speer dans ses mémoires de Spandau écrit qu’il ne réalise qu’après coup combien le chef était laid. Les écailles tombent des yeux, le roi est nu !
Le chef de l’Etat avait un argument avant le sommet de Bucarest où il prit acte, comme si c’était miraculeux, d’une rupture qu’opérait les Américains vis-à-vis d’eux-mêmes en matière d’hégémonie et de concertation. Argument de faire avancer l’Europe de la défense et même condionnement de notre réintégration de l’O T A N aux progrès européens. Il n’y a rien eu, comme il y a très peu depuis 1992. A part, ce commandement britannique pour la flotille en mer d’Aden contre la piraterie !
Il a maintenant deux arguments (du moins, le 11 dernier, car les arguments sont évolutifs et changent quand les échéances arrivent).
a – la turpitude des prédécesseurs
Le président de la République « fait passer » les choses, toutes personnelles, par les cautions qu’il invoque (quand ce ne sont pas les intitulés contraires au contenu – caution insistante de son ancien Premier ministre, Edouard Balladur 1993-1995 : la révision constitutionnelle, la réorganisation territoriale, le plaidoyer « pour une Union occidentale des Etats-Unis et de l’Union européenne »).
Notre réintégration ne ferait qu’aboutir et achever une démarche graduée mais ancienne, celles successivement de François Mitterrand et de Jacques Chirac (invocation aussi d’Alain Juppé, puisqu’à l’époque le Premier ministre comptait). Il est bien vrai qu’il y a eu ces réintégrations partielles et sectorielles. Procédures et institutions d’une part, engagements dabns les guerres balkaniques et en Afghanistan. Pour ma part, j’ai été contre chacun de ces engagements, comme je l’avais été contre la « guerre du Golfe » (avec Claude Cheysson et Maurice Couve de Murville, cf. Le Figaro)
Y a-t-il eu débat ? le président de la République assure que si – mode de confection du Livre blanc à l’appui. Le vrai débat aurait été avec Hubert Védrine qui, dans son rapport sur l’état du monde et notre politique extérieure, à l’automne de 2007, a déconseillé formellement notre retour dans l’O T A N. Il aurait été avec le collectif Surcouf [4]. Michèle Alliot-Marie s’est exprimée sur ordre, aussi docilement qu’elle avait abandonné sa concurrence à la candidature de Nicolas Sarkozy prenant en main – décisivement – la machine du parti. Le Premier ministre, selon le Canard enchaîné, s’est « laissé convaincre » ; tout indique qu’il a « résisté », mais de ce débat on n’aura l’écho qu’une fois terminée l’ère actuelle.
S’il devait y avoir rupture, courageuse et bienfaisante pour une pédagogie efficace du corps militaire et de l’opinion nationale, c’était précisément de revenir à la source et de donner son sens actuel à la décision de 1966. Ce n’est pas parce que personne n’a continué de Gaulle et n’a imaginé tout le jeu de cartes que l’on pouvait mener depuis quarante-trois avec celles qu’il nous avait donné – si intelligemment et si tenacement, qu’il faut soudain prendre son contre-pied.
La défense est un état d’esprit, autant que la disposition d’éléments matériels. Cette disposition nous la perdons : le fiasco ridicule du Charles-de-Gaulle et sans doute les détournements de fonds et de compétences des régies de nos constructions navales militaires – y a-t-il eu enquête là-dessus.
L’état d’esprit. De Gaulle explicitement avec deux arguments pour notre indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Le premier était stratégique : la doctrine de riposte graduée faisait douter de la détermination américaine, à mourir pour atre que soi, depuis que l’Union soviétique avait équilibré la technologie des Etats-Unis. Le second était psychologique : « responsabiliser » les hiérarchies militaires. Le salut ne vient pas d’un autre, mais de soi.
Sans doute, les succsseurs du Général, prédécesseurs de Nicolas Sarkozy n’ont pas eu cette imagination et cette audace - au moins François Mitterrand et Jacques Chirac, car Georges Pompidou ne lâcha rien (notamment la grande année 1973-1974 avec Michel Jobert et la prétention de Kissinger d’une année européenne et de l’agence internationale pour l’énergie, précédent, mutatis mutandis, des machines anti-terroristes d’aujourd’hui, à l’époque il fallait, en commun et en nombre, avoir raison des monarchies pétrolières sur fond de guerre du Kippour) et VléryGiscard d’Estaing se rallia au gaullisme en plongeant avec le Terrible, premier du nom, puis ambitionna que la France reste « troisième puissance nucléaire » du monde, que ne cite ces ceux-là le président actuel…
François Mitterrand et Jacques Chirac, donc, démarches partielles qui maintenant motivent qu’elles soient avouées et complétées : toutes les abdications se font par étapes… mais quelle contrainte pèse sur nous aujourd’hui ? pour les justifier ?
L’imagination gaullienne était autre. Deux dates. Deux lacunes décisives.
Déclarer la péremption ou l’obsolescence de l’Alliance atlantique à la chute du mur de Berlin, au plus tard en symétrie de la dissolution du pacte de Varsovie. Faute majeure, décisive, par omission de François Mitterrand, alors gouverné par la peur de l’Allemagne : contrer toute velléité de neutralité, lenfermer dans l’Union européenne et l’Alliance atlantique. Mais la dissolution du pacte de Varsovie intervient le 25 Février 1991 et le traité de Maastricht n’est signé que vingt mois ensuite, texte qui inaugure la référence à l’O T A N dans les traités européens. Argument dont d’ailleurs se sert maintenant Nicolas Sarkozy qui s’est gardé de poser la question lors de la refonte qui a produit le traité de Lisbonne … argument fondamental de Laurent Fabius pour refuser le projet de Constitution pour l’Europe.
L’intervention (l’agression) des Etats-Unis en Irak a montré la conception extensive et les conséquences pratiques de cette conception, que se font les Américains du terrorisme (la France de la Résistance et de la guerre d’Algérie sait pourtant ce que valent les définitions du terrorisme – d’ailleurs interné sans preuve Jérôme Coupat, pour de soi-disant détériorations des voies TGV, est terroriste). La révision du traité de l’Atlantique nord (article 5) pour y inscrire le terrorisme a étendu au monde entier son champ d’application : nous n’avons pas pipé. La mise en place du « bouclier antimissile » en Pologne et en Tchécoslovaquie a brouillé les Européens avec la Russie, notre voisin dont dépendent nos approvisionnements énergétiques et nos relations avec des candidats à l’Union : Ukraine et Géorgie (on a vu le chef-d’œuvre diplomatique cet été : les sécessions de deux provinces ont été reconnues internationalement et le dégel avec la Russie s’est opéré, ces jours-ci, selon le calendrier américain et non pas européen). Nous ne nous sommes pas opposés à ce « bouclier ». Confiance ?
En revanche, erreur et cécité – état calamiteux aussi des relations franco-allemandes à leur plus haut niveau politique – nous n’avons pas œuvré pour l’association Areva-Siemens, et l’entente nucléaire se fait entre l’Allemagne et la Russie, et le premier site de coopération sera dans l’ancienne Prusse orientale. Lacune majeure de nos dirigeants. Confiance ?
b – y être pour influer et non plus notifié
Parce qu’une fois rentrés, nous aurons toute notre place dans les grands commandements alliés.
Voire… nous nous battions pour Naples en 1996-1997 ! on nous proposa … Lyon ! S’il y avait, en dix-huit mois, quelque chose de négocié et d’obtenu, nous le saurions, vous le saurez demain après-midi.
Parce que, alors que l’Alliance va redéfinir son rôle et ses missions, nous voulons que la France pèse de tout son poids dans cette réforme.
La France n’a pas su/pu s’opposer au bouclier anti-missile…
La solution d’ensemble – pour les diverses opérations outre-mer de maintien de la paix ou de lutte contre le terrorisme – ne réside pas dans un renforcement d’une O T A N que nous réintégrons, mais dans l’édification des procédures militaires et des mises à disposition de l’Organisation des Nations unies. C’est d’ailleurs le mandat de celles-ci que cherchent chaque fois les Etats-Unis et/ou l’O T A N. On aurait plus court et l’on bâtirait enfin cette « gouvernance », puis cette démocratie mondiales qu’on « appelle de ses vœux » mais empêche de fait.
On trouve bien d’envoyer nos soldats sur le terrain, mais on trouve trop engageant de mettre nos généraux dans les comités militaires. Nous n’avons pas notre mot à dire quand les Alliés définissent les objectifs et les moyens militaires pour les opérations ! On envoie des soldats sur le terrain, on engage la vie de nos soldats, et on ne participe pas au comité qui définit les objectifs de l'OTAN. Qui peut comprendre une telle politique ?
Qui « on » ? sinon Nicolas Sarkozy, redoublant notre engagement en Afghanistan, et ne comprenant pas la continuité totale sur ce sujet (passer de l’Irak en Afghanistan) entre Obama et Bush, avec en sus, le discours récent du président français, promettant à l’Irak un concours illimité pour sa reconstruction : je lis, une fois les Américains partis, on projettera les Européens en mission de paix, mais avec casque lourd.
Croit-on que sans le mouvement que j’ai initié, nos partenaires européens nous auraient soutenus pendant la Présidence française ? Moi je pense que jamais. Et croit-on que les Etats-Unis nous apporteraient leur appui, comme George Bush l’a fait à Bucarest et comme Barak Obama le fait aujourd’hui ? Jamais.
Quoi ?
Nos partenaires appuyant – grâce à la personnalité et à la manière de Nicolas Sarkozy et à sa première année de mandat national – une présidence de droit, laquelle a consisté en réunions diverses qui n’ont abouti qu’à l’énoncé mutuel de plans nationaux séparés, et un « abondement » par le budget communautaire et la Commission de pas 5% du total cumulé des plans nationaux, version mi-Décembre 2008. Et refusant, bien entendu, toute prolongation de ce mandat après le 31 Décembre 2008.
Obtenir la permission américaine de faire l’Europe ? en échange de notre réintégration dans l’O T A N ? nous n’avons donc pas compris que les indépendances ne sont jamais octroyées, ou alors elles n’en sont pas : notre expérience africaine… telle que nous sommes gouvernés par certains des présidents africains et que le mode de gouvernement de ceux-ci est devenu le nôtre. Nicolas Sarkozy exaucé dans ses vœux de sommets – G quelque chose, tous les quinze jours, puis tous les trois mois ? – parce qu’il a parlé à Bucarest d’ «une rénovation forte de ses relations avec l’OTAN. Je ne le dis pas ici avant de le dire chez moi. J’ai affronté les débats chez moi pour venir le dire ici. » ? et les Etats-Unis en mutation doctrinale et pratique à propos de la défense européenne : "Le président des Etats-Unis a fait ce matin une déclaration sur la nécessité de l'Europe de la défense en complément de l'Alliance qui était, à mon avis, un tournant historique dans la politique des Etats-Unis d'Amérique . . .Dans la bouche du président des Etats-Unis, c'est un geste que nous attendions, qui a été remarqué, et qui montre la compréhension de ce qu'est en train de devenir l'Europe" BUCAREST (AFP) - 03/04/08 16:13 a insisté le président français à ce sommet atlantique au cours duquel – événement ? – il a promis d’augmenter notre présence en Afghanistan et a « su » avec l’Allemagne s’opposer à l’admission de l’Iukraine et de la Géorgie dans l’Alliance. Elles y auraient été admises que l’été et la guerre du Caucase puis les débat intérieurs à Kiev, auraient été autres.
je viens souvent à vous, parce que vous êtes décisifs, le seul contrepoids [1]à notre monocratie, avant la rue dont je ne dois pas prophétiser. La révision constitutionnelle, Marina Petrella, une réflexion périodique.
Demain, vous votez ou vous refusez la confiance. Il s’agit de notre retour dans l’organisation intégrée de l’Alliance de l’Atlantique-nord.
1° la confiance
Si le vote était libre – et pourquoi ne l’est-il pas, pourquoi ne votez-vous pas en conscience ? « démocratie irréprochable » - il n’y aurait pas de majorité pour soutenir l’option présidentielle de nous faire revenir dans l’O T A N, tout simplement parce que c’est inutile et que nous prenons le risque d’entrer dans une voie que nous ne percevons pas actuellement (sinon celle de l’engagement accru en Afghanistan, où nous déplorons déjà 26 tués, des jeunes de pas trente ans pour la plupart, comme si l’Indochine, l’Algérie pour nous, le Vietnam et l’Irak pour les Américains ne suffisaient pas pour comprendre qu’on ne fait pas le bonheur d’un peuple étranger par les armes sur son sol). Aussi inutile et ouvrant de nombreuses voies vers l’inconnu que l’a été l’adoption du quinquennat (justifiant depuis vingt-deux mois la mono-cratie alors que Jacques Chirac nous avait assuré que cela ne changerait rien) et que l’a été la révision constitutionnelle de Juillet dernier.
Culture ambiante de nos dirigeants : Jacques Chirac avait repris nos essais nucléaires pour le cinquantenaire d’Hiroshima, et Nicolas Sarkozy fait voter notre ré-engagement outre-mer et dans l’inconnu le jour anniversaire des accords d’Evian, qui, par la clairvoyance et le courage du général de Gaulle, nous libérait enfin des guerres coloniales…
Majoritairement, vous y êtes hostiles.
Comment avoir confiance ?
Les Français n’ont plus confiance. Ils ont soutenu les mouvements outre-mer à 78%, ils soutiennent le mouvement de demain jeudi à 71%, ils désapprouvent depuis des mois (avant et depuis la prise de conscience de la crise) la politique économique du gouvernement : à 64% aujourd’hui. Quant au président de la République, selon les instituts de sondage, il est impopulaire autour de 60% depuis treize mois. Evoquera-t-on l’impopularité comme le signe qu’on a le sens de l’Etat et que toute réforme est impopulaire ? Richelieu ? De Gaulle ? Pour le grand cardinal, il n’y avait pas de sondages, pour l’homme du 18 Juin, il y avait encore 56% d’opinions favorables à son égard, à la veille du referendum de 1969. Sans doute le scrutin n’a-t-il pas reflété cette popularité, sans doute aussi peut-on gagner une élection présidentielle avec 37% des voix au premier tour – niveau actuel de la popularité du président Sarkozy…
Plus confiance dans la politique menée ni dans les réformes, tout simplement parce que les réformes ne font que supprimer des dépenses, dont d’autres – pas seulement celles engagées depuis l’automne pour répondre à la crise – de montants souvent immensément supérieurs annullent l’impact budgétaire, supprimer des dépenses, pour en faire d’autres, tandis que des investissements parfois séculaires et une proximité de l’Etat et de ses services publics sont irrémédiablement détruits. Tout simplement plus confiance dans la politique menée parce que le cynisme est contagieux, qu’à la veille du mouvement social, le Premier ministre assure qu’il n’y aura aucune enveloppe supplémentaire, ce qui est ne rien comprendre (Malraux dans l’Espoir : « je ne veux pas qu’on me dédaigne »), que chacun des ministres ne propose que des mesures dans son domaine qui sont mal reçues, pas concertées et le plus souvent mal rédigées et mal exposées, qu’enfin le président de la République, seul au monde, pourrait-on écrire, s’obstine dans une relance par l’investissement alors qu’il crève les yeux à tous les dirigeants des grands pays industrialisés qu’il faut conjuguer aide à la consommation, donc hausse des salaires et des retraites et un protectionnisme concerté : dernier mot, on ne touchera pas aux impôts puisqu’il s’agit de réconcilier les Français avec les entreprises : Total, par exemple…
Confiance ? rencontrant la chancelière allemande, le président français obtient – ce qui est bien peu – qu’elle s’enquiert chez Continental du respect d’éventuelles promesses. Résukltat, le surlendemain, un second site ferme en France et la direction de l’entreprise allemande publie qu’il n’est pas question de revenir sur les deux fermetures. Ce qui anticipe l’argument – majeur – du président de la République : revenir dans l’enceinte où l’on décide, parce qu’alors la France (lui…) y sera influente. De Gaulle puisqu’il est – implicitement et explicitement – question de lui et de son travail intense fait pendant onze ans pour la crédibilité française à l’étranger et pour y réaccoûtumer les Français… n’a jamais autant pesé – et fait peser la France - sur le cours du monde qu’après notre retrait de l’OTAN : ouverture des pourparlers américano-vietnamiens à Paris… prise de conscience des Européens du véritable enjeu, pour eux, du conflit israëlo-arabe à la suite de la guerre des Six-Jours.
La question atlantique et plus précisément notre réintégration de l’O T A N n’a pas été évoquée – sauf erreur de ma part – dans la campagne présidentielle.
Le tract « Mon projet » distribué par Nicolas Sarkozy, dans ses quinze points, n’avait pas même un chapitre sur la défense [2] et l’évocation de notre politique extérieure, notamment vis-à-vis des droits de l’homme, n’est pas vérifiée dans l’attitude qu’a eue Nicolas Sarkozy face à la Chine, à l’occasion des J O, et envers le dalaï-lama : courage ?
« Témoignage » n’en traitait pas davantage alors qu’il est question de notre relation avec les Américains (pp. 261-263) : revenir à ces pages permet de lire, quelques lignes au-dessus… l’engagement de maintenir une présence militaire française en Afrique, alors que notre retrait (au profit de l’Afghanistan) a été proclamé l’an dernier depuis l’Afrique du sud), et de lire quelques lignes à la suite… le refus d’adhérer « à cette realpolitik qui voudrait qu’au nom d’intérêts économiques supérieurs, on devrait oublier ses principes ». « Ensemble », livre d’une autre plume que celle du futur président de la République, liait même notre politique de défense à celle de la défense des droits de l’homme (p. 91). L’une permet donc d’augurer de l’autre.
Le Premier ministre était plus précis. Son propre livre a raisonné sur l’ « européanisation de l’OTAN », même si c’est bref avec deux raisons : on ne peut compter sur les Etats-Unis et que ferons-nous si ceux-ci attaquent l’Iran ? [3] Ses propos étaient remarquables. Différents de ceux de Nicolas Sarkozy. Les tiendra-t-il de nouveau dans quelques heures ?
2° notre retour dans l’O T A N
Paradoxalement, le président de la République qui tenait – principalement et absolument – dans la récente réforme constitutionnelle à la disposition lui permettant de se produire devant le Parlement, ne s’y est toujours pas risqué, ni pour exposer une perspective et des analyses de la crise universelle, ni demain pour défendre son option atlantiste.
L’exposé des motifs a été donné le 11 mars dans une enceinte irresponsable. Un texte parlé et bâclé, alors que le sujet et les auditoires méritaient un effort de forme et d’écriture. Même désinvolture que celle à laquelle j’ai assisté, sous la Coupole, pour le cinquantenaire de notre Constitution, un pitre apostrophant quelques participants (vous savez que le second mari d’Angela Merkel a offert à celle-ci l’intégrale des films de Louis de Funès). Je conviens que cela ne se dit pas… le pouvoir fait croire à la beauté et à l’infaillibilité de celui qui l’exerce. Albert Speer dans ses mémoires de Spandau écrit qu’il ne réalise qu’après coup combien le chef était laid. Les écailles tombent des yeux, le roi est nu !
Le chef de l’Etat avait un argument avant le sommet de Bucarest où il prit acte, comme si c’était miraculeux, d’une rupture qu’opérait les Américains vis-à-vis d’eux-mêmes en matière d’hégémonie et de concertation. Argument de faire avancer l’Europe de la défense et même condionnement de notre réintégration de l’O T A N aux progrès européens. Il n’y a rien eu, comme il y a très peu depuis 1992. A part, ce commandement britannique pour la flotille en mer d’Aden contre la piraterie !
Il a maintenant deux arguments (du moins, le 11 dernier, car les arguments sont évolutifs et changent quand les échéances arrivent).
a – la turpitude des prédécesseurs
Le président de la République « fait passer » les choses, toutes personnelles, par les cautions qu’il invoque (quand ce ne sont pas les intitulés contraires au contenu – caution insistante de son ancien Premier ministre, Edouard Balladur 1993-1995 : la révision constitutionnelle, la réorganisation territoriale, le plaidoyer « pour une Union occidentale des Etats-Unis et de l’Union européenne »).
Notre réintégration ne ferait qu’aboutir et achever une démarche graduée mais ancienne, celles successivement de François Mitterrand et de Jacques Chirac (invocation aussi d’Alain Juppé, puisqu’à l’époque le Premier ministre comptait). Il est bien vrai qu’il y a eu ces réintégrations partielles et sectorielles. Procédures et institutions d’une part, engagements dabns les guerres balkaniques et en Afghanistan. Pour ma part, j’ai été contre chacun de ces engagements, comme je l’avais été contre la « guerre du Golfe » (avec Claude Cheysson et Maurice Couve de Murville, cf. Le Figaro)
Y a-t-il eu débat ? le président de la République assure que si – mode de confection du Livre blanc à l’appui. Le vrai débat aurait été avec Hubert Védrine qui, dans son rapport sur l’état du monde et notre politique extérieure, à l’automne de 2007, a déconseillé formellement notre retour dans l’O T A N. Il aurait été avec le collectif Surcouf [4]. Michèle Alliot-Marie s’est exprimée sur ordre, aussi docilement qu’elle avait abandonné sa concurrence à la candidature de Nicolas Sarkozy prenant en main – décisivement – la machine du parti. Le Premier ministre, selon le Canard enchaîné, s’est « laissé convaincre » ; tout indique qu’il a « résisté », mais de ce débat on n’aura l’écho qu’une fois terminée l’ère actuelle.
S’il devait y avoir rupture, courageuse et bienfaisante pour une pédagogie efficace du corps militaire et de l’opinion nationale, c’était précisément de revenir à la source et de donner son sens actuel à la décision de 1966. Ce n’est pas parce que personne n’a continué de Gaulle et n’a imaginé tout le jeu de cartes que l’on pouvait mener depuis quarante-trois avec celles qu’il nous avait donné – si intelligemment et si tenacement, qu’il faut soudain prendre son contre-pied.
La défense est un état d’esprit, autant que la disposition d’éléments matériels. Cette disposition nous la perdons : le fiasco ridicule du Charles-de-Gaulle et sans doute les détournements de fonds et de compétences des régies de nos constructions navales militaires – y a-t-il eu enquête là-dessus.
L’état d’esprit. De Gaulle explicitement avec deux arguments pour notre indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Le premier était stratégique : la doctrine de riposte graduée faisait douter de la détermination américaine, à mourir pour atre que soi, depuis que l’Union soviétique avait équilibré la technologie des Etats-Unis. Le second était psychologique : « responsabiliser » les hiérarchies militaires. Le salut ne vient pas d’un autre, mais de soi.
Sans doute, les succsseurs du Général, prédécesseurs de Nicolas Sarkozy n’ont pas eu cette imagination et cette audace - au moins François Mitterrand et Jacques Chirac, car Georges Pompidou ne lâcha rien (notamment la grande année 1973-1974 avec Michel Jobert et la prétention de Kissinger d’une année européenne et de l’agence internationale pour l’énergie, précédent, mutatis mutandis, des machines anti-terroristes d’aujourd’hui, à l’époque il fallait, en commun et en nombre, avoir raison des monarchies pétrolières sur fond de guerre du Kippour) et VléryGiscard d’Estaing se rallia au gaullisme en plongeant avec le Terrible, premier du nom, puis ambitionna que la France reste « troisième puissance nucléaire » du monde, que ne cite ces ceux-là le président actuel…
François Mitterrand et Jacques Chirac, donc, démarches partielles qui maintenant motivent qu’elles soient avouées et complétées : toutes les abdications se font par étapes… mais quelle contrainte pèse sur nous aujourd’hui ? pour les justifier ?
L’imagination gaullienne était autre. Deux dates. Deux lacunes décisives.
Déclarer la péremption ou l’obsolescence de l’Alliance atlantique à la chute du mur de Berlin, au plus tard en symétrie de la dissolution du pacte de Varsovie. Faute majeure, décisive, par omission de François Mitterrand, alors gouverné par la peur de l’Allemagne : contrer toute velléité de neutralité, lenfermer dans l’Union européenne et l’Alliance atlantique. Mais la dissolution du pacte de Varsovie intervient le 25 Février 1991 et le traité de Maastricht n’est signé que vingt mois ensuite, texte qui inaugure la référence à l’O T A N dans les traités européens. Argument dont d’ailleurs se sert maintenant Nicolas Sarkozy qui s’est gardé de poser la question lors de la refonte qui a produit le traité de Lisbonne … argument fondamental de Laurent Fabius pour refuser le projet de Constitution pour l’Europe.
L’intervention (l’agression) des Etats-Unis en Irak a montré la conception extensive et les conséquences pratiques de cette conception, que se font les Américains du terrorisme (la France de la Résistance et de la guerre d’Algérie sait pourtant ce que valent les définitions du terrorisme – d’ailleurs interné sans preuve Jérôme Coupat, pour de soi-disant détériorations des voies TGV, est terroriste). La révision du traité de l’Atlantique nord (article 5) pour y inscrire le terrorisme a étendu au monde entier son champ d’application : nous n’avons pas pipé. La mise en place du « bouclier antimissile » en Pologne et en Tchécoslovaquie a brouillé les Européens avec la Russie, notre voisin dont dépendent nos approvisionnements énergétiques et nos relations avec des candidats à l’Union : Ukraine et Géorgie (on a vu le chef-d’œuvre diplomatique cet été : les sécessions de deux provinces ont été reconnues internationalement et le dégel avec la Russie s’est opéré, ces jours-ci, selon le calendrier américain et non pas européen). Nous ne nous sommes pas opposés à ce « bouclier ». Confiance ?
En revanche, erreur et cécité – état calamiteux aussi des relations franco-allemandes à leur plus haut niveau politique – nous n’avons pas œuvré pour l’association Areva-Siemens, et l’entente nucléaire se fait entre l’Allemagne et la Russie, et le premier site de coopération sera dans l’ancienne Prusse orientale. Lacune majeure de nos dirigeants. Confiance ?
b – y être pour influer et non plus notifié
Parce qu’une fois rentrés, nous aurons toute notre place dans les grands commandements alliés.
Voire… nous nous battions pour Naples en 1996-1997 ! on nous proposa … Lyon ! S’il y avait, en dix-huit mois, quelque chose de négocié et d’obtenu, nous le saurions, vous le saurez demain après-midi.
Parce que, alors que l’Alliance va redéfinir son rôle et ses missions, nous voulons que la France pèse de tout son poids dans cette réforme.
La France n’a pas su/pu s’opposer au bouclier anti-missile…
La solution d’ensemble – pour les diverses opérations outre-mer de maintien de la paix ou de lutte contre le terrorisme – ne réside pas dans un renforcement d’une O T A N que nous réintégrons, mais dans l’édification des procédures militaires et des mises à disposition de l’Organisation des Nations unies. C’est d’ailleurs le mandat de celles-ci que cherchent chaque fois les Etats-Unis et/ou l’O T A N. On aurait plus court et l’on bâtirait enfin cette « gouvernance », puis cette démocratie mondiales qu’on « appelle de ses vœux » mais empêche de fait.
On trouve bien d’envoyer nos soldats sur le terrain, mais on trouve trop engageant de mettre nos généraux dans les comités militaires. Nous n’avons pas notre mot à dire quand les Alliés définissent les objectifs et les moyens militaires pour les opérations ! On envoie des soldats sur le terrain, on engage la vie de nos soldats, et on ne participe pas au comité qui définit les objectifs de l'OTAN. Qui peut comprendre une telle politique ?
Qui « on » ? sinon Nicolas Sarkozy, redoublant notre engagement en Afghanistan, et ne comprenant pas la continuité totale sur ce sujet (passer de l’Irak en Afghanistan) entre Obama et Bush, avec en sus, le discours récent du président français, promettant à l’Irak un concours illimité pour sa reconstruction : je lis, une fois les Américains partis, on projettera les Européens en mission de paix, mais avec casque lourd.
Croit-on que sans le mouvement que j’ai initié, nos partenaires européens nous auraient soutenus pendant la Présidence française ? Moi je pense que jamais. Et croit-on que les Etats-Unis nous apporteraient leur appui, comme George Bush l’a fait à Bucarest et comme Barak Obama le fait aujourd’hui ? Jamais.
Quoi ?
Nos partenaires appuyant – grâce à la personnalité et à la manière de Nicolas Sarkozy et à sa première année de mandat national – une présidence de droit, laquelle a consisté en réunions diverses qui n’ont abouti qu’à l’énoncé mutuel de plans nationaux séparés, et un « abondement » par le budget communautaire et la Commission de pas 5% du total cumulé des plans nationaux, version mi-Décembre 2008. Et refusant, bien entendu, toute prolongation de ce mandat après le 31 Décembre 2008.
Obtenir la permission américaine de faire l’Europe ? en échange de notre réintégration dans l’O T A N ? nous n’avons donc pas compris que les indépendances ne sont jamais octroyées, ou alors elles n’en sont pas : notre expérience africaine… telle que nous sommes gouvernés par certains des présidents africains et que le mode de gouvernement de ceux-ci est devenu le nôtre. Nicolas Sarkozy exaucé dans ses vœux de sommets – G quelque chose, tous les quinze jours, puis tous les trois mois ? – parce qu’il a parlé à Bucarest d’ «une rénovation forte de ses relations avec l’OTAN. Je ne le dis pas ici avant de le dire chez moi. J’ai affronté les débats chez moi pour venir le dire ici. » ? et les Etats-Unis en mutation doctrinale et pratique à propos de la défense européenne : "Le président des Etats-Unis a fait ce matin une déclaration sur la nécessité de l'Europe de la défense en complément de l'Alliance qui était, à mon avis, un tournant historique dans la politique des Etats-Unis d'Amérique . . .Dans la bouche du président des Etats-Unis, c'est un geste que nous attendions, qui a été remarqué, et qui montre la compréhension de ce qu'est en train de devenir l'Europe" BUCAREST (AFP) - 03/04/08 16:13 a insisté le président français à ce sommet atlantique au cours duquel – événement ? – il a promis d’augmenter notre présence en Afghanistan et a « su » avec l’Allemagne s’opposer à l’admission de l’Iukraine et de la Géorgie dans l’Alliance. Elles y auraient été admises que l’été et la guerre du Caucase puis les débat intérieurs à Kiev, auraient été autres.
L’argumentation du président de la République sur notre participation et ses effets est l’exacte prédiction de ce que va produire notre réintégration – dans le mépris de nos partenaires – car toutes nos démarches, et celle-ci couronne celles invoquées par le président de la République – n’ont correspondu à aucune sollicitation, aucune demande d’aucun de nos alliés. Au contraire, la situation dans laquelle nous avait placés le général de Gaulle plaçait nos alliés à commencer par les Etats-Unis en position de demandeur : les propos du général Lemnitzer en Février 1969, redoutant une éventuelle neutralité française en cas de conflit. Nous ne nous opposerons à rien.
Matamore le mendiant…
Et en plus… nous allons payer et cotiser, ce qui est, de tous temps, le point principal pour les Américains.
*
* *
Le président de la République parle de « méthode ».
S’il y a une rupture dans ce choix, elle n’est donc pas tant dans le fond, qui est l’aboutissement d’un long processus de maturation. Elle est dans la méthode.
Elle est uniquement dans une manière de raisonner, laquelle est d’invoquer les démarches des autres pour fonder la sienne – de transformer l’abdication des autres par la gloire personnelle de la dénoncer… Elle ne part donc pas des réalités à traiter qui sont l’état actuel du monde, des relations internationales, de la construction européenne.
L’argument de la maturation va valoir pour notre indépendance nucléaire, on aura réintégré tout – raison demain pour intégrer le comité nucléaire. Or, s’il doit y avoir une quelconque concertation nucléaire ce ne peut et ce ne doit être qu’en vue de la sécurité européenne, quand nous aurons enfin un président de l’Europe durable et élu démocratiquement, c’est-à-dire directement (l’empêchement de la défense européenne est double : l’inféodation dans l’Alliance atlantique, l’absence d’une institution européenne propre à la décision dans le temps réel et la psychologie vêcue d’une agression ou d’une menace nucléaires.
Le président de la République invoque de Gaulle ou le « gaullisme », mais – exactement comme il s’est appuyé sur François Mitterrand, sujet de tout le combat du RPR de 1974-1976 à 1995, et sur Jacques Chirac, son anti-modèle obsessionnel (brocardé en « roi fainéant ») – il vient juste de le caricaturer :
J’aurais pu comme en d’autres temps, prendre une décision solitaire, puis l’annoncer lors d’une conférence de presse. J’aurais pu ne consulter ni les parlementaires, ni nos grands partenaires et conduire une diplomatie secrète. Le domaine réservé.
D’une façon que je ressens – personnellement – comme injurieuse, et qui me fait vous proposer – entre autres pièces annexes – ce que fut la relation entre le peuple français et de Gaulle juste revenu au pouvoir, ce qu’était le fond de son discours : la confiance dans ceux qu’il rencontrait au lieu de le sfustiger à coups de réformes et de table rase de nos institutions.
Le président de la République entend mettre « fin à une ambiguité sur nos objectifs ». Il pense d’une courte manière. Distinguons entre la réponse à des circonstances sans cesse changeantes – ce ne sont pas des objectifs – et la situation que nous voulons nôtre : l’indépendance. Un pays indépendant n’est pas ambigu, il est crédible dans ses refus et dans son concours.
Le moment est donc venu de mettre fin à cette situation, car c’est l’intérêt de la France et c’est l’intérêt de l’Europe.
Toutes les « réformes » de cette décennie ont eu cet exergue qui dispense de tout autre argument : qu’est-ce qui caractérise « le moment venu », sinon les incertitudes américaines sur tout leur déploiement edxtérieur militaire, monétaire, commercial ? sinon le raidissement russe auquel nous avons contribué par le bouclier antimissile et notre maladresse vis-à-vis de l’Iran ? sinon la totale inconnue chinoise, pas tant sur la politique des dirigeants que par la soumission ou la révolte d’un peuple et de ses satellites soumis à la double pression d’un régime totalitaire et d’un capitalisme effréné au profit de quelques-uns : les déplacements de population avec aller et retour sont sans commune mesure avec ceux que tenta Hitler et qu’effectua Staline. Tant d’incertitudes – alors que notre situation vis-à-vis de l’O T A N ne pose aucune question d’urgence et n’empêche rien, que notre réintégration n’ajoutera strictement rien et que personne ne nous demande rien – devraient nous rendre attentifs à la réalité, et non à des procédures.
D’ailleurs, toutes les réformes du pouvoir actuel – paradoxe d’un libéral – sont de l’ordre de la réglementation avec comme outil toujours de nouveaux textes.
Celles inspirées – et jamais dictées - par le général de Gaulle furent de l’ordre spirituel : une nouvelle confiance des Français en eux-mêmes et dans les destinées du pays. A partir de laquelle bâtir la décolonisation, un début d’Europe viable et réaliste à Six (l’ouverture à la Grande-Bretagne a amené tous les élargissements, et donc une bonne part des impasses d’aujourd’hui), des entreprises européennes spatiales et aéronautiques à âme et technologie française… et ainsi de suite, avec du début à la fin, la démocratie référendaire et des Premier ministres qui existèrent…
L’énoncé du résultat mental : la doctrine Ailleret, pièce jointe. Genèse : compilation et extrapolation par l’éminent général de l’exposé par de Gaulle de nos perspectives (3 Novembre 1959 à l’Ecole militaire) qui en fit une préface à donner au livre de Léo Hamon « La stratégie contre la guerre », puis le texte d’un article pour la revue Défense nationale – publié dans son numéro de Décembre 1967.
Coincidences ?
Le général Ailleret fut tué dans un accident d’avion, décollage de la Réunion en Février 1969… à la veille du referendum qui conclut à la retraite logique de l’homme du 18-Juin, était devenue possible – moyennant un an de préavis - notre sortie d’une ’Alliance atlantique, conclue initialement pour vingt ans, tacitement reconductible ensuite.
Cette lettre à vous, chers députés, qu’elle soit aussi un hommage au général Ailleret et à l’homme qui l’inspira.
Voici ce que disait de Gaulle à l’Ecole militaire :
Le système qu’on a appelé « intégration » et qui a été inauguré et même, dans une certaine mesure, pratiqué après les grandes épreuves que nous avions traversées, alors qu’on pouvait croire que le monde libre était placé devant une menacé imminente et illimitée que nous n’avions pas encore recouvré notre personnalité nationale, ce système de l’intégration a vêcu.
Il va de soi, évidemment, que notre défense, la mise sur pied de nos moyens, la conception de la conduite de la guerre, doivent être pour nous combinées avec ce qui est dans d’autres pays. Notre stratégie doit être conjuguée avec la stratégie des autres. Sur les champs de bataille, il est infiniment probable que nous nous trouverions côte à côte avec des alliés. Mais, que chacun ait sa part à lui !
Voilà un point capital que je recommande à vos réflexions. La conception d’une défense de la France et de la Communauté (celle franco-africaine, issue du referendum de Septembre 1958) qui soit une défense française, cette conception-là doit être à la base de la philosophie de vos centres et de vos écoles.
Il se trouve qu’avec mes camarades de la promotion Turgot – à l’Ecole nationale d’administration – nous eûmes à composer un commentaire de l’échange de lettres de Gaulle-Johnson./.
Matamore le mendiant…
Et en plus… nous allons payer et cotiser, ce qui est, de tous temps, le point principal pour les Américains.
*
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Le président de la République parle de « méthode ».
S’il y a une rupture dans ce choix, elle n’est donc pas tant dans le fond, qui est l’aboutissement d’un long processus de maturation. Elle est dans la méthode.
Elle est uniquement dans une manière de raisonner, laquelle est d’invoquer les démarches des autres pour fonder la sienne – de transformer l’abdication des autres par la gloire personnelle de la dénoncer… Elle ne part donc pas des réalités à traiter qui sont l’état actuel du monde, des relations internationales, de la construction européenne.
L’argument de la maturation va valoir pour notre indépendance nucléaire, on aura réintégré tout – raison demain pour intégrer le comité nucléaire. Or, s’il doit y avoir une quelconque concertation nucléaire ce ne peut et ce ne doit être qu’en vue de la sécurité européenne, quand nous aurons enfin un président de l’Europe durable et élu démocratiquement, c’est-à-dire directement (l’empêchement de la défense européenne est double : l’inféodation dans l’Alliance atlantique, l’absence d’une institution européenne propre à la décision dans le temps réel et la psychologie vêcue d’une agression ou d’une menace nucléaires.
Le président de la République invoque de Gaulle ou le « gaullisme », mais – exactement comme il s’est appuyé sur François Mitterrand, sujet de tout le combat du RPR de 1974-1976 à 1995, et sur Jacques Chirac, son anti-modèle obsessionnel (brocardé en « roi fainéant ») – il vient juste de le caricaturer :
J’aurais pu comme en d’autres temps, prendre une décision solitaire, puis l’annoncer lors d’une conférence de presse. J’aurais pu ne consulter ni les parlementaires, ni nos grands partenaires et conduire une diplomatie secrète. Le domaine réservé.
D’une façon que je ressens – personnellement – comme injurieuse, et qui me fait vous proposer – entre autres pièces annexes – ce que fut la relation entre le peuple français et de Gaulle juste revenu au pouvoir, ce qu’était le fond de son discours : la confiance dans ceux qu’il rencontrait au lieu de le sfustiger à coups de réformes et de table rase de nos institutions.
Le président de la République entend mettre « fin à une ambiguité sur nos objectifs ». Il pense d’une courte manière. Distinguons entre la réponse à des circonstances sans cesse changeantes – ce ne sont pas des objectifs – et la situation que nous voulons nôtre : l’indépendance. Un pays indépendant n’est pas ambigu, il est crédible dans ses refus et dans son concours.
Le moment est donc venu de mettre fin à cette situation, car c’est l’intérêt de la France et c’est l’intérêt de l’Europe.
Toutes les « réformes » de cette décennie ont eu cet exergue qui dispense de tout autre argument : qu’est-ce qui caractérise « le moment venu », sinon les incertitudes américaines sur tout leur déploiement edxtérieur militaire, monétaire, commercial ? sinon le raidissement russe auquel nous avons contribué par le bouclier antimissile et notre maladresse vis-à-vis de l’Iran ? sinon la totale inconnue chinoise, pas tant sur la politique des dirigeants que par la soumission ou la révolte d’un peuple et de ses satellites soumis à la double pression d’un régime totalitaire et d’un capitalisme effréné au profit de quelques-uns : les déplacements de population avec aller et retour sont sans commune mesure avec ceux que tenta Hitler et qu’effectua Staline. Tant d’incertitudes – alors que notre situation vis-à-vis de l’O T A N ne pose aucune question d’urgence et n’empêche rien, que notre réintégration n’ajoutera strictement rien et que personne ne nous demande rien – devraient nous rendre attentifs à la réalité, et non à des procédures.
D’ailleurs, toutes les réformes du pouvoir actuel – paradoxe d’un libéral – sont de l’ordre de la réglementation avec comme outil toujours de nouveaux textes.
Celles inspirées – et jamais dictées - par le général de Gaulle furent de l’ordre spirituel : une nouvelle confiance des Français en eux-mêmes et dans les destinées du pays. A partir de laquelle bâtir la décolonisation, un début d’Europe viable et réaliste à Six (l’ouverture à la Grande-Bretagne a amené tous les élargissements, et donc une bonne part des impasses d’aujourd’hui), des entreprises européennes spatiales et aéronautiques à âme et technologie française… et ainsi de suite, avec du début à la fin, la démocratie référendaire et des Premier ministres qui existèrent…
L’énoncé du résultat mental : la doctrine Ailleret, pièce jointe. Genèse : compilation et extrapolation par l’éminent général de l’exposé par de Gaulle de nos perspectives (3 Novembre 1959 à l’Ecole militaire) qui en fit une préface à donner au livre de Léo Hamon « La stratégie contre la guerre », puis le texte d’un article pour la revue Défense nationale – publié dans son numéro de Décembre 1967.
Coincidences ?
Le général Ailleret fut tué dans un accident d’avion, décollage de la Réunion en Février 1969… à la veille du referendum qui conclut à la retraite logique de l’homme du 18-Juin, était devenue possible – moyennant un an de préavis - notre sortie d’une ’Alliance atlantique, conclue initialement pour vingt ans, tacitement reconductible ensuite.
Cette lettre à vous, chers députés, qu’elle soit aussi un hommage au général Ailleret et à l’homme qui l’inspira.
Voici ce que disait de Gaulle à l’Ecole militaire :
Le système qu’on a appelé « intégration » et qui a été inauguré et même, dans une certaine mesure, pratiqué après les grandes épreuves que nous avions traversées, alors qu’on pouvait croire que le monde libre était placé devant une menacé imminente et illimitée que nous n’avions pas encore recouvré notre personnalité nationale, ce système de l’intégration a vêcu.
Il va de soi, évidemment, que notre défense, la mise sur pied de nos moyens, la conception de la conduite de la guerre, doivent être pour nous combinées avec ce qui est dans d’autres pays. Notre stratégie doit être conjuguée avec la stratégie des autres. Sur les champs de bataille, il est infiniment probable que nous nous trouverions côte à côte avec des alliés. Mais, que chacun ait sa part à lui !
Voilà un point capital que je recommande à vos réflexions. La conception d’une défense de la France et de la Communauté (celle franco-africaine, issue du referendum de Septembre 1958) qui soit une défense française, cette conception-là doit être à la base de la philosophie de vos centres et de vos écoles.
Il se trouve qu’avec mes camarades de la promotion Turgot – à l’Ecole nationale d’administration – nous eûmes à composer un commentaire de l’échange de lettres de Gaulle-Johnson./.
[1] - Nicolas Sarkozy, candidat, écrit : Le Conseil des ministres ne doit plus être une chambre d’enregistrement de décisions négociées entre conseillers, mais au contraire un lieu où l’on discute, où l’on tranche, où le gouvernement exprime une volonté collective… S’agit-il de concentrer tous les pouvoirs entre les mains du président, deen faire un homme d’autant plus puissant qu’il n’a plus de Premier ministre pour faire contrepoids ? Nullement. Il s’agit de reconnaître une réalité telle qu’elle existe aujourd’hui et de faire en sorte que celui qui décide soit aussi celui qui assume la responsabilité. Et si une institution doit faire contrepoids au président de la République, il ne peut s’agir que du Parlement. Le Premier ministre n’en a évidemment pas les miyens ou alors il sortirait de son rôle et empêcherait le pays d’être dirigé. … L’existence d’un domaine réservé du président de la République, dans lequel ni le Premier ministre, ni le Parlement, ni les partis politiques n’ont leur mot à dire, est à mon sens incompréhensible et démocratiquement injustifié. C’est le cas d’abord des affaires étrangères et des affaires européennes. (Témoignage XO éditions . Août 2006 ) pp. 158-159
[2] - il est seulement dit en 15 . Fiers d’être Français : Je souhaite que la France pèse sur la scène mondiale et assume sa responsabilité dans la gestion des conflits mondiaux. Pour cela, je maintiendrai notre effort de défense au moins à son niveau actuel tout en adatant notre stratégie à l’évolution des risques mondiaux Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d’aider les gouvernements corrompus, en mettabt en place une Union méidterranéenne avec les pays du Sud, en donnant a priorité à l’Afrique. Je ne passerai jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêts économiqus. Je défendrai les droits de l’homme partout où ils sont méconnus ou menacés et je les mettrai au service de la défense des droits des femmes.
[3] - La Fance peut supporter la vérité (Octobre 2006 . 268 pages) pp. 252-253 : Les tentatives françaises pour européaniser l’OTAN se sont toutes soldées par d’humiliantes fins de non-recevoir de l’administration américaine. On se souvient de la requête raisonnable de Jacques Chirac : il demandait que le commandement sud de l’Alliance atlantique soit confié à un Européen. La réponse américaine fut sans ambiguïté : « Ce commandement ne saurait être exércé que par un officier amérixcain en raison des intérêts de Washington en Méditerranée et de l’importance des forces américaines qui y sont stationnées. » En clair, les Etats-Unis n’accepteront jamais qu’une partie significative de leurs forces soit placée sous un commandement allié ! Dont acte. Plutôt que nier la réalité et de poursuivre l’édification d’une politique de sécurité et de défense européenne qui s’effondrera à la première difficulté avec nos alliés américains, mieux vaut en prendre acte et chercher à constituer un ôle plus solide avec ceux qui partagent notre souci d’indépendance. Cette stratégie est d’autant plus nécessaire que la puissance américaine n’est pas éternelle, qu’elle est fragile et qu’elle repose sur une économie en déséquilibre.
[4] - Le Figaro, 19 Juin 2008
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