mardi 11 octobre 2016

Ordolibéralisme --- wikipédia à jour au 19 septembre 2016


 


 


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L’ordolibéralisme (Ordoliberalismus en allemand) est un courant de pensée libéral apparu en Allemagne dès les années 1930 selon lequel la mission économique de l'État est de créer et maintenir un cadre normatif permettant la concurrence libre et non faussée entre les entreprises.
L’ordolibéralisme est crédité d'avoir donné naissance au système d’économie sociale de marché1.

Sommaire

Histoire

Origines de l'ordolibéralisme

L'ordolibéralisme serait né à partir de 1932 de la rencontre d’un économiste, Walter Eucken et de deux juristes, Franz Böhm et Hans Grossmann-Doerth de l'université de Fribourg. L'école de Fribourg où l'ordolibéralisme allemand commença à élaborer des conceptions économiques qui rejettent le matérialisme hédoniste des libéraux mais aussi l'évolutionnisme du marxisme. Il s'exprimera également de manière critique vis-à-vis de la praxis économique du national-socialisme2.
Walter Eucken, Wilhelm Röpke et Alfred Müller-Armack par exemple, s'exprimèrent dans la revue ORDO ; ils ont influencé la politique économique des divers chanceliers allemands, ce qui les a auréolés de la paternité intellectuelle du « miracle économique ouest-allemand ».

Fondements

Selon la théorie ordolibérale, l'État a pour responsabilité de créer un cadre légal et institutionnel à l'économie, et de maintenir un niveau sain de concurrence « libre et non faussée » via des mesures en accord avec les lois du marché. En effet, si l'État ne prend pas des mesures anticipées pour encourager la concurrence, les entreprises donneront naissance à des monopoles, trusts ou oligopoles. Cela aura pour conséquence de détourner les avantages économiques offerts par le marché, et peut-être à terme de saper la démocratie, le pouvoir économique étant capable de se transformer en pouvoir politique.
L'État a donc un rôle d'« ordonnateur ».
Inspiré par la morale kantienne, l'ordolibéralisme place la morale au cœur de son programme. L'économie doit être soumise à la morale. Le profit n'est pas une fin en soi, mais un moyen, qui doit à la fois se soumettre à certaines règles, respecter certains interdits et viser une fin autre que lui-même, qui est une fin morale. L'entreprise est au service de la Société et l'entrepreneur est soumis à une responsabilité morale et sociale, à la fois vis-à-vis de la société dans son ensemble et de ses propres salariés. L’État intervient donc dans la vie économique de deux façons : en fixant des règles et en les faisant appliquer et respecter. Valorisant l'ordre (en référence à la théorie augustinienne de l'ordre) et la régulation par l’État (Etat-ordonnateur), l'ordolibéralisme se distingue nettement sur ce point du libéralisme classique basé sur la dérégulation et le "laisser-faire". L'ordolibéralisme est cependant un libéralisme en ce que l’État doit se cantonner à la fixation et à l'application de ces règles, il ne doit pas mener de politiques économiques conjoncturelles, mais se tenir à l'écart de toute stimulation macro-économique et de tout dirigisme. Cela se manifeste par les aspects suivants : décentralisation, équilibre budgétaire (voire excédent) pour les finances publiques, refus du plan et de la politique industrielle (les entreprises devant s'auto-organiser), fixation des salaires par les partenaires sociaux (patronat et syndicats) ce qui revient à abandonner la politique publique des revenus, Banque Centrale indépendante de l’État et centrée sur la stabilité des prix, ce qui est un refus de la politique monétaire, refus de l'inflation, refus de la création monétaire massive et/ou au profit de l’État, monnaie forte et refus des tactiques de dévaluation, libre-échange commercial (ce qui implique une absence de politique commerciale). Pour les ordo-libéraux, une intervention de l'Etat dans l'économie par des politiques économiques (surtout si elles sont conjoncturelles) pourrait mener au chaos (crise hyper-inflationniste) ou alors à une dictature, comme dans le cas du nazisme et du communisme.
D'après Stephen Padgett[Qui ?], un pilier central de l'ordolibéralisme est une « division du travail » clairement définie entre acteurs de la gestion économique :
  • la politique monétaire est sous la responsabilité d'une banque centrale à l'abri du pouvoir politique, dévouée à la stabilité monétaire et à une faible inflation, mais toutefois sous le contrôle de la "communauté socio-économique" (les partenaires sociaux) au niveau des banques centrales régionales (Landeszentralbank)3 ;
  • la politique budgétaire, équilibrée, appartient au gouvernement ;
  • la fixation des salaires et des conditions de travail est partagée entre les employeurs et les syndicats.

Débat

Il y a actuellement[Quand ?] un débat « Ordnungspolitik vs Prozesspolitik », c’est-à-dire entre les politiques d'ordonnancement et les politiques de processus.

Note

  1. François Denord, Rachel Knaebel et Pierre Rimbert, « L’ordolibéralisme allemand, cage de fer pour le Vieux Continent : Le révélateur grec », Le Monde diplomatique,‎ août 2015 (lire en ligne [archive])
  2. La prospérité s’organise [archive], Didier Dufau, cee.e-toile.fr, 19 août 2016
  3. Voir la notice du Wikipedia en anglais sur la Bundesbank

Voir aussi

Bibliographie

  • Patricia Commun, Les ordolibéraux, histoire d'un libéralisme à l'allemande, Les belles-lettres, 2016, 418 p.
  • Patricia Commun, L'ordolibéralisme allemand : Aux sources de l'économie sociale de marché, CIRAC, 2003, 272 p.
  • Pierre Dardot, Christian Laval, La Nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale, Paris, La Découverte, 2009, 504 p., (ISBN 978-2-7071-5682-2).
  • Carl J. Friedrich, « The Political Thought of Neo-Liberalism », American Political Science Review, 1955, 49/2, pp. 509-525.
  • Alan Peacock, Hans Willgerodt (éds.), Germany’s Social Market Economy: Origins and Evolution, Macmillan, 1989, 292 p.
  • Hugues Rabault (direction), L'ordolibéralisme, aux origines de l'Ecole de Fribourg-en-Brisgau, Paris, L'Harmattan, 2016 (266 p.).
  • François Denord, Rachel Knaebel et Pierre Rimbert, « L’ordolibéralisme allemand, cage de fer pour le Vieux Continent : Le révélateur grec », Le Monde diplomatique,‎ août 2015 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

Dernière modification de cette page le 19 août 2016, à 14:34.


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